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Voilà plusieurs années que je travaille sur le Spécimen, mais il ne m’a pas fallu longtemps pour comprendre la nature démesurée des propriétés de cet objet. Malgré beaucoup de persévérance, je ne suis jamais parvenu à entamer la surface du métal - si il s’agit bien de métal - au point qu’il m’a été impossible de prélever même un simple échantillon pour analyse. Je me doutais qu’il ne pouvait pas exister de technologie suffisamment avancée pour créer un objet possédant de telles caractéristiques. Et puis il y avait la forme de l’objet. Les différentes pièces peuvent s’assembler selon deux schémas. Le premier évoque un centaure portant un arc : le Sagittaire. Le deuxième est d’aspect humanoïde. Reste cette sorte de boite qui contenait tous ces éléments, dont l’utilité réelle m’échappe encore. N’est-ce vraiment qu’un réceptacle ? Quand cet homme, le père Jacob, est venu me voir, je lui ai rapporté toutes mes observations, ainsi que me le demandait Mr Kido. Aujourd’hui, Mr Kido m’a rapporté que le Spécimen serait en fait une armure datant des temps mythologiques : l’armure d'or du Sagittaire. J'ai à l'occasion été mis au courant des recherches menées par la Fondation sur les chevaliers sacrés et sur la déesse Athéna. En une autre circonstance, j’aurais été sceptique, mais compte tenu de mes observations sur le Spécimen, je n’ai pas eu à douter. J’ai même été rassuré. Note personnelle du chef du laboratoire de la Fondation Graad En apparence, le Pilier de l’Océan Indien n’est guère différent des autres. Une structure compacte, semblable à de la roche, si haute qu’elle en vient à se perdre dans les profondeurs aquatiques des cieux sous-marins, donnant l’impression concrète de soutenir les flots eux-mêmes par sa seule présence. Le général de Chrysaor est depuis longtemps habitué à cette spectaculaire vision, et il sait intellectuellement que l’imposante architecture maintient réellement, et depuis des temps mythologiques, le farouche élément liquide. ‘Sous l’océan … Quel meilleur lieu aurait pu choisir Seigneur Poséidon pour ériger son mythique Sanctuaire .. ?’ Krishna fait face à l’invulnérable colonne. Son sourire paisible exprime sa profonde sérénité. Il est heureux d’être au service d’une entité aussi valeureuse que l’Ebranleur du Sol, le divin Poséidon. Ce pilier que son statut de Général lui donne le devoir de protéger, est en soi quelque chose d’extraordinaire. Ce symbole de l’invincibilité du Sanctuaire sous-marin est absolu, et sa garde le meilleur présent qui aurait pu être fait au général hindou. " Je ne laisserais personne porter la main sur toi … " Parlant à voix basse, Krishna semble s’adresser à la structure elle-même, comme à un être vivant. Sa main, un instant, vient se poser sur l’objet, avec douceur, dans une curieuse caresse. Krishna n’est pas vraiment inquiet, mais quelque chose au fond de son cœur lui cause quelque peine. Voilà un peu plus d’une heure que l’alerte vient d’être donnée. L’intrusion de chevaliers d’or en nombre indéterminé a été confirmée, imposant aux généraux de Poséidon de prendre position face aux magnifiques piliers, afin de faire avorter toute tentative de destruction sur la fierté du Seigneur des Océans. ‘Ces Piliers sont indestructibles …’, se dit le général de Chrysaor. ‘Les défendre n’a qu’une valeur symbolique. Je me demande lequel des chevaliers d’or viendra me défier …’ Krishna n’est pas dupe. Comparée aux combats qu’il a du mener lors de l’assaut du Sanctuaire d’Athéna, la bataille qui l’attend ici sera d’une difficulté bien supérieure. Selon les informations communiquées par Kanon du Dragon des Mers, elles-mêmes obtenues auprès de Poséidon, le camp d’Athéna disposerait d’informations précises sur la position des Piliers et l’identité de leurs gardiens. Incapable de comprendre comment une telle vérité pourrait avoir lieu, le général de Chrysaor s’est finalement décidé à accepter le fait. Car voilà bien une chose qui l’arrange ! Son nom est Shaka, chevalier d’or de la Vierge. Krishna n’est pas prêt de l’oublier. ‘Notre rencontre aura lieu.’, se rassure-t-il. ‘S’il sait où me trouver, il viendra. Sauf si …’ Krishna se rappelle l’intervention de cet autre chevalier d’or, le chevalier du Capricorne. N’avait-il pas affirmé être désigné comme son adversaire par le Grand Pope, la plus haute autorité du Sanctuaire après Athéna ? ‘Si les chevaliers d’or agissent selon le schéma classique des batailles menées par Athéna, il s’agira d’un duel. Un seul adversaire …’ Dans le pire des cas, il aurait la possibilité de tuer chacun des chevaliers d’or qui auraient la mauvaise idée de venir jusqu’à lui. Ce Shaka finirait bien par se montrer. Du bruit … Une présence … ‘C’est lui !’ Krishna regarde le glorieux Pilier de l’Océan Indien encore une fois, avant de faire volte face, et enfin d’identifier son adversaire. Krishna manque de s’étrangler. Ce n’est pas un, mais bien deux chevalier d’or qui viennent de s’arrêter à quelques distances de lui. ‘Bien sûr ! Comment n’y ai-je pas pensé plus tôt ?!’ Faire venir les deux guerriers, il restait certes cette possibilité. Mais plutôt que la satisfaction qu’aurait du lui apporter la certitude de pouvoir affronter cet homme étrange qu’est le chevalier de la Vierge, c’est une sorte de peine que ressent Krishna. Pour les chevaliers d’or, s’en prendre ainsi à deux contre un ennemi n’est pas en soi une chose valeureuse. Le général de Chrysaor devine que cette décision à été prise contre leurs volontés. Mais qu’importe. Désormais, le temps n’est plus à ce genre de considérations. Le temps est à la guerre. Krishna se tient tout droit, splendide, tenant sa lance d’or dans la main droite. C’est un regard de défi qu’il jette à ces malheureux venus vers lui. " Alors, Krishna de Chrysaor, nous y voilà, n’est-ce pas ? " Tels sont les mots du chevalier de la Vierge, Shaka d’apparence divine. C’est ainsi qu’il s’adresse à celui qui est devenu son adversaire, le fier général de Chrysaor. Ce dernier lui répond par des mots rudes. " Nous y voilà en effet. Mais quelle tristesse de voir que tu n’es pas venu seul. Peut-être aurait-il été sage d’emmener également ta mère, qui aurait pu te consoler de la mort de ton frère d’arme. " Il ne faut pas longtemps au chevalier du Capricorne pour comprendre qu’il est la cible des mots provocateurs. Sa riposte est vive. " Comment, général de Chrysaor, peux-tu prétendre me tuer à coup sûr, alors que tu ignores tout de moi ? Sache qu’il n’a pas été de nos volontés de décider de vous attaquer, vous autres généraux. Etre obligé de venir vous défier en supériorité numérique est en soi une chose regrettable. Mais heureusement pour toi, notre décision n’est pas de t’assassiner. Ton combat, tu l’auras, général, et je serais ton adversaire. Ainsi en avons-nous décidé d’un commun accord. Ce n’est que dans l’hypothèse improbable où je serais vaincu que mon compagnon prendrait la relève, et seulement après que je me sois moi-même retiré du combat. A moins que tu ne sois assez fort pour me tuer ... " Le sourire de Krishna vient de s’effacer. Ainsi cet homme qui prétend être la réincarnation de Bouddha ne sera pas son premier adversaire. Il est vrai que ses connaissances sur le chevalier du Capricorne sont plus que limitées … " Qu’importe ! ", lance alors violemment le général hindou. " Ta défaite ne fait aucun doute. Ma lance aura raison de toi, il n’existe aucune autre alternative. Je pourrais ensuite m’occuper de … Shaka du Bouddha. " Cette appellation familière que vient de formuler Krishna pique l’attention du chevalier de la Vierge. Mais il n’exprime rien. Les derniers mots à précéder le combat terrible sont ceux du sanglant Shura. " Je n’ai que faire de tes projets à longs termes. Moi, Shura, chevalier d’or du Capricorne au service d’Athéna, je jure de te tuer ! - Très bien. Tu seras donc mon adversaire. Maintenant … " " Maintenant … Maintenant, tu n’as aucune chance de me battre. - Je serais curieux de voir ça. Toi, qui tient ta lance d’or avec fierté, tel un trésor, attaque-moi donc. J’aimerais vérifier une théorie. " Un instant d’hésitation ébranle celui qu’on nomme le général de Chrysaor. Quel est cette assurance chez son adversaire ? Mais il en faudrait plus pour inquiéter le redoutable Krishna, et il ne sera pas dit qu’il est possible de provoquer un général sans en subir les conséquences. L’action est instantanée. D’un mouvement presque furtif Krishna saisit l’arme fabuleuse de ses deux mains, et en un éclair la jette en avant, portant un coup d’estoc en direction de la poitrine de son adversaire. L’évidente esquive qu’opère alors le chevalier du Capricorne est surprenante de lenteur ! Krishna est interloqué. Il n’a pourtant pas appuyé son coup avec toute sa force, et voilà que son ennemi n’a pas été capable d’éviter complètement l’attaque … C’est bien la lame de l’arme magnifique qui vient de fendre légèrement la solide armure au niveau du bras droit ! Krishna est presque déçu. Ainsi, cet adversaire serait si faible ? Avec une vitesse de déplacement si faible, le pauvre chevalier risque de ne pas survivre bien longtemps. Le général de Chrysaor a du mal à se concevoir qu’un tel homme ait pu être choisi pour devenir chevalier d’or. C’est aussi pour ça que l’apparente décontraction du chevalier du Capricorne le fait se douter qu’il est passé à côté de quelque chose. Le sanglant Shura semble fort occupé … Cet homme est en pleine contemplation. C’est son armure qu’il regarde, à l’endroit même où avec précision la lance d’or de Chrysaor vient d’apposer sa marque. " Hum … C’est bien ce que je pensais. - Quoi ? Shura, qu’as-tu compris ? Répond ! - Pff … A l’instant où j’ai appris du Grand Pope que j’allais partir en guère contre Poséidon, j’ai compris que j’allais devoir t’affronter, général de Chrysaor. La première chose que j’ai faite alors a été de voir le corps de Masque de Mort. - Masque de Mort ? - Tu as combattu le chevalier du Cancer, et tu ne te souviens pas de son nom ? " Etrange confrontation verbale entre deux ennemis mortels … " Cet homme, il m’a bien dit s’appeler Masque de Mort. Mais je ne l’ai pas cru. J’ai pensé qu’il avait lui-même choisi d’oublier son nom, car la haine qui s’était emparé de lui lui faisait honte. Le pauvre est mort d’un seul coup de ma lance d’or. - Exactement ! - Quoi ? - Masque de Mort portait l’armure d’or du Cancer au moment où tu l’as tué. Cette armure n’a pas la résistance de celle du Taureau, mais elle reste une armure d’or. Je ne pouvais pas concevoir le fait qu’une arme puisse la traverser aussi facilement. C’est pour cela que je t’ai laissé m’attaquer sans réagir, et que je t’ai volontairement laissé toucher ma protection. Je ne comprends toujours pas pourquoi les choses se sont passé de la sorte dans la Maison du Cancer, mais maintenant j’en suis sur : tu ne peux pas ignorer mon armure avec ta lance ! - Mm … " Krishna commence à apprécier la tournure que prennent les événements. Qu’un adversaire soit capable de calculer ainsi le pouvoir pénétrant de sa lance, voilà qui est intéressant. Certes la lance d’or est d’un tranchant presque parfait, mais la structure physique d’une armure d’or, la cosmoénergie du chevalier qui la porte, ainsi qu’une sorte d’essence divine liée à la volonté d’Athéna font qu’il n’est pas vraiment question pour une arme, fut-ce celle de Chrysaor, de simplement transpercer la protection. Comprendre cela est tout à l’honneur de ce désormais intéressant chevalier du Capricorne. " Général de Chrysaor, tu ne peux pas me vaincre. - Que dis-tu ? " Voilà que le sanglant Shura devient bien sûr de lui. " Tu ne peux me vaincre, car ta lance est insuffisamment puissante face à mon armure. Contre un adversaire de mon niveau, il t’est impossible d’espérer me vaincre d’un seul coup, et c'est par mon arme que tu seras vaincu. - Vraiment ? Tu me sembles parler bien légèrement, chevalier du Capricorne. Mais dis-moi, peut-être as-tu la prétention d’être capable de faire mieux que ma lance ? C’est étrange, je ne vois pas cette arme que tu dis posséder ? L’aurais-tu caché ? - Et bien … … en effet. - QUOI !! " Au même instant, Shura semblable à Arès s’était jeté sur son adversaire. Krishna de Chrysaor voit fondre sur lui un homme redoutable. ‘Son bras …’ C’est une situation extrême. Le général vient de mettre un court instant pour comprendre la forme de l’attaque. ‘Son bras s’abat comme … … une épée ?’ Shura, qui venait de brandir son bras droit, n’attend pas, et l’abat aussitôt. La vitesse de déplacement du général est exceptionnelle, mais elle est loin d’être de trop pour éviter le redoutable coup de son adversaire ! Le temps se fige, à l’instant où la vive attaque du Capricorne frôle l’inutile protection de Chrysaor. ‘Quelle puissance !’ Telle est l’opinion du général Krishna. C’est Shura qui ensuite commente l’assaut qui vient d’avoir lieu. " Et oui. Contrairement à ta misérable lance, mon arme a bel et bien le pouvoir de mettre ton écaille en pièce en un instant. Je te félicite. Si tu n’avais pas été si rapide, le combat serait déjà terminé. Peut-être comprends-tu à présent le fossé qui oppose nos deux techniques ? Peut-être même désires-tu abandonner ? Le résultat serait le même, et tu sauverais ta pauvre vie … " Krishna reprend son souffle. L’attaque de Shura est une chose bien surprenante. Serait-ce une épée ? Pourtant, c’est bien avec son bras que le chevalier vient de fendre l’air avec une telle efficacité … " Shura, ton bras … - Hum … je pense que tu as déjà compris, bien que tu n’en ais pas encore conscience. C’est bien une épée que je manie. Une épée qui n’est pas matérialisée. C’est en quelque sorte l’âme de cette épée qui réside en mon bras. - Une épée qui aurait une âme ? Mais alors, il doit s’agir de … - Exactement ! C’est bien la mythique Excalibur que j’utilise ! " Après un instant de stupéfaction, le général de Krishna réalise qu’une forme d’angoisse s’est emparée de lui … Pourtant, il ne faut pas longtemps à la confiance de Shura pour se changer en incrédulité. Cet adversaire qui dit se nomme Krishna, n’était-il pas angoissé il y a à peine un instant ? La révélation du nom d’Excalibur a en général un effet dévastateur sur le moral de ses adversaires. La réputation de l’épée mythique qu’Arthur lui-même aurait ôté du rocher suffit parfois à décourager un adversaire peu vaillant. Mais cette fois … Après un instant d’apparente incertitude, le général ennemi avait progressivement retrouvé son calme. Puis sa confiance. A présent, il rit. Il rit aux éclats. Quelle réaction surprenante ! " Très bien chevalier du Capricorne ! ", lance-t-il après s’être reprit. " Nous allons donc batailler, toi avec Excalibur, et moi avec ma lance d’or. EN AVANT ! - Très bien. EXCALIBUR !! " L’assaut est terminé. Finalement, sur les deux adversaires qui viennent de porter leurs coups avec des armes mythiques, il n’y en a qu’un seul qui se tient fier tout droit. L’autre a un genou à terre. Le sanglant Shura, possesseur d’Excalibur, est blessé ! " Co … Comment … " Le coup a été porté au flanc. L’armure d’or a accusé l’essentiel de l’impact, sauvant la vie du chevalier du Capricorne. Hélas, l’énergie qu’avait mis le général hindou dans son attaque était si grande que malgré tout la chair avait été atteinte. A présent, le sang coule abondamment de la blessure. Le général de Chrysaor est resplendissant. Il semble ne pas avoir souffert du tout de l’attaque de son adversaire. " Krishna … - Pff … Shura, tu es pitoyable. Tu pensais sans doute que j’allais me laisser découper par ton épée ? Sache que si tu m’avais frappé, je serais mort sans l’ombre d’un doute. - Mais alors … Comment ? " Laissant le temps au chevalier de reprendre son souffle, utilisant des mots pleins de sens, Krishna semblable à un dieu poursuit. " Sais-tu qui est Chrysaor ? - Chrysaor ? L’entité que représente ton écaille ? - Chrysaor est né du sang de la Gorgone Méduse et de l’eau de mer. Cela fait presque de lui le fils de Poséidon, avec son frère de sang Pégase. Chrysaor signifie en grec ancien : "au glaive d’or". Ce nom lui a été donné car il est né des flots armé d’une épée d'or pur. Ne trouves-tu pas surprenant que le général de Chrysaor se batte avec une lance et non une épée ? " Shura reste interdit. Il est comme passionné par les paroles de cet ennemi qu’est le général Krishna de Chrysaor. " C’est ma science de la guerre qui m’a fait préférer la lance à l’épée. Qu’importe la différence de puissance ! En combat réel, le vainqueur est celui qui frappe l’adversaire en premier. En combat réel, le vainqueur est celui qui possède la plus grande allonge ! Excalibur ne te sera pas d’une grande utilité si tu n’es pas déjà à distance courte de moi, ce qui n’arrivera jamais. Telle est la différence entre la lance et l’épée ! - Tu as terminé ? " Shura n’a pas l’intention de se laisser impressionner si facilement. Et ce n’est pas une blessure au flanc qui le vaincra. " Parce que si tu as terminé de parler, peut-être allons-nous pouvoir reprendre le combat ? - Ha ! Je voulais juste te laisser le temps de reprendre ton souffle. - C’est fait. " Ensuite, il y a l’explosion d’une cosmoénergie. " Subis mon attaque. EXCALIBUR !! - Tu l’auras voulu. FLASHING LANCER !! - QU … " Un grand flash lumineux … … et un chevalier qui mord la poussière. L’attaque du général a été surprenante de rapidité. Jusqu’à présent, toujours il avait utilisé sa lance d’or pour porter un simple mais puissant coup. Voilà pourtant qu’à l’instant il vient d’en porter au moins une dizaine ! Shura s’est retrouvé face à un mur fait de lames tranchantes, sans y avoir été préparé. Son attaque Excalibur est morte au moment où il a comprit que sa vie était menacée. Il était sur la défensive au moment du choc. C’est aussi pour cela qu’il est apte à se relever, à présent. " Ainsi tu possèdes un tel arcane, général de Chrysaor. " Shura se tient sur ses jambes. La foudroyante attaque de Krishna ne semble pas l’avoir vaincu. " Toi-même tu me surprends, détenteur d’Excalibur. Te relever si facilement après Flashing Lancer … Serais-tu immortel ? " Le ton de la voix de Krishna n’exprime pourtant aucune stupéfaction. Comme si il s’attendait à ce que son adversaire se relève. " Arrête ta plaisanterie, général de Chrysaor. Tu peux peut-être me porter plusieurs attaques simultanément avec ta lance d’or, mais cela se fait au sacrifice de l’efficacité. Dois-je te rappeler que mon armure d’or du Capricorne est là pour me protéger de ce genre d’attaque ? - Ton armure d’or ? Pff … A quoi va-t-elle te servir, maintenant ? - Que dis-tu ? " Et pourtant … Pourtant, il est indéniable que la précieuse protection du chevalier a terriblement souffert. Shura ne s’en est d’abord pas rendu compte à cause de la force toute relative des impacts, mais il est indéniable que la structure du vêtement a considérablement souffert. Ce ne sont que de simples égratignures, autant de minuscules brèches, mais … " Chevalier, mon attaque n’avait pas pour but de te tuer. T’abattre, je ne peux le faire avec Flashing Lancer. Afin de traverser ton armure et te porter un coup mortel, il me faut d’abord traverser ton armure. Or, nous savons tous les deux que cela est une chose presque impossible. Mais les impacts multiples de ta protection ont désormais affaiblis cette dernière. Chevalier, face à ma lance, ce qui reste de ton armure est semblable à du verre ! " Dire que Shura est mal à l’aise serait en dessous de la vérité. Son avantage sur son adversaire vient de s’évaporer. A présent, le prochain coup sera fatal ! " La prochaine attaque sera décisive, général de Chrysaor … " " La prochaine attaque sera décisive, général de Chrysaor … " Quelle est cette confiance qui brule à l’intérieur du chevalier ? La victoire de Krishna ne fait plus aucuns doutes, à présent. Et pourtant le chevalier exprime l’assurance de celui à qui il reste une carte à jouer … " Général, la prochaine attaque sera la dernière. Celui qui prendra l’avantage sera le vainqueur ! - C’est tout à ton honneur de dire cela, mais je ne vois toujours pas ce que tu peux faire face à la supériorité de l’allonge de ma lance. " Pas de réponse. Shura se tient sur sa garde. Immobile. Prêt à bondir. Krishna décide de ne pas lui laisser l’initiative. " PAR MA LANCE D’OR !! " C’est incroyable ! Le chevalier d’or du Capricorne, Shura semblable à Arès, ne bouge toujours pas ! ‘A-t-il l’intention de se laisser mourir ?’ Krishna appuie sa lance en avant … … et seulement alors le chevalier esquisse un mouvement. Un déplacement simple, d’un pas unique sur le côté. Quelque chose d’insuffisant … La lance d’or de Krishna vient de s’enfoncer dans le bras droit de Shura !! Le membre aussitôt perd toute sa vigueur, et s’effondre le long du corps tel un poids mort. Le chevalier grimace de douleur. Krishna n’en revient pas. Certes son adversaire a survécu à son attaque mais … … mais ne vient-il pas de perdre son arme ? Excalibur, l’épée divine d’Arthur, serait morte ? " Et bien chevalier, tu as préféré sacrifier ton épée que de mourir ? Je vois mal comment tu pourras me vaincre, maintenant … " La lance est toujours figée dans la chair sanguinolente. La protection de l’armure avait bel et bien été entamée par la précédente attaque du général. Voilà qu’à présent le glorieux chevalier du Capricorne vient de perdre son bras ! " Général … - Quoi ! - Général, ce sacrifice ne sera pas inutile. - Que dis-tu ? - La lance a une meilleure allonge que l’épée, tu l’as dis n’est-ce pas ? Mais qu’arrive-t-il lorsque celui qui manie l’épée se retrouve à bonne distance. " Krishna écarquille les yeux de stupéfaction. Pour arriver à blesser son adversaire, il vient en effet de se mettre à distance d’épée … Mais vite il se rassure, car il n’a rien à craindre. " Ha ha ! Chevalier, t’entends-tu parler ? Comment peux-tu espérer me frapper sans ton épée ? Ha ha ! " Au lieu d’une réponse, c’est le bras gauche du chevalier qui vient de s’élever. " EXCALIBUR !! - QUOI !!! " Il est trop tard pour le fier général de Chrysaor. La paume gauche de Shura vient de s’abattre sur lui. Dans un ultime reflexe, Krishna procède à un bond désespéré en arrière. " Shu … Shura ! Ainsi ton bras gauche renferme également Excalibur ! " Le chevalier est essoufflé. L’effort qu’il vient de fournir pour porter cette attaque a encore aggravé l’hémorragie de son autre bras. Le pauvre est bien mal en point ! " IMPOSSIBLE !!! " C’est Krishna qui vient de pousser ce grand cri ! A l’instant même, voilà que sa lance d’or vient de tomber en morceau à ses pieds ! " Je l’ai toujours cru indestructible ! Mais … ! " Il n’y a pas que son arme ! Son écaille également vient de se disperser à même le sol !! " Gé … Général … Je t’avais bien dit que … … que le sacrifice de mon bras ne serait pas … … inutile … " Shura blessé a bien du mal à surmonter sa blessure. La quantité de sang au sol laisse deviner une lourde et grave hémorragie. Mais le pire reste le fait qu’il ne semble pas parvenir à reprendre le contrôle de son bras … Mais jamais il ne se laisse abattre. " Général, nous sommes à … … égalité. - A égalité ! Ha ! Tu ne sais pas ce que tu dis ! Ton bras, je ne l’ai pas simplement endormi. Rien ne peux résister à ma lance d’or ! J’imagine que ma lame a sectionné les nerfs. En d’autre terme, cela veut dire que tu ne pourras jamais plus l’utiliser ! Chevalier, maintenant c’est sur. Tu ne sortiras pas indemne de cette bataille ! " Toujours le sang coule du membre blessé, en quantité impressionnante. Quel courage possède ce chevalier ! Le voilà qui toujours pense à la victoire ! " Général. Il ne sera pas dit que la perte d’un bras suffise à m’empêcher de combattre. Je suis affaibli, mais Excalibur réside toujours en mon bras gauche. Quant à toi, tu n’as plus ni arme ni protection. Général, tu m’as blessé, et cela, je ne peux le pardonner. Général, apprête-toi à mourir ! EXCALIBUR !! " " EXCALIBUR !! " Dans un mouvement que l’état de faiblesse avancé de Shura ne laissait pas deviner être possible, le chevalier s’élance sur son adversaire. Le bras gauche levé tout droit au dessus de lui, il s’apprête à porter un coup mortel. Mais soudain … … soudain Shura est brutalement repoussé ! Le voilà a terre, mordant à nouveau la poussière sale. " Qu’est-ce que … !!!!!!!!!!!! " Devant le regard ahuri de son adversaire, le fabuleux général de Chrysaor, Krishna semblable à un dieu vient de s’asseoir à même le sol. Shura reconnaît la mythique position du Lotus. " Général, qu’es-tu en train de faire ? - Peut-être croyais-tu m’avoir totalement désarmé en prenant ma lance. Apprend que ma vraie puissance n’est pas le maniement d’une arme. Ma force véritable est d’ordre spirituel. - Quoi ! " Shura n’en croit pas un mot. Krishna aurait une approche spirituelle de l'art de la guerre ? Cela semble impossible. Qui pourrait avoir un esprit valeureux et en même temps maîtriser l’art du combat ? Le général de Chrysaor ? " Général ! Qu’importe le prix à payer, je ne peux m’avouer vaincu ! Tu mourras par Excalibur comme j’ai tué ta lance d’or ! EXCAL … - ARRETE SHURA !!! " Une voix ! Quelle est cette autorité qui vient d’interrompre l’imminence de l’assaut du chevalier Shura ? Une attitude comparable à celle d’un dieu, une sagesse parfaite, c’est Shaka semblable à Bouddha qui vient de lancer les mots pleins de sens. Shaka qui pour la première fois intervient dans ce combat mortel qu’est la confrontation entre Shura protecteur d’Athéna et Krishna gardien du Pilier de Poséidon. " Shura, tu n’es pas raisonnable. - Que dis-tu ? - Malgré ta blessure, tu t’obstines à continuer le combat. - Je peux gagner ! - Mais à quel prix ? Dois-je te rappeler les consignes ? Nous n’avons pas le droit de mourir. " Ainsi parlent les chevaliers. Un instant d’hésitation ébranle à présent le chevalier du Capricorne. Son déchirement face aux motivations contraires est presque palpable. Mais la fierté du chevalier cède rapidement la place à la raison. " Shaka, je t’en veux profondément d’avoir interrompu mon combat, mais au fond peut-être as-tu raison. Je te connais, tu ne vas faire qu’une bouchée de ce général. Quant à moi, je vais m’occuper un peu de moi. - Shura, ce n’est pas une simple blessure. " C’est la vérité. Un autre moins courageux que Shura se serait depuis longtemps abandonné à l’agonie. La sanglante douleur doit certes être grande ! A présent, le chevalier du Capricorne s’éloigne de quelques pas. C’est Shaka semblable à Bouddha qui prend sa place. Il fait face à cet homme valeureux qu’est le général de Chrysaor. Comme ce dernier à l’air satisfait ! " Chevalier d’or, tu me vois ravi au plus haut point d’enfin t’avoir comme adversaire. J’ose espérer qu’à présent plus personne ne viendra troubler notre rencontre. - Cela est évidence, général. Je ne peux pas me concevoir une guerre entre nos dieux respectifs sans que nous soyons amenés à nous combattre. - C’est quand même dommage. - Quoi donc ? - C’est quand même dommage que nous soyons ennemis. Imagines-tu comment les choses auraient été différentes si nous nous étions rencontrés en un autre contexte ? " Les paroles des deux guerriers semblent très superficielles, mais en fait le combat a déjà commencé. " Général de Chrysaor, je trouve infiniment plus regrettable que ton précédent combat t’ai déjà fait perdre la moitié de ta force. Ainsi n’aurais-je aucun mérite à te vaincre. - La moitié, tu dis ? Pfff … Chevalier, ma force n’a même pas diminué. La lance ou l’esprit. Sont-ce là deux entités qui forment ma puissance ? Je pense plutôt que c’est pour moi deux moyens d’exprimer ma valeur. Dans le fond, mon combat contre Shura m’a juste ôté le plaisir que j’aurais eu à rejeter ma lance d’or en face de toi, symbolisant ainsi mon désir de t’affronter sur un domaine plus spirituel. - Et ton écaille ? " Sourire de Krishna. " Allons, chevalier, penses-tu réellement qu’une simple protection aurait fait la différence ? - Qu’importe. Général, l’heure est venu pour nous deux d’entrer dans un combat mortel ! Par respect pour toi, je vais attaquer en premier. Je te présente cette attaque. OHM ! LE CHATIMENT DU CIEL !!! " Il faut imaginer l’instant immortel durant lequel la flamboyante cosmoénergie de Shaka semblable à Bouddha explose dans une vague d’énergie sidérante de puissance. Une technique à laquelle on ne peut échapper. Une technique à laquelle on ne peut survivre. Un grand fracas résonne encore l’instant d’après, alors que paisiblement le général Krishna garde sa position. Le Lotus. La position ultime de la méditation. Le général de Chrysaor est toujours là immobile, comme si le redoutable Châtiment du ciel, la terrible technique du chevalier d’or de la Vierge ne l’avait même pas atteint ! " Et bien, chevalier, es-tu surpris de me voir toujours vivant après ta ‘fabuleuse’ attaque ? " Le sourire de Shaka est sincère. " Général, j’aurais été très déçu que d’une quelconque façon ma force t’ai blessée de la sorte. Je reconnais bien là la puissance spirituelle du Kundalini. - Ainsi, tu connais le Kundalini ? - En effet. Le Kundalini est une approche particulière de la cosmoénergie. Elle n’est accessible qu’à celui qui possède une grande connaissance et une grande maîtrise des sept chakras essentiels. - Mmm … " La confiance de Krishna vient à l’instant de mourir. Le chevalier sacré, Shaka d’apparence divine, continue son monologue ! " Mûlâdhâra. Svadhistâna. Manipûra. Anâhat. Visuddha. Ajna. Sahasrâra. Les sept chakras essentiels. Celui qui les maîtrise est semblable à un Dieu. C’est grâce à cette aura que tu es parvenu à repousser le chevalier du Capricorne. Kundalini est presque quelque chose d’absolu. Le Châtiment du Ciel s’est échoué sur cette force comme si il avait rencontré un mur invisible. Toutefois … - QUOI !!! " Du sang ! Un mince mais indéniable filet de sang s’écoule le long du visage du général. " C’est impossible ! Le châtiment du ciel m’aurait atteint malgré tout ? - C’est exact. Général de Chrysaor, qui donc es-tu pour te croire immortel ? Je sais que le seul moyen de briser le Kundalini est de terrasser les points vitaux correspondant à chacun des sept chakras essentiels. - QUE DIS-TU ?!! " Krishna a bien du mal à accepter le fait, mais il est indéniable. Ainsi, son adversaire connaîtrait déjà le moyen de le vaincre ? " Les sept chakras tirent leurs essences de sept points vitaux formant une ligne droite partant de la tête jusqu’au bas du corps, quand celui-ci est en position du lotus. - C’est un cauchemar … " C’est la pire des situations pour Krishna. Pourtant la perspective de ce combat le ravissait, voilà qu’à présent il réalise qu’il vient de tomber face à l’adversaire le plus apte à venir à bout de lui … " Toutefois, général … Toutefois, je fais le serment de ne pas attaquer spécifiquement ces points vitaux. Je jure sur Athéna de te vaincre même ainsi, car ta force spirituelle n’est en rien comparable à la mienne. " Un instant étourdi par la tournure des événements, le général de Chrysaor vient enfin de réaliser la nature des paroles de son adversaire. Ainsi Shaka ne l’attaquera pas sur son point faible ? Voilà qui ouvre de nouvelles perspectives. " Général, tu as l’air satisfait. Dois-je te rappeler que mon attaque t’a blessé malgré Kundalini ? " Krishna avait déjà oublié ce détail. " Une fois maîtrisées, Kundalini est invincible. Quelle conclusion peut-on en déduire ? - Tu veux dire que … - Exactement ! Général Krishna, tu es très loin de maîtriser les chakras essentiels … - Non … " Krishna refuse de croire cela. Mais comment nier l’évidence ? " Je travaille ces chakras depuis ma naissance … Je pensais être arrivé à quelque chose de parfait. - Ignores-tu que la perfection est un concept impossible à atteindre ? A ton niveau, tu devrais comprendre que la moindre parcelle d’imperfection suffit à rendre inutile l’utilisation de Kundalini. Inutile face à mon attaque. OHM ! LE CHATIMENT DU CIEL !! " Ce n’est pas une attaque faible qui à nouveau vient engloutir un général de Poséidon. A nouveau, il y a cette déflagration titanesque d’énergie pure. La puissance du chevalier d’or de la Vierge est incomparable ! Pourtant, encore une fois le général de Krishna semble indemne. " Et bien, chevalier d’or, surpris ? - Intéressant, tu as encaissé mon attaque sans en subir les effets. - Même cette prétendue faiblesse dans ma maîtrise de Kundalini n’a pas permis à ton attaque de m’atteindre. Sais-tu pourquoi, chevalier de la vierge ? - Hum … J’ai un doute, mais … - La même attaque ne fonctionne jamais deux fois, tu devrais le savoir. Le châtiment du ciel est une attaque redoutable, mais elle est basée sur le Ohm. Le bouddhisme ésotérique utilise cette syllabe comme formule magique. C’est ainsi que tu parviens à concentrer la cosmoénergie immense qui t’es nécessaire pour invoquer ton attaque. Hélas pour toi, le Ohm n’a rien d’une formule magique pour moi. En Indouisme, le Ohm exprime la dévotion. Il est généralement prononcé au début d’une prière. Le Ohm est constitué de trois sons. Le phonème A marque le début de la syllabe Ohm. Il est attribué à Brahama, le créateur. Le Ohm se termine par le son M, associé à Shivan, le destructeur. Quant au phonème central, le U, il est associé à … - Vishnu … - Exactement ! Vishnu, le préservateur. Et je n’ignore rien de l’esprit spirituel de Vishnu. Mon propre nom n’est-il pas Krishna ? - Krishna, huitième avatar de Vishnu. Autrement dit, le châtiment du ciel n’a aucun effet sur toi. Intéressant. " Ainsi parlent les guerriers. L’un d’entre eux se nomme Shaka. Il est chevalier d’or au service d’Athéna. Il y a un instant, il a tenté d’attaquer son adversaire, le général Krishna. Malgré une faiblesse dans sa défense, ce dernier a malgré tout su repousser l’assaut. A présent, les deux hommes se jaugent, cherchant par le dialogue à trouver une faille chez l’ennemi. " Général, je constate que tu te défends bien mais que tu attaques peu. - En effet. Et qu’en conclus-tu ? - Kundalini est la force défensive parfaite. Elle protège des attaques et frappe celui qui s’approche de toi. Malgré cela, je ne suis pas inquiet. - Tiens donc ? - La force offensive de Kundalini est forcement imparfaite, compte tenu de ton incapacité à maîtriser les chackras. - Mmmm … " Il faut voir Krishna froncer les sourcils ! " Chevalier, je lis parfaitement dans ta stratégie. Tu cherches par tes paroles à me provoquer, afin que j’étende sur toi mes techniques offensives. Et bien qu’il en soit ainsi ! Subis l’attaque issue de Kundalini, la force suprême !! MAHA ROSHNI !!!! " Tel la mer calme sombrant dans une tempête terrible, la force presque palpable mais passive de Krishna s’agite soudain avec une ampleur démesurée. C’est à présent par vagues successives que Kundalini embrase l’air dans un immense déploiement d’énergie, et vient s’abattre sur le divin Shaka. Telle est la terrifiante force de Kundalini ! L’immortel chevalier d’or est littéralement projeté dans les airs ! Et le voilà qui vient s’échouer à grands fracas à quelques distances de là … Mais l’illusion est de bien courte durée. Il ne faut pas plus d’un instant à Shaka pour à nouveau se tenir tout droit sur ses jambes … " Tu vois, général de Chrysaor, ton attaque ne peut pas me vaincre. - C’est amusant. Ca l’est d’autant plus quand je vois comment l’état de ton corps contredit tes paroles. - … " C’est une vérité. Le mythique chevalier de la Vierge ne sait pas être indemne après avoir reçu de plein fouet l’énergie grandiose de Krishna d’apparence divine. Son casque gît à même le sol, humilié par la poussière sale. Le visage de l’homme reste angélique, mais pareil à son adversaire une ligne de sang souille la perfection de la blancheur de la peau. La cape blanche magnifique qui orne la précieuse armure est comme lacérée. " Et bien, général, je dois reconnaître que ta technique m’a tout de même atteint. - Oui, et ton armure t’a sauvé. - Tu crois cela ? Pfff … Une attaque aussi imparfaite que la tienne n’aurait pas même détruit une armure de bronze. " Krishna est tout de même intrigué par la facilité avec laquelle son adversaire parle de cette soi-disant faiblesse dans son attaque. Sa maîtrise des chakras est-elle si imparfaite ? Cela ne devrait pas être si évident … " Général, cesse donc de douter de toi-même. Oui, ta maîtrise des chakras est imparfaite, mais ce n’est pas à cause de cela que tu ne parviendras pas à me vaincre avec cette attaque. - Que dis-tu ? - Maha Roshni. Le nom de ton attaque ne signifie-t-il pas ‘Grand Bouddha’ ? Les fondements de cette attaque se perdent dans les origines du bouddhisme. Le Bouddha aseptisé, voilà à quoi ton attaque fait allusion. Je ne pense pas t’apprendre quoi que ce soit, aussi je suis surpris que tu tentes une telle approche contre moi, alors que tout le monde dit que je suis l’être le plus proche de Bouddha. Général, tu m’as dit que le Châtiment du Ciel serait sans effet sur toi. Maintenant j’en suis sûr : nous sommes à nouveau à égalité. - Malédiction … " Krishna semble être dans la même situation que son adversaire, et pourtant de chaudes gouttes de sueurs se forment le long de son cou. ‘Quelle est cette assurance en ce chevalier ?’ Son inquiétude porte moins sur les événements que sur l’apparente sérénité du chevalier. ‘Possède-t-il d’autres arcanes de combat ?’ Pourtant, il ne devrait pas avoir à s’inquiéter. Shaka n’a encore aucun moyen de franchir cette barrière protectrice qu’est Kundalini. " Général, nos deux attaques ont avorté. Elles ne pourront plus être utilisées, sauf bien sûr dans ton cas, et à la condition que ta maîtrise des chakras s’améliore. " Encore, il parle des chakras … ‘Que sait-il donc sur moi que j’ignore … ?’ Ainsi s’interroge le général de Chrysaor. " Général, je jure de t’écraser sur ton propre domaine. - Que dis-tu ? - Kundalini est une technique à la fois défensive et offensive. Apprend une chose : tu n’es pas le seul à posséder un tel pouvoir. - Tu veux dire que … - Fais la connaissance de la plus redoutable technique du chevalier de la Vierge. LE TRESOR DU CIEL !!! " Ainsi le chevalier possède bien une autre technique !! Quelle force étrange ! Elle ressemble en tout point à Kundalini ! Voilà qu’à présent le cosmos de Shaka s’étend autour de lui avec une puissance prodigieuse ! Krishna est rapidement submergé par l’énergie monstrueuse. Il est comme étouffé par la masse de puissance. C’est comme si un poids incroyablement lourd l’écrase ! " Général, le Trésor du Ciel est également une technique offensive est défensive. - Je vois. Nous sommes bien avancés. - Au détail prés que je suis à présent le seul apte à pouvoir attaquer. Subis cette attaque qui te fera perdre l’usage de tes cinq sens ! - QUOI ! - KHAN !!!! " ‘Khan ?’ Telle est le nom de la force offensive du Trésor du Ciel. En cet instant, voilà toute cette pression passive qui enfermait Krishna qui s’abat sur lui tel un marteau. Le choc est foudroyant de puissance ! Mais pourtant, c’est bien le chevalier de la Vierge qui lâche un mot de surprise. " COMMENT ! " Car Krishna, Krishna le général à la lance d’or, qui avait perdu sa fierté face au chevalier du Capricorne, et qui déjà montrait des signes de faiblesses spirituelles, vient de repousser totalement cette force démesurée qu’est le Khan !! A cet instant, une aura d’une nature étrange s’est mise à luire autour du corps du guerrier de Poséidon. Voilà que l’entité que forme Krishna vient de quitter le sol ! " De la lévitation … " Shaka n’est pas vraiment sidéré. C’est plus de la surprise qu’il ressent. Comment croire qu’un homme si faible que Krishna puisse ainsi atteindre un éveil suffisamment grand pour pratiquer un tel art ? " Tu sembles surpris, chevalier d’or. - Surpris ? Pfff … - Cela se lit sur ton visage. Ou plutôt devrais-je dire, dans ton regard … " Car enfin le chevalier d’or de la Vierge, Shaka semblable à Bouddha, venait d’ouvrir les yeux. Cela s’était produit à l’instant même où il prononçait le nom de son attaque … " Intéressant. Ainsi, le fait de te ne pas utiliser ta vue aurait un lien avec le Khan. Je ne comprends pas très bien ce que cela signifie, mais une chose est sûre. Le Khan est aussi inefficace que le Ohm sur moi !! - Que dis-tu ? " Shaka a bien du mal a croire cela. Mais qu’est-il possible de nier l’évidence, au moment où son adversaire qui devrait être mort se tiens là, bien vivant, resplendissant d’une lumière intérieure sans limite ? " Je te rappelle que nous possédons les mêmes connaissances théologiques. Croyais-tu vraiment que j’ignorerais l’existence du Khan ? - Le Khan … - Exactement. Le Khan, l’expression d’une extase tantrique, l’invocation des éléments primaires. L’Eau, l’Air, la Terre, le Feu, mais aussi le Métal et l’Esprit. - Savoir cela est une bonne chose. Ca n’explique pas le fait que tu ais résisté à ces éléments. - Mfff … Je pense que tu finirais par comprendre tout seul. La vérité concerne … … les chakras. - Les chakras … Bien sûr ! - Et oui. Les 7 chakras essentiels. Ou plus précisément, les 5 premiers. Le Mûlâdhâra exprime l’être vivant, l’humain en moi. Il est en accord avec la Terre. Le Svadhistâna fait la part du masculin et du féminin en moi. Son signe est l’Eau. Le Manipûra représente mon énergie, et est logiquement sous le signe du Feu. Le Anâhat est le ‘Lien du Cœur’, représenté par l’Air. Le Visuddha fait le lien entre le corps et l’esprit. Son élément est l’Ether. Afin de maîtriser ces 5 chakras, il est utile d’être en accord avec ces éléments primordiaux. Ton attaque, le Khan fait appel à tous ces éléments, ainsi qu’à l’Esprit. C’est un peu comme si le chevalier du Capricorne avait tenté de m’atteindre avec ma lance d’or. J’aurais eu quelques ‘facilités’ pour esquiver ses attaques. Chevalier de la Vierge, le Khan vise à détruire le corps de celui que tu frappes, et je viens de te démontrer qu’il ne pourra jamais y arriver. Chevalier de la Vierge, encore une fois ton attaque se révèle inefficace contre moi ! " Shaka pourtant ne se laisse pas impressionner. " Général de Chrysaor, il ne fait aucun doute que ta maîtrise des cinq premiers chakras essentiels est grande. Mais je doute qu’il en soit ainsi pour les deux derniers ! Nous allons tout de suite vérifier cette théorie. Le sixième chakra est le Ajna, qui régule la communication avec le divin. Il n’y a qu’à la condition impérative que ta maîtrise de ce chakra soit parfaite que tu pourras revenir de mon attaque la plus spirituelle. - Ton attaque la plus spirituelle ? - CONTEMPLE LES SIX MONDES DE LA METEMPSYCOSE !! " Krishna ne cherche même pas à esquiver. Au moment où le cosmos gigantesque frappe son esprit, il comprend qu’il est sur le point d’entrevoir une vérité … Des cris. Des hurlements. Des pleurs. La peur. Le désespoir La douleur … Partout, c’est l’horreur des blessures sanglantes, des mutilations, de la pire des barbaries. Un homme en approche un autre. L’un tient un objet tranchant de fortune dans la main. L’autre est attaché par des liens cruels, laissant sa seule mâchoire de libre. Ainsi pourra-t-il hurler. La lame reflète un instant un rayon de lumière, symbolisant la finesse du tranchant de l’objet. Une main se lève, elle va s’abattre, provoquant les maux, elle … ‘Ainsi est-ce là l’enfer ?’ Krishna, l’âme de Krishna contemple cette horrible réalité. ‘C’est ainsi en tout cas que nombre de personne se le représente … Mais même le pire des hommes ne mérite pas d’y entrer.’ La faim ! L’épouvantable désir de dévorer quelque chose, n’importe quoi, quel qu’en soit le prix. N’importe quel animal, n’importe quel être humain, n’importe quoi qui soit vivant. N’importe quoi qui soit mort. ‘Le Monde des Démons’. Krishna le reconnaît sans hésiter. ‘Ceux qui y vivent sont condamnés à dévorer la chair de leurs propres enfants.’ C’est un animal belliqueux. Une bête féroce, qui vit dans l’horreur d’un monde où tout n’est qu’affrontement. Sur son chemin, il croise une bête qui lui est supérieure. Elle se jette sur lui, le démembre, lui arrache les yeux, le tue. La créature victorieuse part, ensuite, laissant sa victime baigner dans son propre sang. ‘Le Monde des Bêtes. C’est étrange que les humains puissent imaginer une telle réalité. Quelle bête tuerait pour le seul plaisir ?’ Les Lapithes s’étaient engagés dans la bataille, dans la tuerie ; et alors le fils de Péirithoos, le puissant Polypoïtès, de sa pique frappa Damasos en traversant son casque aux joues de bronze. Le bonze du casque ne l’arrêta pas ; la pointe de bronze traversa et en avançant rompit l’os, et la cervelle au-dedans tout entière jaillit en éclaboussures. Il l’avait dompté en pleine ardeur. ‘Le Monde des Carnages, pareil à la guerre de Troie. La vraie nature des hommes, ces destructeurs.’ Une personne anonyme. Un enfant, un adulte. Un pleur, un rire. Un coup de poing, une caresse tendre. ‘Le Monde des Hommes. Désespérément monotone, et sans valeur.’ " Krishna … " ‘Une voix ! Qui m’appelle ?’ " Krishna, ce Monde est le Paradis. " ‘Le Paradis ?’ " Tu peux choisir d’y entrer, à présent. " ‘Entrer au Paradis ?’ " Tu peux aussi choisir un des autres Mondes pour y vivre indéfiniment. " ‘Aucun de ces mondes ne me convient.’ " Alors tu peux entrer au Paradis. " ‘On dit pouvoir y vivre heureux, mais …’ " Krishna, tu dois choisir. " ‘Mais on dit aussi que c’est le plus strict des Mondes.’ " Krishna. " ‘Le pire de tous.’ " Tu dois choisir. " ‘Faire un choix ? Je ne veux pas.’ " Tu dois choisir. " ‘Je n’ai pas besoin de choisir. J’ai déjà un monde, je peux y rester.’ " Tu dois choisir. " ‘Je ne suis pas mort. Je n’ai pas de raison de le quitter.’ " Tu dois choisir. " ‘Seule mon âme est ici. Seule mon âme a quitté mon monde.’ " Tu n’as pas le choix. " ‘Je n’ai pas le choix car je suis juste une âme sans corps ?’ " Tu n’as pas le choix. " ‘Alors, que mon âme soit une entité autonome.’ " Krishna … " ‘Que mon âme revienne d’elle-même là où est sa place.’ " Krishna … " ‘Que mon âme …’ " Krishna … " ‘Que mon …’ " Krishna … " " Que … " " Krishna … " " Que mon âme revienne là où est sa place. " " … " " QUE MON AME … … SURVIVE !!!! " " INCROYABLE !! " Ainsi s’exclame le chevalier d’or de la Vierge, Shaka semblable à un Dieu. " Alors, chevalier, est-ce que tu avais prévu cela, également ? " A l’instant, voilà que l’âme de Krishna vient de réintégrer son corps ! " Pourtant … " Shaka est, cette fois, sincèrement sidéré par la tournure des événements. " Pourtant, les Six Mondes de la Métempsycose auraient dû retenir ton âme à jamais !! - Cela aurait-il tendance à infirmer ta théorie sur ma maîtrise des chakras ? Ton attaque spirituelle est redoutable. Je ne pensais pas qu’il était ainsi possible de projeter l’âme d’une personne dans un autre Monde. Malheureusement pour toi, je possède Ajna. Ce sixième chakra me permet d’entrer en contact avec le divin. Je tiens à te remercier. L’expérience que tu viens de me faire vivre est probablement ce qu’il me manquait pour que je puisse prétendre à la réelle maîtrise du chakra Ajna. - Krishna … Général de Chrysaor … Serais-tu … ? " ‘Un dieu ?’ Mais Shaka ne peut y croire. A présent, le général est plus que jamais sûr de lui. " Chevalier, tu viens de parfaire ma maîtrise des chakras, et tu vas en faire les frais. MAHA ROSHNI !! " Le temps qui s’arrête, l’espace d’un instant. Le temps pour Shaka de comprendre que … ‘Son attaque est très différente …’ Puis … … le bouleversement dû à la puissance écrasante d’une force qu’on appelle Kundalini !! Shaka est à nouveau frappé de plein fouet par ces vagues d’énergies spirituelles. Instinctivement, il se met en garde. Le voilà qui tente de contenir Kundalini !! L’énergie déployée est trop importante. Quelque chose va forcément atteindre son seuil de rupture ! ‘L’armure…’ Il n’y a pas encore d’impacts physiques, mais Shaka sait ressentir ce genre de choses. ‘L’armure sacrée de la Vierge, elle est … … à l’agonie ?’ Déjà, une fine lézarde commence à apparaître dans le métal réputé immortel … Et enfin, une explosion. Une grande explosion ! Krishna fronce les sourcils, quelque chose d’imprévu vient d’arriver. La poussière s’écarte, alors qu’enfin le chevalier d’or est à nouveau visible. Le pauvre vient d’échapper à une destinée tragique ! " Général, je t’ai … … sous-estimé. " Toute trace de sérénité a disparu du visage de l’homme. A présent, seule une farouche détermination donne à Shaka cette expression si particulièrement malsaine. " Général, ton attaque était redoutable. Puissante, elle l’était, cela est certain, aussi ai-je dû déployer toute ma puissance pour m’en défaire. - Mmmm … Tu as survécu … - Je t’avais envoyé dans les Mondes de la Métempsycoses car j’avais depuis le début compris que ta maîtrise d’Ajna était imparfaite. Le fait que tu ais survécu prouve que j’ai fais une erreur : c’est à cause de moi si à présent ta connaissance de Ajna s’est améliorée ! Général, oui, j’ai survécu. Je le dois au fait que je connaissais déjà Maha Roshni, et à mon armure. Mais je viens de prendre une décision. Nous allons nous affronter dans un ultime assaut. L’enjeu de ce duel sera … … la déification. - Que dis-tu ? " Les paroles de Shaka sont lourdes de sens. " Aussi vrai que le septième sens contient l’essence de la cosmoénergie, il existe le Arayashiki. Celui-là même qui permet d’aller dans le monde des morts sans en devenir le sujet, et qu’on appelle également le huitième sens. On peut en quelques sortes dire que Ajna correspond au Arayashiki. Mais au-delà du huitième sens, c’est … - La conscience divine. L’éveil au Big Will. L’immortalité de l’âme. - Exactement. Tel est également la nature du septième chakra essentiel. - Le Sahasrâra. - Tel est le dernier chakra que toi, Krishna, tu ne maîtrises pas. Si tu venais à y parvenir, tu deviendrais un dieu. Voilà pourquoi je continue à être sûr que tu n’as pas la connaissance ultime de ce chakra. Et voilà pourquoi Kundalini ne m’a pas terrassé tout à l’heure. - Sahasrâra. L’ultime chakra, qui avec les six autres permet de devenir un dieu … - Général, tu n’ignores pas qu’on dit de moi que je suis l’être le plus proche de Dieu. J’aime à dire que je suis la réincarnation de Bouddha, mais il n’y a pas que cela. Je suis le seul à être éveillé au Arayashiki, et je suis également le plus prés de tous d’atteindre le Big Will. Voilà la véritable raison qui fait de moi l’être le plus proche d’un dieu. - Le Big Will, tu dis ? Ha ! - Général, cet ultime assaut va avoir lieu. J’affirme que si tu l’emportes, tu mériteras d’être à ton tour l’homme le plus proche d’un dieu. Mais si tu échoues … … tu mourras. " Ainsi parle le chevalier Shaka. Et alors Krishna de Chrysaor lui répond avec des mots vifs. " Chevalier, je me fiche bien d’être plus proche de dieu que toi ou que quelqu’un d’autre. Mon seul objectif à présent est de te vaincre, afin de prouver que ma maîtrise des chakras est grande. Chevalier, en garde ! - Très bien. " Puis … " LE CHATIMENT DU CIEL !! OHM !!! " A l’instant, Krishna a une pensée. ‘L’imbécile, m’attaquer avec cette technique inefficace … Tant pis pour lui.’ " MAHA ROSHNI !!!! " Le choc frontal de deux forces spirituelles. Une énergie qui dépasserait l’entendement humain. Une déflagration qu’on entendrait depuis l’autre bout du Sanctuaire sous-marin. Et puis … Un vainqueur, un vaincu. " COMMENT !! AAAAARRRRRGGGGGHHHHH !!!!!!! " Le corps du général de Chrysaor qui serait projeté par un choc sourd, et qui viendrait s’écraser contre le corps massif du Pilier de l’Océan Indien, qui instant auparavant possédait un gardien. Voilà que l’attaque de Shaka, le puissant Châtiment du Ciel, vient de violemment repousser Maha Roshni, la fabuleuse technique du général. Ce sont ses derniers mots. Son corps n’est que blessures, tant le choc a été violent. Son écaille même n’y aurait rien changé … " Shaka … Comment … - Ton erreur a été de te croire capable de parfaitement maîtriser les sept chakras essentiels. Il te manquait un bien court chemin pour y parvenir, mais le dernier pas à faire pour devenir un dieu est de loin plus difficile à accomplir que tout le reste de la route. Moi-même pense ne jamais y parvenir dans mon actuelle incarnation. C’est cela qui m’a permis de vaincre. Nous étions du même niveau, mais alors que tu pensais avoir atteint ton potentiel maximum, j’ai fais tout mon possible pour parvenir à dépasser ma limite, l’espace d’un instant. La différence entre nous deux n’était pas plus grande que cela. Général de Chrysaor, tu es un combattant extraordinaire. Jamais je n’oublierais notre combat. Peut-être nous rencontrerons-nous à nouveau dans une autre vie. Les choses, alors, seront bien différentes … - Sha … ka … " Un regard qui se perd … Des yeux qui se ferment … Une vie qui disparaît … Shaka s’était agenouillé pour regarder partir cet être d’exception. Le voilà qui se relève, à présent. Il tourne la tête. C’est Shura qui le regarde à présent. Son regard exprime toute la tristesse qu’il a à voir mourir un homme tel que le général de Chrysaor. Et Shaka le comprend. " Et maintenant ? " Tels sont les mots interrogateurs simples que prononce Shura, chevalier du Capricorne. " Maintenant … " Shaka se retourne. Il regarde tout autre chose. " Maintenant, il y a … … ce Pilier. Il faut détruire le Pilier de l’Océan Indien. - Oui. " |