Chapitre 9 : Campagne mortuaire : du désastre au dégoût


Kanon a finalement lancé son expédition. La campagne d'Asgard…Après avoir abusé Poséidon, il veut abuser Odin. Il est amusant… Enfin, personnellement, il m'amuse beaucoup ce garçon. Heureusement qu'il est là, sinon je m'ennuierais.

Essayons de redevenir sérieux quelques instants. Quand bien même cela me soit difficile de disserter sérieusement sur un sujet totalement abruti. Cette offensive en Asgard. Je compte actuellement présent sur cette côte enneigée de l'Islande la moins accueillante cinquante bonshommes. Dont je parie sans crainte sur le non-retour d'une bonne quarantaine d'entre eux. Sincèrement, j'espère que le Dragon des Mers sait ce qu'il fait, car moi j'avoue que je l'ignore…

Bon, admettons qu'il soit intelligent (ce qui est inconstestable). Il est conscient que cette mission, préparée comme elle a été préparée (c'est à dire n'importe comment) est vouée à l'échec. Quel est donc son intérêt d'aller envoyer au casse-pipe cette cinquantaine de soldats ? En réfléchissant plus posément sur le caractère fin tacticien et calculateur de Kanon, on peut, je pense, voir un peu plus clair dans sa tactique.

Admettons, ce qui est probable, qu'Arion "plante" dramatiquement sa mission. Admettons, ce qui me semble également fort probable, que Dragon des Mers sorte une carte victorieuse de sa manche… Je ne sais pas laquelle, mais j'ai ma petite idée là dessus. Qui, aux yeux des généraux (dont certains commencent à douter de Dragon des Mers, confère Sorrento de la Sirène) et de Poséidon, sortira grandit de cette épreuve ? A contrario, qui cristallisera rancœur et mécontentement ? Arion, le pauvre petit, n'a pas été capable de dire "non" à Dragon des Mers, et mal lui en a pris…

Je sais très bien ce que vous pensez. Vous savez que je mise beaucoup sur ce petit, je ne m'en suis pour ma part jamais caché. Et vous supposez que son échec mettrait un frein à mes objectifs ? Que nenni… Mon but n'est pas qu'Arion prenne la tête du sanctuaire sous-marin. Il deviendrait par la suite un adversaire (car il sera de toute manière à un moment ou à un autre un adversaire…) bien trop puissant pour moi. Cependant, sa haine et sa colère ne seront qu'accrues. Et je mise beaucoup sur ces sentiments chez ce petit, pour lui aider à franchir ces paliers qui lui permettront de devenir suffisamment puissant pour mettre à mal les armées d'Athéna et également de Poséidon… Comment ? Oh, lors qu'on ne peut détruire une forteresse de l'extérieur, espérons qu'elle se fossoiera elle même de l'intérieur.

Je m'égare et vais un peu trop loin… Nous aurons le temps de reparler de ces aspects plus tard, après que cette bataille se soit déroulée. Car il est évident qui si Arion meurt durant cet assaut, mon plan aura lamentablement échoué et l'histoire s'arrêtera là. Mais je ne pense pas le voir décéder, ce pour plusieurs raisons.

La première étant que jamais Dragon des Mers n'irait jusqu'à cette extrémité. Qu'il profite de ce combat pour voir disparaître les trois chevaliers d'argent entourant Arion me semble évident. Il serait idiot de ne pas profiter de l'occasion… Mais comment ensuite justifier auprès de Poséidon décemment la mort de son fils ?? Non, Kanon n'est pas con.

Maintenant, Arion bénéficie de soutiens intéressants. Je passe sur le concours à cette expédition d'Isaack. Pour moi, il sera l'œil de Kanon, un surveillant attentif mais peu participatif. Il regardera, espionnera, bref surveillera Arion. Puis ces chevaliers d'argent sont également suffisamment performants (quand bien même leur préparation soit déplorable, faute à une incarcération finement décidée par Kanon) pour permettre à Arion de se dépêtrer d'une situation pas évidente.

Puis il y a ces trois chevaliers énigmatiques pour beaucoup,dont Kanon aimerait bien se séparer. Le sanguin Nasser du fennec, le mystérieux Kaba du cobra et le calme Kamaté de la Chimère. Vous vous posez des questions sur leurs capacités? Je connais très bien ces trois gars. Ils sont brillants, et largement du niveau des Généraux des Mers. C'est pourquoi je les vois triompher sans difficultés des guerriers divins qui se mettront en travers de leur route.

Ces guerriers divins justement. C'est le dernier point que j'aborderai. D'excellents combattants. En temps normal, légèrement moins forts, à mon avis, que les Généraux ou chevaliers d'Or, mais lorsqu'ils sont acculés dans leur terre, lorsque leur patrie est spoliée, menacée et offensée, ce sont sans doutes parmi les meilleurs soldats existants. Des authentiques patriotes aimant leur pays. Aimant leurs Dieux, aimant Asgard !

Enfin,quand bien même ce soit difficile, ce ne sera pas dénué d'intérêt. Je vais en tout cas regarder ce spectacle avec beaucoup d'attention. Et un peu d'appréhension aussi, mais c'est ce qui donne du piment et de l'intérêt au direct !


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On se gèle.

C'est la première opinion qui m'a traversé l'esprit lorsque, le premier, j'ai franchi le triangle inter-dimmensionnel que je venais de créer pour rejoindre le Royaume d'Asgard. Actuellement, le dernier de la cinquantaine de lieutenants réquisitionnés pour cet assaut vient de franchir ma porte énergétique, que je referme de ce pas. En face de nous s'étend l'immense étendue neigeuse d'Asgard. Derrière nous, la mer frappe la falaise à grand fracas. Nous recevons la froide écume qui nous frappe dans le dos avec cette anxiété et cette excitation de mener bataille derrière la bannière de notre ami Arion qui va diriger l'offensive.

Cela va déjà un bon nombre d'années que nous avons quitté Gertazé sous la douleur et les larmes. J'étais Hristo, un paysan tranquille qui avait remplacé son armure d'argent du triangle austral pour une pioche. De même que mon frère, qui avait échangé la sienne du toucan pour une pelle et un râteau. Mais non, le destin nous a rattrapé, tuant notre ami Tomislav du Lynx et assassinant celle dont nous avions la garde, la réincarnation de la Déesse Déméter. Tout le monde accuse Athéna de ce crime. Je suis de ceux là.

Depuis, nous avons rejoint Arion, anciennement le petit Svobodan qui comblait notre petite communauté d'une joie saine et intense. Nous avons combattu des chevaliers d'or d'Athéna pour nous laver de nos doutes et à présent, après la sanction d'incarcération prise par Dragon des Mers, nous voilà en plaine enneigée d'Asgard.

Je suis, je pense, comme la grande majorité de nos compagnons. Angoissé, excité, mais surtout dubitatif. Quel est l'objectif de cette attaque ? Oh, ne soyons pas naïf ! Le but est assez humainement cupide : il s'agit pour Dragon des Mers d'assouvir sa soif de pouvoir et de prouver ses mérites à Poséidon. Une offensive qui n'a d'autres buts que l'annexion d'un état au profit du Royaume sous marin. Et bien soit ! Je me bats à présent sous les couleurs d'Arion, qui a décidé de mener à bien ce combat, et je me refuse à juger.

Je remarque cependant, avec, comment dire, étonnement, que les trois lieutenants provenant d'autres sanctuaires (Kaba du cobra, Nasser du fenec et le mystérieux Kamaté de la Chimère) ne laissent transparaître aucune expression. Ils sont sûr d'eux apparemment, et pour ne jamais les avoir vu à l'œuvre, je suis interrogatif et curieux.

Je jette un coup d'œil en direction des lieutenants dont nous sommes assez proche. A mes cotés, le courageux Marino du requin, américain de Floride, dont les nerveuses gesticulations de lèvres trahissent une angoisse latente. Le calme Duncan du Loch Ness semble avoir froid, c'est tout. Mendoza des Galapagos, Hosim du crocodile et surtout Trevor de la Pieuvre sont quand à eux pétrifiés, par le froid et par la peur. Comme les quelques 40 autres lieutenants restants…

Devant moi, à coté d'Arion, se tient Isaack. Le seul Général de l'opération. Il est brillant. Il possède l'écaille sacrée du Kraken, détenue avant par Torben. Je sais que c'est dur pour Arion de côtoyer cet homme qui succède à cet ancien ami très proche. Il a du assassiner ce dernier pour revêtir l'écaille sacrée d'Arion, et ce ne doit pas être simple. Isaack semble indifférent. Il va se battre, mais cela ne paraît pas l'inquiéter.

A mes cotés se tenaient mes deux amis, mes frères… Igor, chevalier d'argent du Toucan, me jetait un regard complice empli d'appréhension et de courage. Darko fit de même, me signalant lui aussi sa chaleureuse présence à mes cotés. Nous serions tout trois derrière Arion, qui se tenait droit, fier, le regard se projetant au loin, en direction de ce Royaume que nous devons conquérir. Il était, à ce moment, le fils de Poséidon comme jamais il ne l'avait été. Sa cosmo-énergie, faible au début, puis de plus en plus forte, remplissait de courage le cœur de son armé, car c'était SON armée. L'armée d'Arion.

Et nous en étions les premiers.

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Asgard accueillait les combattants de Poséidon par cette bise glaciale emportant avec elles les flocons de neige. Une armée de 50 hommes. A leur tête, un enfant de Dieu, Arion, qui saisissait calmement et avec détermination cette épée qui se trouvait dans son fourreau dorsal. Une rapide pensée pour Tomislav, sur qui il avait retiré cette arme de luxe magnifiquement travaillée, et il engagea la marche en direction du Palais. Derrière, son armée suivait. Aux premières loges, les trois chevaliers d'argent à son service depuis le début.

Une question envahissait cependant l'esprit du jeune homme depuis son arrivé. Les armées d'Asgard sont elles au courant de cette offensive ? Aurons nous un accueil " musclé " ? Il revoyait avec effroi les corps mutilés de ces disciples du sage Xuacan, Maître d'Igor du Toucan. Il pensait au carnage dont il serait responsable si Asgard n'était pas préparée à cette attaque. Cela le gênait.

Tuer pour tuer… Non, il essayait de se chasser ces images de sa tête. Comment mener à bien un combat si on a peur de semer le chaos autour de soi, de faire revivre à pleins d'enfants ces sentiments d'abandon vécus à Gertazé alors qu'il voyait son père adoptif se vider de son sang et sa mère brûlée à travers les flammes de l'enfer. Pourvu que les Asgardiens soient prêts et que les morts ne soient dus qu'au combat… Pourvu que l'on puisse éviter le massacre…

Pourtant, Arion savait que son objectif était de vaincre. De conquérir Asgard… Une étape de plus dans sa vengeance envers Athéna ? Il ne le savait pas trop… Tout ceci s'est passé tellement vite. A peine plus d'un mois s'est écoulé depuis la campagne Péruvienne, et le voilà de nouveau parti au combat. Mais la mort de personnes qu'il considérait à juste titre comme " innocents " lui donnait la nausée.

Le fils de Poséidon était complètement perdu dans ses pensées. A peine sentait-il cette vive bise enneigée qui provenait de l'intérieur de ces terres d'Asgard. Mais ce qui était sûr, c'est qu'il ne voyait pas que son armée était attendue. C'est pourquoi Hristo se précipita sur Arion pour le sortir de sa torpeur…

HRISTO - Arion, ATTENTION !!
ARION (perdu dans ses pensées) - Hein?

Une gigantesque boule de feu jaillissait du haut d'une montagne et fonçait droit sur l'armée d'Arion. Cette dernière se disloqua complètement, dans une panique monstre, afin d'éviter cette attaque venue de nulle part. Mais cette boule de feu n'était pas seule…Alors que la troupe était encore sous le choc, deux immenses haches tournoyaient en direction de cette foule belliqueuse.

DARKO (criant) - Putain ! Mais bougez-vous de là sinon on va tous mourir…

Trop tard. Les haches avaient frappé dans la foule et retournaient d'où elles venaient telles des boomerangs. Non sans avoir causé de sérieux dégâts. Entre le projectile de flamme et les haches, des pertes venaient d'avoir lieu au sein des troupes d'Arion avant même que le combat n'ait commencé. " Au moins, ils prévoyaient notre arrivée " pensa avec soulagement et amertume Arion. Un rapide coup d'œil à ses troupes et la vision de cette grosse dizaine de corps brûlés ou mutilés, sans vie, lui donna une poussé d'adrénaline.

ARION (poussé d'inquiétude) - Oh la vache… Ben ça promet ! (en direction des ses chevaliers) Ca va vous ?
DARKO (se relevant) - Ca pourrait aller mieux...
HRISTO (pointant du doigt le haut de la colline) - Regardez là haut !

Le vent tourbillonnant enneigé rendait l'horizon difficilement visible, mais l'essentiel de la troupe (restante) pouvait reconnaître comme deux silhouettes au loin. Une énorme et l'autre beaucoup plus petite. Puis une voix grave s'éleva…

- Retournez d'où vous venez où vous mourrez!

Silence glacial.

ARION (déterminé, debout et droit) - Nous venons de la part de l'Empereur Poséidon ! Je suis son fils, Arion, et vous n'empêcherez pas mon armée d'arriver jusque devant votre prêtresse, quitte à vous passez sur le corps si le besoin s'en fait sentir…
HRISTO (murmurant pour Igor) - Dis donc, il se la joue le petit aujourd'hui…
*** - Et bien tel sera ton désir, fils de Poséidon. Et tu devras vaincre les guerriers divins que nous sommes ! Je suis Tholl, de Gamma, et voici Fréderik de Béta !
ARION - Je suis prêt…

Arion accroissait le potentiel de sa cosmo-énergie pour porter son attaque. C'est alors que Darko lui posa calmement mais avec fermeté la main sur l'épaule.

DARKO - Ecoute, pars devant avec Igor, Hristo et les autres ! Je reste avec quatre gars et on s'occupe d'eux !
ARION - Bonne idée… Allez les gars, A L'ATTAQUE…
DARKO (intensifiant son cosmos) - Je vous couvre… (intensifiant son cosmos et projettant sa plus élémentaire attaque) Par la poussière de diamant !!!

Un vent violent glacial, un ouragan même, partit des mains de Darko en direction des deux guerriers divins pendant qu'Arion et la plus que trentaine de combattants restants courraient pour franchir ce premier obstacle… Grâce à leur rapidité et à l'offensive de diversion de Darko, l'ensemble de cette troupe parvint à passer outre les deux guerriers divins, pris dans la tornade

ARION (satisfait) On est passé !
MENDOZA (lieutenant des Galapagos) - Oui, c'est super ! Mais, ahhhh

Une hache s'abattit sur le petit lieutenant Chilien du Détroit de Magellan. Tholl a eu le temps de se retourner et de frapper. Complètement au hasard et aveuglé par l'attaque du chevalier de la Petite Ourse, mais pas dans le vide. Le lieutenant des Galapagos vit cette arme de mort fondre sur lui mais…

MENDOZA (les mains devant la tête pour se protéger, livide) - mais, Arion !

Le fils de Poséidon venait de mettre son épée divine en opposition…Et contre-attaqua.

ARION (intensifiant son cosmos) - MEDITERANEANN SEA TORMENNTT (déclenchement de l'attaque)
MENDOZA (se levant pour s'enfuir avec les autres lieutenant) - Merci, merci Arion…. Je te suis redevable à vie ! Tu m'as sauvé la vie, je…
ARION (prenant Mendoza par la main après avoir jeté son attaque) - Tu viens avec moi, on-se-casse !

Une vague d'énergie, de bien faible puissance au vu de l'immense potentiel d'Arion, projeta le guerrier suffisament loin pour pouvoir préparer la fuite de Mendoza et des autres lieutenants. Finalement, lorsque la vague d'Arion ainsi que la tornade de Darko se calmèrent, seuls restaient les deux guerriers divins en face du chevalier d'argent de la Petite Ourse et de quatre lieutenants (dont Kamaté de la chimère faisait parti). Autour d'un paysage déjà ensanglanté par des pertes.

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Palais d'Hilda de Polaris

Hilda, grande prêtresse d'Odin, est une femme dont la beauté n'égale que sa bonté et sa grandeur d'âme. Elle est la digne prêtresse d'un peuple pur qui " sacrifice " et " soumission " ne sont pas de vains mots. Elle se trouvait en face de ses deux plus fidèles guerriers divins. Le légendaire Siegfried de Duhbe, guerrier divin d'alpha, et le courageux Syd de Mizar, guerrier de Dzéta. Ils étaient agenouillés devant leur prêtresse qui faisait les cents pas.

HILDA (s'arrêtant pour regarder dehors la neige tomber) - je ne comprends pas pourquoi Poséidon nous déclare si ouvertement la guerre….
SIEGFRIED - Grande Prêtresse, il ne me semble pas absurde de voir Poséidon désirer reprendre le contrôle sur un lieu qu'il dominait auparavant.
HILDA - Mais que faire alors… J'ai déjà envoyer Tholl et Fréderik en première ligne, mais je ne peux prendre le risque de tous vous envoyer à l'abattoir…
SYD (sec) - Nous sommes de puissants guerriers, nous ne risquons rien !
HILDA - Mais si nous pouvions éviter les morts, je…
SYD (résolu à aller se battre) - Il faut les éliminer ! Ils veulent détruire Asgard !

Siegfried ne s'exprimait pas. Par son attitude silencieuse, il approuvait ce que disais son compagnon.

HILDA - Je sais que tu as raison mais…
SIEGFRIED - pardonnez-moi d'intervenir prêtresse, mais vous devriez envoyer toutes nos forces dans la bataille. Pour les mettre en déroute totale et marquer brillamment leurs esprits.
SYD (sec) - Je suis totalement de l'avis de Siegfried, il faut les humilier pour qu'ils sachent qui nous sommes ! Anéantissons-les tous !
SIEGFRIED - J'ai demandé à Albérich, Jonas et Fenril de se mettre en travers de leurs routes.
HILDA (convaincu) - Soit, allez donc rejoindre le champ de guerre… Je pense que je ne peux vous arrêter…
SIEGFRIED - Merci Prêtresse, nous saurons être digne de votre confiance…
SYD - Nous les bouterons hors d'Asgard !

Les deux hommes quittèrent la salle, laissant Hilda seule. Elle se contenta d'aller à sa fenêtre, de tirer délicatement le rideau de lin du dos de sa main pour regarder la neige tombée et les lieutenants de Poséidon périr. Elle pensait à sa sœur, la douce et blonde Freya, qui avait du laisser partir son ami Hagen de Merak, un homme trop jeune pour prétendre à une armure de guerrier divin, mais dont son talent de combattant ne pouvait être qu'utile à sa patrie. Un homme aimant son pays et son peuple, et qui n'hésita pas à rejoindre les troupes armées pour défendre ses terres, malgré le regard larmoyant et suppliant de son amie, de son amante…

Asgard, un peuple de gens vivant dans des conditions difficiles, mais qui n'avaient de cesse de prier Odin, ce Dieu si fort et finalement si bon. Hilda aimait ces gens travailleur et respectueux, remplaçant la chaleur du soleil par celle du cœur. Et pour eux, elle devait se montrer digne et bouter les hordes de Poséidon hors d'Asgard !

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Arion, suivi de prés par un Isaack placide et autant tranquille qu'indifférent à la situation et aux pertes, et accompagné de maintenant plus qu'une trentaine d'hommes, poursuivait sa route, à travers une longue et accidentée route enneigée. Evidemment, ses pensées étaient autant préoccupées par le devenir de cette mission que par l'inquiétude d'avoir laissé son ami Darko, Kamaté et trois hommes en face de ces deux guerriers divins, qui paraissent redoutables mais surtout qui sont parvenus à terrasser sans difficultés apparentes 5 lieutenants.

Mais le fils de Poséidon fut vite sorti de ses pensées. Un éboulement de neige brusque et violent pris par surprise l'équipe de combattants des océans. Une immense coulée de neige, qui embarquait arbre, rocher et maison, déferlaient sur la troupe qui était prise au piège…

HRISTO (intensifiant son cosmos) - Merde… Ne bougez plus… TELEPORTATION !!!

En un éclair, les trente bonhommes furent téléportés 10 mètres plus loin, à l'écart de l'avalanche neigeuse. De part cet acte et cette capacité de téléporter autant de personnes, fusse t'il sur un si petite distance, Hristo démontra bien ses grands talents en télékynésie.

ARION (en sueur) - Merci Hristo, grâce à toi, on l'a échappé belle…
IGOR (inquiet) - Je sens un cosmos très belliqueux.
ISAACK (éloquent et fier) - Pareil que toi, je suggère qu'un groupe reste ici (jetant un regard en direction de Kaba, qui semblait avoir compris), pendant que nous continuerons notre route
ARION (vexé qu'Isaack prenne comme ça la parole) - Euh, oui mais…
KABA (insistant) - On reste là avec Jaki et Varal, allez devant.
ARION (convaincu qu'il faut réflechir vite) - Bon, d'accord, on continue… Bon courage !
*** (voix inconnue et belliqueuse)- Pas si vite… Vous n'irez nulle part vivant !!
VARAL (lieutenant de on sait pas quoi) - Par les flots de la mer !!!!!
ARION (insistant) - Allez, Go !

Pendant que l'attaque (dramatiquement médiocre) du lieutenant détournait l'attention du Guerrier responsable de l'avalanche, la bande à Arion continua sa route en courant. Mais le fils de Poséidon regardait bizarrement Isaack, avec un mépris proche de l'admiration, car il fallait reconnaître qu'il avait raison : il fallait sacrifier des pions pour pouvoir continuer à avancer. Décidément, Arion avait encore beaucoup à apprendre…

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Sanctuaire Sous Marin,

Dragon des Mers est seul au pied de son pilier. Ses grandes capacités mentales lui permettent de suivre sans mal l'évolution de l'expédition nordique. Il compte les pertes. Ils s'en moque. Les lieutenants ne sont pour lui que des êtres faibles et sans intérêts, par conséquent il ne souffre d'aucun remord de les envoyer à l'abattoir.

Puis le rôle d'Isaack du Kraken… Cette pensée lui provoque un béat sourire d'autosatisfaction. Et lui rappelle une des nombreuses causes de désaccord avec son Général particulièrement indiscipliné à son goût, l'Autrichien aux yeux clairs Sorrento de la Sirène. Ce joueur de pipeau a la mauvaise manie de prendre très au sérieux son rôle de " recruteur " de Poséidon, ou plutôt d'aide au réveil pour tous les élus qui revêtiront une écaille marine. Ce garçon a cru bon, en suivant le total accord de Poséidon lui même, de recruter trois guerriers provenant de sanctuaires différents. Le silencieux Kaba, titulaire d'une armure évoquant le cobra, l'énergique Nasser du Fenec et le mystérieux Kamaté de la Chimère.

La tâche d'Isaack ? Très simple en fait. Tout simplement envoyer en première ligne les personnes que Dragon des Mers souhaiterait, comment dire, voir disparaître. Darko, Kamaté et maintenant Kaba. C'est très bien tout ça. A présent, Dragon des Mers espère vite voir sortir du jeu le dernier " converti " de ce groupe de lieutenant, ainsi que les frères presque jumeaux (cette gémellité, ça lui rappelle de bien douloureux et pénibles souvenirs à notre ami…) Igor et Hristo.

Enfin, pour l'instant, tout se passe bien. Toute les armées d'Asgard sont sur le champ de bataille, les gêneurs sont sur le point d'être éliminés… En résumé, pour Dragon des Mers, c'est une opération qui tourne bien, et tout ce qu'il avait prévu devrait être couronné de succès : la mise sous tutelle de l'Empire d'Odin et l'élimination des " déchets ".

C'est parfait tout ça.

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Trois lieutenants de Poséidon, un chevalier japonais d'on ne sait quel sanctuaire et un chevalier d'argent d'un coté. Deux guerriers divins, un géant avec des haches et un petit enflammé de l'autre. Voilà le décor de ce combat planté.

KAMATE (à Darko) - Il est préférable que tu partes avec les trois lieutenants pour affronter le géant. Je m'occupe du petit.
DARKO - Attend, tu ne vas pas te battre seul…
KAMATE - Je crois que c'est préférable…

Pendant que les deux meneurs (car plus charismatiques que ces trois illustres inconnus qui vont le rester) dialoguaient, un des lieutenants que nous appellerons Régis attaqua de manière fort décousu… Il fut accompagné d'un deuxième, qui fonça sur l'autre guerrier divin tous poings devant.

DARKO - Non, n'y allez pas !

Trop tard. Celui qui se faisait appeler Tholl, d'une esquive rapide, évita le coup consternant de son adversaire et le frappa mortellement du tranchant de sa hache. Fréderik, de l'autre, leva désespérément calmement son bras et fit jaillir une vague de flamme qui calcina le pauvre inconscient. Deux morts de plus. Inutile de dire que le troisième lieutenant était pétrifié de peur. Ce que remarqua Fréderik, à l'affut.

FREDERIK - Toi aussi… Tu vas mourir…
MOUGLY (le troisième lieutenant, effrayé) - ahhh…
DARKO (trop loin pour le protéger) - Brûle ton cosmos pour contrer, vite…
FREDERIK - FIRE RIDE HORSES !!!!!

Kamaté restait bras croisés pendant que Darko enrageait de ne rien pouvoir être capable de faire… Tous deux regardaient le troisième lieutenant se consumer et mourir en brûlant sous le joug de ses chevaux enflammés, avec l'un et l'autre des sentiments différents.

THOLL (s'avançant devant Darko, 50 cm les séparait et ils se regardaient droit dans les yeux) - Tu vas mourir, chevalier !
DARKO (se mordant la lèvre d'énervement) - Et toi… Toi, tu vas payer…

En un éclair, les deux chevaliers disparurent pour commencer un combat de force et de rapidité… Pendant ce temps, le calme japonais Kamaté regardait, toujours les bras croisés, l'excentrique nordique dont les attaques étaient comme son caractère, faites de feu et de flamme. Ses yeux bridés exprimaient une confiance en soi et quasiment un mépris pour son adversaire…

FREDERIK (se délectant à l'avance) - A nous deux maintenant…
KAMATE - Tu crois que tu vas me battre… (souriant avec dédain) Tu vas mourir en faisant… de beaux rêves…
FREDERIK - Ah oui… Tu ne connais pas la puissance des guerriers divins!
KAMATE - Mais toi, tu ne connais pas MA puissance…
FREDERIK (enflammant ses deux poings) - FIRE RIDE HORSES…

Une violente décharge de flamme formant des hordes de chevaux au galop déferlait sur le japonais. Soudain, sa cosmoénergie explosa, au même moment où l'attaque de son adversaire le frappa… Mais les flammes disparurent très vite et laissèrent la place à un Kamaté irradiant dans un cosmos de couleur bleu-violet.

FREDERIK - Tu es très fort… Nous allons faire un beau combat.

Le chevalier à l'armure de la Chimère ne répondait pas. Il se contentait de fixer son adversaire, avec ses yeux exprimant une confiance inaltérable en une force qu'il commençait seulement à montrer.

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Le géant lançait ses haches. Son adversaire les évitait tant bien que mal et lançait ses poings rageur et glacés. Le combat de titans commençait et aucun vainqueur ne se dégageait vraiment.

THOLL - Que mes haches te terrassent !!!
DARKO - Par la poussière de diamant !!!

Darko était loin de son plein pouvoir, et contentait d'essayait de jauger son adversaire. Cette attaque, il l'avait développer lors de son entraînement Sibérien. C'est son attaque de base, qu'il rend redoutable à cause de la force qu'il met dans son vent glacé. Mais force est de constater le peu d'effet sur le puissant Tholl de Phecda.

En effet, celui ci, après avoir facilement parer l'offensive de du chevalier d'argent, contre-attaqua. Les deux armes du géant tournoyèrent en direction de Darko, pour le trancher, pour le tuer. Ce dernier intensifia son cosmos froid et violent et, d'un uppercut brutal, stoppa les deux haches de Tholl dans un mur de glace qui s'écroula aussitôt. Cependant, les projectiles étaient inertes à terre, rendant le fort Tholl désarmé.

DARKO (faisant craquer ses poings, un sourire satisfait) - Arrêtons de jouer avec les armes ! Battons nous à mains nues, il n'y a que ça de vrai.
THOLL (air sérieux, presque triste) - Soit ! Il n'empêche que tu vas mourir chevalier… Asgard sera sauver…

Et les deux molosses de repartir au combat, hurlant, tous poings devant.

DARKO (le poing auréolé de cette violente aura violette) - PAR LA CHARGE DU GRIZLLY
THOLL - Que le poing du Titan TE TERRASSE !!!!

Un combat d'athlètes.

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La troupe d'Arion rétrécissait à vue d'œil. A peine trente à présent, les lieutenants étant éliminés les uns après les autres, le fils de Poséidon comptait avec amertume les pertes. Pendant ce temps, Isaack continuait à courir, mais il semblait complètement pas concerné par cette attaque.

HRISTO (au niveau d'Arion) - Ils ont l'avantage du terrain ! C'est indéniable…
ARION - Tu as raison. Il neige, il fait froid, on passe de canyon en poudreuse, de verglas à forêt impénétrable. C'est dur, très dur…
IGOR (inquiet) - Tu n'entends rien.

D'un geste, Arion stoppa la course de sa troupe de trentaine de lieutenants restants. En fait, il en restait moins de trente. C'était une hécatombe. Et maintenant, en plein canyon neigeux, un bruit particulièrement inquiétant.

ARION (inquiet) - Oh… putain…
HRISTO(ton indiquant son ras le bol de ces attaques simultanées) - Des loups… Bordel de merde c'est pas possible…

En effet, c'était bien des loups. Une armée de loups sanguinaires et assoiffés de sang qui se projetèrent sur la troupe d'Arion, bloquée par l'étroitesse de ce canyon. Arion saisissait fermement son épée et commença à frapper et à tuer quelques agresseurs. Igor, Hristo, Isaack et les plus forts parvinrent à éviter et contrer ces monstres qui n'avaient plus rien d'animal et qui étaient surprenants, sur-puissants. On avait l'impression que ces bêtes féroces parvenaient à dégager du cosmos ! Mais les plus faibles des lieutenants se faisaient littéralement dévorer par ces loups. Un carnage supplémentaire.

ARION - Non ! Mais c'est pas possible ! (se tournant vers Isaack, à ses cotés) Isaack, il faut faire quelque chose…
ISAACK (frappant violemment les loups) - Ben fais le.
ARION - Mais… (évitant un loup) Mais Isaack…
IGOR - QUETZACOALT QUIERES !!!

Ni une, ni deux, le fidèle chevalier du toucan lança une multitude de toucan qui foncèrent sur les loups restant et les éliminèrent, dans un tumulte d'explosion et de lumière. Finalement, toutes les bêtes carnivores avaient disparus, laissant place à un charnier… composé d'animaux mais également de lieutenants.

Incroyable ! Même les écailles argentées avaient été dévorées par les crocs affamés de ces animaux féroces. Ne restaient que des morceaux de chairs ensanglantées parsemés de partout, dans cette neige rougeoyante.

Arion était dépité. Il voyait son effectif encore réduit de moitié. Mais ce n'était pas tant cela que la perte de nouvelles vies qui le navrait. Encore des morts… De jeunes garçons, parfois guère plus vieux que lui, à présent gisant sans vie dans la neige. Comme Tomislav quelques années auparavant, comme Torben. Difficile de se familiariser avec la mort.

Mais le découragement n'aura pas duré longtemps. Des hurlements nouveaux annonçant une nouvelle vague de loups inondaient cet étroit canyon. Suivi de prés par une nouvelle cinquantaine de loups.

ISAACK (se mettant en devant Arion) - Je vais te faire plaisir…
ARION (vexé) - Mais Isaack, je…

Il ne put finir sa phrase qu'il vit un jet de lumière surgir du poing(de " son " Général des Mers. Lorsque la luminosité se calma, ne restait qu'une cinquantaine de cadavres de loups gelés. Une attaque violente, rapide, puissante. Et efficace.

ARION (stupéfait) - Mais Isaack, je…
*** (voix énervée) - Vous avez tué mes loups ! Vous allez mourir…

Une silhouette entourée de loups se présenta, auréolée d'un majestueux cosmos bleuté.

- Je suis Fenrir, Guerrier divin d'Epsilon ! Pour servir le royaume d'Asgard et vous tuer !

Arion allait répondre mais Isaack lui posa sa main sur l'épaule, lui faisant comprendre que ce n'était pas à lui d'intervenir. Igor lança un amical regard à Arion et se mit au devant du groupe.

IGOR - Je serais ton adversaire, Fenrir. Je suis Igor, chevalier d'argent du Toucan, au service d'Arion !
FENRIR - Soit ! Et bien meurt !
ISAACK (prenant Arion le bras) - On y va ! Court !
ARION - Mais… Igor
HRISTO - Il a raison ! On se barre !
IGOR - QUETZACOALT…

Un choc de loups contre Toucan. Entre temps, la troupe (qui n'était plus que d'une douzaine de lieutenants, comptez le nombre de morts !) parvint à fuir vers le château d'Odin. Arion ruminait son amertume, et commençait à en avoir sérieusement marre de cette expédition mortuaire où périssaient les uns après les autres tous ceux qu'il appréciait.

*
**

Retour sur un combat naissant. Kaba du cobra restait, bras crois, en face de son adversaire. Ce dernier venait de vaincre les deux lieutenants présents avec une facilité déplorable. A présent, les deux combattants se regardaient dans les yeux, en un affrontement mental d'une grande violence, chacun cherchant à intimider l'autre.

KABA (fixant son adversaire)- Tu dis donc te nommer Jonas d'Epsilon… Tu m'amuses avec ta harpe.
JONAS (rendant le même regard antipathique) - Tu le crois vraiment ? Et pourtant, tu vas connaître le même sort funeste que tes deux compagnons…
KABA (ne pouvant retenir un sourire nerveux) - Parce que tu me compares à ces… minables ? Mon pauvre ami…

L'affrontement visuel continuait. Une séance d'intimidation impressionnante de détermination, où chacun des guerriers affichait une réelle volonté de vaincre et de terrasser son adversaire.

Jonas possédait, outre une armure rouge sang avec laquelle ses cheveux roux coupés courts allaient en harmonie, une harpe avec laquelle il avait vaincu les deux pauvres lieutenants. Deux notes de musique et il en était fini d'eux…

JONAS (se préparant à jouer quelques notes) - Va mourir chevalier de Poséidon…

Et une lumière d'une violence aveuglante jaillit de la harpe de ce beau guerrier roux en direction du beau lieutenant noir aux yeux de sang.

Pendant le court laps de temps que dura cet attaque, aucun des deux adversaires n'avaient lâché du regard les yeux de son opposant. Un face à face d'une rare intensité.

KABA (confiant et froid) - Tu ne le sais pas encore Jonas… Nos regards se sont croisés… Cela signifie que tu es déjà mort !

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Cela devenait une habitude… La jeune et inexpérimenté (ajoutons pathétique) armée de Poséidon, qui ne comptait plus qu'une douzaine de chevaliers (ils étaient 50 au départ, rappelons le…), continuait sa marche en direction du Palais sacré d'Odin. Cela ne faisait à peine quatre heures qu'avait débuté cette offensive, et il ne restait à peine un quart des troupes autour d'Arion et Isaack.

En parlant d'Isaack, Arion ne cessait, durant sa marche, de lui jeter de noir regard dont le Général de Poséidon se moquait. Il faisait preuve d'un désintérêt patent et d'une désinvolture qui agaçait au plus haut point le fils de Poséidon. Pourtant, quelle extraordinaire puissance… Le Général du Kraken est sans nul doute arrivé au niveau de son prédécesseur, le feu Torben, mort de la main même d'Arion dans le cadre d'une épreuve pour l'obtention de son armure sacrée. Mais, aux yeux du petit, Isaack est extrêmement loin du niveau moral de son devancier.

Hristo, qui vient de laisser son frère presque jumeau se battre contre l'homme aux loups, observe le dépit de son jeune ami. Il se posait des questions, au début de cette attaque, sur le bien fondé de cette opération. A présent, et au vue des victimes croissantes dans le camp des mers, son interrogation a trouvé sa réponse. C'était du suicide ! Une opération non préparée (pour exemple, les trois chevaliers d'argent précédemment incarcérés ont été délivrés deux heures avant le départ en Asgard !), une pure opération d'autodestruction !

Et Isaack ? Il s'en fout ! Son attitude est proche de celle de Nasser du fennec. L'exposition de l'indifférence à l'état brut. Le visage fermé ,un détachement complet en face d'une situation qui devient dramatique. Pendant que le désespoir s'abattait sans pitié sur les Lieutenants restants (Mendoza du Galapagos (sauvé in extremis de la hache de Tholl), Duncan du Loch Ness, Marino du Requin, Hossim du crocodile, le moins méconnu Trévor de la pieuvre, plus quelques autres lieutenants sans grand intérêt, dont le seul destin sera de mourir bien assez tôt…), la course contre la mort continuait. Et la neige qui ne finissait pas de tomber…

Soudainement, à la lisière d'une immense forêt, Arion stoppa net sa course.

ARION (les poings serrés) - J'en ai marre… Tu m'entends Isaack, j'en ai marre !
ISAACK (calme) - Ah.. ? Ben c'est bien. Bon, on continue ?
ARION (les larmes naissantes) - Non ! Tu n'as pas compris je crois… Ca devient n'importe quoi ! (s'adressant avec violence et colère à Isaack) Tu as vu où ça nous a mené ce combat ? Que des morts ! Des dizaines de morts ! De gars qui étaient à peine plus vieux que moi et…
ISAACK (regard sévère) - Non, mais attends une seconde, petit con ! Tu t'imagines peut être qu'on peut gagner sans tuer, juste en arrivant sur le champs de combat avec un bouquet de fleurs et une boite de chocolat ? (claquant Arion dans le dos) Ouh ouh ! On se réveille maintenant ! Alors arrête de pleurnicher et soit un peu digne de ton père ! Tous ses morts que tu es en train de pleurer, considère toi en comme responsable et cesse d'emmerder les autres ! Fais ton boulot, bats toi !
ARION (sentant la colère surgir en même temps que les larmes) - Mais Isaack… Comment te permets tu de…
ISAACK - Je joue mon rôle de Général qui veut gagner cette bataille et qui refuse de mourir car il protégera un mauvais comme ceux qui viennent de périr car ils avaient peur de se battre ! Alors si tu es incapable de comprendre ça, barre toi !

Hristo écoutait cette dispute entre un chef incapable de s'assumer et un officier particulièrement irrévérencieux. Cependant, le blanc chevalier du triangle austral ne pouvait s'empêcher d'être intimement en accord avec les accusations pourtant assez outrancières du successeur du brave Torben du Kraken. En effet, Arion se révélait être - c'est dur à l'admettre - un meneur d'homme dramatiquement pitoyable. Ces morts, jonchant à présent par dizaines les terres enneigées d'Asgard, en étaient les tragiques témoins.

Cependant, en tant que proche ami du petit, Hristo ne pouvait se laisser aller à la franchise. Il donnerait son sentiment à Arion en intime tête à tête, si le destin les laisse encore en vie, ce qui est loin d'être évident. Car soyons clair : le chevalier à l'armure et à l'aura blanche immaculée ne faisait pas exception à la règle. Demeurerai-je en vie ? Et si oui, combien de temps ? En regardant cette forêt épaisse et inhospitalière, ces questions allaient crescendo dans l'esprit du brave et fidèle chevalier du triangle austral.

ARION - Je ne te permets pas de me parler sur ce ton !
ISAACK (sourire de dédain) - Mais attends toi… Qui es tu ? Le fils de Poséidon ? Tu n'en es pas digne ! Ton comportement est celui d'un gamin gâté ! (s'approchant à bout portant d'Arion et le fixant dans les yeux) Alors je vais te dire, jamais je ne mourrais pour toi ! Je ne suis pas Torben, et je n'ai pas envie de périr pour le bon vouloir de ton petit être ! Alors tu es gentil, tu te bouges un peu et…

Le Général de l'Arctique ne put terminer sa phrase. Un gigantesque cosmos malfaisant explosa de l'intérieur de cette inhospitalière forêt. Isaack et Arion tournèrent simultanément la tête et, comme les lieutenants restants, il purent contempler une immense aura d'un verdâtre vipérin à fortes teintes roses. Et à l'intérieur de ce halo d'énergie, une silhouette d'un homme qui s'avançait calmement.

MENDOZA (chevalier du Galapagos) - Quelle aura maléfique ! Je n'ai jamais rien ressenti de tel…
HRISTO (sur ces gardes) - J'ai un très mauvais pressentiment.
ARION (en direction du guerrier d'Asgard, tentant de reprendre la direction des évènements) - Qui es tu ? Je suis Arion, fils de Poséidon…
ISAACK (dépité, en soupirant) - Il est nul…Au moins autant impressionnant qu'un pingouin…
ARION - … alors laisse nous passer !
*** (voix sournoise et assurée) - Très amusant… Je vais également me présenter. Albérich de Mégrez, guerrier divin de Delta. Et vous n'irez pas plus loin…

Dans son œil violet brillait une confiance en lui et une perniciosité inquiétante. Il ne restait, en plus d'Arion, Isaack, Hristo et Nasser du fennec (comme à son habitude très silencieux mais assez calme), les lieutenants Trévor (qui a peu parlé depuis le début, bleu de peur…), Mendoza, Marino, Duncan, Hossim plus trois autres…

Ces trois autres d'ailleurs ne vécurent que très peu de temps. En effet, en un éclair, le guerrier divin sorti de nulle part une épée émeraude et, avec une rapidité invisible à l'œil nu, se positionna derrière Arion et trancha net là gorge de ces trois pauvres lieutenants qui n'auront pas eu un destin particulièrement héroïque.

ARION (saisissant son épée) - Noooon !! Tu vas me le payer…
HRISTO - Arion, non !

Mais Arion n'écoutait plus et fonça, son arme à la main, en direction d'Albéric. Un combat à l'épée s'engagea sur cette petite clairière enneigée, à l'orée de ce bois démoniaque. Le fils de Poséidon, enragé, se jeta comme une bête sur son adversaire, le frappant avec son arme, catalyseur de son cosmos. Cependant, la rapidité et la dextérité de son adversaire lui permirent d'esquiver sa peine l'offensive du jeune garçon, qui fut sanctionnée par la création d'une faille béante dans cette clairière.

Mais Arion ne s'arrêta pas là. Il n'était plus lui même et il se rejeta tête baissée en direction d'Albéric qui, cette fois ci, contra plus durement son offensive en mettant son épée d'améthyste en opposition. S'en suivit un combat aussi classique que rapide, devant les yeux, indifférents d'Isaack et Nasser, et franchement intéressés (voire même impressionnés par la rapidité d'exécution de ces passes d'armes) du reste de la troupe encore vivante.

MENDOZA (à Hristo) - C'est incroyable cette rapidité, j'ai du mal à voir.
HRISTO (surpris car il voyait très bien…) - Ah ? C'est vrai que c'est un beau combat…
TREVOR (ébahi mais dépité) - Sincèrement, je ne vois pas quelle est notre chance de survie en face de ces… monstres. (Reprenant courage) Mais je te promets, Hristo, que je donnerais ma vie pour Arion !
MENDOZA - C'est vraiment un mec d'une grandeur d'âme exceptionnelle ce petit. Je suis comme toi, je lui donnerais ma vie !
NASSER (ironique) - c'est vrai qu'il est sympa. Incompétent, mauvais tacticien, combattant imparfait, mais sympa…

Hristo lança à ce guerrier syrien un regard noir. Cependant, il voyait que le chevalier du fennec, originaire d'on ne sait quel sanctuaire, ne semblait pas impressionné du tout par ce combat. Mais quelle puissance cachent ces trois guerriers Nasser, Kaba et Kamaté ??

Le combat, quant à lui, se poursuivit. Mais Arion commença à avoir du mal à contenir la rapidité des assauts de son adversaire. Un vif coup d'épée frôla la belle chevelure suante composée de fins cheveux bruns d'Arion. Celui ci se retrouva à terre lorsque Albéric abattu son arme de cristal pour trancher la tête du petit…

HRISTO - Non ! Arion ! Mais…
MENDOZA (souffrant, son avant-bras gauche en opposition entre son corps et l'épée) - Arghhh… Arion ? Tu n'as rien ?
ARION (A terre, protégé par le bras de Mendoza) - Mais… Tu…
MENDOZA - Tu m'as sauvé une fois. On est quitte maintenant !
ALBERICH (retirant son épée avec un sourire narquois) - Très bien… Je change donc d'adversaire, c'est ça ?
MENDOZA (répondant à la place d'Arion, qui allait retourner au combat) - Oui ! Et tu vas affronter le lieutenant du Détroit de Magellan, Mendoza du Galapagos !
ALBERICH - Avec un bras en moins tu penses me battre… C'est amusant. Très bien, le combat va être rapide.
MENDOZA (intensifiant son cosmos vert pomme) - C'est ce qu'on va voir…

Le pauvre lieutenant du Détroit de Magellan ne péchait pas excès de confiance, c'est le moins que l'on puisse dire. Cependant, il se voulait être redevable d'Arion. Un Dieu (car c'est un Dieu, il est parfois bon de le rappeler) si bon et si juste envers les hommes, un Dieu si humain en définitive. Certes, son bras gauche était inutilisable. Mais il lui restait le droit pour catalyser tout son cosmos…

MENDOZA (le bras droit regorgeant d'énergie verte) - Reçois ma plus terrible attaque… PAR LA CHARGE D'IGUANA !!!

Les lieutenants possèdent des attaques non dénuées d'une certaine puissance. On pourrait aisément comparer celle ci à celles des chevaliers d'argents. Avec cependant la finesse en moins. La " charge d'Iguana " se révèle être une violente série de coups déferlant sur son adversaire sous forme de vague. Ce qui est très semblable à ce que peuvent proposer la grande majorité des lieutenants des mers tout de même… Et similaire au " Méditeranean sea torment " d'Arion (son attaque de base), avec tout de même la puissance divine exceptée.

Pourtant, c'est avec une rage louable que le relativement faible lieutenant du Galapagos projeta son attaque. Ce qui ne fut pas suffisant pour empêcher le fier guerrier divin de stopper cette vague déferlante avec son unique main droite.

MENDOZA (cosmos à son paroxysme) - Je n'abandonnerai pas… LA CHARGE D'IGUANA…

A fréquence relativement importante, le lieutenant d'origine chilienne attaquait encore et encore, sans relâche, sans fatigue, sans lassitude. Arion voyait avec quelle hargne et quelle volonté remarquable son lieutenant (il le considérait comme " sien " tant les liens d'affection se faisaient forts) se battait sans vergogne. Pour sa grandeur, pour que lui, fils de Poséidon, réussisse la mission qu'il lui était attribuée.

Albéric commençait à faiblir devant la fureur et la brutalité assez primitive mais fort efficace de son adversaire. Il avait à présent du mettre ses deux bras en croix en opposition pour se protéger de ces charges offensives. Il reculait, ses deux pieds traçant de larges tranchées dans cette terre enneigée. Son visage trahissait une certaine difficulté à résister à cette " charge d'Iguana ". Il qui fallait réagir, sous peine de se voir en grand danger.

En un clin d'œil, le guerrier divin de Delta intensifia brutalement son cosmos, provoquant un vent violent et sphérique qui stoppa net les attaques du courageux Mendoza. Le lieutenant du Detroit de Magellan posa un genou à terre, respirant à grande difficulté. Son visage, dégoulinant de sueur malgré la température glaciale, témoignait des violents efforts ressentis. Ce qui contrastait avec l'attitude assez calme d'Albéric qui ne semblait pas être physiquement atteint par les attaques de son assaillant.

Arion n'avait pas bougé d'un millimètre durant la minute qu'a duré cette attaque. Il observait, avec grand intérêt, l'évolution de son ami. Pourtant, Isaack ne cessait de le tirer par la manche, lui intimant le conseil de " continuer notre route pendant qu'Albéric était en difficulté ". Mais non, il ne pouvait consentir à laisser son compagnon. Le guerrier d'améthyste est redoutable, et il voulait rester présent pour continuer ce combat, pour protéger son ami, ses amis.

C'est avec effroi et une impuissance attristante que le fils de Poséidon vit le guerrier d'Asgard étendre ses membres de tout son long, et prononcer en grande pompe…

" Que le cercueil d'améthyste se referme sur toi "

Mendoza était scotché à terre, haletant et ne pouvant bouger. Ses derniers instants de conscience furent des moments d'effroi en face de cette onde rose de fragment d'améthyste. Il ignorait tout de la mort cruellement diabolique qui l'attendait. C'est à ce moment que, sous les yeux horrifiés d'Arion et des autres lieutenants qu'un cristal commençait à prendre forme autour du corps de Mendoza, l'emprisonnant. Il commença à hurler, se voyant perdre la mobilité de ces membres. Puis lorsque que la couche d'améthyste recouvra le devant de sa bouche, le silence fut.

Cela ne dura qu'une agonisante dizaine de seconde. Mais à présent se dressait devant l'assistance médusée et froidement épouvantée un cercueil d'améthyste transparent qui renfermait le corps encore froid et plein d'un lieutenant d'Arion. Son visage exprimait encore terreur et douleur, et on pouvait presque attendre ses gémissements, sa supplication. " Je veux sortir ! " Mais non, impossible… Mendoza était mort, quand bien même son esprit demeurait vif et son cœur battait encore à l'intérieur de cette prison de cristal.

Arion s'avançait, livide et traversé de frisson nerveux, vers ce cercueil de verre battu par les tornade neigeuse qui s'abattaient sur cette clairière. De sa main, il effleura en un blême et brève caresse ce tombeau vivant. C'était froid. Froid comme la mort à l'intérieur, froid comme le sang de son lieutenant à l'intérieur. Froid comme la haine qui agitait le profond de l'âme d'Arion. Ses larmes envahissaient les contours de son pâle visage, et il se tourna en direction d'un Albéric satisfait.

Mais non, il ne pouvait abandonner son ami… C'est avec vigueur et conviction qu'il serra fortement à eux mains son épée, et d'un mouvement ample il frappa de tout son cosmos le tombeau de verre. Une lumière extraordinaire se dégagea de ce choc, mais rien à faire. Le cercueil était intact. Et l'être à l'intérieur n'avait pas bougé d'un millimètre.

ALBERIC (cruel) - Il faudrait que tous les Dieux de l'Olympe s'unissent pour ne serait ce que fissurer cette prison dorée. C'est fini pour lui…

C'était des sentiments de rancune et de violence qui agitaient l'esprit du fils de Dieu. Il avait son épée de mort fortement serrée dans sa main droite. Ses pensées étaient adressées à ce lieutenant qui avait donné son existence pour lui, en échange de quelques instants de vie supplémentaires. C'était un homme brave, avec un cœur généreux. Et il est mort. Rien que pour lui, il faut réussir à mener à bien cette putain de mission qui aura provoqué tant de morts.

L'augmentation d'énergie fut violente et dévastatrice. Une aura verte et vibrante tournoyait autour d'Arion, chassant les larmes de son visage et rendant son regard féroce et déterminé.

ARION (pointant son épée en direction d'Albéric) - Tu vas payer !
ALBERIC - Je t'attends...
ARION (énergie croissante) - Prends ça !!!

Mais au même moment qu'Arion attaqua son adversaire, ce dernier se remit dans la même position que précédemment et…

ALBERIC - QUE LE CERCUEIL D'AMETYSTE SE REFERME SUR TOI !!!
ARION (pris dans son élan) - Et merde…
HRISTO (surgissant pour se mettre devant Arion, qui venait de marque l'arrêt brusquement) - PSYCHIC TRIANGULAR WALL !!!

A ce moment précis où Hristo écarta ses bras, un triangle blanc lumineux statique engloba toute l'offensive d'Albéric. Au moment où ce dernier, se rendant à l'évidence que son cercueil de cristal se perdait dans les méandres d'une autre dimension, stoppa son attaque, le chevalier du triangle austral fit littéralement " exploser " son triangle. La déflagration éblouit complètement le guerrier divin, qui devait se protéger et de la lumière aveuglante, et des fracas causés par ce choc.

HRISTO (à Arion) - Continuez votre route, je m'occupe de lui…
ARION - Mais, et Mendoza…
ISAACK - Il est mort ! Bon, on continue !
NASSER (le fennec) - En tout cas, moi, je fonce, salut…
ARION - D'accord… Reviens nous vivant, mon ami…
HRISTO (rassurant) - On se voit ce soir, mon petit…

Et la troupe repris sa marche, laissant une nouvelle fois des morts et des personnes de valeur derrière eux… Arion, débutant cette folle course à l'intérieur de cette monstrueuse forêt, ne pouvait s'empêcher de laisser s'échapper un soupir d'écœurement à la pensée de ces morts, de Darko, Igor et Hristo dont il ne savait si ils étaient toujours vivant, de ce combat provoqué par son père et qui se révèle dramatique…

*
**

De là à dire qu'Arion a perdu confiance, il n'y aurait qu'un pas. Que l'on pourrait volontiers franchir à l'évocation des deux derniers guerriers divins en attente qui sont en train de discuter, les redoutables Syd de Mizar et Siegfried de Duhbe.

SYD - Tout se déroule à merveille…
SIGFRIED (impassible mais satisfait) - Il leur reste encore… (en train de compter mentalement… donc Arion, Isaack, Nasser, Hossim, Marino, Duncan, Trevor et… c'est tout !) 7 chevaliers ! C'est peu… Sur 50, c'est même très peu. Mais encore trop…
SYD - Je m'occupe du Général des Mers, il a l'air redoutable… occupe-toi d'Arion, je te l'offre… Les autres n'ont l'air d'être que du menu fretin !
SIGFRIED - J'ai envoyé deux guerriers s'occuper d'eux…
SYD - Hein ?
SIGFRIED - Mon ami Hagen est venu me trouver… Il veut se battre. Je lui ai accordé mon aval, nous avons besoin de tout le monde pour expulser l'envahisseur !
SYD - Mais… Et Freya ?
SIGFRIED - La sœur d'Hilda n'a pas son mot à dire en temps de guerre…
SYD - Et l'autre ?
SIGFRIED - Une fille… A l'énorme potentiel…
SYD - Je vois à qui tu penses…
SIGFRIED - Sylphia, la sœur d'Albéric. Elle doit être, si elle n'est aussi forte que son frère, au moins aussi cynique et cruelle…
SYD (pensif) - Je l'ai déjà vu évoluer… On dirait qu'elle habite en elle…
SIGFRIED - Le diable… Ce n'est pas faux. Mais je pense qu'à eux deux ils élimineront sans difficulté les 5 lieutenants. Même sans armures divines…
SYD - Leur cosmos suffira amplement !
SIDFRIED (en soupirant) - Tout n'est que question de cosmos…

Et il regardèrent, du haut de cette terrasse qu'ils s'apprêtaient à quitter pour se jeter dans l'arène, le soleil se coucher sur ce vent neigeux qui redoublaient d'intensité comme pour saluer l'entrée en jeu des deux plus puissants guerriers divins d'Asgard !

*
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Ben me voilà beau !

Je suis Hristo, chevalier d'argent du triangle austral. Et je suis seul, dans la neige et le froid nordique, à l'orée d'une forêt qui m'a l'air aussi accueillante et aimable que mon adversaire du jour qui vient de tenir tête à Arion et d'assassiner une bonne demi-douzaine de lieutenants.

Un rapide regard en direction du cercueil doré de mon feu ami (car je le considère comme mort, jamais je ne parviendrais de le sortir de là) Mendoza du Galapagos me provoque des vagues de sueurs froides proches de la nausée. Aurais je peur ? Quand même un peu, oui… Lorsque je vois ce regard rouge et cruel (sadique même) de mon adversaire, oui, je ne suis pas très rassuré. Et la vision d'horreur de ce cercueil de cristal me glace encore plus un sang déjà à très basse température.

Mon adversaire me fait signe de la main de le suivre à l'intérieur de cette forêt. En jetant un dernier regard à mon ami lieutenant, figé dans cette posture d'horreur qui évoque tout ce refus de la mort, je me décide à le suivre à travers cette forêt. Pour quelle raison accepte-je de rejoindre son lieu de combat ? Probablement car cela retarde de quelques instants l'affrontement.

Alors je marche derrière cet homme que je devrais tuer pour survivre. Evidemment, mes pensées ne sont pas très positives. Combien étions-nous ce matin ? Combien sommes-nous en ce moment ? Combien serons-nous demain ? De ces questions en découlent logiquement un commentaire, une question, un besoin de comprendre… Pourquoi ?

Le constat est affligeant. Nos adversaires étaient prêts. Nous pas. Les meilleurs combattants de Poséidon sont paisiblement restés dans le sanctuaire, et nous avons attaqué avec les handicaps conjugués de l'inexpérience, la non-préparation et, quelque part, l'impuissance de la plupart d'entre nous à faire face aux meilleurs guerriers d'Asgard.

Actuellement, Igor, mon frère, se bat contre un guerrier qui a réussi à abattre plusieurs d'entre nous. Un guerrier entouré et protégé par des loups… Quant à Darko, c'est à un géant qu'il a à faire. Sinon, Kaba combat un guerrier que je n'ai pas eu le temps de bien observer et Kamaté affronte un redoutable homme possédant une armure évoquant un cheval de feu. J'avoue que si je suis relativement inquiet pour mes deux frères, je me reprocherais presque mon indifférence quant au sort des deux derniers cités. Peut être est ce de la confiance. Quand bien même je ne les ai jamais vu combattre, leur puissance ne fait aucun doute. Mais peut être est ce aussi que je suis plutôt pas mal inquiet par mon sort et par l'homme que je dois affronter…

Mais… C'est horrible ! Quelle vision d'enfer… Des dizaines de cadavres emprisonnés dans ces cercueils. Certains encore frais comme ce pauvre Mendoza, d'autres en états de décomposition avancée. Puis des derniers, enfermant des squelettes… Mais pour tous, un point commun. C'est cette terrible expression de peur, d'effroi, de refus de la mort et d'envie de vivre, de sortir de cette tombe où il furent vitrifiés vivant. C'est atroce ce que cet homme peut faire… Albéric de Megrez. Et je l'observe, droit, les bras croisés, apparemment satisfait de cet endroit où il a pu défaire des vies d'une façon atroce.

C'est un monstre à qui j'ai à faire. Un homme qui n'a rien d'humain. Je n'ai pas parlé avec lui, mais je refuse de le connaître. Pour la première fois, je pense depuis le combat qui m'a vu tuer mon maître, j'ai envie de donner la mort. D'ailleurs, je ressens ce flot de cosmo-énergie qui m'envahit et me monte à la gorge… Cette envie de tuer que j'eus il y a 7 ans de cela, alors que mon épreuve était justement d'abattre cet homme que je détestais de tout mon être, reviens en moi, présente et oppressante…

J'explose. Je sens tout mon corps vibrer comme jamais, mon armure et ma constellation ne faire plus qu'un avec mon âme meurtrie et qui ne pourra s'apaiser que par la mort de cet être en face de moi.

Arion ! Pour toi, je vais tuer ce guerrier divin !

*
**

" Par les Météores de Pégases… "

Un géant à l'oreille coupée s'écrase à terre, sous le regard approbateur d'une femme rousse masquée et d'un homme dignement et solennellement vêtu. Le Grand Pope qui remet à ce garçon l'armure sacrée de Pégase.

L'un poursuit son éveil dans le froid et la neige pendant que l'autre le débute dans la chaleur et la poussière. Deux destins qui devront obligatoirement se rencontrer…



Note de l'Auteur (c'est Fchaff l'auteur, enfin c'est moi quoi…) : Sylphia n'est pas un personnage inventé par moi mais par le Grand Romain Baudry (auteur de pleins de fic, voir chez Peg) et auteur du chapitre 7 ou 8 du Zeus Chapter.
Par mon utilisation, je me permets de rendre un hommage appuyé à cette fiction et à ces auteurs. Fiction que vous pouvez lire chez Peg bien sur.

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Cette fiction est copyright Fabien Chaffard.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.