Chapitre 5 : Vivre, encore et toujours, par delà les frontières


La maison du Cancer… On le sait tous, elle est vide. Elle a été occupé par un curieux personnage, dont la cruauté n'avait d'égal que la malhonnêteté intellectuelle, mais maintenant elle est vide. Par conséquent, il ne reste plus que 8 maisons à franchir pour la bande d'Arion…

Le résumé est clair. Mu et Hristo ont disparu. Ils utilisent des attaques désintégratrices, ben ils ont disparu… Dommage. Aldébaran et Igor sont également dans un état assez déplorables. Puis Shaka a du céder en face de Kamaté, qui lui a bien tenu tête dans la maison du feu Saga.

Maintenant, il reste 7 garçons autour d'Arion. Et son envie d'en découdre et d'avancer ne cesse d'augmenter. On le voit le petit, sa rage qui augmente, il est prêt du but. Rhaaa, que c'est bon de voir la colère qui afflux dans le corps de cet enfant, cette excitation qui le pousse au vice, ce désir de tremper son épée dans le sein d'Athéna pour jouir devant la mort de celle qu'il déteste le plus au monde. Lorsque l'amour fou et la haine totale se lient dans une danse charnelle…

Son corps ne vibre plus que dans ce but, et plus ces pas l'approchent de ce lieu de fantasme, plus son cœur bat vite, plus ses tempes subissent les coups de ce sang qui cogne… et malgré cela, malgré cette excitation quasi bestiale, il reste d'un calme et d'un froid absolu.

Est ce une faculté divine pour cet enfant de cacher ses sentiments ? Après avoir passé son " enfance " à pleurer ou à se lamenter, il semble se cacher dans un mutisme glacial et intransigeant. Pourtant, on le sent bouillir, on le sent jouir de ce désir mortuaire. Mais non, rien ne transparaît.

Hristo a disparu. Igor est quasiment décédé. Hossim est mort. Rien. Aucun sentiment, aucune démonstration d'émotion. Arion reste l'opposé total de celui qu'il était encore en Asgard. C'était un gamin, il semble être un adulte résolu et décidé. Il sait ce qu'il veut. On le sait tous en fait.

Franchement, je suis satisfait et fier de lui. Les évènements se déroulent parfaitement. Il n'y a rien à redire. Sinon que les prochains combats risquent de ne pas être dénués non plus d'intérêt, et que bientôt nous aurons la conviction et l'assurance qu'Arion est réellement un bon parti. C'est un point, pour tout vous avouer, dont je suis convaincu…

Mais un tien vaut mieux que deux tu l'auras. On en reparlera lorsqu'il aura franchit encore quelques maisons…


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Ils ont déjà franchi trois maisons, anéanti cinq courageux chevaliers de bronze, et vaincus deux chevaliers d'or… Les armées d'Arion déferlent sur la maison vide du Cancer, et Aiolia serre les poings pour les affronter. Le danger n'a que rarement été aussi présent dans ce lieu sacré protégé et gardé par Athéna, et pourtant mes chaînes semblent insensibles à cette offensive, comme si pour elles tout ceci n'était pas bien important…

Je suis Shun, le chevalier de bronze de la constellation d'Andromède. Athéna m'a demandé de prendre la garde de la dernière maison du Zodiaque, espérant que personne ne parviendrait jusqu'ici. Seiya, mon ami, est avec Athéna. Ou du moins il garde son palais. Cette dernière a préféré se retirer pour prier et méditer, nous protéger. Quand à mon pauvre ami, le chevalier de Pégase, il ronge son frein…

Comme nous, il a vu Jabu et les autres mordrent la poussière. Comme nous, il a vu Mu affaibli disparaître sous l'effet de l'attaque de son adversaire. Comme nous, il a vu Aldébaran mis à terre par ce chevalier d'argent amer et déterminé. Comme nous, il a vu Shaka plier et laisser la troupe ennemi franchir la maison des Gémeaux. Mais comme nous, il a cet ordre clair : on ne bouge pas. On garde nos positions, on se fait confiance les uns les autres… Même si les chevaliers d'or souffrent de leur sacrifice effectué à notre égard, même si le combat contre Poséidon fut éprouvant pour notre organisme qui supporte encore douloureusement les stigmates de cet affrontement, nous devons nous battre, et protéger notre position. Car l'objectif est simple : Athéna ne doit pas être inquiétée.

Mais inquiétée par qui ? Lorsque nous devions affronter le triste Saga et sa face démoniaque, lorsque nous dûment délivrer de son maléfice la prêtresse d'Odin, lorsque notre devoir nous obligea à vaincre Poséidon, ma chaîne réagissait et nous faisaient graduellement ressentir l'intensité du danger. Et là, j'aurais tendance à ne pas être inquiet… Du moins si je devais me fier à ma chaîne. Pourtant, Mu est vaincu, Aldébaran est à terre, les maisons se préparent à être dévorées les unes après les autres, et ma chaîne semble m'indiquer que rien n'est grave… pour l'instant. Pour l'instant, car elle est toujours dans cet état de tension avant la bataille. Un peu comme ce temps gris qui présage un orage foudroyant, et qui fait nous préparer à la colère du climat.

Pour ma chaîne d'Andromède, qui est dans le même état qu'avant l'avancée des armées d'Arion, le combat n'a pas commencé, mais il se prépare à être violent… J'imagine Seiya me faire remarquer avec colère que ma chaîne n'a rien compris et qu'elle souffre d'un quelconque décalage horaire, car les faits sont bien là : le combat ne se prépare pas, le combat a lieu, point. Mu et Aldébaran sont là pour en témoigner, et Shaka est également rentré dans la partie…

Mais voilà, je connais ma compagne bicéphale depuis longtemps maintenant, et nous sommes totalement en harmonie. Je sais la comprendre, je sais l'interpréter. Je sais la faire parler. Evidemment que le combat a commencé, mais il n'est rien par rapport à cette menace latente et omnisciente qui semble être annoncée par cette première offensive… Derrière le mur opaque se trouve une vérité qui nous est pour l'instant inconnue, mais qui ne présage rien de bon.

Et ainsi Mu et Aldébaran auraient été vaincus au pire moment, car le véritable danger est devant nous…

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Pas de temps à perdre pour discuter, se lamenter, disserter, réfléchir ou essayer de comprendre… Arion et ses sept compagnons restant fondent, telle la lave déferlant sur une pauvre et impuissante vallée, sur la maison du Cancer. Vide, depuis cette sinistre guerre civile dont Athéna n'aura de cesse de panser ses plaies.

Arion et Kamaté ouvrent la marche. Derrière eux, à quelques épaules, Darko de la Petite Ourse qui observe avec une appréhension mêlée d'une méfiance inexplicable ce terrifiant chevalier de la Chimère qui a, sans crainte ni complexe, tenu tête au divin Shaka dans ce combat à distance entre les troisième et sixième maisons du Zodiaque. Et tous le reste de la troupe suit, concentré et avec la même certitude : on donne notre vie pour Arion, mais que ce sacrifice est juste et bon…

Enfin tous, peut être pas… Beaucoup savent qu'ils vont mourir ou disparaître, tel les déjà regrettés Hossim ou même Hristo. Mais pour les deux assurés Kaba et Nasser, la mort n'est pas une issue inéluctable. Pour eux en tous cas, car ils savent que leurs adversaires vont mourir. De leurs mains. C'est du moins qu'indique les yeux pleins de fureur et d'excitation combative de ces deux mystérieux garçons.

- Nous y voilà… La quatrième maison du Zodiaque…

Arion venait de s'arrêter net devant ce fronton imposant et au moins aussi majestueux que les trois premiers rencontrés…

- C'est la maison du Cancer, affirma Darko en s'avançant aux avants-postes…
- Oui, on s'en doute, c'est pas la maison des poules… soupira avec un sourire méprisant le chevalier du fennec.
- Toi qui connais bien ce sanctuaire, que peux tu nous dire de ce chevalier, interrogea Trévor avec inquiétude…
- Rien. Je ne le connais pas…

A cette phrase, il y aurait fort bien pu planer un silence assourdissant de crainte, mais il n'en fut rien…

- Et bien nous le découvrirons par nous même, fit indifféremment Arion en entrant, son épée fraternellement prénommée Perséphone à la main, dans la demeure du cancer.

Chacun des guerriers suivaient silencieusement leur jeune chef à l'intérieur de cette demeure dont la claire obscurité rafraîchissait la très sèche atmosphère. A part les battements de cœur des plus émotifs de la troupe, seul le bruit des pieds sur ce froid parterre de marbre résonnait dans cette divine enceinte. Des colonnes de pierres espionnaient la troupe de combattants qui avançaient dans cette pénombre imposante et étreignant.

Personne à l'horizon… Ce qui semble logique pour Aiolia, au vu des résultats tragiques de la guerre civile qui a décimé le sanctuaire voilà quelques semaines. Masque de mort, tueur à la solde du Grand Pope " illégitime " était une personne d'une cruauté infernale… Rien que d'y penser, le brillant et fier chevalier d'or du Lion ne peut s'empêcher de voir sa puissante mâchoire se serrer… Puis est venu un jeune garçon aveugle aux cheveux longs qui garde aujourd'hui la demeure de Shura du Capricorne, et dont l'immense sagesse lui permis de vaincre ce terrible adversaire qui n'avait de " chevalier d'Athéna " que le nom…

Mais la bande à Arion ne sait pas tout ça. Et à l'ignorance s'ajoute l'indifférence, car qu'importe l'histoire tragique de cette maison qui était il y a peu un musée de l'horreur, il faut la franchir et il n'y a que ça qui compte. Rien de plus…

- Aiolia, fit une vieille voix pleine de sagesse en provenance d'une cascade de Chine, n'oublie pas que tu ne pourras pas les vaincre tous… Et ils vont bientôt arriver…
- Oui… Ils auront pu traverser quatre maisons… Vieux Maître, maugréa le Chevalier du Lion en serrant le poing, comme cette guerre civile nous met en position difficile… Si Masque de Mort avait été là…
- Enfin, c'est le passé Aiolia, et nous n'avons aucun regret à avoir, renchérit Milo du Scorpion de sa huitième maison… L'histoire ne se réécrit jamais, et celle ci, aussi pénible et tragique soit elle, n'échappera pas à la règle…
- Mes amis, conclut une voix féminine douce et posée, une voix de Déesse qui embaumait d'une énergie nouvelle le cœur de ses combattants… Mes amis, ne nous tournons plus vers la passé… J'ai confiance en vous, je sais que vous protégerez le sanctuaire comme nos amis morts l'auraient fait, et je sais que vous vaincrez et…

Mais la déesse ne put finir sa phrase qu'une immense et intense lumière dorée émana soudainement du Centre de la maison du Cancer. Une lumière vive, qui s'élevait majestueusement en une immense colonne dorée vers le ciel, et d'où émanait une puissance cosmique considérable… Arion et sa bande arrêtèrent leur marche aussi soudainement que l'apparition de cette aura, et comme tout le sanctuaire, ils ne purent cacher leur surprise.

- Enfin notre adversaire se montre, murmura Arion en serrant de plus belle son épée dans sa main…
- Mais c'est impossible, s'exclama quand à lui Aiolia de sa maison… Mais Masque de Mort est…
- Je ne comprends plus rien, ne put qu'ajouter Milo en s'appuyant le dos contre une colonne…
- Un chevalier d'or… Le chevalier d'or du Cancer, constata quant à lui Darko, prêt à se défendre pour permettre à son Dieu de continuer sa route…
- Je comprends, conclut avec inquiétude et stupéfaction le Vieux Maître des Cinq Pics…

Tout le sanctuaire ne pouvaient qu'avoir les sens rivés en direction de cette place Chinoise. Y compris Saori, la jeune réincarnation d'Athéna, qui était peut être la première surprise… Dur d'être une déesse quand on n'a le sentiment de maîtriser que trop partiellement les différents éléments qui se déroulent avec une logique extrêmement contestable…

Mais si le Vieux Maître avait compris, il n'était pas le seul. Arion et sa bande avaient compris aussi. Notamment qu'ils s'étaient trompés, et que leur adversaire n'était pas le chevalier d'or du Cancer… Mais plutôt cette armure d'or en forme de Crabe qui, en lévitation au centre de la Maison, rayonnait d'une divinement sombre aura dorée…

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En bas des premières marches du sanctuaire… Nachi et Geki commençaient à peine à reprendre leurs esprits. De même que Ichi et Ban, affalé contre la falaise, tentant de ne pas reperdre connaissance. La pluie ajoutaient à ce tableau de souffrance… Ils ne faisaient rien, car ils ne pouvaient pas. Mais ils voyaient quand même, de manière flou, au loin, leur ami Jabu de la Licorne, une jambe en morceaux et en appui contre la falaise latérale, monter difficilement mais courageusement une à une les marches sacrées, pour tenter de rejoindre ses amis dans ce combat divin.

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- Mais qu'est ce que c'est que ça ?

L'interrogation formulée à voix haute par le courageux Trevor de la Pieuvre était évidemment partagée par l'ensemble de la troupe de combattants… Une armure qui semble bloquer le passage, une simple amas de métal en lévitation qui menace une armée de combattants avec ses simples pinces en or, c'est un peu fou pour Nasser du Fennec qui refusait de se laisser impressionner par ce spectacle lumineux d'une armure rayonnante…

- On va quand même pas attendre deux jours devant une conserve de crabe quand même, hurla Nasser, le poing enflammé, en se jetant sur l'armure du Cancer…
- Attends Nasser, cria Arion…

Mais trop tard, de la pince droite de l'armure jaillit un rayon lumineux qui frappa brutalement Nasser dans le thorax, le faisant rebondir avec violence et retomber au sol.

- L'armure du Cancer a décidé de rendre sa maison infranchissable, murmura avec stupéfaction le Vieux Maître des Cinq Pics. Certes, son porteur n'est plus et a bafoué le rang des chevaliers d'or ainsi que le signe du Cancer, mais l'armure d'Or, plus que de rétablir son honneur, a pris la décision de protéger cette maison..

Nasser se releva en colère, et quelle ne fut pas sa surprise de voir son armure légèrement fissuré à l'endroit de l'impact… Sa hargne n'avait d'égal que sa surprise et la crainte de certains de ses compagnons qui ne pouvaient s'empêcher de reculer d'un pas ou deux.

- Voilà donc la véritable puissance des chevaliers, sourit Arion en voyant la majesté de cette scène où l'armure d'or en était le pilier…

Ce dernier mit son arme en position de combat et intensifia son aura verte incandescente pour la porter au niveau de celle de son " adversaire "… Il se prépara à attaquer lorsque l'armure prit le devant : une charge énergétique fusa de sa pince droite. Arion posta son épée en opposition et para le coup de semonce.

- Incroyable…

Le soupir de Trevor était motivé par l'apparente crispation du bras d'Arion, le bras qui tenait l'épée. Il vibrait, sous la charge de l'attaque… Même le visage poupin et assuré de l'enfant semblait avoir changé de physionomie. Des rides apparaissaient sur son front ainsi que sur ces joues. L'indifférence s'était envolée. La détermination dans son regard s'accrut, devant ce chevalier d'or invisible qui bloquait le passage… Arion retrouvait la puissance de Shura, l'adrénaline de ce combat Péruvien où il faillit mourir.

L'armure se remit à scintiller, et un nouveau coup parti, puis un deuxième, puis une multitude. Des milliers d'étoiles, de comètes, partait des pinces du Cancer. Arion se défendait et de sa position avancée protégeait ses amis derrière. Mais en fait toute la troupe était évidemment visée par l'armure du Cancer, qui frappait, frappait et frappait encore.

Les plus rapides, Kaba et Nasser, à la rigueur Marino du requin, parvirent à esquiver les coups. Darko, Kamaté et également Duncan, possédaient la puissance suffisante pour parer les attaques. Quant à Trévor… Prit dans le flot des coups du Cancer, il ne put rien faire d'autres que de se voir projeter contre un mur et criblé d'attaques…

- Trevor ! cria Darko qui venait de voir son ami complètement prit au dépourvu…

Arion entendit ce cri et jeta un très rapide coup d'œil derrière lui. Ses yeux se dilatèrent et rougirent de colère lorsqu'ils virent Trevor lutter sous les coups de son adversaire, et l'indifférence qui l'habitait depuis le début des assauts laissa place à une fureur démoniaque qui explosa.

- Sale crabe d'Athéna, hurla t'il en, son cosmos en explosion… Va mourir !!!

Son coup d'épée trancha l'air en une lumière verte éblouissante, et vint frapper l'armure en son centre. Une grande explosion lumineuse pour finalement voir l'attaque de l'armure du cancer interrompu, mais…

- Fabuleuse armure, soupira Darko en relâchant sa garde…

L'épée venait d'être arrêtée à trois millimètres du casque de l'armure. Comme stoppée par un mur invisible, un mur de cosmos. Arion insista, grogna, les deux mains sur le manche de son arme, pour aller plus bas. Mais rien n'y fit, l'armure, en position défensive, sous le joug de son Dieu d'adversaire, contenait la charge d'Arion. Pourtant il insistait, l'enfant Dieu. Son visage s'emplissait de sueur et de rides, il forçait, il en devenait rouge d'effort et de colères, ses yeux se plissaient en se remplissant d'une rage furieuse. Il voulait détruire cette boite de métal qui les irritait, qui bloquait son offensive, son rêve, sa vengeance.

Puis assez vite, il stoppa son effort et se recula vivement pour se mettre au niveau de Darko, l'air inquiet. En premier lieu, il jeta un vif coup d'œil en direction de Trevor. Certes, le lieutenant de la Pieuvre était mal en point et souffrait de plusieurs contusions, mais cela aurait pu être pire. En effet, l'écaille argentée, bien que loin d'être un modèle de sophistication, a été baignée dans le sang d'Arion. Alors oui, certains points témoignent de la violence de l'impact, mais elle a merveilleusement rempli son rôle…

Par contre, la teinte dorée entourant l'armure du Cancer semble avoir changé de forme, d'intensité… Et ce cosmos est soudainement devenu excessivement, comment dire… froid. C'est la raison pour laquelle l'inquiétude a soudain étreint Arion et qu'il stoppé son assaut.

Autour de l'armure, une zone commençait à passer du doré à l'orangé, de l'orangé au rouge, du rouge au violet, et du violet au noir très noir… Un zone magmatique sombre et démoniaquement obscure… Une zone de vide…

- Mais qu'est ce que c'est que ce foutoir, interrogea Nasser, qui comme tout ses amis ressentait cette froideur qui régnait à présent dans la pièce, et cet odeur de mort qui commençait à flotter tel un vent annonciateur de la tempête…

Une profonde dépression envahit la pièce. Un souffle qui venait du loin pour aller s'engouffrer dans ce magma obscur dont l'armure était le centre, ce vent qui siffla sur les têtes des guerriers d'Arion, évoquant des gémissements et autres plaintes d'outre tombe. Une aspiration des corps et des âmes vers cette zone vide de vie. Les pieds de chacun touchait au sol, mais étaient irrémédiablement entraînés vers cette porte maléfique…

- Mais… Mais on est attiré ? s'exclama Darko voyant ses pieds glisser en direction de l'armure du Cancer, et son corps totalement rigide et paralysé…
- A ton avis ? répliqua Kaba du Cobra, dans le même état d'impuissance que son compagnon…
- On dirait l'attaque de Dragon des mers, réagit Trevor qui venait de difficilement se relever… Celle qui envoie on ne sait où…
- Ce qui signifie qu'on a intérêt à vite reprendre le dessus ! s'insurgea le puissant Nasser qui commençait à paniquer…

Même le calme et assuré Kamaté laissait transparaître de l'inquiétude… Il était comme ses compagnons, paralysé et aspiré, à une vitesse conséquente, vers cette bouche béante vers le néant. Il réagit…

- Non, c'est pire que l'attaque de Dragon des mers… C'est pire, car j'ai la vilaine impression que de l'autre coté de cette armure…
- Il n'y rien… conclut avec dépit Darko. Je me souviens que Saga m'avait parlé du pouvoir du Cancer et de cet faculté de pouvoir crée une porte vers le vide, le néant… Le monde des morts, et…
- Et on s'en cogne de la vie du Cancer ! coupa furieusement Nasser, dont le corps était pris de spasmes qui témoignait de sa volonté de se dépêtrer de cette paralysie inexplicable. Il faut qu'on se démerde de sortir de ce champ maléfique sinon on ne la verra pas, Athéna !

Arion avait entendu la phrase de Nasser. Les yeux pleins de colère, son cœur battait à un rythme de plus en plus soutenu, à l'évocation d'Athéna, du corps transpercé de Tomislav, à sa mère périssant dans les flammes, Torben mort sous ses coups, Dragon des Mers le trahissant, Asgard, les morts, les larmes, les pleurs…

Et la porte vers le rien ne cessait de se rapproche. Avec ce rire assourdissant qui semble accompagner chaque pas des guerriers d'Arion vers la fin de leur voyage.

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La maison du Taureau.

Le combat entre Igor du Toucan, courageux chevalier d'argent, et Aldébaran diminué par le sortilège du cobra, avait été terrible. La maison tomberait presque en ruine si le vent recommençait à souffler.

Le chevalier du Taureau, mal en point, prit appui sur ses mains pour se remettre sur ses jambes. Mais il ne tint pas debout très longtemps, et tituba. Vite, un mur, un pylône, quelque chose pour ne pas retomber…

L'imposant dos en appui sur le premier mur trouvé, et le casque quelques mètres plus loin à terre, il levait les yeux livides au plafond et il haletait douloureusement. Un long flot de sang coulait sur ses yeux, rougissant le paysage dévasté, et de nombreuses contusions ternissait son visage.

Et plus loin, au sol, respirant par acoups, Igor du Toucan, allongé sur le ventre dans une large mare de sang. L'armure du Toucan n'est plus qu'un souvenir. Le corps de ce guerrier vit toujours, mais par quel miracle ? Aldébaran le voit, et il l'admire. Il admire cet homme trompé qui s'est battu comme un homme, un vrai. Mais voilà, c'est un traître qui a tenté d'assassiner Athéna, et en tant que tel, il doit mourir…

Il va lui donner le coup de grâce, c'est évident. C'est son devoir. Mais dans quelques instants, quelques minutes. Car en ce moment, il ne peut plus bouger…

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Le Vieux Maître des cinq pics contemple cette scène extraordinaire. Il en a presque les larmes aux yeux…

- Athéna… Vous avez une chance inestimable de pouvoir compter sur des jeunes garçons qui, même au delà de la mort, continue à vous servir…
- Mais que voulez vous dire Vieux Maître ? s'exclama Aiolia à l'écoute du murmure du Vieux Sage de Chine…
- Mais tu ne comprends pas ce qui se passe, Aiolia ? demanda Shaka, dont une fine goutte humide perlé le bas de ses paupières fermés…
- Je comprends ce que vous voulez dire, oh mon Maître, répondit quant à lui le brave Shiryu, dont les yeux malades ne pouvaient non plus s'empêcher de laisser s'écouler ce liquide salé…
- Oui…

Aiolia avait compris, telle une illumination qui lui glaça le long du dos et tout ses membres, d'une émotion telle que lui non plus, le vigoureux lion, ne pouvait s'astreindre de ces larmes si fortes, qui lavaient le visage tuméfié et poussiéreux du fatigué Aldébaran, et embrumait les yeux fiers et tranchants du puissant Milo.

Et dans chaque maison, dans chaque coin du Sanctuaire, tous pleuraient. Les quatre chevaliers de bronze, dont ce sentiment si beau les remotiver pour se lever et suivre leur ami Jabu qui venait de retrouver des jambes pour retourner défendre Athéna. Hyoga, pensant très fort à son Maître, lui aussi un grand défenseur d'Athéna. Shun, dont les chaînes semblaient également pleurer de cette émotion qui envahissait tout le corps de Seiya…

- Athéna… Masque de Mort continue à vous protéger de par delà l'autre monde, s'exclama Seiya, le visage plein de larmes lui aussi. Il purge ses erreurs de l'autre coté de la barrière des vivants, et il défendra sa maison jusqu'au bout…

Saori, baignant dans la lumière divine d'Athéna, ne pouvait que rendre hommage à cet homme qui, par delà la mort, dépassant ses erreurs passés, donna à Athéna l'étalage de sa force tout puissante… L'armure d'or ne se battait pas seule, son porteur continuait à la diriger de part la mort, pour effectuer cette mission dont il fut indigne à l'époque de sa vie terrestre ; protéger Athéna…

- Mes amis… Si même nos morts continue à protéger la terre, nous ne pourrons que gagner cette bataille… Courage Chevaliers !

Une immense lumière encourageante s'élevait du Palais d'Athéna. Il fallait vaincre les armées d'Arion !

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- Bon, on fait quoi maintenant, hurla Darko pour se faire entendre d'Arion et de ses amis, tant le brouhaha provoqué par la superposition du souffle strident s'engouffrant dans la brèche infernale et ces rires sarcastiques était imposant…

La cosmo-énergie, très localisée certes, mais qui s'intensifiait progressivement, d'Arion donna un avant goût de réponse à Darko. Pas question de flancher…

- Je vais vous sortir de là, murmura Arion en serrant les lèvres, et en pensant à Hossim, Hristo et Igor, premiers défaits de ces combats.

Son aura essayer de s'élever péniblement. Mais alors qu'Arion commença à reprendre le contrôle de ses membres…

- Ahhhhh, ARIONNNNNNN !!!

Trevor, épuisé, venait de trébucher, et il se vit littéralement fondre en direction de cette bouche de magma obscur prêt à l'engloutir. Il glissait sur le sol, tentait de s'accrocher avec ses doigts s'agrippant sur ce marbre qui refusait de résister et se voyait disparaître vers cette porte diabolique. Mais c'était sans compter…

- Non… NON TREVOR !!!

Les pupilles d'Arion devenaient blanches sous l'effet de la colère, et son cosmos explosa. Il retrouvait l'entière liberté de ses membres et …

- MEDITERANEAN SEA EXPLOSION !!!

Son attaque sans doute la plus puissante. Son corps explosa littéralement, mais tout le souffle de cette explosion était dirigé directement à l'intérieur de ce gouffre démoniaque. La lumière, verte et dorée, était difficilement supportable par de simples yeux humains. Et le souffle repoussa en arrière de la sale, au loin de l'armure, les guerriers paralysés qui accompagnaient Arion.

L'armure du Cancer était prise dans ce flot énergétique. Mais elle tenait bon. Elle aspirait, dans les entrailles de l'enfer, cette attaque d'Arion. Tout le souffle de cette explosion, toute cette charge qui contraignait et déchirait l'atmosphère se voyait perdu dans ce trou noir. Et l'armure, bien que prise dans les vents tourbillonnant contraires, tenait bon. Même, elle intensifiait son cosmos et élargissaient son entrée dans le monde des morts. Au même moment où l'attaque d'Arion s'intensifiait en puissance.

Trevor, de par l'explosion, sorti du champ d'aspiration de l'armure du Cancer. Il était momentanément sauvé et, comme ces autres compagnons, libre de ses mouvements. Et il pouvait assister à cette scène de combat, à ce tableau où Arion se voulait l'épicentre d'une explosion qui balayait tout sur son passage, mais dont les résidus se perdaient au centre de ce trou noir.

- Si on ne l'aide pas, dit Kamaté en se relevant difficilement, on y est encore demain. Car l'armure ne cédera pas…
- Que proposes tu ? demanda Nasser, vexé par sa mésaventure de tout à l'heure…
- Darko, nous possédons les attaques globales les plus puissantes. Nous allons, avec Arion, nourrir ce feu pour affaiblir l'armure. Et vous, Nasser et Kaba, vous êtes les plus rapides, et capables de porter des attaques localisées très efficaces. Vous attaquerez directement l'armure avec vos poings dévastateurs. Et les autres, ben vous regarderez le spectacle…
- C'est risqué, demanda Darko…
- Oui, mais c'est amusant, répliqua Nasser en intensifiant son cosmos.

L'énergie d'Arion ne cessait de croître, et l'armure semblait commencer à perdre pieds.

- Allons y ! PAR LA CHIMERE !!!!
- PAR LE CYLONE DE GLACE !!!

Les plus puissantes de Darko et de Kamaté se joignirent à l'attaque d'Arion. L'armure était prise sous un flot incontrôlable, et vit venir sur elle les deux rapides et mystérieux guerriers…

- N'KONE SOW COBRA !!
- SAHARA AL SAHALA !!!

Deux lumières vives qui fusèrent en direction de l'armure du Cancer. Pour la terrasser, la dépecer. Mais celle ci se rebiffa et de ses deux pinces jaillirent une contre - attaque qui percutèrent violemment les deux hommes et les mis à terre sans ménagement. Malheureusement, sans doute était ce le dernier souffle du Cancer, car la violence des attaques énergétiques conjuguées éteignit totalement le magma du néant, et Arion, dans un ultime assaut, se jeta, l'épée armée, en direction de l'armure pour la trancher.

Un grand flash de lumière, et tout le groupe vit Arion, les jambes écartées, l'épée tenue par deux mains fermes abaissée vers le sol, et l'armure dispersée en plusieurs morceaux qui jonchaient le sol de la maison. Et surtout un grand silence et un calme apaisant. La lumière était redevenue normale. Le combat du Cancer était terminé.

Kaba et Nasser se relevèrent, un peu sonné, mais satisfait d'avoir permis la défaite de leur bien peu ordinaire adversaire. Trevor était quant à lui fatigué, et choqué. Sans doute lui faudra t'il quelques instants pour se remettre. Arion rengaina son épée dans son fourreau dorsal, reprit cet air ferme et indifférent et, ses yeux tournés vers cette sortie qui mène à Athéna, reprit sa course en avant. Sa troupe ne put que suivre la marche…

*
**

Toujours dans la maison du Taureau. Toujours ce silence fatigué de deux hommes défaits et épuisés par un dur affrontement. Pourtant, le chevalier d'or, quand bien même il est durement atteint par ce combat, reste dans une bien meilleure que son adversaire quasi mort.

Mais ce dernier, Igor du Toucan, refuse de mourir. Le voilà qu'il commence à difficilement ramper sur le ventre. Et à gémir…

- Arionnnn… Je…
- Quel être étrange, pensa Aldébaran toujours adossé contre un des murs costauds composant sa demeure… Il est mort, il a trahis Athéna, il a trahis Poséidon, et pourtant, il continue à vouloir rejoindre son Dieu… Quelque part, je l'admire… Seiya, cet homme est aussi brave que toi. Sauf que mon devoir est de lui faire payer sa trahison, et de l'empêcher de passer ma demeure. Cela m'ennuie de tuer un homme tel que lui, mais pour Athéna, je n'ai pas le choix.

Dans un effort qui semble démesuré, Aldébaran s'éloigna du mur pour s'approcher, dans une marche difficile et peu assurée, du corps mourrant mais résistant d'Igor. Oh, c'était dur, et il fallait toute la droiture et la ténacité du chevalier d'or pour ne pas s'écrouler. Mais il était guidé par toute la foi et l'amour en Athéna, ces sentiments qui lui permettent d'avancer, et qui lui interdisent de baisser les bras.

Igor rampe. Il survit, il veut vivre. Il ne peut pas mourir… Et pourtant, il est comme un lapin blessé sous le regard affamé du renard. Il est la proie d'Aldébaran, il va mourir, car tel est son destin. Il a échoué…

*
**

- Nasser ?

Arion interpella ce chevalier à l'armure légère et couleur sable du fennec. Ce dernier ce mit à la hauteur de l'enfant.

- Nous avons perdu beaucoup de temps… Je souhaiterais…
- Que je m'occupe du Chevalier d'Or du Lion, coupa avec un sourire plein de dents le chevalier Arabe ? Mais avec plaisir très cher…

Darko scrutait d'un regard noir cet homme qui semble se nourrir de sang et de combats, et qui se permet jusqu'à manquer de respect à Arion. Mais ce dernier s'en moque. Il n'a qu'un seul objectif en tête, la mort d'Athéna. Sa vengeance. Il pense qu'il a perdu trop de temps pour se débarrasser de ce crustacé métallisé, et qu'à présent, seul compte le moment où il se trouvera enfin face à celle avec qui il veut régler ses comptes.

Plus haut, Aiolia, les poings serrés, alerte et prêt à bondir, observait ces huit personnages dévorer les mètres et les marches qui les séparaient. Plus que quelques centaines de mètres, des dizaines, les voilà. Le chevalier du Lion se redressa et clama :

- Chevaliers d'Arion, vous êtes ici…

Mais il ne put pas finir sa phrase que le fennec lui bondit dessus tel un fauve, le poing éclairé de multiples feux.

- Mais, qu'est ce que… ?

Aiolia esquiva prestement, et tenta une contre-attaque sans se soucier des nombreux impacts présents sur le sol de béton. Il n'empêche qu'il revit ce même fennec revenir à la charge, comme un fauve qui ne voulait pas lâcher sa proie. Une nouvelle fois, le rapide et grand chevalier du Lion évita son adversaire, mais il voyait Arion et maintenant ses six adversaires traverser sa demeure…

- Non, cria t'il derrière eux en intensifiant son aura dorée ! Vous ne passerez pas cette maison !

Il avait concentré son cosmos au niveau de son poing droit, et alors qu'il alla lancer sa boule de feu dévastatrice sur eux, il entendit dans son dos ce cri du fauve qui revenait à la charge :

- Ton adversaire, c'est moi !
- Toi, va mourir ! Lignhtening Bolt !!!

Aiolia se retourna vivement et de son poing partit un millier, un million de petites étoiles scintillantes, comme autant de coups portés par ce terrible Lion. Et Nasser, vif comme un fauve agile, d'éviter par d'endiablés déplacements chacune de ses attaques.

Le Chevalier d'Or du Lion, après avoir cessé son offensive, put voir comment Nasser se tenait toujours debout, droit, souriant et assuré. Il avait paré, avec une dramatique facilité, tous les coups, toutes les petites rafales énergétiques pourtant portées à la vitesse de la lumière. Aiolia serrait les dents de rage : son adversaire serait très difficile à vaincre, c'est évident…

- Chevalier d'or… J'en rigole, si tu n'es pas capable de plus que ça…
- Ne ris pas, chevalier du… ?
- Nasser, du fennec, combattant du désert. Pour te terrasser… Pour t'humilier…

Il léchait ses lèvres de sa langue affamée en regardant Aiolia avec provocation. Ce dernier, toujours digne et droit, ne pouvait s'empêcher de jeter un rapide coup d'œil sur ses arrières. Il maugréait dans sa barbe, voyant Arion et ses maintenant 6 compagnons sortir de sa demeure, sans aucune encombre… C'est à présent à Shaka de s'exposer, et de défier les assaillants nouveaux du Sanctuaire…

Aiolia aurait pu rester un bon moment à s'en vouloir et à observer ce bizarre combattant à l'armure légère ocre et noire… Mais ce dernier en avait décidé autrement et en un éclair, il fit exploser ce cosmos de couleur sable et dont la chaleur évoquait le soleil frappant durement le sable saharien, et de son poing surgit quelques milliers de frappes lumineuses et rapides…

- Sahara… AL SAHALA !!!

Attaque extrêmement simple et basée finalement sur le même concept que celle d'Aiolia. Des coups par milliers, portées à une vitesse proche de celle de la lumière, et dont la vivacité et la puissance est incrémentée par une lumière extrêmement chaude et éblouissante… Aiolia, de part ses capacités de chevaliers d'or, n'a pas besoin de sa vue pour observer les attaques de ses adversaires. Par conséquent, cette forte luminosité qui induirait le plus simple humain en erreur ne sert à rien face à un chevalier d'or, c'est évident. Sauf qu'il n'en reste pas moins que les coups sont extrêmement rapides…

Le chevalier d'or du Lion parvint à déchiffrer finalement assez simplement l'offensive de son adversaire, il esquiva une grande majorité des coups, et put parer les plus faibles. Lorsque la lumière s'estompa, moins d'une paire de secondes après le début de l'offensive, les deux guerriers étaient postés au même endroit. Un observateur penserait qu'ils n'ont pas bougé et rien fait, alors qu'un connaisseur serait impressionné par cette scène. Tour à tour, ils ont porté à eux deux prêt d'un million de coups. Mais aucun n'est atteint, ni dans sa chair, ni dans son physique, encore moins dans leur moral.

Le combat entre le lion et le fennec ne faisait que commencer. Et déjà la démonstration de puissance était telle qu'aucun des deux ne tentait la moindre attaque qui risquerait de le mettre en échec… Ce n'était pas un affrontement de débutants, mais entre un des plus puissants guerriers d'Athéna, et un autre relativement mystérieux, mais qui avait prouvé que c'était un brillant combattant.

Peut être le conflit de deux hommes les plus forts de la planète… Enfin, en apparence…

*
**

- Il nous reste plus que 9 maisons à traverser, et nous sommes 7…

Le constat très mathématique que venait de faire Darko ne souffrait aucune contestation. Mais Arion n'en avait cure. L'épreuve du Cancer, elle lui reste à travers la gorge. Il a perdu du temps, beaucoup de temps. Et il a franchement eu du mal en face d'une simple armure d'or, animée d'une vie et d'une volonté d'Outre-tombe. Ca a beau être pittoresque, cet événement le dérange vraiment.

A ses cotés, Kamaté et Kaba semblent également très contrariés d'avoir été mis en difficulté. Ils savent que, en ce moment, le chevalier du Lion va payer la colère et la honte subit par Nasser, qui a dû mettre pied à terre en face de ce crustacé jaune. Et si Darko et le reste de la bande est plutôt soulagé d'avoir passée une maison supplémentaire, Arion, ainsi que donc les trois guerriers barbares, demeurent réellement sombre à l'issue de ce combat…

- Nous allons arriver en face de Shaka de la Vierge, annonça calmement Darko. Ce chevalier est dit comme…
- Tu me gonfles, répondit lestement Kamaté. Tu me gonfles avec tes chevaliers d'or. Shaka, je vais le broyer, comme nous allons tous broyer la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau et…
- Le taureau ? demanda Trevor…
- On l'a déjà fait le Taureau, contredit Duncan… Non, le dernier c'est… euh…
- Les poissons, soupira Arion avec le dépit de celui qui des fois se sent très seul…
- Bon, poissons, crustacés ou fruits de mer, là n'est pas question, reprit durement Kaba. Nous allons tous les vaincre, et puis c'est tout !
- Et le chevalier d'or de la Vierge sera le prochain sur la liste, en sourit le chevalier de la Chimère à l'armure de samurai et aux yeux de démons.

Qu'avait Arion à répondre à ça ? Rien, il était de leur avis. Ils allaient tous les vaincre, et ensuite, le cadavre d'Athéna clôturera le spectacle… Ainsi Déméter et Tomislav pourront vivre l'esprit et l'honneur en paix, dans ce Royaume des ombres…

Pendant ce temps, un homme qui venait de la mort et du froid arrivait au Sanctuaire, et devant les chevaliers de bronze épuisés, découragés et impuissants, il mis son pied droit sur la première des milliers de marches de marbre sacré…

*
**

Ils ont déjà franchit les portes de cinq maisons, vaincu Mu, épuisé Aldébaran, terrassé Masque de Mort qui de derrière les barreaux d'Hades a courageusement et loyalement défendu sa maison, et en ce moment Aiolia est en train de se battre contre ce mystérieux chevalier du fennec… Et pourtant, même si la menace se précise grandement, même si nos adversaires, qui ont prouvé assez largement leur dangerosité, se rapprochent irrémédiablement de la chambre sacrée d'Athéna, mes chaînes nébulaires demeurent dans le même état que tout à l'heure : elle signalent l'imminence d'un danger, mais qui n'est pas encore présent sur le sol sacré du Sanctuaire…

Je connais par cœur mes chaînes. Elles font parties de moi, de mon corps, de mon âme. Mais franchement, quand même… Le danger, il est là, il est bien visible. Arion et ses guerriers ont déjà franchis 5 maisons, la menace n'est plus théoriques, elle est là !

Shaka est certes leur prochain adversaire. Mieux que personne, je connais la puissance de cet homme face en face duquel mon frère (où es tu Ikki ?) a du se faire exploser pour espérer vaincre et nous permettre de passer. Il est dit de lui qu'il est le mortel le proche de Dieu, et pourtant il aura un dur affrontement. En face de lui, un Dieu accompagné de 6 chiens enragés.

Et puis quelque chose me surprend en voyant combattre les guerriers qui accompagnent Arion. En voyant Igor ramper, je revois Seiya, je revois Hyoga ou mon frère, je nous revois nous il n'y a pas si longtemps, où Athéna nous poussait jusqu'au delà de nos limites. Il y a quelque chose chez ces hommes que nous connaissons bien, c'est la foi…

Pourtant, je ne veux pas douter. Je sais qu'ils sont dans le faux. Ils veulent la tête d'Athéna pour servir le fils de Poséidon, un Dieu qui a voulu détruire la terre. Par conséquent, notre cause est juste et ne souffre aucune discussion ni doute. Mais quand même, j'ai de l'admiration pour ces guerriers. Certes, ils ont trahis Athéna et ceux sont nos adversaires… Ils n'en demeurent pas moins des hommes de talent, et ce sera un honneur de les affronter.

Mais derrière eux, derrière Arion, cet enfant, qu'y a t'il de si dangereux et de si redoutables ? Qui y a t'il derrière ce mur infranchissable qui semble sur le point de céder ? Je crains que nous le sachions bien assez vite, dans la douleur d'encore trop de morts…

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Cette fiction est copyright Fabien Chaffard.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.