Chapitre 6 : Les fauves sont lâchés


Plus que 7 maisons à traverser. C'est peu… Ils ont fait du joli boulot, la bande à Arion.

Actuellement, la situation est la suivante. Nasser est en train de défier le puissant et beau Aiolia du Lion. Joli combat. Pendant ce temps, le reste de la sympathique bande fond sur la maison de la Vierge. Difficile combat qui se trame par contre, et Arion, bien qu'il soit brillant, devra être très très fort…

Pourtant, je reste irrémédiablement confiant. Arion possède dans son jeu un brelan d'as qui est impressionnant, et qui est un pli de Maître. Vous les connaissez, mais mal. Vous les avez déjà vu à l'œuvre en Asgard, je ne sais pas si vous vous en souvenez.

D'abord Kamaté, chevalier de la Chimère. Il a combattu et terrassé le chevalier Asgardien de béta. C'était clair et sans bavure. Impitoyable. Ensuite, Kaba du Cobra, qui s'est déjà fait astucieusement remarqué contre Aldébaran, et qui avait abattu sans coup férir le guerrier divin à la harpe magique, mais bien impuissante face au roi des serpents. Enfin, Nasser du Fennec, qui a affronté le guerrier divin fantôme (je peux l'appeler comment ce crétin là sinon ?), et qui l'a dominé comme il est difficile de faire mieux.

Je peux vous affirmer que ces trois là, c'est du très haut de gamme. C'est l'assurance du travail bien fait, et sans tricoter. Et à votre question qui est de me demander si je les connais, la réponse est oui. Je les connais très bien. Je ne vous en dirais pas plus pour l'instant, mais sinon que vous pouvez me faire confiance. On a affaire là à de belles bêtes de combat…

Sinon ? Je n'ai rien de plus à vous dire. Les combats vont de toutes manières se succéder encore, Aiolia va se faire terrasser (normalement… Il est épuisé par son " don du sang " et je le sens moi fort que ne l'est réellement Nasser), Shaka aussi (encore un homme largement " sur-estimé "… Enfin puisse la bande à Arion le faire descendre de ce mythique piédestal poreux). Et bientôt Athéna. Et je serai là, aux premières loges pour assister à la fin d'un règne…

Peut être d'ailleurs faudrait il que je me fasse beau pour commencer à aller réserver mes place, pour le clou final du spectacle…


*
**

Je viens du froid.

Le sanctuaire d'Athéna… J'ai commencé, il y a peu, à gravir une à une les marches de ce lieu sacré où réside, protégée par ses chevaliers courageux, cette déesse à qui j'ai porté préjudice. Ce sol est mouillé, et cette pluie qui a tombé en grosses gouttes, comme pour annoncer à la terre entière le début d'une nouvelle bataille, a cessé. Certes, les nombreux nuages noirs rivalisent entre eux dans ce ciel obscur, mais le plus important c'est pas là. Non, il est dans cet affrontement entre Arion et Athéna.

J'ai une dette envers cette femme. Une dette envers ses chevaliers, dont un qui m'a appris tout ce que je ne savais pas, c'est à dire être un homme. Et de plus, j'ai un compte personnel à régler avec Arion et ses hommes. Ainsi, la mort de mon frère et de ses compagnons n'aura pas été vaine, et je leur rendrais hommage en tentant de réparer leur erreur en donnant ma vie pour celle qui a sauvé Asgard. Donner ma vie pour Athéna…

Je suis Bud. Je suis un guerrier divin non officiel… Je suis l'ombre de Syd de Mizar. J'étais plutôt… Personne ne me connaît, personne ne me regrette. Je n'ai aucune existence officielle, et ne doit pas en avoir. Hilda de Polaris, prêtresse d'Odin, ignore tout de moi. Et c'est tant mieux.

Ainsi, je peux mieux la servir en lui permettant de réparer ses erreurs et ses faiblesses. Je peux mieux servir Asgard. Athéna est en danger, ses chevaliers ont été mis à rude épreuve, par notre faute, dans ces combats sous-marin. Par conséquent, je n'ai rien d'autre à présent que de redorer l'honneur et le blason de mon pays, de mes terres, en me battant sous la bannière d'Athéna.

Je viens de franchir il y a peu une première maison vide. Un combat a eu lieu ici il y a peu. Mais cela ne m'intéresse pas. Plus haut, la maison du Taureau. Ce fut dans cette demeure que j'ai eu la première rencontre avec les chevaliers d'Athéna. Dans ce rôle de traître qui m'allait si bien, j'ai terrassé Aldébaran en le frappant dans le dos. Si vous me demandez maintenant, non, je n'en suis pas bien fier. Mais il fallait, c'était l'ordre d'Hilda… Qui était devenue, par la bonne grâce d'Arion et de ses hommes, folle.

Alors oui, je me suis battu pour tuer ceux qui en fait n'avaient qu'une seule mission, qu'un seul objectif, défendre la terre et finalement sauver Asgard, cette terre que je prétendais protéger. Evidemment, je ne suis pas très malin, mais voilà, je suis vivant.

Je suis allé enterrer ce frère que j'ai tant hait, avant d'ouvrir les yeux et de voir ce que mon âme refusait d'admettre… L'amour et la haine sont les sentiments les plus liés, je le sais… J'en ai eu la confirmation. Il aurait été facile pour moi de m'écrouler ensuite à genoux, et de voir les larmes me rouler sur les joues alors que mon corps entier retombait sans vie dans cette pure neige du Nord. Et finalement mourir, sans réfléchir, sans se battre… Juste pleurer. Cela aurait été facile, mais non. J'ai commis des erreurs, et celles ci doivent être réparées. Pour Asgard.

Je suis actuellement en train de traverser la maison du Taureau. Autant celle des Béliers était vide, autant celle ci témoigne d'un combat difficile qui a du se dérouler. Aussi âpre que celui qui a eu lieu en bas des marches. J'ai croisé un homme mort, d'origine Nord Africaine sans doutes. J'ai également échangé un regard avec quatre guerriers qui ressemblent à ceux que mon frère, sous mon humble surveillance, avait affronté dans la résidence des Kido. Puis, alors que je montais, je ne me suis pas attardé sur cet homme qui a crié " hep, vous… " mais qui semblait totalement incapable d'effectuer le moindre mouvement. Je n'avais pas de temps à perdre à expliquer à cet insignifiant individu épuisé le pourquoi de ma présence.

Mais là, il me semble que je vais devoir argumenter devant cet homme monstrueux qui surplombe un homme pratiquement mort vêtu de cette imposante armure d'or du Taureau, et qui me regarde de ses yeux las mais pleins de sévérité…

- Tu es un Chevalier d'Arion ? me demande t'il avec une voix fatiguée mais qui témoigne de cette volonté sans faille qui fait les grands hommes.

J'hésite à répondre. Autant mon désir d'aller au plus vite au milieu du combat pour affronter ces guerriers, et en particulier le dénommé Nasser du Fennec, autant je suis quand même dans la demeure d'un chevalier sacré d'Athéna, un chevalier d'or qui plus est. Et malgré ce temps qui passe sans discontinuité, malgré que j'ai déjà vaincu cet homme, en utilisant une manière qui à présent me dégoutte, je lui doit des explications…

- Je ne suis pas ton ennemi, lui soufflais je en le fixant dans les yeux… Et…
- C'est bon. Passe…

Je suis surpris. Mais pourtant, je vois bien la sévérité dans son regard s'estomper pour laisser place à une amicale bienveillance…

- Tu n'es pas venu jusque ici, avec ton armure brisée en de multiples endroits, pour te battre contre nous, fit il avec un sourire douloureux… Alors passe. Et protège Athéna…
- Merci…

Je cours en direction de ces combats. Evidemment, comment puis je être idiot ? Aldébaran, le Chevalier du Taureau, me connaît. Un chevalier d'or peut il facilement se faire vaincre ? J'ai prouvé que oui. Sauf qu'il m'avait vu, et il m'a reconnu. Il sait ce qui s'est passé en Asgard, et il sait que je ne suis pas son ennemi, et que je m'en veux de ce moment où mon peuple, abusé par Poséidon, a réalisé les pires erreurs. Aldébaran est un grand guerrier, il s'est fait battre, mais il sait par qui.

Je sens que Nasser se bat. Je sens la chaleur maléfique de son cosmos. Plus que deux maisons… Deux maisons, et je te ferai la peau !

*
**

- Par l'éclair foudroyant !!!

Un, deux, milles, dix milles, un million de coups portés par Aiolia. Et chaque fois, Nasser lit ses attaques, et les évite sans difficulté. Les pylônes s'effondrent et les murs se brisent, mais le chevalier du fennec arbore toujours ce sourire pleins d'ironie et de provocation. Il lèche ses lèvres mates avec cette langue qui veut s'abreuver du sang du Lion, et…

- Par l'Eclair foudroyant !!!

… et il doit déjà se remettre en mouvement pour esquiver. Il est agile comme un félin, et semble se tordre autour des rayons lumineux projetés par Aiolia. On dirait un anguille avec des yeux de chats. Et le Lion en face de lui ne cesse de se précipiter sur lui pour le dévorer, et lui de l'éviter encore et toujours, s'échappant sans cesse de ses crocs, lui empêchant de refermer sur lui son imposante mâchoire.

L'offensive cesse, sur ces murs de marbre qui s'effondrent les uns à la suite des autres. Et dessous ce nuage de poussière qui s'efface apparaît le chevalier du Fennec tout sourire. Son teint brun saoudien et son armure ocre et noire renforce cet aspect mystérieux. Il a été la cible de plusieurs assauts d'Aiolia, et rien n'y a fait.

En face du félin arabe se tenait le fier Aiolia. Fier, mais qui perdait patience en face de ce guerrier qui semblait ne pas se soucier des attaques qu'il venait de porter avec force et conviction. De plus, il commençait à haleter légèrement, mais de manière suffisamment visible pour interpeller son adversaire.

- Je te sens fatigué, nargua Nasser en fixant de ses yeux rouges sangs les gouttes de sueur émanant du front d'Aiolia. Je me trompe ? Je ne pense pas… Je te trouve assez indigne de ton rang…

Aiolia ne répondait pas, mais il serrait le poing dans lequel affluait son cosmos dévastateur. Il restait fier et digne devant les insultes de son opposant. Il le regardait avec ce même regard franc et froid.

- Tu parles trop… Par l'éclair foudroyant !!!

La scène qui se répétait. Des milliers de barres luisantes et dévastatrices qui ravageaient tout sur leur passage. Mais le fennec, qui bondissaient en d'harmonieux pas de danses, filait toujours sans la moindre difficulté entre les diverses attaques.

- Tu ne peux pas aller plus vite ? continua à provoquer Nasser en évitant une à une chacune des rafales d'Aiolia.
- Tais toi ! Mais…

Nasser venait de filer pour se poster dans le dos du chevalier d'or du Lion. Un moment de silence, puis Aiolia se retourna brusquement pour voir Nasser fondre sur lui, le poing illuminé de son chaud cosmos…

- C'est toi qui va te taire et qui va mourir… Sahara AL SAHALA !!!

Un grand flash lumineux et un million de coups fusèrent en direction du chevalier du Lion qui était en déséquilibre. Il parvint à en esquiver une grande partie, mais du en parer quelques uns, les plus faibles. Et l'assaut se finit avec Nasser bloqué par Aiolia. Ce dernier, de sa paume gauche, venait de bloquer le poing droit de Nasser, qui visait le visage…

Les deux guerriers s'affrontèrent physiquement quelques instants. Une séance d'intimidation qui ne dura pas. Nasser stoppa immédiatement son effort et ne soutint pas bien longtemps le regard furieux d'Aiolia.

- Tes coups sont lents, siffla Nasser dans un murmure méprisant. Ils sont lents et tu es lents. Trop lent pour m'impressionner, trop lent pour me toucher… Trop lent pour m'éviter… Sahara AL SAHALA !!!!!

La même attaque. Un poing qui part et des millions de traits lumineux qui illuminent la maison du Lion. C'est la même attaque que celle d'Aiolia, une attaque d'une rudimentaire efficacité, des coups qui fusent à la vitesse de la lumière, chaud et lumineux comme le soleil qui s'abat sur le sable Saharien. Aiolia évite un coup, un deuxième, trois, quatre, cinq… Mais pas le sixième, ni le septième et encore moins le huitième ni le neuvième… A partir du dixième, il est prit dans cette tornade qui s'abat sur lui et qui lui fait traverser trois pans de mur de sa maison.

- Alors… Tu es encore vivant, demanda avec une fort logique satisfaction Nasser en s'avançant le regard mauvais en direction d'Aiolia qui se relevait difficilement mais dignement…
- Le combat ne fait que commencer, grogna le chevalier du Lion, conscient d'être dans une posture extrêmement difficile…

Et pourtant, Aiolia savait qu'il aurait énormément de mal en face de ce guerrier. Ces coups fusent à la vitesse de la lumière, et il maîtrise parfaitement l'art du combat. C'est un guerrier expérimenté qui sait se battre, ce Nasser. Aiolia s'essuie le sang qui coule de sa lèvre inférieure. Son armure est poussiéreuse, et ses cheveux sont totalement décoiffés, mais pour l'instant, il se moque bien de son apparence majestueuse. Il est réellement en grand danger. Son adversaire lit ses attaques comme un slogan sur une affiche, et les esquive sans l'ombre d'une difficulté. Par contre, lorsque c'est lui qui attaque…

Pourtant, ses attaques ne sont pas plus rapides que la vitesse de la lumière ? A moins que… Ca y est, il vient de comprendre, et il comprend les mises en garde successives du Vieux Maître des cinq pics… Ils sont tous épuisés, les chevaliers d'or, par ce sacrifice sanguin. Ils ne sont pas au top physique de leur forme. Et forcément, la vitesse des attaques et des réactions s'en ressentent.

- Alors, tu restes couché ou tu meurs… ? SAHARA AL SAHALA !!!

Ca ne sert à rien de tenter d'éviter ou de parer…

- L'ECLAIR FOUDROYANT !!!!

Chacun des coups de ces deux magnifiques chevaliers de se contrer, de s'entrechoquer, comme un combat d'épée multiplié par un million. Et pourtant, quelques uns parvirent à s'échapper pour aller frapper de pleins fouet un Aiolia qui ne bronchait pas… Il encaissait, dignement, sans poser le genou à terre. Mais que c'est dur…

- Tu es pitoyable, répliqua Nasser droit et fier, avec cet œil mauvais et pernicieux. Je suis atrocement déçu… J'espérais que les chevaliers d'or, c'était autre chose… Arion m'avait pourtant assuré que…

Puis en dodelinant la tête, l'air désabusé…

- Quel con ce petit ! lança Nasser en crachant par terre… Bon, je vais en terminer avec toi, j'en ai marre.

*
**

Sixième maison du Zodiaque, la Vierge… Pour beaucoup, ici évolue le plus fort des chevaliers d'or… Pour beaucoup, mais pas pour tous. Pour Arion, il ne s'agit que d'un parmi tant d'autres… Un qu'il faut vaincre. Un point c'est tout.

C'est un avis que partage celui qui se tient à sa droite, et dont l'imposante et lourde armure sur ce corps râblais évoque, avec ce visage aux cheveux noirs mi longs et ces yeux plissés et légèrement bridés, un des brillants samurai du Japon ancien… Ce chevalier calme et silencieux dégage, devant cette maison sacrée, une sérénité et une assurance effrayante. Darko, qui le fixe et qui voit cette excitation contenue, ne peut s'empêcher d'exprimer sa crainte et ses doutes…

- Fais très attention Kamaté… Ce chevalier est…
- Tu commences à me gonfler, toi…

Kamaté, en gardant son flegme quasi endormi, venait de répondre sèchement à Darko. Sèchement, et méchamment. Avec un mépris qui faisait discrètement soupirer Arion.

- Bon… Vous avez pas fini tous les deux… ?
- Arion, tu veux vaincre Athéna, je me trompe ?

La question de Kamaté venait de glacer Arion. Il le fixait, avec une froideur dans son regard, la froideur de celui qui vient de se sentir insulté. Evidemment qu'il veut voir Athéna périr de sa blanche main, c'est une évidence qui ne peut même pas souffrir de contestation. Qui en doit pas en souffrir…

- Kamaté, répondit Arion avec un calme qui cachait mal sa colère… C'est la dernière fois que tu me poses ce genre de question…
- Si tu te comportes comme ce crétin de Darko, ce sera la dernière fois en effet, car tu seras mort !
- Attends toi, réagit violemment Darko ! Qui es tu pour donner des leçons à Arion ?
- Laisse Darko…

Arion venait renvoyer son ami d'un signe de la main, un signe de dépit qui témoignait de sa gène. Evidemment, Kamaté a raison. Pourtant, Arion ne craint pas ce Shaka. Il craint aucun de ses chevaliers. Mais il craint une chose évidente, qui l'ennuie et le taraude depuis le début du combat, quand bien même il ne veuille pas le montrer.

Il vient de perdre Hossim, et ses frères Igor et Hristo. Le sermon de Kamaté, il avait besoin de l'entendre. Dragon des mers ressurgissait, et avec lui les montagnes de conseils et de leçons qui ont fait de l'enfant pleureur ce Dieu sans sentiments qui ne vit que pour le but de tuer Athéna. Et pourtant, derrière cette armure verte émeraude, son cœur larmoie chaudement.

Mais non, il ne faut pas montrer. Il se souvient d'Asgard. Une attitude déplorable. Isaack lui répétait souvent : arêtes de jouer les enfants battus, tu démotives tes troupes… Et oui, un chef se doit d'être un guide rassurant et motivant. Donc Kamaté a raison, et donc…

- Darko, fit avec détermination l'enfant… Bats toi comme tu sais faire, et tu vaincras ton adversaire. Nous avons passé 5 maisons, il nous en reste 7 et nous les franchirons toutes. (se retournant vers Darko, les yeux flamboyant) Je te l'assure…

Darko ne disait rien.

- Bon, on parle, c'est beau, mais on va lui faire la peau à ce bouddha, demanda avec arrogance Kaba du Cobra ?

Arion ne répondit rien et ouvra la marche, avec sérénité et calme. Toute la troupe le suivit, et l'inquiétude, dans ce lieu où semblait flotter dans l'air des odeurs de lys et de jasmin, ne pouvait pas ne pas être présente dans les âmes des plus faibles… Ce lieu était paradisiaque, mais également démoniaque. La paradis et l'enfer, les lieux les plus mitoyens de l'univers sans doute…

Et ce silence assourdissant frappaient brutalement les tempes des guerriers qui marchaient dans ce long corridor illuminé d'une clarté divinement satanique. Ce lieu impressionnait par son calme et sa majesté, mais il recelait en lui quelque chose de terrifiant… Les cœurs battaient à tout rompre, Arion était lui aussi honnêtement impressionné par ces sentiments provoqués par ces murs, et Kamaté et Kaba étaient beaucoup plus silencieux qu'il y a quelques instants.

Et puis ce qui devait arriver arriva. Un homme grand et beau, debout et les mains jointes en prières, les yeux fermés et ses longs cheveux blonds soyeux qui retombaient sur cette cape d'une blancheur immaculée radieuse, attendait les guerriers d'Arion…

Shaka, rayonnant dans son armure d'or de la Vierge, était prêt à recevoir les agresseur du Sanctuaire.

*
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- Sahara AL SAHALA !!!

Les coups fusent à la vitesse de la lumière, et Aiolia ne peut plus que parer. Il met ses bras en opposition et contre. Il subit les feux et les morsures du fennec, mais il ne tombera….

- Arggg… Par l'éclair FOUDROYANT…

Une ultime contre-attaque, mais qui se révèle tout aussi inutile. Nasser se love dans ces rayons lumineux, pour finalement esquiver chacun des coups et, en reculant, se mettre en position pour une nouvelle attaque.

Mais Aiolia refuse d'attendre de se faire à nouveau attaquer. Et il recommence, encore et toujours. Il repart au combat.

- PAR l'ECLAIR FOUDROYAAANT !!!

Des millions de boules de feu fusent en direction de Nasser qui n'a pas eu le temps d'attaquer. Mais il rit. Il rit devant la ténacité ridicule de son adversaire. Une nouvelle fois, il se ballade joyeusement au milieu des coups. Il les esquive les uns après les autres, il les compte, il les observe, il se navre de la lenteur de ceux ci… Et ils vont de plus en plus lentement en plus… C'est déplorable…

Ils vont de plus en plus lentement, il y a en de moins en moins… Un bon moyen pour contre attaquer et terrasser le " brillant " chevalier d'or du Lion. Sauf que…

- Mais… Qu'est ce que c'est ?

Ce n'est pas que les coups ralentissaient ou étaient moins nombreux, surtout pas… Mais chacun semblaient fusionner entre eux, pour donner naissance à une boule de feu toujours plus grosse, toujours plus imposante, et finalement plus rapide, devant un Nasser quelque peu surpris…

- Lightening Bolt !!!! PAR LA BOULE DE FEU !!!

C'était l'adjonction de toutes les attaques, réunis en une seule. Et cette fois ci, sans doute l'effet de la surprise et de toutes la colère et la détermination d'Aiolia, Nasser ne put ni éviter, ni contrer. Et il reçut le Lightening Bolt d'Aiolia de plein fouet.

Il valdingua jusqu'à pratiquement l'entrée de la maison, et s'écroula au sol, avec grand fracas. Toujours plus de poussière qui s'élevait, toujours plus de murs qui s'écroulaient.

Nasser se releva enrageant. Soudain, il toussa et cracha su sang. Il grimaçait, et ses yeux étaient emplis du fureur démoniaque et folle. Il se toucha son armure et vit que l'écaillage faite dans la maison du Cancer avait grossi, et au niveau de son poitrail, l'armure était maintenant bien fissuré. Mais pas qu'ici, au niveau des jambes et aussi des épaules. Il était furieux…

- Aiolia, grogna t'il… Je vais te tuer MAINTENANT !!

Ses yeux étaient devenus fous.

- Tu m'as sali, tu vas payer…

Son poing s'enflammait d'une rage incontrôlable.

- AIOLIA !!!!

Ses yeux n'étaient plus que deux points de flammes qui brûlaient chaotiquement. Et en face de lui, Aiolia, essoufflé, se préparait à recevoir la colère du fennec avec fatalisme et dignité.

- Adieu AIOLIA !!! FENNEC AL ALALHEM !!!

C'est la reproduction de la boule de feu herculéenne d'Aiolia. Une attaque concentrée alliant puissance de destruction et vitesse. Aiolia voyait, impuissant et helatant, fondre sur lui un obus de flamme. Et puis soudainement…

Soudainement, venu d'on ne sait où, une traînée blanche glaciale coupa la trajectoire de la course de Nasser qui, tout poing en avant, reçu latéralement…

- PAR LES GRIFFES DU TIGRE VIKING !!!

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- Shaka… L'être le plus proche de Dieu…

Que pouvait donc faire Darko, à part trembler devant une telle démonstration de puissance… Il était majestueux dans son habit d'or et dans sa cape de lin, le Chevalier Shaka de la Vierge, debout et les mains en prière… Autour de lui rayonnait de fin et pointillé rayons de lumière, et il émanait de sa stature une sagesse aussi infinie que ne l'est sa puissance…

- Je serai ton adversaire, fit calmement et décidé le chevalier Kamaté de la Chimère, en se mettant aux avants postes.
- Soit, répondit l'homme d'or, les yeux toujours fermés. Il est vrai que nous avons un combat à conclure…

Kamaté et Arion se mirent face à face. Arion était statique, et il ne manquait pas grand chose pour que lui aussi soit impressionné. Mais il est le chef de cette troupe, et c'est un Dieu…

- Nous n'avons plus rien à faire ici…

Il passa devant Shaka, qui ne bronchait pas. Darko suivit Arion, qui marchait calmement, puis Duncan, Kaba, Marino et enfin Trevor. Shaka ne dit rien, ni ne fit quelque chose pour empêcher les six chevaliers de sortir de la maison. Au contraire, ses yeux fermés fixaient toujours Kamaté, qui se tenait droit et silencieux dans son imposante armure de samurai. Ses paupières plissés lui donnaient l'aspect sévère du samurai prêt à dégainer son arme…

- Pourquoi les as tu laissé passer aussi facilement, chevalier d'or de la Vierge ? demanda Kamaté avec un mépris et une ironie visible. Aurais tu peur de subir aussi rapidement le sort pitoyable de tes amis…

Shaka ne répondait pas, il se contentait de rester en position de prière… Des rayons de soleil émanaient continuellement de son corps, et il semblait totalement détaché de cette scène… Il gardait une sérénité à toute épreuve. En face de lui, Kamaté ne se démontait pas…

- Alors Shaka, l'homme prétendu le plus fort du Sanctuaire, tu ne réponds pas…

- …. - Très bien, en conclut Kamaté dans un sourire. Tu n'es pas bavard, moi non plus en fait… Plus vite nous en finirons, plus vite le bain de sang sera à point.

Le cosmos chimérique de Kamaté commençait à s'intensifier…

*
**

- Ainsi nous avons fait la moitié du chemin, soupira comme soulagé Trevor de la Pieuvre…
- Oui…

Darko était vraiment surpris. Surpris mais il décompressait terriblement… Rien à dire, Shaka l'effrayait. Il entendait souvent son ami Saga parler de celui qui serait le prochain chevalier de la Vierge, et qu'il qualifié de chevalier à avoir en tant qu'ami… Ce qui était une condition sine qua non pour avoir une certaine influence sur ce sanctuaire…

Enfin, l'écueil Shaka était passé. Et maintenant, ne reste plus que six demeures à franchir. Et Arion espère que ce sera aussi rapide que cela a été, les morts et pertes peut être en moins, car franchement…

Bientôt la maison de la Balance…

*
**

- Comment est ce possible !!!

La colère de Nasser est immense. La scène Asgardienne venait de se reproduire. Mais le fennec put esquiver et réitérer son attaque. Aiolia était sa cible, son objectif, son obsession. Mais non…

Devant lui, ce chevalier des glaces venait de contrer et de concentrer toute l'énergie dégagée par l'offensive de Nasser dans ses deux mains, ouvertes au niveau de son estomac. Derrière lui, Aiolia stupéfait par l'apparition soudaine de ce guerrier, qui dans un effort surhumain arrive à retourner cette énergie sur son adversaire qui, sans bouger tant sa surprise est grande, reçoit de pleins fouet l'essentiel de son attaque.

Une flash de lumière, un nuage de poussière qui se dissipe, et Nasser qui est là, au centre de l'attention des deux autres protagonistes, en rage et l'armure tout juste poussiéreuse…

- Mais qu'est ce tu fous là toi !?! T'es pas mort…
- Non…
- Mais qui es tu, demandas stupéfait Aiolia…
- Je suis un ami, répondit Bud, sans se retourner et en fixant continuellement Nasser du fennec. Un ami qui vient pour rembourser la dette qu'il a envers Athéna…
- Mais tu es…

Aiolia ne finit pas sa phrase, mais l'état de l'armure du chevalier blanc, complètement fissurée, et à l'image du physique haletant et apparemment précaire de celui ci, n'était pas en mesure de le rassurer…

- Ne t'inquiète pas, tenta de rassurer Bud. Va vite rejoindre le reste de la troupe d'Arion… Le temps presse. File, puissant Chevalier du Lion…
- Mais… D'accord, tu as raison, conclut Aiolia après un temps de réflexion. Je te laisse ma maison…
- Tu n'as pas à t'inquiéter… Tu t'es débarrassé de ton adversaire, va aider tes amis…

Suivant ainsi la consigne du Vieux Maître des Cinq Pics, Aiolia se décida à accepter la proposition de Bud. Ce dernier se battrait jusqu'au bout pour terrasser Nasser, cela ne faisait aucun doute. Certes, son armure est au trois quarts détruites, certes il est épuisé et blessé de toute part, mais il n'a pas fait tout cet immense et douloureux voyage pour mourir là. Il est venu, pour des raisons qu'Aiolia ignore, mais il est venu pour se battre au coté d'Athéna. Et cela lui suffit.

- Bon courage, chevalier…
- Attends toi ! Où cours tu ? On a pas fini notre combat…

Aiolia engagea sa course, et Nasser, furieux du manque de considération de son adversaire, lança contre lui son poing, enragé…

- SAHARA AL SAHALA !!!

Mais Bud, pareillement à la première attaque, se mit en opposition protégeant ainsi la fuite du Chevalier du Lion. Les bras en croix, il reçu de plein fouet l'offensive furieuse du chevalier du fennec… Il retomba lourdement à terre à la fin de celle ci, mais Aiolia avait déjà quitté les lieux…

- Mais tu es fou ! Tu es fou ! Je vais te tuer…

Nasser était enragé… Il venait de voir filer sa proie sous ses yeux, un lion en plus… Et ça, à cause d'un mort vivant qui venait de traverser la planète pour venir se faire tuer sous ses yeux…

- Et qu'est ce que tu fous là ? Tu n'as pas eu ton compte en Asgard ? Il faut que tu reviennes t'empaler comme un crétin ! Et bien meurs si tel est ton désir !!! Sahara AL SAHALA !!!

Une pluie de coup lumineux fondirent sur le pauvre Bud. Il avait suffisamment de vivacité et de volonté pour en éviter, mais quelques uns le frappèrent, et durement. Mais il serrait les dents, et il prépara sa contre-attaque, vive et déterminée.

- Je vais te vaincre… Par les GRIFFES DU TIGRE VIKING !!!

L'offensive était remarquable. Un vent glacé accompagnait les griffes affamées de Bud, qui contre-attaqua dans un flash de lumière froide. Nasser était surpris car trop énervé et concentré (si on peut utiliser ce verbe vu son état de folie…) sur son offensive. Il se prit de plein fouet la griffe de glace de Bud. Mais non sans, de son poing droit, le frapper violemment à l'estomac en guise de contre-attaque…

Autant Nasser retomba au sol, l'armure gelée en de plusieurs endroits, une entaille sanguinolente au niveau du bas ventre, autant Bud s'affala sur le sol en se tenant l'estomac… Mais il avait réussi son offensive, il était satisfait…

Pourtant, le chevalier du fennec était loin d'être vaincu, et la souffrance vive lui fit l'effet d'un catalyseur de colère… Il se releva, certes difficilement, sa main tenant sa blessure et le regard mauvais, plissé par la douleur, mais il intensifia son cosmos chaud comme le soleil, ce qui eu pour effet de faire fondre les stigmates de glace qui recouvrait son armure…

- Tu es mort… FENNEC AL SAHALEM !!!

L'attaque la plus puissante du fennec, la boule de feu concentrée qui tel un soleil lancée à la vitesse de la lumière déferlait sur Bud, qui ne put rien faire. Il reçu de plein fouet l'offensive de Nasser, et souffrait un martyre dans ce brasier mortel.

- Ahhhhhh !!! Athéna, Odin…

Bud se raccrochait à ce qui lui restait. A ce frère qu'il avait hait mais pourtant continuellement protégé. A Odin et à son peuple qu'il avait loyalement servi, quand bien même la gangrène de l'erreur le dévorait. A ses terres glacées, arides et pourtant si belles, inhospitalières mais tellement chaleureuses… A Athéna enfin…

- Bud, tu ne dois pas mourir, relève toi…
- Athéna…

Bud gémit en attendant cette voix pleine de chaleur qui l'appelait, l'encourageait, le priait alors qu'il se débattait dans ce brasier de haine de Nasser…

- Bud d'Alcor, ta bravoure est remarquable… Tu n'as pas à culpabiliser, nous t'avons pardonné, fit cette voix féminine d'Athéna, si vibrante et si émouvante. Tu dois vivre pour ton peuple qui a besoin de toi… relève toi, chevalier des glaces…
- Athéna… répondit le cœur en pleur de Bud… Je vais vaincre, pour vous, pour Asgard….

Son aura blanche de glace s'intensifia… La chaleur de l'attaque de Bud se dissipa. Si son armure était à présent totalement détruite, les yeux plein de vigueur du chevalier des glaces témoignaient de sa volonté de vaincre…

- Je t'avais dit que le combat n'était pas terminé, chevalier du fennec…
- Tu n'es pas encore mort ?!? Tu es aussi résistant qu'en Asgard, mais tu vas mourir…

Le rire furieux de Nasser résonnait alors que son poing se préparait à le rouer de coups.

- Adieu chevalier des glaces, le deuxième acte est terminé… SAHARA AL SAHALA !!!!

Un million de coups abondaient, mais…

- L'ORBE BLEUE !!!

Une boule blanche, inqualifiablement froide, déferla sur Nasser, balayant toute son attaque…

- Non !!! Hurla Nasser !!! FENNEC AL SAHALEM !!!

C'était l'attaque du désespoir pour lui aussi. Autant en Asgard il avait balayé comme un fétu de paille cette offensive, autant ici, la colère et la fatigue aidant, il n'a plus la lucidité pour parer. Donc il utilise sa plus puissante attaque…

Et il dévore, comme le feu dévore la glace, l'orbe bleue de Bud. Et il le terrasse, encore et toujours… La pauvre chevalier des glaces hurle à la mort, il brûle, il tombe lourdement… Mais il se relève… Toujours pour parer la route à Nasser, qui ne cesse de voir sa folie augmenter…

- Mais tu vas mourir !! Je veux passer !! SAHARA AL SAHALEM…

Et Bud, mettant les bras en croix…

- Tu ne passeras pas… AHHHHHHHHRRRRGGGG !!!

*
**

- Peut être pourrions nous commencer le combat, tu ne crois pas ?

Kamaté posa calmement la question à un Shaka toujours aussi inexpressif…
Son cosmos en total éveil dansaient autour de son imposante armure,

- Alors ?
- Mais le combat a déjà commencé, répondit nonchalement Shaka…

Kamaté ouvrit les yeux et vit que le paysage changea totalement autour de lui, devenant noir et obscur comme dans le pire des enfers. Seul était visible les deux combattants, rayonnants dans leur aura d'or. Kamaté sourit…

- Donc ton pouvoir consiste juste à allumer et éteindre la lumière… C'est impressionnant…

Shaka ne répondait pas. Mais évidemment que le combat avait commencé, malgré la toujours présente assurance de Kamaté, qui gardait les bras croisés sur son thorax. Il ne fallait guère plus de temps avant que ce dernier remarque que l'affrontement avait bel et bien débuter…

Mais tout ne se passe pas forcément comme l'aurait espérer le chevalier de la Vierge. Des masses d'énergie angéliques se précipitaient sur Kamaté, pour le détruire. Mais ces dernières furent arrêter par un mur invisible et très proche du corps du Chevalier de la Chimère… Shaka ne sourcillait pas, mais il était ennuyé…

- Ah ? C'est ça le début de ton attaque, se moqua Kamaté en commençant à rire… Je pensais que le brillant chevalier que tu es connaissais mieux la Chimère…

Mais Shaka ne perdit pas de temps en bavardage. Il leva la main au ciel, et doucement, clama…

- Et bien si ne veut pas périr par les anges, meurs dans les six mondes de la métempsychose…

Un vent foudroyant, en provenance de ce sol qui avait disparu pour laisser place à cette froide obscurité, déferla sur Kamaté. Mais même effet que précédemment, cette attaque pourtant mentale sembla se heurter à une armure invisible enveloppant Kamaté. Et comme précédemment, ce dernier rit de bon cœur…

- Mais tu n'as vraiment rien compris…

Une perle de sueur rampait sur le tempe de Shaka. Il semblait, comment dire, gêné de voir que tout ne se déroulait pas forcément comme convenu…

- Je vais t'expliquer, fit Kamaté en levant au ciel son index. La Chimère est composé de trois animaux mythologique… Le Lion, tu en as fait la connaissance il y a peu en me défiant dans la maison des Gémeaux… C'est mon arcane offensive qui détruit toute défense. Défense justement, c'est ce que tu rencontres en ce moment… C'est le dragon qui s'en occupe, et fort bien comme tu le vois. Et enfin…

Shaka restait silencieux en face de ce curieux adversaire…

- Enfin, à la chèvre, troisième animal, j'y attribue mon arcane suprême qui va te terrasser.

De l'index de Kamaté jaillit une fontaine de lumière multicolore…

- CHIMERIA DREAMWORLD !!!

Le corps de Shaka était soudainement pris de contorsions chaotiques. Toutes les lumières dansaient une folle farandole, et en un instant, tous les corps vivants disparurent de la maison de la Vierge. Elles étaient vides.

Shaka et Kamaté avaient quitté le sanctuaire, pour finir ce combat ailleurs…

*
**

- Shaka !!

Aiolia, qui venait à l'instant de sortir de sa maison, s'arrêta net en voyant le flash lumineux éphémère au niveau de la maison suivante. Puis c'est avec cette même stupéfaction qu'il ne sentit plus la présence de Shaka dans cette enceinte sacrée. Une disparition incroyable…

- Même Shaka, lui aussi…

Le Vieux Maître des 5 cinq pics ne pouvait, lui aussi, qu'être profondément atteint par ce nouveau coup du sort, qui légitime d'autant plus l'avancée des armées d'Arion…

Milo, quant à lui, se prépare à recevoir une troupe composée d'un Dieu et de 5 hommes surmotivés et prêt, comme leurs amis, à risque leur vie pour l'abattre. Il est appuyé contre un pylône de sa demeure et, sereinement, il attend…

Pendant ce temps, le combat (si on peut appeler cela combat…) entre Nasser et le pauvre et bien épuisé Bud continue à faire rage…

- Sahara AL SAHALA !!!

C'est une tornade de coups qui s'écroule sur le pauvre Bud… Il n'a plus d'armure, et il ne vit plus. Mais il résiste… Il tombe, mais se relève, et remet ses bras en croix en gémissant…

- Tu ne passeras pas…
- Mais c'est toi qui n'a rien compris !!! Sahara AL SAHALA !!!

Et de nouveaux, un million de frappes s'abattent sur le chevalier divin fantôme… Les murs s'effondrent, le sol se brisent. Il entend, au fond de son cœur, la voix de son frère qui le félicite, qui lui indique qu'il est fier de lui, qui l'encourage… Ses yeux pleurent, il est mort… Mais non…

- Que les griffes du tigre viking !!!!

La dernière attaque… Ce n'est plus un homme valide et lucide qui attaque, mais un mort-vivant qui se suicide, pour son chant du départ dans un feu d'artifice glacial…

- Idiot…

Nasser soupire, esquive doucement et plante son poing dans le ventre détruit de Bud. Ce dernier ne peut que lui balafré la joue droite… Et il crache du sang, et il meurt… Le chevalier du fennec, avec un mépris considérable, le jète à terre comme un sac de légume. Il intensifie son cosmos au niveau de sa main, ouverte et tranchante comme un couteau, pour la lui planter dans la gorge et enfin (enfin…) en finir avec ce pou.

- Le combat est fini… Il en a fallut du temps pour que tu comprennes…
- Adieu… ne put que soupirer Bud, en pensant une dernière fois à ses amis, à son peuple, à Hilda, à son frère, à Ikki, ce chevalier qui lui a prouvé ce qu'était l'amour, et à Athéna, qu'il aura servi jusqu'à la fin de sa vie.

La main de Nasser s'abat sur le guerrier divin. Athéna chante pour le remercier et lui dire adieu, Asgard pleure des flocons de neige pour penser à ce doux guerrier au destin tragique.

Puis soudain, tranchant l'air et venant se planter dans la main du chevalier du fennec…

- Mais… Qu'est ce que c'est !?! demanda furieux le chevalier du fennec en voyant, plantées dans son poignet, cinq plumes de bronze…
- Je suis celui t'enverra dans le royaume d'Hades, fit une silhouette qui apparut à l'entrée de la maison des Lions dans un torrent de flamme…
- Ikki… gémit Bud…
- Oui, clama cette silhouette qui laissa apparaître, derrière les flammes, le corps majestueux du chevalier de bronze du Phénix dans son armure merveilleuse…

Nasser tourna le dos à la dépouille souffrante de Bud, et fixa avec ces yeux fous ce chevalier de bronze, son troisième " interlocuteur "…

-Mais c'est fou… Attends, je commence par un chevalier d'or, puis un cadavre ambulant, maintenant un nain de bronze… Vous allez m'envoyer bientôt une vache pour m'arrêter, non ? demanda furieusement Nasser à un Ikki qui souriait d'un air sombre…
- Tu ferais mieux d'avoir l'humilité de te taire. Va mourir…

Ikki se dirigea vers Bud. Nasser faisait obstacle. Mais le chevalier du Phénix, sans mot, se jeta sur le chevalier du fennec et, d'un rayon orangé qui fusa de son poing, alla fortement percuter le cerveau de son adversaire.

Lorsqu'il se trouva en face de son ami Bud qui fut son adversaire et qu'il se pencha fraternellement à son niveau, Nasser était victime de " l'illusion du Phénix "…

*
**

- Tu te demandes où nous sommes, Chevalier d'Or de la Vierge ?

Shaka ne répondait pas à l'attaque verbale (une de plus…) de son adversaire du jour. Mais oui, il s'interrogeait, c'est évident… Il se trouvait dans un lieu assez bizarre, où il n'entendait que la voix de Kamaté. Pourtant, le paysage était beau. Des arbres et des fleurs à pertes de vue. Un immense champs merveilleux, avec au loin, une rivière cristalline qui s'écoulait…

- Nous nous trouvons dans le monde de rêve de la Chimère…

Au loin courrait une Licorne…

- Nous sommes chez moi . Dans un lieu où toutes tes attaques seront inutiles et retournées contre toi… Tes attaques mentales seront continuellement bloqués, anéanties, et ton cosmos est à ma merci. Tu es mon esclave, ma chose…
- Ah bon ? répondit Shaka en levant le bras à droit, à la verticale, vers ce ciel d'un bleu féerique.
- Tu veux essayer de m'attaquer ? Pauvre idiot…

Le cosmos de Shaka se mit à bouillir telle de l'eau sur le feu. Et dans cette orgie de lumière dorée jaillit du bras du Chevalier de la Vierge….

- QUE LE CHATIMENT DU CIEL S'ABATTE SUR TOI !!!
- Quel fou…

Il rigolait, Kamaté… Pourtant, des dizaines d'anges transportèrent ce flux d'énergie qui déferla sur le chevalier de la Chimère. Un torrent énergétique dévastateur, qui transportait en son sein les âmes et les pouvoirs des anges et esprits célestes, venus pour juger et châtier les pécheurs…

Mais comme l'avait prédit le chevalier du Samurai, les anges et démons furent littéralement repoussés et refoulés en direction d'un Shaka qui se fit lui même juger par le châtiment qu'il avait délivré à son adversaire…

Un immense fracas qui ne s'entendit nulle part, ce lieu est désertique, ce lieu de mort pour un des plus puissants chevaliers d'Athéna…

- Tu vas mourir Shaka… Dire qu'on fait un fromage du Chevalier de la Vierge, pfff…

*
**

- Mon frère est arrivé…

Shun, du haut de la dernière maison, ressentit la chaleur et la puissance du merveilleux cosmos de son frère. Il était heureux… Mais comme chacun, la disparition soudaine de Shaka associée à celle de Mu l'inquiète terriblement. Et de son point haut, il observe avec crainte et émotion la course toujours vers l'avant de cette bande menée par Arion, qui fondent en direction de la Place d'Athéna… Et qui mangent les maisons comme un ours gobe des saumons…

La situation est éloquente finalement, et témoigne du trouble qu'ont causé les armées d'Arion. Mu et Shaka ont disparu, Bud est quasi mort, Aldébaran peine à reprendre ses esprits, Aiolia course les armées d'Arion en étant physiquement mal en point, mais déjà en meilleur état que le chevalier de bronze de la Licorne qui tente aussi de rattraper les ennemis du Sanctuaire…

Et Arion arrive donc à proximité de la septième maison, celle de la Balance. Maison vide… Autant dire que Milo est aux abois…

*
**

Je suis mort… Ou presque…

Mais je suis fier de moi. J'ai retenu Nasser suffisamment longtemps pour permettre à Aiolia de se refaire dans le combat et d'aller prêter main forte à ses compagnons. Et Ikki est maintenant parmi nous… Nasser va mourir dans les flammes de l'enfer, et j'en suis heureux et soulagé…

Ikki me tient dans ses bras, les yeux tristes mais respectueux. Je suis heureux d'avoir pu lui rendre l'admiration que j'ai pour lui… Je ne remercierais jamais assez cet homme pour m'avoir montrer ce que je ne savais pas, et je lui serais à jamais redevable de mes erreurs, de l'erreur de tout Asgard. J'ai donné ma vie pour Athéna, c'est pour moi un réel bonheur.

Le chevalier du Phénix me parle. Je le vois murmurais à mon attention des mots… Je suppose qu'il s'agit de remerciements ou d'encouragements. Tu es si bon, Ikki, mais je ne t'entends plus. D'ailleurs, l'image de ton chaleureux visage devient flou. Mais comme je suis heureux de pouvoir te toucher, te sentir, avant de passer de vie à trépas… Comme je suis soulagé d'avoir pu, avant de mourir, me battre à tes cotés, dans la réalisation de cette mission que tu t'es fixé : le bonheur du monde.

Je ne vois plus, je n'entends plus. Je ressens encore les mains de cet homme merveilleux qui me soutiennent. Je ressens aussi cette cosmo-énergie bienveillante et divine, celle de la déesse Athéna, qui me remercie. Elle me permet de mourir en ayant lavé mes péchés et mes erreurs… Et je te vois, oh puissant Odin, le regard fier pour ce fils qui a donné sa vie pour réparer les erreurs de son peuple.

J'ai froid, mais qu'importe…

Je meurs en homme d'honneur. Je meurs pour Asgard, pour la Terre, pour Athéna.

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Cette fiction est copyright Fabien Chaffard.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.