Chapitre 9 : Le sourire de Narcisse ou le lien brisé d'une amitié


Aphrodite :

Narcisse me dévisageait en affichant ce doux sourire qui, je le savais bien, cachait une tout autre vérité.

Narcisse : On m'avait dit que tu étais mort !
Aphrodite : Comme tu peux le constater, je fais toujours parti du Monde des Vivants. Athéna m'a offert une seconde chance, elle te l'aurait offerte aussi ! Si seulement tu avais continué à combattre dans ses rangs...
Narcisse : Ce n'est plus le cas. Tu sembles oublier ce qu'il s'est passé il y a treize ans !
Aphrodite : Non, je n'ai pas oublié et je n'oublierai jamais. Tu étais mon meilleur ami et tu l'es toujours.
Narcisse : Ça suffit !

Il venait de m'interrompre brusquement envahit par la colère. Je l'avais rarement vu dans cet état.

Narcisse : Ce lien qui nous unissait n'existe plus à présent ! Et tu sais sans doute ce que j'ai l'intention de faire ?

Il voulait combattre !

Aphrodite : Kanon !
Kanon : Je te le laisse.
Fairlight : Non attendez ! Vous ne pouvez pas combattre. Vous êtes amis.
Aphrodite : Fairlight, j'aurais souhaitez que Narcisse pense la même chose que vous. Mais moi aussi j'ai fais mon choix. Narcisse est aujourd'hui un Berserk et comme il l'a dit, les liens qui nous unissaient ne comptent plus.

J'avais insisté sur ces dernières paroles afin de lui montrer, et sans doute me convaincre, que je ne lui ferais pas de cadeaux.

Aphrodite : Kanon, poursuivez votre chemin car je me charge de lui. Fairlight, j'ai été heureux d'avoir fait votre connaissance.
Fairlight : Aphrodite, ne parlez pas comme si c'était la dernière fois que nous nous voyons. Je suis sûre que nous nous reverrons.

La jeune fille me lança un dernier regard avant de se diriger vers la sortie, Kanon était juste derrière elle. J'aurais aimer croire ce qu'elle avait dit mais les gens changent et les choses n'évoluent pas toujours telles que nous le souhaiterions.

Narcisse : Tu es décidé à mourir Aphrodite ?
Aphrodite : Oh que non ! Je suis décidé à combattre !
Narcisse : Tu n'as aucune chance !
Aphrodite : J'en doute ! Il me semblait pourtant que tu savais qu'on ne doit pas sous-estimer son adversaire. Et puis, j'ai déjà fais un tour dans le Monde des Morts et franchement y faire un autre voyage ne me dit vraiment rien du tout. Le décor là-bas est bien trop maussade.
Narcisse : Hum, je vois qu'avec les années tu n'as rien perdu de ton sens de l'humour. Mais comme tu l'as si bien dit, nous ne sommes pas ici pour nous faire des confidences.

Je saisis alors une rose rouge qui était soigneusement cachée sous mon Armure.



Arès :

J'observais de loin les différents combats et je ne pouvais sourire devant une telle situation. Il semblait que les Chevaliers d'Athéna prenaient un léger avantage comme à chaque Guerre Sainte. Je me souvins des dernières paroles qu'elle m'avait dit lors de notre précédent affrontement. Alors que tout semblait perdu pour elle, que mes Berserks avaient éliminés un bon nombres de ses Chevaliers appartenant au rang le plus élevés, elle avait réussi à me vaincre entourée d'une poignée de Chevaliers brandissant les Armes de la Balance. Une étrange lueur brillaient dans leur yeux. "C'est leur foi en l'Humanité" m'avait-elle dit. La foi en l' Humanité... Athéna semblait y croire depuis toujours. Elle combattait pour eux dans l'ombre sans aucun remerciement, c'est à peine si les hommes se souvenaient qu'autrefois la déesse Athéna régnait sur Terre. Elle semblait ne pas voir que depuis longtemps les hommes s'étaient détournés du droit chemin, ils s'étaient détournés des dieux en se plongeant dans la violence et la haine. Je ne faisais que leur offrir le monde dont ils rêvent : une Utopia fait de guerre, de sang et de haine. C'est ce qu'Athéna m'avait toujours reproché. Mais elle oubliait aussi que grâce à l'ichor qui coule dans nos veines, nous les dieux sommes des êtres privilégiés. Mais elle n'était pas la seule, d'autres dieux pensait comme elle : Niké... En un battement de cil, mon esprit se trouva auprès d'elle. Elle courait sur le territoire de l'escadron des malheurs accompagnée du Chevalier d'Or de la Balance et du Chevalier de Bronze d'Andromède. J'observais son visage de plus près, toujours aussi gracieux bien qu'en cet instant il soit marqué par la fatigue et l'inquiétude. Elle avait dans les yeux comme une étincelle. Elle avait toujours refusé de rejoindre mes rangs, préférant Athéna. Tout ceci ne faisait qu'accroître l'attrait que j'avais depuis longtemps pour elle. Elle était si insaisissable. Je décidai de mettre mon plan à exécution.

Arès : Alectryon !

Lorsque je prononçai son nom, le jeune éphèbe apparut en exécutant une courbette.

Alectryon : Auriez-vous besoin de mes services votre Majesté ?

Mon regard devint plus dur comme à chaque fois qu'il se trouvait devant moi. A l'époque où je courtisais encore la belle Aphrodite, Alectryon était chargé de monter la garde pendant que nous profitions des plaisirs de la chair. Aphrodite craignait la réaction de son boîteux époux. Mais suite à une erreur d'Alectryon, nous fûmes découverts. A l'époque, j'avais châtié l'impudent comme il se fallait. Seulement il y a quelques années, lorsque je reconstituais mes troupes, je l'avais ramener à la vie. Il aurait pu m'être utile.

Arès : Alectryon, je veux que tu te charges de trois personnes. Les deux premières tu les mèneras ici, ce ne sera pas bien difficile car il te suffira d'user de tes tours de passe-passe. Quant à la troisième, je voudrais que tu la supprimes.
Alectryon : Bien votre majesté. Mais de qui s'agit-il ?
Arès : Eh bien, c'est simple !



Narcisse :

Narcisse : Une rose ? Voilà donc ton arme ! Oui, je me rappelle que tu as toujours beaucoup aimé cette fleur. Même avec une des plus belles choses de la nature tu fais une arme redoutable et après, c'est moi que l'on nomme "Berserk sanguinaire" !

Aphrodite m'observait silencieusement tandis que je ne pouvais m'empêcher de rire. Devant son mutisme, mon calme revint bien vite.

Narcisse : Je ne me souvenais pas que tu étais si sérieux.
Aphrodite : Pourquoi la situation te fait tant rire ? Je ne veux pas perdre mon temps ici. Si tu ne désire pas combattre alors cède moi le passage !

Il s'apprêtait à emprunter la sortie mais je lui barrai la route.

Aphrodite : Narcisse, comment peux-tu me retenir ici alors que tu sais que le temps presse et que je dois rejoindre mes compagnons pour venir en aide à Athéna ? Autrefois, tu étais toi aussi l'un de ses fervents défenseurs. Souviens-toi de tous les efforts que tu avais fourni afin d'obtenir l'Armure d'Or des Poissons. Il se figea soudainement et il comprit enfin ce qui était arrivé il y a quinze ans.

A l'époque, je n'étais qu'un jeune enfant prétendant à l'Armure d'Or des Poissons et vivant depuis toujours avec la certitude que mon destin était de servir Athéna. Mon maître, qui était aussi mon père adoptif, me préparait durement à cela. Lors d'un voyage qu'il avait effectué dans le but de se rendre en Grèce, il avait recueilli un jeune garçon originaire de Suède, un pays que l'on disait aussi froid et inhospitalier que le mien. Mon père savait que ce jeune garçon avait un fort potentiel et que lui aussi avait un brillant avenir. Mais pour moi, cela n'avait aucune importance. La chose qui me frappa le plus quand je le vis pour la première fois, c'était son visage. Aphrodite était comme moi : il avait des traits fins, une voix suave et envoûtante, une grâce que seules certaines femmes possèdent. Aphrodite était tout simplement beau. Mon physique avait longtemps été un lourd fardeau à porter. Les quelques enfants du voisinage en faisaient un sujet de plaisanterie, me traitant bien souvent de fille. Et ils n'étaient pas les seuls. Fréquemment lorsque je me promenais dans les rues de notre petit village, les femmes mais également les hommes se tournaient sur mon passage en faisant des commentaires sur la délicatesse de ma peau, sur la finesse de mon visage. Intérieurement, je me promettais de devenir Chevalier, d'acquérir l'Armure d'Or des Poissons afin de leur montrer à tous de quoi j'étais capable et leur prouver que j'étais un homme. L'arrivée d'Aphrodite avait été une véritable délivrance pour le jeune enfant que j'étais jadis. Il était reposant après une dure journée de travail dans le froid du Groenland de pouvoir se confier à une personne qui a partagé les mêmes souffrances et les mêmes frustrations que vous. Et les évènements qui suivirent avait été dur à accepter. L'Armure d'Or des Poissons lui était destiné. "Je suis désolé mais c'est l'Armure qui choisit son porteur. C'est la volonté d'Athéna et tu ne peux rien y changer", voilà les paroles que mon maître avait prononcé sans même se rendre compte de la cruauté de ses dires, sans même se douter de ce que cela signifiait pour moi. Il me proposa de postuler pour une Armure d'Argent. Et quant à Aphrodite que je considérais comme mon meilleur ami, il s'était révélé être mon pire ennemi et Athéna, où était-elle cette déesse de bonté et d'amour qui venait de m'arracher le seul espoir auquel je m'étais toujours accroché ? A partir de ce jour, j'ai su que les principes que l'on m'avait enseignés : la loyauté, l'amour et la bonté n'étaient que des illusions. Et cette beauté qui était ma plus grande faiblesse devint mon principal atout. Aujourd'hui, je tenais ma vengeance à bout de bras. Aphrodite était là devant moi. J'allais pouvoir me débarrasser de lui et par la même occasion porter un coup fatal à Athéna.

Narcisse : Je convoitais l'Armure d'Or des poissons et tu me l'as volé. Il est temps pour moi de prendre ma revanche.

Une des mèches de cheveux me tomba sur le visage et je me mis alors en position de combat.



Fuega :

Je commençais sérieusement à ressentir la fatigue, mes membres s'engourdissaient et je me demandais comment je parvenais encore à me déplacer. Encore une fois, nous avions été séparés de l'un de nos compagnons : Aiolia. Il nous avait quitté tout en promettant de nous rejoindre plus tard. Était-ce le but d'Arès de nous séparer les uns des autre jusqu'à ce qu'on se retrouve seul face à notre ennemi ? C'était ma plus grande peur. Que ferais-je, moi, seule face à mon ennemi ? Je me demandais d'ailleurs comment je me trouvais ici, au coeur de cette bataille. Depuis le commencement, je ne cessais de me demander si je serais à la hauteur. Pour l'instant, j'essayais de puiser un peu de courage chez ceux qui étaient encore à mes côtés. Par moment, le jeune Shun me lançait un sourire que je m'efforçais de le lui rendre. Pourtant, nous étions tous les deux soucieux. Depuis un moment, j'avais l'impression que nous étions suivis. Nous cessâmes notre avance et ceci confirmait mes doutes.

Dohko : Nous sommes suivis depuis un moment !

A ce moment précis, les chaînes de l'Armure de Shun se mirent à bouger frénétiquement. Nous étions prêts à parer les coups d'un ennemi que nous ne voyions pas mais que pourtant nous savions présent. Nous restâmes ainsi pendant un long moment et la tension était insoutenable. C'est alors que les chaînes du Chevalier Andromède s'envolèrent, se déplaçant dans les airs à une vitesse hallucinante. Un Berserk apparut soudainement au dessus de nous, une jeune femme à l'Armure aussi affreuse que celles de ses compagnons que nous avions croisé précédemment. La chaîne alla s'enrouler autour de son poignet.

Shun : Il y en a un autre !
Fuega : Comment ?

A peine avais-je prononcé ces paroles qu'un autre Berserk apparut en face de moi. Je poussai un cri d'effroi. Il attrapa mon bras et je tentai de résister en vain mais il me tira violemment vers lui.



Shun :

Fuega venait subitement de disparaître dans un éclair, emportée par un Berserk. Sous le coup de la stupeur, je mis un moment avant de comprendre ce qui venait d'arriver au point que je faillis relâcher ma prise. Je jetai un regard d'inquiétude vers Dohko. Il avait froncé les sourcils.

Dohko : Ils se dirigent vers le château d'Arès. Je vais tenter de les suivre !

Je hochai la tête pour dire que j'avais bien compris.

Shun : Ne bouge pas !

Dohko me lança un dernier regard et partit à une vitesse fulgurante. Je me tournai alors vers mon adversaire. Tout à l'heure, je n'avais pas prêté assez attention à mon adversaire mais à présent, je vis qu'il s'agissait d'une jeune fille à peine plus âgée que moi.

Berserk : Qu'est-ce qui t'étonne ? Le fait que je sois une femme ? Et bien sache pour ta gouverne qu'il y en a d'autres dans les rangs de sa Majesté Arès. Pourtant, tu ne devrais pas être si surpris car j'ai appris qu'il existait aussi des femmes Chevaliers.
Shun : Bien sûr ! Mais ce n'est pas cela qui m'étonne, c'est plutôt le fait qu'une femme accepte de vivre dans un monde aussi archaïque que celui-ci. Nous autres au Sanctuaire avons certaines règles que vous Berserks ne possédez pas.
Berserk : Hum, des règles ? A quoi servent les règles quand personne ne les respectent ? La seule règle qui existe est la loi du plus fort mais toi, Chevalier d'Athéna, tu es bien trop borné pour le comprendre.



Aphrodite :

A cet instant précis où Narcisse se tenait devant moi, mes sentiments étaient mitigés. J'avais espéré ce moment si longtemps. Enfin ! J'allais pouvoir me racheter de mes lourdes fautes. Il est vrai qu'Athéna m'a accordé son pardon. Mais moi, me pardonnerai-je un jour ? Sans doute jamais ! J'avais réellement cru qu'avec Saga la paix reviendrait et que la justice ne pouvait s'imposer que par la force. Je m'étais fourvoyé et bien d'autres Chevaliers étaient dans mon cas : Masque de Mort, Shura... Tous tentaient de se racheter. Le destin se montrait si cruel. Pourquoi devais-je faire face à celui qui m'était si proche ? Ne pouvant détacher mes yeux de son Armure écarlate, j'esquissais une légère grimace.

Narcisse : Qu'as-tu donc ? Envierais-tu mon Armure ?

Je posai ma main sur mes lèvres, outré.

Aphrodite : Par Athéna, bien sûr que non ! Jamais je n'oserais porter une chose aussi horrible même en guise de pyjama. Non, je préfère mon Armure car elle est bien plus élégante !
Narcisse : Pff ! Je vois que tu es devenu narcissique, omnibulé par ta beauté et ton apparence.
Aphrodite : Et toi, tu es bien plus stupide qu'avant. Oui mon Armure est belle, belle parce que depuis la nuit des temps les jeunes gens qui la portent combattent pour des causes justes.
Narcisse : Des causes justes ? Tu es bien mal placé pour me donner des leçons.

J'eus à peine le temps de bloquer avec mes deux bras le coup que Narcisse m'avais porté que je compris alors que je m'engageais dans un long combat. Narcisse et moi étions de force quasiment égale. Je glissai sur une dizaine de mètres. Mais à peine ma course prenait-elle fin que déjà il fonçait vers moi à une vitesse égalant presque celle de la lumière. Je disparus dans un tourbillon de pétales de roses.



Alectryon :

Une fois de plus on me confiait les sales besognes. Je n'osais imaginé ce qu'il m'arrivait si jamais j'échouais. Je repensais à ce que m'avait dit Arès précédemment et je ne pouvais m'empêcher de frissonner.

Arès : Alectryon, je veux que tu te charges de trois personnes. Les deux premières tu les mèneras ici, ce ne sera pas bien difficile car il te suffira d'user de tes tours de passe-passe. Quant à la troisième, je voudrais que tu la supprimes.
Alectryon : Bien votre majesté. De qui s'agit-il ?
Arès : Je t'ordonne d'amener ici le Chevalier de Bronze Pégase, il se trouve actuellement dans le domaine de l'escadron du feu. Il combat Méduse du Gorgone. Son combat l'a affaibli. Amène le ici vivant ! Quant à la deuxième personne, il s'agit de la déesse Niké. J'en fais une affaire personnelle.
Alectryon : Comment ? Il serait pourtant plus simple de la laisser affronter l'un des Berserk !
Arès : Tais-toi ! Contente toi de faire ce que je te dis ! Quant à la troisième personne...

A cet instant, j'aurais aimé disparaître sous terre car j'avais rarement vu sa Majesté Arès dans une telle colère, une lueur effrayante brillait dans ses yeux.

Arès : La troisième personne ne semble ne pas se rendre compte ce que cela implique que de se dresser contre la volonté d'un dieu ! Je veux que tu le tues Alectryon. Cela ne sera pas bien difficile puisqu'il doit déjà faire face à deux Berserks. Je veux que tu le tues, je veux que tu mettes fin à la vie du Chevalier d'Or du Bélier.

Et voilà comment je me retrouvais à épier le Chevalier Pégase. Je ne savais pourquoi mais son visage m'était familier, comme si je l'avais rencontré dans une vie antérieure. Et cette force, comment un simple être humain pouvait-il avoir développé un Cosmos à ce point ? Il ne lui manquait que quelques années d'expériences et il serait , s'il ne l'est pas déjà, un combattant d'exception. Voilà sans doute pourquoi Arès s'intéressait tant à lui. Je devinais déjà ce qu'il comptait lui faire. Je ris intérieurement. La jeune femme dans mes bras remua mais elle ne reprendrait pas conscience avant quelques heures. Il n'avait pas été facile de la soumettre. Quand par surprise je l'avais attiré à moi afin de l'entraîner dans un autre domaine, elle s'était débattue comme un diable, ma joue douloureuse portait sans doute la marque de la gifle qu'elle m'avait administré. Si sa Majesté Arès n'était pas intervenue, je l'aurais sans doute payé cher. Et je n'étais pas tiré d'affaire. Depuis que j'assistais au combat qui l'opposait à Méduse de l'Etoile Salien du Gorgone, le Chevalier Pégase faisait preuve d'un courage que je convoitais. Il se relevait à chacune des attaques de la Gorgone. Méduse ne tarderait pas à perdre l'avantage. J'agirai à ce moment précis.



Narcisse :

Il y avait à peine une seconde, Aphrodite se trouvait juste là sous mes yeux. Et maintenant, je tournais sur moi-même tentant de distinguer sa silhouette dans cette pluie de pétales de Rose. Je sentis soudainement sa présence, il était là je le savais.

Narcisse : Cesse de te réfugier derrière ce nuage de rose et viens m'affronter.
Aphrodite : Je ne me cache pas, je voudrais seulement comprendre comment tu en es arrivé là.
Narcisse : C'est vrai que pour toi à qui la chance a souri, il est difficile de comprendre la peine et l'amertume qui me rongeaient le coeur quand j'eus quitté le Groenland. J'ai erré durant de longues années en cherchant un nouveau sens à ma vie. Puis je l'ai entendu, l'appel ou plus précisément la voix d'Arès qui me proposait de me joindre à ses troupes et d'obtenir ce que j'ai toujours convoité.

Aussi vivement que soudainement, je fendais l'air de mon poing. J'avais enfin réussi à le localiser. Surpris, il ne put éviter mon coup et je le frappai en plein visage. Son casque vola.

Narcisse : J'ai réussi à toucher ton joli petit minois.

Il essuya avec sa main le sang qui coulait de sa bouche. Il leva vers moi un visage rempli de colère. Pourquoi une telle expression ? Ce n'était pas moi qui était en faute ! Je tendis ma main droite devant moi, je voulais l'effacer à tout jamais.

Narcisse : Shadows' Reflexion !

Je lui lançai mon attaque. Cette attaque que j'avais élaboré pendant des années, puisant dans ma rage et ma soif de vengeance la puissance qu'elle nécessitait.



Aphrodite :

Tout s'était mis à tourner autour de moi sans que je ne puisse plus rien contrôler. Mes membres me paraissaient soudainement si las. J'étais sur le point de me laisser aller à cette douce sensation de bien-être qui gagnait tout mon corps. Mais bien vite, je revins à la réalité lorsque je vis le visage de Narcisse apparaître devant moi. Non, il était partout ! Devant, derrière et au-dessus ! Partout ! J'avais l'impression de me trouver dans une galerie de glaces qui me renvoyaient toutes ses images. Je le vis de nouveau tendre la main, un point lumineux en son centre. Son rire cristallin retentit.

Narcisse : Allons Aphrodite, crois-tu que j'allais te laisser ainsi paisiblement sombrer dans la mort ?

Je poussai un hurlement, j'avais l'impression que des lames invisibles me déchiquetaient la peau y laissant des plaies béantes. Je tombai lourdement au sol. Lentement, je levais la main. Je voulais détruire cette galerie de glace.

Narcisse : Hum, une rose noire ? Que compte-tu donc faire avec cela Aphrodite ?
Aphrodite : Tu ne devrais pas rire autant, ça en devient agaçant.

En vérité, il me cassait les oreilles car cela m'empêchait de me concentrer et de le localiser.

Aphrodite : Cette rose que tu vois est une rose piranha, ses épines déchirent tout. Elle te détruiront toi et tes miroirs maléfiques. Par les roses piranha !

Je déchaînai de nouveau ma tempête de pétales de roses.

Narcisse : Ah !

J'avais réussi ! Je l'avais atteint ! Je lui avait rendu la pareille ! Ses miroirs étaient détruits et il se trouvait maintenant dans le même état que moi. Je me relevai péniblement mais je me réjouissais un peu trop vite car je devais trouver un moyen de parer sa prochaine attaque.



Narcisse :

Il était parvenu à me blesser mais le combat n'était pas achevé pour autant.

Narcisse : Ha ! ha ! ha ! Ton courage force le respect. Tu es parvenu à te relever malgré les blessures que je t'ai infligé. Mais je te plains car tu aurais mieux fait d'abandonner. A présent, tu vas subir mille souffrances. Je vais me débarrasser de toi et prouver que tu ne mérites pas l'Armure que tu portes en ce moment. Shadows' Reflexion !

Une fois de plus je tendais la main en avant, y concentrant mon Cosmos. Je l'entendis crier. Je le regardais gémissant à mes pieds. Bientôt son Cosmos s'éteindrait et il finirait par mourir. Pourtant je n'éprouvais aucune satisfaction. Je me rendais compte que ces Chevaliers que j'enviais tant n'avait rien d'exceptionnel et Aphrodite encore plus. Il m'avait trahi, il avait trahi celle qu'il servait et à présent prétendait se racheter par sa conduite. Je tournai les talons, il ne méritait plus que je lui accorde mon attention. Quand la bataille sera terminée, je demanderai à un Berserk de l'enterrer dignement.

Aphrodite : Où... Où vas-tu Narcisse ? je n'en ai pas fini avec toi !
Narcisse : Tu ferais mieux d'attendre la mort bien sagement.
Aphrodite : Tu sais, il y a peu de temps je me suis retrouvé dans une situation semblable sauf que les rôles étaient inversés. A ma place se trouvait un jeune Chevalier de Bronze au coeur pur. Je lui ai dit quasiment les mots que tu viens de m'adresser. Et pourtant, il m'a vaincu. J'ai fais une promesse Narcisse : à la fin de cette bataille, je repartirai au Sanctuaire avec mes compagnons. Et ce même si tu me réduis en lambeau.



Aphrodite :

Malgré la douleur qui me terrassait je me relevais peu à peu. J'avais l'impression qu'elle me soutenait, c'était Athéna. Elle me prêtait sa force, je sentais que son Cosmos si puissant et rempli de douceur m'entourait. Cette sensation était enivrante. Je crois bien que pour la première fois je me sentais un Chevalier d'Athéna. Je sortis ma dernière arme : une rose blanche.

Narcisse : N'espère pas Aphrodite, ce n'est pas avec cette fragile fleur que tu m'achèveras !
Aphrodite : Détrompe toi ! Si la rose rouge démoniaque donne la mort à petit feu, si les roses piranhas donnent la mort instantanément, cette rose blanche boira ton sang, et quand elle sera teinté de rouge, tu ne seras plus de ce monde.
Narcisse : Essaie toujours et nous verrons bien qui de nous deux mourra le premier !

Il tendit de nouveau la main. Je fermai les yeux en me concentrant. Je devais le trouver, toute mes facultés devait se tourner vers cet unique but, le trouver. Oui ! Il était là juste devant moi ! Comment avais-je fais pour ne pas m'en rendre compte ? Et cette attaque, comment ne m'en étais-je pas rendu compte plus tôt ? Il se servait de cette attaque pour retourner mon Cosmos contre moi. Elle portait bien son nom : Shadows' Reflexion. Maintenant que je l'avais localisé, il me serait simple de le vaincre. Je chargeai ma rose blanche de mon Cosmos, il serait impossible pour lui de l'éviter. J'hésitai un instant en repensant à ce que cela impliquait. Autrefois, ce geste ne signifiait rien pour moi si ce n'est que je démontrais à mon adversaire l'étendu de ma puissance. Cet acte, je l'accomplissais avec une certaine indifférence. Mais aujourd'hui, je me rendais compte que combattre pour la justice exige bien des sacrifices.

Narcisse : Shadows' Reflextion !

Je ne dis rien, je me contentai simplement de lancer ma rose en fermant les yeux à l'instant où elle atteignait son coeur. Je m'écroulai de nouveau frappé par son attaque. Lui se tenait encore fièrement debout, la main tendue. Mais je savais que ce ne serait plus le cas dans peu de temps. La rose commençait à se tacher du rouge de son sang. La pureté de son blanc souillé par le rouge de son sang. Mais le prix à payer est la mort de celui qui a causé cela. Quand enfin je le vis tomber au sol avec cette grâce que même dans la mort il ne quittait pas, je me dirigeai vers lui. Il respirait encore faiblement.

Aphrodite : Narcisse...
Narcisse : Tu m'as vaincu Aphrodite mais ce n'est pas pour autant que je vais me repentir... Et je ne veux pas que tu me regardes dans cet état, je ne veux pas de ta pitié. J'aurais ma vengeance car je le sais : Arès... Arès vaincra...

Ce furent les dernières paroles qu'il prononça avant que ses yeux ne se figent. Je passai ma main sur son visage fermant ainsi ses yeux à tout jamais. Je l'avais vaincu. Mais pour moi, la victoire avait un goût amer. Pour la première fois depuis mon retour sur Terre, je versais des larmes.



Fuega :

Je secouai la tête afin de remettre mes idées en place. Je regardais tout autour de moi, ne comprenant pas ce qui venait de se passer. Il y a quelques instants à peine, j'étais encore aux côtés de Dohko en courant afin d'atteindre le château d'Arès. Et à présent, je me trouvais dans une chambre richement décorée de tentures et de statues de marbres aux quatre coins de la pièce. Des encensoirs d'argent posés non loin de là remplissaient la pièce d'une vapeur âcre et parfumée. Ce décor antique tranchait avec celui qu'il nous avait été donné de voir sur l'île. Pendant un long moment je détaillais le décor. Quand mes yeux se posèrent sur mon Armures dont les différentes parties avaient été jetées sur le sol. Je sursautai, baissant enfin mes yeux sur les vêtements que je portais encore. On m'avais revêtu d'une tunique blanche sans manches, deux longues étoffes de soie accrochées dans le dos. Pas pratique pour combattre pensais-je. Je me levais et entreprenais de revêtir mon Armure quand les lourdes portes de bronze qui donnaient accès à la chambre s'ouvrirent avec fracas. Mon sang ne fit qu'un tour. Comment ne pas reconnaître cet homme aux traits durs. Ce visage pareil à celui d'une statue grec, ces cheveux et ces yeux d'un noir ébène. Sur son visage qui dans mes souvenirs restait impassible, sa bouche fine esquissait un sourire moqueur. Arès, le dieu de la guerre, se dressait face à moi.

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