Chapitre 5 : Peintre et CaprIcorne ! Les liens du sang


Vol de la drogue d'immortalité
Eternel regret de Chang E
Ciel d'azur, mer d'émeraude
Nuit après nuit, ce cœur qui me brûle
Li Shangyin

Seul au balcon d'un temple, un homme regardait le ciel. Une montagne s'élevait tout autour de lui et se confondait dans la nuée environnante. Le soleil se faisait peu présent malgré les chaleurs du mois d'août, comme s'il avait refusé de briller. L'homme portait un heaume et un masque lui recouvrant la totalité du visage. Une voix vint rompre sa solitude.

- Grand Pope…
Grand Pope : Oui, garde ?
Garde : Le chevalier à la rose souhaite vous voir…
Grand Pope : En fait, c'est moi qui lui ai demandé de monter. Tu peux disposer.

Congédiant le garde, le grand Pope Archinoald se retrouva face à un chevalier à l'armure singulière, toute rose vif et aux formes pointues.

Grand Pope : Nerval, chevalier de la Rose, c'est bien ça ?
Nerval (s'agenouille) : Oui, Grand Pope, tel est mon nom. C'est moi qu'Alrisha des Poissons a désigné pour protéger sa maison. Me ferez-vous l'honneur de m'expliquer la raison de cette entrevue, alors que la bataille fait rage depuis plusieurs heures déjà ?
Archinoald : Le temps est à l'urgence…les spectres progressent dans les Douze Maisons, et l'un d'eux a déjà pénétré dans le Temple du Cancer. Malgré la vaillance et le courage dont les gardiens des maisons font preuve en l'absence de leurs maîtres, ils n'en restent pas moins des chevaliers de bronze, parfois d'argent, mais de toute évidence d'un niveau qui permettra difficilement de venir à bout de tous les spectres présents au Sanctuaire…
Nerval : Que voulez-vous dire, Grand Pope ?
Archinoald : Il va falloir nous battre, Nerval, j'en ai peur…
Nerval : Même vous, Grand Pope ?
Archinoald : Les spectres présents ici, au Sanctuaire, sont venus dans l'intention de trouver Athéna derrière cette maison, pour la forcer à la suivre auprès d'Hadès. Personne ne sait, et ne doit savoir, qu'elle est en réalité déjà partie à sa rencontre…et ton rôle, comme les autres, si cela se produit, est de défendre la maison de ton maître coûte que coûte…avec un peu de chance, si nous faisons perdre suffisamment de temps aux spectres, les douze heures se seront écoulées avant qu'ils ne parviennent jusque dans le temple des Poissons. Et nous aurons alors remporté la première manche…
Nerval : Permettez-moi de vous demander, dans ce cas…quelle est pour nous l'utilité de cette bataille des Douze Maisons si Athéna n'y est plus, à part donner à notre ennemi l'illusion du contraire ?
Archinoald : Dans ce Sanctuaire se trouve le bien le plus précieux de la déesse depuis les temps mythologiques, c'est un bien d'une valeur inestimable, qui fait la force d'Athéna en temps de guerre…et c'est ce bien, précisément, que nous devons défendre coûte que coûte.
Nerval : Mais…mais quel est-il donc ?
Archinoald : Cela je ne peux te le dire…pour l'instant va, et retourne dans la maison des Poissons.
Nerval : Bien, Grand Pope.

Le chevalier de la Rose, surpris mais non satisfait des déclarations du Grand Pope, quitta la Chambre Sacrée et se remit en route vers la maison précédant cette dernière, tandis qu'au loin, sur l'Horloge Pyrique, la quatrième flamme achevait déjà de se consumer.

A des milliers de kilomètres de là, et ce il y avait déjà des années, un vieil homme mettait au lit deux jeunes adolescents dans une cabane en bois, perchée quelque part dans les montagnes du Jiangxi. Les deux garçons portaient les marques de durs travaux physiques, et même d'affrontements violents. La nuit de repos ne s'annonçait pas superflue.

Le premier garçon : Maître Anatol, je vous en prie, racontez-nous encore une histoire, ce soir ! Une légende de l'Empire du Milieu !
L'autre garçon : Pfff, il recommence avec ses histoires…tu n'en as jamais marre, Doko ? Il va falloir grandir un peu, tu vas avoir treize ans, il me semble !
Doko : Et alors, Yoko, moi je trouve toutes ces histoires passionnantes, et pleines d'enseignements pour notre avenir. Et maître Anatol les raconte très bien. Moi, quand je serai vieux, j'espère que j'aurai plein d'enfants autour de moi pour pouvoir en raconter aussi à mon tour !

Le vieil homme, dénommé Anatol, avait la garde des deux garçons et se plaisait à satisfaire les requêtes verbales de ses protégés.

Anatol : Très bien, alors ce soir je vais vous apprendre que, quelle que soit la force que l'on peut développer, il en est une que l'on ne peut jamais acquérir…
Yoko : Ah oui, et laquelle ?
Anatol : C'est à vous de le deviner !
Doko (après réflexion) : Je sais ! C'est l'invincibilité ou, pour employer le mot juste, l'immortalité !
Anatol : Absolument, Doko, tu as parfaitement compris. Et pourtant, il s'est trouvé, un jour, un homme pour tenter de braver cette imperfection. Il l'a appris à ses dépends… Cet homme portait le nom de Yi ; on l'appelait aussi le Divin Archer…

Puis, après avoir raconté la chute des neuf soleils :

Anatol : …Et cet homme fut louangé partout où il alla, on le vénéra comme un Dieu pour les exploits qu'il avait réalisés avec son seul arc.
Yoko (en a un peu marre) : Donc tout finit bien ! Allez, on peut se coucher !
Anatol : C'est justement à ce moment-là que l'histoire prend une autre tournure…
Doko : Ah oui ? et laquelle?
Anatol : Désormais familier des Dieux, Yi venait d'obtenir, suprême récompense, de la Reine Mère d'Occident, femme de l'Empereur Céleste, sous la forme d'un breuvage, un bien conférant l'immortalité à quiconque le boirait. Pour ne pas risquer de perdre un tel bien, il le cacha et le scella dans un coffret de jade…Puis il partit au loin, pour la saison de chasse du renard et du sanglier. …Lorsqu'il revint, un mois plus tard, sa maison était vide, et sa femme, du nom de Chang E, avait mystérieusement disparu. Les servantes, interrogées, ne surent quoi répondre. Il interrogea alors un sorcier qui, lisant dans une carapace de tortue noire, lui expliqua qu'il fallait qu'il observe le ciel tous les jours jusqu'au cinquième jour du cinquième mois, et qu'il retrouverait alors sa femme. C'est donc alors qu'il se mit à scruter le ciel avec patience, tous les soirs. Il scruta, scruta…Mais, au passage, il se souvint de la boite de jade qui contenait le breuvage. Il la chercha et la trouva vide, forcée par une main étrangère. Les serveuses, en pleurs, avouèrent tout. Leur maîtresse, qui regrettait l'insouciance de sa vie antérieure au ciel, avait bu le breuvage en espérant retrouver ce bonheur passé. Il se précipita alors dehors et regarda le ciel. Avec effroi, il vit sa femme dans les cieux, qui se changeait peu à peu en un horrible crapaud absorbé par la Lune, où elle disparut et ne revint jamais. Depuis ce jour, on put observer ce crapaud danser sur les reflets sombres de la Lune…Et, depuis ce jour, Yi pleura sa femme Chang E, et l'existence mortelle qui lui avait été accordée…La voleuse avait été punie pour l'éternité.
Doko (toujours aussi ébahi) : Tu as compris la morale, Yoko ?
Yoko : J'ai juste compris que j'ai sommeil et que je veux être en forme pour l'entraînement de demain !

Quelques années plus tard, un spectre incarnant le Divin Archer faisait face à un chevalier d'or, Zéthée du Sagittaire, malmené par une pluie de Flèches Ténébreuses que son adversaire s'apprêtait une nouvelle fois à lui envoyer.

Yi : Sagittaire, reçois à nouveau les Neuf Flèches des Ténèbres !
Zéthée : Cette fois, ce ne sera pas aussi facile pour toi !

Zéthée prit alors le temps qu'il fallut pour analyser l'attaque du spectre du Divin Archer pour y chercher la faille.

Zéthée : Ca y est ! J'ai trouvé !

Se déplaçant à la vitesse de la lumière, il esquiva facilement toutes les flèches, qui vinrent toutes se planter en des endroits divers, comme chez un joueur maladroit au tir à l'arc.

Yi : Tu as évité mes neuf flèches, sans exception, alors que, tout à l'heure, l'une d'entre elles t'avait privé d'un bras ! Comment as-tu réalisé cet exploit ?
Zéthée : Apprend qu'une même attaque ne marche pas deux fois contre un chevalier d'Athéna ! Et toi qui prétend te déplacer aussi vite que moi, tu peux constater que je suis plus rapide que tes flèches !

Zéthée tenta même d'intimider son adversaire en décrochant l'une des flèches fichées dans un arbre, et en la brisant en deux sous ses yeux.

Yi : Et tu crois que tu m'impressionnes ?
Zéthée : Peu m'importe, maintenant que je connais toute ton histoire, je sais comment te vaincre !
Yi : Toute mon histoire ? Mais…que… ?
Zéthée : Tu ne m'as pas tout raconté à ton sujet, tout à l'heure…tu m'avais caché la partie la moins glorieuse de ton destin !
Yi : De quoi parles-tu ?

Zéthée montra alors du doigt quelque chose dans le ciel. Yi frissonna et comprit qu'il désignait la lune, plus que jamais rousse cette nuit.

Yi : Et maintenant que tu sais je ne sais quoi, que comptes-tu faire ?
Zéthée : Je crois avoir la réponse à cette question ! Que brûle tout mon cosmos !!

Zéthée se concentra et fit brûler son cosmos d'une intensité jusqu'à laquelle il ne l'avait encore jamais poussée. Des gerbes d'étincelle apparaissaient autour du chevalier du Sagittaire, dessinant sa constellation et irradiant toute la montagne environnante. De très loin, on pouvait voir le déploiement de cette puissance prodigieuse.

Sion (montre du doigt) : Regardez, cette lumière intense, là-bas !
Samson (près de lui) : Qu'est-ce que ça peut être ?
Siddartha (ému) : Zéthée…

La lumière se répandait de plus en plus, gagnant du terrain sur l'obscurité de la nuit et englobant celle-ci jusqu'à donner l'impression du jour. Bientôt, on put croire qu'on était réellement au milieu de la journée, et non au début de la nuit. La lune, pourtant rousse à l'origine, semblait avoir peu à peu changé de teinte jusqu'à se fondre dans le simulacre de jour.

Zéthée : A nouveau, tu vas goûter à ma Flèche d'Or…Mais, cette fois, tu ne l'encaisseras pas aussi facilement ! Brûle, flèche du Sagittaire, et atteint ton ennemi !

Mais, à la grande surprise de Yi qui s'attendait à voir la flèche s'abattre sur lui, Zéthée banda son arc vers le ciel et visa la lune elle-même. En poussant un petit cri dû à sa grande concentration de force, il lâcha la flèche qui fonça dans le ciel, telle une étoile filante. Rien ne semblait pouvoir l'arrêter. Elle disparut dans un dernier sursaut de lumière.

Yi : Eh bien ?! C'est tout ! Qu'est-ce qui t'a pris ? C'est moi ton ennemi, il me semble !
Zéthée : Oui, mais, indirectement, mon ennemi est là-haut, dans le ciel ! J'ai fini par le comprendre !
Yi : Comment ?? Explique-toi !
Zéthée : Je sais ce qui est arrivé à ton épouse, Divin Archer…et je sais aussi que, en ce monde, toute chose a son contraire ! Ta force surhumaine a diminué le jour où Chang E t'a quitté malgré elle pour d'autres cieux. Et, depuis ce jour, la lune te rend vulnérable !
Yi : Je ne sais où tu es allé chercher tout ça, mais tu vas constater que tu te trompes !
Zéthée : Ah oui ?
Yi : Et d'ailleurs, ta stupide flèche s'est perdue dans les cieux ! Avec quoi vas-tu m'attaquer, maintenant ?

Mais, tandis qu'il prononça ces paroles, il fut attiré par une lueur intense qui provenait de la lune et qui gagnait de l'ampleur.

Yi (effrayé cette fois) : Non ! Non, c'est impossible !

La Lune changea de couleur et devint orangée…comme si elle s'était changée en soleil, en quelques instants ! Yi n'en croyait cette fois pas les yeux.

Yi : Comment ? Quel est ce prodige ?
Zéthée : Mon armure d'or emmagasine directement l'énergie du soleil, elle y puise toute sa force ; par conséquent, ma flèche d'or peut recréer cette énergie solaire à petite échelle où bon lui semble. Jusque sur l'astre de la nuit ! Et, à présent, tu va goûter…

La flèche revint brusquement du ciel et vint choir, comme par enchantement, dans la main du chevalier d'or.

Zéthée : à ma flèche d'or !

Il lança la flèche, tandis que la lune brillait d'un éclat de feu inouï. Yi se positionna pour l'arrêter mais il ne put rien faire. Ses forces le quittaient d'un coup. La flèche transperça son surplis, se ficha en lui, et il tomba à terre.

Dans la Maison du Cancer

Caïn : Par les Lames de la Toile Céleste !

Le chevalier d'argent du Peintre était l'adversaire de Bert du Cyclope, et lui avait lancé sa technique de combat. Un tourbillon de lumière apparut dans les airs et se dressa en colonne devant le spectre, se dirigeant peu à peu vers lui. Mais cette émanation ne semblait pas le menacer, et lui donnait plutôt une impression de quiétude.

Bert : Qu'est-ce que c'est que ça ? C'est ridicule ! Un vulgaire coup de vent ne peut balayer un Cyclope !

Le tourbillon atteint Bert, lui caressant presque le visage, et s'évanouit aussitôt.

Bert : J'ai l'impression que ta technique n'est pas très au point ! Je ne vois pas à quoi cela rime !
Caïn : Regarde ton armure, spectre d'Hadès, et tu comprendras…

Bert regarda son surplis. Quelle ne fut pas sa surprise d'y découvrir un trou béant dans l'une de ses épaules, découvrant sa peau ! Un bleu y apparut et fit un peu grimacer le spectre, mais sans plus.

Bert : Eh bien bravo ! Tu as réussi à abîmer mon surplis, chose remarquable pour un chevalier de ton rang ! Mais, visiblement, si c'est tout ce que tu as à me proposer, tu ferais mieux de…oh !

En regardant mieux le chevalier du Peintre, Bert vit un rayon de lumière y briller sur le plastron. Lorsque le rayon s'évanouit, l'armure de Caïn comptait de nouvelles gravures.

Bert : Qu'est-ce que c'est que ça ??
Caïn : Je vais peu à peu te déposséder de ton armure, et de tes forces par la même occasion… et en faire une œuvre d'art !!
Bert : Qu'est-ce que tu racontes ! Tu veux dire que ces décorations sur ton armure…sont les traces des combats que tu as menés dans le passé ??
Caïn : Absolument, tu as bien compris ! Et ton surplis est le prochain ornement sur ma liste !
Bert : Balivernes ! J'ai déjà assez perdu de temps avec un artiste pseudo-chevalier ! Par le Coup de Poing Géant !

D'un geste, poing droit avancé devant lui, Bert lança sa formidable rafale de force brute en direction de Caïn, en espérant n'en faire qu'une bouchée. Mais le chevalier du Peintre, à sa grande surprise, détacha une partie du bras gauche de son armure…et lui envoya comme projectile ! La protection possédait une lame acérée, elle aussi ornée de gravures diverses, et elle bloqua le Coup de Poing Géant. Les deux attaques s'annulèrent.

Bert : Impressionnant, tu m'as bien eu ! Mais, maintenant que tu m'as montré ce tour, tu ne m'auras pas deux fois de suite !

Et Bert s'avança en direction de l'entrée du temple où se trouvait toujours Caïn, en lui montrant qu'il envisageait de forcer le passage de sa présence..

Caïn : N'avance pas ! Recule !
Bert : Et pourquoi cela ?
Caïn : Il n'est pas question d'abîmer, ni même d'égratigner la moindre colonne de ce temple ! Battons-nous à l'extérieur !
Bert : Je vois, Monsieur est sensible à l'esthétique dorique des lieux…Voyons ce que tu diras si je n'obéis pas !

Et, d'un coup de poing, Bert lança une rafale d'énergie qui entama l'un des piliers de l'entrée du temple, défigurant quelque peu celle-ci.

Caïn : Grrr…espèce d'impie, de mécréant ! C'est bien ce que je pensais ! Non seulement tu dessers le mal, mais en plus tu es dépourvu de toute estime pour les œuvres humaines !
Bert : Arrête ton discours larmoyant, et cette fois laisse-moi passer ! Par la Charge du Cyclope !

Caïn fut emporté par l'attaque et alla s'écraser dans la brèche que Bert venait de creuser juste auparavant.

Le mont Kunlun

Abel du Capricorne se trouvait avec Janus des Gémeaux. Les deux chevaliers d'or cherchaient depuis un moment un moyen d'accéder au monde d'Hadès, dont celui-ci avait scellé l'entrée, mais où ?

Abel : Pff, toujours rien, à part toutes ces vieilles pierres…Athéna a t-elle raison ? Y a t-il une entrée quelque part ?
Janus : Voyons, Abel, ne mets pas en cause les paroles de notre déesse ! Et dépêchons-nous plutôt d'inspecter ces lieux !
Abel : J'espère que les autres ont eu plus de chance que nous…tu as vu ce changement de couleur de la lune ?
Janus : Oui, nul doute qu'il s'agit de l'œuvre du chevalier du Sagittaire. Lui seul, au Sanctuaire, est capable d'accomplir un tel prodige. Pourvu que le combat se termine bientôt…je n'aime pas quand cela dure, de cette manière. Ce n'est jamais bon signe.
Abel : Allons, aie confiance en lui, comme nous avons eu confiance en toi lors de ton retour parmi nous.
Janus : Soit…
Abel (un éclair lui traverse l'esprit) : Mmm…

Le chevalier du Cancer, qui inspectait les environs non loin de là, croisa à nouveau les deux autres chevaliers d'or.

Ménélas : Tiens, vous revoilà…qu'y a t-il, Abel, tu m'as l'air bien songeur ?
Abel : Ménélas, dis-moi, qui as-tu choisi parmi tes disciples pour protéger ta maison en ton absence ? Le chevalier du Cocher ?
Ménélas : Non, il a été pris pour une autre mission…cela m'étonne que tu ne saches pas qui garde ma maison ; tu devrais pourtant penser tout de suite à lui !
Abel : Ne me dis pas que tu as…
Ménélas : Qui d'autre pourrait mieux remplir cette tâche…que ton frère, le chevalier du Peintre ?
Abel : Mais ce n'est qu'un incapable ! Il ne réussira jamais à bloquer le moindre spectre !
Janus : Que te prend-il, Abel ? Tu as de curieuses manières de parler de lui !
Abel : Cet imbécile a toujours été la honte de notre famille…en tout cas, il me fait honte, à moi…Laissez-moi un instant, je vais fouiller cette prairie tout seul, là-bas…

Les chevaliers des Gémeaux et du Cancer regardèrent leur congénère s'éloigner, perdu dans ses pensées.

Janus : De sa famille, a t-il dit ?
Ménélas : Oui, je crois savoir que, contrairement à nous, les chevaliers du Capricorne et du Peintre ne sont pas orphelins…du moins, ils ne l'étaient pas lorsqu'ils sont devenus chevaliers…ils font tous les deux partie d'une puissante famille noble de Athènes. Et il y a toujours eu une sorte de rivalité entre eux…
Janus : Mais pourquoi ?
Ménélas : Caïn n'a jamais supporté de ne pouvoir devenir chevalier d'or…c'est un chevalier très puissant pour un chevalier d'argent, mais il a jalousé son frère depuis qu'il l'a vu revêtir son armure d'or…depuis ce jour, Abel nourrit lui aussi un ressentiment envers son frère, trouvant qu'il fait honte, comme il le dit, à leur famille…
Janus : C'est une réaction bien puérile pour un chevalier de ce ra…oh ! Regarde !

Une lumière éblouit le ciel et y dessina l'image d'un dragon. Elle était sans équivoque.

Ménélas : Oui, c'est le signal ! Doko et Athéna ont trouvé quelque chose ! Vite, il n'y a pas de temps à perdre, rejoignons-les !

Beaucoup plus bas dans la montagne

Yi se releva avec difficulté, son surplis brisé par endroits et un filet de sang s'écoulant de la commissure de ses lèvres.

Yi : Incroyable…je n'en reviens pas…tu as vraiment réussi à me frapper…ai-je manqué de vigilance ?
Zéthée : Tu n'as manqué que de force, spectre d'Hadès…la lune brûle de la flèche d'or dont je l'ai frappée…et te prive d'une partie de tes forces !
Yi : Je ne te crois pas ! Par les Neufs Flèches des Ténèbres !!

Mais l'attaque de Yi fut nettement moins puissante que tout à l'heure, malgré toute la volonté qu'il avait déployée, si bien que Zéthée put l'esquiver facilement. Il dut se rendre à l'évidence, le chevalier du Sagittaire devait avoir raison.

Yi : Mais cela ne te permettra pas de me vaincre malgré tout…
Zéthée : Ah oui ?

Yi se concentra et jeta son arc et ses flèches à terre.

Zéthée : Que fais-tu ?
Yi : Puisque mes flèches ne me donnent plus la force nécessaire pour t'affronter, je vais utiliser le reste de mon pouvoir…élixir sacré ! Viens à moi !

Zéthée se demanda ce que lui réservait encore son adversaire. Il vit bientôt la forme d'une fiole se dessiner au-dessus de lui et comprit avec effroi.

Zéthée : Mais…c'est l'élixir l'immortalité !! Celui dont parle la légende !! C'est impossible !!
Yi : Tu vas connaître le mort, chevalier ! Tu es le premier et le dernier adversaire contre qui j'utilise cet ultime pouvoir !
Zéthée : Comment ça, le dernier ?? Et puis d'abord, que vas-tu faire avec cette fiole ? Il est impossible d'acquérir l'immortalité pour un chevalier ! Même toi, spectre d'Hadès, ne peux y prétendre !
Yi : Tu as raison, aucun humain sur cette terre, même le plus puissant chevalier, ne peut acquérir l'immortalité…mais cet élixir contient le moyen de te vaincre !

Et, avec toute l'énergie dont il était encore capable, Yi joignit les mains et les brandit en direction de Zéthée.

Zéthée : Le chevalier du Verseau lance son attaque de la même manière…mais alors, il va… !
Yi : Par les Foudres de l'Elixir Divin !!

Une explosion retentit dans la montagne. Un liquide verdâtre sembla jaillir des mains de Yi et frappa Zéthée de plein fouet, le projetant à plusieurs mètres en arrière. Il fut assommé et perdit un instant connaissance, blessé au visage.

Yi : Meurs !!
Zéthée : Arrrrrrgggghhh !!

Beaucoup plus haut :

Tous les chevaliers d'or et Adam accoururent auprès d'Athéna et de Doko.

Siddartha : Doko !! Athéna !! Vous avez trouvé une entrée ??
Athéna : Oui et non…nous voici devant la clé de l'énigme, reste maintenant à la résoudre…
Gassama : Comment ??

Tous les chevaliers contemplèrent ce qu'ils avaient sous leurs yeux. En plein milieu d'un faux plat montant, une immense crevasse descendait à pic en s'enfonçant dans les abîmes. Le trou était si profond qu'il se perdait dans les ténèbres et qu'on n'en voyait pas le fond.

Iolaos : Quelle immense crevasse ! On dirait un trou sans fond !! Mais qu'est-ce donc, Athéna ??
Alrisha : Est-ce que ce serait… ??
Athéna : Oui, vous l'avez compris, il ne fait aucun doute que ce trou, ou plutôt ce tunnel, est la porte directe de l'autre monde, celui d'Hadès…
Abel : Alors, si nous y plongeons, nous arriverons directement devant lui !!
Adam : Sion, Il n'y a pas de temps à perdre ! Allons-y !
Gassama : Oui !!

Les chevaliers se préparaient déjà à effectuer le grand saut, mais…

Athéna : Attendez !! Ne faites pas ça !!
Samsom : Pourquoi, divine Athéna ?
Athéna : Si vous sautez dans ce tunnel, vous n'avez aucune chance d'en réchapper…vous y laisserez la vie à coup sûr !!
Iolaos : Comment ??
Athéna : Seuls Hadès et ses spectres peuvent communiquer entre les deux mondes sans difficulté…il leur a laissé ce pouvoir, que vous ne possédez pas…
Ménélas : Mais vous… ?
Athéna : Oui, je peux m'y rendre personnellement, contrairement à vous…mais je n'ai pas l'intention d'y aller seule, votre présence m'est nécessaire. Et ce n'est pas encore le moment…(regardant le ciel noir, et les constellations des chevaliers restés au Sanctuaire) Il faut d'abord attendre que les douze heures soient écoulées…
Sion : Mais, Athéna, si nous plongeons, nous ne pourrons certes plus revenir…mais , même morts, nous pourrons affronter Hadès dans son monde !
Athéna : Non, chevalier, et sur ce point vous vous trompez. S'il est vrai qu'en plongeant on atteint le monde des Ténèbres, on perd alors la vie, et non seulement on ne peut revenir, mais en plus on doit obéir aux lois d'Hadès et l'on perd sa liberté d'agir. Pour affronter Hadès, il faut bien aller dans ce monde…mais en restant en vie !!
Gassama : Mais alors, nous ne pouvons rien faire !!
Iolaos : Si vous le pouvez, Athéna…quel est donc ce pouvoir que vous possédez, contrairement à nous ?
Siddartha : Je crois connaître la réponse…il existe une force, qui est la source de la vie, enfouie en l'homme, et qui surpasse le septième sens que nous connaissons…
Sion : Autrement dit, c'est un huitième sens !
Siddartha : Oui, en quelque sorte…le Bouddha nous l'a enseigné sous le nom de…arayashiki !!

Tous les chevaliers et Athéna écoutèrent attentivement les paroles du chevalier de la Vierge.

Athéna : Mais cette force est si difficile à maîtriser…ce serait un risque à prendre, seule une partie d'entre vous pourrait l'atteindre…non que je n'ai pas confiance en vous, chevaliers, mais que nous ne pouvons nous permettre de laisser des vies inutilement…de plus, comme je vous l'ai dit, il nous faut encore attendre…
Hippolyte : Il doit pourtant bien exister un autre moyen de forcer ce passage !! Si les spectres le peuvent, c'est qu'ils doivent disposer d'un pouvoir spécial…tous ne maîtrisent tout de même pas ce satané huitième sens !
Athéna : Oui, mais je l'ignore…je ne sais comment faire…

Soudain, Doko eut comme une vision en scrutant les environs.

Doko : Oh !
Sion : Qu'y a t-il, Doko ?
Doko : Je vois quelque chose briller là-bas !! Près du tunnel !!
Gassama : Qu'est-ce que ça peut être ?

Tous s'approchèrent de ce qui brillait dans le noir et ils parvinrent devant un grand rocher au bord du gouffre vertigineux. Des inscriptions y étaient gravées. Cinq cercles contenant des idéogrammes entouraient un sixième cercle au milieu d'eux.

Janus : C'est écrit en chinois…est-ce que tu comprends, Doko ?
Doko (lit) : Taishan…shuei…feng…oh!! Mais voilà!!

Aux autres:

Doko : Voici le moyen d'ouvrir la porte du monde des Ténèbres, et de le rendre accessible!! Je vais vous expliquer…

Dans la maison du Cancer

Le chevalier du Peintre se releva difficilement, secoué par l'attaque du spectre du Cyclope, qui prenait déjà la route de la sortie.

Caïn : Pas…pas si vite !! Je suis encore là !

Et Caïn lui lança à nouveau la lame acérée contenue dans le bras droit de son armure.

Bert (interrompu) : Tu n'es pas encore mort ??
Caïn (lui barre le chemin) : Non, et tu n'iras pas plus loin ! En garde !
Bert : Tu es coriace, mais tu vas avoir très mal si tu continues à te battre contre moi !
Caïn : Nous verrons bien ! Par les Lames de la Toile Céleste !!
Bert : Par le Coup de Poing Géant !!

Les deux attaques s'entrechoquèrent mais celle de Caïn eut un léger avantage, au grand étonnement du spectre. Une nouvelle lueur jaillit et il se retrouva avec un trou béant dans sa jambière gauche.

Bert : Mais, comment as-tu fait ?? Je t'ai pourtant attaqué avec toute ma puissance !! Tu n'es qu'un ver de terre face à moi !!
Caïn : Apprends que la force n'est rien, et que tout réside dans le cosmos…tu pourrais mesurer cinq mètres de haut que tu ne m'impressionnerais pas davantage !
Bert : Et pourquoi ?
Caïn : Depuis le début de ce combat, tu te sers de ta corpulence et de ta force physique pour prendre le dessus sur moi…tu ne maîtrises que superficiellement la force des chevaliers ! Il y a un siècle de cela, un auteur de France a dit…
Bert : Je m'en moque ! Par la Charge du Cyclope !!
Caïn (termine malgré tout sa phrase) : Patience et longueur de temps…
Bert : Meurs !!
Caïn : …font plus que force ni que rage !!

Et, d'un saut, Caïn évita la charge du Cyclope et retomba agilement derrière lui.

Bert : Grrr !! Tu ne m'auras pas aussi facilement !! Je vais t'attaquer avec toute ma force !
Caïn : Reçois à nouveau ma Lame acérée !!

Caïn relança contre le spectre sa lame tranchante, mais, cette fois, Bert la saisit à mains nues !! Il saigna un peu à la main sur le coup, mais sa performance témoignait de son potentiel physique. Telle une bête sauvage, il se rua sur le chevalier du Peintre, et le souleva par les épaules, en l'immobilisant.

Bert : Je vais t'écrabouiller, t'écraser comme un insecte !! Meurs !!

Caïn commença à lâcher prise et à renoncer à toute résistance, comme s'il abandonnait le combat et acceptait l'idée de la défaite et de sa propre mort. Il sentait ses os commencer à craquer sous la pression des mains du Cyclope.

Caïn : C'est fini…pour moi, le combat est terminé…(pensant) : Abel, tu avais raison…j'ai déshonoré notre famille…mieux eût-il encore valu pour moi que je ne sois jamais chevalier…
- Tu en as terminé avec celui-ci, Bert ?

D'un seul coup, Caïn, tout comme son adversaire, regardèrent derrière eux. Alaman, spectre de Deep, venait d'arriver de la maison des Gémeaux. Pendant une fraction de secondes, Bert avait relâché son attention. C'est le moment que choisit Caïn pour s'extirper de la prise du Cyclope…et attaquer l'autre, par surprise !

Caïn : Par les Lames de la Toile Céleste !!
Bert : Attention, abruti !!
Alaman : Hein ??

Mais, trop tard pour lui, le spectre de Deep était touché à la tête. Son casque tomba en poussières…et réapparut, gravé, en ornement sur l'armure d'argent du Peintre !

Bert : C'était sa technique de combat, il m'a eu avec ça tout à l'heure !
Alaman : Tu ne m'as pas prévenu !
Bert (en colère) : Je viens de le faire ! Et en plus, tu viens de m'interrompre alors que j'allais en finir avec lui !
Caïn : Vous pouvez vous disputer tant qu'il vous plaira, mais pas ici !! Allez en Enfers avec ma nouvelle attaque !
Alaman : C'est justement de là qu'on vient !
Bert : Assez parlé, attaquons-le à deux, cette fois !
Alaman : Oui ! Par la Fragrance des Ténèbres !!
Bert : Par le Coup de Poing Géant !
Caïn : Tant pis, il sont deux contre moi, je dois tenter le tout pour le tout…par les Lames de la Toile Céleste !!

Un gigantesque vacarme retentit dans la maison du Cancer. Caïn avait poussé son cosmos à son paroxysme pour tenter de vaincre les deux spectres simultanément, sachant que ses chances étaient réduites. Lorsque le calme revint, les deux spectres étaient à terre, leurs surplis bien entamés tous les deux, mais en état de pouvoir se relever. Le chevalier du Peintre avait disparu.

Bert : Ca va ?
Alaman : Oui, je peux me relever…mon surplis est bien abîmé maintenant…mais, où est passé ce chevalier ? Je ne sens plus son cosmos…
Bert : Oh !! Regarde !!

Les deux spectres virent les morceaux de l'armure d'argent du Peintre tomber du ciel puis s'assembler pour reconstituer l'armure qui se posa devant eux. L'armure était intacte, sans la moindre égratignure, et brillait de toutes les gravures qui l'ornaient.

Bert : Je n'en reviens pas…ce chevalier s'est suicidé !!
Alaman : Mais pourquoi ??
Bert : Il ne supportait pas l'idée même d'abîmer son armure…il a préféré se donner la mort, en tentant de déployer toute sa puissance contre nous…malheureusement pour lui, il n'a même pas réussi à blesser l'un d'entre nous…et quand je pense qu'il me faisait des leçons de morale, tout à l'heure…il a fait passer ses intérêts personnels avant ceux de sa déesse…
Alaman : Oui…allez, pas le temps de traîner ici, allons-y !
Bert : Oui !

Et, en passant devant le personnage argenté constitué par l'armure vide, les deux spectres continuèrent leur route vers la maison du Lion. Au loin, la cinquième flamme de l'Horloge Pyrique venait déjà de s'éteindre.

Plus haut

Trois spectres, escortés par un quatrième plus grand et à l'armure plus imposante, marchaient dans la montagne, en marge des escaliers permettant normalement l'accès aux Douze Maisons.

Radhamanthe : La cinquième heure vient déjà de s'écouler…plus que sept…nous ne sommes pas de l'avant !! Dépêchons-nous !
L'un des spectres : Regardez, maître Radhamanthe, le chemin se termine ici !
Un autre : Et là-bas, c'est l'entrée d'un temple ! Lequel est-ce ?
Radhamanthe : Ca, nous n'allons pas tarder à le savoir…j'espère que cette issue secrète, révélée par Rune de Balrog, nous aura permis de gagner un peu de temps…

Les quatre spectres pénétrèrent dans l'entrée du temple, ornée de deux grandes statues à l'effigie incertaine.

Radhamanthe : Ce n'est pas Athéna sur ces statues…Où sommes-nous… ?
Un chevalier : Dans la maison de la Vierge ! Et ce sera votre dernière demeure !
Les spectres : Qui es-tu ??
Le chevalier : Amitabbha, chevalier d'argent du Paon !

Près du mont Kunlun

La fumée produite par l'explosion des cosmos s'était dissipée. Après quelques moments d'inconscience, Zéthée du Sagittaire reprit connaissance et chercha instinctivement son adversaire.

Zéthée : Mais où est passé le spectre de l'Archer ?? Il m'a attaqué avec son fameux élixir…et ensuite…

Son regard alla vers la lune, et il comprit aussitôt.

Zéthée : Incroyable !

La lune ne brillait plus du feu provoqué par la flèche d'or du Sagittaire, et avait repris couleur normale. Mais il y voyait une forme se mouvoir. En fait, un être s'élançait dans les airs, comme aspiré par l'astre de la nuit. Son visage était atrocement déformé par une sorte de douleur…ou, plutôt, d'une transformation. C'était Yi. En utilisant la potion divine, comme l'avait fait sa femme dans les temps mythologiques, il avait provoqué son départ de la terre, et s'en allait dans les cieux, après avoir déployé toute sa force contre Zéthée une dernière fois.

Zéthée : C'en est fini de lui…Il va probablement se transformer en crapaud, lui aussi, et rejoindre Chang E dans les cieux…tu as tenté un dernier coup contre moi en sachant qu'il te serait fatal, spectre d'Hadès, et je t'en félicite. Mais, malheureusement pour toi, cela n'aura pas suffi…Adieu, Yi, divin Archer…

Il commença à se remettre en route vers le mont Kunlun, mais trébucha très vite, terrassé par une violente douleur au niveau de l'estomac.

Zéthée : Ce spectre coriace a quand même réussi à m'atteindre…mais, ce n'est pas le moment de m'apitoyer sur ma douleur. Je dois rejoindre les autres !

Et il se remit à courir dans la montagne, une main contre son estomac.

Tout en haut de cette montagne

Samsom : Explique-nous, Doko !
Doko : Voilà ce qu'on peut lire…les cinq inscriptions gravées en cercle sur cette pierre désignent en fait les cinq éléments constitutifs de notre monde…et, par la même occasion, les cinq poins cardinaux, et aussi les cinq montagnes !
Alrisha : Les cinq montagnes ?
Doko : Oui…depuis les temps mythologiques, la Chine doit sa prospérité et sa stabilité à l'équilibre des forces qui la composent…aux cinq extrémités de cet Empire se trouvent cinq montagnes sacrées, où l'Empereur Céleste a placé une délégation terrestre de son pouvoir…chacune de ces cinq montagnes est associée à un élément de l'univers…wuxing, les cinq agents : l'eau, le bois, le feu, la terre et le métal … Et, au centre de ces cinq montagnes, toutes les énergies convergent vers un lieu…
Hippolyte : Je vois ! Tu veux parler de Rozan !!
Doko : Oui, absolument…c'est pour cette raison que la région de Rozan est surnommée…les Cinq Pics !!!
Sion : Mais…quel rapport avec l'entrée du monde d'Hadès ??
Doko : Vous ne comprenez pas ? L'entrée du Monde des Morts a été scellée, avant même Hadès, par l'Empereur Céleste de la Chine, l'Auguste de Jade…ce tunnel existait avant lui, et Hadès n'a plus eu qu'à s'en servir, avec sa bénédiction…cela n'explique pas comment Hadès a pu lier cette sorte d'alliance avec l'Empereur Céleste…mais, ce qui est sûr, c'est que les cinq cercles décrits ici dans cette pierre sont cinq sceaux qui bloquent l'entrée du tunnel pour le commun des mortels…ces sceaux se trouvent sur chacune des cinq montagnes sacrées de la Chine…
Adam : Oui, c'est parfaitement clair maintenant…pour pénétrer dans le royaume des morts, nous devons d'abord nous rendre aux sommets des Cinq Pics pour y rompre les sceaux…
Doko : Oui, et c'est à cette seule condition que tombera le sixième sceau…celui qui est au centre de tous les autres sur cette pierre…ce sixième sceau représente la montagne sur laquelle nous sommes en ce moment…le mont Kunlun !

Tout était plus clair maintenant pour Athéna et les douze chevaliers l'entourant : il y avait bien un moyen de pénétrer dans le royaume d'Hadès, et ils devaient mener une nouvelle bataille pour y parvenir !

Athéna : Très bien, maintenant, nous savons ce que nous devons faire…
Samsom : Rendons-nous sur chacun des pics sacrés et rompons ces satanés sceaux ! Alors, nous pourrons trouver Hadès !!
Janus : Oui, mais cet Empire de Chine est immense…il nous faudra des jours à vitesse normale pour nous rendre là où nous devons aller… !
Doko : Oui, d'autant plus que Hadès a dû déjà tout prévoir et placer des spectres à chacun des pics !
Athéna : C'est sans doute vrai, mais, maintenant que nous savons ce que nous devons faire, nous ne devons plus avoir d'hésitation…vous allez vous séparer en groupes de deux ou trois chevaliers et vous rendre aux Cinq Pics ! Doko, tu va nous en indiquer l'emplacement…et constituer toi-même les groupes qui vont partir accomplir cette mission !

Si bien que les chevaliers tirèrent au sort et, au bout de quelques minutes, tous savaient ce qu'ils devaient faire et où ils devaient aller.

Doko : …Très bien…Gassama et moi irons au Hengshan, le pic du Sud…Ménélas et Iolaos, vous irez au Huashan, le pic de l'Ouest…Alrisha et Sion, vous irez au Songshan, le pic du Centre…Janus et Samsom, vous irez à l'autre Hengshan, le pic du Nord…et Abel et Hippolyte, vous irez au Taishan, le pic de l'Est !! Quant aux deux derniers…

Il regarda Adam de l'Horloge et Siddartha de la Vierge :

Doko : …Le hasard, ou peut-être le destin, vous indique de rester auprès d'Athéna…
Athéna : Oui, et nous resterons ici, au mont Kunlun…
Les autres : Comment ??
Athéna : Depuis tout à l'heure, nous n'avons rencontré qu'un seul spectre, celui que Zéthée est allé combattre…je ne peux pas croire qu'Hadès n'ait placé aucun spectre dans les environs de ce tunnel, et je suis certaine que plusieurs spectres sont en ce moment en train de nous observer, dans l'ombre. Souvenez-vous, nous devons faire en sorte qu'Hadès ne sache pas que nous sommes ici…
Adam : Très bien, Athéna, nous resterons ici, Siddartha et moi, pour vous protéger.
Athéna : Il fait nuit et je pense que nous avons un peu de temps…avant de partir, vous allez tous retirer vos armures et passer la nuit ici pour vous reposer !
Les chevaliers, en chœur : Mais …!!
Athéna : La bataille ne commencera vraiment que lorsque les douze heures se seront écoulées au Sanctuaire. Actuellement, je sens que la flamme du Lion vient de s'éteindre. Par conséquent, il nous reste encore sept heures…
Sion (curieux) : Mais…que va t-il se passer dans sept heures ?
Athéna : Vous n'allez pas tarder à le savoir…

Et Athéna se dressa, majestueuse, et fit briller son sceptre dans la pénombre de la nuit, en regardant la Lune.

Athéna : Cette bataille sera sûrement longue, des jours, peut-être des semaines…nous allons économiser nos forces au maximum…avant d'affronter Hadès !!

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Cette fiction est copyright Christophe Becquet et Fabrice Willot.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.