Chapitre 1 : Les destins brisés


Shun leva les yeux au ciel. De sa fenêtre il pouvait distinguer les étoiles. Cette nuit, c'était la lune noire. Les constellations brillaient comme jamais. Des astres lumineux émanait une telle chaleur que toute vie était réactive à cette énergie. Cette sensation est l'harmonie de l'univers. Lorsque l'espace et nous ne font qu'un. Chaque chevalier d'Athéna le sait parfaitement. Cet excès et ces vibrations qui nourrissent la cosmo-énergie sont des sources vie pour les chevaliers. Car nul d'entre eux ne peut prétendre à la survie sans ressentir l'univers à travers son corps.

Cet univers dévoile, ce soir, sa beauté et sa splendeur si riche et si fascinante. Shun contemple les étoiles avec un telle attention qu'il en avait oublié le temps. Car plonger dans l'espace et ne faire qu'un avec lui donne un sens, une puissance incalculable. Nous savons que notre existence est éternelle à travers le cosmos.
La résidence du Graad demeurait paisible. Il faisait un temps de paix. Quatre années se sont écoulées depuis la victoire d'Athéna sur Hadès. Les chevaliers d'or ne sont plus ainsi qu'un bon nombre de chevaliers d'argent. Shun est un survivant de l'enfer. Les batailles fratricides entre les chevaliers d'Athéna ne sont qu'un souvenir, les combats face aux Généraux des Sept Mers, l'emprise d'Hadès sur son corps sont désormais très loin. Les luttes pour la sauvegarde du monde ont mené l'adolescent à bout de force. Aujourd'hui le jeune homme est âgé de 16 ans. Il respire la vie. Shun est un être comme les autres qui passe son temps à étudier. Animé d'une telle curiosité et soif de connaissances qu'il a entamé des études en littérature. Et parmi les œuvres explorées, de nombreux récits sont semblables au sien. Ceux dans lesquels bravoure et courage sont à l'honneur. Shun décide alors de narrer les émotions vécues en tant que gardien de la princesse Athéna. Beaucoup d'événements se sont produits dans ces batailles, et beaucoup de sang a été versé. Alors l'auteur se pose tant de questions mais impossible de trouver quelconques réponses. Dans quel but, tous ces blessés, toutes ces batailles, toutes les pertes humaines ont été orchestrées ? Quelle est cette volonté qui animait les héros en armure ? Pourquoi ? Pour " Qui " se battaient-ils ? Est-ce le véritable prix à payer ?
Et pourtant…Oui. Il le sait très bien. Le prix à payer est énorme mais la seule récompense pour les " héros " est de pouvoir contempler avec insouciance la lumière des étoiles. Car les véritables héros sont ceux de l'ombre, ceux qui n'ont pas besoin de gloire, ni de trophées. Celui qui était connu sous le nom du chevalier de bronze d'Andromède n'est plus. Il est désormais Shun. La nuit étoilée continuait à briller de mille feux tellement elle procurait de bonheur. Mais Shun éprouva un sentiment de mélancolie. Sur son visage se lisait une expression marquée. C'est vrai qu'il avait acquis une sagesse et une maturité que très peu possèdent. Soudain de la monotonie ambiante le souffle d'une brise se fît sentir. Les branches et les feuilles des arbres entamèrent une mélodie. Celle que nous entendons quand nous n'écoutons pas. C'est le soir de l'harmonie céleste. Et dans un raisonnement de cristal, une comète scinda le ciel en deux par la poussière que laissait la trace de sa trajectoire. Et Shun restait toujours pensif, puis se souvint de l'atome en perpétuel mouvement. Toute vie a forcément une fin. Cet instant de paix ne durera pas. Pendant ce moment de tendresse avec le cosmos il s'endormit avec l'univers. Sa fenêtre restée entrouverte laissait présager qu'une autre issue à ces instants serait une éventualité.


Dans les ruines du sanctuaire sous-marin :

Une voix de femme se fait entendre. Bien que femme ce marina est respecté de tous. Elle rassembla une horde de soldats. Devant les restes du temple sous les mers, étaient disposées les sept armures d'écailles des généraux de Poséïdon. Et derrière sa chevelure blonde se dessinait l'ombre d'un homme tenant une flûte à la main.

_Soldats, s'écria la femme, il vous faudra chercher autant de jours et autant de nuits qu'il sera nécessaire. Vous ne reviendrez pas ici avant d'avoir rempli votre devoir ! Il vous faudra retrouver les six autres Généraux des Sept Mers, puis vous les ramènerez ici ! L'idéal serait de les trouver avant treize jours et treize nuits ! Ils vont devoir endosser leurs habits sacrés pour partir en mission à la gloire de notre empereur !

Les soldats se sont dispersés et ont quitté le sanctuaire sous-marin en quelques secondes. Ils ont laissé l'homme à la flûte seul avec la femme marina vêtue d'écailles rouges. Le temple détruit donnait un impression de vie. Une puissance se dégageait des colonnes et des parois dispersées, comme si l'endroit était toujours habité. L'eau se situait à une centaines de mètres au dessus et formait un plafond semblable au ciel. Une odeur marine de large envahissait les lieux. La vie était définitivement revenue sous les mers. Le marina et le Général n'étaient pas les seuls êtres vivants. Les algues et le corail aux alentours synchronisaient leur développement, tellement, que leur dialogue était perceptible. Tout était en évolution, le Sanctuaire respirait. De partout naissait cette mélodie et cette lueur entrant en symbiose avec l'espace. Et au milieu de cet ensemble radieux et humide deux guerriers se laissaient prendre par l'atmosphère ambiante. Un bruit de pas et la pénombre s'en est allée. L'homme sortit de l'ombre et posa son regard sur la marina, mais pendant un court instant il l'observa comme une femme. Elle se retourna et surpris le général de Poséïdon. Pendant l'instant ou ils se dévisageaient ils ne formaient qu'un. Leurs yeux étaient plongés l'un dans l'autre. Le silence n'en avait jamais autant dit dans les ruines à sept mille lieues sous les mers. L'homme se décida enfin à sortir dans la clarté et rangea son instrument dans l'étui.

_Je n'ai nul besoin de me servir de ça, pour le moment. Dit-il avec un voix douce, l'air pensif et perdu.
_J'imagine que tu es ici depuis un certain temps. Je savais que tu n'aurais aucun mal à accomplir ta mission. Tu es un homme de confiance Général Sorente.
_Tu sais, j'ai pas mal de questions auxquelles j'ai pensé en route. Cela fait un temps que je me torture l'esprit. Répliqua Sorente d'un air évasif.
_Nous n'avons pas le temps, tu sais bien…Le temps n'attends pas, il presse. Et surtout après avoir tant fait de malheurs, le temps est venu de réparer nos erreurs par des actes. Et s'il le faut nous mourrons avec les honneurs. Dit la marina aux écailles de corail.
_Tu as pris de l'âge, en nombre et en esprit. Cette décision t'appartient puisque c'est toi qui prend les directives en l'absence de notre seigneur. Je me mets entièrement à ton service, Thétis de Sirène.
_As-tu mis le corps de Julian Solo à sa demeure, Sorente ?
_Oui, il va se réveiller dans treize jours et treize nuits. Lorsque la volonté divine dictera ses lois.
_Bientôt nous serons armés et prêts au combat. Parla Thétis, avec fermeté.
_Crois-tu utile de joindre nos forces à celles du sanctuaire ? lui demanda Sorente.
_Oui, nous avons une dette envers eux, et envers Athéna. Je ne pensais pas qu'un jour il faudrait en arriver là…Mais nous nous plierons à la volonté divine !


Pendant ce temps au Sanctuaire d'Athéna, en Grèce :

_Je ne suis pas encre prêt…non, pas encore ! Mais pourquoi faut-il que je sois maudit, à ce point ! s'écria Jabu.
_Tu n'as rien à te reprocher, lui rétorqua Nachi, tu as fais de ton mieux. Tu ne croyais, tout de même pas, qu'avec si peu d'expérience au combat, tu allais te voir offrir une nouvelle armure !
_Tant d'efforts…tout ça pour rien ! Je ne comprends pas !

Jabu frappa son poing à terre et avec la puissance acquise il a réussi à creuser un cratère d'une dizaine de mètres environ.

_Garde ton énergie pour le combat, chevalier de bronze de la Licorne. Lui conseilla le chevalier du Loup.
_Mais tous les combat ne sont que supercheries ! C'est de l'entraînement, et de mauvaise qualité ! Nous n'arriverons jamais au niveau de connaissances de Shun et les autres ! Un sentiment de désespoir envahissait chaque mot prononcé par le chevalier de la Licorne.

Derrière les deux chevaliers loin dans le ciel passa une étrange comète, tellement brillante et visible que sa lueur éblouissait presque les étoiles.

_Il semble que les Dieux t'aies entendu Jabu. Nachi souriait.
_Que veux-tu dire ?
_Tu vas enfin avoir droit à de vrais combats.
_Mais contre qui ? Et quand ?
_Patience…
_Si tu parles d'Hadès, il ne semble plus capable d'attaquer quiconque. Nous sommes tranquilles pour l'éternité, avec celui-là ! Et puis, Athéna l'a détruit il y a quatre printemps déjà…Même s'il ressuscite, il ne peut le faire qu'après au moins 200 ans !
_Non ce n'est pas Hadès, Jabu. La puissance de nos futurs adversaires dépasse bien notre imagination. Je crains fort ne pas trouver de mots pour décrire la force de ce cosmos…
_Et tu peux dire ça en voyant une simple comète ?
_Ce n'est pas une comète, chevalier.

Nachi se mit à songer aux quatre chevaliers de bronze qui ne sont pas revenus au Sanctuaire depuis la fin de la Guerre Sainte face aux troupes d'Hadès.

_Ce n'est pas encore fini, nôtre tâche n'est pas achevée, pour cela nous sommes toujours de ce monde. Pensa le chevalier du Loup tout bas. Revenez mes frères, vous avez une dette envers ceux qui ont cru et croient toujours en vous. A chaque doute, votre espoir renaît ! Ou êtes vous ? ….Je sais. Vous viendrez…je le sais.

En Sibérie :

Hyoga s'avança devant la tombe d'Isaak. Dans la mer gelée par la glace reposait le corps de son ami et ennemi, le général Isaak de Kraken. Malgré les années écoulées l'homme devenu ressemble à l'adolescent resté. Froid mais sincère, fort et sensible, aussi valeureux que dévoué. Il enleva le bandeau masquant son oeil gauche. Une rafale de neige emporta le bout de tissu au loin. Le bandeau masquait un oeil de verre. Le froid procurait pourtant une chaleur à cet instant. Comme toujours Hyoga s'est encore couché trop tard et a dormi tout le jour. Mais la nuit polaire était installée depuis des mois, alors peu importe si la pénombre ne laissait place à aucune lumière. De toute façon son état d'esprit était de même depuis quatre ans. L'armure du Cygne était restée enfouie dans les glaciers éternels, quasiment indestructibles. Pourtant il savait que la lumière viendrait. Un jour toute sa vie prendra un sens. Et à ce moment il saura…

_Isaak, Général de Kraken, dit Hyoga, tu m'avais pris mon œil gauche, je t'ai pris ta vie au nom de la cause que je défendais. C'est un triste dénouement que fût notre rencontre ce jour là. J'étais aussi heureux que peiné. Tu m'a pourtant guidé vers le chemin de la victoire comme l'avait fait avant toi notre maître Camus, le chevalier du Verseau. Toi aussi tu as su voir mon point faible qui me rend plus fort parfois…mais toi non plus tu n'a pas pu voir le résultat de notre ultime entraînement. Je te fais le serment que ceux prétendant être des Dieux et dominer les mortels paieront leur arrogance.

Soudain une comète éclaira le ciel d'un lumière sanglante. Elle était tellement visible et fascinante…De la lumière émanait un cosmos qui n'était pas étranger au chevalier. Il la vit et la regarda avec stupeur et émerveillement.

_J'ai déjà senti cette énergie…Je la connais, depuis toujours. Hyoga prononça ces mots en souriant.

Et à quelques vingtaines de mètres au dessus de lui apparût une sphère remplie d'éclairs. Une lueur verdâtre, et une cosmo-énergie brillaient et allaient en direction de Hyoga. Une puissance sans limites, tellement immense que la glace fondait en contact avec elle. La sphère se posa et des éclairs retentissant sortait un homme. Une armure était visible sur ces épaules. Il était âgé d'une vingtaine d'années environ. Un casque orné d'émeraudes masquait son visage. Et l'homme s'avança à une dizaine de mètres de Hyoga. Son armure était magnifique elle brillait comme l'or mais était aussi claire que l'argent. C'était le Lapis-Lazuli. Une matière divine que seuls les élus portaient. Des ailes d'ange se sont déployées de la cuirasse le spectacle fut saisissant ! La sphère s'est évaporée et l'homme s'adressa au Gardien d'Athéna.

_Je suis Xénios de la cité céleste d'Héraclite. je viens te porter un message.
_Un message ? s'exclama Hyoga. Je t'écoute, mais sache que je n'ai plus rien à voir avec le Sanctuaire.
_C'est justement le sujet duquel je voulais te faire part, dit Xénios, je souhaite que tu rejoignes une nouvelle fois les rangs de la chevalerie d'Athéna.
_Evidemment…j'aurais du m'en douter. Qui es-tu au juste Xénios ? Tu n'es pas du Sanctuaire. Pour quelle raison me portes tu ce message ? Et surtout qui t'envoie ?
_Sache que je ne suis pas obligé de répondre à toutes tes questions. Mais je te dirais juste une chose, si tu ne rejoint pas Athéna, maintenant, je serais chargé de te donner la mort.
_Intéressant…dit Hyoga avec ironie, je n'ai d'ordres à recevoir que de la princesse Athéna et elle n'en m'a jamais donné. Par conséquent, retourne d'ou tu viens, visiteur céleste. Je n'ai que faire de tes ordres et de ta mission.
_Très bien, je vois qu'en quatre ans tu n'as pas changé, tu regretteras ton entêtement. En garde !

Xénios commença la concentration de son cosmos qui ne cessait de croître. Des étincelles verdâtres jaillissaient de chaque mouvement de ses membres et sur sa poitrine apparût un Dragon ailé. Hyoga ne se laissa pas impressionner et restait tranquillement les yeux fixé sur Xénios. Tandis que des éclairs retentissaient et une boule d'énergie se formait dans la main de l'adversaire du chevalier d'Athéna.

_C'est la dernière fois que je te mets en garde, Hyoga ! Remettras-tu une amure ? Vas-tu accomplir la tâche qui t'as été confiée par les Dieux ? Tu choisis ta vie, choisis ta mort noble guerrier ! se prononça Xénios.
_Je te le répète, je suis le seul à en décider ! Et ta force, aussi grande soit elle, ne me fera pas changer d'avis.
_Tant pis pour toi ! Pauvre inconscient !

Xénios envoya la boule d'énergie qu'il tenait dans la main, à la vitesse de l'éclair. Hyoga ne bougea toujours pas, les bras croisés et sur de lui. La boule s'approcha, et au dernier moment il la saisit d'une seule main. Pendant qu'un champ magnétique était en suspend entre les deux hommes, Hyoga répliqua.

_Je crois que le pauvre inconscient c'est plutôt toi, Xénios. Tu comptes me vaincre…mais sais-tu au moins à qui tu t'adresses ? Je ne suis plus le chevalier de bronze du Cygne ! Sache que le sang d'Athéna nous a donné la force des Dieux, tu as en face de toi un chevalier d'or ! Je n'ai jamais abandonné ma Déesse, je n'ai simplement plus aucun rapport avec le Sanctuaire ! Et mes raisons ne regardent que moi ! Alors va et ne reviens plus ici !
_Comment ? Toi ? Un demi-Dieu ? Eh bien, je suis curieux de voir ça ! dit Xénios.

Il retira la boule d'énergie et en reforma une autre plus puissante. Son cosmos n'arrêtait pas d'augmenter et se sublimer. Et l'attaque se lança une nouvelle fois sur le chevalier d'or.

_Très bien, si tu ne veux pas entendre raison, je vais te le faire comprendre d'une autre façon ! Hyoga commençait à perdre son sang froid, Encaisse la " Kholodnyuia Smercht " ( mort froide en Russe ndla) ! ! !

Et tout en évitant l'attaque de son adversaire il lui porta un uppercut qui propulsa le visiteur céleste contre une paroi de glace. Hyoga resta dans sa position le poing levé un genou à terre. Xénios était allongé la tête dans la neige comprenant à peine ce qui venait de se passer. Il se releva sans mal, saignant légèrement de la lèvre. L'amure de Lapis-Lazuli raisonnait harmonieusement à chaque mouvement de son porteur.

_Ainsi tu as hérité du sang des Dieux, que tu es devenu un Dieu toi aussi. Tu as hérité des pouvoirs des Saints qui se sont sacrifiés devant le mur des lamentations et notamment de ceux de Camus, ton maître. Tu as gagné, cette fois, je vais te révéler ma véritable identité et la raison de ma présence ici.

L'étranger enleva doucement son superbe casque orné d'émeraudes sacrées, sous l'œil attentif de son vis à vis. Son visage était désormais visible et reconnaissable.

_Non, comment est-ce possible ? ! Tu as donc survécu à l'enfer ! Tu es revenu du royaume des morts, toi aussi ?
_Pour cette raison, tu dois m'écouter…

Dans le Sanctuaire de Grèce :

Shina et Marine s'avancèrent devant la salle du Grand Pope. La porte dorée qui protégeait cette salle sacrée était entrouverte, comme si elle guettait leur entrée. Marine s'avança la première, prudemment sans faire de pas brusques. Shina stoppa Marine en la rattrapant par l'épaule.

_Attends, dit le chevalier d'argent de l'Ophiucus. Il faut que je te dise quelque chose.
_Je t'écoute, mais fais vite, le Grand Pope nous attend. Répliqua Marine
_Quatre ans déjà, cela fais quatre ans que cet homme a pris la place de Saga. Et personne n'est au courant de son identité. Cela me rappelle de mauvais souvenirs, tant de sang a été versé inutilement, il y a quatre ans. Le sanctuaire et ses lois stipulent qu'il faut obéir sans douter au représentant terrestre d'Athéna. Mais j'ai besoin de savoir si cet homme est digne de remplir cette fonction qui exige tout de même une personne de haut rang à qui nous pouvons faire confiance aveuglément. Je ne comprend pas pourquoi on laissé à cet homme une telle responsabilité !
_Je vois. J'ai pensé comme toi au début. Mais quelque chose émanait de lui, quelque chose de Divin. Seul un être pur peut dégager une telle aura. J'ai déjà ressenti son cosmos, il ne m'est pas étranger.
_Restons sur nos gardes tout de même…
_Si tu veux…

Les deux chevaliers d'argent poussèrent la porte et entrèrent dans la salle sacrée. Une immense salle, la plus grande de tout le Sanctuaire. Un long tapis rouge menait au trône du Grand Pope. Il était assit avec sa longue toge blanche et son casque doré, son visage était caché par un masque. Derrière lui se trouvait un escalier qui menait à la gardienne de la paix sur terre ; la déesse Athéna. Elle était représentée d'une statue dorée. Dès qu'il aperçut les deux femmes chevaliers il se leva et salua ses hôtes. Marine et Shina firent de même en se prosternant.

_Vous nous avez demandé, votre honneur, nous écoutons vos ordres. Parla Marine.
_Le chevalier de l'Aigle et de l'Ophiucus, Athéna m'a fait savoir que vous étiez des proches des quatre chevaliers de bronze survivants de la guerre sainte face à Hadès. Dit le Grand Pope.
_Vous voulez sans doute faire allusion à Shun, Shyriu, Hyoga et Ikki. Mais ils ne sont plus du Sanctuaire, majesté, ils ont renié l'ordre de la chevalerie ! s'écria Shina.
_Shina…la coupa Marine aussitôt, écoutons ce que le Grand Pope veut nous dire.
_Pardonnez-moi…dit elle.
_Je souhaite que vous partiez à la recherche de ces chevaliers, il est temps que je leur rende ce qui leur est dû. Parla le représentant terrestre d'Athéna.
_Que voulez-vous dire ? demanda Marine.
_Vous le saurez au moment venu…
_Très bien, si telle est la volonté d'Athéna nous ramènerons les quatre chevaliers de bronze. Dit Marine.
_Il est aussi temps que, vous aussi, vous sachiez, enfin, le véritable but de la chevalerie. dit le Grand Pope. Seuls les Dieux connaissent le véritable sens de leur existence, c'est pour cette même raison qu'ils sont devenus de Dieux. Pour donner à chacun une chance de faire face aux événements qui nous attendent, il est de mon devoir de révéler la vérité au Sanctuaire. J'aurais besoin de tous mes chevaliers pour prendre une décision. Quatre vingt quatre chevaliers sont déjà parmi nous, il ne manque que ceux que vous devez retrouver.
_Si tous les chevaliers sont réunis cela doit vouloir dire qu'une chose…se demanda Shina.
_Quatre vingt quatre vous avez dit ? Donc l'armure de Bronze de Pégase…non ce n'est pas possible ! Personne n'a été initié pour porter cette armure ! s'exclama Marine.
_C'est tout ce que vous devez savoir, répondit le Pope, les réponses viendrons bientôt, patience…Maintenant, partez ! Je vous ai assez retenu ! Que le cosmos d'Athéna vous guide !

Les deux femmes chevaliers prirent congé du Grand Pope et se posaient des milliers de questions en sortant. Shina parla la première :

_Non, je ne peux pas y croire…L'armure réagit au cosmos du chevalier qui la porte. Si l'armure de Pégase a repris vie, cela signifie qu'elle a un porteur !
_Il ne peut pas s'agir d'un nouveau porteur, c'est moi qui suis chargée de former le prochain chevalier de bronze de Pégase et personne ne s'est encore présenté. Je pense, alors, que le chevalier Seiya n'est pas mort, comme nous l'avons cru ! Il faut annoncer la nouvelle à Seika ! s'écria Marine.
_Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, nous ne sommes pas surs de cette hypothèse. Je voudrais qu'il en soit également ainsi, mais…
_Chevalier Pégase serais-tu en vie ? se demanda Marine d'une voix tremblante.

Quelque part dans la Céleste Olympe :

Un homme en armure s'approcha du temple de l'ancienne Phénicie. L'endroit était sacré et sérieusement gardé. Son architecture était divine, celle de l'Egypte ancienne dans la mythologie. Des hiéroglyphes parcouraient les colonnes. A l'intérieur rien n'était visible, mais l'armure que l'homme portait inondait de clarté la salle sombre. Ses pas raisonnaient harmonieusement la matière de Lapis-Lazuli laissait entendre des pas métalliques. Il finit par arrêter sa marche devant plusieurs sarcophages et se concentra sur un seul d'entre eux. Il agita les ailes dans le dos de son armure et prononça une sorte de prière.

_Que la volonté divine soit faite, que les damnés reprennent vie !

Des étincelles de lumières jaillirent de sa main et un sarcophage se mit en lévitation. Un corps inerte sortit du tombeau, bandé des pieds à la tête, c'était une momie. Le corps se posa en douceur. Et l'homme à l'armure enleva les bandages sur sa tête. Il mis ses mains au niveau de la poitrine et un éclair frappa, la décharge fut assez violente. Peu à peu des battements de cœur se firent entendre. Le corps avait repris vie. Il se lève enfin, marche difficilement, puis s'écroula. Il ouvrît lentement les yeux et vu devant lui une armure recouvrant un guerrier orné d'un casque d'émeraudes. Le guerrier finit par lui dire :

_Ainsi c'est toi qui défia autrefois les lois de Dieu. Ta punition est la mort, mais quelqu'un en a décidé autrement…
_Qui es-tu, parla difficilement le momifié, étais-je mort et revenu à la vie ? Pourquoi ?
_Je me nomme Horus et je suis au service de notre Dieu ! Celui là même qui t'a donné une seconde chance. Je vais te laisser retrouver tes esprits, mais sache que je crois en toi, chevalier de l'espoir !

Horus disparut en un éclair et laissa dans la pénombre l'homme qu'il venait de ressusciter. Celui ci commençait à bouger et marcher librement, il se demandait si ce n'était pas un rêve. Et une pensée le saisit d'un seul coup :

_Athéna ! Ou est passée Athéna ?

Soudain une voix familière se fit entendre dans le sombre de la pièce :

_Tu es bien pathétique dis moi !
_Qui est-ce ? Montre toi !

Et un Spectre portant des Surplis apparut devant lui.

_Comment ? toi ? Tu n'es donc pas châtié pour les crimes que tu as commis ! parla le momifié avec vigueur.
_Je suis dans le même cas que toi, répliqua le Spectre d'Hadès, On m'a donné un seconde chance…
_Ne me fais pas rire, tu imagines que je vais te croire ! Je vais te renvoyer d'ou tu viens, au Royaume des Ténèbres ! Prépare-toi !
_Ne fais rien que tu puisses regretter, regarde dans quel état tu es, tu es inoffensif. Et je ne souhaite en aucun cas que se reproduise la tragédie quatre années auparavant…
_Je n'ai toujours rien à perdre, et cette fois-ci je te jure que je t'emmènerais avec moi ! Il brûla son cosmos et les bandages s'en sont allés au contact de la chaleur de son énergie.
_Arrête tout de suite, écoutes plutôt ce que j'ai à te dire…l'homme au Surplis garda son calme.
_Je n'ai pas à discuter avec toi ! Tu vas périr !
_Alors tant pis pour toi !
_ " Galaxian Explosion " ! ! !
_ " Greatest Caution " ! ! !

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Cette fiction est copyright Eldar Fattakhov.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.