Chapitre 4


Une chambre vide, désespérément vide. Seul un lit simple en cassait la monotonie. Un jeune homme y est allongé. Son regard se posa sur un plafond blanc, légèrement usé par le temps. Dissipant progressivement le flou de ses souvenirs, il tenta de se redresser. Sa main se plaça sur son front, qu'une douleur intense faisait encore palpiter. Ressentant brusquement le besoin de porter son attention ailleurs, il s'arrêta sur cette main qui passait devant ses yeux. Elle était d'un blanc d'albâtre, presque irréel. Il replia machinalement ses doigts, vérifiant leur bon fonctionnement. A sa surprise cette action ne le fit pas souffrir, elle lui apporta même la certitude d'être encore vivant.

Soulagé, il se concentra sur la pièce simple dans laquelle il se trouvait. Elle n'était pas sans lui rappeler un passé délicat.

-" Les guerriers de Poséidon … "

Ramené à la réalité par cette simple pensée, il se mit à réfléchir à sa situation.

-" Ce général … il m'avait vaincu … mais où suis-je ? "

Cette question pourtant essentielle pouvait étonner par son arrivée tardive dans la réflexion. Dans une tentative d'y répondre, il se leva. La douleur le fit tressaillir mais il tint bon et parvint à la porte. Il fut alors aveuglé par une intense lumière.

Plissant les yeux il distingua progressivement un paysage aride, parsemé de temples et maisons divers. Les nombreuses oliveraies qui s'étendaient à l'horizon rendaient le lieu tout à fait reconnaissable, il était en Grèce. Cette indication, précise à l'échelle du cosmos, ne lui suffisait pas. Le calme plat qui régnait l'incita à avancer. Le soleil brûlant de midi troublait sa vision mais il continuait, poussé par une inextinguible curiosité.

Un petit bâtiment situé à quelques mètres de celui dans lequel il avait reposé attira son attention. La porte était entrouverte et de légers gémissements franchissaient son seuil. A l'intérieur un homme aux longs cheveux noirs était étendu. Son profil aquilin ne laissait aucun doute sur ses origines. Son corps musclé était affublé d'un bandage qui ceignait l'abdomen. Une légère teinte rougeâtre ne laissait guère de doutes sur son état. L'homme avait sans doute été gravement blessé. Se penchant sur lui, l'éphèbe l'entendit murmurer quelques paroles décousues entre ses lèvres.

-" Vaincu …. Inutile … je …. Une charge… "

Les yeux du blessé s'ouvrirent brusquement, ce qui ne manqua pas de le faire bondir en arrière. Le bruit d'un vase s'écrasant sur le sol l'effraya, comme si la vue du mourrant avait donné une dimension dramatique à la scène. Reprenant ses esprits il se décida à quitter la pièce sans attirer davantage l'attention. Le grincement de l'antique portail le terrifia. Il tomba au sol alors qu'un homme vêtu d'une armure argentée venait d'entrer. Ses cheveux blonds dissimulaient en bonne partie son visage doux et placide. Il observait l'éphèbe de ses yeux vers teintés de surprise.

-" Ainsi tu es déjà éveillé ? "

Le jeune homme ne savait quoi répondre. Il se confondit en plates excuses qui amusèrent son interlocuteur.

-" Je suis content de te voir rétabli .. tes blessures étaient profondes… Tu avais de nombreuses fractures mon cher."

Un court silence s'installa alors que l'homme se dirigeait vers le lit.

-" Au fait . ton nom ? "
-" Aglaope .. "
-" Je vois .. mon nom est Miryon, chevalier d'argent de la coupe. "

Le jeune homme était estomaqué. Il articula ces mots à grand mal.

-" Un .. chevalier d'Athéna ? Je suis au sanctuaire ? "
-" Effectivement .. d'ailleurs l'armure que tu transportais y est aussi. " dit le chevalier avec un sourire.

Le jeune atlante poussa un grand soupir de soulagement. Son interlocuteur, quant à lui, se pencha sur l'homme étendu. Aglaope se rendit alors compte qu'il avait négligé de s'enquérir de son identité.

-" Qui est-ce ? Il m'a l'air d'avoir beaucoup souffert … "
-" Même si son triste état ne le laisse pas deviner .. Cet homme est Mélès, chevalier d'or du scorpion … "

Le visage figé de stupeur de l'éphèbe le fit poursuivre.

-" Tu te demandes sans doute ce qui a pu lui arriver … "

Il retira les bandages, dévoilant une plaie béante au grand jour.

-" Ceci est la morsure d'un glaive … et pas n'importe lequel… "

Alors qu'il prenait d'autres pansements, Aglaope s'approcha. Une entaille aussi longue que profonde déchirait l'abdomen du chevalier, évanoui. La coupure était d'une précision redoutable, mais elle semblait avoir été ralentie par une quelconque protection. La plaie semblait avoir été cautérisée instantanément par endroits.

-" La violence du coup est impressionnante, n'est-ce pas ? " Miryon revenait, les bras chargés d'ustensiles divers.
-" Oui … je me demande qui peut bien avoir une telle force … "

Alors qu'il posait cette question, l'image du terrible Cycnos revint à son esprit. Cet homme était parvenu à la projeter d'un simple souffle et avait résisté à tous ses coups sans broncher. La fin du combat restait encore trop floue dans sa mémoire pour qu'il pût en tirer quoi que ce soit.

-" Le général Chrysaor … Son glaive est une arme redoutable… "

Il appliquait les pansements sous le regard attentif d'Aglaope. Sa dextérité était incroyable, presque surnaturelle.

-" Adonis m'a raconté son combat contre lui… Il ne l'a certes pas affronté longtemps, mais il a bien pu évaluer son adversaire… "
-" Adonis ? "

Miryon reprit après un court silence.

-" Le chevalier d'or des poissons … L'un des plus forts de cet ordre… "

Adonis… Ce nom évoquait déjà le mystère en lui-même. Le jeune atlante songea un instant à ces terribles chevaliers d'or, dont la puissance était quasi-divine. " Si j'avais la force d'Adonis .. Je n'aurais pas à craindre quelqu'un comme Cycnos … "

-" Il a donc affronté Chrysaor quelques secondes … Et la force de ce dernier était sans commune mesure avec celle des autres généraux… Il était parvenu à résister à son attaque, celle-là même qui avait pulvérisé Agénor du Kraken … "

L'admiration se lisait sur le visage de l'atlante. Depuis son plus jeune âge il avait toujours été passionné par les récits de batailles, ce qui l'avait conduit à s'engager lui-même dans l'armée des marinas. Agénor… Un nom qui évoquait bien des souvenirs…



Un grand temple, fourmillant de prêtres et soldats divers. En son centre une gigantesque statue armée d'un trident. La lumière semble filtrée par une mosaïque bleutée, éclairant ce lieu de toute sa splendeur marine. Le tumulte des nombreuses discussions n'est pas sans rappeler celui des océans.

Deux jeunes hommes s'entraînent dans une salle isolée. La décoration en est sobre et fonctionnelle, comme tout quartier de soldat. Le premier porte un rapide coup de pied que son adversaire esquive d'un gracieux tour sur lui-même. Ses cheveux hirsutes se combinent à la dureté de son visage afin de donner un aspect plus qu'effrayant. Pourtant un sourire, conséquence de son amusement, se lit sur ses lèvres.

-" Alors Aglaope … on fatigue ? Comment veux-tu être choisi si tu es aussi lent ? "

L'ironie de la phrase ne fit pas broncher le jeune atlante qui s'élança de plus belle. Ses poings semblaient se démultiplier mais Agenor le stoppa d'un rapide crochet qui le propulsa au sol.

-" Pas mal … Mais tu dois surveiller ta défense … "

Aglaope se releva, souriant malgré le mélange de sang et de salive qui emplissait sa bouche.

-" Prépare toi … Tu vas subir la technique de Glaucos ! HOLY BLAST ! "

La pluie de rayons lumineux fondait sur son adversaire qui gardait son calme.

" Intéressant comme attaque … à une vitesse plus élevée elle serait sans doute fatale … Mais regarde bien ! "

L'air se refroidissait dans la pièce alors qu'un étrange mur de glace se formait devant lui. L'attaque d'Aglaope s'écrasa sur ce dernier, l'égratignant à peine. Une fois l'assaut terminé, le jeune homme épuisé tomba à genoux.

-" J'admets ma défaite Agenor … Je ne suis pas assez fort pour te vaincre .. "

Il saisit la main qui lui était tendue et se releva.

-" Tu as encore beaucoup à apprendre .. mais je suis sûr que tu seras un grand guerrier de Poséidon … "
-" Merci … "

Une cloche retentit trois fois, rappelant aux deux hommes leurs devoirs.

-" Le disciple du grand prêtre est arrivé… il vient spécialement d'Atlantis porteur d'un message de sa majesté … "

Agenor n'attendit pas la fin de sa phrase pour quitter la pièce, suivi par Aglaope.

Dans la grande salle, un cortège imposant de soldats divers accompagnait un jeune homme, d'une grande beauté. Son visage était fin et délicat, l'air légèrement cruel. Ses cheveux étaient disposés en un superbe ensemble fort complexe. Un léger maquillage lui donnait un aspect presque irréel. Il portait une robe bleu azur, rehaussée d'argent. A ses côtés se tenait un homme portant une armure resplendissante. Il semblait calme et sûr de lui.

-" Arion de la sirène … ainsi les premières écailles ont été données .. " murmura Agenor.

L'éphèbe s'agenouilla devant l'autel et se retourna vers la foule, disposée en rangs dans une harmonie parfaite. Son compagnon s'adressa à cette dernière.

-" Citoyens de Pelagos… Le seigneur Daphnis … " Une grande clameur retentit.



Miryon fixait Aglaope qui semblait complètement ailleurs.

-" Tu m'écoutes ? "
-" Euh oui … "

Myrion croisait les bras.

-" Bien … je disais donc qu'Eaque avait emporté Mélès .. et qu'ils étaient parvenus à le sauver… "

L'atlante sentit qu'il avait sans doute manqué un passage du récit. Pourtant cela ne le dérangeait que peu.

-" Je ne connais que très peu votre sanctuaire … pourrais-tu me le faire visiter ? "

Le chevalier acquiesça.

Sortant de la pièce, Miryon désigna une colline imposante qui leur faisait face.

-" On ne les voit pas d'ici … mais les douze maisons du zodiaque se tiendront bientôt à cet endroit. "

Aglaope écoutait alors qu'ils marchaient vers ces-dites maisons.

-" Elles seront le domaine des chevaliers d'or, derniers gardiens d'Athéna. "

Il désigna la première maison qui se tenait devant eux, majestueuse malgré l'état peu avancé de sa construction.

-" La maison du bélier … l'armure y trône sans gardien … "
-" Ainsi l'ordre des chevaliers d'or ne serait pas complet ? "

Miryon soupira.

-" C'est exact .. et les deux maisons qui la suivent .. celles du taureau et des gémeaux sont vides également … "
-" Ce n'est pas trop dangereux de laisser ainsi vos trois premières lignes de défense inoccupées ? "

Le chevalier de la coupe plongea son regard perçant dans le sien.

-" Certes … mais la quatrième maison .. qui est terminée elle, est gardée par le terrible Eaque du cancer .. "

L'évocation de ce nom provoqua un frisson chez le pourtant fier Miryon.

-" De tous les chevaliers d'or, il est le plus juste … Même intransigeant je dirais .. Jamais sa loyauté ne pourrait être mise en doute en tout cas .. "

L'admiration se sentait dans sa voix, ce qu'Aglaope ne manqua pas de noter.

-" Cet Eaque doit être quelqu'un d'exceptionnel … "
-" Oh il l'est .. il a vaincu très facilement plusieurs généraux … on raconte que ses techniques de combat ne détruisent pas que le corps … je n'aimerais pas avoir à l'affronter… "

Une technique frappant l'adversaire dans l'intégralité de son être… Aglaope était terrifié à l'idée d'avoir à la subir.

-" La maison suivante , reprit Miryon, est celle du lion … Elle est gardée par Etéocle .. Je ne sais pas grand chose de lui … Je ne l'ai jamais vu à l'œuvre .. "

L'atlante se souvint à cet instant du soin particulier qu'avait nécessité chaque armure d'or. Du bélier aux poissons, rien n'avait été laissé au hasard. Dans le plus grand secret, Glaucos et ses prêtres avaient accompli un travail de titan. Mais on ne peut tromper un dieu … Quelques larmes coulaient sur les joues de l'éphèbe alors qu'il pensait à son maître disparu.

Une douce musique résonnait dans les allées du sanctuaire. Miryon et Aglaope se retournèrent et virent Orphée, qui était simplement appuyé contre un pilier. Ses doigts jouaient une douce sérénade.

-" Miryon .. je vois que tu informes notre invité … "
-" Effectivement Orphée … mais que fais-tu ici ? "

Le chevalier de la lyre se redressa.

-" Je suis simplement venu t'annoncer le retour de Deucalion … Tout le sanctuaire est très surpris de son retard … "
-" Le chevalier du verseau n'a donc pas été vaincu par le mariner ? "

Orphée pinça une de ses cordes.

-" Voyons tu sais très bien qu'une telle chose est impossible … par contre il dit avoir erré pendant quelques jours en Attique, sans vraiment savoir ce qu'il faisait … "

Le regard perplexe de Miryon ne manqua pas d'attirer l'attention de l'atlante.

-" Un chevalier d'or … il a du se passer quelque chose que nous ignorons … "
-" Oui … D'ailleurs les chevaliers d'argent sont convoqués devant Athéna … " dit un Orphée indifférent.
-" Bien allons y dans ce cas … "

Miryon se retourna vers Aglaope.

-" A bientôt ! "

Le jeune atlante, seul, contemplait le sanctuaire. Les ouvriers qui s'y affairaient en cassaient l'harmonie naissante. Le lourd soleil grec rendait le paysage assez flou, et les dernières maisons n'étaient que des formes indistinctes au loin. Après quelques minutes, Aglaope se décida à explorer plus avant.



Un vieil homme était recroquevillé devant une étrange armure. Il semblait en sculpter chaque détail avec le plus grand soin. De petits braseros le faisaient luire. L'objet dans son ensemble n'était pas sans rappeler une étrange créature armée d'un fouet. Un sourire carnassier était dessiné sur son visage. Le vieil homme semblait occupé à en renforcer la structure.

Soudain on entra dans la pièce, à la grande indifférence de Glaucos. Son travail ne saurait suffire du moindre retard.

-" Les élus s'impatientent … Tous souhaitent voir le premier surplis … "

Le silence du vieil homme poussa le nouvel arrivant à s'approcher.

-" Je vois que tu as bien travaillé … "

L'homme retira les longs cheveux blonds qui lui cachaient les yeux. Il semblait éberlué par la complexité de l'œuvre. Chaque détail semblait parfaitement à sa place. Une autre voix retentit.

-" Rune .. tu sembles oublier que Minos nous attend … "
-" Je sais Phlégyas … J'arrive … "

Un homme aux cheveux roux se tenait devant l'entrée. Le dénommé Rune adressa un dernier regard à l'armure avant de quitter la pièce et de suivre son compagnon.



Un petit champ de fleurs se situait à côté de la maison des poissons. Son propriétaire semblait avoir un goût exquis en matière d'art et de décoration. En effet il était parfaitement disposé dans un mélange de négligence et de précision. Des pétales de roses rouge sang jonchaient le sol alors que d'autres fleurs se tenaient, fières et droites, sur les pentes légères du jardin.

Adonis, vêtu d'une toge légère, regardait l'une d'entre elles avec insistance. Cette rose noire était en tout point remarquable. Elle était d'une forme sans défauts et exhalait d'une douce odeur. La saisissant entre ses doigts fins, il l'approcha de son visage.

-" Une rose de l'Erêbe … je ne peux y voir qu'un symbole d'échec … "

Il jeta la fleur subitement, et cette dernière s'écrasa contre un muret, se brisant comme du verre.

-" Ces mariners … nous les avons sous-estimés .. et Mélès a failli périr … "

Il se rendit alors compte que ces paroles avaient été prononcées à voix haute. Même si personne ne venait jamais en cet endroit, Adonis n'étais pas homme à dévoiler facilement ses pensées.

" Deucalion est revenu … mais je suis inquiet de son état …Et Hector qui a laissé son adversaire lui filer entre les doigts … "

Il retournait vers sa maison, marchant d'un pas lent et assuré.

" Eaque a vaincu ses adversaires par contre … Je crois que malgré tout nous avons encore l'avantage … "

Pénétrant dans sa maison, dont la construction était encore peu avancée, son regard se posa sur son armure. L'armure d'or des poissons, façonnée dans l'or le plus pur, laissait échapper une énergie sereine.

" Je ne devrais pas m'inquiéter … "



-" Ainsi le premier acte de leur bataille est terminé … "

Un homme aux longs cheveux noirs avait prononcé ces quelques mots. Il était assis sur un trône et quelques personnes se tenaient agenouillées devant lui. Le silence était complet.

-" Vous êtes les premiers élus .. Choisis parmi les âmes du monde des ténèbres pour devenir mes soldats… "

-" Bien Seigneur Hadès. " répondirent-ils à l'unisson.

Le dieu des enfers se leva, passant à côté de chacun d'eux.

-" N'oubliez pas que votre âme m'appartient, et qu'il vous est impossible de vous soustraire à mon contrôle. "

Sa voix retentit de façon terrifiante.

-" Est-ce bien clair ? "

Rune osa une réponse.

-" Oui maître, nous sommes à votre service pour l'éternité. "

Il s'inclina de façon encore plus marquée. Hadès s'arrêta.

-" Bien .. retournez à vos postes .. vos surplis seront bientôt prêts. "

Les élus sortirent sans bruit.



Aglaope déambulait dans le sanctuaire d'Athéna, attentif à chaque détail. Les chevaliers de bronze qui s'entraînaient dans les arènes le laissèrent songeur. Comment des guerriers aussi faibles pourraient-ils être d'une quelconque utilité contre des ennemis comme Poséidon ?
La lenteur de leurs attaques n'en était que la preuve la plus évidente.

La brise ardente le força à se déplacer. Il arriva dans un petit village, manifestement peuplé de gens modestes. Les gardes surveillaient d'un œil les activités des quelques habitants. Ces derniers semblaient s'activer à des tâches somme toute classiques pour un tel endroit. Agriculture, commerce .. mais tout ceci était bien pâle en comparaison à l'activité débordante qu'avait connue la gigantesque ville de Pelagos. Ses marchés avaient dépassé le sanctuaire d'Athéna lui-même en superficie. La nostalgie d'une terre disparue gagna le jeune homme. Il contempla les duels des nuages d'un œil distrait.

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