Prologue


Au temps où l'humanité était encore jeune, un continent se dressait fièrement en plein centre d'une mer qui allait bientôt recevoir le nom d'Egée. Zeus lui-même aurait été ébloui par la vision de cette contrée majestueuse dont les tours puissantes et les villes orgueilleuses rivalisaient de splendeur avec sa propre demeure. Le soleil dardait de ses rayons les nombreuses collines où se côtoyaient pins et oliviers en une symbiose parfaite.
Se laissant porter par le souffle de Borée un Icare égaré ne pourrait qu'éprouver une admiration sans bornes pour le créateur d'un si bel endroit.

Dans ce délicieux mélange de temple et de palais un édifice particulier attirait l'attention. En effet des hommes s'affairaient autour des magnifiques statues qui le surplombaient.
Soudain un bruit sourd retentit et un spectacle bien étrange s'offrait au passant surpris. L'une des divines sculptures gisait à même le sol , décapitée. Sa tête ébréchée menaçait la foule de son regard sévère. Quelques individus la contemplaient , visiblement satisfaits de leur travail. L'un d'entre s'avança :
" Peuple de l'Atlantide , c'en est fini de notre servitude. Nous ne courberons plus l'échine devant un dieu tyrannique qui pendant des siècles nous a traité comme du bétail . , la déesse Athéna nous a ouvert les yeux, le règne de Poséidon sur ces terres est terminé. Gloire à Athéna , notre libératrice ! "
Il ne fallut que peu de temps pour que la ville entière ne l'imite.

Pendant ce temps dans une pièce sombre du grand temple un vieillard semblait s'affairer à une tâche bien ardue. Autour de lui se trouvaient de nombreux outils ainsi qu'une forge. Une superbe balance d'or était posée sur sa table de travail et il y éparpillait une étrange poudre lumineuse.

" Voilà j'ai terminé… Aglaope j'ai besoin de toi . "

Un adolescent entra.

" Qui a-t'il maître ? "

Le vieil homme lui désigne l'objet.

" Apporte ceci au sanctuaire d'Athéna. Pour la transporter sert toi du coffre que nous avons fabriqué hier. "
" Bien. "

L'éphèbe apporta une étrange boîte et la balance vint se placer à l'intérieur. Il quitta ensuite la pièce sous le regard du vieillard.

" Pars Aglaope… peut-être échapperas-tu à la colère de Poséidon…Qu'Athéna te protège… Moi je choisis de périr avec ce pays… "

Quelques heures plus tard la foule était rassemblée sur la place centrale et un grand vacarme régnait … Le tumulte s'arrêta brusquement lorsque une voix grave et puissante se fit entendre :

" Taisez-vous misérables ! On ne peut tromper un dieu et vous allez payer pour votre trahison ! "

Alors le sol se craquela et de la lave se mit à jaillir, les Atlantes médusés furent soudain pris de panique et un chaos indescriptible s'installa dans la cité. Dans les secondes qui suivirent plusieurs crevasses avaient déjà englouti hommes et édifices. Alors que le calme semblait revenir une assourdissante explosion retentit, les monuments furent projetés en l'air comme des fétus de paille et l'île se mit à sombrer… La structure même de l'île s'effondrait . Une vague immense , formée par le cataclysme, se propagea rapidement et engloutit tout sur son passage…
Du merveilleux monde des Atlantes restait seulement une minuscule île connue sous le nom de Théra …

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