Annexe 1 : L'Appel


Dans cette annexe, nous allons essayer de vous montrer qui étaient les personnes qui sont devenues des titans dans notre fic. On va tenter d'expliquer un peu leur vie et aussi la manière dont ils ont chacun vécu l'Appel.



New York.
Comme tous les matins, John se levait pour aller au bureau. Sa vie était réglée comme une horloge à musique. Tous les jours, il se levait à six heures et deux minutes. Ainsi, il savait qu'il avait exactement dix minutes pour aller prendre sa douche, une douche froide car c'était la seule chose qui arrivait bien à le réveiller, puis, une fois sorti de l'eau et séché, il avait vingt minutes pour prendre son petit-déjeuner : une tasse de café, toujours avec deux sucres puis un toast beurré, un jus d'orange et si des fois il lui arrivait d'avoir un petit peu plus de temps parce qu'il avait pris son bain trop rapidement, il se laissait aller à manger un yaourt aromatisé mais avec des morceaux de fruits dedans : c'était ce qu'il préférait…

John n'était pas marié et ne vivait pas non plus en concubinage. Certes, il a eu des petites amies comme tout le monde, mais il ne restait jamais bien longtemps avec elles car celles-ci se lassaient vite de son caractère strict et discipliné. Et ce, malgré son immense richesse. En effet, John possédait l'une, si ce n'était la plus grosse, des entreprises de software au monde. Il dominait le marché mondial, et sa fortune s'estimait à des milliards de dollars. Cet homme avait commencé avec rien dans le sens où ses parents n'étaient pas riches. Il a monté sa boîte tout seul et à force de travail et de persévérance, il avait réussi à amasser une vraie fortune en l'espace de quelques années grâce notamment au développement des nouvelles technologies.

John devait donc se rendre à son bureau pour sept heures du matin et pouvoir ainsi vérifier le cours de ses actions. C'est pourquoi, tous les jours il quittait sa maison à six heures et quarante-cinq minutes, de telle sorte qu'il soit à son lieu de travail pour six heures et cinquante-six minutes et dans son bureau à six heures et cinquante-neuf minutes. Tous les jours sa secrétaire, Mary, lui apportait le journal et un cigare à sept heures et quinze minutes, le temps qu'il s'installe confortablement et qu'il puisse ainsi attaquer comme il le fallait la dite journée. En général, John ne quittait jamais son bureau. D'ailleurs était-ce vraiment bien la peine ? À l'intérieur de celui-ci, il avait tout : un mini bar avec beaucoup de boissons de qualité, un réfrigérateur qui comportait des mets raffinés, des toilettes pour le cas où il aurait des envies pressantes et il avait même plusieurs consoles de jeux bien qu'il n'y jouait pas tellement. En fait, elles étaient pour ses neveux, les enfants de sa sœur Drew, lorsqu'ils venaient ici. Mais, cela faisait quelques temps que ceux-ci n'étaient pas venus en raison d'une brouille entre eux : Drew lui avait dit que son argent lui avait coupé tous les liens avec sa famille et notamment avec sa mère dont il n'avait même pas assisté à l'enterrement car il avait un important contrat à traiter. Ensuite, John lui avait lancé au visage que si elle pouvait subvenir aux besoins de ses enfants, c'était grâce à lui et que par la même, elle n'avait aucun droit de le juger. Et c'est à ce moment là qu'elle lui a dit en pleurant qu'elle ne voudrait plus jamais le revoir et qu'elle se débrouillerait seule pour lui montrer qu'elle en était bien capable…

Cela faisait donc trois ans qu'il ne les avait plus revus…

Sa journée s'écoulait ensuite assez banalement : il recevait des clients ou des hommes d'affaires et quittait son bureau assez tard, vingt heures et dix-sept minutes exactement. De toute façon, personne ne l'attendrait chez lui, alors pourquoi se presser ?

Mais aujourd'hui, John ne voulut pas aller à son bureau : il en avait eu marre de sa vie qui était la sienne. Il savait ce qu'il y ferait et donc il décida de changer un peu. Il arriva sur le lieu de son travail vers dix heures et demie et sa secrétaire lui apporta ses affaires quelques minutes après. Il ne prit même pas le temps de lire le journal et encore moins d'aller consulter ses actions. Il avait décidé qu'à partir de maintenant, sa vie serait différente, qu'il se laisserait aller comme il le faisait lorsqu'il était encore un jeune homme. C'est pourquoi, en plein milieu de l'après-midi, il décida sur un coup de tête d'aller au sommet de son gratte-ciel. Il se trouvait donc sur le toit à quelques centimètres du bord, ( John lui-même ne saurait dire combien de centimètres avec précision ) son costard ouvert et sa cravate dénouée, il repensait à sa vie passée avec tristesse : certes il avait éprouvé du plaisir à s'enrichir, mais la civilisation a quelque chose de néfaste en ce sens qu'elle fait perdre à l'homme son sens de la combativité, cet esprit combatif qui le rend si fort. S'il n'avait pas été autant corrompu par le système, il serait sûrement parti à l'enterrement de sa mère, oubliant ses affaires qui auraient du être de moindre importance ou encore, il aurait essayé de rattraper sa sœur et par la même empêché que leur brouille ne soit définitive. C'est à ce moment là qu'il pensa à essayer de changer la société et aussi que s'il ne parvenait pas à atteindre cet objectif, il lui faudrait changer les hommes eux-mêmes.

Soudain, son corps entier se figea…
L'Appel l'avait élu…

Son regard changea d'un seul coup pour devenir plus dur. Un sourire mesquin se dessina sur ses lèvres. Une aura mauve se forma alors au-dessus de son corps. Tout de suite après, son immeuble fut réduit en cendres par une décharge d'énergie immense.

Et ainsi, flottant à plus de trois cent mètres de hauteur, John comprit que l'esprit d'Epiméthée, titan de la Création venait de le posséder et que désormais, il n'avait plus qu'un seul but : détruire l'humanité pour la rendre meilleure……



Australie.
Dans la piscine Olympique, un jeune garçon tentait une fois de plus de se surpasser. Il n'avait jamais réussi à passer la barrière mythique des 48 secondes. Pendant longtemps, il avait espéré la franchir sans jamais pouvoir y parvenir. Mais il savait…
Il savait que bientôt son record personnel allait éclater. Il savait que bientôt tout ce qu'il avait désiré serait possible.

Franck avait commencé la natation à l'âge de cinq ans. Aujourd'hui il en avait dix-huit. Que de chemin parcouru depuis la période où il se contentait de regarder ses aînés sur le bord de la piscine ! Maintenant c'était lui que les jeunes regardaient envieux tant il nageait bien.

C'était un jeune garçon tout ce qu'il y a de plus normal, à la différence près qu'il ne vivait que pour la natation. Depuis qu'il avait vu les exploits de Johnny Weissmuller à la télé, le déclic s'était produit. Il ne savait pas comment mais dès le jour où il l'avait vu nager, il était sûr que sa voie serait toute tracée. Enfin, après des années et des années d'entraînement, son objectif était atteint. Il allait bientôt participer au championnat du monde.

Ainsi, il plongea pour son ultime entraînement. Demain il s'envolerait pour sa destinée, accompagné de tous les membres de son club qui ont réussi à être qualifiés.
Cette matinée là semblait différente. Il lui semblait qu'il nageait plus vite que tout le monde, que ses mouvements semblaient se fondre complètement dans l'eau. D'ailleurs celle-ci n'opposait aucune résistance à chaque passage de bras. À la fin de l'entraînement, son entraîneur qui se trouvait sur le bord de la piscine lui demanda de faire un 100 mètres nage libre pour bien récupérer. Franck décida lui, d'y aller à fond pour voir si le jour J, il serait en mesure de repousser ses limites.

Franck décida de faire un départ plongé pour être dans des conditions optimales et partit. Il commença alors le premier cinquante mètres. Il n'avait pas de notion du temps écoulé depuis le début de son 100 mètres, mais il savait qu'il allait réussir quelque chose de grand. Il culbuta alors pour repartir. Les derniers mètres furent assez éprouvants mais il finit quand même la course. L'entraîneur n'en croyait pas ses yeux : 50 secondes. Si Franck avait été dans un état d'esprit de compétition, motivé pour gagner, passer sous les 48 secondes était somme toute une chose faisable pour lui… Et ainsi, Franck partit se reposer au vestiaire, plein de rêves et d'espoir.

Deux jours plus tard…
Enfin ! La compétition de natation allait enfin commencer. La veille, il fut forcé de visiter l'endroit où il était arrivé et cela l'horripilait. Il n'était venu ici que dans un but. Devenir champion du monde en empochant au passage le record du monde. Mais finalement le grand jour était arrivé. Il attendait là, le regard concentré, le bonnet vissé sur la tête et les lunettes sur ses yeux. Il ne pensait plus à rien si ce n'était à sa victoire probable. La finale allait commencer dans une minute.
Au terme de ce temps, l'arbitre invita les huit nageurs à prendre place derrière le plot. Tous ceux qui étaient présent semblaient très forts mais aucun ne pourrait l'égaler. Du moins, c'était ce que pensait Franck.

L'arbitre émit ensuite un long sifflement incitant les nageurs à prendre place à l'arrière du plot. Ensuite vint le moment fatidique : l'arbitre cria bien haut un "À vos marques !!" qui indiqua aux nageurs de se préparer à plonger.

Ils se mirent tous en position de départ… Le cœur de Franck commençait à se faire de plus en plus haletant. Depuis toujours il avait rêvé de cet instant et maintenant, il y était. Toute sa vie avait été vouée à la natation uniquement dans ce but. Et enfin, le sifflement bref du signal de départ se fit entendre.
Réagissant immédiatement, il plongea. Dès les premiers quinze mètres il prit la tête de la course. Au cinquante mètres, il vira en tête. Au soixante-quinze mètres il était toujours premier.
Il ne reste maintenant plus que dix mètres et il en est à 41 secondes…
Plus que cinq mètres et 44 secondes…
Plus que un mètre et 46 secondes…
Il allait réussir !
Mais là… Tout le monde resta stupéfait…
Juste avant de toucher le mur, il s'arrêta…
Lentement et sous les yeux des spectateurs abasourdis, son corps s'éleva au-dessus de l'eau lentement… Très lentement… Une aura de couleur bleu marine entourait son corps et épousait parfaitement ses muscles.

L'Appel l'avait choisi…
Le moment n'était certes pas propice, mais il était désormais impossible de revenir en arrière.

Soudain, Franck se mit à rire d'une manière diabolique qui affola même les plus incrédules… Deux secondes plus tard, la piscine olympique avait été entièrement détruite dans une immense explosion.

Quelle tragédie ! Toute sa vie n'avait été qu'une illusion. Sa destinée ne serait pas de devenir un champion du monde. Tous ses sacrifices, tous ses rêves resteraient vains. Désormais, une autre voie lui était ouverte : il deviendrait un titan, mais pas n'importe lequel…
Il sera Océanus le titan de l'Eau et ainsi, plus rien ne serait comme avant……



Brésil.
Paolo était un jeune homme de dix-huit ans originaire de Brasilia. C'était vraiment comme on le dit communément, " un gentil garçon ". Il aidait toujours les gens qui le lui demandaient, empêchait les délinquants de détrousser les touristes ou les vieilles personnes. Bref, Paolo était très apprécié dans le quartier où il vivait. Mais, cette gentillesse et cette obligeance envers les autres n'étaient là que pour aider ce jeune homme à combler un manque. En effet, il est orphelin de mère : celle-ci est morte lorsqu'elle le mit au monde et il ne put même pas faire sa connaissance. Depuis ce jour, son père s'était mis à boire plus que de raison. À n'importe quelle heure de la journée, il était saoul. Paolo avait bien essayé de le raisonner, rien n'y faisait : il buvait encore et encore… Et la vie n'était pas facile pour lui. Son père l'a toujours tenu pour responsable de la mort de sa mère et le bat tous les jours maudissant le jour où il est né, et surtout le maudissant lui…

Comme tous les Brésiliens, Paolo était un passionné de foot. Tous les jours ou du moins, dès qu'il en avait l'occasion, il retrouvait une bande de copains et ils s'amusaient pendant des heures dans les rues de la ville se prenant pour des Pelé en herbe. Paradoxalement, il ne négligeait pas les études comme avaient tendance à le faire les jeunes : il était même premier de sa classe et s'apprêtait d'ailleurs à faire des études de droit pour devenir un grand avocat ou sinon un magistrat… Il n'avait pas encore décidé, mais il savait déjà qu'il consacrerait sa vie aux autres, les aidant du mieux qu'il le pourrait. Mais lui, il aurait aimé faire du droit aux Etats-Unis : ça aurait été le summum de la réussite car les avocats américains sont réputés pour être les meilleurs et c'était justement ce qu'il voulait être. Cependant, partir aussi loin demandait beaucoup d'argent, ce que sa pauvre famille n'avait pas. Il avait donc travaillé depuis quatre ans comme plongeur dans un petit restaurant et grâce à ce pécule avait réussi à économiser assez pour s'offrir ce voyage. Maintenant, restait la partie la plus difficile : convaincre son père.

Mais il ne se démonta pas. Le soir même, il entreprit d'avoir une conversation privée avec son père qui comme d'habitude pouvait à peine tenir debout. Après le repas, il demanda à ses frères s'ils voulaient bien quitter la table car il devait parler avec leur père d'une chose très importante. Ses deux frères, Miguel et Julio acceptèrent aisément. Il faut dire que dans une famille comme la leur, il était primordial pour eux de se soutenir tout le temps. Paolo se dirigea donc vers son père et lui parla. Il lui exposa son projet de partir aux Etats-Unis et qu'il le ferait même s'il n'avait pas son consentement. Son père ne put retenir un rire et se moqua ouvertement de son fils. Il lui demanda comment il pourrait bien survivre tout seul aussi loin de chez eux dans un pays qu'il ne connaissait pas du tout.

Cette phrase avait tout simplement énervé Paolo : n'était-ce pas lui qui de tous temps avait ramené un peu d'argent à la maison pendant que lui ne pensait qu'à faire la tournée des bars afin de voir quelles seraient les limites de son corps aux effets de l'alcool ?
Mais il n'en dit rien…

Il savait bien que quand on était dans l'état dans lequel est son père en ce moment, on ne comprend rien à ce qu'on dit ou ce qu'on entend. Cependant, pour bien lui prouver qu'il serait responsable, il lui montra la liasse de billets qu'il avait durement gagnée durant ces quatre longues années. À cette vue, son père se leva d'un bond. Il lui demanda comment il avait fait pour ramasser tout cet argent. Paolo voyant que ça l'intriguait fortement lui répondit qu'il avait travaillé pendant que lui passait ses journées à ne rien faire. Mais contre toute attente de sa part, son père lui ordonna de lui donner cet argent. Bien entendu Paolo refusa et commença à lui tourner le dos pour repartir en direction de sa chambre, aussi ne vit-il pas son père lui asséner un violent coup à la nuque et il tomba inconscient. Le père se pencha alors et prit la liasse de billets qui dépassait des mains du jeune homme.

Lorsqu'il se réveilla quelques minutes plus tard, Paolo comprit…

Il comprit que son père lui avait volé son argent pour aller acheter à boire…
Il comprit que tout ce qu'il avait fait durant quatre ans était inutile…
Il comprit que les rêves doivent rester des rêves…
Mais surtout il comprit qu'il n'avait plus envie de vivre : le seul espoir qui le rattachait à son existence venait désormais de disparaître et il prit une décision.

Il se leva sans un bruit et sortit de la ville. Son existence même ne l'intéressait plus, il voulait mourir. Il arriva au bord d'une falaise et prit conscience de l'ironie de sa vie. Travailler, toujours travailler, et pourquoi ? Il savait maintenant qu'il finirait chômeur comme tout le monde ou peut-être avec un peu de chance, balayeur municipal… En tout cas, il ne sera jamais un grand avocat. À quoi bon vivre alors ? Et du haut de la falaise il sauta…

Mais il ne toucha pas le sol… Il fut arrêté en plein milieu de sa chute…
l'Appel l'avait sauvé…

Une aura rouge sombre l'entoura alors et doucement, il longea la falaise et se retrouva en bas de celle-ci. Aussitôt, il leva son bras gauche vers le ciel et une lumière en sortit. Au même moment, son père qui se trouvait à plusieurs kilomètres de là dans un bar, eut une sorte de malaise et, comme s'ils n'arrivaient plus à supporter la pesanteur, ses os se broyèrent de l'intérieur. Celui-ci mourut dans la seconde qui suivit…

C'est alors qu'un rire incontrôlé sortit de sa bouche.
Paolo venait de comprendre qu'il avait un pouvoir sur les particules terrestres et sur tout ce qui constituait notre espace vital.
Paolo venait de comprendre qu'il était Crius le titan de la Densité et de la Gravité……



France.
Un homme conduisait à une vitesse folle sur l'autoroute. Il devait bien être au moins à 200 Km/h et ne semblait pas vouloir s'arrêter. Au contraire, son regard semblait vide comme s'il ne savait plus ce qu'il faisait. En fait, il devait le savoir mais c'est comme si son corps ne lui obéissait plus. Le pied était appuyé sur la pédale d'accélérateur et plus rien d'autre ne comptait. Soudain ce qui devait arrivait arriva. Il manqua un virage et alla s'écraser sur les glissières de sécurité du bas côté qui sous la puissance de l'impact cédèrent. La voiture continua sa course folle pendant plusieurs centaines de mètres et finalement heurta un mur de béton et là, elle commença à prendre feu.
" Tant mieux, comme ça s'en sera enfin fini… " pensa-t-il. Et aussitôt sa vie défila devant ses yeux…

Tout commença, il y a plusieurs années. À l'époque, cet homme n'était qu'un jeune adolescent de dix-sept ans et se nommait Mathieu. Il avait une vie normale pour un adolescent : il sortait avec des filles, allait en boîte, au cinéma… Mais du jour au lendemain le micro-équilibre que sa vie avait formé fut bouleversé. En effet, sa copine du moment lui annonça un jour qu'elle était enceinte et qu'elle voulait garder le bébé. Au début, il ne sut comment réagir car c'était bien la première fois qu'on le mettait devant de telles responsabilités. Cependant, avec le recul, il se dit que ce serait peut être une occasion unique d'avoir une famille et les deux amants prirent la décision de se fiancer. Tout naturellement le mariage arriva un mois plus tard. Ce n'était pas un mariage très festif étant donné la relative désapprobation de leurs parents respectifs qui les trouvaient beaucoup trop jeunes pour s'engager dans une aventure comme celle-ci. L'histoire aurait pu en rester là mais il n'en était rien. À peine un an après, les relations entre Mathieu et Carine, sa femme donc, se sont largement dégradées. En effet, ils avaient du mal à joindre les deux bouts : Mathieu travaillait dans une pizzeria et Carine était secrétaire de direction dans une entreprise publique. Quelques fois la mère de Carine venait les aider, notamment pour le bébé. Mais un jour, Mathieu fut viré de son travail car un client s'était plaint d'une pizza qu'il avait faite. Notre ami n'avait pas apprécié cette remarque désobligeante, et insulta ce dit client. Celui-ci s'étant plaint au patron, et lui-même ayant fort peu apprécié, il fut renvoyé direct.

C'est à partir de ce moment là que Mathieu prit réellement conscience qu'il n'avait plus rien à faire dans cette famille. Même son bébé qui avant représentait tout pour lui, ne lui inspirait désormais plus grand chose. Il se laissait aller, rentrait tard le soir, commençait à boire et à revenir de plus en plus bourré chez lui. Et cette situation exaspérait de plus en plus Carine qui pleurait de plus en plus souvent. Cinq années passèrent ainsi sans qu'une quelconque amélioration n'arriva. Aussi, décida-t-elle un beau jour de divorcer. Le choc fut rude pour Mathieu et il perdit complètement la tête : pour la première fois de sa vie, il la frappa. Mais surtout, pour la première fois de sa triste vie, il frappa une femme. Carine était par terre et une fois encore en pleurs. Mais ces larmes n'exprimait ni la tristesse, ni la peine, mais la colère et le dégoût. Comment avait-elle fait pour rester avec un homme tel que lui ?? En tout cas, ce qui était certain, c'est qu'une fois que Mathieu serait parti, elle ferait le numéro de la police et la prochaine fois qu'il franchirait le pas de sa maison, il en repartirait les menottes aux poignets. Mais en ce moment, Mathieu ne pensait pas à tout ça : il venait de frapper sa femme et il se dégoûtait, se maudissait plus que tout. Il ouvrit alors la porte de la maison, sortit en trombe, prit sa voiture, une 205 blanche dont le crédit n'avait pas encore été totalement payé, et s'engagea sur l'autoroute…

Les flammes que faisait la voiture avaient tôt fait de pénétrer à l'intérieur de celle-ci. Et ce qui devait arriver arriva : une explosion se produisit. Mais contrairement à ce qu'il pensait, elles ne le brûlaient en aucune manière. Il lui semblait qu'il pouvait commander ces flammes, pouvait modifier leurs intensités ou faire varier leurs formes.

Il aurait du mourir dans l'explosion, mais non :
L 'Appel l'avait épargné…

Il avait désormais comprit le sens de sa vie.
Il était désormais conscient que lui ainsi que ses semblables n'auraient plus droit à une vie normale. Dorénavant, seule l'obéissance à son nouveau maître Cronos devrait motiver ses choix. Ainsi, il comprit que sa vie ne serait plus ordinaire…
Sa destinée sera liée à celle Prométhée le titan du Feu……



Asgard.
Dans les vastes étendues de ce royaume Nordique, la population était constamment soumise aux plus grands froids qui pouvaient exister. Les habitants n'aimaient pas leur sort, mais ils l'acceptaient car d'eux dépendaient l'équilibre du monde. En fait, il faut savoir que Asgard a toujours été le fief des dieux du Panthéon Nordique. Ainsi Odin en avait la charge. Mais, il y a bien longtemps, lorsqu'il venait d'avoir ses deux fils Thor et Loki, il leur fit présent à chacun d'eux d'une part du territoire d'Asgard. En effet, cette responsabilité le fatiguait plus qu'autre chose, c'est pourquoi lui-même ne s'en occupait plus et il laissa à des mortels choisis le soin de diriger sa part de Royaume. Ainsi, ce royaume était divisé en trois : une partie où Odin en avait la charge, c'est à dire là où il y avait la Princesse Hilda de Polaris qui était responsable, une autre qui est sous la garde de Thor et enfin une dernière que Loki devait diriger.
Intéressons-nous justement à cette dernière partie d'Asgard. Lorsque Loki eut la charge de diriger cette partie du Royaume, il n'en éprouva aucune joie : commander des humains n'était pas ce qui lui importait le plus. Pour lui, donner des ordres aux autres dieux, voilà ce qu'était vraiment le pouvoir. Néanmoins, il existait des hommes que ce dieu fourbe a vraiment estimés. Voici donc l'histoire d'un des rares hommes qui avait de la valeur aux yeux de Loki.

Une matinée comme toutes les autres se lève sur une petite maison dans le désert glacé d'Asgard : froide, venteuse, et surtout blanche. Comme tous les jours, la neige recouvrait les rares arbres qui n'avaient plus de feuilles, elle recouvrait les routes… C'est alors qu'un jeune homme de vingt ans ouvrit la porte de la maison. Il était très grand, avait un casque qui lui couvrait ses oreilles et des cornes se dressaient sur cette protection. Aujourd'hui encore, il partirait couper du bois pour ses dix frères grâce à sa double hache, seul objet que lui a légué son père avant sa mort. Cet homme s'appelait Thrym. Ses parents l'appelèrent ainsi en hommage à un dieu mineur du Panthéon nordique. Il a donc toujours été fier de s'appeler ainsi car c'était quand même un nom qui imposait le respect. Bref, c'était quelqu'un d'assez sympathique et contrairement à la majorité des barbares venus du Nord, il n'aimait pas se battre. On pourrait même dire que c'était l'inverse. Tout ce qui était bagarre, que ce soit des jeux de gosses ou de vraies batailles, l'horripilait. Il trouvait cela vraiment puéril et n'y prêtait en général que très peu d'attention. Il se passionnait plus pour la lecture, notamment celle des pays Occidentaux car, sachant très bien qu'il ne serait jamais autorisé à y aller, il aimait se les imaginer à travers les livres qu'il lisait.

Lui ainsi que ses frères avaient toujours été très croyant en leur dieu Loki. Il faut savoir que celui-ci s'était fait une réputation d'un dieu à la bonté incommensurable dans tout son royaume, si bien qu'aucun de ceux qui y vivaient ne pouvaient savoir à quel point il était vil. Durant toute son adolescence, Thrym restait de longues heures à méditer en journée. Et cela lui avait permis de développer, dans une toute petite mesure, il est vrai, des pouvoirs télékinésiques. Il parvenait à tordre une petite cuillère après une heure de concentration. Certes, ce n'était vraiment pas grand chose, mais il se prit à rêver que ses pouvoirs pourraient se développer avec le temps. Mais de toute façon, il ne se prenait pas vraiment la tête avec ses " pouvoirs " si on peut dire. Il préférait loin travailler pour pouvoir ramener de quoi manger à ses frères. Sa vie s'écoulait donc comme cela paisiblement et aurait pu en rester là, mais ce n'était pas sa destinée. Cette matinée là serait différente…

Une fois qu'il eut coupé le bois et soit revenu des courses au village le plus proche, qui soi dit en passant est à environ quinze kilomètres, il se mit à méditer dans son endroit préféré : un enfoncement dans une colline qui laissait juste la place à quelqu'un de son gabarit de se mettre en position du lotus. Cela devait déjà bien faire une demi-heure qu'il avait les yeux fermés, et sa concentration était à son paroxysme. Soudain, il entendit une voix qui lui parla directement avec son esprit. Il ne reconnut pas tout de suite celle de son dieu, mais lorsqu'il comprit que celui qui faisait ça était la personne à qui il devait le respect, il se mit à suer à grosses goûtes. La voix imposante de Loki lui ordonna de venir dès maintenant au Walhalla, le domaine des dieux Nordiques. Là Thrym ne put que demander comment il pourrait rejoindre ce lieu mythique. Loki lui répondit alors de ne rien faire et que dans quelques secondes, il se retrouverait devant lui. Quelques secondes, dans quelques secondes seulement, Thrym aurait la chance de pouvoir converser avec son dieu. Soudain, alors qu'il s'y attendait le moins, une lumière dorée l'envahit et son corps disparut.

Thrym.
Je me réveillai doucement. Petit à petit, mes sens me revinrent. Pourtant je n'arrivais toujours pas à bien me situer… Combien de temps s'était passé ? Des secondes, des minutes, des heures ? Je n'en avais aucune idée. Par contre, ce dont je suis sûr, c'est que l'endroit où je me trouvais était un palais très luxueux. Il y avait des décorations en or quasiment partout et des statues couvertes de diamants me montraient bien que je me trouvais chez quelqu'un qui était passionné par tout ce qui était tape-à-l'œil..
Cela faisait ainsi plusieurs dizaines de secondes que je m'émerveillais devant la beauté du lieu, contemplant et admirant sans cesse tout ce que j'avais autour de moi. C'est alors que fatalement, mon regard tomba sur un homme. Il ne semblait pas être très âgé, n'avait pas de barbe et ses vêtements étaient assez communs, ce qui était d'autant plus bizarre après avoir vu la splendeur de l'endroit.

Devant le charisme que dégageait cet homme, je ne pus qu'esquisser une question :
-Vous… Vous êtes Loki ?
-Oui, c'est moi… Fut la seule chose qu'il me répondit.

Un peu de temps s'écoula ainsi où je restai muet, ne sachant trop quoi dire. Soudain, je me rendis compte du caractère exceptionnel de la situation. Pensant aussitôt que j'avais peut être offensé celui que je devais servir, je m'agenouillai à ses pieds.
Tout en relevant la tête, je lui dis la seule phrase qui me venait à l'esprit.

-Majesté… C'est vraiment un immense honneur de pouvoir vous voir en face…
-C'est vrai que c'est un honneur de pouvoir voir ma personne et je le conçois bien. Maintenant Thrym, je voudrais que tu m'écoutes bien. Cela fait déjà plusieurs années que je t'observe. J'ai vu combien tu as eu une vie difficile, et pourtant tu ne t'en es jamais plaint… Au contraire, par cet état de fait, tu as réussi à te forger une résistance spirituelle à toute épreuve, et c'est pourquoi, j'ai besoin de toi.

Les propos qu'ils me tenaient étaient tout simplement ahurissants. Comment croire qu'un dieu pouvait avoir besoin de l'aide d'un mortel tel que moi ? Pour autant, je n'en laissai rien paraître.

- Tout ce que vous voudrez majesté ! Je serais toujours honoré de faire tout ce que vous me demanderez… Ma vie vous est et vous sera toujours entièrement dévouée !
- Bien, je n'en attendais pas moins de toi. En fait, ce dont j'aurais besoin, c'est ton esprit…
- Mon esprit ? J'ai peur de ne pas vous suivre…
- Vois-tu, j'ai décidé que l'heure était venue pour nous de nous emparer de la Terre. Cela fait trop longtemps que mon peuple vit dans des conditions déplorables et je ne le supporte plus !

- Mais maître, si je ne me trompe pas, en ce moment même les Guerriers Divins d'Odin sont en train de se battre contre les chevaliers d'Athéna et pour les mêmes raisons que vous… Pourquoi ne pas aller les aider dans ce cas ?

- Parce qu'ils échoueront !! C'est certain car ces pauvres Guerriers Divins ne seront jamais de taille contre les chevaliers d'Athéna. Le sommeil millénaire dans lequel ils étaient enfermés, a considérablement amoindri leur force, et ils ne pourront rien faire. Tandis que moi, je réussirais car j'ai un plan.

- Un plan ?
- Oui, je vais prendre avec moi les légendaires armures des titans et avec elles je pourrai facilement vaincre Athéna.
- Mais quel est le rapport avec moi, majesté ?
- Ne comprends-tu donc pas ? Je voudrais que tu en revêtes une.
- Mais, ma force est dérisoire Seigneur… Je ne pourrai vous être d'aucune aide…

- Ne t'inquiètes pas pour ça… Tu pourras m'aider bien plus que tu ne le crois mon cher Thrym, car n'oublie ce que je t'ai dit que j'avais besoin : ton esprit. Vois-tu, il y a de grandes chances pour que les porteurs de ces armures perdent leur âme au profit des titans eux-mêmes qui ainsi pourront revenir à la vie. Les titans obéissent à Cronos et tant que j'aurai son armure avec moi, je ne risquerai aucune rébellion de leur part. Mais si cela arrivait, il faut que je sois sûr qu'un de mes guerriers me reste fidèle. Et toi, tu es le seul sur cette terre qui ait l'esprit assez fort pour contrer leurs pouvoirs… Comprends-tu maintenant ?

- Oui, je comprends… Mais surtout, je veux que vous sachiez que je donnerais ma vie pour vous et qu'au nom de la liberté, j'irais écraser avec joie tous ces chevaliers d'Athéna. Ils croient qu'ils peuvent agir impunément, mais moi je leur ferai comprendre qu'on a toujours des comptes à rendre…
- Bien je n'en attendais pas moins de toi…

[Dès le lendemain, Loki alla voler le marteau d'Héphaïstos qui se trouvait dans le cœur de l'Etna pour pouvoir délivrer son fils Fenris. Bien sûr, il ne mit pas Thrym au courant de cet évènement. Certes, Loki avait beau l'apprécier, mais il n'en restait pas moins le plus grand manipulateur qui soit. Cet homme aurait eu assez de discernement pour comprendre ses projets et tenter de les contrecarrer.]

Seigneur Loki et moi avons décidé d'agir au plus vite afin de réussir le plus tôt possible, ce pourquoi nous nous nous étions engagés à faire. Aussi, dès le lendemain de notre discussion nous partîmes vers les Abysses de Zeus, là où reposent depuis des millénaires les armures des Titans.
Au début, il n'y avait pas trop de difficultés qui retardait notre progression. Par la suite cela s'est compliqué lorsqu'un guerrier de Zeus, un Séraphin si je ne me trompe pas, s'est interposé en face de mon maître. Si j'ai bien entendu, je crois qu'il se nommait Uriel et qu'il était l'ange du Renouveau. Mon maître remarqua aussitôt sa force et plutôt que de lui porter un coup fatal décida de s'approprier son âme pour en faire un allié.

La brèche qui avait été faite dans la prison de Zeus permit à Loki d'entrer. Je le voyais qui contemplait ces armures qui étaient toutes plus belles que les autres. Le spectacle était d'une beauté telle que j'en restais sans voix, incapable de trouver les mots justes pour définir ce que je ressentais. Sept armures étaient exposées en face de moi. Six formaient un cercle autour d'une qui était de couleur dorée et qui dégageait une énergie d'une puissance incommensurable.
C'est alors que je vis que Loki souriait…

Je n'eus pas besoin d'attendre l'injonction de mon maître pour aller chercher mon dû. Lentement, je m'approchais des armures, je les regardais une par une cherchant celle qui me correspondrait le mieux. Je n'eus pas de chance au début : celle qui était de couleur dorée semblait s'harmoniser avec le cosmos de mon Dieu.
Une autre de couleur blanche qui était sans conteste la plus puissante après celle de mon maître, avait trouvé en Uriel un propriétaire idéal.
Ne me restait plus donc qu'à choisir parmi les cinq autres, qui malgré leur très grande puissance n'arrivaient pas à la cheville des deux précédentes.

C'est à ce moment-là que, sans que je fis un quelconque geste, une aura bleu-gris m'entoura. Une armure semblant répondre à cet appel vint aussitôt me recouvrir. Une fois la surprise passée, je me rendis compte ma destinée serait loin d'être ordinaire.
J'étais devenu Thrym de Coeus, le titan de la Peur……

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Cette fiction est copyright Gilles Sery et Imran Akhoun.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.