Chapitre 1 : Le Tournoi


Un vacarme ahurissant régnait dans la cours de l'orphelinat Sainte Carine dans la banlieue lyonnaise. Alertée par le bruit, Sœur Marie Véronique se précipita pour apercevoir un attroupement autour d'une bande de jeunes en train de se battre.
Dos à dos, Léopold et Samuel se battaient contre six garçons un peu plus vieux qu'eux dont deux avaient déjà le nez cassé et quelques dents en moins.
Sur ordre de la religieuse, les enfants se séparèrent et les huit fauteurs de troubles furent conduits vers la mère supérieure qui dirigeait l'établissement d'une main de fer.
Cette directrice, maintenant âgée de près de quatre-vingts ans ne sut que faire de ces enfants qui, bien qu'étant âgés de dix ans, causaient, selon elle, plus de troubles qu'une armée de rat.

- Cela fait cinq fois en trois mois que je vous prends à vous battre. Commença la vieille femme.

Samuel tenta de répliquer que ce n'était pas sa faute à lui et à son meilleur ami Léopold, quand la religieuse le coupa d'un geste sec.

- Dès demain, vous serez séparés. Nous avons trouvé une famille pour la plupart d'entre vous. Samuel ira chez les Lamps, Thomas chez les Dupuis, Paul chez les Dersy. Les autres devront se tenir correctement s'ils ne veulent pas être expulsés vers un autre orphelinat. Toutefois, cette dernière mise en garde ne s'adresse pas à vous monsieur Léopold. Si vous vous mettez en tête de me faire passer les pires moments de ma vie, sachez bien que vous serez consigné dans votre chambre, sans visite et ne sortirez que pour les repas.
La mère supérieure faisait ici référence aux nombreuses fois où Léopold et Samuel, Léo et Sam pour leurs rares amis, s'étaient enfuis de leur famille d'accueil afin de se retrouver. En effet, ces deux là étaient comme les deux doigts d'une même main et ils ne supportaient pas d'être séparés contre leurs grés.
Une fois sortie du bureau " du manchot ", c'était, pour les enfants, le surnom de cette directrice certes sévère, mais qui aimait ses enfants de toute son âme, Sam et Léo furent reconduis dans leurs chambre.
Une fois certain que personne n'écoutait derrière la porte, Léopold ouvrit la grille donnant sur le conduit d'aération et frappa deux fois, attendit un moment, puis frappa trois coups. Un coup lui répondit.

- Ne t'en fait donc pas frangin. Fit la voix de Sam. Je vais leurs faire une de ces vies à ces Lamps qu'ils ne redemanderons pas de si tôt un gosse.
- Inutile. Répondit le garçon. J'ai un bien meilleur plan. Tu te rappelle le jour où je me suis enfuis de chez les Partis ?
- Oui.
- Un routier m'a retrouvé. Il m'a parlé d'un tournoi, tous les quarante ans. Tous les meilleurs de chaque discipline sportive doivent combattre et les meilleurs de chaque pays se retrouvent en Grèce.
- Et alors ? Demanda Sam qui ne voyait pas où son ami voulait en venir.
- Hier, j'ai entendu le directeur du Dojo parler avec un gars en costume, d'un tournoi à Paris la semaine prochaine. Quand le type est sortit du bureau, je lui ai demandé ce que c'était. Il m'a dit que tous les concurrents juniors de toute la France s'y retrouveraient. Les meilleurs partiraient en Grèce pour y suivre un entraînement particulier.
- C'est une bonne idée, fit Samuel. Mais jamais le Manchot ne nous laissera y aller.
- Détrompe-toi. Ce gars à qui j'ai parlé m'a dit qu'il nous avait vus lors de l'entraînement de Karaté et qu'il nous inscrirait.

Les paroles de Léopold furent vérifiées le lendemain quand Sœur Marie Agnès les conduisis dans le bureau de la directrice. Les deux enfants pénétrèrent dans cette pièce, comme si la mort les attendait. Curieusement, un homme vêtu d'un costume trois pièces noir était assis devant le secrétaire. Lorsque les deux jeunes eurent fermé la porte, il se leva et la vieille religieuse prit la parole.

- Je vous présente monsieur Olikkos. Il m'a parlé de vous et certifie que vous avez des chances pour un tournoi à Paris.

Les yeux des deux garçons étincelèrent.

" Je ne suis pas partante pour vous laisser partir, toutefois, cet homme a assuré que vous ne serez pas lésés. Il paraîtrait même que vous pourriez avoir un destin exceptionnel. Si donc vous vous tenez correctement jusqu'au départ, je vous laisserais participer à ce tournoi. Mais attention : à la moindre incartade, j'en envoie un dans un orphelinat à Paris et l'autre à Marseille et ne croyez pas que je ne le ferais pas.

Les deux garçons furent heureux de cette entrevue et ne se cachèrent pas pour le montrer.

Cinq jours plus tard, ils retrouvèrent l'homme au costume à la gare de Lyon Perrache.

- Quelle langue parlez-vous ? Demanda l'homme avec un fort accent étranger.
- Nous parlons français et un petit peu anglais. Répondirent Sam et Léo. Pourquoi ?

L'homme ne répondit pas et monta dans un wagon où ils eurent une cabine pour eux seuls durant tout le trajet.

Quatre heures plus tard, ils arrivèrent à la gare Saint Lazare où une voiture les attendaient. Les deux jeunes garçons étaient si impressionnés par tout ce luxe qu'ils ne dirent mots pendant le trajet qui les mena jusqu'à un hôtel modeste de la banlieue de la capital.

- Le tournoi débutera demain à dix heures. Fit l'homme en costume une fois que les garçons furent installés. Dormez bien, je viendrais vous prendre vers huit heures. Soyez prêts.

Le lendemain, les deux jeunes tentèrent d'interroger leur guide, mais celui-ci resta de marbre. Il fini par leur dire qu'ils auraient les réponses à toutes leurs questions avec le début du tournoi, mais que celui-ci allait leur donner encore bien plus de questions qu'ils ne sauraient l'imaginer.
La voiture dans laquelle ils étaient montés les conduisit dans une petite bourgade à quelques distance de Paris. Là, les enfants furent introduit dans ce qui semblait être un cirque romain monté pour l'occasion. Impressionnés, les enfants ne dirent mots et ne surent plus si l'idée qu'ils avaient de ce tournoi était bien la bonne et s'il ne fallait pas retourner à l'orphelinat. Mais cette dernière perspective ne les enchantèrent pas et ils n'eurent qu'à avancer parmi d'autres enfants du même âge qu'eux.

- Venez au centre de l'Arène, fit un homme au visage asiatique et aux cheveux d'un noir de jais qui lui arrivaient dans le milieu du dos. Il était vêtu d'une tunique blanche comme les anciens grecs dont ils avaient vus des image sur leurs livres d'histoire. Vous allez participer au tournoi qui désignera les futurs Chevaliers. Vous allez tirer au sort vos ordres de passage et combattrez. Au terme des trois jours, nous désignerons les meilleurs d'entre vous et vous partirez en Grèce afin de devenir des Chevaliers d'Athéna. Depuis toujours, les Chevaliers d'Athéna ont protégé la Terre des forces du mal. Vous allez avoir la chance d'être l'un d'entre eux et de revêtir l'une des Armures Sacrées.

Chacun tira un numéro qui lui donnait un ordre de passage. Léo et Sam étaient dans deux groupes séparés et n'auraient donc pas à s'affronter avant les demi-finales.

Le premier combat eut lieu l'après-midi même. Tout le monde prit place dans les gradins et deux jeunes garçons entrèrent dans l'arène. Celui qui les avait accueillit au début du tournoi expliqua que tous les coups étaient permis, à condition de ne pas utiliser d'arme quelles qu'elles soient.
Les deux protagonistes se mirent en garde et s'affrontèrent.
Le combat dura dix minutes, puis, un second commença et enfin vint le tour de Léopold. Le jeune garçon eut comme adversaire un adepte du Judo. Le karatéka savait qu'il ne devait pas laisser son rival s'approcher et il utilisa donc ses pieds afin de maintenir une certaine distance entre eux deux. Le combat dura dix minutes au bouts desquelles Léo mit son adversaire K.O.
Sam félicita son frère et parti s'échauffer pour son combat.
Le premier jour se fini avec l'élimination de la moitié des concurrents.
Après une longue, mais trop courte au goût de certains, nuit de sommeil, tous les jeunes encore en lice se retrouvèrent pour le deuxième jour du tournoi.
Le premier combat opposa deux jeunes filles toutes deux pratiquant l'aïkido. La première portait une ceinture rouge, tandis que l'autre avait une noire autour de la taille. Sam et Léo suivirent ce combat avec intérêt car à leurs yeux, les deux concurrentes méritaient de gagner leurs places.
La première chargea son adversaire qui la fit littéralement voler dans les airs. S'apercevant de ce brusque retour de situation, elle prit appuie sur le mur de l'arène et décrocha un magistral coup de pied à sa rivale qui ne put l'éviter et tomba au sol, la mâchoire déboîtée. Tous crurent que la première concurrente allait en resté là, mais elle se dirigea vers son adversaire toujours à terre et la roua de coups. Le juge lui ordonna de s'arrêter, mais rien n'y fit. Lorsque des gardes entrèrent armés de lances et protégés par une plaque de cuire, la fille à la ceinture noire était morte.

- Vous avez dérogé aux règles du tournoi. Fit le juge d'une voix sévère. Vous partirez en Grèce pour y être jugée. Que ceci serve de leçon aux autres, fit-il en se trouvant vers le publique. Le prochain qui bat un concurrent alors que celui-ci est à terre devra répondre de ses actes devant la déesse.

Les deux filles furent évacuées du centre de l'arène et Léo fit son entrée suivit pas un certain Mathieu, adepte de la boxe, c'est du moins ce que Sam put constater en voyant la paire de gants rouge qu'il portait sur ses mains.
Le combat commença et Léo fut rapidement cantonné à parer les coups portés par l'autre. Soudain, le jeune garçon comprit son erreur en se retrouvant acculé au mur. Son adversaire en profita pour le rouer de coups. Lorsqu'il recula d'un mètre, Léo s'écroula.

-J'ai gagné ! Exulta Mathieu quand des gardes vinrent vérifier qu'il n'était rien arrivé de fâcheux à son adversaire.
- Le vainqueur est… Commença le juge.
- Attendez ! fit Léo d'une voix peine audible.

Se relevant avec peine, il se dirigea vers son rival et se remis en garde. Mais une lueur de rage brillait dans son regard.

- Continuez le combat. Fit le juge qui attendait de voir ce que réservait le jeune garçon.

Léo ne bougea pas, et quand Mathieu lui décrocha une série de crochet, il les évita comme s'ils étaient donnés au ralentit. Le boxeur furieux se déchaîna, mais aucuns de ses coups ne portaient. Soudain, Léo se baissa pour éviter un direct du droit et décrocha un uppercut qui vit voler son adversaire trois mètres plus loin. Quand il vit que l'autre ne se relevait pas, il s'effondra, épuisé par le combat. Sans plus attendre, les gardes accoururent et emmenèrent les deux concurrents vers une infirmerie. Sam les suivit, pris d'une inquiétude folle à l'idée de perdre son frère. Mais quand il vit celui-ci rouvrire les yeux sous les encouragements d'un médecin, il se calma.
Sachant son ami en sécurité, il regagna l'arène et se prépara à son combat.
Vingt minutes plus tard, il entra, suivit par un certain William. Un adepte du ninjitsu, l'art des assassins japonais. Il portait une tunique noire qui ressemblait à celle que la professeur d'histoire de Sam avait acheté à la suite d'un voyage en Chine.
Les deux concurrents se mirent en garde, mais aucun ne bougeaient. Il s'observèrent longuement et après un long moment d'attente, tous deux portèrent leur première attaque. Leurs poings se heurtèrent dans un craquement d'os. Puis, ils enchaînèrent coups de poings et de pied, sans plus d'effet. Quand il cessèrent, ils se remirent en garde.

- Ce gars est bien plus fort que je l'aurais cru, se fit Sam alors qu'il continuait à jauger William. Il va falloir ruser pour le battre.

Alors qu'ils allaient continuer à se battre, le juge les arrêta et déclara le combat clos.
Ne comprenant pas cette intervention, les deux concurrents se séparèrent et chacun retourna à la salle qui servait de vestiaire et de salle de bain. Mais Sam se dirigea vers l'infirmerie afin de prendre des nouvelles de son frère.
Léo avait repris connaissance pendant le combat et attendait le bon vouloir du médecin pour reprendre le tournoi. Mais quant il vit son frère arriver, il s'assit, contrairement à l'avis de celui qu'il considérait plus comme une nourrice que comme un aide-soignant.

- Avec la tête que tu as, j'espère que tu lui as mis son compte. Fit Léo.
- Ils ont interrompu le combat. Fit Sam avec déception.
- Comment ça ?
- Ils nous ont dits que le combat était fini et qu'ils avaient fait leurs choix entre nous deux. Il reste encore deux combats et après ils donneront les résultats.
- Je suis certain que tu seras parmi ceux qui partiront. Fit Léo avec une tape amicale dans le dos de Sam qui grimaça sous la douleur que cette marque d'affection venait de lui rappelé à son bon vouloir.
- Tu t'es bien défendu, remarqua le plus vieux des deux. Mais je ne sais s'ils vont tenir compte du niveau où nous sommes arrivés.
- En tous cas, vous ne le saurez jamais si vous n'allez pas vous faire examiner par un médecin et si votre ami ne se repose pas. Fit un médecin en entrant.

Les deux garçons se serrèrent la main avant de se quitter.

Le lendemain, tous les concurrents se retrouvèrent pour entendre la décision du juge.
Sam et Léo attendaient anxieusement les nominations des vainqueurs du tournoi. Mais quand le juge arriva, un autre personnage entra. Il avait les cheveux aussi noirs que sa peau et rasés à la mode militaire et mesurait près de deux mètres pour au moins cent-quarante kilos.

- Je suis Belerion. Fit le nouveau venu avec le même accent que l'homme qui avait recruté les deux garçons. Je suis un Chevalier d'Athéna. Ceci signifie que je suis aujourd'hui bien plus puissant que vous.
- C'est pas dure à croire, glissa Sam à son frère.
- Cependant, peu d'entre vous comprendrons réellement ce que ceci signifie.

Il appela un premier groupe de cinq personnes et leurs annonça qu'ils ne partiraient pas en Grèce mais qu'ils trouveraient une place au sein de la Fondation Graad qui s'occupait entre autre de nombreux orphelinats depuis que Saori Kido, la présidente de cette organisation avait désirée étendre ses activités bienfaitrice aux orphelins.
Puis un autre groupe fut appelé. Dans celui-ci se trouvaient Mathieu et Sam. Le Chevalier donna à chacun des concurrents une idée de ce que seraient leurs vies comme Garde Du Sanctuaire. Mais lorsqu'il arriva à Sam, il sembla l'oublier et passa à un autre groupe.
Ne sachant comment il fallait prendre cette attitude, le garçon se rassis, mais il fut rappelé à l'ordre par le noir.

- Je ne vous ai pas dis de vous asseoir Monsieur. Fit-il avec une voix dure. Descendez donc au centre de l'Arène.

Sam s'exécuta et se retrouva, tous les yeux pointés sur lui.
Il resta un long moment seul, ne sachant où se mettre. Enfin, une jeune fille le rejoint, imitée par celui qui se nommait William. Enfin, cinq jeunes étaient rassemblés au centre de l'arène.

- Vous allez partir en Grèce, fit le Chevalier. Mais ne vous attendez pas à recevoir une armure dès votre arrivée au Sanctuaire. Vous n'avez passé que la première des épreuves. Il vous faudra parvenir à gagner les armures que vous devrez porter. Mais ne restez pas là et suivez-moi. Nous partons dans une demi-heure.
- Et nos bagages ? Demanda une jeune fille qui portait le nom de Sylvia.
- Nos vous fournirons des tenues à Athènes. Répondit le Chevalier avant de se diriger sur le parking qui bordait l'arène où une limousine les attendait.

Retour au sommaire - Chapitre suivant

www.saintseiya.com
Cette fiction est copyright Sergissan Mac Conore.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.