Introduction


Milo est songeur. Allongé sur le dos, les bras repliés derrière sa nuque, il contemple le plafond de sa modeste maison. Un peu décrépi. Des morceaux de plâtres tombent ça et là et l'un des murs présente une légère fissure.
Les dernières inondations ont été néfastes pour la petite demeure. Le chevalier du Scorpion a un froncement de sourcil en pensant à Julian Solo et à Saori partie le rejoindre en Ethiopie afin de l'aider, lui et Sorente, pendant leur tournée humanitaire. Décidemment Milo ne comprend pas la patience de Saori. Mais peut-être est-ce pour cela qu'elle est la réincarnation de la puissante Athéna tandis qu'il n'est qu'un " modeste " chevalier d'or. Pour sa part, il lui aurait dit sa façon de penser à ce fou de Poséidon.

Milo a senti un mouvement à ses côtés. Il se retourne vers une chevelure brune et ondoyante. Comment s'appelle t'elle déjà ? Ah oui… Alicia. Pour ça, sa mémoire ne lui fait jamais défaut et il s'en félicite. Il s'en voudrait beaucoup de blesser l'une de ces nombreuses femmes qui viennent à tour de rôle dans son lit. Il les adore et même si généralement il ne leur consacre qu'une seule nuit - " Et qu'elle nuit ! " dixit les intéressées - il n'en oublie aucune, chères et précieuses une à une.

Le chevalier du Scorpion se tourne donc vers la femme allongée à ses côté et repousse les longues mèches brunes qui lui tombent sur le visage. Alicia laisse échapper un soupir. Elle est entrain de se réveiller songe Milo qui lui caresse la joue du bout des lèvres.
Il ne lui a rien promis. Au contraire, sa réputation le précède et les femmes qui lui tombent dans les bras savent déjà à quoi s'en tenir. Mais ce n'est pas une raison pour se montrer moins tendre au réveil, ou par la suite.

Milo adore les femmes. Leur douceur, leur parfum, la courbe de leurs hanches, le galbe de leurs seins… rien que d'y penser, il commence à ressentir une certaine excitation au niveau de son entrejambe. Il est temps de réveiller Alicia.

D'abord, l'appeler par son prénom, doucement, au creux de son oreille, juste après en avoir délicatement sucé le lobe. Elles adorent ça.
Diriger alors tendrement ses lèvres jusqu'à la bouche de la jeune femme tout en la retournant sur le dos.
La voilà qui ouvre les yeux un sourire aux lèvres.
Milo l'embrasse. Toujours tendrement. Sa main cherche les seins de son amante et la caresse. Doucement. Alicia se cambre légèrement. Il l'embrasse alors avec plus de ferveurs et redouble de caresses. Elle soupire et Milo sait déjà comment se déroulera la prochaine heure.

Il pourrait prédire avec exactitude les temps de ses prochaines actions. Quand il laissera glisser sa bouche le long du corps de sa partenaire. Quand elle lui ouvrira ses cuisses. Pour l'orgasme c'est un peu plus difficile à prédire, mais bon. C'est toujours un peu la même chose.

Toutes ces considérations sur la routine de ses nuits et matinées câlines ont quelque peu démotivé le chevalier qui décide de chasser ses idées noires et de se consacrer au corps brûlant de la femme qu'il tient entre ses bras.

*

Camus n'est pas content. Il ne comprend pas pourquoi on le rappelle au Sanctuaire, lui qui préfère le désert de Sibérie. Et comme d'habitude lorsque le chevalier du Verseau est énervé, cela se traduit par un très léger froncement de son sourcil droit, toutes les minutes, comme un tic. Enfin, on ne peut pas être un chevalier d'or consciencieux et passer son temps à méditer sur des icebergs.

Et voici donc le vieux Sanctuaire, qui semble fondre sous le soleil écrasant de la méditerranée. Du village, Camus entend la foule incessante, le roulis des chars à bœufs, des cris et bruits de ferrailles qui s'entrechoquent. C'est vrai qu'aujourd'hui est le jour du grand marché hebdomadaire.
Camus soupire. Il regrette déjà le silence du grand nord. Mais ça pourrait être pire. Il ne peut réprimer une très légère grimace en repensant à sa dernière visite à Hyoga dans la bruyante Tokyo.

Enfin, il n'y a pas que des inconvénients à être de retour au Sanctuaire. Camus jette un coup d'œil à la misérable masure qui jouxte le temple du Scorpion. Décidemment, Milo exagère. Depuis les dernières pluies diluviennes de Poséidon, deux ans se sont écoulés et le chevalier du Scorpion n'a rien fait pour retaper sa maison qui menace de s'effondrer.
C'est le genre de choses qui dépassent l'entendement de Camus, lui qui ne supporte pas le moindre désordre.

Enfin, ce n'est pas son problème et son ami est assez grand pour gérer seul ses affaires.
Il irait bien dès à présent frapper à la porte de l'horrible petite demeure mais il est un peu tôt pour tirer Milo des bras de Morphée ou d'une autre.
Camus relève un sourcil. Ces considérations sont superflues vu que, de toute façon, il n'a jamais frappé à la porte de qui que ce soit et que Milo viendra tôt ou tard à lui, comme d'habitude.

Il est plutôt temps de poser son paquetage et d'aller voir pourquoi Aioros, enfin, le Pope, l'a rappelé au Sanctuaire.

*

Saori s'impatiente. Julian est vraiment benêt. Alors qu'elle lui a expliqué en long, en large et en travers, qu'ils doivent se dépêcher de plier bagages et de partir pour la Grèce, le beau jeune homme est encore à la terrasse à siroter une orangeade en contemplant l'Océan Indien.

Le bon Sorente, lui, attend placidement devant la porte d'entrée, tous les bagages qu'il a soigneusement préparé à ses pieds.
Il sait très bien ce qu'il va s'ensuivre. Mademoiselle Saori va hausser le ton et Monsieur Julian va la regarder avec des yeux de gamin égaré. La jeune femme va lui ordonner de finir son verre et de prendre la porte et son maître va s'exécuter tristement et encore trop lentement au goût de la demoiselle qui sera au bord de la crise de nerfs.

Sorente pourrait soupirer mais ce n'est pas le style du patient jeune homme qui contemple la scène que se joue les deux divinités, avec un mélange d'amusement et de tendresse.

*

" - Bouge toi, on va louper l'avion !
- Mais, Seiya-chan, c'est le jet privé de la Fondation Kido, il ne va pas partir sans nous. "

S'en n'est trop pour notre héros. Décidemment cette gonzesse a toujours réponse à tout sous ses sourires mièvres et son inébranlable douceur. C'est bien simple : il ne la supporte plus !

" T'as raison chérie, l'avion ne partira pas sans toi, on se retrouve là-bas ! "

Et sur ce, Seiya part en claquant la porte, attrape Seika occupée à parler aux oiseaux -depuis son amnésie, sa pauvre sœur n'a plus toute sa tête mais Seiya l'adore- et l'entraîne avec lui dans le dédale tokyoïte, laissant Miho seule mais peu décontenancée.
Depuis toute petite, cette dernière sait qu'elle n'est pas faite pour un garçon comme Seiya mais elle est têtue et ne lâchera pas prise.

*

June refait une dernière fois le point. Non, à priori, elle n'a rien oublié. Pour la peine, elle a même empaqueté les affaires de Hyoga. De toute façon, les garçons n'ont pas trente-six tenues différentes. Le plus délicat était de préparer le matériel de camping puisqu'ils avaient été désignés d'office pour bivouaquer, vu le peu de lits disponibles au Sanctuaire.

Dans la pièce à côté, les garçons sont forts occupés à jouer à Street Fighter, jeu qui, étonnement, plaît à Shun qui prend toujours la Chinoise " car elle est jolie ". Comment elle s'appelle déjà ?... June a oublié, les jeux vidéos, ça n'est pas son truc.

Comme d'habitude, Shun passe une branlée à Hyoga, qui a beau essayer tous les autres personnages disponibles et surtout les gros bras. Mais rien n'arrive à contrer les pirouettes de la gracieuse chinoise.

Bon tout est prêt, Tatsumi a sorti la Limousine. Jabu et Nachi sont déjà dedans.

" Fini de jouer, messieurs. Vous prenez vos bagages, Tatsumi nous attend. "

Ni une, ni deux. Pas question de finir la partie en cours quand June décide qu'il est temps de partir.
Hyoga saute sur ses deux pieds tandis que Shun enroule soigneusement les manettes. " Mince, oui ! Faut ranger la console… ". A la différence de ses autres frères, trop heureux d'avoir un petit frère consciencieux, Hyoga ne laisse jamais Shun exécuter seul les corvées communes. Aussi le jeune homme s'accroupit à nouveau au sol afin d'aider son frangin à ranger la Nintendo.

Quand ils ont fini, June est déjà dans l'allée. Comme d'habitude, elle a pris le plus gros des affaires, leur laissant deux petits sacs en toile.
Hyoga secoue la tête en se demandant comment Shun supporte d'être ainsi materné. Puis il se morigène devant la stupidité d'une telle interrogation. Shun a toujours été materné et June l'adore. Comme c'est une fille géniale, bien que trop autoritaire à son goût, pourquoi chercher plus loin ?

*

Shiryu est inquiet. A nouveau, il s'inquiète de la santé de Shunreï auprès de son maître. Dans son état, supportera t'elle un tel voyage ? Et Dokho de le rassurer une nouvelle fois : Tatsumi a fait envoyer un hélicoptère ultra sophistiqué pour venir les chercher et Shunreï se porte comme un charme. " Elle n'a jamais été aussi belle ! " lance Dokho avec un clin d'œil à Shiryu qui se sent rougir.

Malgré sa cure de jouvence, Dokho reste toujours pour lui " le Vieux Maître ", celui qui lui a tout appris et qui a toujours été là pour sa bien-aimée alors que lui… Mais Shiryu ne veut plus y penser, plus de combats.
Il ne comprend pas pourquoi ils doivent se rendre au Sanctuaire et cela l'ennui…

" Malgré tout, maître, je préfèrerai que l'on reste aux Cinq Pics.
- Si c'est moi qui t'inquiètes, Shiryu, je me sens tout à fait prête.

Le chevalier se retourne vers la douce Shunreï. Bien qu'elle sourit, il sait que ce voyage la tracasse. La prenant dans se bras, il caresse son joli ventre gonflé par cinq mois de grossesse.

- Et lui ? Tu crois qu'il va supporter ce brusque changement ?

Shunreï a un petite rire.

- Cesse d'en parler au masculin, je t'ai déjà dit que ce serait une fille. "

Shiryu adresse un regard sceptique à son maître qui répond par un haussement d'épaules. Les bébés, ça, il n'y connaît rien.

*

Malgré tout son respect pour Saori, Ikki est énervé. La jeune femme l'a " invité " à se rendre au Sanctuaire où d'ailleurs " l'ensemble des chevaliers est convié " et elle lui a bien spécifié de " ne pas être en retard cette fois-ci ".
Et m…. ! Qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir f…faire au Sanctuaire avec ces Golds aux manières fleuries. Pas qu'il ne les estime pas, au contraire, mais ils ne sont pas de la même race.
Bien sûr, il allait revoir ses frères, mais bon. Aux dernières nouvelles, Shunreï est enceinte, elle et Shiryu se seraient certainement passés d'un tel voyage.

Enfin, on ne discute pas une demande de Saori.

En fait, ce qui l'ennuie le plus et c'est dur à admettre, c'est de revoir Shun et June.
June est une chouette fille, c'est sûr. Ikki se demande même ce qu'une femme comme elle trouve à son petit frère… non, ce n'est pas ce qu'il voulait dire mais… passons.
De toute façon, il est jaloux. C'est toujours lui qui s'est occupé de Shun et ça l'énerve qu'une bonne femme ait pris sa place. Et à plein temps avec ça ! …

Mais quand faut y aller…

*

Deathmask se sent une flemme peu commune. Retourner au Sanctuaire ? Bin mince, il se sent des boulets aux pieds. A ses côtés, Aphrodite a l'air guère motivé.

Le beau jeune homme fait la moue devant les quelques affaires emballées par son amant.
Vraiment, il ne comprend pas pourquoi Saori s'entête à les considérer encore comme des chevaliers d'or. Bien sûr leurs armures les acceptent à nouveau malgré leurs erreurs. Bien sûr la grâce d'Athéna les a touché en plein cœur et ils se sont repentis. Mais enfin, Aphrodite aime cette existence oisive qui consiste à lézarder sur une plage de sable fin et à laisser le chevalier du Cancer le traiter comme la huitième merveille du monde.

" - On y va ?

Aphrodite lève un sourcil.

- Puisqu'il le faut. "

Deathmask ramasse alors toutes les affaires et part d'un pas assuré, le bel Aphrodite à ses côtés, la démarche princière et une rose à la bouche.
Il ne viendrait même pas à l'idée du chevalier du Cancer de lui demander de porter quoique ce soit, ses mains délicates n'étant faites à ses yeux que pour des plaisirs raffinés… et d'autres plus pervers !
Deathmask adresse un sourire vicieux à son compagnon qui se dit que, décidemment, c'est la plaie d'avoir à se rendre au Sanctuaire.

*

Marine regarde patiemment Aiolia arranger les derniers détails du buffet de réception. Le chevalier du Lion voulait que tout soit d'autant plus parfait que son frère est devenu le Pope du Sanctuaire et, évidemment, il n'y a rien à redire, sa préparation est somptueuse.

Marine se dit que beaucoup de femmes aimeraient avoir un mari aussi soigneux mais que dans le cas d'Aiolia son soucis de la perfection frise le cas pathologique.
Encore heureux qu'il ne soit pas aussi regardant pour tout ce qui touche à leur maison ou leur vie personnelle car ça deviendrait vite invivable.

Aussi la jeune femme est-elle plutôt fière de son homme et comme elle est modeste et pragmatique, elle ne songe pas un seul instant à toutes ces femmes qui rêvent d'épouser un aussi adorable chevalier d'or.

" Bon, je pense que ça devrait aller. Il y a quelque chose qui te choque mon cœur ?
- Oui.
- … ?
- Pas de " mon cœur " devant les autres, s'il te plaît.
- Oui mon… Marine. "

Aiolia lui adresse un sourire embarrassé et on se dit qu'il n'y a qu'elle qui puisse rester aussi stoïque face à un tel sourire.

Le chevalier du Lion, pour sa part, considère qu'il est le plus heureux des hommes. Son frère est de retour, lui a épousé la plus parfaite des femmes et bientôt tous les chevaliers seraient réunis dans une atmosphère de paix et d'amitié.

*

Shina est nerveuse. Seiya ne va pas tarder à arriver.
Elle sait bien ce que certains pensent. Que Seiya n'est pas un garçon intéressant, voire même qu'il est vulgaire. Mais elle repense toujours à leur première rencontre, lorsqu'il l'a vue à visage découvert. Il l'a émue. Pour la première fois, elle s'est sentie féminine et fragile… sensible.

Elle ne peut l'oublier. Et là, elle aimerait bien aller casser des pierres afin de se défouler. Mais ce n'est pas le moment.

Tiens, une brune aux longues jambes sort de la ruine qui sert de maison à Milo… Shina se rappelle très bien de l'état pitoyable du plafond. Pas qu'elle se soit ennuyée mais bon, elle préfèrerait Seiya.

Justement, voici le jet de la Fondation qui arrive… Shina se dit que, oui, finalement, ça lui fera du bien d'aller casser quelques pierres. Il sera toujours temps, ensuite, d'aller passer une robe pour se rendre au buffet.

*

" Juste à temps ! " Kiki n'a pas pu s'empêcher de crier en voyant l'avion de la Fondation au-dessus de leurs têtes alors qu'ils finissaient de se téléporter.
Mü lui adresse un regard sévère. Le garçon est grand à présent, il devrait faire preuve d'un peu plus de retenue. Une main délicate se pose sur l'épaule du chevalier du Bélier. Ce dernier se retourne vers la belle indienne qui l'accompagne. Nadia, son épouse. Elle connaît Kiki depuis sa plus tendre enfance et plaide toujours pour sa défense.
Mü la rassure d'un sourire puis, la prenant par la taille, il fait signe à son élève de les suivre jusqu'à la maison du Taureau.

Aldébaran, qui a ressenti l'arrivée de son vieil ami, les attend sur les marches. Il adresse un sourire amical à Nadia. Bien que discret, Mü n'a pu s'empêcher de lui parler un soir de sa tendre amie, qu'il aime depuis l'enfance mais à qui il n'osait déclarer son amour de peur de lui imposer des tourments qui dépassent son entendement.
Les guerres finies, Mü s'était empressé d'aller lui demander sa main et… voilà ! C'est la première fois qu'Aldébaran la rencontre et il se dit qu'il n'a jamais vu de femme aussi belle. Sauf peut-être Shina depuis que Saori a abrogé la loi sur les maques. Mais Shina, c'est un autre style… que beaucoup de Golds aimeraient goûter d'ailleurs mais à part ce coquin de Milo… et encore, pas sûr, une intuition… de la jalousie ? Non, là Aldébaran s'égare. Mü lui a parlé et il est temps de reprendre pied dans la conversation.

" Heu… oui. Manquent Dokho et ses " poussins ", Phénix… et côté Golds, ces chers Aphrodite et Deathmask. Sinon tout le monde est là… sauf Athéna, bizarrement.
- Elle nous prépare une surprise. " Mü a un gentil sourire.

Puis le chevalier du Bélier invite Kiki à mener Nadia à ses appartement tandis qu'il va se boire quelques bières avec ce bon vieux Aldi qui lui rabat les oreilles avec la dernière coupe du monde de rugby, sport auquel Mü ne pipe rien mais l'enthousiasme de son ami le ravit.

*

Kanon en a marre. La bonté de son frère l'horripile.
Et voilà Saga en grande discussion avec un pouilleux du coin qui n'a que trois dents et pu l'alcool. Si son imbécile de jumeau compte faire la causette à tous les clodos du village, ils vont y passer la nuit. Ah non ! ça c'est trop fort ! Saga s'est mis à tripoter le dos répugnant du vieux mendiant sous prétexte que ce dernier se plaint de rhumatismes. C'est même plus du masochisme, c'est de la pure perversité !? Combien de temps Saga compte t'il ramper devant la misère humaine pour se faire pardonner ses crimes ?

Ce que Kanon ne comprend pas, c'est que son frère fait cela le plus naturellement du monde, sans la moindre arrière pensée d'expiation ou quoique ce soit. Bien sûr, il a le cœur lourd, mais soulager les petits maux des petites gens, il trouve ça normal… la moindre des choses.

Kanon décide que s'en est assez pour lui : " On se retrouve au buffet, Sag', j'ai des trucs à faire ! "

Saga lui a adressé un gentil sourire. Son jumeau a toujours eu une personnalité bouillonnante mais depuis ses " mésaventures aquatiques ", il fait preuve d'une presque patience et d'un certain sang-froid qui forcent le respect.
Et puis Kanon a toujours adoré Saga et ce dernier ne le lui a pas vraiment rendu. Envers son frère aussi, Saga a une dette…

*

Shaka ouvre les yeux. La séance de méditation est terminée. Ses disciples émergent lentement.
Il est temps pour le chevalier de la Vierge de se préparer pour la réception apprêtée par Aiolia. Shaka ne comprend pas trop le pourquoi du comment d'une telle réunion et cela l'ennuie d'avoir à passer son après-midi avec l'ensemble de ses camarades.
Mais puisque telle est la volonté d'Athéna.

Alors qu'il se dirige vers son temple, le chevalier de la Vierge croise Shura occupé à cueillir de la lavande. Malgré l'indifférence de Shaka, le chevalier du Capricorne se sent obligé de se justifier :

" Ma femme. Comme elle doit garder sa mère et ne peut pas venir au buffet, elle a tenu à préparer un présent local pour Saori. Elle est très douée - sourire plein de fierté - Mais là elle est en retard et il lui manque de la lavande… "

Le chevalier de la Vierge n'en a cure mais comme il se considère comme un homme de cœur, il aide son ami à cueillir ses fleurs.

Quelle idée aussi. Quand la paix est revenue, beaucoup de chevaliers d'or se sont empressés de se marier. Shaka ne comprend pas pourquoi. Sa vie de chevalier lui convient. Il médite la plus part du temps avec ses disciples et cela lui apporte une grande sérénité. Alors pourquoi s'embarrasser d'une épouse ?

Quoiqu'il en soit chacun fait ce qui lui plaît et ça ne lui coûte rien d'aider Shura.

*

Shion est enfin arrivé. Il trouve amusant de revenir au Sanctuaire après une si longue absence. Cela lui fera plaisir de revoir Mü et Kiki. Il sait que Nadia sera là elle aussi et il a une bref instant d'émotion en songeant à la petite fille qui venait voir Mü à la fin de ses rudes journées d'entraînements.
On se fait vieux…

Une silhouette nonchalante est apparue au bout du chemin. Cette démarche à la fois virile et sensuelle, Shion n'en connaît que deux et là, malgré la distance, il est sûr de ne pas se tromper de frère.

" Aioros ! Cela fait du bien de te revoir ! "

Malgré sa nomination en tant que Grand Pope, Aioros ne peut s'empêcher de se sentir encore chevalier du Sagittaire face à son ancien Pope. C'est pour cela qu'il est venu l'accueillir personnellement et sans sa tenue officielle. C'est aussi pour cela, qu'arrivé à la hauteur de Shion, il pose un genoux à terre et baisse les yeux.

" - Pour moi aussi, vous revoir est un plaisir.
- Relèves toi chevalier ! - mince, cela lui a échappé mais il est trop tard pour se reprendre.

Aioros s'est relevé et les deux hommes reprennent la route côte à côte en direction du palais où le nouveau Pope a fait préparer la chambre de Shion, ainsi que celles d'Athéna, Poséidon et Sorente. Qui ne sont toujours pas là d'ailleurs et il se sent d'autant plus embêté que son petit frère a mis un point d'honneur à faire de cette réception un succès…

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Cette fiction est copyright Mathilde Morel.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.