Chapitre 1 : Oraisons funèbres


Kiki :

Rien n'aurait osé briser le silence qui accompagnait le déplacement de la lune, mettant fin à l'Ultime Eclipse. Je me chargeai d'exprimer ce qui prenait tant de place dans l'esprit de mes compagnons d'une voix éteinte:
" Incroyable, ils ont réussi… "
Puis de ce même ton médusé : " Là, regardez, une, non deux…Cinq étoiles filantes ! "
Les dites étoiles filantes se dirigeaient droit vers le palais du Grand Pope. Sept chevaliers et un apprenti avec une jeune fille sur l'épaule partirent comme un seul homme vers le treizième temple du Sanctuaire. Seika avait la gorge serrée : " Tu crois que mon frère est vivant ? "
Je jetai un regard à Marine. Elle aussi, avait ressenti l'extinction de la cosmo-energie de Seiya. Peut-être par lâcheté, je fis comme si je n'avais pas entendu sa question.

Shina :

Le garde eut à peine le temps de nous voir arriver que je défonçais la porte d'un coup de pied. Je ne voulais pas croire à ce que je venais de ressentir. J'allais retrouver Seiya appuyé sur l'épaule d'un de ses compagnons, souriant comme si de rien n'était. Il ne pouvait pas mourir sans avoir revu sa sœur. C'était IMPOSSIBLE. Poséidon ne l'avait pas fait plier, il n'allait pas craquer maintenant. Je faillis défoncer les lourds de la porte. J'entrai. Je vis ce qu'il y avait à voir.

Shiryu :

Tous. Ils étaient tous là. Marine et Shina en tête, Kiki derrière qui déposait doucement Seika sur ses pieds. " Ill a fait des progrès, me dis-je, Il est plus rapide que les Chevaliers de Bronze, même avec Seika sur l'épaule. " Un éclair me traversa l'esprit : Seika ! Il fallait lui cacher le corps de son frère… Trop tard : Les larmes affluaient déjà à ses yeux. Je me forçais à croire que c'était de la sueur qui coulait de sous le masque de Marine. Quant à Shina, elle était pétrifiée. Le bouclier d'Argol de Persée ne l'aurait pas mieux figée ! J'en savais quelque chose ! Je m'en voulus de ce trait d'humour, alors que j'étais face à ceux qui nous avaient attendus, qui L'avaient attendu. Lui. Seiya. Mon frère.

Ikki :

Rester impassible. Serrer les dents. Montrer l'exemple comme Seiya l'aurait fait. Voilà ce à quoi je m'efforçais. Seiya… Dire que j'étais là, que nous étions tous là… Pourquoi a-t-il fallu que ce soit toi qui t'interposes, alors que ta sœur t'attendait ? Hein, pourquoi ? La question est d'autant plus juste qu'elle n'est pas la seule à pleurer. Je suppose que ton âme plane encore dans la salle. Tu ne les sens pas, les cœurs déchirés de ta soeur et des autres ? Marine verse même une larme. Marine qui pleure sur ta dépouille, c'est pas à moi qu'un tel honneur échoirait. Je me repris immédiatement : " T'as pas honte de penser à ça dans un moment pareil, toi ? Enfin… Je suppose qu'il faut bien se quitter.
Adieu, Chevalier Pégase.

Shun :

Pourquoi est-ce que je ne suis pas intervenu ? Je l'ai vu s'interposer. Pourquoi est-ce que mes chaînes ne l'ont pas retenu ? Pourquoi est-il mort alors qu'il allait retrouver sa sœur ? Les dieux étaient-ils si cruels pour séparer ainsi un frère et une sœur à l'aube de leurs retrouvailles ? Je me refusais à y croire, et pourtant, le corps de mon frère gisait bel et bien à mes pieds, son sang rougissait les dalles de marbres du palais. Athéna/Saori pleurait silencieusement, la tête de Seiya posée sur ses genoux…

Hyoga :

J'avais déjà du mal à l'accepter moi-même, et pourtant, il allait falloir leur annoncer ce que tous avaient déjà sous les yeux. Il allait falloir leur annoncer que Seiya était mort. J'observais les réactions des 9 nouveaux arrivants : Une jeune fille rousse qui ressemblait beaucoup à Marine (probablement Seika) s'était agenouillé près du corps de Seiya, Ses genoux baignaient dans le sang de son frère. Ne me demandez pas pourquoi ce détail me glaça le sang, sans ironie mesquine. Les larmes de Saori et de Seika se mêlaient au sang de mon frères. Je jetai un œil vers les cinq Chevaliers de Bronze : ils restaient impassibles. Ils ne voulaient pas plus que moi croire à la mort de notre compagnon.
Je les comprenais.

Saori/Athéna

Seiya ne peut pas mourir. Voilà ce que je ne cessai de me répéter. De tous les gens présents dans la salle à ce moment, j'étais celle sans doute qui avait les pensées les plus faciles à deviner, les plus embrouillées aussi. La jeune fille (que j'identifiais comme la soeur de Seiya ; Seika.) et moi, tirions sur le corps de Seiya comme des vautours qui auraient voulu pour eux seuls ce cadavre encore chaud. J'en eus vaguement honte.

Mes pensées furent brutalement interrompues par un énorme bruit qui venait du fond de la salle, juste derrière moi. Je levai les yeux.

Retour au sommaire

www.saintseiya.com
Cette fiction est copyright Yves Common.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.