Chapitre 2 : Les retrouvailles


L’homme sentait le cosmos de Seiya augmenter considérablement. Il sentit qu’il ne pourrait pas le vaincre sans son armure, alors, il eut un sourire et frappa Seiya de toutes ses forces une dernière fois. N’ayant pas vu le coup arriver, Seiya fut projeté sur le sol qui se fissura. Et comme l’homme avait pressentit, Seiya de releva tout de même.

- Pourquoi te relever encore? demanda l’homme.
- Je te l’ai dis, j’ai un but dans ma vie, répondit Seiya.
- Quel est ton but? Est-il si important? continua-t-il, prêt à appeler son armure en fonction de la réponse de Seiya.
- Oui, pour moi, c’est important... Je cherche ma soeur et quoi qu’il arrive je la trouverai! s’écria Seiya.
- Ta soeur? fit l’homme qui parut surpris. Je vois, que nous nous sommes bien trompés sur ton compte... Je pensais que tu voulais LA retrouver.

Puis l’homme se tourna vers Nadia qui était désormais inconsciente. Seiya ne savait pas trop ce qui se passait devant ses yeux: l’homme qui l’attaquait jusqu’à maintenant ne semblait plus lui en vouloir.

- J’emmène la fille à l’hôpital le plus proche, expliqua l’homme. Mais ce n’est pas pour autant que je ne suis plus ton ennemi. Je te laisse aujourd’hui parce que même si tu as complètement redécouvert le cosmos, le but que tu poursuis n’est pas punissable. Mais si jamais on en vient à se revoir, cette fois alors, je ne te laisserai pas en vie car cela voudra dire que tu as fais ce que tu n’aurais pas dû faire...
- Que veux-tu dire? demanda Seiya qui ne comprenait rien à rien. Pourquoi devrions-nous nous revoir? Je ne te connais pas!
- C’est vrai... soupira l’homme.
- Qui es-tu...? demanda Seiya qui ne savait toujours pas à qui il avait affaire. Oui, qui es-tu pour me dire que mon but, celui de chercher ma soeur, n’est pas punissable? Et qui croyais-tu que je cherchais? Explique-toi!
- Inutile de te dire tout cela, tu le sauras un jour si jamais tu commets un pêché de nouveau.

Puis, soulevant le corps de la jeune femme, l’homme s’envola en un instant. Seiya était resté bouche bée. Il voulait bien comprendre ce qu’il se passait et ce qu’il était. Cette force, cette puissance et cette chose qu’on appelait le cosmos, tout était nouveau pour lui mais si familier en même temps! Et puis, pourquoi cet homme parlait-il de pêché? Avait-il commis une faute sans qu’il ne le sache? Avait-il commis un horrible pêché envers un dieu quelconque? Que de questions sans réponses...

- Peut-être que je trouverai mes réponses lorsque je retrouverai ma soeur... se dit Seiya pour lui-même.

*
**

Le train s’arrêta et Seiya descendit sur le quai. On pouvait voir le Mont Fuji de très prêt et Seiya était très surpris par la beauté de la montagne. C’était bien la première fois qu’il était si proche du Mont Fuji et pourtant... il avait l’impression de reconnaître les paysages et ses jambes le portèrent inconsciemment jusque devant une petit forêt. Sans trop savoir pourquoi, il entra et continua à avancer dans cette forêt et passa sous un portail qui disait qu’à partir de là, il était dans une propriété privée. Mais il ne fit pas demi tour et se laissa guider par son intuition. Bientôt, il vit un chalet qui était bien caché entre les arbres. Étrangement, ce chalet lui disait quelque chose. Alors, Seiya resta debout sans rien dire devant la maison, essayant de se rassembler les idées.

- Que faites-vous? fit alors une voix féminine venant d’une porte-fenêtre mi-close.

Oui, que faisait-il ici? Seiya se sentit pris au dépourvu par cette question à laquelle il n’avait lui-même pas de réponse mais il répondit tout de même car il ne voulait pas effrayer la jeune fille:

- Je cherche ma grande soeur. La connaissez-vous? Pouvez-vous m’aider à la retrouver?

Il avait sorti une vielle photo jaunie de Seika prise il y a plus de six ans à l’orphelinat où ils vivaient ensemble. Seiya savait très bien que la réponse de la jeune fille serait négative mais il devait tout de même lui poser cette question. La personne avec qui il parlait ouvrit la porte-fenêtre coulissante et sortit à l’extérieur. La jeune fille jeta un coup d’oeil sur la photo que lui tendait Seiya et lui répondit en souriant tristement:

- Je suis navrée mais je ne la connais pas. Pourquoi croyez-vous la trouver ici? répondit-elle d’une voix douce que Seiya semblait connaître étrangement.
- Excusez-moi, cet endroit est si beau, se reprit Seiya. Il me rappelle quelque chose... Alors que c’est la première fois que je viens ici!
- Ne vous en faites pas, je suis toute seule ici... J’espère que vous trouverez la personne que vous cherchez.
- Merci.

Seiya décida de faire demi tour mais ses jambes ne lui obéissaient pas. Tout son corps lui ordonnait de rester auprès de cette jeune fille. Il avait l’impression de la connaître depuis très longtemps et qu’en restant avec elle, il... Et qu’en restant avec elle... Et en restant avec elle, quoi? Seiya se demandait pourquoi il voulait tant rester avec cette jeune fille qu’il venait tout juste de rencontrer. Car il savait très bien que ce n’était pas un coup de foudre, c’était pas une attirance qu’il ressentait pour cette jeune fille... c’était comme un sentiment oublié, un sentiment de respect immense... comme si cette fille était pour lui une déesse.

- Quelque chose ne va pas? s’inquiéta la jeune fille.
- Si si, tout va bien... répondit Seiya d’un ton vide.
- Vous êtes tout pâle! Vous devriez vous reposer. Venez à l’intérieur...

La jeune fille voulut descendre les escalier pour aller aider le visiteur à montrer mais elle perdit l’équilibre en ratant une marche. Elle ne tomba pas, elle avait juste faillit tomber. Elle avait poussé un tout petit cri de surprise, c’est tout. Mais ce cri ne fut entendu par personne. Seiya avait recouvert le son de sa voix par la sienne:

- Attention, Saori san!

La jeune fille se tourna vers Seiya, l’air effrayé... mais autant que Seiya lui-même. Le chevalier du Pégase prit sa tête de ses deux mains et s’écroula sur le sol: tous ses souvenirs effacés lui revenaient en un bloc douloureux. “Saori-san!” Combien de fois avait-il put crier son nom? Combien de fois s’était-il précipité pour la sauver? Chaque souvenir lui causait une douleur cérébrale. Il s’empêchait de crier en se tenant la tête. Son corps était recouvert de sueur puis la douleur stoppa avec le dernier souvenir. Apollon. Et tout était devenu clair.

- Saori san... murmura Seiya.

Saori ne dit rien, elle était debout près de son ami et le contemplait juste. Seiya releva sa tête et sourit tristement. Il se souvenait de tout maintenant: il était Seiya, le chevalier de bronze du Pégase, un chevalier d’Athéna. Et ce fait qu’il était un Saint, impliquait qu’il ne pouvait pas tenir sa promesse qu’il avait faite à Miho avant de partir à la recherche de sa soeur. Il ne retourna pas à Yokohama où sa meilleure amie l’attendait certainement. Il voulait et devait rester auprès d’Athéna et se battre de nouveau pour la paix et la justice sur terre.

- Seiya... finit par dire Saori. Je...
- Saori san, je me souviens de tout maintenant, la coupa Seiya en se relevant. Mais je veux savoir. Pourquoi avais-je perdu la mémoire, pourquoi tout était comme si je n’avais jamais été chevalier?

Il avait pris les deux bras de Saori et la regardait droit dans les yeux en attente d’une réponse. Saori soupira en détournant son regard et Seiya lâcha sa prise en voyant que la jeune fille voulait se retourner.

- Viens à l’intérieur Seiya, répondit la déesse, je t’expliquerai tout.

Ils entrèrent dans le chalet et Saori commença à expliquer ce qui s’était passé...

- Lorsque tu as porté un coup à Apollon, celui-ci a accepté de te pardonner et par la suite de me pardonner, fit Athéna. Il ordonna à Artémis de me rendre le Sanctuaire et il t’a laissé en vie. Cependant, il n’a pas tout pardonné, il voulut aussi te châtier de sa façon: il posa donc une condition à son pardon. Il a effacé ta mémoire et a ordonné à un de ses Seraphs de te surveiller. Et si jamais tu en venais à redécouvrir ton cosmos et que tu voulais me retrouver, ce Seraph devait te tuer...
- Oui, je comprends maintenant pourquoi un homme a essayé de me tuer, affirma Seiya. Mais il ne m’a pas tué, il m’a laissé en vie lorsque je lui ai dit que tout ce qui m’intéressait c’était de retrouver ma soeur... Il m’avait attaqué en croyant que je te cherchais, Saori-san.
- Mais maintenant que tu m’a retrouvée et avec moi, toute ta mémoire, je crains qu’il ne revienne à la charge et pour vraiment te tuer cette fois.
- Je le sais, et je ne me cache pas. Qu’il vienne! Je me battrai comme il se doit.
- Seiya, tu n’as vraiment pas changé, sourit Saori.
- Toi non plus Saori san, tu essaies de me protéger alors que nous sommes là pour te protéger...

“Nous”... mais oui, où étaient les autres!? Seiya se souvint que Shiryu, Shun, Hyoga et Ikki étaient aussi avec lui lors de la bataille contre les Anges d’Artémis.

- Où sont les autres? demanda donc Seiya. Vont-il bien? Ont-ils eux aussi perdu la mémoire?
- Ne t’en fais pas, ils vont bien, le rassura Saori. Apollon ne leur en voulait pas autant qu’à toi alors, il n’a rien fait contre eux; ils ont la mémoire intacte. Shun et Ikki sont chez moi avec Tatsumi. Hyoga est partit en Sibérie pour rendre visite à Jacob. Shiryu est avec Shunrei, en Chine...
- Et... Jabu, Ichi, Ban...?
- Ils sont au Sanctuaire. Ils sont avec ta soeur pour la protéger. Elle sait que ta mémoire a été effacé mais elle avait décidé de rester en Grèce avec les autres pour ne pas te faire du tort.
- Saori san, maintenant que j’ai retrouvé la mémoire, je ne peux pas rester sans rien faire, je dois aller en grèce pour la retrouver et lui dire que je me souviens de tout maintenant! Et que désormais, on ne sera plus jamais séparé.
- Oui, Seiya... tu l’a cherchée durant des années, tu pourras enfin la revoir.
- Demain, je partirai pour le Sanctuaire!

Saori acquiesça et dit qu’elle partirait avec lui.

*
**

Rien n’avait changé dans le village de Rodorio. Seiya reconnaissait tous les recoins. Il parcourut la rue principale, l'avenue Pallas, la colline de Minerve traversée par le chemin de Niké, le Pont d'Athéna, il passa devant les bars qu'il avait coutume de fréquenter avec Marine auparavant. Il suivit des yeux le vol des mouettes sur la mer, observa les commerçants rangeant leurs étals, les gens sortant du bureau pour aller déjeuner; il remarqua la couleur et le goût de la pomme qu'il mangeait en compagnie de Saori, l'ar-en-ciel au-dessus d'un jet d'eau provoqué par un marchant nettoyant la rue où il s'était posé, la joie timide, déguisée, des passant près de lui, les regards de désir, les regards vides d'expression, les regards.

Il avait toujours vécu dans ce village où il y avait la foire, le marché, les ménagères qui marchandaient et tous ses souvenirs d’entraînement difficile avec Marine. Ce village où il y avait des apprentis qui avaient certainement séché leur cours comme il faisait souvent en étant plus jeune, pour aller voir un film au cinéma ou encore pour voir en cachette le camp d’entraînement pour filles. Rodorio, c’était là où il y avait toujours du monde et où tout le monde se sentaient chez eux.

- Seiya...? fit soudain une voix derrière lui.

Seiya se retourna et n’en crut pas ses yeux. Seika... Sa grande soeur: elle était là, devant ses yeux, aussi sinon encore plus surprise que lui. Seiya jeta un coup d’oeil à Saori comme pour avoir son autorisation pour courir vers sa grande soeur. Saori lui sourit en acquiecant discrètement.

- Seika neesan! s’autorisa donc à crier Seiya.
- Seiya! Je ne pensais plus jamais te revoir... J’avais cru comprendre que ta mémoire avait été changé par Apollon mais tu es ici, près du Sanctuaire d’Athéna! Tu as retrouvé ta mémoire!?
- Oui, oui...

Seiya ne pouvait pas répondre avec une phrase constructive à cause de sa trop grande émotion. Tout ce dont il était capable, c’était d’étreindre sa soeur très fort et celle ci faisait de même. Les larmes de joies coulaient sur leurs joues et Saori les regardaient d’un air bienveillant.

- Seiya!? fit une autre voix de surprise.
- Seiya?? fit encore une autre voix.

Le concerné fini par se tourner vers ces voix qui ne cessaient plus de l’appeler et il vit alors Jabu, Ichi, Nachi, Ban et Geki qui étaient certainement en train de faire leur courses dans le village.

- Mais que fais-tu ici? fit Jabu. On croyait qu’on était débarrassé de toi une bonne fois pour toute!
- Vous ne me jetterez pas aussi facilement aux oubliettes, fit Seiya avec un grand sourire, bien content de retrouver ses amis.
- Je me disais aussi que c’était trop facile, continua Geki dans la plaisanterie et tout le monde rirent de bon coeur.
- Seiya, que vas-tu faire? demanda alors Seika. Vas-tu rentrer au Japon ou bien...
- Je reste ici avec toi et les tous les autres! répondit Seiya.

*
**

Du haut de l’Olympe, Apollon regardait la scène qui se déroulait sur Terre. Il était légèrement contrarié mais il ne s’énervait pas: il restait calme et posé. Artémis, cependant, était d’une humeur impossible à cause de la colère qui se dégageait d’elle:

- Mon frère, je te l’avais dit, il a retrouvé sa mémoire! fit-elle. On ne peut pas leur faire confiance! Seiya a retrouvé sa déesse et maintenant, il refera les même erreurs en s’opposant à la volonté divine.
- Calme-toi, Artémis, fit Apollon. Je leur ai pardonné, faisons comme si les hommes n’avaient jamais pêché de leur misérable vie. Mais si jamais les Saints en viennent à tuer un Dieu de nouveau, alors, cette fois, ils auront affaire à moi et à mes Séraphs.
- Mais mon frère, Seiya a réussi à te toucher, il n’est pas comme les autres! Il faut faire attention, il faut les éliminer tant qu’il en est encore temps!
- Non, Artémis. Avant de partir, Zeus a confié la Terre à Athéna mais à moi, il a confié l’Olympe. Zeus m’a confié la tâche de surveiller les Dieux et de faire en sorte qu’ils accomplissent leur tâche divine. Alors, tout ce qui se passe sur Terre n’a rien à voir avec moi... mais si Athéna est de nouveau remise en cause dans sa divinité, alors, il en revient à moi de la châtier. En attendant, il ne faut rien faire, sinon que d’observer...

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Cette fiction est copyright Ikuko Ikeda.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.