Chapitre 4


Tricha Borgez

Cela fait un moment que je marche derrière Mathilde et Aiolia, à bonne distance, quand je découvre devant moi, sur un mont, douze maisons qui se succèdent les unes derrière les autres. Maisons? Non, ça ressemble plutôt à des temples grecs comme celui dans lequel nous avons attendu une entrevu avec le grand manitou de ce lieu. Mais où sont-ils partis? Je ne vois plus ni Aiolia, ni Mathilde.
Je regarde d'un air presque désespéré la montagne sur laquelle sont construits les différents temples, remarquablement bien conservés. Il n'y a qu'un seul endroit où on aurait emmener Mathilde. Et, par malchance, c'est à coup sûr par là. Bon, je commence à gravir une vingtaine de marches pour arriver à la première maison. Elle est sombre, et semble en ruine. Des colonnes sont fendues, prêtes à dégringoler. Je prie pour ne pas être la personne dessous au moment où cela arrivera… Comme prévu, elle est vide et obscure; abandonnée. Je franchis vite cet endroit, et continue ma lente ascension.
Des marches, et encore des marches. J'en suis à plus de deux cent cinquante quand j'arrête de compter. Je me dis qu'à cette allure Mathilde a plus d'une fois eu la possibilité de mourir plus d'une dizaine de fois. Un coup de vent frappe mon visage. Une tempête s'annonce. Il ne manque plus que ça.
De vagues souvenirs n'ayant rien à voir avec ce qui se passe s'imposent à moi. J'arrive enfin à la deuxième bâtisse. Dès que je rentre je suis assaillie par tant d'odeurs de cuisine que cela en devient écoeurant. Mais je fais une pause dans cette maison qui semble vide aussi. Pourtant l'intérieur est éclairé, et chauffé. Je tombe sur une feuille par terre que je prends et lis:

Désolé DM, mais j'avais trop faim, alors je suis parti sans toi au restau.
Aldébaran


Bien, le proprio semble être parti pour la soirée. J'espère qu'il en est de même pour le reste des habitants des maisons jusqu'à ce que je rencontre ce Pope, l'objet et Mathilde par la même occasion. Je repars, de plus en plus épuisée. Pourquoi y a-t-il tant de marches sur cette foutue île? Je dois stopper un moment en chemin. Je ne sais vraiment plus où j'en suis. Je marine dans mes vêtements. J'en ai eu des sueurs aujourd'hui: des chaudes et des froides. Je m'inquiète de plus en plus pour Mathilde. Dieu, j'espère qu'elle va bien, qu'elle n'a rien. Non, au fond je suis un peu rassurée car elle est avec Aiolia, et il semble être un chic type, ou du moins honnête. Mais il est l'ami de cette brute aux cheveux bleu. J'ai un frisson rien que de penser à lui. A son sourire dément, à ses yeux fous exorbités lors du combat contre Aiolia. Je suis prise de terribles vertiges. Depuis quand je n'ai pas mangé? Trop longtemps, ça c'est sûr. J'arrive à une troisième maison. Cette fois je remarque une gravure qui ne m'est pas inconnue sur le haut de la porte. Deux traits verticaux parallèles, rejoints par deux traits horizontaux aux extrémités. Le signe des Gémeaux. Mon Dieu. La troisième maison, la maison des Gémeaux, le troisième signe du zodiac. Encore un vertige.

Il y a encore neuf maisons et encore plus de marches. Je suis au bout du rouleau. Non! Mathilde a besoin de moi. Alors je suis presque au bout du rouleau. Avec lassitude je rentre dans la maison.
Vide. Bon sang, ils sont tous partis au restau? Non, cette maison, comme la première, celle du Bélier j'imagine, est aussi abandonnée. De la poussière, des cafards, des ruines de piliers. Mais contrairement au premier temple où j'ai ressenti de la sérénité, ici les murs sont remplis de tristesse et d'amertume, et de haine. La lune passe à travers des ouvertures, plongeant cette bâtisse entre la nuit et le jour. J'ai vite fait de traverser cet endroit lugubre. Je n'en suis que plus reconnaissante en découvrant une nouvelle série de marches. J'ai l'impression que les architectes se sont bien amusés à faire des marches de plus en plus nombreuses après chaque maison. Bien sûr, ce n'est que pure supposition de ma part. Aller Tricha, un pied devant l'autre, ne penser à rien, pourtant quand je ferme les yeux, ce sont des yeux presque jaunes qui me fixent d'un air cruel. Et comme quand on fait un zoom décroissant avec un appareil photos, des traits épais et fermes se dessinent, puis des mèches rebelles partant dans tous les sens, des mèches bleus. J'ouvre d'un coup les yeux. Mais ça va pas ma pauvre Tricha, tu deviens complètement folle. C'est sûrement l'air du pays qui te fait ça. Oh oui, l'air du pays, ils vont m'entendre quand j'aurai fini. Et puis c'est quoi cette nouvelle obsession?

Miraculeusement j'arrive à la quatrième maison encore sur mes deux jambes. Cela fait combien de temps que je suis partie à la recherche de Mathilde?

La maison du Cancer. J'entre. J'ai un haut le cœur et fais demi-tour vite fait. J'ai eu l'impression de rentrer dans un tombeau! L'air en est presque palpable, d'une noirceur à vous glacer le sang. Et l'odeur qui a assailli mes narines m'a presque fait défaillir. Comment les gens font-ils pour traverser cette demeure? Je reste plantée devant l'antre un certain moment. La vie de Mathilde vaut quand même plus que ça, non? Et puis, ce n'est que ton imagination. Ma pauvre fille, tu deviens poltron! J'ai tiqué. Moi? Poltron? Et puis quoi encore?! Je prends mon courage à deux mains, et entre une deuxième fois. D'ailleurs j'ai déjà grimpé à travers trois maisons, il est hors de question de faire demi-tour. Pourtant l'odeur de change pas. C'est une odeur de décomposition, de mort. Je peux presque entendre les mouches voler. J'avance, me bouchant le nez, courant presque, jusqu'à ce que mon pied heurte quelque chose de mou. Je trébuche dans le brouillard, et me cogne le nez le premier sur une dalle froide. Je n'y vois que dalle! Je vais me relever, doucement quand ma main prend appui sur quelque chose qui est également mou. Rien qu'au toucher c'est dégoûtant. Un frisson d'appréhension me parcours quand mon imagination me fournit toute une série de possibilités aussi affreuses les unes que les autres sur l'identité de cette éponge: un animal mort depuis cinq ans, le corps d'une belle-mère insupportable, un fruit pourri. Au fond je ne veux pas savoir, tout ce que je veux c'est partir d'ici au plus vite. Mais ma curiosité prend le dessus, et à tâtons, j'examine cette chose. Un relief, deux trous, en montant, il y a deux cavités rondes et larges sur lesquelles je ne me suis pas attardé, puis une surface plane, et de longs filaments rêches… Je déglutis avec peine, j'approche mon visage plus près de cette horreur pour me retrouver face à deux énormes yeux blancs, me dévisageant. Deux yeux démesurément grands et liquides, mais vivants, j'en mettrai ma main au feu. Pourtant j'aperçois des vers, des blattes se faufiler dedans.
Dès que mon cerveau enregistre ce spectacle morbide je hurle, hurle à m'en briser les poumons, à m'arracher la voix, puis je me colle à la paroi, effrayée, essayant de me calmer, mais quand j'entends des petits cris plaintifs, je tourne la tête, pour faire face à toute une horde de tête d'enfant pleurants. Mais ce sont des cadavres! Je ne comprends plus rien. Puis en me rendant compte que je suis en fait entouré de mort-vivants, une nouvelle crise d'hystérie me prend, et je hurle, hurle. Dans mon esprit il n'y a plus rien sauf des gros yeux globuleux, dégoûtants, grouillants. Ma vue se voile peu à peu dans une ténébreuse obscurité, mais avant de défaillir définitivement, je me rappelle avoir remarqué ces yeux changer peu à peu en une pair d'yeux jaunes sombres très très en colère sous d'épais sourcils bleutés…



Masque de Mort

J'arrive pas à dormir. Y'en a marre de toujours courir après cette gonzelle, alors j'ai laissé tomber, et j'ai décidé de rentrer chez moi. Demain, on cherchera l'autre folle. D'ailleurs, où peut-elle bien se cacher? On est sur une île. Et elle, sans avion, sans vivre, ne peut pas aller bien loin. Et moi j'en ai raz la chaussette de toute cette histoire de fou. J'aime être tranquille dans la vie, moi. J'ai décidé d'aller rapidement chez moi, à la vitesse du son, donc un léger trotting, quand j'ai vu l'objet de ma recherche qui a entrepris de grimper jusqu'au Grand Pope. Quelle folie! Pourtant au fond je l'admire… Donc, je la dépasse en chemin, trop rapidement pour qu'elle me voit, et décide de l'attendre jusqu'à ce qu'elle arrive. D'ailleurs Aldébaran m'avait laissé un mot comme quoi il n'a pas pu m'attendre et est parti sans moi en ville. Encore une fois louper. La ville ne veut vraiment pas de moi. Y'en à qui ont de la chance; vraiment. Pourtant, je me suis installé dans un fauteuil à attendre, mais elle n'arrive pas. C'est sûr, je n'ai jamais vraiment été connu pour être patient, mais là, elle exagère! Dépité, je rentre dans mes quartiers privés, où rien n'orne mes murs, et m'affale dans mon lit avec un grognement. Athéna! Que je suis fatigué. Pourtant le sommeil ne vient pas. Je ne sais pas pourquoi. Les minutes passe, les unes après les autres, tic tac, tic tac…

BAM!

Je balance mon réveil. Ce qu'il est épuisant celui-là! Pourtant cela ne sert à rien. Puis au bout d'un moment mes paupières se ferment enfin, et je sombre dans un voluptueux sommeil quand:

-HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!

- MAIS C'EST PAS VRAI!!!!!!!!!!

Il va m'entendre Milo! Et sa compagne aussi!

-HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!!! HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!!!!!!!!!!!!!!!

Je me rends compte qu'en fait les cris viennent de derrière ma porte. Qui peut bien me rendre visite à une heure si tardive? Je me lève, franchement en colère et sors, ne prenant pas la peine de me vêtir. Alors, habillé d'un caleçon (^^), je décide de remettre cette personne à sa place, c'est-à-dire dans une place de choix au sein de ma collection. J'ouvre la porte, et allume la bougie à côté.

-HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!!! HAAAAAAAAAAAAAAA…

- ON SE CALME ICI! Y'EN A QUI VOUDRAIENT DORMIR, NOM DE DIEU!!!!!!!!!

Cela paru calmer l'intrus. Quand ma vue s'adapte à la lumière ambiante, je laisse passer un juron assez grossier: une masse informe était le long de mon mur où ornent mes trophées d'enfants. C'est la copine de l'autre folle qu'Aiolia a emmenée. Celle que j'attends depuis quelques heures. Je m'approche et la prends, regardant son visage pour savoir si elle est toujours parmi nous. Non, ces yeux se sont fermés juste quand je suis arrivé. Pourtant je les ai vus un bref moment: ils étaient d'un bleu puissant, empli de terreur. C'en était presque jouissant. En voila une jolie qui fera sensasse dans mon temple. Non, Aiolia m'a tenu de ne pas la toucher, sinon, j'aurais encore des problèmes avec le Pope, et moi, tout ce que je cherche, c'est le calme, et pour ça je suis prêt à beaucoup laisser.
Je prends mon fardeau dans mes quartiers, blasphémant comme quoi cela n'a pas été mon jour, mais que ma nuit ne s'annonce pas mieux. Je l'amène dans la petite salle de bain, et la mets dans la baignoire où je fais couler de l'eau froide. Elle se réveille en sursaut.

- HAAAAAAAAAA…

CLACK
Non mais, je ne vais pas devenir sourd à cause d'elle quand même, et je crois que le claque lui a remis les idées en places.

- On se calme, sinon tu va rejoindre ma collection, promesse ou pas. C'est clair?

Toujours pas de réponse, juste ce regard perçant remplis de quelque chose que j'apprécie dans les yeux de mes victimes, plus un côté rebelle.

- J'ai demandé si c'était clair, alors? Je ne suis pas très patient.
- … euh, oui, oui, je crois.

Même tremblante, elle a une voix qui sonne pas mal, dès qu'elle arrête de crier cela dit.

- Bon, c'est déjà ça. Alors, c'est pas très poli de rentrer chez les gens sans être invité, je pourrais te tuer, et dire au Pope que j'ai cru que tu étais un intrus. Dis moi pourquoi tu grimpais les différentes maisons?
- Ce n'est pas tes oignons, et puis, qu'est ce que c'est que ces, ces,…trucs? HAAAAA!

Je viens de tourner le robinet d'eau froide. J'ai l'impression qu'elle n'apprécie pas beaucoup. Moi, ça me fait rire.

- Bon, reprenons, pourquoi voulais-tu traverser les douze maisons? Dis je d'une voix faussement doucereuse.

Tout compte fait, il y avait d'autre manière de s'amuser sans tuer sa victime: la torturer à l'eau froide. Surtout que l'eau ici, est très très froide.

- Gla-gla… je voulais chercher…gla…. mon amie! HAAAAA!

Encore un petit coup d'eau froide.

- Tu ne me dis pas tout!
- Et … gla-gla… l'objet.

Ca y est, on y revient. Ce fameux objet qui vient de je ne sais quel endroit. Bon, fini de s'amuser. Passons aux choses sérieuses. J'ai toujours aimé être au courant de tout avant les autres, donc, je vais l'être, et même avant le Pope.



Tricha Borgez

J'en ai marre, j'ai envie de pleurer. Mais je n'ai pas intérêt de lui donner satisfaction. C'est un malade, il n'y a pas d'autre mot. ET J'AI FROID! Qu'est ce qu'il fabrique?

- Allez, tiens, prends ça, et sors de là.

Il était en train de me donner une serviette. Qu'est ce que ça veut dire, qu'est ce qu'il va encore trouver comme folie à me faire? Surtout, tel que je le vois, il ne se contentera pas des seules infos que je lui ai balancé, et voudra sûrement tout savoir sur l'objet, et le problème, c'est que je n'en sais pas beaucoup.

- Bon, tu prends, ou tu veux passer le reste de l'interro dans la baignoire? Moi, personnellement, je trouve que ce n'est pas très confortable pour la suite.

Il a un sourire au coin. Il doit s'amuser en regardant ma tête. Je n'ose pas lui demander ce qu'il a derrière la sienne. Je prends la serviette, et sors en grelottant. Il me pousse dans une petite pièce tout en me donnant un haut.

- Je reviens, et n'essaye pas de faire quoi que ce soit de louche!

Je me retrouve seule. La pièce est spartiate. Il y a juste un sommier, et une table faite de pièces rapportées. Bon, j'espère qu'il ne regarde pas le temps de me changer. J'ai vraiment peur. Je crois que je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie. Qu'est ce qui va m'arriver? Que va-t-il me faire à part me tuer? ALLER, arrête, rattrape ton imagination Trich'. Ce n'est pas comme ça que tu te sortiras de ce bourbier. On t'a envoyé sur Terre car tu avais un quotient psychologique très élevé. Je me demande à quoi ça sert, mais bon, il faut juste que je sois forte. Respire, expire, respire,…
Ca y est, le revoilà, et avec… une chaise?! Hein? Il veut qu'on prenne le thé ou quoi? Grrrrrrr. Oups.

- Désolée.
- Hahahaha. Alors comme ça on a une petite faim? Si tu trouves de quoi manger dans la cuisine, tu peux le ramener sur la table. Je parle à manger pour deux. Ces histoires me donnent aussi faim.

Mais qu'est ce qu'il va me sortir la prochaine fois? "Tu veux du champagne pour fêter le fait que tu me diras tout?"
Bon qu'est ce qu'il y a à manger. J'ai une appréhension à ouvrir les placards de peur que je retrouve ces trucs de la grande salle. Ouf, il n'y a que des boîtes de conserves. Il se trouve toujours dans la pièce d'à côté avec le "lit". Il doit se changer. Ca m'a fait bizarre de me réveiller sous la douche froide avec un mec en petite tenue devant moi. Il est pas mal physiquement. Bien proportionné, et musclé en plus. Mais quand est-ce que j'ai pu voir ce genre de trucs? C'est un malade qui à des morts dans sa maison, et qui interroge les gens en leur faisant prendre une douche froide. Ca doit être plutôt moi la malade. Qu'est ce qu'il m'arrive? Ca doit être les événements de ces quelques heures. Ce n'est pas possible autrement.

- Eh, ne mets pas le feu à ma baraque!

Hein, quoi? Oh, mes haricots, je les ai oubliés sur le feu.

- Tu devrais rajouter quelques épices dans les haricots, et j'aime ma viande saignante. Et fait pas cette tête là. Si tu veux manger, c'est toi qui fais la cuisine, parce que si c'est moi, tu n'auras rien.

GRRrrrr, et là, ce n'est pas mon ventre! J'ai une grande envie de lui balancer les haricots dans la figure. Et puis non, j'ai trop faim. Aller, hop, tout ça sur la table. Je ne sais pas où il est allé prendre le service, mais ça ressemble fort au service Luminarc bleu qu'utilise la mère de Mathilde. J'espère qu'elle va bien, et qu'Aiolia la fera manger. Je la vois bien, devant un dîné aux chandelles avec son Roméo, pendant que moi, je mange avec cet hurluberlu des haricots presque cramés, et de la viande. Je me demande comment je peux encore avoir faim. Heureusement, qu'on mange en silence. C'est quand même marrant. Je mange avec mon geôlier. Il y a de quoi tomber par terre par moment.
En tout cas, je suis contente qu'il n'y ait pas de trucs bizarres dans cette partie de la maison. C'est même plutôt sympa ici: simple et confortable.

- Bon revenons à notre sujet de conversation. Je suis très curieux de savoir pourquoi cet objet et si important pour toi et ton amie pour que vous risquiez vos vies comme ça.
- Je n'en sais rien.

Oula, je n'aime pas beaucoup le regard qu'il me lance.

- Pour que je sache qu'est ce que l'objet, il faudrait que je le voie.
- Donc, si je comprends bien, vous avez décidé, ton amie et toi, de prendre un objet dont tu ne sais rien? Tu ne vas pas me faire croire ça. Je sens que ce repas va être ton dernier. J'espère que tu l'as apprécié.
- Non, non, attends, je vais te dire ce que je sais, mais après, il faudra m'aider à retrouver Mathilde, et on partira.

Tant pis pour l'objet, en tout cas pour le moment. Il faut que je fasse partir Mathilde avant qu'il ne lui arrive quelque chose.

- Non, je ne crois pas. Tu me dis tout ce que tu sais, et ensuite, ton amie et toi resterez encore un peu en vie. Tu n'es pas en position de force.

Et il a raison. Qu'est ce que j'ai à perdre de tout façon? Seulement ma vie, et celle d'une amie.

- D'accord. Tu risques de ne pas me croire, mais c'est la vérité.
- Je serais le seul juge. Je suis tout ouïe.
- Donc voila, je viens d'une planète qui appartient à l'amas d'étoile que les terriens appellent Praesepe, ou également la Ruche.
- Tiens quelle coïncidence. Dit il d'un air ironique. C'est l'amas d'étoile le plus brillant de la constellation du Cancer!

Oh, ça commence bien. Et en plus, il connaît l'astrologie. Après, il va me dire qu'il a rencontré notre grand Névaho.

- Bon, donc je viens de là. C'est une petite planète technologiquement beaucoup plus avancée que la Terre, mais depuis plusieurs siècles, une maladie ravage notre peuple. Des centaines de personnes meurent chaque année. Je parle d'années sur ma planète, ce qui correspondrait à environ 272 jours terrestres.
- J'espère que tu n'as pas amenée cette foutu maladie ici.
- Si t'es encore vivant dans une dizaine de jours, c'est que tu ne l'as pas attrapé.

Il me regarde d'une manière que je n'arrive pas à déchiffrer. Est-ce que je suis allée trop loin?

- Haha ha. Bonne répartie. Allez, continue ton fabuleux récit d'extraterrestre.

Bon, on se calme.

- Alors voilà. Un groupe a été mis en place depuis quelque temps pour envoyer des personnes non atteintes sur d'autres planètes, même technologiquement inférieur, pour essayer de trouver un remède. Après avoir passé plusieurs tests, j'ai été envoyée ici. Ca va faire maintenant plus de 4 ans que je suis ici, et je n'ai rien trouvé. Normalement, les miens devaient m'envoyer un message au bout de 4 ans pour que je leur fasse un rapport, et qu'ils me disent comment rentrer.

En vérité, je ne vais pas tout lui dire. Comme par exemple le fais que nous sommes deux personnes à avoir été envoyés sur Terre. L'un pour la communication, et l'autre pour la recherche médicale. Mais bon, il n'a pas besoin de savoir ça.

- Donc, l'objet tombé serait un message pour toi? T'as pas trouvé mieux?

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Cette fiction est copyright Marianne Dumarché et Delphine Dumarché.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.