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Le soleil venait de se lever sur Babylone. La cité se réveillait peu à peu. Les marchands installaient déjà leurs échoppes, quelques personnes puisaient de l'eau dans la fontaine de la place principale. Lorsque Sargon avait annoncé aux citadins que c'en était fini de leurs malheurs, après une brève période de scepticisme, les gens avaient fêté comme il se devaient la chute de Babel. On allait enfin pouvoir oublier la terreur et retrouver une vie normale comme c'était le cas quelques années auparavant. Un garde affecté à la surveillance des remparts alla ouvrir la porte d'Isthar. Un étrange cortège entra dans la ville. Les six chevaliers ainsi qu'Iris, la sœur de Protée, meurtris et exténués traversèrent la ville et prirent la direction des jardins suspendus. Oasis au cœur du désert, montagne au milieu de la plaine, les jardins étaient pour des étrangers un immanquable objet de contemplation. Seiya avait promis à Sargon de venir lui rendre visite quand il serait de retour à Babylone. Ils espéraient par la même occasion trouver un gîte ainsi que de bons soins. Ils grimpèrent un majestueux escalier d'obsidienne bordé d'orangers. - Tout ici respire le calme et la sérénité déclara Protée. Les autres acquiescèrent. Ils ne tardèrent pas à trouver Sargon. Il était occupé à tailler une allée de jeunes cèdres. Il commença d'abord par les congratuler. Il leur offrit ensuite de boire une variété impressionnante de potions distillées à partir de plantes médicinales. Mais Protée par amour pour sa sœur, les autres par désir de savoir ce qui se passait au sanctuaire supplièrent le vieil homme de guérir Iris. Elle n'avait pu prononcer le moindre mot ( et en outre elle ne savait pas écrire). Il les invita à le suivre vers une terrasse des jardins où il cultivait une plante venue du fin fond de la jungle. Elle avait dit-il le pouvoir de rendre la voix à Iris. Ils s'arrêtèrent au bord d'un étang où nageaient un couple de carpes. Iris et Protée suivirent Sargon dans un bosquet de mûriers pour y trouver l'herbe rare. Soudain, alors que le vieil homme fouillait le bosquet à genoux, Iris puis Protée s'affalèrent tour à tour dans les mûriers. Et lorsqu'ils accoururent, aucun des chevaliers ne vit la rose qui traînait dans le bosquet… Une rose écarlate. |