Chapitre 1 : Résurection


Soit, j'ai peut-être eu tort. Peut-être aurais-je du intervenir plus tôt. Mais enfin, comment aurais-je pu croire que cela se passerait ainsi ? Comment croire un seul instant que cinq chevaliers de Bronze parviendraient à vaincre mes frères Poséidon et Hadès ? Leur victoire est loin d'être imméritée, c'est certain, mais enfin de quoi les Dieux ont-ils l'air à présent ? Ma fille Athéna crée d'un coup cinq divinités secondaires pour sa protection, détruit " Main Blade Winner " et tue l'enveloppe charnelle du dieu des Enfers ! Franchement, cela fait désordre…

Héra, mon épouse bien-aimée ne cesse de me pousser à châtier les défenseurs d'Athéna pour leur irrespect et me reproche sans arrêt ma mansuétude à leur égard. Si elle savait que j'ai ressuscité Seiya ! Et oui, moi, Zeus, roi des Dieux, j'ai enfreint une nouvelle fois la règle de la vie. Ces braves guerriers s'étaient battus avec tellement de courage et d'abnégation que cela méritait bien une récompense. Et puis, leur travail n'était pas terminé, mais ça, j'étais loin de m'en douter !

J'appelais alors mon fils Hermès.

- Me voici, Père.
- Hermès, tu vas descendre aux Enfers et discrètement retirer l'épée d'Hadès du corps de Seiya. Fais bien attention de ne pas te faire remarquer.
- Bien, Père.

A vrai dire, seule Athéna aurait été capable de voir Hermès, mais elle était trop faible et son cœur ne pensait qu'à Seiya.

Elysion

Pendant que les quatre autres chevaliers tentaient de consoler ma fille, Hermès s'approcha du corps du chevalier Pégase. Doucement, il retira l'épée et s'en fut.

- Seiya, m'entends-tu ?
- Ou suis-je ? Suis-je mort ?
- Pendant encore un bref instant, Seiya. Moi, Zeus, je vais te rendre la vie.

Le cosmos de Seiya s'embrasa alors. Son armure divine se répara immédiatement. Ma fille et ses chevaliers étaient abasourdis. Seiya se leva péniblement, encore engourdi et sourit à ses frères. Shiriu fut le premier à reprendre à ses esprits et à se précipiter vers son frère. La charge du chevalier du Dragon était d'ailleurs tellement inattendue que les deux frères roulèrent tous deux sur le sol. Quelques instants plus tard, Shun et Hyoga se joignaient pour former une masse diffuse, où l'on ne distinguait plus à qui appartenaient bras et jambes !
Seuls restaient dans leur coin ma fille et son plus incontrôlable défenseur, Ikki, chevalier Phénix. Mais autant Athéna était paralysée par l'émotion qui la submergeait, autant Ikki conservait son attitude habituelle, les deux bras croisés et son sourire ironique aux coins des lèvres. Finalement, Seiya se débarrassa de ses frères et fit face à ma fille.
Celle-ci pleurait à présent sans retenue. Doucement, Seiya s'approcha d'elle et la prit dans ses bras. Au bout de quelques minutes, on entendit une voix s'élever.

- Bon, ce n'est pas que je ne sois pas content de te voir, Seiya, mais peut-être pourrions-nous envisager de rentrer sur terre, à présent ?
- Ikki, tu n'es qu'un goujat ! s'indigna ma fille. Seiya vient à peine de nous être rendu et tu as vu comment tu te comportes.
- Laisses Saori, il a raison. De toute façon, je sais qu'il est en fait très heureux que je sois en vie, pas vrai frangin ?

Seiya avait fixé son compagnon d'armes avec un regard plein de -fausse- innocence. Ikki s'en aperçut et ne put s'empêcher de rire. Il s'approcha alors et serra Seiya contre lui si fort que le chevalier Pégase crut qu'il allait mourir à nouveau !

- Saori, comment faisons-nous pour rentrer ?
- Je ne sais pas Shun.

A ce moment-là, le cosmos de Seiya commença à croître. Celui de Shiriu et de Hyoga suivirent rapidement. Enfin ceux Shun, Ikki et Athéna se joignirent pour former une gigantesque aura. Les cinq chevaliers et ma fille se regardaient, sans comprendre. Aucun d'eux n'avait déclenché son cosmos. Evidemment, puisque c'était moi. La conjonction de leur cosmo-énergie et de la mienne créa une sorte de vortex qui put les ramener sur terre.

Le Sanctuaire

L'offensive de Thanatos terminée, Kiki s'écroula par terre. L'effort qu'il avait consenti était trop grand pour un garçon de son âge et seule sa foi en Athéna lui avait permis de tenir le coup. Seika s'agenouilla et prit la tête de l'apprenti chevalier pour la poser sur ses genoux et lui caresser les cheveux. Une fois que les autres chevaliers de Bronze et leurs " collègues " d'argent furent certains qu'Hadès avait été vaincu, ils soufflèrent également.

- Bon sang que ce fut dur, fit Jabu.
- Tu l'as dit, répondit Ban, mais je n'ose même pas imaginer ce que les autres ont du endurer en allant combattre le dieu des Enfers. Vous croyez qu'ils sont toujours en vie ?
- Mais ne dis pas de bêtises, intervint Shina ! Bien sûr qu'ils sont vivants, ils ne peuvent pas mourir.

Néanmoins la voix du chevalier d'Argent de l'Ophiucus était loin d'être assurée. Comme tous les autres, elle avait senti les cosmo-énergies des chevaliers d'Or s'éteindre, et si des guerriers comme eux avaient trouvé la mort, on pouvait s'attendre à tout. Tout à coup, un jet de lumière apparut et se dirigea vers la maison du Bélier. Un autre suivit vers celle du Taureau, puis dix autres vers les maisons des Gémeaux, du Cancer, du Lion, de la Vierge, de la Balance, du Scorpion, du Sagittaire, du Capricorne, du Verseau et des Poissons. Sans se consulter, ils se ruèrent tous vers la première maison, celle jadis défendue par le chevalier Mu. Devant la maison les attendait l'armure d'Or du Bélier, intacte. Mais de Mu, point. En poussant un peu leurs investigations, ils s'aperçurent que les douze armures du Zodiaque étaient revenues dans leur maison. La nuit tombait. N'ayant aucune explication quant à ce retour, les chevaliers décidèrent d'aller se reposer.
Les chevaliers de l'Hydre et de l'Ours furent désignés pour surveiller l'entrée du Sanctuaire, sous la direction de Marine.

- A ton avis, Marine, que signifie le retour des Armures d'Or ?
- Je ne sais pas Géki. Tout au plus peut-on supposer que les chevaliers d'Or sont morts puisqu'ils ne sont pas revenus.
- Que va-t-on faire ?
- Nous aviserons demain. Je vais faire une ronde à présent, n'en profitez pas pour vous endormir, sinon…

Le vortex conduisit Athéna et ses chevaliers protecteurs dans la salle du Grand Pope.

- Incroyable ! Je n'arrive pas à comprendre comment nous sommes revenus des Enfers.
- Moi non plus, Hyoga. Pourtant, j'ai senti un autre cosmos, en plus des nôtres. Un cosmos que j'ai déjà rencontré, mais je n'arrive pas à me rappeler où.

Soudain, j'eus des sueurs froides. Je ne tenais absolument pas à ce que ma fille s'aperçoive de mon rôle dans cette affaire. Si jamais Héra venait à l'apprendre, j'allais en entendre parler pendant des nuits entières ! Heureusement, il semblait que la mémoire de la brillante Athéna lui fasse pour le moment défaut. Plus tard, de toute façon, elle n'y pensera plus.

- Je suis fatiguée. Je vais aller me reposer dans mes appartements.
- Va te reposer, Saori, nous monterons la garde.
- Tu monteras la garde si tu veux, Seiya, mais quant à moi je suis aussi épuisé et j'aimerais bien me reposer.
- Et bien quoi, le brillant chevalier du Cygne se retire ?
- Moques-toi si tu veux, Seiya, je m'en moque.
A ce moment, Hyoga retira son armure divine qui se reforma devant lui.

- Allez vous reposer, Seiya et moi assurerons la protection d'Athéna. En cas de danger, nous vous réveillerons, dit alors calmement Shun.

Ikki et Shiriu approuvèrent en silence, les deux étant assez avares de paroles. Ils quittèrent également leurs protections qui vinrent se poser à côté de celle de Hyoga.
Athéna poussa alors la porte qui séparait la salle d'audience de ses appartements escortée par Seiya. Le chevalier Pégase attendit à la porte que sa déesse se fut allongée pour s'en aller. Au moment où il allait la refermer, Saori lui dit : " Je suis vraiment heureuse que tu sois en vie, Seiya. Avant que ce dernier ait pu dire quoi que ce soit, ma fille ferma les yeux et s'endormit.
Seiya alla rejoindre Shun qui se tenait devant l'entrée du temple d'Athéna. Les trois autres chevaliers reposaient paisiblement, gardés par leurs armures.

- Que fais-tu là, Shun ?
- Les sens-tu, Seiya ? Sens-tu les cosmo-énergies des armures d'Or ?
- Oui. Cela ne m'avait pas frappé tout à l'heure, mais tu as raison, je les ressens distinctement. Les Chevaliers d'Or n'ont donc pas survécu à l'énorme dépense d'énergie qu'ils ont du fournir pour détruire le mur des Lamentations et seules leurs armures sont revenues…
- En attente de nouveaux propriétaires, probablement. Quelle tristesse de voir tous ces valeureux combattants tués !

Shina se leva de bonne heure, bien reposée. La nuit s'était apparemment déroulée sans incidents, puisque l'on n'était pas venu la réveiller. Elle s'habilla comme à l'accoutumée, assez rapidement. Elle s'apprêtait à sortir lorsqu'elle s'aperçut qu'elle avait oublié son masque. Elle fixa le symbole de son renoncement à la féminité pendant quelques instants, puis claqua la porte de sa chambre. Avant d'aller de rejoindre les autres, elle décida d'aller faire un tour du côté du temple d'Athéna. C'est alors qu'elle poussa un cri de surprise : la statue d'Athéna était là ! Elle se mit à courir vers le temple quand elle entendit une voix familière qui la fit frémir de plaisir.

- Et bien, chevalier d'argent, depuis quand passe-t-on devant ses amis sans les saluer ?
- Seiya, hurla Shina, avant de précipiter dans les bras du chevalier Pégase.

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Cette fiction est copyright Emmanuel Axelrad.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.