Chapitre 10 : A mort, Phénix !


Kiki

J'arrivais enfin à la maison de la Vierge. J'avais été très surpris de l'absence d'Ikki. Son adversaire gisait mort et lui avait disparu sans prendre la peine de barrer le chemin du Titan qui avait vaincu Géki. Kanon était lui resté dans la demeure des Gémeaux pour parer l'arrivée d'éventuels nouveaux assaillants.
Lorsque je parvins dans la demeure de Shun, celui-ci faisait face à deux guerriers. Ses yeux croisèrent les miens et je lus un certain soulagement de ne pas avoir à combattre deux Titans à lui tout seul. Ils se retournèrent et je vis deux combattants dotés d'une formidable cosmo-énergie. L'un d'eux portait une armure rouge sang et l'autre une armure verte, d'un vert qui brillait d'un éclat qui me mettait mal à l'aise. Les deux portaient des bandeaux, de la couleur de leur protection et de très longues capes.

- Alcyonée, fit le chevalier à l'armure dorée, occupes-toi de lui, je me débarrasserai du chevalier de la Vierge.
- Comme tu voudras. En garde chevalier du Bélier, je suis Alcyonée, Titan de la Rage. J'ai tourné en ridicule ton compagnon du Taureau et j'espère que tu seras un adversaire plus valeureux, quoique j'en doute, vu ton jeune âge.
- Ne te fies pas à mon âge, Titan. J'ai eu deux maîtres extraordinaires qui m'ont appris beaucoup de techniques, suffisamment pour te vaincre.
- Et bien voyons cela. Que la Furie des Titans t'emporte !

La tempête déclenchée par Alcyonée me souleva sans que je puisse faire quoi que ce soit. Je ne me débattis point. Mû, puis Shiriu m'avaient appris à conserver mon sang-froid en toutes circonstances et à accepter la force des éléments. De ce fait, la tempête eut moins d'effet sur moi que prévu. Je vis d'ailleurs l'étonnement sur le visage d'Alcyonée quand je me relevai sans trop de difficultés.

- Comment est-ce possible ? J'ai pulvérisé la défense du chevalier du Taureau avec cette attaque !
- J'ai peut-être oublié de te dire que je suis bien plus puissant que ne pouvait l'être Géki.
- Je vois ça. Mais tu n'es pas pour autant sorti indemne de mon coup. Je finirai par saper tes forces petit à petit.
- Parce que tu crois que je vais t'attendre ? Subis la Colère du Dragon !

Alcyonée s'agenouilla et s'enroula dans sa cape. Mon coup lui passa à côté sans même le toucher. Cette fois, c'était à moi d'avoir les yeux écarquillés. Quelle était cette technique de défense ? Si c'était sa cape qui avait réellement arrêté mon attaque, elle devait posséder des vertus incroyables. Je compris bien vite que je ne pourrais pas venir à bout de mon adversaire sans la détruire d'abord.

Ce postulat posé, une question surgissait immédiatement : comment ? Pendant que je m'interrogeai, Alcyonée restait curieusement immobile, attendant probablement ma prochaine attaque, pour la contrer au moment décisif. Mon regard s'attarda sur son armure. On pouvait y voir des scènes de torture atroces, des guerriers sur le point de mourir. L'une d'elles retint mon attention, on aurait dit… Bon sang, c'était Géki ! Géki, mon compagnon d'armes, se trouvait sur l'armure de mon adversaire. Mais par quel prodige ?

- Je sais quelle question tu te poses, chevalier d'Athéna et je vais y répondre. Ton compagnon se trouve sur mon armure car j'ai absorbé sa puissance, tout comme je vais absorber bientôt la tienne.
- Comment ça, absorber ? Tu veux dire que tu t'empares de la puissance des guerriers que tu as vaincu, et qu'avec elle tu accrois ton cosmos ?
- C'est exact, chevalier. Et plus je renforce mon cosmos, plus la protection de ma cape s'accroît. Il est donc inutile de penser la détruire.
- Ca j'en doute, par la Colère du Dragon !

Rien. La Colère du Dragon ne lui avait strictement rien fait ! Comment allais-je m'en sortir ? Mes coups n'avaient strictement aucun effet sur lui. Instinctivement, je sentais que les Cent Dragons de Rozan ne me seraient d'aucune utilité, du moins pour l'instant ; en conséquence, je décidais de la garder en réserve. Si je pouvais passer derrière lui, peut-être aurais-je une chance. Mais comment ? tout à coup, la lumière se fit en moi. J'allais me téléporter ! Certes, il y avait un bon moment que je ne l'avais pas fait, Mû n'étant plus là pour là pour m'apprendre à maîtriser cette technique. Toutefois, j'avais suffisamment de pouvoirs pour parvenir derrière lui sans qu'il s'en aperçoive. Je fis brûler mon cosmos. Je n'en avais guère besoin, mais il me fallait détourner son attention.

- Tu veux encore m'attaquer, chevalier ? Je pensais pourtant que tu avais compris que tes coups seraient inefficace contre moi. Que la Furie des Titans t'emporte !

Au moment où il lançait son attaque, je me téléportais. J'avais bien calculé mon coup ; j'arrivais juste derrière lui et d'un mouvement sec, je lui arrachais sa cape. Je me téléportais à nouveau et revenais devant lui, là où je me trouvais lorsqu'il m'attaqua. Je me tenais à environ cinq mètres de lui, tenant sa cape de la main gauche. Au début, il ne sembla comprendre ce qu'il se passait. Quelques secondes plus tard, une teinte terreuse apparut sur son visage.

- C'est impossible ! Ma cape… Comment as-tu réussi à me l'enlever ?
- Je vais te répondre, Titan. Mon premier maître s'appelait Mû. Il portait l'armure du Bélier avant moi. Il était passé maître dans l'art de la téléportation et m'a enseigné son art, jusqu'à ce qu'il trouve la mort en détruisant le Mur des Lamentations.
Je me suis donc téléporté derrière toi pour t'arracher ta cape, sans que tu ne t'en rendes compte. Maintenant, tu ne peux plus parer mes coups. Tu vas donc mourir, Titan !
- Ah, tu crois ? J'ai une mauvaise nouvelle pour toi, chevalier du Bélier, ce n'est pas la Colère du Dragon qui va m'abattre. Il va falloir trouver autre chose !
- Rassures-toi, Alcyonée, je te réserve autre chose, justement.

Je fis à nouveau brûler mon cosmos, imité très vite par Alcyonée. Mais, intérieurement, je savais que j'avais gagné. La perte de sa cape l'handicapait et je le sentais troublé, pas assez concentré pour décocher un coup mortel.

- Que la Furie des Titans t'emporte !
- Tu as perdu, Alcyonée ! Par les Cent Dragons de Rozan !

Sans sa cape protectrice, Alcyonée ne put parer mon attaque, ainsi que je l'avais prévu. Mon attaque le frappa de plein fouet et l'envoyer s'écraser une quinzaine de mètres plus loin. C'est alors que son armure se mit à briller très fort. Quelque peu inquiet, je me mis en garde, puis vis sa protection voler en éclat. Je sus alors que ses victimes venaient enfin de trouver le repos. Je pensai un instant à Géki, puis jetai un regard à Shun. Celui-ci semblait peiner à vaincre son adversaire. Je m'avançai pour l'aider mais un coup d'œil significatif de sa part m'en dissuada. Je compris bien vite qu'il me fallait aller au plus vite vers Athéna.

Shun

Kiki m'avait compris. Même si j'éprouvais des difficultés à venir à bout de ce Titan, c'était Athéna qu'il fallait protéger. Je me trouvais face à Ophion, Titan de la Folie. Son armure était verte. Il y avait quelque chose dans son armure qui m'attirait. Je n'arrivais pas à la quitter des yeux. Je ne parvenais pas à me concentrer sur le combat. Il m'avait déjà attaqué plus d'une fois, et je ne devais qu'à la protection de mon armure d'Or le fait d'être encore en vie. Mais je sentais instinctivement qu'il ne mettait pas toute sa puissance dans ses coups et qu'il me réservait autre chose.

- Chevalier de la Vierge, te voilà à présent en mon pouvoir.
- Que veux-tu dire ?
- C'est simple. Mon armure a des vertus hypnotisantes. Elle t'a fait baisser ta garde psychique et tu ne pourras pas parer mon attaque. Par l'Illusion des Titans !

Je sentis un rayon lancinant me traverser le cerveau. Des images m'apparurent alors, d'abord floues, puis plus nettes. Ikki, mon frère, se tenait devant Seiya, mon autre frère. Les deux étaient en position de combat. L'espace d'un instant, j'ai cru que je me souvenais de leur combat qui avait eu lieu avant qu'Ikki ne rejoigne notre camp, mais ils portaient tous deux leurs armures divines.

- Que veux-tu Ikki ? Pourquoi es-tu là ?
- Athéna est en danger. Cronos a détrôné Zeus et veut maintenant la tête d'Athéna pour la punir d'avoir défié les autres dieux. Nous avons besoin de toi, Seiya.
- Et vous, vous étiez là quand j'avais besoin de vous ? Vous avez pris ma défense quand cette chienne de Saori m'a banni ? Hein, où étiez-vous, Ikki ?
- Je suis navré, Seiya. Mais tu sais que les décisions d'Athéna sont sans appel. Nous ne pouvions rien faire.
- Oh, ça te va bien te dire ça, toi ! Toi, le chevalier rebelle qui ne reconnaît aucune autorité !
- Seiya, je t'en prie, calmes-toi, ça ne sert à rien de t'énerver comme cela. Je ne suis pas ton ennemi, tu le sais.
- Non, justement, je ne le sais pas. Tout ce que je sais, c'est que je vous hais tous. Pour moi, vous êtes tous coupables. Tu vas être le premier à payer, Ikki.
- Seiya, arrêtes, ne fais pas ça !
- Adieu, Ikki ! Par la Comète de Pégase !

Mon frère n'eut pas le temps d'éviter l'attaque de Seiya. Il faut dire que ce dernier avait acquis une puissance phénoménale. Mon frère avait placé ses deux mains devant lui, tentant de contenir quelque peu le coup de Seiya. Mais il fut bien vite débordé et reçut la Comète de Pégase en plein visage. Il s'écroula sur le sol, saignant de partout.

- Seiya, pourquoi ? Pourquoi as-tu fait ça ?
- Nous ne sommes plus alliés, chevalier Phénix. J'ai juré solennellement de tuer tous les défenseurs d'Athéna un par un. Tu as juste inauguré la série. Adieu.

Mon frère se tordit de douleur et expira. Je sentis cette fois que le Phénix ne pourrait renaître de ces cendre. Je fermai les yeux et pleurai, pendant que j'entendais le rire d'Ophion se répandre dans la maison de la Vierge…

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Cette fiction est copyright Emmanuel Axelrad.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.