Chapitre 23 : Plus que trois…


Zeus

Le moment de vérité. Les chevaliers d'Athéna vont donc affronter le plus puissant des guerriers de tous les temps. Quand on se retourne vers le chemin accompli par les défenseurs de ma fille, on ne peut qu'être admiratif. J'aurais tellement voulu ne pas avoir à leur infliger cette nouvelle épreuve… Mon cœur me dit de croire en leur victoire, mais ma raison m'en empêche. Certes, Seiya a fini par les rejoindre et sous sa direction les chevaliers du Zodiaque sont capables d'accomplir des miracles, mais… Assez ! Je dois croire en eux ! Je voudrais pouvoir les aider, je le voudrais tellement…

***

Hyoga

J'étais arrivé de justesse à temps. J'avais vu les météores partir du poing de Karadios et j'avais eu l'impression que même Seiya ne les avait jamais envoyés avec autant de violence. Karadios se tourna vers moi et eut un sourire cruel.

- Ainsi tu es le chevalier du Cygne ? Je devrais te torturer à mort pour avoir osé interférer dans ce combat, mais je ne le ferais pas.
- Pourquoi, tu as peur ?
- De toi ???? Non, simplement je veux te tester.
- Me tester ?
- Oui, tu es le chevalier du froid, le dernier représentant des chevaliers sibériens. Tu as tué ton maître Camus et son autre apprenti, Isaak. Or, l'une de mes attaques repose précisément sur le froid. Nous allons donc savoir lequel de nous deux est le véritable maître du Froid. Je te lance un défi, chevalier du Cygne, le relèves-tu ?
- Evidemment !
- Alors, à toi l'honneur.

Je réfléchis un instant. La Poussière de Diamant n'allait clairement avoir aucun effet sur lui. D'un autre côté, je désirais conserver l'Exécution de l'Aurore en réserve pour l'instant. Je n'avais donc pas tellement le choix. Je brûlai mon cosmos et me mit en position.

- J'appelle le Tonnerre de l'Aube !

Je lançai mon attaque avec toute la puissance de ma cosmo-énergie. A ma stupéfaction, Karadios se contenta de lever sa main droite pour parer mon attaque.

- Allons, chevalier du Cygne, dis-moi que tu as autre chose en réserve ? J'ai beau savoir que les chevaliers terriens sont d'une faiblesse insigne, j'ai du mal à croire que tu sois le maître du Froid avec un si faible cosmos. Voilà, un véritable Tonnerre de l'Aube.

Il prit la même position que moi et me renvoya ma propre attaque. Mais celle-ci était incontestablement plus puissante que la mienne et je l'évitai de justesse. J'étais abasourdi ! Il n'avait toujours pas employé ses propres techniques d'attaque et les nôtres n'avaient pas le plus petit effet sur lui…
Je vis Seiya se mettre en garde pour attaquer. Karadios, qui lui tournait le dos, le sentit et se retourna.

- Tu n'as pas eu ton compte, chevalier Pégase ? Tu veux encore te battre ?
- Tant qu'il me restera un souffle de vie, je te combattrai. Reçois la Comète de Pégase !

Seiya avait incroyablement développé ses techniques. D'après l'aveu de Jabu lui-même, la Comète de Pégase avait presque entièrement détruit son armure d'Or du Scorpion et il avait fallu que Kiki la reconstruise. C'était, à ma connaissance, la seule attaque capable de briser une armure d'Or d'un seul coup. Mais malheureusement, cela ne gêna pas plus que cela Karadios. Je lus l'incrédulité sur le visage de Seiya en même temps qu'un sentiment de désespoir lorsqu'il vit le chevalier des Quatre Eléments se préparer à lui renvoyer une nouvelle fois sa propre attaque. Karadios leva son bras droit et lâcha l'attaque. Je craignis que cette fois, Seiya fut définitivement perdu. Mais au moment où le coup allait l'atteindre, il s'arrêta net.

- Quoi, fit Karadios ??? Qui es-tu ?

Devant Seiya se tenait Shiriu en position de défense, un genou à terre avec son bouclier devant lui.

- Je suis Shiriu, chevalier divin du Dragon.
- Encore un ? Bon, cela va peut-être commencer à devenir intéressant.

Malgré moi, je repris légèrement espoir. A quatre chevaliers divins, peut-être allions-nous pouvoir nous mesurer à Karadios. Et si Ikki daignait se joindre à nous, notre chance pourrait devenir réelle.

Shiriu

Ce qui me surpris le plus en arrivant sur le lieu du combat, ce fut les mines défaites de mes compagnons. Comme si le combat était déjà perdu alors qu'aucun d'entre eux ne semblait blessé. Ils étaient là, sans aucune réaction, presque amorphes.

J'étais surtout étonné par Seiya ; je l'avais quitté seulement quelques minutes auparavant plein d'énergie et désireux par-dessus tout de sauver Athéna et il n'avait pas bougé sur l'attaque de Karadios. Si je n'étais pas intervenu, il aurait reçu le coup de plein fouet et je ne sais pas s'il aurait pu se relever. Il fallait que j'intervienne et vite. Je concentrai mon cosmos et lançai :

- Par la Colère du Dragon !

Je compris alors pourquoi mes compagnons semblaient si abattus. Karadios avait paré mon attaque sans le moindre problème.

- Bien, je pense que nous avons assez joué. Clairement, vous ne pouvez rien contre moi. Alors plutôt que de poursuivre ce combat perdu d'avance pour vous, je vais vous achever. Et je vais commencer par toi, chevalier du Cygne. Je t'ai lancé un défi, que tu as eu le courage de relever. A mon tour, à présent de te montrer ce que je sais faire.

Une aura d'une puissance incroyable entoura alors Karadios. Jamais je n'avais vu une force pareille. Ni Poséidon ni Hadès ne dégageaient une telle énergie. Il se tourna vers Hyoga, leva ses deux bras et cria :

- J'appelle le Souffle de Glace !

Un froid incroyable s'abattit alors sur Hyoga. Je vis mon frère tenter de résister à la décharge d'énergie qu'il recevait, puis céder. Karadios avait projeté une telle énergie que je fus contraint de fermer les yeux. Quand je les rouvris, je cherchai immédiatement Hyoga. Lorsque je le vis, je ne pus retenir un cri, tout comme Seiya et Shun. Comme Camus avant lui, Karadios avait enfermé Hyoga dans un cercueil de glace. A la différence près que cette fois, nous savions que nous ne pourrions rien faire pour l'en sortir. Je parvenais à peine à distinguer la cosmo-énergie de mon frère et sentais qu'elle ne tarderait pas à s'éteindre.

- Assassin !

Je me retournai et vis Shun, ivre de rage. C'était la première fois que je voyais Shun réellement en colère. Lors des précédentes batailles que nous avions livrées il s'était toujours battu avec beaucoup de réticences, sans jamais se livrer totalement. Mais là, je voyais dans son regard une haine farouche, la haine de celui à qui on a retiré un être cher. Son cosmos brûlait de manière plus intense que je ne l'avais jamais vu.

- Karadios, tu as commis l'erreur de t'en prendre à un être cher à mon cœur. Je ne te pardonnerais jamais un acte pareil. Tu vas payer pour ce crime.
- Ah ? Et tu crois que ta ridicule Vague de Tonnerre va te permettre de m'abattre ?
- Non. Je vais te vaincre avec mon arme suprême, ma Tempête Nébulaire.
- Ta Tempête Nébulaire ? C'est amusant, je vais alors aussi déchaîner ma propre tempête, comme ça nous verrons bien lequel de nous deux est le plus fort.
- Tu l'auras voulu ! A moi, Tempête Nébulaire !
- Que les Tempêtes d'Eole t'emportent !

Les deux attaques se rencontrèrent à mi-distance des deux adversaires. J'ai cru un instant que la Tempête de Shun parviendrait à maîtriser Karadios, mais j'ai vite déchanté. Très rapidement, la Tempête de ce dernier a repoussé celle de Shun. Au bout de quelques instants, l'attaque de Karadios l'a touché de plein fouet et envoyé voler à plusieurs dizaines de mètres. J'ai prié un instant pour qu'il se relève, mais j'ai vu alors les flaques de sang s'échapper de son corps et compris que sa vie s'en allait de même que celle de Hyoga.

- Bien, cela n'a pas pris trop de temps. Il ne reste plus que vous deux, à présent.
- C'est inexact.
- Quoi ? Qui a parlé ?

Juste entre Seiya et moi, qui étions séparés de quelques mètres, un cosmos de couleur feu apparut. Mon cœur se mit à battre la chamade lorsque l'ombre familière se dessina sur l'Olympe.

- Parles, fit Karadios. Qui es-tu ?
- Je ne crois pas que mon nom soit si important que ça, mais je vais répondre à ta question. Je suis Ikki, chevalier divin du Phénix.

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Cette fiction est copyright Emmanuel Axelrad.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.