Chapitre 24 : La dernière chance…


Ikki

Je sais. Une fois encore, j'arrivais en retard. Dire que c'était dans mes habitudes relèverait de l'euphémisme. Mais, cette fois-ci, j'avais une excuse. De part mon pouvoir du Phénix, je peux me déplacer à travers les dimensions relativement facilement. Mais là, pour rejoindre l'Olympe, j'ai eu du mal. Franchement, si j'avais pu sauver Shun, comme je le fais habituellement, croyez-vous que je ne serais pas arrivé plus tôt ?
J'arrivais donc en plein milieu de la bagarre face à Karadios. J'ai été vaguement surpris de voir Seiya présent, je dois le reconnaître ; je pensais vraiment que ce coup-ci, il allait falloir se débrouiller sans lui. Les choses n'allaient toutefois pas pour le mieux. Hyoga et Shun étaient hors combat, voire " hors vie ", si j'osais m'exprimer ainsi. Je sentais leurs cosmos s'affaiblir de plus en plus. Je jetai un œil vers Shiriu et Seiya et vis qu'ils n'étaient pas non plus en pleine forme. Bien, c'était donc à moi de jouer.

- Ainsi, tu es le chevalier Phénix ? J'ai beaucoup entendu parler de toi, chevalier.
- Ah ?
- Oui, je sais que comme le veut la légende, tu es capable de renaître de tes cendres avec ton armure et que tu es donc un insecte difficile à écraser. Peut-être seras-tu un adversaire plus valeureux que tes compagnons dont j'ai du mal à croire qu'ils aient pu vaincre Poséidon et Hadès.

Le pire est que je ne décelais aucune forfanterie dans ses paroles. Il ne faisait qu'énoncer ce qu'il pensait être la vérité, de manière très simple. Son cosmos n'était même pas tellement agressif. Il avait croisé ses bras, comme si le combat ne l'intéressait plus. Il était probablement tellement sûr de sa victoire qu'il ne jugeait pas utile de se mettre en garde contre nous. Il fallait que je fasse quelque chose. Peut-être ne pourrais-je pas le vaincre, mais je devais essayer d'installer le doute en lui.

- En garde, chevalier des Quatre Eléments, moi Ikki du Phénix, je te défie. Par l'Envol du Phénix !

Aies-je besoin de dire qu'il ne bougea pas ? Il encaissa mon attaque sans broncher, comme s'il s'était agi d'une vulgaire brise. Mais enfin, même Thanatos avait été ébranlé après cette attaque !

- Chevalier du Phénix, je veux bien reconnaître que ton attaque est légèrement plus puissante que celles de tes compagnons, mais ce n'est pas avec elle que tu me vaincras. As-tu autre chose à me proposer ?

Je n'avais pas le choix ; je devais à tout pris faire quelque chose pour ébrécher sa confiance. Je décidai alors d'utiliser ma nouvelle attaque, même si je n'étais pas sûr qu'elle soit parfaite. Je concentrai mon cosmos, bien décidé à jeter toutes mes forces dans cet assaut.

- Phénix, tu es l'oiseau de Feu. Etant le maître des quatre éléments, je possède une technique basée sur le feu. Je te propose donc un affrontement de feu à feu. Acceptes-tu ?
- Je n'ai pas vraiment le choix. En garde, Karadios. Reçois les Flammes du Volcan !
- Que les Flammes d'Héphaïstos te consument !

Seiya

Je n'avais jamais vu la nouvelle technique d'Ikki. Je devais reconnaître qu'elle était très impressionnante, sans doute aussi forte que ma Comète. Malheureusement pour nous, les Flammes de Karadios étaient, une nouvelle fois, plus puissantes. Elles détruisirent celles de mon frère en un clin d'œil et le touchèrent juste après. Le cri de douleur qu'émit Ikki restera à jamais gravé dans ma mémoire. Par sa stridence d'abord et par sa brièveté ensuite. Les flammes m'avaient aveuglé et obligé à fermer les yeux. Quand je les rouvris, Ikki avait disparu. Je le cherchai rapidement autour de moi. Karadios surpris mon regard.

- Ne te fatigues pas, chevalier Pégase, ton ami est mort. Il n'a pas résisté à mon attaque.
- Et tu crois que tu l'as tué ? Je connais Ikki, il renaîtra une nouvelle fois de ses cendres.
- Non, chevalier, pas cette fois. J'ai vaincu Phénix avec ses propres caractéristiques. J'ai vaincu le feu par le feu.

Je serrai mon poing droit et commençai à brûler mon cosmos. Une rage sourde s'emparait de moi. Mon adversaire avait tué trois de mes frères. Je devais les venger. Tout à coup, je sentis le cosmos de Shiriu s'élever également. Une idée me vint alors.

- Shiriu, nous allons combiner nos attaques, comme face à Milo. C'est notre seule chance de le vaincre. Je vais attaquer avec ma comète, toi avec l'attaque du Vieux Maître, d'accord ?
- D'accord, Seiya.
- Pauvres naïfs ! Pensez-vous vraiment que vos pathétiques attaques pourront quelque chose contre moi ?
- L'avenir nous le dira, Karadios. Par la Comète de Pégase !
- Par les Cent Dragons de Rozan !

Nous avions mis toute notre rage dans ces attaques. Je ne sais pas s'il existe vitesse plus rapide que celle de la lumière, mais si c'est le cas, je pense que nos coups sont allés à cette vitesse-là.

Quand nous avons été obligés de relâcher notre effort, nous avons immédiatement levé nos yeux vers Karadios. Un sentiment de gloire nous a fugitivement envahis. Nous l'avions touché ! Il n'avait pu parer nos attaques et il saignait légèrement du front. Puis la réalité nous a remis les pieds sur terre. Certes, nous l'avions touché, mais il n'était pas tombé et la formidable aura qui l'entourait n'avait pas tellement diminué…

- Je ne sais pas si je dois vous féliciter d'être les premiers à avoir réussi à me toucher, ou vous plaindre pour la punition que vous allez recevoir pour ce geste.
- C'est toi qu'il faut plaindre, Karadios ! Allez Shiriu, par la Comète de Pégase !
- Par les Cent Dragons de Rozan !
- Vous ne croyez tout de même pas que je vais me laisser avoir deux fois de suite ? Que les Tempêtes d'Eole vous emporte !

Je vis Shiriu, qui se tenait légèrement devant moi, pris dans un tourbillon dont il ne pouvait sortir. Je m'attendais à ce qu'il m'arrive la même chose, mais curieusement quelque chose ou quelqu'un me servit de bouclier… Kanon !!!
C'était Kanon qui s'était interposé au dernier moment entre Karadios et moi. Il m'avait sauvé la vie. Il gisait à présent face contre terre, les yeux clos. Je me précipitai vers lui et m'agenouillai à ses côtés.

- Kanon ! Kanon, tu m'entends ?

Il se releva légèrement, laissant voir son visage ensanglanté. Il fit l'effort d'entrouvrir les yeux et se tourna vers moi.

- J'espère avoir racheté mes fautes envers vous, Seiya… J'espère avoir été digne de votre confiance…
- Tu l'as été, Kanon, mais ne parles plus. Tu dois te reposer.
- Tu n'as jamais su mentir, Seiya. Je vais mourir et tu le sais très bien. Je te demande juste une dernière chose, Seiya…
- Quoi, Kanon ?
- Sauve… Sauve Athéna…

Du sang sortit alors de sa bouche et il expira. Doucement, je lui fermai les yeux. La mort avait finalement réussi à attraper dans ses filets Kanon, le vaillant chevalier des Gémeaux, défenseur d'Athéna. Je me tournai alors vers Karadios, cet adversaire qui avait réussi à tuer un à un tous mes compagnons. Il souriait légèrement, de manière ironique. Je me relevais lentement et lui face une nouvelle fois. Toujours cette même question : comment le vaincre ?

- Qu'espères-tu faire, chevalier Pégase ? Tu es à bout et ton armure, à force de recevoir mes coups, part en morceaux.

Il disait vrai. Mon armure divine se fissurait de part en part et je sentais mon sang s'échapper de mon corps en de multiples endroits. Effectivement, que pouvais-je faire ?

- Tu ne peux rien contre moi, chevalier. Certes, avec l'aide d'un de tes amis, tu as réussi à me blesser, mais à présent tu es seul.
- Crois-tu ?

Je me retournai vivement et vis Shun se relever difficilement et venir se mettre en garde à mes côtés. Karadios se mit à rire.

- Ah, ah, ah ! Le vaillant chevalier Andromède vient à la rescousse ! Mais même à deux, vous ne pourrez rien faire !
- Et à trois ?

Shiriu se releva à son tour et vint, en boitillant, en face de notre ennemi. Le rire de Karadios se fit plus bruyant. Tout à coup, on entendit un craquement. Comme piqué par une guêpe, Karadios se retourna et vit le bloc de glace dans lequel il avait enfermé Hyoga se lézarder peu à peu avant d'exploser entièrement.

- C'est impossible, fit Karadios entre ses dents. Comment a-t-il pu s'échapper…

Nous étions à présent quatre devant notre ennemi. Certes nous n'étions pas très vaillants et seule la force de notre cosmos nous permettait de tenir debout, mais nous sentions que Karadios commençait légèrement à douter.

- Mais je ne comprends pas ! Je les ai pourtant tous tués ! Il ne manquerait plus qu'Ikki réapparaisse pour que le tableau soit complet…
- On m'appelle ?

Ikki se matérialisa alors sous les yeux ébahis de Karadios. Je me tournai alors vers mes compagnons.

- Nous n'avons qu'une seule chance de le vaincre et c'est la dernière ; nous allons unir en force en déclenchant chacun notre plus puissante attaque. C'est la seule façon de le vaincre. Etes-vous prêts ?
- Prêts, me répondirent-ils ensemble !
- Par la Comète de Pégase !
- Par les Cent Dragons de Rozan !
- Par l'Exécution de l'Aurore !
- Tempête Nébulaire !
- Par les Flammes du Volcan !

- Vous l'aurez voulu. Vous allez subir ma plus terrible attaque. Gaia, prêtes-moi ta force ! Subissez la Vengeance de la Terre Nourricière !

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Cette fiction est copyright Emmanuel Axelrad.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.