Chapitre 26 : L'armure de Zeus.


Siegfried

Les chevaliers d'Or nous avaient montré la voie. En alliant leurs cosmo-énergies, ils avaient permis à l'un d'eux, le chevalier du Sagittaire, de revenir sur terre pendant quelques heures. Voyant que l'issue du combat était très incertaine, pour ne pas dire mal engagée, les guerriers divins et les généraux des mers avaient décidé d'envoyer l'un d'entre eux aider Seiya et ses compagnons. Chez les généraux, le débat a été bref. Kanon et Siren ayant déjà rejoint le camp d'Athéna, il n'en restait plus que cinq. Isaak étant l'ancien ami de Hyoga, le choix s'imposait facilement.

Il a été plus difficile chez nous. Parmi les sept guerriers, un seul ne pas y aller, en raison de ses actes : le Guerrier Divin d'Epsilon, Albérich de Megrez. Tous les autres voulaient y aller, surtout Mime de Venetasch qui clamait avoir une dette envers le chevalier Phénix. Mais j'en avais une également envers Seiya. En définitive, comme j'avais été le chef des guerriers divins, je fus désigné par mes compagnons. Pour parvenir sur l'Olympe, nous nous sommes servis de la formule qu'avait utilisé Kiki. C'est le Vieux Maître qui nous l'a obligeamment fournie.

Nous sommes arrivés sur l'Olympe, Isaak et moi, juste à temps pour voir Ikki se faire tuer par Cronos et Seiya s'écrouler de fatigue. Je pensais fugitivement à Mime et décidai en moi-même de tout faire pour venger l'ami du Guerrier Divin d'Eta. Cronos nous regarda d'un air réellement surpris.

- Des guerriers divins ? Des généraux des mers ? Attendez là, il y a quelque chose que je ne saisis pas. Les chevaliers d'Athéna ont détruit le royaume d'Asgard, avant de faire subir le même sort au Sanctuaire sous-marin de mon fils Poséidon, et vous, les défenseurs de ces lieux, accourez du royaume des morts pour les aider ?!!!
- Il est exact que nous avons combattu les chevaliers du Zodiaque, répondit Isaak. Toutefois, au cours des combats, les généraux des mers, tout comme les guerriers divins du reste, ont été obligés de reconnaître que nos adversaires combattaient pour la justice et l'amitié. De ce fait, ce sont eux qui avaient raison. Par notre aveuglement, nous les avons forcés à livrer des combats extrêmement éprouvants. Il est temps à présent de réparer nos erreurs et de leur venir en aide.
- Ah ? Les chevaliers divins d'Athéna n'ont rien pu faire contre moi. Ils vous ont vaincu, donc vous ne pourrez pas faire grand-chose de plus.
- Je n'en suis pas si sûr. Les chevaliers du Zodiaque ont du livré un combat harassant contre le chevalier des Quatre Eléments avant de pouvoir se présenter en face de toi. Nous, au contraire, sommes en pleine forme.
- Et bien, allons-y, dans ce cas, je vous attends.
- Soit ! Que l'Epée d'Odin te transperce !
Cronos leva sa faucille, qui le protégea complètement de mon attaque. Mais en même temps, Isaak lança son coup.

- Par l'Aurore Boréale !

Cronos ne s'y attendait pas du tout et fut touché. Du sang coula de son arcade sourcilière. D'abord interloqué, il porta la main à son visage. Il regarda le sang récolté et éclata de rire.

- Félicitations, messieurs ! Vous pouvez vous vanter d'être les premiers mortels à parvenir à me toucher. Les derniers également, je peux vous l'assurer…

Il pointa alors son arme vers nous et relâcha son énergie. J'écartais Isaak et me plaçai devant lui de façon à recevoir l'attaque. Comme je le pensais, mon armure me servit de bouclier : je ne sentis absolument rien.

- Mais… C'est impossible ! Quel est ce prodige, guerrier divin ?
- Ignores-tu ma légende ? Il y a de cela plusieurs siècles, mon ancêtre a terrassé le dragon de la Montagne du Nord. Après s'être baigné dans son sang, il est devenu immortel. Aucun coup ne peut me toucher.
- Alors comment se fait-il que tu aies été vaincu par les défenseurs d'Athéna ?

Je souris en moi-même. Il était vrai que Shiriu avait trouvé mon point faible. Mais il était bien entendu hors de question d'en faire part à Cronos.

- Je ne sais pas, en fait. Il aurait fallu le leur demander. Mais assez parlé. Il est temps d'achever ce combat. Isaak, nous allons conjuguer nos forces pour lui porter un coup fatal.
- Entendu.

Je fis brûler mon cosmos et Isaak fit de même. Cronos paraissait absent, plongé dans une intense réflexion.

- Bien, messieurs. Comme ma faucille n'a pas d'effet sur vous, je vais déclencher ma plus terrible attaque. Je suis obligé de vous dire que vous n'y survivrez pas.
- C'est ce que nous allons voir, hurla Isaak. J'appelle l'Aurore Boréale !
- Que les Flammes du Dragon te consument !
- Esprit des Titans, écoutez-moi ! J'en appelle à votre puissance. Que votre colère se manifeste par mon bras ! Par le poing des Titans !

Cronos

Tout était fini. Les deux derniers guerriers à avoir osé me défier gisaient à présent à mes pieds. Siegfried émit un gémissement.

- Tu ne te décides pas à mourir, Guerrier Divin d'Alpha ?
- Comment ?
- Ton point faible ? Figures-toi que je connais aussi ma mythologie, Siegfried. Ton ancêtre a été poignardé dans le dos, au niveau du cœur, par quelqu'un qu'il croyait être son ami et qui n'était en fait qu'un gredin jaloux et avide de pouvoir.

Soudain, une aura entoura les deux guerriers. J'étais abasourdi qu'ils aient encore la force de brûler un cosmos. Mais je le fus encore plus lorsque je vis que leurs auras se dirigeaient vers le corps sans vie du chevalier Pégase. Elles l'enveloppèrent quelques instants avant de disparaître totalement. Quelques instants plus tard, un cosmos bleu enveloppa Seiya. Un poing remua, ses yeux ouvrirent lentement ; péniblement il se releva et me fit face. Incroyable ! Comment pouvait-il encore se relever ?

***

Seiya

Cette fois, j'avais bien cru y passer. Je m'approchais doucement de la mort quand je sentis les cosmos de Siegfried et d'Isaak me réconforter. Les dernières paroles du Guerrier Divin d'Alpha étaient claires. Son compagnon et lui me faisaient don de leurs vies pour que je me relève et sauve Athéna.

- Chevalier Pégase ! Pourquoi ? Pourquoi te relèves-tu encore et encore ? Qu'espères-tu, à la fin ?
- Sauver Athéna, bien sûr !
- Mais pourquoi cet acharnement ? Tu sais bien que la déesse que tu vénères t'a banni. Tu n'es plus un chevalier d'Athéna. Alors pourquoi t'obstines-tu ? Chevalier, je rends hommage à ton courage. Cesse de vouloir sauver une déesse qui s'est conduite plus en femme qu'en déesse. Rejoins-moi, chevalier ! Ensemble, nous dominerons le monde.

Ses paroles m'atteignirent en plein cœur. En effet, pourquoi m'entêtais-je à vouloir sauver Saori ? Elle m'avait effectivement banni et traité comme un moins que rien. Que devais-je faire ? Un cosmos entra alors en contact avec le mien. " Seiya, Cronos a raison. Je t'ai banni pour de mauvaises raisons. J'implore ton pardon. Mais, même si tu ne me l'accordes pas, ce que je comprendrais, songes que le sort du monde, pas seulement le mien, dépend de toi. Tu es un chevalier de l'Espoir… "

- En garde, Cronos ! Tes belles paroles ne te serviront à rien ! Je suis et je resterai à jamais un chevalier d'Athéna ! Prépares-toi à mourir !
- Je t'attends.
- Par les Comètes de Pégase !

J'avais concentré toute ma cosmo-énergie dans cette attaque. Lors de mon exil au Cinq Pics, j'avais trouvé le moyen de rendre plus puissants mes coups.

Au lieu d'envoyer des météores, j'allais envoyer des comètes ! Le seul problème est qu'il fallait que cette attaque soit décisive car elle me pompait toute mon énergie. Lorsque je cessai mon coup, je ne vis pas Cronos. Un sentiment de triomphe m'envahit : j'avais vaincu ! Tout à coup j'entendis un rire.

- Bravo, chevalier ! Quelle impressionnante démonstration de force ! Quelle brillante attaque ! Vraiment, je suis épaté… Quel dommage pour toi qu'elle ne m'ait pas touché, sinon je gage que je ne serais plus de ce monde !
- C'est impossible…

Je tombai à genoux. Cette fois, tout était fini. Je ne pourrai pas sauver Athéna. Aucune de mes attaques ne pouvait l'atteindre et mes compagnons ne pouvaient plus m'aider. Mon armure divine partait en morceaux. Une autre attaque de Cronos et je mourrai sûrement. Je fermai les yeux et pleurai. C'est alors que je sentis un cosmos doux et puissant m'envahir. Malgré moi je me remis sur mes pieds et levai la tête vers mon adversaire. A qui appartenait ce cosmos ? Cronos avait l'air éberlué.

- Non, se mit-il à hurler, non tu n'as pas le droit de faire ça ! Tu ne peux pas !

Je ne comprenais pas de quoi il pouvait bien parler. Mon propre cosmos se mit à augmenter brutalement pour atteindre une intensité que je n'avais jamais connue. La salle du Trône se mit alors à trembler. Une des dalles s'ouvrit et laissa passage à la plus belle armure que j'avais jamais vu. Finement ciselée, elle était dorée comme celle des chevaliers d'Or, mais la qualité de l'or n'était en rien comparable. Je m'aperçu alors des motifs qui étaient dessinés dessus. On eut dit… des éclairs ! Je me trouvais face à l'armure de Zeus !
Tout à coup, elle se mit à briller violemment et se scinda en morceaux. Sous l'effet de la lumière, je dus fermer les yeux. Quand je les rouvris, je crus que je rêvais. J'avais revêtu l'armure de Zeus lui-même !

Cronos était ivre de rage. Il se saisit de sa faucille et la pointa vers moi. Sa décharge d'énergie vint s'écraser sur ma protection; je n'avais absolument rien senti. J'étais rempli d'une énergie nouvelle, comme je l'avais été quand l'armure d'Odin était venue me recouvrir. Seulement je me sentais encore plus puissant que dans le royaume d'Asgard. Fou furieux, Cronos jeta son arme au loin et fit brûler son cosmos qui atteignit une intensité incroyable. Mais je n'avais pas peur.

- Esprit des Titans, écoutez-moi ! J'en appelle à votre puissance. Que votre colère se manifeste par mon bras ! Par le poing des Titans !
- Zeus, Roi des Dieux, Maître de la Foudre, tu m'as prêté ton armure sacrée. Prêtes-moi ton cosmos pour que je puisse déclencher l'attaque ultime.

Je joignis mes mains au-dessus de ma tête, en une position qui rappelait celle de l'Exécution de l'Aurore.

- Que le Tonnerre de Zeus te foudroie !

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Cette fiction est copyright Emmanuel Axelrad.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.