Chapitre 1 : Doko et Yoko


Un homme fuyait dans les montagnes, à grande vitesse, poursuivi par d'autres. Il courait de toutes ses forces, sans se retourner, sachant que la moindre seconde de relâchement lui ferait perdre toute chance de semer ses poursuivants. Il traversait une grandes forêts de bambous et évitait habilement toutes les branches qui lui bloquaient le passage. Le soleil se couchait au loin, et la nuit qui tombait arrivait pour lui comme une précieuse alliée. Dans ces terres reculées de Chine occidentale, il n'avait pas rencontré âme qui vive depuis des heures, depuis des jours même, qu'il s'était réfugié dans ces lointaines contrées. Les vêtements qu'il portait faisaient aisément deviner qu'il n'était pas d'ici. Un ample pantalon de soie noire, un long fourreau de cuir dans le dos et une longue tresse de cheveux bruns jusqu'au bas du dos lui donnaient un style élégant mais craint partout où il allait. Seulement, aujourd'hui, il était bel et bien en danger.
Au bord de l'essoufflement, il s'arrêta un instant pour reprendre ses esprits. La route était longue mais il ne savait pas vraiment où il allait. Son seul but était de fuir. Appuyé contre une canne de bambous, il regarda aussi loin que ses yeux et les obstacles de la végétation lui permettaient de regarder, derrière lui. Il ne voyait plus personne.

- Il est là ! Il est fait comme un rat !

Il se remit aussitôt à courir, pas encore remis de sa folle chevauchée précédente. Il lui semblait qu'il ne pourrait jamais s'arrêter, et que sa fuite durerait indéfiniment. Soudain, alors qu'il commençait à perdre de la vitesse, épuisé, il vit des branches s'agiter sur le côté de sa trajectoire et un homme plus rapide que lui le doubler et, d'un saut prodigieux dans le vide, atterrir devant lui pour bloquer enfin sa route. Les deux autres individus qui le poursuivaient arrivèrent à leur tour et se postèrent derrière lui. Il était cerné.

- Nous t'attrapons enfin, jeune samouraï ! Ou plutôt devrions-nous dire ex-samouraï…s'exclama l'un d'eux.

Le samouraï en question ne répondit pas tout de suite. Nullement inquiet, la mine calme et impassible, il observa ses trois poursuivants, comme s'il jaugeait leur force d'un seul coup d'œil.

- Repartez d'où vous venez, vous n'êtes pas de taille à m'affronter.
- Ha ! ha ! ha ! écoutez-le un peu ! Il s'imagine que nous allons rentrer ! Tu n'as pas l'air de savoir ce que tu dis, jeune inconscient. Nous avons fait tout ce chemin pour te retrouver, et tu crois que nous allons repartir sans accomplir notre mission !
- Oui, je le crois.
- Le shogun a mis ta tête à prix pour ta trahison envers l'Empire, et a promis grande récompense à qui la lui rapportera. Nous avons bien l'intention d'y parvenir. Aritaki le traître ! Tu as usurpé le nom de samouraï et ne mérites même pas de porter la tenue que tu arbores si fièrement.
- Et alors ? Ne portez-vous pas la même tenue ? Nous faisons partie de la même caste, nous sommes l'élite de l'armée du vénéré mikado. Mais le shogun s'est récemment fourvoyé et a détourné le tribut du peuple à son propre compte. Vous le savez aussi bien que moi ! J'estime qu'en pareille situation, la rébellion est un devoir moral. Regardez-vous ! L'appât de la récompense promise est la seule chose qui guide vos pas ! Vous avez renoncé pour cela au code moral du bushido !
- Silence, assez parlé ! Nous avons juré de ramener ta tête et nous le ferons. En garde !

Les trois hommes dégainèrent en même temps un long sabre fin de leur fourreau, à la lame scintillante et aiguisée. Aritaki n'eut dès lors d'autre solution que de faire de même et d'affronter ses poursuivants. L'un d'entre eux s'approcha de lui et porta un premier coup qu'il bloqua. Un second coup vit les deux sabres se bloquer l'un contre l'autre et les deux adversaires résister en force pour ne pas lâcher prise. Finalement, ils lâchèrent tous les deux en même temps et furent projetés à terre à quelques mètres d'intervalle. Mais l'adversaire d'Aritaki se releva avant lui et se précipita sur lui pour le frapper d'un grand coup. Aritaki évita le coup d'une roulade sur le sol et, quand il releva la tête, put voir une canne de bambou, tranchée par le sabre, s'abattre sur lui. Il l'esquiva d'une nouvelle roulade et se releva avec agilité mais, cette fois, ses deux autre adversaires s'étaient unis au premier.
Un long combat indécis fait de coups de sabres s'entrechoquant commença alors, faisant reculer Aritaki pas à pas. Faisant du un contre trois, il ne pouvait se concentrer que sur la défense et n'osait pas attaquer véritablement. Il lui fallait prendre un risque. Il se concentra alors intensément et observa chaque coup de sabre de ses adversaires dans leur moindre mouvement, pour percevoir une fraction de seconde pendant laquelle ses adversaires découvraient leur défense et étaient vulnérables. Après un long moment d'observation, Aritaki se décida et attaqua d'un coup fulgurant, son premier.
Un filet de sang jaillit et l'un des trois samouraï s'effondra sur le sol, mort sur le coup. D'un coup, d'un seul , Aritaki avait terrassé son adversaire.

- Assassin ! Tu va payer pour ce que tu viens de faire !

Les deux samouraï encore debout sentirent la colère les envahir et leur rage de vaincre décupler à l'idée de venger leur compagnon. Ils redoublèrent de coups et, cette fois, Aritaki se trouva en position d'être vaincu. A force de reculer sous la pluie des coups de sabre qu'il évitait tant bien que mal, Aritaki se retrouva le dos contre une canne de bambou sans pouvoir reculer davantage. Il était perdu.

- Cette fois, c'est la fin pour toi ! Adieu, sale traître !
- Par la colère du dragon !

***

Aritaki se réveilla lentement, reprenant peu à peu ses esprits. Il regarda autour de lui. Il se trouvait dans un lit de paille, à l'intérieur d'une cabane en bois rudimentaire. Dans un coin brûlait un feu dont la chaleur qui s'en dégageait l'enveloppait agréablement. Il se souvenait des deux samouraï qui menaçaient se s'abattre sur lui et d'une sorte d'ectoplasme en forme de dragon s'abattre sur eux en un éclair fulgurant. C'est cet éclair aveuglant qui lui avait d'ailleurs fait perdre connaissance. Il n'allait pas tarder à avoir la réponse à ses questions. La petite porte de l'entrée s'ouvrit en grinçant et un jeune homme entra. Il était jeune, seize ou dix-sept ans tout au plus, et avait de courts cheveux noirs. La peau de son visage semblait assez marquée, comme si elle avait subi de nombreux coups.

- Tu es enfin réveillé, étranger ! Tu l'as échappé belle.
- C'est toi qui m'as sauvé ? Qui es-tu ?
- Je suis Doko de Rozan, j'habite sur ces terres et j'ai entendu les coups de sabre qui m'ont alerté. Il est rare que des hommes de l'Empire du Soleil Levant viennent se battre par ici ! Dis-moi, comment t'appelles-tu et que te voulaient ces hommes ?
- Je m'appelle Aritaki, je suis, ou plutôt j'étais jusqu'à il y a quelques jours, un samouraï de l'Empire. J'ai été condamné à mort par le shogun car je me suis rebellé contre lui et j'ai proféré des propos hostiles à son égard. Il s'est corrompu en détournant à son profit le tribut versé par le peuple, qui devait servir à entretenir l'agriculture de l'Empire, dont la dernière moisson a été mauvaise. J'ai trouvé qu'il était de mon devoir de me rebeller et, une fois condamné, je me suis enfui et j'ai tenté de trouver refuge dans l'Empire de Chine, mais trois samouraï m'ont poursuivi jusqu'ici. D'ailleurs, où sont-ils ?
- Ils sont morts.
- Mais comment as-tu fait ? Tu ne portes pas d'armes ! Même moi, qui ai été formé au combat depuis mon plus jeune âge, et armé de mon sabre de samouraï, je n'ai rien pu faire. Avant de perdre connaissance, je me souviens avoir vu une sorte de dragon apparaître et s'abattre sur la terre. Ai-je rêvé ?
- Non, tu n'as pas rêvé, c'est ainsi que j'ai pu battre tes deux adversaires.

Aritaki regarda Doko comme si l'homme qu'il avait face à lui n'était pas humain, comme s'il était un dieu, une force surnaturelle issue des cieux. Vaincre deux samouraï à mains nues, avec une sorte de magie indescriptible ! Que signifiait cette aura prodigieuse qui émanait de Doko et qu'Aritaki ressentait sans pouvoir la nommer ? Qui était réellement cet homme ?

- Quel est ce pouvoir magique que tu as utilisé pour te battre, Doko de Rozan ? Es-tu humain ?
- Oh, je suis encore qu'un piètre utilisateur de ce pouvoir, et ce que tu m'as vu faire n'est rien face à ce que peut mon maître Anatol. Ce pouvoir, Aritaki, c'est le cosmos.
- Le quoi ? ? ?
- C'est une longue histoire…
- Je t'en prie, je n'ai jamais rien vu de tel, je veux que tu m'expliques tout. Raconte-moi ton histoire !

***

Athènes, quatre ans plus tôt, l'an de grâce 1738.

- Baruch, fais entrer les guerriers.
- Bien ,grand pope.

Une dizaine d'hommes entra dans une grande salle hypostyle dont les murs et le sol étaient recouverts de rideaux rouge grenat et d'un long tapis majestueux qui se terminait par un trône surélevé sur lequel était assis un homme casqué et masqué, et vêtu d'une longue toge d'un bleu sombre. A ses côtés se trouvait une fille très jeune, d'une dizaine d'années à peine, mais à l'élégance et à la beauté précoces, qui tenait un sceptre dans sa main gauche. Les dix hommes entrés s'agenouillèrent devant elle, comme se sentant forcés d'eux-mêmes à le faire, guidés par une aura indescriptible qui se dégageait de cette enfant.

- Bien, nous allons pouvoir commencer la réunion. Comme vous le savez, la déesse Athéna, qui se réincarne tous les deux ou trois siècles, est revenue sur terre il y a quelques années, annonçant le retour de forces maléfiques qui vont bientôt tenter de s'emparer de la terre et de la mettre à feu et à sang. Cette déesse, comme vous vous en doutez depuis que vous êtes entrés dans cette pièce, n'est autre que cette enfant que vous voyez à mes côtés. Elle vient de fêter son dixième anniversaire et sera bientôt en âge de repartir combattre le mal. Mais elle aura besoin dans son combat de valeureux chevaliers qui l'aideront à combattre le mal sous toutes ses formes. Ces chevaliers doivent être trouvés et formés parmi l'élite des guerriers des quatre continents. C'est pour cette raison que vous avez été contactés et recrutés par mon bras droit Baruch qui a sillonné les contrées les plus reculées pour vous trouver. Moi, Ivan, grand pope, suis l'un des douze survivants de la dernière guerre sainte qui a opposé Athéna au mal, en l'an de grâce 1556. J'ai pour mission, depuis cette date, d'attendre le retour d'Athéna sur terre et de former une nouvelle armée de chevaliers du zodiaque pour l'entourer dans la nouvelle guerre sainte qu'elle se prépare à mener.

Il y eut un silence de mort dans la salle, qui témoignait de la solennité de la requête. Certains des hommes présents se regardaient entre eux, d'autres contemplaient cette déesse de dix ans qui exerçaient sur eux une fascination tout comme une crainte qu'ils ne parvenaient à expliquer rationnellement. Le grand pope reprit.

- Il existe 88 armures de chevaliers, correspondant chacune à une constellation du ciel, qui assure au chevalier qui la porte assistance et protection tout au long de sa vie. Ces armures sont disséminées sur la terre entière. A l'heure actuelle, les seuls chevaliers formés et détenteurs d'une armure sont les 12 chevaliers d'or, qui constituent l'élite de la chevalerie et qui protègent les 12 temples qui précèdent cette salle où nous nous trouvons, ainsi que quelques chevaliers d'argent. Certains d'entre eux seront vos maîtres pour les années à venir, durant lesquelles vous allez subir un entraînement qui fera de vous les nouveaux chevaliers d'Athéna. Baruch, c'est à toi qu'il revient maintenant de nous présenter ces valeureux guerriers que tu as rassemblés ici, et de les envoyer dans nos différents camps d'entraînement.
- Bien, grand pope, fit Baruch, il en sera fait selon votre volonté et celle d'Athéna. En Grèce, j'ai trouvé plusieurs guerriers dont les jeunes Adam et Neil ici présents. J'ai décidé que vous seriez tous deux apprentis du chevalier d'or de la Balance, avec lequel vous vous entraînerez pour conquérir l'armure d'argent de l'Horloge et l'armure de bronze du Lynx. En Chine ensuite, je me suis rendu à la cour de l'Empereur Qianlong qui m'a recommandé trois guerriers de son Empire, qui ont pour nom Doko, Yoko et Moebius. Seuls les deux premiers sont ici, le dénommé Moebius ayant refusé de venir au sanctuaire d'Athéna pour y servir la déesse.
- Comment ? ? ? S'exclama le grand pope, qui avait l'air contrarié par cette anecdote. Et qu'est-il advenu de lui ?
- Il a été mis à mort aussitôt par l'Empereur. Ce n'est qu'un fâcheux incident, grand pope, qui n'a plus aucune importance à présent. Pour ce qui est de Doko et Yoko, ils seront envoyés dans la contrée même d'où ils sont originaires, l'Empire de Chine, à Rozan. Ils auront pour maître le vieux Anatol, qui est comme vous l'un des douze survivants de la dernière guerre sainte. Le meilleur des deux pourra endosser l'armure de bronze du Dragon, et le second l'armure de bronze du Tigre.

La présentation et l'affectation des différents guerriers présents se poursuivit ensuite. Au total, une trentaine de guerriers furent envoyés dans les quatre continents pour y devenir chevaliers dans les trois ou quatre ans qui suivaient. C'est ainsi que moi, Doko, fut par un heureux hasard renvoyé dans la contrée qui m'avait vu naître, pour y conquérir l'armure de bronze du Dragon. Mais un long et éprouvant entraînement de quatre années m'attendait…

Pendant de longues semaines, j'ai dû m'habituer à des conditions de vie et d'entraînement que je n'avais encore jamais connues. J'avais déjà depuis longtemps assimilé les rudiments de l'art du kung fu à travers des combats menés à Rozan pendant ma jeunesse, et je me croyais fort et endurant, mais je me rendis vite compte que je n'avais acquis que superficiellement la véritable force de l'homme, celle qui émane de l'intérieur. Mon maître Anatol était un de ces anciens guerriers qui avaient combattu auprès d'Athéna lors du dernier conflit contre le mal, près de deux siècles plus tôt. Il me parlait très peu de cette période, mais je savais que les guerriers dont ils faisaient partie n'étaient pas des hommes ordinaires, ou plutôt des hommes qui avaient découvert et exploité la force cachée qui était en eux. C'était cette force que j'avais pour but de découvrir à mon tour, afin de devenir, moi aussi, un de ces guerriers. Un chevalier d'Athéna.
Mon maître Anatol était dur, mais juste et bon. Son entraînement était à la mesure du niveau de combat qu'Athéna pouvait attendre d'un chevalier. Par des conditions parfois extrêmes, sous les pluies des moussons, sous une neige épaisse ou dans la tempête la plus violente, je m'entraînais sans relâche à maîtriser les éléments. Anatol me parlait en revanche souvent de l'armure de bronze du Dragon, qui était cachée quelque part à Rozan et que mon entraînement devait me permettre de revêtir un jour. C'était de sa propre armure qu'il parlait. Par un prodige dû à la seule volonté d'Athéna, il avait vécu jusqu'à aujourd'hui, âgé de quelques 203 ans, afin d'attendre la nouvelle génération de chevaliers qu'il avait, avec d'autres, la mission de former. Bien que je ne le voyais jamais se battre, je savais que sa force était immense et qu'il pouvait, s'il le désirait, détruire une des montagnes de Rozan, tout comme remonter le courant de la grande cascade qui surplombait le site. Il disait que celui qui y parviendrait aujourd'hui à nouveau serait alors digne de revêtir l'armure du Dragon. Je m'étais bien sûr déjà risqué de nombreuses fois à essayer, mais une telle chose me paraissait inhumaine. Et pourtant…
Lors de mon entraînement, j'avais un compagnon à mes côtés. Yoko. Il avait le même âge que moi et était originaire de la province voisine de Rozan. Comme moi, il avait était orphelin depuis son plus jeune âge, et avait été appelé il y a quatre ans à la cour de sa divinité l'Empereur Qianlong. Un dénommé Baruch, originaire d'un royaume du bout du monde, la Grèce, s'y était rendu le rencontrer afin de lui demander les meilleures recrues de son Empire pour servir la déesse grecque Athéna. L'Empereur, faisant appel à ses conseillers, avait trouvé trois jeunes garçons, moi et Yoko, ainsi qu'un certain Moebius qui, curieusement, refusa l'offre de Baruch et voulut conserver sa totale indépendance. Il n'avait pas de mauvaises intentions mais ce refus ne plut pas à l'Empereur qui le fit mettre à mort sur le champ. Yoko et moi-même partîmes alors en Grèce accompagnés de Baruch pour y recevoir les instructions d'Athéna et de son assistant sur terre, le Grand Pope. Le hasard - ou le destin ? - fit que Yoko et moi furent renvoyés pour nous entraîner dans la contrée même d'où nous venions. Dès lors, Yoko et moi furent inséparables. Nous nous affrontions souvent ensemble en des combats amicaux où nous n'avions de cesse de perfectionner nos techniques. Anatol était satisfait de nos progrès, et nous parvînmes très vite à la découverte de cette force ultime qui était en nous, le cosmos, cette puissance qui, d'après ce que l'on raconte, est capable de pourfendre le sol et d'abattre des montagnes. Nous sentions cette aura douce mais incroyablement grande nous envelopper lors de nos combats et s'accroître de jours en jours. Grâce à l'enseignement d'Anatol, nous commencions à nous rapprocher de la maîtrise de ce pouvoir qui nous permettrait d'invoquer le dragon censé être notre protecteur. D'ailleurs, il nous avait appris à identifier la constellation du dragon dans le ciel et Yoko et moi la contemplions souvent longuement à la nuit tombée. Le dragon…Nous savions toutefois qu'il n'y avait qu'une seule armure du Dragon et que seul l'un d'entre nous aurait le droit de la revêtir. Le plus malchanceux de nous deux aurait toutefois droit à la compensation d'une autre armure de Bronze, mais moins puissante, celle du Tigre.
Il y a maintenant peu de temps, lors d'un énième combat avec Yoko, j'eus la révélation que j'attendais depuis plusieurs années.

- Prend ça, Doko ! Yaaahh !

Un éclair jaillit et j'eus à peine le temps de l'éviter.

- Bravo, Yoko . Tu es parvenu à concentrer une boule d'énergie dans tes mains et à me l'envoyer en la maîtrisant parfaitement. Mais tu n'as pas encore gagné !
- Je ne pensais plus y parvenir un jour. Mais la maîtrise du dragon est encore loin…
- Tu as découvert la cosmo-énergie qui est en toi et as su l'utiliser, mais je n'ai pas dit mon dernier mot. A moi la force du dragon !

Je croisai les bras, et concentrai mon cosmos pour le faire grandir. Je sentis alors une force inconnue m'envahir et grandir en moi au fur et à mesure de ma concentration. Je n'avais encore jamais rencontré cette énergie, et elle m'inquiétait un peu. Allais-je pouvoir la contrôler ? Les feuilles des arbres volaient autour de moi et le sol vibrait légèrement. Je voyais le visage étonné de Yoko qui semblait lui aussi prendre peur devant l'apparition de cette force inattendue. Une aura s'éleva dans les airs, qui sembla prendre place derrière moi et dessiner la forme d'un dragon. Je sentis alors que c'était le moment de libérer toute cette énergie.

- Par la colère du dragon ! ! !

Un nuage d'énergie s'abattit sur Yoko, qui ne put l'éviter et l'encaissa de plein fouet. J'eus peur un instant des conséquences, mais Yoko était comme moi l'apprenti d'Anatol et ne pouvait périr d'une telle attaque, fût elle aussi puissante. Lorsque le nuage commença à se dissiper, j'eus le temps de voir Yoko qui se relevait avec peine, puis je m'écroulai à terre et m'endormis, épuisé par la débauche d'énergie qu'il m'avait fallu pour produire mon attaque. Anatol, depuis le mont en face de la cascade, avait assisté à la scène.

- Félicitations, Doko ! Tu es parvenu à maîtriser la colère du dragon , et tu es désormais l'égal d'un chevalier !

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Cette fiction est copyright Christophe Becquet et Fabrice Willot.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.