Chapitre 18 : Janus-Yoko, les liens du cœur


Apollon jouait de la cithare, assis sur un tabouret. Adam de l'Horloge avait détruit son Trône Sacré et l'avait contraint à se retrancher au milieu de son immense salle, et il avait violemment sanctionné le chevalier d'argent pour une telle insolence. Les yeux fermés, entièrement concentré sur sa mélodie, il doutait malgré tout de la mort d'Adam, malgré le énième coup qu'il avait reçu.

- Aaargghh…rhaaaghhh…

Adam de l'Horloge n'était pas mort sous le dernier coup reçu et il rampait sur le sol, laissant une longue trace de sang derrière lui. Faisant brûler son cosmos, il se dirigeait vers les rideaux fixés contre l'un des murs de la salle, et tentait encore de rejoindre le corps Athéna qui reposait dans les sous-sols du Temple.

Apollon : Ainsi tu n'es pas encore mort, malgré les coups que tu as reçus…ta détermination m'impressionne, je dois l'avouer. Pour un vulgaire chevalier d'argent, tu es d'une résistance étonnante, et tu parviens encore à brûler ton cosmos avec intensité et à te maintenir en vie…mais jusqu'où comptes-tu aller, Horloge ?
Adam : Athéna ! Je dois sauver…Athéna !
Apollon : Quand bien même je te laisserais rejoindre le corps de ta chère déesse, tu ne pourrais rien pour la sortir de son sommeil…je te l'ai déjà dit, cette bataille est terminée…
Adam : Toi seul l'a décrété…et, tant qu'un seul d'entre nous sera encore en état de se battre…
Apollon : En état de se battre ? Si tu penses encore l'être, je vais t'enlever cette idée de la tête…en te coupant la tête ! !

Apollon se leva et ouvrit les yeux en regardant Adam continuer de ramper vers l'escalier, et il leva la main vers lui. Il concentra de l'énergie dans le creux de sa main, et se prépara à la lancer vers Adam en lui visant le cou.

Adam : Cette fois…je ne peux plus rien faire, je vais mourir…
Apollon : Meurs, Horloge !

Le rayon envoyé par Apollon fut stoppé net dans sa trajectoire par un bouclier vert et s'évapora dans les airs.

Apollon : Qui a osé ? ?
Doko : Doko, chevalier de bronze du Dragon !

Doko baissa son puissant bouclier du Dragon et regarda son compagnon Adam, nullement perturbé par son apparition, qui continuait à ramper vers l'escalier.

Doko : Je suis là, mon ami…si nous devons mourir, alors nous mourrons ensemble...mais pas avant d'avoir sauvé Athéna ! !

*****

Janus, de l'autre côté de la porte de la Salle du Trône, après avoir éliminé les deux Phébus du Jupiter et d'Uranus, venait de retrouver la dépouille de Yoko, abandonnée par Doko peu avant.

Janus : Yoko ! Réponds-moi ! Yokooo ! !

Yoko gisait dans une mare de sang et ne bougeait pas. Toutefois, il put percevoir encore les battements de son cœur en la prenant dans ses bras, ce qui lui indiqua qu'elle vivait toujours.

- Comme c'est touchant…les retrouvailles de Yoko et de son cher et tendre…
- Après tout, elle jouait peut-être un rôle, depuis l'autre jour où Apollon l'avait enrôlée à nos côtés…je t'avais dit, Python, qu'il fallait se méfier d'elle comme la peste !

Janus : Qui est là ? ? ?
Trois chevaliers apparurent au fond du couloir, éclairés bientôt par la lumière du soleil matinal qui perçait au fond du couloir.

- Ne nous dis pas que tu est surpris de nous voir, Janus…
Janus : Je ne vous connais pas, mais je devine qui vous êtes !
Callisto : Je suis Callisto de l'Ourse, Phébus de Mars !
Python : Python du Serpent, Phébus de Saturne !
Actéon : Actéon du Cerf, Phébus de Neptune !

Les trois Phébus arrivèrent devant Janus, prêts à le combattre.

Janus : Ainsi, Asclépios vous a redonné vie, à vous aussi !
Python : Oui ; Erymanthe et Géryon t'avaient sans doute sous-estimé, mais nous ne commettrons pas la même erreur…nous avons pour mission de ramener ta tête à Apollon, Janus ! Et nous sommes trois, cette fois, à te barrer la route !
Yoko : Aargggh...rahhgghh…
Janus : Yoko ! !
Python : Elle vit encore…Doko du Dragon ne l'a même pas achevée alors qu'il en avait eu l'occasion…quelle misérable !
Janus : Comment peux-tu dire ça ? N'est-elle pas du même côté que toi ?
Python : Elle n'a que ce qu'elle mérite…les faibles et les sous-combattants n'ont pas leur place dans ce combat.
Si elle se relève et qu'elle nous aide à t'abattre, tant mieux pour nous. Mais si elle y laisse la vie, peu nous importe…
Callisto : Assez parlé ! Prend ça, Janus ! Par la Prise de l'Ourse ! !
Janus : Aaaarggghhh !

Janus n'avait pu éviter cette nouvelle attaque, qui le surprit par sa puissance et fit à nouveau voler son casque à travers le couloir.

Janus : Cette femme est plus puissante que les deux Phébus que j'ai combattus il y a quelques instants…quelle force incroyable ! Si les deux autres sont aussi puissants, j'aurai du mal à tenir tête à trois adversaires d'un coup…

Python : Eh bien, Gémini ? Tu as l'air surpris par notre force…encore que ce que tu viens de voir n'est qu'un aperçu de ce dont nous sommes capables…prend ça ! Par l'Etreinte du Serpent !

Janus se sentit comprimé par un étau douloureux qui l'enserrait de plus en plus. Quelques gouttes de sang jaillissaient de ses veines éclatées sur la seule partie de ses avant-bras qui n'étaient pas recouvertes de son armure.

Python : Alors, Janus ? Tu fais moins le malin, maintenant…le serpent va resserrer son étau jusqu'à broyer toutes tes articulations…tu vas mourir lentement, dans une longue agonie…
Janus : Tu es très fort, Phébus, mais tu oublies que je suis un chevalier d'or et que je possède l'une des protections les plus résistantes au monde…
Python : Comment ? ? Tu ne peux échapper à l'Etreinte du Serpent, et tu vas en avoir la preuve ! Meurs, Janus ! !
Janus : Que mon cosmos atteigne son paroxysme ! Par l'Explosion Galactique ! !
Python : Aaahhh ! ! !

Le Phébus fut balayé comme un fétu de paille et vint s'écraser contre un mur. Son étau cessa sur le coup et Janus en fut libéré.

Callisto : Nous ne te laisserons pas faire !
Actéon : Unissons nos cosmos face à lui ! Par les Rênes Foudroyants !
Callisto : Par la Prise de l'Ourse !

Janus resta face à eux sans bouger, et se contenta d'ouvrir les bras en croix. Les deux attaques des Phébus se heurtèrent contre un bouclier invisible qu'il avait créé dans l'air, et retournèrent vers leurs envoyeurs. Les deux Phébus évitèrent de justesse leurs propres attaques qui revenaient vers eux.

Actéon : C'est incroyable…il a réussi à nous renvoyer nos propres attaques !
- Quelle calamité…qu'attendez-vous pour achever Janus des Gémeaux ?
Janus : Qui a parlé ? ?

Un homme venait d'apparaître au fond du couloir et d'entrer dans le Temple, vêtu d'une longue cape noire et portant des cheveux de la même couleur. Un puissant cosmos émanait de lui, mais ne paraissait pas offensif.

Callisto : Maître Asclépios !
Janus : C'est donc toi, Asclépios ! Le fils d'Apollon ! !
Asclépios : C'est exact, et les trois Phébus que tu vois ont pour mission de te tuer…et je m'étonne que ce ne soit pas encore fait, depuis le temps…où sont les deux autres ? Les Phébus de Jupiter et d'Uranus ?
Janus : Navré de te décevoir, mais leurs corps ont été réduits en cendres par mes soins il y a un instant…et ces trois-là subiront bientôt le même sort.
Asclépios : Comment ? ?

Asclépios regarda les trois Phébus, dont Python, qui se relevait de sa chute, avec un air d'insatisfaction.

Asclépios : Qu'attendez-vous, misérables, pour abattre notre ennemi ? Soyez dignes de la nouvelle vie qui vous a été offerte ! Notre Seigneur Apollon s'impatiente ; ce combat traîne en longueur. Allez ! Vous devez abattre Janus des Gémeaux !

Les trois Phébus en chœur : Oui maître…

Et les trois Phébus concentrèrent leurs cosmos et décidèrent d'attaquer en chaîne le chevalier d'or des Gémeaux, pour le fatiguer.

Callisto : Par la Prise de l'Ourse !
Janus : J'ai déjà vu cette attaque plusieurs fois…Par l'Explosion Galactique !
Python : Par la Morsure du Serpent !
Actéon : Par les Rênes Foudroyants !
Janus : Ils m'envoient tous leurs attaques en même temps…je ne sais pas si je vais y résister !

Toutes les attaques s'entrechoquèrent en un énorme fracas, avec un léger avantage pour les trois Phébus, qui se rétablirent au sol sans trop de dommages, tandis que Janus avait été touché et saignait au visage. Depuis son apparition, Asclépios ne bougeait pas et regardait faire les trois Phébus, la mine impassible.

Janus (pensant) : Mais…pourquoi Asclépios n'intervient-il pas, et se contente de regarder les Phébus se battre ? Il est portant un Dieu, et devrait être capable de me toucher sans difficulté…est-ce que cela voudrait dire qu'il n'est pas… ?

Asclépios était toujours aussi mécontent de la mollesse des trois Phébus à frapper Janus, et il semblait en avoir particulièrement après le Phébus de Neptune, Actéon du Cerf.

Asclépios : Actéon !
Actéon : Oui, maître ?
Asclépios : Depuis le début du combat, je t'observe et tu ne déploies qu'une infime partie de ton cosmos lorsque tu attaques, comme si tu te retenais. A quel jeu joues-tu, Phébus ? Tu es le plus puissant des sept Phébus. Pourquoi n'utilises-tu pas la totalité de ta puissance ?
Actéon : Pourquoi ? Eh bien…

A ces mots, Actéon fit un bond pour se retrouver derrière Callisto de l'Ourse, et lui passa les bras par-dessous ses épaules, en la tenant solidement.

Callisto : Actéon ! ! Que fais-tu ? ? ?
Actéon : Janus ! !

Janus, interloqué par ce revirement de situation, écouta attentivement Actéon du Cerf qui s'adressait à lui. Callisto de l'Ourse se débattait et lui donnait de violents coups de pied pour le faire lâcher prise.

Actéon : Janus, écoute-moi…toi seul est à même de sauver Apollon…Dans les sous-sols de ce temple se trouve une salle où repose le corps d'Athéna, gardé par Artémis…et, dans cette pièce, est également entreposée l'Urne Sacrée d'où Apollon est sorti de son sommeil…si tu t'empares de cette urne, tu pourras alors vaincre Apollon ! !
Asclépios : Actéon ! Ca suffit ! Je n'en tolérerai pas davantage ! Meurs, traître !

Asclépios leva la main vers lui et lui envoya un rayon d'énergie qu'il n'aurait pu sans doute évité, mais que Janus intercepta avec facilité.

Janus : Actéon ! Pourquoi ? Pourquoi me dis-tu tout cela ?
Actéon : Il est sans doute trop tard, maintenant…mais sache que je veux racheter ma faute pour la voie que j'ai choisi.... Arcanan du Corbeau m'a ouvert les yeux lorsque nous nous sommes affrontés…et j'ai vu où était le côté du bien et de la justice, la foi d'Athéna en la victoire, malgré l'épreuve à laquelle elle est confrontée…Arcanan y a malheureusement laissé la vie, tout comme le chevalier du Lynx que j'ai lâchement abattu… si mon sacrifice peut me permettre de me racheter, alors je peux mourir en paix…
Janus : Noooonnn ! !

Actéon ferma les yeux, dans un dernier sourire, et une larme s'échappa et coula sur sa joue droite. Il concentra alors son cosmos.

Callisto : Arrête, Actéon ! ! Ne fais pas ça ! !
Actéon : Que le Cerf se suicide ! !

Actéon fit exploser son cosmos et s'envola avec Callisto. Ils passèrent à travers le plafond du Temple qui explosa sous le coup et laissa un trou béant par où s'engouffra la lumière du soleil, qui irradia le sol. Deux étoiles filantes disparurent dans le ciel en quelques instants. Il ne restait plus rien des Phébus de Neptune et de Vénus.

Janus : Il s'est sacrifié pour racheter ses actes, et pour vaincre notre ennemi…repose en paix, brave chevalier…
Asclépios : Grrr…je n'aurais jamais pensé une telle chose de la part d'Actéon, lui le plus puissant des sept Phébus !
Janus : Alors, Asclépios ? Vas-tu encore ressusciter l'un de tes chers Phébus ? Ou préfères-tu me combattre, seul, en combat singulier ?
Asclépios : Tu n'es pas sérieux…je suis un Dieu, Gémini…et même un chevalier d'or ne peut porter la main sur un Dieu…et puis, de toutes façons, tu as encore un adversaire…
Janus : Comment ?
Python : Je suis encore là, chevalier des Gémeaux ! Et je te réserve ma plus puissante attaque, à laquelle tu ne pourras pas réchapper, je te le garantis ! Que le venin te transperce ! !

Un coup pas plus gros qu'une piqûre de moustique vint transpercer l'avant-bras du chevalier d'or des Gémeaux.

*****

Doko se tenait face à Apollon, prêt à se battre jusqu'à la mort, tandis que son compagnon, Adam de l'Horloge, rampait toujours silencieusement vers l'escalier menant aux sous-sols du Temple.

Doko : Ecoute-moi, Adam…je vais retenir Apollon ici le plus longtemps possible. Pendant ce temps, va aux sous-sols de ce temple et rend-toi dans la salle où Artémis garde le corps d'Athéna…avec tes attaques temporelles, tu trouveras certainement un moyen de la forcer à la libérer de son sommeil…je compte sur toi, chevalier !
Adam : Oui…j'y arriverai…je te le promets !

Apollon gardait toujours son air impassible, malgré l'évolution de la situation. Adam disparut derrière le rideau qui cachait l'entrée de l'escalier.

Apollon : Ainsi tu sais où se trouve Athéna…
Doko : Oui, Apollon…avant de mourir, Moebius de l'Arc m'a tout raconté…Comment il avait trahi Athéna, tué Baruch et s'était fait passé pour lui pendant ces quatre dernières années…comment il t'avait libéré également de l'Urne dans laquelle tu sommeillais depuis le dernier Combat Sacré…et je sais maintenant comment te vaincre, Apollon ! !
Apollon : Tiens donc ! Tu sais comment me vaincre…et tu espères sans doute pouvoir te mesurer à moi ? Dois-je te rappeler que je suis un Dieu ? Un humain ne peut atteindre un Dieu, et encore moins un misérable chevalier de bronze tel que toi…
Doko : Absolument ; je sais que je ne parviendrai sans doute jamais à te tuer, et je n'en ai nullement l'intention. Mon seul but est de te retenir, le temps que Adam parvienne jusqu'à Athéna…depuis le jour où j'ai revêtu cette armure du Dragon pour la première fois, je suis prêt à mourir…pour Athéna !
Apollon : Athéna a déjà été vaincue, et vous ne pourrez rien faire pour la sauver…Artémis est, comme moi, un être divin, et ce misérable chevalier de l'Horloge ne pourra rien faire pour la forcer à agir…mais tu m'as dit que tu étais prêt à mourir, Dragon…je vais donc exaucer ton vœu…
Doko : Arrrrrgggggghhhhh ! ! !

Apollon, d'un battement de cil, avait déclenché le même type de rafale d'énergie que face à Adam, et Doko fut lui aussi projeté contre le mur du fond de la salle. Il se releva néanmoins très vite.

Apollon : Que penses-tu pouvoir faire en te relevant ?
Doko : Il n'est pas dit que je ne parviendrai jamais à te toucher…Par les Cent Dragons de Rozan ! !

L'attaque, d'une très grande puissance, stoppa cependant net devant Apollon, qui, d'un nouveau battement de cil, la renvoya contre Doko. Celui-ci fut touché par sa propre attaque mais avait pris soin de s'abriter derrière son puissant bouclier du Dragon et ne fut que peu touché.

Apollon : Mmm, tu te relèves encore, et assez facilement je dois dire…je comprends, c'est ce bouclier que tu portes sur le bras qui te permet de résister…je vais donc t'en débarrasser…

Apollon envoya cette fois des éclairs à la vitesse de la lumière, des centaines, des milliers d'éclairs successifs qui touchèrent cette fois Doko. Il tenta une nouvelle fois d'utiliser son bouclier, mais celui-ci explosa et fut littéralement pulvérisé par l'éclat de l'un des éclairs, puis, peu à peu, tout le reste de son armure se brisa, en petits morceaux qui retombaient sur le sol. Chaque coup laissait une vive brûlure sur le corps de Doko, comme si ces éclairs étaient en fait des rayons lumineux projetés depuis le soleil. Apollon méritait bien son nom. Le Dieu Soleil ! Mais, maintenant, Doko n'avait plus aucune protection, son armure du Dragon était réduite en loques. Torse nu, il fit face à Apollon, non encore remis de toutes les brûlures des coups.

Apollon : A présent, tu n'as plus d'armure…tu es comme un enfant qui vient de naître…Adieu, chevalier du Dragon. Meurs !
Doko : Aaaaaaaaaaaarrrrrrgggghhhhh ! ! !

Doko fut projeté contre le plafond par un souffle d'une puissance inouïe, et retomba sur le sol, devant Apollon, grièvement blessé.

*****

Après quelques minutes de marche en titubant et s'agrippant à tout ce qu'il pouvait, Adam parvint enfin au but.
Artémis entendit des bruits de pas irréguliers dans le couloir sur lequel donnait la petite pièce où elle gardait le corps d'Athéna, et elle alla voir dans le couloir, tombant nez à nez avec Adam.

Artémis : Tiens donc ! Un chevalier d'Athéna est parvenu à s'introduire jusqu'ici ! Qui es-tu ?
Adam : Je suis…Adam de l'Horloge, chevalier d'argent d'Athéna !
Artémis : Chevalier de l'Horloge ? Désolée, mais ce qui reste de ton armure ne permet guère de le deviner…
Adam : A…Athéna ! ! Où est Athéna ? ?
Artémis : Elle dort paisiblement…d'un sommeil sans fin ! Ha ha ha ha ha !
Adam : Non ! Je ne crois pas ! Montre-la moi ! Je veux la voir !
Artémis : Si tu y tiens, je vais te la montrer…avant de t'achever !

Et Artémis tira vers Adam le rideau qui marquait l'entrée de la petite pièce où se trouvait Athéna. Il put voir le corps inanimé de sa déesse, allongé sur un lit de fortune. L'expression de ses yeux fermés était étonnante de sérénité.

Adam : Athénaaa ! ! !

Adam se précipita au pied du lit et tenta de saisir son poignet. Artémis l'en retint.

Artémis : Que fais-tu, Adam ? Tu ne peux rien faire pour la sauver. Résigne-toi à ce qu'elle reste dans cet état à jamais…car tu vas aller la rejoindre !
Adam : Par l'Evasion de l'Horloge !

Adam était parvenu à faire brûler son cosmos en rassemblant ses dernières forces, et le fait de voir, matériellement, le corps d'Athéna près de lui, lui redonna du courage et de l'espoir. Non, ce n'était pas encore fini. Il savait qu'Artémis pouvait la libérer, qu'elle en avait le pouvoir, et il comptait bien parvenir à l'y forcer.
Aussi, il lança sur Artémis son attaque. Favorisé par l'étroitesse des lieux , Adam se déplaça à travers la pièce à des distances très rapprochées d'Artémis, en l'encerclant de façon à ce qu'elle ne puisse pas se défendre. Lorsqu'il eut atteint une vitesse suffisamment élevée et donné l'impression de se démultiplier en plusieurs apparences, il frappa Artémis. Celle-ci vit de petites boules de feu fondre sur elle dans toutes les directions.

Artémis : Aaaahhh !

Adam n'en revenait pas. Il avait réussi. Lui, un humain, avait porté un coup à une déesse ! Il savait maintenant qu'Artémis n'était pas immortelle, malgré son statut divin, et il lui fallait continuer.

Artémis : Tu…tu n'aurais jamais dû, Adam de l'Horloge. Je te félicite pour avoir été le premier humain à m'atteindre. Mais cela ne se reproduira plus. Tu vas maintenant subir…ma colère divine ! ! !

Le cosmos d'Artémis augmenta dangereusement. Adam n'avait jamais rien vu de tel. En la touchant, il avait réveillé des forces insoupçonnées en elle. A présent, son cosmos atteignait celui qu'Apollon avait utilisé face à lui peu auparavant. Artémis passa une main dans son dos et se saisit de son arc et d'une flèche. Elle la pointa sur Adam et se prépara à tirer.

Artémis : Puisque c'est ainsi, tu vas, toi, aussi, sombrer dans un sommeil sans fin. Grâce à ma Flèche Divine ! Meurs ! !
Adam : Par la Compression du Temps !

Adam retenta la même attaque que la première fois qu'il avait rencontré Artémis, en traversant son Temple, à la fin de la nuit. La flèche d'Artémis se figea dans les airs. Il appela ensuite le Rappel du Temps, et la Flèche Divine fit demi-tour vers Artémis.

Artémis : C'en est assez ! Flèche Divine, obéis-moi ! !

La flèche fit demi-tour pour la deuxième fois et s'en retourna vers Adam, qui ne put cette fois l'éviter. On entendit un bruit très bref de quelque chose qu'on enfonçait dans un corps. Adam venait de s'écrouler devant Artémis, la Flèche Divine plantée dans le dos.

*****

Janus : Adam ! !

Janus venait de sentir disparaître le cosmos d'Adam de l'Horloge, de la même manière que celui d'Athéna quelques heures plus tôt. Que s'était-il donc passé ? Il se souvenait du passage d'Adam dans sa demeure, durant l'Epreuve d'Athéna, et du talent dont il avait fait preuve en matière d'illusions, face à lui. Il avait peine à croire qu'un chevalier de sa classe pouvait être vaincu si facilement. Pour l'heure, il était toujours dans le couloir du Temple, face à Python du Serpent et Asclépios, qui restait à les regarder sans réagir, se tenant à l'écart. Python venait de lui envoyer son Venin, qui ne lui avait pas fait plus de mal qu'une piqûre d'insecte.

Janus : Est-ce donc cela, ta plus puissante attaque, Phébus ? Je ne sens absolument rien…c'est ridicule…
Python : Crois-tu ? Bientôt, le venin du serpent va se répandre partout dans ton corps, et empoisonner tout ton sang…les battements de ton cœur vont ralentir puis cesser totalement.
Janus : Je serais curieux de voir ç…ahh !

Janus sentait une sensation de lourdeur subite lui envahir de corps et lui donner envie de fermer les yeux. Il commença à trembler et à se débattre pour rester debout.

Python : Peu importe que tu sois chevalier d'or, et que ta protection soit si puissante que tu le dis…une fois que mon venin t'a touché en un endroit du corps, il se répand dans tout ton corps, et c'est la mort qui t'attend au bout…n'essaie pas de résister, tu ne peux rien faire, et tu t'infliges des souffrances inutiles.
Janus : Je ne peux le croire…si tu dis vrai, alors…ahh…

Janus tomba sur le sol, à genoux, n'ayant plus la force de se maintenir debout sur ses jambes. Il essaya encore de résister en s'appuyant sur les mains.

Python : Je vais abréger tes souffrances. Par l'Etreinte du Serpent !
Janus : Aaaahhhhh ! ! !

Janus fut balayé et tomba au sol, dans une mare de sang. Il sombrait peu à peu dans l'inconscience.

Asclépios : C'est le moment, Python ! Il est à ta merci. Tranche-lui la tête ! !
Janus : C'est la fin…je ne vais pas y survivre, cette fois…ahhh…
Python : Très bien, savoure tes derniers instants, Gémini ! Meurs ! Yaaahhh…
- Par les Griffes de la Panthère ! ! !
Asclépios : Quoi ? ? ?

A la grande surprise de tous, Yoko s'était relevée et venait de frapper Python du Serpent, qui vola dans les airs et alla s'encastrer dans un mur, son armure de Phébus en miettes. Janus trouva la force de relever la tête et regarda Yoko.

Janus : Yoko ! !
Yoko : Janus…j'ai enfin compris ! ! Compris de quel côté…j'étais ! ! !
Asclépios : Comment ? ?
Yoko : Janus, je veux combattre Apollon à tes côtés…je…je t'aime !

" Je t'aime !… "
" Je t'aime !… "


Janus, à ses mots, se releva, et fit quelques pas vers elle. Le poison qui se répandait dans ses veines reprit toutefois le dessus et il s'écroula à nouveau, terrassé et ne pouvant résister. Python du Serpent, qui n'avait pas encore été tué, commençait à se relever du coup de Yoko. Asclépios fulmina sur l'attitude de Yoko.

Asclépios : Ainsi je m'en doutais…depuis le début, tu n'étais qu'une sale traîtresse…en réalité, tu n'as jamais quitté le camp de ces misérables chevaliers qui se mettent en travers de notre route…au nom de cette trahison, ta punition sera exemplaire…Je vais te tuer, Yoko, de mes mains ! Meurs ! ! !
Yoko : Hiiiaaaaaaahhhhhhhh ! ! ! !

Yoko vola dans les airs et percuta le plafond de face, puis retomba sur le sol avec une telle violence qu'elle fit un rebond sur les dalles de marbre. De nouveau du sang s'étendit sur le sol autour d'elle, mais, cette fois, elle ne bougeait plus. Il semblait que c'en était cette fois fini d'elle. Janus regarda, sans pouvoir réagir, Asclépios abattre Yoko sous ses yeux. C'est alors qu'il sentit son cosmos monter en lui de manière insoupçonnée. Il se dressa face à Asclépios, serra les deux poings, et concentra toute l'énergie qu'il pouvait rassembler.

Janus : Asclépios…tu viens de toucher à ce que j'avais de plus cher au monde…je ne te le pardonnerai…jamais ! ! !
Asclépios : Qu'espères-tu me faire, dans ton état ? Le venin de Python a pénétré tout ton corps, et tu n'as plus que quelques instants à vivre…
Janus : Dans ce cas, tu mourras avant moi, de ma main !
Asclépios : Mais…son cosmos n'arrête pas d'augmenter…il est plus puissant que celui de tous les Phébus réunis ! ! Comment est-il capable d'une telle puissance ? ? Il a dépassé le stade du septième sens !…s'il continue, il va…
Janus : P A R L'E X P L O S I O N G A L A C T I Q U E ! ! ! !
Asclépios s'envola dans les airs et passa par le trou béant du plafond qu'avait creusé Actéon du Cerf peu avant en s'envolant avec Callisto de l'Ourse, puis il y retomba quelques secondes plus tard. Il s'écrasa dans le sol et y creusa un trou de près d'un mètre de profondeur. Son aura divine cessa aussitôt de briller. Il était mort.
Au même moment, Python du Serpent, qui venait de se relever et de se remettre en position de combat face à Janus, disparut dans un nuage de fumée et se désintégra totalement, comme s'il n'avait jamais existé. La deuxième vie que lui avait offert Asclépios avait disparu en même temps que celui-ci.

Janus : J'ai réussi…j'ai vaincu et tué Asclépios, le Dieu de la Médecine…plus aucun Phébus ne pourra désormais ressusciter, et toute menace est maintenant écartée.

Il sentit également que le poison du Venin du Serpent avait totalement disparu de son corps, et il avait retrouvé toutes ses forces. Mais il restait une personne dans le couloir. Un corps inanimé, qui gisait au fond du couloir, sur des dalles tâchées de rouge.

Janus : YOKO ! ! !

Janus se précipita et prit Yoko dans ses bras. Il posa sa main sur son cou pour et sentit son cœur, qui battait encore.

Janus : Yoko ! Réveille-toi, je t'en prie ! Tout est fini, maintenant ! Asclépios est vaincu !
Yoko : Ja…Janus…

Yoko ouvrait peu à peu les yeux et voyait Janus. Son visage, épuisé, n'avait plus d'autre expression que celle de la fatigue.

Yoko : Janus…pardonne-moi ! !
Janus : Tu n'y es pour rien ; Apollon avait pris le contrôle de ton esprit…maintenant, il faut que tu reprennes des forces…
Yoko : Va, Janus, laisse-moi, et va combattre Apollon…
Janus : Mais je ne peux pas…je ne peux pas te laisser !
Yoko : Dépêche-toi…nous n'avons plus beaucoup de temps…ne t'inquiète pas pour moi, je ne succomberai pas à mes blessures, je resterai en vie, je te le promets…regarde ces rayons de soleil qui traversent le plafond…vois comme ils sont puissants ! Apollon fait augmenter la taille du Soleil, et la Terre est menacée…il faut nous dépêcher avant que l'humanité toute entière ne succombe…ma vie est bien moins importante…
Janus : Mais nous sommes liés, désormais, Yoko…liés jusque dans la mort…tu ne dois jamais l'oublier : ne jamais oublier ce qui s'est passé entre nous dans la Maison des Gémeaux…
Yoko : Ne…ne discute pas, Janus. Tu es le seul à pouvoir encore sauver Athéna. Va, à présent ! Nous nous retrouverons quand Apollon aura été vaincu…
Janus : Oui…mais rappelle-toi ta promesse : Tu ne dois pas mourir.
Yoko : Je te le promets…
Janus : Dans ce cas, à bientôt, Yoko.

Janus se leva, contempla une dernière fois la dépouille d'Asclépios, qu'il avait abattu dans sa colère, puis Yoko, devant lui, qui venait de replonger dans l'inconscience. Un silence de mort régnait à présent dans le couloir du Temple. Il se remit à courir en direction de la grande porte du fond du couloir, et poussa celle-ci, qui s'ouvrit en grinçant.

Janus : Et maintenant…à nous deux, Apollon !

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Cette fiction est copyright Christophe Becquet et Fabrice Willot.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.