Chapitre 8 : Orphée et Papillon, un combat à mort !


La cosmo-énergie de Pharaon s'éteignit. Mime peina quelque peu à se relever, encore sous le choc de la dernière attaque de son adversaire. Il examina son armure et s'émerveilla une nouvelle fois des capacités d'absorption de celle-ci. Il ne faisait aucun doute dans son esprit que son armure d'Eta n'aurait pas souffert un tel choc sans dommages.

Mime s'apprêtait à prendre le chemin qu'avait pris Isaak, lorsqu'il entendit un grognement sourd. Il se retourna lentement et vit les trois gueules de Cerbère qui lui faisaient face. Le chien des Enfers s'était aperçu de la mort de son maître et entendait le venger.

Mime concentra son cosmos et lança son poing droit en direction de la bête. Cerbère, touché aux trois têtes, s'écroula comme une masse. Toutefois, il était visible qu'il respirait encore. Mime avait frappé pour neutraliser et non pour tuer. Le chevalier du Poisson reprit alors sa route vers son objectif final : Giudecca.

***

Les papillons lancés par Myu se dirigèrent à la vitesse de la lumière sur Orphée. Le chevalier de la Vierge eut le temps d'en éviter un ou deux avant d'être touché. A sa surprise, les papillons restaient collés sur son corps. Il sentait… Oui, c'est cela, il sentait son énergie diminuer, il avait de plus en plus de difficultés à respirer… Il suffoquait…

Il disparut.

- Orphée, les Fairy t'ont emmené dans un autre monde. Peut-être auras-tu plus de chance lors de ta prochaine réincarnation…

Myu tourna les talons et se dirigea vers sa prochaine victime. C'est alors qu'il l'entendit. Tout d'abord très faiblement, à peine un son. Puis un peu plus fort, quelques notes. Myu eut beau écarquiller les yeux, il ne voyait personne ; pourtant la mélodie continuait, insidieuse et belle à la fois. Puis un papillon fit son apparition ; puis un autre ; puis encore un autre. Tous les papillons que Myu avait envoyés revenaient un à un vers le Spectre.

- Mais par quel prodige ?

La musique prit alors une autre tournure, plus vive. Les papillons passèrent à l'attaque. Un par un, ils se mirent à attaquer leur maître ! Au bout de quelques instants, c'était au tour de Myu de se retrouver à genoux avec les papillons collés à lui.
- Mais c'est impossible ! Orphée, je sais que tu es là ! Réponds-moi ? Comment es-tu parvenu à te faire obéir de mes papillons ? Je t'ordonne de me répondre !
- Crois-tu réellement être en position de me donner des ordres, répondit une voix moqueuse ? Tu es à genoux, proche de la mort et tu as l'aplomb de me vouloir me donner mes ordres. Je dois te rendre cette justice, Papillon, tu es plein d'arrogance.
- Montre-toi !

Une aura dorée apparut. En son centre se tenait Orphée, chevalier d'Or de la Vierge. Une large estafilade coulait sur sa joue droite et son casque avait sauté. Mais malgré cela, il semblait indemne.

- Mais comment ? Comment as-tu survécu à mon attaque ? Comment as-tu réussi à me retourner mes papillons contre moi ?
- Une question à la fois, veux-tu. Je ne sais pas exactement comment j'ai réussi à survivre à ton attaque. Tout au plus puis-je supposer qu'elle est moins puissante que ce que tu ne crois. Par contre, je puis te dire comment j'ai fait pour te retourner ton attaque.
- Comment, haleta Papillon ?
- Ma lyre, Spectre. Avec elle, je charme toutes sortes d'animaux. Alors, certes tes papillons ne sont pas réellement des animaux, mais il semblerait que ma lyre les ait touchés, puisqu'ils m'obéissent.
- Je ne te crois pas !
- Tu veux une preuve ? La voici.

Orphée prit sa lyre et commença à jouer. Un à un, les papillons se retirèrent du corps de Myu et disparurent, comme s'ils s'étaient désintégrés. Le spectre respira alors un grand coup et se releva.

- Tu es un adversaire très puissant, Orphée de la Vierge. Je ne pensais que tu m'obligerais à faire appel à ma plus puissante attaque.
- Ne sois pas ridicule, tu n'es pas en état de lancer une quelconque attaque.
- Et toi ne me sous-estime pas ! Tu vas mourir, Orphée ! ! ! Par l'Ultime Chrysalide !

L'attaque prit Orphée totalement au dépourvu. Le chevalier d'Athéna ne s'était pas attendu à ce genre de coup. Tout d'abord, ce furent ses jambes qui furent immobilisées ; puis sa taille, son torse et pour finir son visage. Papillon l'avait enfermé dans un gigantesque cocon.

- Hé, hé, hé, ricana Papillon. Ce cercueil est dix fois plus solide que celui du Silky Thread. Tu n'as aucune chance de t'en sortir, cette fois ! ! ! Adieu, chevalier de la Vierge, je m'en vais réserver le même sort à tes amis…

Myu du Papillon chercha le cosmos de son adversaire et ne le trouva pas. Il arbora un sourire satisfait et s'en fut donc, cette fois pour de bon. Orphée était bel et bien mort…

***

Jamais, probablement, Isaak n'avait lancé son coup à une vitesse pareille. Il ne faisait aucun doute que l'armure d'Or qu'il avait revêtu était infiniment supérieure aux Ecailles de Poséidon. Il savait pertinemment que son attaque était loin d'être la plus puissante en matière de froid, mais il était quasiment certain de vaincre son adversaire avec elle.

Pourtant lorsqu'il arrêta la décharge d'énergie, son adversaire se tenait devant lui indemne, un léger sourire flottant sur ses lèvres. Isaak serra les dents ; une fois encore, il avait sous-estimé son adversaire. Il intensifia sa cosmo-énergie et lâcha :

- Par l'Aurore Boréale !

Une fois encore, l'échec avait été total. Isaak lança à nouveau son attaque plusieurs fois, sans aucun résultat. Il finit à un moment par se laisser tomber à genoux.

- Pourquoi, pourquoi ne puis-je te toucher ?
- Parce que les suppôts du mal ne peuvent rien contre les serviteurs du bien.
- Tu mens, répliqua Isaak en se relevant ! Tu ne sers pas le bien ! Ton maître Hadès n'est pas le Dieu plein de bonté que tu espères !
- Je connais déjà ton histoire, chevalier d'Athéna. Tu te démènes pour rien, je connais la vérité.
- Tu ne connais rien du tout ! Tu es manipulé !
- Oh, et puis assez ! Howling Inferno !

Une tempête se leva alors. Elle jaillit des poings de Phlégyas à une vitesse hallucinante et percuta Isaak de plein fouet. Le chevalier du Verseau résista le plus longtemps qu'il put, mais du finalement s'avouer vaincu. Il fut envoyé à plusieurs mètres. Isaak se releva péniblement, et tenta de se remettre en garde. Il fit brûler son cosmos. Phlégyas éclata de rire.

- Pauvre chevalier ! Je sens à peine le courant d'air froid qui t'entoure ! Comment peux-tu espérer quoi que ce soit face à moi ?
- Je… Je parviendrai à te vaincre. J'appelle l'Aurore Boréale.

Rien. Il ne parvenait toujours pas à le toucher. Comment un spectre pouvait-il plus fort qu'un chevalier d'Or ?

- J'aurais aimé passer plus de temps avec toi, chevalier d'Athéna, mais le temps presse et je dois m'occuper de tes compagnons. Je vais donc mettre un terme à tes souffrances immédiatement.

A ce moment-là, des bruits de pas se firent entendre. Isaak se retourna et vit un autre Spectre arriver tranquillement.

- Papillon, interrogea son adversaire ? Que fais-tu ici ?
- J'ai tué le chevalier de la Vierge, mais je n'étais pas certain que tu étais déjà arrivé ici. Dans le doute, je suis venu.
- Ah. Je m'apprêtai à porter le coup de grâce à celui-là.

Des larmes coulaient à présent sur les joues d'Isaak qui avait baissé la tête. Si ce que disait le Spectre était vrai, Orphée avait mordu la poussière. Il ne tarderait pas à le rejoindre… Non ! Il devait se battre ! Il devait honorer la mémoire d'Orphée ! Il devait remplir la mission qui lui avait été confiée ! Il vaincrait son adversaire et le bourreau de son compagnon.

- Voilà, c'est comme cela qu'il faut penser, Isaak !

Qui avait parlé ? Isaak avait relevé la tête, mais ne voyait personne, à part ses deux ennemis, qui ne pouvaient décemment pas avoir dit ça. Il voyait d'ailleurs sur leurs visages la même incompréhension qu'il devait y avoir sur le sien. La voix reprit :

- Nous ne pouvons pas nous laisser mourir, nous devons sauver le monde !
- Mais qui est là, à la fin, interjeta Papillon ?
- M'aurais-tu déjà oublié ?
- Orphée ? ? ?

A ce moment, le chevalier de la Vierge apparut en pleine lumière. Son cosmos brillait intensément et une puissante aura l'entourait.

- Comment ? Comment as-tu fait pour sortir de mon cercueil ?
- Ce n'est pas ce genre de choses qui va avoir raison de moi, fit Orphée. Mais assez discuté, il est temps d'en finir ! Isaak !
- Oui ?
- Relèves-toi mon ami, la bataille est loin d'être terminée !

Isaak se releva péniblement. Il était visible que chaque mouvement lui faisait mal. A nouveau, Phlégyas éclata de rire.

- Regarde-moi ça, Papillon ! Nous avons deux adversaires qui sont à peine en état de combattre. Ecarte-toi, je vais me charger d'eux en même temps.
- N'en sois pas si sûr, fit Orphée…
- Oh que si ! Howling Inferno !
- Par l'Aurore Boréale !

Isaak avait mis tout son cœur dans ce coup. Il savait que s'il échouait, c'en était terminé de lui. Mais il ne pouvait pas, il ne devait pas mourir. Il se battrait ! A la stupeur de son adversaire, son attaque avait été stoppée dans l'air par l'Aurore Boréale.

- Orphée, je me charge de lui, cria-t-il ! Termine ton combat avec Papillon !

Orphée acquiesça de la tête. Il se saisit alors de sa lyre et commença à jouer. En face de lui, Papillon semblait paralysé : toutes ses attaques avaient échoué contre son adversaire.

- Et bien soit, tu l'auras voulu ! Je vais concentrer mon cosmos au maximum et t'emmener avec moi dans la mort !
- A ta guise.
- Par la Force du Papillon !
- Stringer Nocturn !

Les rayons de la lyre d'Orphée jaillirent à la vitesse de la lumière. Ils atteignirent Papillon en plein cœur alors même que ce dernier lançait son attaque. Son surplis éclata en morceaux au niveau de la poitrine et un rictus de douleur apparut sur son visage.

- Par tous les Enfers, parvint-il difficilement à articuler, j'ai été… J'ai été vaincu…

Ses yeux se fermèrent et ses bras retombèrent le long de son corps. Il tomba à terre la tête la première. Orphée jeta alors un coup d'œil vers Isaak. Les deux combattants étaient toujours dans la même position. Leurs attaques se frôlaient au point d'impact, sans se toucher. Pour l'instant, aucun des deux n'avaient l'avantage. Mais si le Spectre venait à le prendre… Un instant, Orphée hésita à intervenir. Mais il sentait confusément qu'Isaak devait livrer ce combat seul et surtout l'emporter seul, pour devenir un véritable chevalier d'Athéna. Il marcha alors calmement vers le radeau, monta dessus et s'en fut ; Isaak devrait trouver un autre moyen pour le rejoindre…

***

Valentine para le coup sans trop de difficultés ; mais il faut reconnaître qu'Io n'avait pas eu l'intention de tuer. Il voulait juste permettre à Siegfried de poursuivre son chemin.

- Qui es-tu chevalier d'Athéna, et que viens-tu faire dans mon monde ?
- Je suis Io, chevalier d'Or du signe du Cancer et je suis venu empêcher ton maître de commettre une terrible erreur.
- Ah oui, et laquelle ?
- Déclencher l'Ultime Eclipse.
- Et en quoi, serait-ce là une erreur ?
- Parce que s'il le fait, il déclenchera une réaction dont il ne pourra pas contrôler les conséquences ; conséquences qui le conduiront à être tué.
- Tué ? ? ? Un Dieu ? ? ? Mais tu as perdu la raison, ma parole ! Comment veux-tu qu'un Dieu puisse mourir ? Par essence, ils sont immortels !
- S'il te plaît de le croire… Il n'en reste pas moins que je dois me rendre auprès de lui le plus vite possible.
- Oh, mais qu'à cela ne tienne. Suis-moi, je vais te conduire à lui.
- Ah bon ?
- Tout à fait, une fois que je t'aurais tué ! Greed the Life !

***

La boule d'énergie, formée par les deux attaques d'Isaak et Phlégyas, commençait à se rapprocher du Spectre. Celui-ci se débattait furieusement pour la repousser, mais il ne parvenait pas à le faire.

En face, Isaak paraissait d'un calme olympien. L'arrivée d'Orphée semblait lui avoir redonné courage et contrôle de soi.

La boule d'énergie percuta finalement Phlégyas. Sous le choc, il partit plus de dix mètres en arrière et son casque sauta. Il se releva difficilement, souriant toujours.

- Bien, il semblerait que je me sois trompé. Les chevaliers d'Athéna ne sont pas les poules mouillées que je pensais. Peut-être seras-tu finalement un adversaire digne de moi.

Isaak ne répondit pas à l'insulte. Il se contentas de faire brûler son cosmos, d'écarter légèrement les jambes et de joindre ses mains au-dessus de sa tête.

Chapitre précédent - Retour au sommaire - Chapitre suivant

www.saintseiya.com
Cette fiction est copyright Emmanuel Axelrad.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.