Chapitre 11 : Les chevaliers d'Argent


Flashback, quelques heures plus tôt…

- J'en ai assez, s'écria un Sauron rageur ! Ca fait dix fois que j'essaie de réaliser cette armure et ça ne marche toujours pas !

Autour du Forgeron du Nord, se trouvaient en effet un capharnaüm indescriptible. Ses outils étaient éparpillés, et l'on pouvait voir plusieurs esquisses d'armures, toutes inachevées.

- Jaelrina, hurla Sauron, viens ici !

La jeune Forgeron du Sud obéit avec crainte. Son confrère lui faisait excessivement peur et elle ne s'approchait de lui que si elle était vraiment obligée ; ce qui semblait être le cas en cet instant.

- Regarde, fit-il en lui montrant sa dernière ébauche, dis-moi ce qui ne va pas. J'ai pourtant fait exactement ce que tu m'as dit de faire. Alors explique-moi pourquoi tu y est arrivée avec les Ecailles Marines et pas moi avec ces armures.
- Je ne sais pas, fit Jaelrina d'une voix beaucoup moins aiguë qu'à l'ordinaire comme si elle craignait de se faire battre. J'ai travaillé avec les outils que Poséidon m'a donné, c'est tout.
- Par tous les Dieux, c'est impossible ! Comment cette gamine stupide peut-elle parvenir à faire ce genre de prodiges ?
- Parce qu'elle avait un ingrédient indispensable dont tu ne disposes pas encore.
- Qui a parlé ?

Derrière les deux forgerons se tenait une jeune femme qu'ils n'avaient pas entendu entrer, absorbés par leur discussion.

- Qui êtes-vous, demanda Sauron d'un ton peu amène ?
- Athéna, répondit la jeune femme.

Sauron la regarda attentivement, dans les yeux, comme s'il cherchait à savoir si son interlocutrice lui disait la vérité. Puis, lentement, il posa un genou à terre. Jaelrina bafouilla quelque chose d'incompréhensible et fit de même.

- Jaelrina a réussi, Sauron, parce que Poséidon lui a fourni l'élément décisif dans la construction de ce genre d'armures, c'est à dire une part du soleil.
- Du soleil, s'écrièrent en même temps les deux forgerons !
- Oui, du soleil. En tant que Dieux, nous avons la possibilité de prendre, oh en quantités infimes, des parcelles de soleil. C'est cela qui donne sa puissance aux Ecailles Marines ; c'est cela qui donnera sa puissance aux futures armures d'Or !
Athéna leur laissa douze morceaux de Soleil. Elle expliqua à Sauron, Jaelrina ainsi qu'Alcyar et Arathorn qui venaient d'arriver, qu'ils devaient construire douze armures d'Or, une pour chacun des signes du zodiaque…

***

Alcyar posa un morceau de tissu frais sur le visage de Laramil, puis regarda l'état de son malade. Le jeune homme était très affaibli, c'était certain. Toutefois, avec beaucoup de repos, ses jours ne semblaient pas en danger. Mais le repos était le temps ; en disposaient-ils ? Aurait-il le temps de récupérer des forces avant le prochain combat ? Alcyar en doutait. Il savait également que, malgré sa profonde répulsion pour la violence, il allait bientôt devoir entrer dans l'arène. il s'était contenté d'offrir une protection à ses amis, mais il savait que ce serait insuffisant. Le temps allait venir où il faudrait qu'il se montre digne de l'enseignement de ses maîtres. Il poussa un soupir et se retourna, afin de terminer son ouvrage.

L'armure brillait de mille feux. Elle se dressait fièrement sur son socle et ne semblait demander qu'à prendre vie.

- Patience, ma beauté, patience, murmura Alcyar, tu seras exposée aux coups plus tôt que tu ne le crois…

Un peu plus loin, trois armures étaient elles entièrement terminées. Leur niveau de protection semblait nettement supérieur à celui des armures que portaient Laramil et ses compagnons. Un cosmos apparut dans la pièce et Alcyar sut immédiatement qui venait lui rendre visite. Il se leva rapidement et ploya le genou lorsqu'Athéna apparut.

- Déesse Athéna, fit-il, que puis-je pour vous ?
- Je viens chercher ces trois armures, répondit la déesse en désignant du regard les trois protections. Ce sont celles…
- Du Lynx, de la Couronne Australe et de la Couronne Boréale, répondit Alcyar.
- Elles sont achevées ?
- Oui, déesse. Cela voudrait-il dire que d'autres chevaliers vont nous rejoindre ?
- Bientôt Alcyar, très bientôt…

***

L'Acropole d'Athènes

Lon observait attentivement les jumeaux. Certes en tant que maître, il se devait à tous ses élèves, mais il demeurait fasciné par la puissance et surtout la complicité que ces deux-là manifestaient. Bien sûr le jeune aveugle possédait un cosmos tout aussi puissant, mais il ne semblait pas à Lon qu'il fut déjà prêt à combattre. Il sentait que ces trois guerriers seraient parmi les plus puissants des chevaliers d'Athéna; il savait également qu'une fois leur entraînement terminé, ils seraient bien plus puissants que leur maître.
Il se tourna alors vers deux autres apprentis: deux jeunes garçons d'environ douze, treize ans au profil assez similaire. Alors qu'ils ne connaissaient pas avant de commencer leur entraînement, ils manifestaient une synchronisation qui bluffait totalement Lon. Chez les jumeaux, elle était normale, mais avec deux étrangers…

- Alors, Lon, où en sont-ils, interrogea une voix derrière lui ?
- Les deux jumeaux sont prêts, répondit-il sans se retourner car il savait qui état là. L'aveugle bientôt. Les deux que vous voyez là-bas sont également assez puissants et à mon avis prêts à se battre. Par contre, les autres en sont très loin. Ils ne parviennent pas à se concentrer suffisamment pour faire naître leur cosmos. Le potentiel est là, c'est indéniable, mais…
- Myrtès et les deux jumeaux peuvent-ils te remplacer quelque temps ?
- Probablement. Est-il déjà temps ?
- Oui.
- Aurons-nous des armures ?
- Elles sont avec moi.
- Soit, je vais les appeler.
- Je te laisse faire, je dois partir.
- Attendez ! Comment saurais-je où aller ?
- Je vous guiderai. Hâtez-vous, le temps presse….

Lon réunit autour de la déesse tous ses disciples. Ils se tenaient en demi-cercle. Entre eux, trois boîtes cubiques avaient été posées.

- La déesse Athéna est venue me voir. Il est temps pour certains d'entre nous d'aller au combat. Myrtès, Nyx et Erèbe vous me remplacerez le temps de mon absence.
- Bien maître, répondit ce dernier en s'inclinant.
- Fahiel ! Tolset !
- Oui maître, répondirent à l'unisson les deux jeunes apprentis.
- Vous êtes parvenus au terme de votre entraînement. Voici vos armures.

Fahiel et Tolset s'approchèrent des boîtes d'un pas mal assuré. Ils tournèrent autour pendant quelques instants jusqu'à ce que, en même temps, ils tirèrent la chaîne et libérèrent leur armure.

Jambières.

Genouillères.

Ceinture.

Plastron.

Avant-bras.

Epaulettes.

Casque.

Les deux apprentis étaient devenus des chevaliers d'Athéna. Pendant ce temps, Lon avait lui revêtu sa protection. Il fit brûler son cosmos, imité par ses disciples. Au bout de quelques secondes, ils disparurent.

***

Des milliers de gerbes d'éclairs jaillirent du poing de Sauron en direction de Lyath. Celui-ci vit et évita les premiers assez facilement, mais se rendit compte que les jets de lumière arrivaient de plus en plus vite sur lui et semblaient de plus en plus meurtriers. Il se cala alors solidement sur ses jambes et entreprit de parer l'attaque de son adversaire. Malheureusement pour lui, cette tentative fut vaine. Il fut rapidement débordé et touché. Son casque sauta et il alla voler à plusieurs dizaines de mètres.
Il se releva cependant bien vite, un sourire amusé aux lèvres.

- Félicitations, chevalier, quelle puissance impressionnante… Mais ce n'est pas avec ça que tu viendras à bout d'un Général de Poséidon. Il est temps de te montrer de quoi nous sommes réellement capables, et je te promets que tu vas le regretter !
- Vous n'en avez pas assez de toujours vous vanter ?
- Quoi ?
- Ton prédécesseur aussi ne cessait de dire qu'il était bien plus puissant que nous, que nous n'étions que des vers de terre. Finalement, c'est lui qui a mordu la poussière.
- Peut-être, mais vous étiez quatre contre lui…
- Ah oui, mais des moins que rien, selon lui. De ce fait, il aurait du nous vaincre aisément, non ?
- J'en ai plus qu'assez de toi ! Je vais te tuer, que cela te plaise ou non !
- Encore faudrait-il que tu sois capable de me blesser ! Je te rappelle que chacune de tes attaques se sont brisées face à la puissance de mon armure d'Or.
- Et bien, puisque c'est ainsi, je vais broyer cette armure dont tu es si fier, et tes os, par la même occasion ! Grizzly Scrap !

Il sembla à Sauron qu'un gigantesque ours se dirigea vers lui et entreprit de l'étouffer entre ses deux grands bras. Pourtant, comme auparavant, il parvint à se dégager assez rapidement et à tenir en respect son assaillant.

- C'est impossible, hurla Lyath ! Personne au monde ne peut échapper aux six bêtes de Scylla ! Serais-tu un dieu ?
- Non, simplement un chevalier d'Athéna qui va t'envoyer en Enfer. Par la Griffe du Lion !

***

Harchissa contemplait sa lance, dont chacune de ses mains tenait une moitié. Ses yeux, et même son visage exprimait un ébahissement, peut-être même un début d'inquiétude.

En face de lui, à terre, Janeel se tenait toujours le visage, dont le sang continuait à ruisseler. C'était la deuxième blessure de la jeune fille en moins d'une heure, et il était clair que la seconde était tout aussi sérieuse que la première. Devant elle, Arathorn lui offrait toujours son corps en guise de protection.

Toutefois, le Forgeron de l'Ouest était au moins tout aussi incrédule que son adversaire ; il ne tenait plus que le tronçon d'Excalibur. Sa puissante épée, don d'Athéna elle-même, avait volé en éclats. Il ne lui restait plus rien pour attaquer, ni même pour se défendre.

La seule bonne nouvelle était que la situation semblait être la même pour leur adversaire.

- Soit, chevaliers d'Athéna, il semble que je ne vous ai pas assez pris au sérieux. Néanmoins, je me proposer de remédier à cet état de fait très rapidement. De toute façon, il n'y a aucune raison pour que les choses traînent. Trois d'entre vous sont hors de combat ; il ne reste donc que toi, fit-il en regardant Arathorn dans les yeux. Et tu n'as même plus ton épée.
- De même que toi tu n'as plus ta lance, rétorqua le Forgeron !

Harchissa partit d'un gigantesque éclat de rire. Il ne semblait plus pouvoir s'arrêter.

- Parce que tu crois sincèrement que je ne peux pas me débrouiller sans ma lance ? Mais mon pauvre petit chevalier, cette lance n'est qu'une infime partie de mon pouvoir ! Mais laisse-moi te montrer… Après tout, rien de vaut une démonstration… Mara Roshini !

Arathorn fut frappé de plein fouet. Il n'eut même pas le temps de voir l'attaque de son adversaire partir qu'il avait déjà été envoyé percuter un arbre. Il se releva péniblement et découvrit avec horreur que son armure avait été fissurée en de multiples endroits.

- Allons, chevalier, cela ne t'a-t-il pas suffi ? Tu en veux encore ? Et bien soit, à ta guise ! Mara Roshini !

Une nouvelle fois, Arathorn ne put éviter le coup. Il se releva pourtant et tenta de se mettre en garde. Toutefois, les choses se gâtaient sérieusement : toute son armure était détruite. Il ne lui restait plus aucune protection… Il ne put retenir un tremblement lorsqu'il vit son adversaire se préparer à lancer à nouveau son attaque. Il savait que cette fois, à moins d'un miracle, il était perdu.

Harchissa lança son attaque. Mais au moment d'être frappé, il sentit quelqu'un le soulever et le déposer plus loin, contre un arbre.
Il leva les yeux vers son sauveur et vit un jeune garçon d'environ seize, dix-sept ans, vêtu d'une armure. Ses longs cheveux noirs retombaient en cascade de chaque côté de son casque. Une profonde détermination pouvait se lire sur son visage et un cosmos très puissant émanait de lui. A ses côtés se trouvaient deux autres chevaliers dont les armures étaient très semblables.

Harchissa était furieux. Il pensait avoir terminé avec ces misérables et voilà qu'en surgissaient trois autres.

- Qui êtes-vous ?
- Je m'appelle Lon, chevalier du Lynx. Et voici mes disciples : Tolset, de la Couronne Australe et Fahiel de la Couronne Boréale. Nous sommes des chevaliers au service d'Athéna.
- Et bien soit, parfait. Comme ça, j'en éliminerai trois de plus… Mara Roshini !

A la stupéfaction du Général, et celle d'Arathorn par la même occasion, Lon se contenta de secouer la tête et de lever son bras pour parer l'attaque.

- C'est inutile, j'ai déjà observé ta technique. Tu ne pourras rien contre moi avec ça.
- C'est ce que tu crois ! Mara Roshini !
- A ta guise ! Par la Griffe du Lynx !

Une nouvelle fois, Lon évita le coup d'Harchissa. Le Général eut moins de chance. L'attaque de son adversaire le frappa durement au plexus et l'obligea à poser un genou à terre. Incrédule, il se releva assez difficilement, pour se remettre en garde.

- Mais… Mais, c'est impossible ! D'où sortez-vous ? Comment Athéna a-t-elle fait pour trouver autant de chevaliers en si peu de temps ?
- Je ne sais pas, répondit Lon en haussant les épaules. Ce que je sais, en revanche, c'est que ta dernière heure est arrivée !
- Vas-y, je t'attends !
- Par la Griffe du Lynx !
- Mara Roshini !

Les deux attaques se rencontrèrent à mi-distance des deux antagonistes. Lon dut reconnaître que si son adversaire n'avait pas été blessé par ses précédents adversaires, la partie serait beaucoup plus serrée, voire au désavantage du chevalier d'Athéna. Toutefois, elle était loin d'être gagnée. Harchissa refusait de céder et faisait appel à ses dernière forces pour remporter la victoire. La boule d'énergie commençait à se diriger très nettement vers Lon. Ce dernier sentit instinctivement que l'expérience des combats lui manquait face à un tel adversaire. Il fallait changer de tactique, et vite.
Il choisit de rompre le combat; son agilité lui permit d'éviter la boule d'énergie et se rua alors vers Harchissa en hurlant:

- Tolset ! Fahiel ! Avec moi ! Par la Griffe du Lynx !
Les deux jeunes chevaliers firent brûler leur cosmos et lancèrent en même temps.

- Dual Storm !

Harchissa ne put rien face à la puissance de ces trois attaques conjuguées. Balayé par la tempête de Tolset et de Fahiel, il reçut la Griffe du Lynx en plein cœur. Ses bras brassèrent de l'air pendant quelques instants, comme s'il cherchait quelque chose ou quelqu'un à qui se raccrocher. Sa bouche s'ouvrit, pour chercher l'air qui lui faisait défaut. Puis il s'arrêta, l'incrédulité pouvant toujours se lire sur son visage, et tomba face contre terre.

Un second Général avait succombé aux attaques des chevaliers d'Athéna.

Au loin, Poséidon hurla de rage….

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Cette fiction est copyright Emmanuel Axelrad et Romain Baudry.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.