Chapitre 19 : Eryx


- Mais bon sang, dépêche-toi !!!! Pourquoi es-tu si lente ?
- Eh minute, oui ! Je suis loin d'être aussi rapide qu'Alcyar, moi ! Et en plus je te rappelle que tu t'adresses au Forgeron du Sud, alors un peu de respect, s'il te plaît.
- Tout ce que tu veux. Mais par Athéna, dépêche-toi !
- J'ai presque fini.
- Ah, enfin !
- Ca suffit ! J'aborde la partie difficile. Alors tu es gentil, tu vas te balader dehors pendant quelques minutes. Je t'appelle dès que j'ai terminé.

Lon poussa un énorme soupir. S'il y avait bien une chose qu'il abhorrait par-dessus tout, c'était d'attendre. Et pourtant, il le fallait. Il lui était impossible d'aller défier Poséidon et ses séides avec une simple protection d'Argent. Il faisait les cent pas devant la tente depuis plusieurs minutes lorsqu'une voix douce et caressante s'éleva.

- Et bien Lon, que t'arrive-t-il ?

Immédiatement, le chevalier du Lynx ploya le genou devant la déesse Athéna, sa maîtresse.

- Déesse Athéna, Jaelrina va bientôt avoir fini la construction de la septième armure d'Or. Comme elle est de mon signe, j'attends avec impatience la permission de Votre Majesté de la revêtir et d'aller prêter main-forte aux chevaliers partis en Atlantide.

Le regard d'Athéna, calme comme à son habitude, se voila d'un inhabituel éclair noir.

- Refusé, répondit-elle un peu sèchement. Tu peux revêtir l'armure, mais je t'interdis de quitter le campement de Mycènes.
- Mais Votre Majesté, pourquoi ?
- Pour une raison très simple, Lon. Il me faut penser au futur. Si mes chevaliers venaient à perdre la bataille contre mon oncle, alors Fahiel, Tolset et toi seriez les derniers chevaliers à pouvoir défendre le monde libre. Et s'il est vrai que tu as le niveau d'un chevalier d'Or, tes compagnons en sont loin. Pas plus que Jaelrina n'est proche d'un chevalier de Bronze. Il faudra donc que tu les entraînes, que tu en fasses des guerriers redoutables, capables de se battre contre les Généraux.
- Les Généraux ? Mais ne sentez-vous pas ? Il n'en reste plus qu'un ! C'est le moment d'aller porter le coup de grâce !
- Il suffit. Je dois aller voir le roi Antar. Surveille le camp en mon absence.

Lon se contenta de hocher la tête, incapable de répondre. Il demeura quelques instants sans bouger, les poings serrés, le regard plein d'éclairs. C'est à peine s'il entendit Jaelrina lui parler. Ce ne fut que lorsque cette dernière répéta sa phrase qu'il sortit de sa torpeur.

- Qu'as-tu dit ?
- Tu es sourd ou quoi ? Je t'ai dit qu'elle était prête !

Lon suivit la Forgeronne dans la tente. Au milieu de celle-ci, majestueuse, trônait l'armure d'Or du Scorpion. Lon s'en approcha lentement, d'un pas incertain. Puis son index droit se posa doucement sur la protection dorée. Celle-ci sembla alors s'animer et brilla de mille feux. Elle se disloqua et vint recouvrir le corps de Lon. Celui-ci regarda ses bras, enserrés et parfaitement protégés, d'un œil incrédule.

- Je n'aurais jamais cru que ces armures pouvaient être si puissantes, souffla-t-il…
- Alors satisfait ? Tu vas arrêter de me tanner maintenant ?

Mais Lon n'écoutait déjà plus. Son esprit était partagé entre le respect de la parole donnée à sa maîtresse et le besoin d'aller aider ses compagnons. Son cosmos s'illumina quelques instants, avant de retomber.

- Non, fit-il doucement, je n'ai pas le droit. Si effectivement ils perdent, Athéna aura besoin de défenseurs ici.

***

Alcyar ! Réveille-toi, bon sang ! La bataille n'est pas finie !

Encore cette voix. Mais n'allait-on pas le laisser tranquille ? Il ne souffrait plus du tout. Plus rien n'avait d'importance, il était sur le point de s'endormir ; il se sentait glisser, glisser…

Alcyar, mon ami, il est trop tôt pour mourir.

Curieux, une voix différente. Plus suave, plus pénétrante. De qui pouvait-il bien s'agir ? Ah, s'il pouvait parvenir à remettre ses souvenirs en place ! Voyons, il s'était battu, ça il en était certain. De toute façon, ses blessures le prouvaient.
Mais il n'était pas venu seul. Il avait… des amis… Et là, il y avait juste un instant, cette double déflagration…

Oui, Alcyar, continue, tu y es presque.

Arathorn ?

Oui, mon ami, c'est bien moi. Tu ne peux pas mourir. Ton heure n'est pas encore venue.

Je suis si fatigué et je saigne. Ma blessure…

A été guérie. Sauron est à tes côtés et il a arrêté l'hémorragie. Ecoute-moi, à présent. Janeel et moi avons été vaincus.

Vaincus ?

Oui, Denby, le dernier Général a eu raison de nous. Méfie-toi, Alcyar, il est redoutable.

Mais alors vous êtes…

Relève-toi, Alcyar, il te faut reprendre le combat.

Non, Arathorn !


- Arathorn !

Sauron qui avait levé la tête suite à l'attaque qui avait prononcé le dernier arrêt de ses compagnons, sursauta. Alcyar venait d'ouvrir les yeux et un étrange feu y brillait.

- Allons Sauron, fit-il. Il nous faut y aller.

Le chevalier du Lion ne put réprimer un sourire. Son ami revenait de la porte de la mort.

- Où en sommes-nous, Sauron ?
- Erèbe et Nyx sont morts, tout comme Arathorn et Janeel. Le cosmos de Tolivar, difficilement perceptible il y a encore quelques minutes, est devenu plus puissant et se rapproche de nous. Je pense qu'il a été blessé comme toi. Myrtès et Laramil viennent de tuer l'avant-dernier Général.
- Il nous en reste donc un…
- Alcyar !

Les deux chevaliers d'Or se retournèrent. Tolivar, le visage pâle et la mine quelque peu défaite, leur faisait face. Alcyar, conscient que le jeune chevalier du Dragon venait de perdre non seulement deux compagnons d'armes, mais également sa petite sœur, voulut dire quelque chose, mais Tolivar l'en empêcha.

- Nous pleurerons nos morts plus tard, Alcyar. Janeel s'est battue courageusement et a donné sa vie pour Athéna. Où qu'elle soit, je sais qu'elle voudrait que nous remportions la bataille et pas que nous nous apitoyions sur son sort.
- Bien dit, chevalier du Dragon, répondit la grosse voix bourrue de Sauron où l'on pouvait pourtant percevoir une pointe d'émotion.
- En avant, chevaliers ! Il nous faut vaincre !

***

Laramil contemplait l'armure de la Vierge - ou du moins ce qu'il en restait - avec ébahissement.

- Que… Que s'est-il passé ?
- Je ne sais pas, répondit pensivement Myrtès. Tout au plus peut-on supposer que Tyry, sachant qu'elle état vaincue, a concentré toute sa cosmo-énergie sur mon armure dans le but de la détruire.
- Mais comment vas-tu faire maintenant ?

Le jeune aveugle eut un demi-sourire et haussa les épaules. Curieusement, la perte de son armure ne paraissait pas trop l'affecter.

- Je n'ai pas trente-six solutions. Soit je me retire de la bataille ; soit je me bats sans armure.
- Sans armure ??? Mais c'est du suicide ! Ils sont très puissants et…

Laramil s'arrêta net. Une infime aura venait d'entourer Erèbe. Le courant doré se dirigea lentement vers Nyx dont le cosmos s'éveilla en réponse. Les deux cosmos se mirent à résonner et une gigantesque lumière apparut. Puis les deux corps se mirent à fondre dans cette lumière. Au bout de quelques secondes, ils avaient tous deux disparus, mais la lumière avait encore augmenté en intensité. Laramil fut obligé de fermer les yeux et Myrtès lui-même dut se couvrir le visage tant la lumière lui brûlait le visage. Une voix s'éleva alors.

Myrtès, Laramil

- Erèbe ? demanda le chevalier Pégase d'une voix incertaine, Nyx ?

Pas exactement. J'ai fusionné avec ma sœur. Nous ne formons plus qu'une seule entité.

- Comment cela, interrogea Myrtès ?

Oh, c'est très simple. Erèbe et moi allions nous éteindre. Nous avons fusionné et à présent, nous sommes plus puissants qu'avant.

- Mais, comment allez-vous… J'veux dire, vous appeler ?

Mes amis pourront m'appeler Eryx. Mes ennemis m'appelleront " cauchemar " !

Une explosion se fit alors entendre et la lumière disparut. A la place se trouvait Eryx, nouveau chevalier Gémeaux, ressuscité d'entre les morts. Eryx portait son armure, qui était rigoureusement identique à celles que portaient Erèbe et Nyx. Son casque se trouvait dans son bras droit, si bien que Laramil put à loisir examiner le visage du chevalier qui lui faisait face. Dans ses traits, il retrouvait le sérieux d'Erèbe mais le sourire narquois qui apparut très rapidement appartenait sans aucun doute à Nyx.

- Alors, Laramil, satisfait de ton examen ?

Le jeune chevalier Pégase ne put réprimer un sursaut. Cette voix… Ni le timbre d'Erèbe, ni celui de Nyx d'ailleurs. Mais un savant mélange des deux. Eryx s'approcha de Myrtès.

- Il nous faut partir à présent. Je ne crois pas qu'il soit sage pour toi de venir combattre sans ton armure. De plus, ta cécité qui n'était déjà pas un atout avec une armure, risque là de devenir une faiblesse rédhibitoire. Ne le prends pas mal, mon ami, mais il me faut te renvoyer au camp d'Athéna. Au revoir, mon ami. J'espère que nous nous reverrons bientôt.

Eryx leva son bras droit et ouvrit une porte dimensionnelle. Myrtès ne bougea pas pendant plusieurs secondes, balançant sans doute sur l'attitude à adopter. Puis il adressa un franc sourire à Laramil, se dirigea résolument vers la porte et disparut.

- En route, Laramil. Il nous reste encore un Général à vaincre.
- Oui, Eryx.

***

Un courant d'air froid flottait encore dans la pièce. Malgré lui, Denby frissonna. Le fils de Poséidon était plutôt habitué aux courants d'air chaud du Pacifique Sud et le froid qu'avait propagé la gamine était assez puissant pour geler un ours polaire. Adossé sur une colonne, son casque entre les mains, Denby regarda son Ecaille et sourit. Heureusement qu'elle était plus puissante et plus résistante qu'une fourrure ! Certes quelques striures pouvaient se remarquer ça et là, mais dans l'absolu, rien d'inquiétant.

Il avait déjà tué deux chevaliers d'Athéna et il ne faisait aucun doute dans son esprit que les autres connaîtraient le même sort. Voyons, combien étaient-ils déjà ? Cinq, apparemment. Du reste, trois d'entre eux approchaient de la salle. Les deux étaient encore un peu loin, mais ils ne tarderaient pas à arriver. Denby sourit à nouveau ; cinq adversaires d'un coup. A moins, ce qui était probable, qu'il n'en tue un ou deux sur le premier groupe très rapidement ! Après tout, les premiers avaient été des victimes tellement complaisantes et faciles à éliminer. Des bruits de pas. Denby se redressa et remit son casque. Au combat.

Trois chevaliers. Deux portaient des armures d'Or et un autre, une armure verte. Peu de puissance dans celle-là, jugea Denby. Peu de puissance chez ce chevalier, du reste. Une grande droiture, certes, mais peu de puissance. Et blessé, semblait-il. Autant s'en débarrasser tout de suite, ce serait toujours ça de fait. Sans mot dire, Denby leva son bras droit et une décharge d'énergie jaillit en direction du chevalier. Un éclair salua la rencontre de l'attaque de Denby et de l'armure du chevalier. Pourtant, lorsque la lumière disparut, le chevalier était toujours indemne. Un bouclier, protégeant son corps, avait arrêté le coup. Denby fronça légèrement les sourcils. Allez, peut-être y avait-il là un léger challenge.

- Félicitations, chevalier. Je ne pensai pas qu'il existât une défense capable de contrer mon attaque aussi facilement. Puis-je m'enquérir de ton nom ?
- Je suis Tolivar, chevalier de Bronze du Dragon. Et je jure par Athéna de venger ma sœur ! Par la Colère du Dragon !

Le poing de Tolivar se détendit et se dirigea vers Denby. Celui-ci ferma les yeux et ne se donna même pas la peine de bouger ou même de parer le coup. Tolivar, littéralement, lui passa au travers.

- Co.. Comment est-ce possible ? Par quel miracle ?
- Tu cherches un miracle là où il n'y a que de la logique, chevalier. Ton attaque dépasse à peine la vitesse du son. Etant donné que je peux aisément me déplacer à la vitesse de la lumière, tu ne seras pas étonné que ton attaque me fasse autant d'effet qu'une simple brise. En comparaison, ta sœur était bien plus puissante. Et regarde où elle gît.
- Monstre !
- Pourquoi ? Nous sommes en guerre et j'ai tué un adversaire. Certes, elle était bien moins puissante que moi et donc on pourrait dire que le combat était inégal. Mais je te rappelle que je n'ai pas cherché ce duel. Ce sont les chevaliers d'Athéna qui ont déclaré la guerre aux Généraux de Poséidon, et non l'inverse.
- Tu mens !
- Crois-tu ? Je suppose que cela dépend du point de vue duquel tu te places. De notre point de vue, Poséidon n'a fait que reprendre son bien en s'emparant de la Terre. Athéna ne partageant pas cette vision des choses vous a envoyé ici pour nous combattre. C'est aussi simple que cela. Mais assez parlé, il faut que je m'occupe de vous trois, avant de m'attaquer à vos compagnons qui ne vont pas tarder.

Sans se concerter, les trois chevaliers attaquèrent en même temps.

- Par la Colère du Dragon !
- Lightning Bolt !
- Stardust Revolution !

Pas le moins du monde impressionné, Denby fit décrire un cercle complet à sa flûte. Celle-ci créa une sorte de bulle protectrice sur laquelle vinrent s'écraser les attaques des chevaliers d'Athéna.

- Très fort, grogna Sauron entre ses dents, vraiment très fort. Mais je ne m'avoue pas vaincu pour autant.
- Je m'aperçois que j'ai totalement manqué de courtoisie. Je connais le chevalier du Dragon, mais je n'ai pas été présenté aux deux autres. Je vais donc commencer. Je suis Denby, Général de la Sirène Maléfique, fils de Poséidon.
- Alcyar, chevalier du Bélier, au service d'Athéna.
- Sauron du Lion.
- Parfait, parfait. Maintenant que nous avons sacrifié au rituel des présentations, il est temps de nous quitter.

Denby porta sa flûte à sa bouche et se mit à jouer. Un air envoûtant et obsédant commença alors. Tout d'abord, Tolivar, Sauron et Alcyar se regardèrent, incrédules. Que signifiait… Le chevalier du Lion, d'une nature peu patiente, leva son bras et lança son attaque.

- Lightning Bolt !

Mais le coup ne quitta pas son poing. Au contraire, une indicible fatigue commença à le gagner. Il ne pouvait plus bouger. Il rassembla ses dernières forces pour jeter un coup d'œil à ses compagnons et vit qu'ils étaient dans le même état. Ils allaient s'endormir… Mais s'endormir, c'était la défaite assurée ! Résister. Il fallait résister.

C'est inutile. Tu utilises tes dernières forces, mais tu ne fais que hâter ta fin. Tu ne peux rien contre moi. Personne ne peut rien. Abandonne.

Sauron sentit ses paupières s'abaisser de manière inexorable, sans qu'il puisse y faire quoi que ce soit. La défaite. Ainsi, ils avaient perdu. Vaincu six Généraux pour perdre face au septième. Quelle ironie !

- Par les Météores de Pégase !

Tout à sa concentration, Denby ne vit pas arriver le coup. Il le reçut donc de plein fouet. Mais sa protection en absorba une grande partie, ce qui lui permit de conserver son équilibre.

- Qui… Mais bien sûr ! Les deux derniers chevaliers d'Athéna ! Regardez autour de vous ! Cinq de vos amis ont déjà mordu la poussière face à moi. Croyez-vous sincèrement pouvoir faire mieux ?
- Laramil, fit Eryx sans quitter Denby des yeux, reste près de moi. Surtout ne bouge pas.
- Pourquoi ?
- Ne discute pas. Fais-le, c'est tout.
- C'est cela, restez près l'un de l'autre. J'aurais d'autant moins de difficultés à vous éliminer. Ecoutez, écoutez la Sérénade de la Mort !

Denby recommença à jouer. Doucement d'abord, puis en accélérant quelque peu. Mais à sa grande surprise, les deux chevaliers ne semblaient rien ressentir. Aucune douleur, aucune fatigue… Et en plus, celui des deux qui portait une armure dorée se permettait de sourire. Denby accéléra encore sa symphonie mais rien n'y fit. Finalement, le Général s'arrêta et regarda fixement ses adversaires.

- En as-tu déjà assez, Général, interrogea d'un ton narquois Eryx ?
- C'est la première fois que quiconque parvient à survivre à mon attaque. Me diras-tu comment tu as fait ?

Eryx haussa les épaules.

- Ce n'est pas là un bien grand mystère. Ta musique se propage par les airs. J'ai juste ouvert une porte inter dimensionnelle où tes sons se sont engouffrés. Mais assez parlé, à présent. Nous allons nous battre en duel, rien que toi et moi. Laramil, derrière cette porte doit se trouver Poséidon. Va, je te rejoindrai.
- Et qu'est-ce qui te fait croire que je vais le laisser partir ?
- Parce que tu brûles de te mesurer à moi. J'ai paré ton attaque et tu brûles d'envie de savoir si je pourrais te résister longtemps.

Denby resta silencieux quelques secondes, semblant peser le pour et le contre.

- Soit, dit-il finalement. Après tout, si ton ami veut aller se faire tuer par un dieu, je peux difficilement l'en empêcher. Passe, chevalier, ajouta-t-il en se tournant vers Laramil et adieu.

Laramil hocha la tête et franchit la porte que lui désignait Denby. Il gravit quelques marches et parvint dans la salle du trône de Poséidon. Au fond, tranquillement assis, se tenait le Dieu des Océans. Le chevalier Pégase frissonna tandis qu'il se dirigeait vers le trône pour exiger d'un Dieu qu'il renonce à la Terre.

Lorsqu'il formula sa demande, Poséidon éclata de rire.

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Cette fiction est copyright Emmanuel Axelrad et Romain Baudry.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.