Chapitre 4 : Le jugement de Seiya


Une semaine après la mort d'Hadès

?
Quel mauvais rêve !

Ce fut la première pensée qui me traversa l'esprit tandis que je reprenais connaissance. Malheureusement l'horrible douleur qui émanait de toutes les parties de mon corps me rappelèrent rapidement que je ne rêvais pas. J'étais bien éveillé et la souffrance était bien réelle. La plupart de mes os devaient être brisés. J'étais couvert de coupures et d'écorchures. Mes poumons semblaient se déchirer à chaque nouvelle aspiration. Mon cœur luttait pour continuer à faire circuler mon sang. Où avais-je atterri ?
A en juger par mes difficultés à respirer, je devais être sur une montagne élevée. Qu'est-ce que je disais ? Je ne savais même pas si j'étais revenu ou non sur terre. Je n'entendais pratiquement rien autour de moi. Soit j'étais sourd, soit ce lieu était désert. Comment pourrait-il exister un lieu aussi silencieux ?
Tiens ! Je me rendis compte que j'aimais bien le silence. Je devais donc être Mü ou Shaka. Il était également possible que je sois Doko ou Camus. Ma quête semblait prendre fin. Je sentais que je retrouverai bientôt mon identité mais ce ne serait pas pour tout de suite. Pour le moment il me fallait ouvrir les yeux et évaluer ma position.

Mes paupières se soulevèrent difficilement. Je les refermai aussitôt et clignai des yeux pour essayer de chasser le sang séché qui m'empêcher de voir correctement. J'attendis un moment que ma vue s'adapte à la luminosité ambiante. Je devais être le matin. Tout autour de moi je ne voyais que des rochers. Et des rochers sérieusement endommagés. En fait ce spectacle me rappelait mon entraînement. Quand je lançais des boules d'énergie sur des rochers on obtenait souvent ce résultat. Donc une bataille avait dû avoir lieu par ici.
Ou alors ?
C'était moi qui avais creusé ce profond cratère. Comment ? Je n'en savais rien. Habituellement les voyages intra-dimensionnels ne provoquent pas de tels dégâts. Enfin je n'étais pas un expert dans ce domaine. Je demanderai à Saga si le revois.
S'il a survécu.
???
Je me dis alors que je n'étais peut-être pas le seul survivant. Si j'avais survécu à la destruction du Mur des Lamentations, les autres chevaliers d'or avaient pu faire de même. Ce serait une bonne chose si les douze avaient pu survivre. Quoique. Les guerres saintes étaient censées être terminées. Athéna n'aurait plus besoin de chevaliers désormais.

Alors pourquoi avais-je ce sentiment d'urgence ? Je sentais en moi une voix qui me disait que la terre était menacée. Y étais-je ? Je croyais me rappeler cet endroit. Etais-je à Jamir ? Oui ! Je devais me trouver près de la maison de Mü. Je souvenais clairement être passé par ici pour y aller. Il me semblait même me rappeler l'existence d'une troupe de chevaliers-fantômes dans les parages. M'auraient-ils guidé jusqu'à eux ?

Etais-je Mü ?
Etait-ce une simple coïncidence si j'avais atterri ici ?
Comment se faisait-il que je connaisse les lieux. En fait cela m'avantageait pour le moment. Je savais où je me trouvais exactement.

J'étais indubitablement revenu sur terre. Mon arrivée avait été spectaculaire, et donc susceptible d'être remarquée par n'importe quel chevalier compétent. Je n'avais plus la force de bouger. Je n'avais plus d'énergie et je m'étais abîmé en arrivant sur terre. J'étais dans un lieu totalement désert. Donc seul un chevalier pouvait encore me sauver.

J'émis un signal de détresse avec mon cosmos. Je ne savais pas si quelqu'un le remarquerait mais je devais l'espérer. Je n'avais pas fait tout ce chemin pour rien. Je sombrais rapidement dans l'inconscience où les questions continuaient de me torturer.

Qui suis-je ?
Qu'est-ce que je fais là ?
Est-ce que quelqu'un va venir me chercher ?

A quelques pas de là …un écran holographique s'alluma.

Message d'alerte :
Non ! Tu n'interviens pas cette fois-ci. Tu l'as déjà aidé à revenir sur terre. Maintenant c'est aux humains de le sauver.

Réponse :
Voyons ! Les humains ne le sauveront pas. Ils n'ont même pas remarqué son retour.

Voyons :
Sois raisonnable. S'il ne meurt pas maintenant il le fera en même temps que l'humanité dans quelques jours.

Non :
Je crois que les humains ont une chance de l'emporter contre Lucifer. Je garderai l'espoir jusqu'au bout.

Très bien :
Si tu as confiance en eux tu dois accepter de les laisser s'occuper de ton client. Nous devons croire à leur réussite. Ils n'ont peut-être qu'une chance sur un milliard, mais nous continuerons de croire qu'ils peuvent accomplir des miracles.

L'écran disparut. Rien n'avait, semble-t-il, bougé dans les parages.
Il n'y avait que le corps agonisant d'un chevalier.



Dans les enfers

L'aspect des enfers avait bien changé en quelques jours. D'immenses brasiers illuminaient désormais tous les lieux. Le ciel restait d'un noir d'encre impénétrable. Un immense château noir commençait à se dresser au milieu des enfers. D'autres édifices de ce genre apparaissaient ici et là. D'immenses chaudrons rouillés étaient tendus au-dessus des flammes. Théoriquement, on y mettait les damnés mais il n'y en avait plus. Alors on y mettait rien. Néanmoins Lucifer trouvait que ça allait bien avec le paysage.

Les enfers semblaient acquérir une certaine organisation. Au centre, se dressait le quartier général de Lucifer. Autour de lui s'étendaient six domaines. Un observateur, non averti, aurait pu croire qu'ils étaient tous identiques. Il se serait trompé. Chaque territoire était différent. Certes, ils avaient tous le même ciel, le même feu et la même fonction (torturer les humains) mais leurs occupants étaient différents. Les anges noirs, les monstres et les damnés avaient chacun un domaine désigné.

Chacun de ces domaines était assigné à un seigneur des ténèbres. Pour marquer leur supériorité ils se faisaient aussi construire de somptueuses demeures qui reflétaient leur statut et leur style. Ces bâtisses suivaient des architectures différentes. Certaines reflétaient un style humain (on les considérait comme affreusement laides), une autre ressemblait à une écurie (mais ça sentait bien pire). Une citadelle hérissée de tours, de meurtrières et de lances acérées laissait supposait une armée terrible. Une maison difforme construite selon un plan stupide et désordonné était sur le point de s'écrouler. Enfin la dernière était construite dans un pur style angélique (une merveille architecturale). Mais à la place des sources de lumière, on trouvait encore des brasiers. Ces citadelles, pratiquement terminées, se teintaient de rouge et de noir. Mais le plus inquiétant n'était peut-être pas cela.
Derrière ces châteaux-forts, d'autres constructions avançaient. Des tours noirs, semblables aux piliers de l'empire sous-marin, commençaient à s'élever.

Lucifer sourit en voyant l'avancée des travaux. Les enfers seraient bientôt opérationnels. Il pourrait alors lancer la deuxième phase de son plan destiné à anéantir l'humanité.

Seiya

Je suis mort.

J'en étais sûr. J'avais vu mon corps. Je l'avais vu s'écrouler après qu'Hadès l'ait transpercé. Et maintenant j'étais un esprit. Je n'avais plus de forme. C'était bizarre. Il y avait à peine quelques secondes, je souffrais comme un dingue et là plus rien. Je m'imaginais la mort comme un long sommeil. Mais je savais désormais que les morts venaient dans les enfers pour y souffrir pour l'éternité. Je me demandais où j'allais j'atterrir. J'ai assisté à la victoire de mes compagnons. J'étais ravi pour eux, et j'espérais qu'ils allaient s'en sortir. Je ne sais pas trop ce que je dis parce que j'étais un peu étourdi. La mort, c'était un état nouveau pour moi. J'avais jamais fait ça de ma vie.
Mes amis étaient partis, j'espérais qu'ils rentreraient sain et sauf. J'attendis. Elision tomba en ruines. Les enfers furent anéantis. Ca m'a paru court. Quand on est mort le temps devient bizarre. J'avais l'impression de voir la vie en accéléré mais en même temps je ne ratais rien. J'ai attendu.

Toutes mes perceptions avaient changé. Pour moi le temps était devenu différent. Quand on est vivant on a une existence linéaire. On naît, on vit on meurt. Mais si on est déjà mort, on est immortel. Encore une question bizarre. Comment peut-on mourir si nous sommes immortels ? Quoiqu'il en soit, tout était modifié. N'ayant plus de fin, j'avais tout le temps que je voulais. N'étant plus pressé je devenais patient, à un niveau inhumain. Vraiment cette expérience était fascinante. De toutes façons il fallait que je m'en accommode. J'étais mort et ça risquait fort d'être définitif.
Thanatos et Hadès étaient morts, par conséquent plus personne ne dirigeait la mort. Je ne savais pas comment tout cela allait se terminer.

J'étais là, au milieu du vide.
Je me demandais où j'allais atterrir. Les enfers étant détruits, je n'avais nulle part où aller.

J'ai été téléporté.

Quand je me suis réveillé, j'étais dans un lieu bizarre. C'était une sorte de dimension avec des …quoi au juste ? Tout était d'un bleu transparent, je voyais des nuages se balader un peu partout. Est-ce que j'étais au ciel ?Il y avait une file de gens devant moi et derrière moi. Et à côté de chaque personne il y avait une lumière.
Enfin un truc qui y ressemble. Difficile de savoir ce que c'est. Déjà que je ne pouvais pas distinguer mes voisins. En effet, tous les humains apparaissaient sous la forme d'un nuage gris. Je constatai que j'avais moi aussi une lumière qui me suivait néanmoins elle me semblait normale, presque familière. C'était comme si j'avais toujours vécu avec. Oui à bien y réfléchir je l'avais déjà senti.

Je me demandais ce que je faisais là. Etait-ce le monde des morts de secours. Les chevaliers d'or étaient-ils dans le coin. Hadès était-il dans la file ? Qu'est-ce que c'était que ces lumières ? Et si c'était le cosmos ?

La file avançait lentement. En temps normal j'aurais trouvé ça énervant mais là j'avais le temps d'attendre. J'aurais pu attendre des siècles en méditant mais quelqu'un en décidé autrement.
Ma lumière m'attrapa et me fit avancer.
Je dépassai la file (mais personne ne s'en offusqua) et j'arrivai dans une nouvelle salle ( ?).
C'était plutôt un plateau.
Le ciel bleu nous entourait. J'étais sur un nuage de toute évidence. Autour de la plate-forme gravitaient des dizaines de nuages multicolores. A côté de moi se trouvait ma lumière. Et devant moi il y avait sept lumières.
Elles brillaient beaucoup plus que la mienne et je ne pouvais pas les regarder (étrange puisque je n'ai pas d'yeux).

Je pris soudainement conscience que je n'étais peut-être pas dans le monde réel. J'étais peut-être victime d'une attaque mentale en ce moment. Evidemment tout me paraît réel mais ça ne signifie pas que ça l'est.

La lumière du centre prit la parole (c'était plutôt de la télépathie).

"_Eh bien saint Seiya ! Tu te permets de doubler les autres ! Tu te crois peut-être dans une course pour humains.

Je crus un instant qu'il s'était adressé à moi mais ma lumière répondit à ma place.

_Je suis désolé Michel mais le cas de mon client est important.

J'étais interloqué. Qu'est-ce que c'est que ces lumières qui parlent ?

_Ils le sont tous.
_Bien sûr, mais là il n'est pas question de l'envoyer dans le monde des morts.
_Et où voudrais-tu l'envoyer ?
_Je pense qu'il faudrait le ressusciter.

Une des lumières protesta vivement.

_Ah non ! On a pas le droit de faire ça et tu le sais très bien.
_Seatiel, attends ton tour pour parler ? trancha la voix centrale.
_Non il n'y a pas lieu d'y avoir débat Michel.
_Tu t'y mets aussi Uriel.
_Et ils ont raison, Michel, nous laissons trop de libertés aux anges.
_Barachiel, jusqu'à nouvel ordre c'est moi qui commande et c'est moi qui décide des libertés et des sanctions.
_Oui mais là ce n'est possible. On a passé l'éponge sur les actions frauduleuses de l'ange gardien du chevalier d'or, maintenant ça suffit, enchaîna Seatiel.
_Oh ça va on est parvenu à un accord avec lui.
_Jehudiel tu nous ennuies avec tes accords. Nous devons maintenir l'ordre et non chercher à concilier tout le monde.

C'était bizarre. Ils semblaient être en désaccord et pourtant je sentais une grande cohésion entre eux. Leurs échanges verbaux ne constituaient pas une querelle, ils cherchaient une réponse.

_Ecoute Uriel, on était d'accord. Vu son intégrité et la menace qui plane on pouvait accepter un petit écart.
_D'accord mais pour ce Seiya c'est différent.

Le chef se tourna vers ma lumière. Celle-ci se montrait discrète depuis le début du … procès ?

_Seiya, peux-tu nous dire si ton client mérite une grâce ?

Tiens ! C'était marrant ! Ma lumière portait le même nom que moi.

_C'est évident Michel. Il a sauvé le monde deux fois déjà.
_Les vies ne comptent pas.
_Seatiel, arrête. On sait parfaitement que ses intentions étaient pures.
_Continue Seiya, ne t'occupe pas de ce qu'ils disent.
_Et il me semble que la menace qui plane sur la terre nécessite une intervention.
_Tu sais bien que l'on ne peut pas intervenir avant d'avoir eu l'autorisation.
_Je ne demande pas qu'on intervienne tout de suite. Mais on pourrait lui rendre la vie. Il n'a pas revu sa sœur.
_Oui tu as de bons arguments mais je ne pense pas qu'on puisse accepter.
_Ecoutez c'est ce que veut mon client.
_Tu crois ? Tu le connais mieux que nous, mais es-tu sûr de ce que tu avances ?
_Je vois bien qu'aucun de vous ne pense qu'il faut lui rendre la vie mais il le faut.
_Si on lui rend la vie tu sais très bien ce qui va lui arriver.
_Oui.
_Une nouvelle guerre sainte va commencer. Ca veut dire qu'il va souffrir. Il va encore mourir. Ca ne te préoccupe pas de savoir que ton client va endurer encore mille horreurs.
_Non.
_Et il va encore commettre des crimes. Il va encore tuer.
_Ah non ! Je proteste. On ne peut pas tuer les démons. Ils existeront toujours sous forme d'esprit même si on les met en morceaux.
_Et tu sais qu'ils vont échouer.
_Pour le moment leurs adversaires sont immortels mais plus pour longtemps.
_Tu crois vraiment qu'un humain sur cette terre mérite notre aide.
_Là n'est pas la question. Vous savez très bien que dès que les humains auront remporté la première victoire, la loi nous obligera à aller les aider.
_Même s'ils gagnaient une fois et que nous les aidions, ils perdraient.
_C'est pour ça qu'il leur faut mon client. Il les mènera vers la victoire.
_C'est possible.
_Je proteste encore ! Il n'a pas le droit de demander ça. Cet humain a mérité de se reposer. Je ne vois pas pourquoi on devrait l'obliger à vivre encore une fois.
_Silence. Quelqu'un a-t-il une remarque intelligente ?

Une des lumières qui était silencieuse depuis le début prit la parole.

_Michel je voudrais interroger l'humain.
_Vas-y Raphaël.
_Seiya !

Cette fois c'était à moi qu'on s'adressait.

_Veux-tu revenir à la vie ? Si tu restes ici tu auras le repos éternel. Si tu reviens à la vie tu reverras ta sœur mais tu devras participer à une nouvelle guerre sainte.
_Et ?
_Ce sera la pire de toutes. Votre adversaire sera cent fois plus dangereux qu'Hadès sans compter son armée. Vous perdrez certainement. Toute l'humanité sera détruite ou pire. Tu souffriras. Tu seras blessé, tu devras combattre des ennemis terribles et implacables. Tu perdras encore des compagnons. Est-ce que tu veux y participer en sachant que c'est perdu d'avance ?

_J'ignore quelle est cette menace. Et j'ignore également si nous avons une chance de l'emporter. Je ne sais qu'une chose. Je ne peux pas rester là à ne rien faire, alors que je sais que mes amis vont affronter une nouvelle guerre. Je suis prêt à souffrir si cela permet à d'autres de rester en vie ou de ne pas souffrir.
_Bien, ton avis sera pris en compte.

Les lumières se regroupèrent. Elles devaient être en train de débattre de mon sort.
Et elles revinrent rapidement.

_Gabriel annonce le verdict.
_Humain Seiya. Le conseil des archanges a décidé que ton choix devait être respecté. Si tu acceptes la vie malgré tous ces désagrément alors c'est d'accord. Mais voilà, nous n'avons pas le droit de te ressusciter.

Alors nous allons te renvoyer sur terre et tu devras revenir à la vie par tes propres moyens.

_Mais comment ?
_Tu as déjà atteint le 8ème sens n'est-ce pas ? Alors utilise-le.
_Bien.
_Ce jugement a été adopté à l'unanimité. Il n'y aura donc pas d'appel. Saint Seiya prends l'humain et renvoie-le sur terre. Trouve son enveloppe charnelle et remets-le dedans. Compris ?
_Oui, merci. "

Je fus à nouveau téléporté. Nous avons franchi une quantité de dimensions. Au fur et à mesure que je m'éloignais du paradis (si c'était de là que je venais) je sentais mon aura décliner. Chaque lumière dégageait un calme, un courage et un amour sans bornes, il y avait de quoi régénérer le cœur de n'importe qui. Si les spectres avaient pu les rencontrer, ils seraient revenus du bon côté. Mais apparemment il y a quelque chose de pire que les spectres qui arrive. Une menace sans nom. Et mes compagnons ne sont pas en état d'y faire face. Je dois absolument revenir à la vie pour leur prêter main forte. Jusque-là tenez bon !

Je profitai du voyage pour converser avec ce qui semblait être mon ange gardien. Après tout il semblait vouloir m'aider. J'espérais qu'il me fournisse quelques informations sur ce qui allait arriver.

" _Dis-moi, je vous ai entendu dire tout à l'heure que nos ennemis étaient immortels, est-ce vrai ?
_Dans un sens oui.
_C'est-à-dire ?
_Difficile à expliquer, c'est un phénomène psycho-cosmo-paranormal.
_…

Oups ! J'avais un peu de mal à comprendre ce qu'il me racontait.

_En fait, ceux qui ont atteint le 8ème sens peuvent se régénérer à volonté.
_Et ils sont nombreux ?
_Il y en a suffisamment pour détruire la Terre.
_Alors comment les vaincre ?
_Je n'ai pas le droit de t'en parler.
_Donne-moi des indices alors. Est-ce qu'il faut les détruire avec des attaques mentales ?
_Attaquer, attaquer …Tu ne fais que ça. Sache qu'il y a d'autres moyens de remporter la victoire.
_Comment ?
_Tu peux essayer de rallier tes adversaires à ta cause.
_On essaie à chaque fois. Mais même Shun n'arrive pas à les raisonner.
_Ou alors tu peux remporter une bataille plus classique en tuant ton adversaire.
_Mais ils sont immortels.
_Vous devrez trouver une solution. Sinon la terre sera détruite.
_Et si nous réussissons ?
_Nous viendrons vous aider.
_Mais pourquoi attendre ? Pourquoi ne venez-vous pas nous aider tout de suite ?
_Tu crois peut-être que nous le devons aux humains ?
_Vous êtes nos anges gardiens ! Bon sang !
_Et alors ? On ne vous doit rien, nous travaillons tous bénévolement.

Ah ! Apparemment j'avais deviné juste !

_Et ça vous arrange de rester planqués ?
_Je sais que tu dis souvent des choses que tu ne penses pas. Mais réfléchis bien. Tu voudrais que nous allions nous battre à votre place, c'est ça ?
_Juste nous aider.
_Non ! Les anges se sont longtemps interrogés là-dessus. Nous avons conclu que les humains attendaient trop souvent de l'aide. Alors on a décidé de ne plus intervenir dans les guerres saintes.
_Pourquoi ?
_Les humains doivent être autonomes. Nous ne pouvons pas être constamment à vous surveiller. Alors on a convenu que nous viendrions vous prêter main forte à l'unique condition que vous remportiez une victoire.
_Comme ça vous êtes sûrs que nous avons agi et que nous méritons d'être aidé.
_Voilà tu as compris.
_Très bien j'essaierai de remporter cette victoire.
_Je doute déjà que tu parviennes à ressusciter alors ne tire pas de plans sur la comète …de pégase …Ah ! Ah !
_Comment peux-tu rire à un moment pareil ?
_Du calme, l'humour est une activité qui n'est pas réservé aux fêtes. Même dans les pires moments il faut savoir rire.
_Ouais…T'as jamais fait chevalier toi.
_En effet. Bon, trêve de bavardages on arrive. Encore quelques mots. Concentre-toi uniquement sur ta résurrection, ne pense pas au reste. Tes amis vont devoir affronter et vaincre un ange noir immortel et ils devront également débarrasser la Terre d'un monstre échappé du Tantale.
_Tout ça ! Sans moi, ils n'y arriveront jamais.
_Tu te surestimes là ! Ils doivent apprendre à se battre sans toi. Parce que ça risque de devenir une habitude.
_?
_Franchement tu as peu de chances de réussir, alors concentre-toi bien, brûle ton cosmos jusqu'à l'infini et ne pense qu'à la vie. Bonne chance (tu vas en avoir besoin).


Sur l'île Death Queen Island

Deux apprentis chevaliers se promenaient le long du rivage.

" _Ah ! Ah ! Depuis que les guerres saintes ont recommencé, nos affaires vont bien. J'espère que ça va continuer.
_Oui, ce serait gênant si les chevaliers se rendaient compte de ce qu'on fait pendant qu'ils ont le dos tourné, on serait mal.
_Allons que dis-tu ? S'il y en a un qui a survécu je l'exploserai moi-même.
_J'en doute. Il n'y a plus personne d'assez puissant dans notre ordre qui soit capable de vaincre un chevalier de bronze.
_Ne t'en fais pas ! Tous les chevaliers meurent pendant les guerres saintes.
_Pas tous.
_Evidemment. Les lâches et les couards se cachent en attendant la fin des combats. Mais ceux-là ne nous causeront pas de problèmes. Je peux te l'assurer.
_Ouaip ! Mais bon, vaudrait mieux. Je déteste ce coin pourri mais je détesterai encore plus me faire laminer par un vulgaire chevalier de bronze.
_T'occupes ! Je les éclaterai tous. Mon maître dit que je serai aussi puissant qu'un chevalier d'or dans quelques mois.
_Ce n'est pas certain.
_Crétin ! Je te conseille de rester dans mon camp. Je vais prendre le pouvoir et je lancerai les pillages contre la planète.
_Oui, c'est faisable si tu ne crains pas les chevaliers d'Athéna.
_Imbécile. Je viens de te dire que rien ne pouvait m'inquiéter.

Soudain le vantard se tut. L'autre trouva immédiatement cette attitude déplacée. Le jeune apprenti se tourna vers son compagnon. Celui-ci était pétrifié. Il ne bougeait plus. Ses yeux étaient fixés sur l'autre apprenti, enfin non, il regardait derrière lui. Que pouvait-il observer avec tant d'attention ? Ce qui inquiétait le plus le jeune homme était l'attitude terrifiée de son compagnon.
Il voulut se retourner pour voir de quoi il s'agissait. Ce faisant il remarqua qu'une ombre immense s'étendait autour d'eux. Etait-ce un nuage ?

Prenant son courage à deux mains, il se retourna.

Le jeune chevalier noir ne vit rien.

Il n'y avait là qu'une montagne ordinaire. Qu'y avait-il d'inquiétant là-dedans ? Son compagnon était vraiment une poule mouillée.
C'est alors qu'il remarqua que les deux choses, qu'il avait pris pour des montagnes, se rejoignaient plus haut et formaient un immense monolithe. Et ce n'était pas un rocher. Ses yeux s'agrandirent sous l'effroi, ses pupilles se dilatèrent. Son cœur s'emballa. Non ! Quelle horreur !
La chose devait bien mesurer cinquante mètres de haut. Et ses crocs étaient affreusement gros. Le monstre bougea.
On entendit deux hurlements de terreur puis de douleur.
Et quelques secondes après il ne restait plus rien des jeunes apprentis.

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Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.