Chapitre 10 : Satolia


Kiki

Kanon et moi nous sommes séparés relativement rapidement après notre discussion. Toutefois, je ne pouvais m'empêcher de penser à cet homme. Ainsi, il a ressuscité ; ou plus exactement, Némésis l'a fait revenir à la vie. Je commence à comprendre : Gengis Khan, lui… Il semblerait que notre adversaire a ressuscité les grands guerriers de l'Antiquité, accompagné par au moins un de nos anciens compagnons. J'entends alors une voix m'appeler à travers mon cosmos. Je la reconnais, il s'agit de celle d'Atolia.

- Que se passe-t-il, Atolia ?
- Kiki, c'est terrible, deux des armures qui se trouvaient dans les Arènes ont disparu !

Deux ? Une, je voulais bien, mais deux ?

- Lesquelles, Atolia ?
- Et bien celle de la… et du Faucon !

La première correspondait à celle que j'avais envisagée, mais la seconde…

- OK, merci, je vais me débrouiller.
- Bonne chance et fait attention à toi.

Je m'arrête pour réfléchir. L'armure du Faucon ? A ma connaissance, elle n'a pas été revêtue depuis la mort de son ancien propriétaire, le chevalier… Comment s'appelle-t-il déjà ? Ah oui, Satolia. Mais alors, cela voudrait dire que Némésis l'a ressuscité aussi !

- C'est ça, chevalier d'Athéna, tu as deviné.

Je lève la tête et voie l'un des deux hommes qui étaient encapuchonnés tout à l'heure. Je déglutis péniblement et demande.

- Tu es le chevalier Satolia ?
- En effet.

A ce moment-là, il enlève son manteau et se dévoile. Je ne peux retenir un cri : il porte les deux même marques sur front que moi ! Et en plus, il ressemble diablement à…

- Et oui, je suis le frère de Sion, l'ancien chevalier du Bélier et Grand Pope du Sanctuaire d'Athéna !

Et il a fallu que je tombe contre lui ! Il a fallu qu'entre tous les guerriers de la Vengeance, je tombe sur un membre de ma tribu !

- Mais je ne comprends pas. D'après ce qu'avait raconté mon maître Mû, tu étais l'un des plus braves chevaliers d'Athéna. Tu aurais même sauvé la vie de Doko au cours de la précédente guerre sainte.
- C'est vrai, et alors ?
- Alors, comment as-tu pu te rallier à Némésis ?

Flash back, 1743, le royaume d'Hadès.

Nous ne sommes plus que trois. Des soixante-dix neuf chevaliers, trois sont encore en vie. Il n'y a plus que le chevalier du Bélier, Shion, de la Balance, Doko et moi, le chevalier du Faucon. Je ne sais pas bien comment il se fait que moi, un simple chevalier d'Argent ait pu survivre là où tant d'autres chevaliers d'Or ont succombé, mais c'est ainsi. Nous sommes à bout de forces. Nous avons certes réussi à tromper Hypnos et Thanatos en sacrifiant les chevaliers du Lion, de la Vierge et du Capricorne, mais nous avons du livrer de nombreux combats. Pourtant, il n'est pas question un seul instant de renoncer à lutter, la vie d'Athéna est en jeu et il ne reste plus que nous pour la sauver. Doko fait brûler son cosmos.

- En garde, Hadès, moi Doko de la Balance, je vais mettre un terme à tes ambitions maléfiques ! Par les Cent Dragons de Rozan !

Une incroyable décharge d'énergie se produit alors. Il est visible que Doko a utilisé toute son énergie dans cette attaque. Malheureusement, cela ne suffit pas et Hadès renvoie l'attaque. Doko est trop fatigué pour bouger. Je me rue alors et le pousse sur le côté pour recevoir la contre-attaque de plein fouet. Ecrasé par tant d'énergie, je ne résiste pas longtemps et m'écroule. Doko se précipite vers moi.

- Satolia, mais enfin, qu'est-ce qui t'a pris ?
- Tu ne pouvais encaisser tout cela, Doko. Il fallait que quelqu'un d'autre le fasse. Doko, écoutes-moi, je veux que tu fasses quelque chose pour moi.
- Ce que tu voudras, Satolia.
- Sauve… Sauve Athéna !

Retour au temps présent

Satolia a des larmes aux yeux.

- Tu comprends, j'ai sauvé la vie de Doko et probablement celle d'Athéna et la seule récompense que j'ai jamais obtenue de leur part, c'est l'oubli ! J'étais de l'avis général l'un des chevaliers les plus braves et pourtant rien !
- Tu t'égares, Satolia. Ce que tu as fait n'était pas pour ta gloire personnelle mais pour celle d'Athéna.
- Mais je m'en moque d'Athéna. J'ai passé ma vie à la défendre alors j'estime que je méritais un peu de considération ! C'est pourquoi lorsque que Némésis m'a proposé une nouvelle vie, je n'ai pas hésité un instant !
- Et maintenant tu vas combattre les chevaliers d'Athéna après avoir été l'un des leurs ?
- C'est exact, je vous tuerai un par un et je vais par commencer par toi !

Satolia se met alors en garde et concentre son cosmos en une aura de couleur feu. Il élève ses mains devant lui et les joints. Je sens une immense colère monter en lui…

- Falcon Claw !

Une série de griffures m'atteint le corps, les bras, les jambes, le visage, sans que je puisse faire quoi que ce soit.

***

Narai

Sa position est curieuse. Il tient ses mains croisées sur son cœur et sur sa poitrine. On dirait la position qu'avaient les momies dans leurs sarcophages ! Tout à coup il commence à parler dans une langue que je ne connais pas mais que j'estime être de l'ancien égyptien, soit une langue qui n'a pas été parlée depuis je ne sais pas combien de temps. Une aura apparaît alors autour de lui ; elle est noire. Et tout un coup, c'est comme si le ciel devenait noir aussi. Mais bon sang, il est à peine dix heures du matin !

- Anubis Illusion !

Je… Je ne parviens pas à garder les yeux ouverts… Il ne faut pas que je m'endorme…
Quand j'ouvre les yeux, je réalise immédiatement que je suis tombé dans le piège que m'a tendu Ramsès. Je me relève et regarde autour de moi. A mon grand étonnement, nous sommes à présent dans un temple qui semble hermétiquement clos. Puis je retiens un cri : je ne porte plus mon armure ! Une voix s'élève alors.

- Je te souhaite la bienvenue dans mon temple, chevalier du Scorpion. Par égard pour toi, je t'ai réservé une mort intéressante. Privé de ton armure, tu vas devoir faire face à ton signe.
- A mon signe ? Que veux-tu dire par là ?
- Voici tes adversaires, chevalier ! Des Scorpions !

Au même moment, un pan du mur s'ouvre et livre passage à trois énormes scorpions, chacun de la taille d'un tigre ! Et comment vais-je pouvoir les affronter sans armure ? Ils s'approchent de moi à pas mesurés, jaugeant leur adversaire.
Je sais parfaitement qu'une seule piqûre sera mortelle. Nous ne sommes plus séparés que par quelques pas. Tout à coup, l'un d'eux m'attaque et me lance son dard. Je n'ai que le temps de sauter pour l'éviter et j'atterris à l'autre bout de la pièce, juste à temps pour éviter l'attaque du second. J'entends alors des bravos.

- Félicitations, chevalier ! Quelles belles esquives ! Reste à savoir combien de temps tu pourras tenir à ce rythme-là.
- Et pourquoi ne viens-tu pas me combattre en personne, lâche ? Aurais-tu peur de moi ?
- Bien sûr que non, mais pourquoi voudrais-tu que je me salisse les mains. Je te rappelle que ces bestioles n'ont de cesse jusqu'à qu'elles aient tué leur proie… Comme tu ne peux les empêcher de bouger, tu succomberas tôt ou tard.

Les fixer ? Peut-être. Je possède une attaque qui me permet d'immobiliser mes adversaires. Si je pouvais l'utiliser contre ces scorpions, alors j'ai peut-être une chance de m'en sortir. Je concentre mon cosmos et lâche.

- Par l'Immobilisation du Scorpion !

Immédiatement les scorpions ne bougent plus. Je tends mon bras et frappe. En quelques secondes, ils ont explosé… Ma tête recommence à tourner mais cette fois je ne m'endors pas. Le décor autour de moi commence à s'évanouir et nous revenons sur les Plaines de Mongolie.

- Mes félicitations, chevalier. Je ne pensais vraiment pas que tu puisses échapper à ma puissante illusion.
- Tu m'as sous-estimé, Ramsès et tu vas à présent en payer le prix. Tu vas subir l'Aiguille Ecarlate !

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Cette fiction est copyright Emmanuel Axelrad.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.