Chapitre 21 : Va-t-en Kanon, tu n'es qu'un perdant !


Kanon

Et c'est reparti pour un tour ! ! ! Mais merde, quand est-ce que je vais avoir le temps de me reposer, moi ? C'est pas tout de faire le guignol en armure, mais je me fais vieux moi ! Evidemment, je mens. Quand l'heure viendra où je ne pourrais plus du tout combattre et protéger Athéna, je ne sais pas si je le pourrais le supporter. Je jette un coup d'œil autour de moi. Doko doit faire face à Achille et perdra probablement. Yénéa vient d'encaisser un coup très sévère de la part de Gengis Khan et est à terre. Toutefois, je ne me fais guère de soucis pour elle. Cette gamine - pour moi, c'est vraiment une gamine - a en elle l'incroyable fougue et rage de vaincre de son père. Son frère quant à lui m'impressionne de plus en plus. La sérénité et l'assurance qu'il dégage ressemblent presque à celles de Shaka ! Je ne sais pas ce que ce Satolia peut bien lui raconter, mais à mon avis, il n'a aucune chance de s'en sortir. Conclusion : deux d'entre nous devraient l'emporter. Comme je compte bien les imiter, il ne nous restera " plus " qu'Achille, ce qui sera loin d'être une partie de plaisir !

Toutefois, il me faut d'abord vaincre Ramsès. Le voilà d'ailleurs en train de se mettre en garde. Curieuse position, ma foi. Il tient ses mains croisées sur son cœur et sur sa poitrine. On dirait… Mais oui, c'est ça ! C'est la position qu'avaient les pharaons lorsqu'ils étaient momifiés ! Tout à coup il commence à parler dans une langue que je ne connais pas ; de l'ancien égyptien, probablement. Son aura noire se déploie tout autour de lui.

- Chevalier des Gémeaux, je sais que tu es un spécialiste de l'attaque mentale. Toutefois, je vais à présent te prouver que tes techniques ne valent rien, comparées aux miennes.
- Je suis curieux de voir ça, lui dis-je d'un ton sarcastique. Nous allons donc nous mesurer sur le plan psychique. Allons-y, Ramsès, je vais te montrer ce que je sais faire !
- Anubis Illusion !
- Par l'Illusion Diabolique !

Un jet de lumière m'atteint au front, sans que je puisse l'éviter. Ma tête se met à tourner et je perds connaissance. Lorsque je rouvre les yeux, je suis seul. Autour de moi, on dirait des colonnes d'un temple… Mais bien sûr, je me trouve dans la maison des Gémeaux ! Mais pourquoi…

- Pourquoi es-tu revenu, Kanon ?
- Athéna !

Je ne peux pas en croire mes yeux ! Devant moi se tient Saori Kido, ou plus exactement Athéna ! Mais que fait-elle ici ? Je croyais qu'elle n'apparaîtrait pas, lors de cette guerre. Et cette question…

- Réponds-moi, Kanon, toi qui te prétends un de mes chevaliers. Pourquoi es-tu revenu ?
- Mais, enfin, Athéna… La Terre était, est toujours d'ailleurs, en danger. Il était donc de mon devoir de chevalier des Gémeaux de revêtir à nouveau mon armure pour combattre.
- Alors, tu n'as pas compris ?
- Compris quoi ?
- Je ne veux pas de toi pour chevalier, Kanon ! J'ai du, contre mon gré, composer avec toi pendant la bataille contre Hadès. Je n'ai pas pu t'empêcher d'intervenir contre Cronos, car je n'avais pas prévu que tu ressusciterais, je dois le reconnaître. Mais l'idée de penser que tu te prétends toujours un de mes chevaliers me répugne ! J'ai donc décidé d'envoyer à Ramsès cette illusion afin que je puisse te parler, sans enfreindre les règles du Tournoi. Va-t-en Kanon, tu n'es qu'un perdant !

Alors que je ne comprends pas ce qui m'arrive, ma tête se remet à tourner. Mais cette fois, je ne pers pas connaissance et me retrouve devant mon adversaire. J'ai beau savoir que ce n'était qu'une illusion, le doute s'est installé en moi. De plus mon attaque n'a manifestement eu aucun effet sur lui. Je ne suis plus en état de combattre, mon cerveau n'est plus du tout concentré sur mon ennemi. C'est alors que…

- Supernatural Howling !

***

Gengis Khan

C'est trop facile… Dire qu'il n'a fallu qu'un seul coup pour qu'elle morde la poussière. Même le chevalier du Cancer, le chinois-là dont j'ai déjà oublié le nom, m'a donné plus de fil à retordre. Allons, je me prépare à tourner les talons pour aller rejoindre ma maîtresse quand j'entends une voix.

- Un… Un instant, Gengis Khan… Le combat n'est pas terminé, loin de là. Je ne suis pas vaincue, loin de là.
- Ah ? Et alors, que comptes-tu faire ?
- Ca ! A moi Excalibur !

Une épée fend l'air en un sifflement strident. Je l'évite assez facilement. Mais en voilà une autre. Puis une autre. Et encore une autre. C'est un véritable déferlement de lames aiguisées comme des poignards qui arrive sur moi. Je parviens à les éviter mais l'une d'elles me touche au bras gauche. Le sang jaillit et coule le long de mon corps. Quelque peu incrédule, je regarde le liquide pourpre s'échapper.
Puis, lentement, la rage monte en moi. J'ai été touché par une femme ! Moi, Gengis Khan, l'un des plus grands tortionnaires que l'humanité ait connus, j'ai été blessé par une femme ! Elle va payer cet affront de sa vie.

- Tu vas regretter de m'avoir blessé, femme ! Wind Blast !

A ma profonde stupéfaction, mon attaque ne lui fait pas le plus petit effet ! Elle s'est contentée de lever la main droite pour contenir mon coup. Je manque de m'étrangler.

- Co… Comment as-tu fait ?
- Tu ne le savais pas ? Une attaque ne marche jamais sur un chevalier…
- Ah oui ? C'est ce que l'on va voir ! Wind Blast !
- Tu l'auras voulu ! Par le Saut Foudroyant !

Mais ma parole ! C'est ma propre attaque qu'elle me renvoie ! Incapable d'y résister je me laisse entraîner par ma propre tornade et je tombe, face contre terre. Je me relève toutefois bien vite, un léger sourire aux lèvres.

- Très bien, jeune fille. Tu l'auras voulu… Tu vas subir ma plus terrible attaque. Ton compagnon du Cancer n'y a pas survécu et je doute qu'une femme puisse faire grand-chose contre ce coup…

Je fais brûler mon cosmos. Ma rage est à son paroxysme. Il ne fait aucun doute dans mon esprit qu'elle ne résistera pas plus que quelques secondes. Je savoure à l'avance cette nouvelle victoire.

- A moi, Dark Sabre !
- Parce que tu crois que ta ridicule épée va être suffisante pour me vaincre ? Laisses-moi te montrer ce que c'est qu'une véritable épée ! Excalibur !

***

Doko

Sa cosmo-énergie est stupéfiante. Je ne croyais pas que qui que se soit, en dehors des Dieux, puisse avoir une telle puissante. J'ai l'impression que mon père et mes oncles n'ont pas cette puissance. Il déploie une formidable aura rouge. Je sens qu'il va attaquer et pourtant je reste là, à le regarder ; c'est comme si j'étais hypnotisé, incapable du moindre mouvement.

- Adieu, chevalier du Sagittaire. Mes amitiés à ta déesse quand tu la reverras en Enfer ! Sparkling Sword !

C'est fini. La main tendue d'Achille s'est fichée en plein dans mon cœur, arrêtant du même coup ma respiration. Le temps semble s'être arrêté. Ma tête tourne tandis qu'un grand trou noir apparaît devant mes yeux.
Mon corps me paraît léger, j'ai l'impression de flotter dans les airs. Je sens mon sang fuir ma vie… Je vais… Je suis mort.

***

Aioros

Doko. Mon cousin, mon frère de sang. Tu étais mon compagnon de jeu, de vie même. Nous avons tout vécu ensemble et voilà que tu me quittes pour aller rejoindre un monde meilleur.

Je jure par Athéna et par tous les Dieux de l'Olympe de venger ta mémoire et de sauver le monde. Mais avant, il me faut entendre la fin de l'histoire de Pallas…

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Cette fiction est copyright Emmanuel Axelrad.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.