Chapitre 4 : De rencontres et d'horreurs


Ils avaient marché toute la nuit et maintenant le soleil se levait. Ils n'avaient guère échangé de paroles. Cybèle était furieuse et s'était enfermé dans le silence. Shun et Shaka se demandaient s'ils avaient pris les bonnes décisions. Yorgos lui était heureux de cette nouvelle vie qui se profilait mais il sentait bien que les trois autres ne partageaient pas son sentiment. Il ne savait pas trop quoi leur dire. Ne comprenaient-ils que c'était une chance inespérée ?
Lorsque le soleil fut haut dans le ciel ils firent enfin une halte. Shun et Shaka sortirent les provisions qu'ils avaient emmenées avec eux.

-Nous avons des provisions pour une semaine, dit Shaka. Après il nous faudra improviser.
-De toute manière tout est improvisé dans ce voyage, murmura Cybèle. On ne sait même où on va.
-Ca c'est une question que nous devons régler rapidement. Nous n'avions pas de but lorsque nous avons pris la route sept mois plus tôt et nous n'en avons toujours pas aujourd'hui, dit Shaka.
-J'avais pensé aller vers Paris, hasarda Yorgos.
-C'est l'une des villes qui n'a pas été détruite, n'est-ce pas ?
-Oui. Ca doit vraiment être différent du Village.
-Shun, Cybèle, ca vous va ?

Les deux hochèrent la tête

-Va pour Paris alors.

Avant de repartir, Shun et Shaka s'éloignèrent pour décider ce qu'ils allaient faire de l'armure de l'Exécuteur.

-On doit la détruire dit Shaka

C'était la solution logique. Sans déesse à protéger l'armure ne servait plus à rien sauf à être employée à tort. Mais l'armure représentait aussi l'espoir d'un monde meilleur et ils ne pouvaient croire que cet espoir était mort avec Athéna.
Finalement il optèrent pour l'enterrer très profondément afin que personne ne tombe dessus par hasard.

-Nous devrions peut-être aussi enterrer les nôtres, dit Shun
-Nous ne sommes pas prêts. Nous sommes encore des chevaliers.
-Je n'en suis pas si sûr. Si nous l'étions encore nous aurions agi différemment au Village.
-Tu ne voulais quand même pas tuer les conseillers. Il n'y avait pas de solution idéale et je crois que nous avons fait le bon choix hier soir.
-Ce n'est pas nos actions d'hier qui sont en causes. Quoiqu'on ne puisse pas dire que l'on s'en soit sorti avec brio. Non, le problème c'est que jusqu'à hier nous ne nous sommes pas posé de question. Nous savions que quelque chose n'allait pas mais nous avons préféré faire l'autruche jusqu'à ce ça nous éclate à la figure. Nous avons fait passer notre confort en premier. Avant nous ne l'aurions jamais fait. -Etre chevalier ne veut pas dire être infaillible. J'ai déjà fait des erreurs et tu en as eu la preuve lors de la bataille du sanctuaire. Mais ça ne m'a empêché d'aider Athéna lors des batailles qui ont suivi. Je n'aurais pas pu le faire si j'avais décidé de rendre mon armure.
-Oui mais tu avais une raison pour rester chevalier. Ne serait-ce pas plus facile de vraiment laisser le passé derrière nous ? C'est peut-être le seul chemin envisageable.
-Non parce qu'on ne se battait pas que pour une personne mais aussi pour des idéaux. Et au vu de ta réaction d'hier soir, je peux t'assurer que tu ne les as pas abandonnés et que tu es toujours prêt à les défendre. Shun je suis presque sur qu'un jour tu pourras abandonner ton armure mais ce sera parce qu'elle te gênera dans ton combat pour tes idées, parce que tu as toujours été plus un pacifique qu'un guerrier. Pas parce que tu renieras ce en quoi tu as toujours cru. Et j'espère que se sera le cas pour moi aussi. J'espère qu'un jour je n'aurais plus besoin de ce symbole pour défendre la paix et le bonheur. Il n'y a pas que les chevaliers qui ont endossé cette tâche. Mais pour l'instant c'est trop tôt.

Pendant leur conversation Cybèle et Yorgos s'étaient approché d'eux.

-Si nous devons voyager ensemble peut-être pourriez-vous nous dire qui vous êtes vraiment, dit Cybèle.
-Comment avez-vous pu neutraliser l'Exterminateur et invoquer une tempête ? demanda Yorgos.
-C'est un peu compliqué, dit Shun
-Allons, je suis sûr que jusqu'à Paris vous aurez mille fois le temps de nous expliquer les points les plus difficiles, dit Cybèle. Et puis vous savez presque tous de nous. Il est temps qu'on en sache plus sur vous. Shun et Shaka se mirent donc à leur parler des chevaliers, d'Athéna, des dieux et de leur combat.
-C'est génial s'exclama Yorgos, vous êtes des héros.
-Ce n'est pas "génial" de tuer des gens, répliqua Shun.
-Oui mais tous ces pouvoirs…
-Le vrai pouvoir c'est de créer, les pouvoirs des chevaliers ne servent qu'à détruire.

Les mots étaient durs et ne reflétaient pas vraiment la réalité mais Shun ne voulait surtout pas que Yorgos les mettent sur un piédestal. Yorgos, déstabilisé, ne sut quoi répondre et la conversation s'arrêta là. Ils rassemblèrent leurs affaires et prirent le chemin qui les conduirait à Paris.

Le voyage devint vite fatiguant mais enfin de compte plaisant. Une routine ne tarda pas à s'installer. De temps ils traversaient des villages où ils n'étaient pas forcément les bienvenues. Souvent ils tombaient sur des vestiges de l'Effondrement. Une fois ils durent faire un long détour pour ne pas traverser un désert de rocaille. A perte de vue la terre semblait morte. Pas même un brin d'herbe n'avait pu pousser.
Après l'épuisement de leurs provisions ils durent se débrouiller avec ce que la nature leur offrait pour se nourrir. La répartition des taches s'était faîte naturellement : Shun et Shaka chassaient, Cybèle et Yorgos cueillaient. La jeune fille avait réussi à instaurer un tour de rôle pour la préparation des repas. Il était hors de question que ce soit elle qui s'en charge tout le temps sous prétexte qu'elle était une fille. En plus elle avait toujours était piètre cuisinière.
La tension des premiers jours s'était vite dissipée.
Cybèle s'était fait une raison en se disant qu'après tout elle voyageait avec des personnes qu'elle appréciait beaucoup et que la vie au Village sans Shaka, Shun et même son frère aurait été moins intéressante.
Yorgos ne se lassait pas des histoires que lui racontaient les chevaliers. Voir d'autres villages où parfois les conditions de vie étaient bien pires que celles qu'il avait connues le firent réfléchir et un soir il s'excusa auprès de ses trois compagnons pour les avoir entraînés dans son périple. Mais il ne regrettait pas d'avoir voulu partir, content d'agrandir son horizon. L'un dans l'autre il mûrissait.
Shun et Shaka eux ne voyaient pas beaucoup de différence avec leur séjour au Village. C'était le même genre de vie simple même si moins confortable physiquement. Ils aidaient, ils protégeaient des gens sans avoir à se battre. Certes ils ne faisaient cela que pour deux personnes mais c'était un début.

Seraient-ils un jour arrivés à Paris si le hasard ne s'en était pas mêlé ? Peut-être ou peut-être pas. Car il faut bien dire que le trajet était long et qu'ils n'avançaient pas vite.
Ils voyageaient depuis deux mois. Ce soir là, comme beaucoup d'autres, Shun et Shaka s'étaient éloignés pour chasser pendant que Cybèle et Yorgos installaient le camp pour la nuit.
Lorsque les chevaliers revinrent au camp, les deux jeunes villageois avaient disparu. Ils crurent d'abord à une blague mais ils durent bientôt se rendre à l'évidence. Il n'y avait plus de traces de Cybèle et de Yorgos.
Shun et Shaka ne perdirent pas de temps. Ils décidèrent de se déplacer en suivant un itinéraire concentrique et en agrandissant toujours le cercle. A chaque communauté qu'ils rencontraient ils posèrent les mêmes questions : Avez-vous vu deux jeunes gens ? En se déplaçant à la vitesse de la lumière ils se rendirent vite compte que si vers le sud la réponse était invariablement non, plus ils se rendaient vers le nord-ouest plus on leur parlait d'un phénomène étrange. La description de ce phénomène changeait : c'était une simple fugue, une malédiction, une maladie, un monstre, un démon, un animal sauvage, un dieu vengeur. Mais les faits restaient les mêmes : des jeunes gens disparaissaient. Parfois il y avait des traces de luttent mais pas souvent. Plus ils remontaient vers Paris, plus le nombre de disparitions augmentait et plus la peur des gens était palpable.
Ce ne fut qu'a 500 km de Paris qu'ils eurent enfin des explications valables. Ils n'y avaient pas vraiment prêté attention mais les villages ressemblait de plus en plus à des petites villes, le commerce se développait, les routes étaient mieux entretenues et de plus en plus de gens y circulaient.
Ils étaient arrivés dans une petite ville. Sous un chêne, un homme d'une soixantaine d'années assis sur un banc profitait de la journée plutôt agréable. Parce qu'il fallait bien commencer à poser des questions quelque part, Shun et Shaka allèrent l'interroger.

-Deux jeunes qui ont disparu en pleine nature sans raison et sans laisser de trace, dites-vous ? A mon avis ils ont été emmenés à Paris.
-Qui les a emmenés ? Et pourquoi faire ?
-Pour les Jeux bien sur.
-Quels jeux ?
-C'est le divertissement principal à Paris. Ils ne s'arrêtent jamais. Ils sont rediffusés sur grand ou petit écran. Les plus bénins sont diffusés gratuitement. Mais plus les participants risquent leur vie plus la diffusion est chère. C'est la même chose pour les jeux qui impliquent les pratiques sexuelles les plus extrêmes. Sexe et mort en direct et en continue. Les organisateurs ont vite manqué de volontaires. Ou plutôt ils en avaient une certaine quantité mais ce n'était pas assez. Ils ont essayé d'en recruter de force dans les zones défavorisées de la ville. Mais des révoltes ont éclaté et pour maintenir la paix ils ont décidé d'aller chercher les participants en dehors de la ville. Au fil des années les recruteurs se sont de plus en plus éloigné de Paris. Cette solution satisfait tout le monde.
-Mais c'est atroce ! s'exclama Shun. Et comment savez-vous tout cela ?
-J'ai été recruteur pendant 40 de ma vie. Et ce n'est pas si atroce. Tous les participants ont une chance de gagner le gros lot : une vie de pacha. Et c'est une tradition très importante. Elle remonte à avant l'Effondrement. C'est un des éléments qui permet la liberté et l'égalité de tous les citoyens de Paris.
-Ces citoyens ont une drôle de conception de l'égalité et de la liberté, dit Shaka.
-Les personnes les plus honorées de la ville sont celles qui ont gagné les jeux les plus risqués et tout le monde à une chance de remporter la victoire. Ca ne dépend pas de votre classe sociale, votre race, votre religion ou votre niveau d'éducation. Et puis les Jeux sont un moyen d'exprimer librement les pulsions que vous devez refreiner normalement en société. Il n'y a quasiment pas de meurtre ou de viol à Paris. Vous pouvez vous promener tranquillement dans les rues le soir.
-Si Paris est un endroit si agréable pourquoi l'avez vous quitté ?
-Oh c'est simple. J'ai rencontré ma femme ici et elle à toujours eu la nostalgie de cet endroit. Alors lorsque j'ai pris ma retraite je lui ai fait plaisir et nous sommes venus nous installer ici. Vous pourriez oublier vos amis, de toute manière maintenant c'est à eux de se débrouiller pour gagner, et rester ici si vous voulez. Ce n'est pas le confort de la grande ville mais la vie est assez agréable.
-Je crois que puisque nous sommes déjà arrivés ici, nous allons continuer jusqu'à Paris, dit Shaka d'une voix tendue. Au fait, vous nous avez dit que nos amis sont déjà à Paris. Mais nous nous sommes déplacés très vite. Comment ont-ils pu nous devancer ?

Le vieil homme éclata de rire.

-Rien ne peut aller plus vite que le voyage par transmission. Je n'ai jamais très bien compris comment ça marchait mais ça va aussi vite que la téléportation.
-Une technologie incroyable disait Ikki…, murmura Shun
-Merci des ces renseignements, dit Shaka

Quelques instants plus tard ils étaient aux portes de Paris. Ils n'eurent aucun mal à trouver les studios où étaient filmés les Jeux. C'était un énorme bâtiment aux lignes futuristes (enfin du point de vue de Shun et Shaka). De nombreuses caméras agrémentaient les façades. Une foule de gens semblait attendre avant de pouvoir pénétrer à l'intérieur.

-Ca va pas être facile d'être discret, dit Shaka.

Shun observait le bâtiment.

-Là, regarde. Une bouche d'aération.. Je vais enfin pouvoir savoir si ma chaîne peut retrouver autres choses que mes ennemis.
-Tu veux te servir de ton amure ? demanda Shaka, un petit sourire aux lèvres.
-Puisque je l'ai gardée autant qu'elle soit utile.

La chaîne emprunta les conduit d'aération pour plonger plus bas, toujours plus bas. Lorsqu'elle ne donna plus signe de vouloir bouger Shun la rappela à lui.

-De toute évidence ils sont dans les sous-sols dans la partie la plus à l'ouest.
-Un peu vague. Bon on a plus qu'à aller très vite en espérant qu'ils ont pas inventé des caméras qui filment plus vite que la lumière.

Ils arrivèrent facilement dans un couloir mal éclairé ou s'enfilaient des dizaines de portes. Jetant un rapide coup d'œil derrière chacune d'entre elles (par curiosité) ils furent étonnés de découvrir des chambres plutôt confortables occupée par deux personnes au maximum. Personne n'avait l'air malheureux. Ils finirent par retrouver Cybèle et Yorgos.

-Shaka, Shun ! s'exclama Cybèle en les embrassant.

Elle était surexcitée. Elle enchaîna très vite :

-C'est super que vous soyez là. Vous avez vu cette chambre ! Elle est immense ! Et tous ces objets incroyables Regardez celui là. Ils appellent ça une télé. On peut regarder des candidats qui jouent et ce sont de vraies personnes. Pas comme sur des dessins. Et ils gagnent des choses incroyables !
-Et ils nous ont dits que nous aussi on pourrait participer et remporter un gros lot, renchérit Yorgos dans le même état que sa sœur.
-Si vous ne mourrez pas avant, déclara Shaka d'une voix calme.

Cette remarque dégrisa le frère et la sœur d'un coup.

-Qu'est-ce que tu veux dire, demanda Cybèle.
-Que ce que vous voyez là n'est qu'une toute petite partie de ce qui se passe ici. Dans d'autres jeux les perdants meurent. Et de toute évidence c'est à ceux là que vous allez participer
-Mais…
-On vous expliquera plus tard, dit Shun. Pour l'instant il faut se dépêcher de sortir d'ici.
-Attendez, dit Yorgos. Qu'est-ce qui arrive aux gagnants ?

Shun hésita.

-Apparemment ils ont une vie plutôt agréable. Mais je doute que le nombre de gagnant soit très élevé

Yorgos réfléchit un moment

-Je crois que je vais rester, dit-il finalement.
-Je crois que tu ne comprends pas bien dans quoi tu t'engages, dit Shaka.
-C'est vrai que je ne connais pas les détails mais je pense avoir saisi l'essentiel : la belle vie ou la mort.
-Yorgos… commença Shun
-Non. Ecoutez, je sais que je me suis montrée assez immature parfois mais ca ne veut pas dire que je suis stupide. Je comprends que vous voulez me protéger et je vous en suis reconnaissant. Mais c'est ce genre d'occasion que j'espérais en entreprenant ce voyage. Je suis parti pour pouvoir vivre autre chose et c'est exactement ce qui va m'arriver si je reste ici. J'ai certainement plus de chance de survivre si je parts avec vous mais une vie longue ne m'intéresse pas si je ne peux pas la mener comme je l'entends.
-Mais si tu viens avec nous tu pourras quand même faire ce que tu veux, intervint Cybèle qui était tout à fait revenue à la raison. Tu n'es pas obligé de risquer ta vie.
-C'est maintenant que je veux être libre Cybèle.

Cybèle comprit et des larmes se mirent à couler sur ses joues. Elle s'approcha de son frère et le serra dans ces bras.

-Tu feras tout pour gagner n'est-ce pas ? demanda-t-elle
-Bien sûr. Je ne suis pas suicidaire. Allez partez vite maintenant. Je suppose que si on vous trouve ici ça va causer des problèmes.
-Si tu es vraiment sûr de toi, dit Shaka avec une voix nouée
-Oui
-Alors bonne chance. J'espère te revoir bientôt.
-Moi aussi.

Puis Yorgos se tourna vers Shun qui n'arrivait pas à cacher sa tristesse

-Nous allons regarder la retransmission des Jeux, dit ce dernier. Nous verrons tout ce qui t'arriveras au moment exact ou cela t'arrivera. Si jamais à un moment ou un autre tu changes d'avis, fais nous un signe. Nous viendrons te chercher. N'oublie pas, hein ? Jusqu'au bout tu auras une porte de sortie.
-Je te remercie de me donner la possibilité d'être libre jusqu'au bout, répondit Yorgos très touché par les paroles de Shun.

Alors que Shun, Shaka et Cybèle était sur le point de franchir la porte Yorgos leur dit :

-Tu avais raison Shun, le vrai pouvoir c'est de créer et vous m'avez donné le pouvoir de créer ma vie.

Des bruits de pas dans le couloir coupèrent courent à toute réponse qui aurait pu suivre. Shaka pris Cybèle dans ses bras et ils ressortirent aussi facilement qu'ils étaient entrés.
Leur problème le plus immédiat fut de trouver un endroit qui leur donnerait accès à une retransmission des Jeux et accessoirement un endroit où loger. Aucun d'eux n'avait d'argent et leur possession étaient maigre. Seules les armures pouvaient avoir une valeur mais il était hors de question qu'ils s'en séparent.

-Et les boîtes des armures ? Demanda Cybèle.
-C'est vrai qu'elles sont aussi en bronze et en or.
-Et puis elles sont jolies, elles sont anciennes et elles sont peu communes, ajouta Cybèle. Je parie que ça peut intéresser quelqu'un dans cette ville.

-Peut-être, dit Shun. Avec un peu chance ils ont gardé la logique du plus c'est rare plus c'est cher.
C'est vers le boulevard Saint-Germain qu'ils trouvèrent preneur. Le quartier regorgeait de boutique d'objet précieux et rare. Une des commerçantes cherchait depuis des mois un objet unique pour la décoration d'un appartement. Son client était riche mais surtout très exigeant. Elle comprit tout de suite qu'il payerait un prix exorbitant pour des pièces si originales. Après un marchandage épique elle finit par acheter les boîtes pour une somme qui permettrait aux trois jeunes gens de vivre confortablement pour un mois. Et en échange de la promesse d'un dîner avec Shaka elle les recommanda à l'un de ses amis hôteliers.
Ce dernier, un homme d'une quarantaine d'année, tomba sous le charme du physique ambiguë de Shun. Il insista pour leur donner la chambre avec la meilleure VII (ils n'avaient aucune idée de ce que pouvait être) et alla jusqu'à leur faire une remise sur le prix de la retransmission des Jeux.
Lorsqu'il les laissa enfin seul dans leur chambre, Shun était rouge comme une pivoine et ne savait plus où se mettre.
Cybèle ne put se retenir plus longtemps d'éclater de rire. Ce n'était pas très charitable mais déjà au village ça l'amusait de voir combien il était mal à l'aise à chaque fois qu'une jeune fille lui faisait des avances. C'est dans ces moments là qu'elle se souvenait que Shun n'était guère plus âgé qu'elle.
Elle se calma très vite lorsque Shaka alluma la télévision. Elle n'avait pas pensé que les Jeux pouvaient aller si loin. Ce fut à son tour d'être très gênée alors que l'écran montrait un couple dans des positions qu'elle n'aurait jamais imaginé et elle dut aller vomir lorsque l'un des candidats fut brûler vif. La caméra ne laissait échapper aucuns détails. Lorsqu'elle revint les horreurs continuaient.
Shaka et Shun n'en menaient pas large non plus. Ils ne savaient pas ce qui les choquait le plus : que des gens participent à ces jeux ou bien que d'autres les regardent. Aucun beau discours sur l'utilité des Jeux et leur signification dans l'esprit des gens n'aurait pu les convaincre que ce qu'ils voyaient n'étaient pas mauvais, n'étaient la pire des perversions que l'homme ait pu inventer. Et la faute ne pouvait en incomber à aucun dieu. Seul l'Homme était responsable de cette déchéance.

-On va vraiment être obligé de regarder tout ça ? demanda Cybèle d'une voix désespérée.
-Je peux vous aider à choisir le programme que vous voulez dit alors une voix artificielle qui les fit sursauter tous les trois car de toute évidence ils étaient seuls.
-Voulez-vous que je vous donne les programmes ? repris la voix.
-Qui êtes vous ? demanda Shaka
-Pardon je ne me suis pas présenté. Mon nom est Marina, votre Voix d'Interface Intelligente pendant aussi longtemps que vous séjournerez dans cet hôtel.
-Vous êtes un ordinateur ? demanda Shun
-Non voyons. Ce ne sont que nos ancêtres. Tout le monde sait que nous sommes beaucoup plus évolués qu'eux, dit la VII d'un ton offensé.
-Ah, excusez-moi. Je ne voulais pas vous blesser, dit Shun qui semblait n'avoir aucun mal à engager une conversation avec Marina alors que Cybèle et Shaka était encore sous le choc.

La voix émis un petit rire.

-Pardonnez-moi mon manque de professionnalisme, dit Marina redevenant sérieuse. Ca ne se reproduira plus. Mais vous êtes les premiers étrangers que je rencontre et je voulais voir vos réactions.
-Comment savez-vous cela ?
-La Base vient de vous enregistrer il y a moins d'une heure. Donc vous n'êtes jamais venus à Paris. Vous n'arrivez pas d'une des deux autres villes sinon vos données auraient été transférées. Normalement les étrangers vont vivre dans les quartiers les plus excentrés car c'est tout ce qui peuvent s'offrir. Mais vous, vous êtes différents.
-Toute la population de Paris est enregistrée dans une base de donnée ?
-Oui ça permet de mieux prévenir les comportements dangereux pour la société. Nous compilons tous les événements importants de la vie des parisiens et tous les comportements atypiques.
-Comment vous faîtes pour tout surveiller ?
-Nous sommes dans tous les systèmes, toutes les machines qui diffusent les Jeux et tout le monde regarde les Jeux. Même si vous n'avez pas d'argent il y a toujours les jeux gratuits. Surtout que les appareils de diffusion les plus simples sont aussi gratuits.
-Et la population trouve ça normal ? demanda Shun incrédule.
-Bien sûr. C'est pour mieux les protéger. Ils savent qu'avec nous ils sont en sécurité.
-Et qui peut accéder à ces renseignements ?
-Toutes les VII, la Présidente et le chef de la police. Et dans une mesure moindre tous les représentants de l'ordre.
-Et mis à part nous observer vous faîtes quoi exactement ?
-Nous sommes là pour simplifier l'emploi de toute la technologie qui existe dans cette ville. Pas besoin de connaissance en électronique ou en informatique. Nous exécutons les tâches sur simple commande vocale. Nous savons aussi prendre des initiatives en cas de besoin du moment que c'est dans l'intérêt général. Ceci dit la plupart des gens se contente de nous demander de gérer leur programmation des Jeux de sorte qu'ils ne manquent rien d'importants de leurs jeux favoris qui se déroulent souvent en même temps.
-Et si on te demande de visionner la performance que d'un seul candidat, tu peux le faire.
-Bien sur. Il suffit de me donner son nom
-Yorgos.
-Il n'est pas encore inscrit sur la liste des participants. C'est un Extérieur ?

Shun croyait comprendre la signification de ce mot mais il préféra demander une explication

-Les Extérieurs, développa Marina, sont les personnes qui sont recrutées en dehors de la ville. Nous les enregistrons pas tout de suite par ce qu'une partie d'entre eux ne sont finalement pas aptes à participer et ils sont renvoyés. Ce n'est pas la peine de surcharger la base inutilement. Et puis on s'est vite aperçu qu'on les effrayait. Nous ne voyions donc pas l'intérêt d'être inclus dans un système pour ne rien faire. C'est contre-productif. Et puis ils sont sous bonnes gardes. Mais comment pouvez vous connaître un Extérieur avant qu'il prenne part à un jeu ?
-Nous l'avons rencontré pendant notre voyage. Il a soudainement disparu et on nous a expliqué où il était emmené. Nous sommes simplement curieux de voir ce qu'il va faire. C'est un garçon très sympathique.
-Je comprends. Je vous préviendrais alors dès que je serais où et quand il entrera dans les Jeux. Généralement les Extérieurs entre en lice, au minimum trois jours après être arrivés
-Merci Marina.
-Puis-je faire autre chose pour vous ?
-Oui, nous voudrions sortir un peu. Vous pouvez nous indiquer un endroit agréable ?
-Oh il y a un bar très sympa deux immeubles plus loin. Tous les clients en reviennent très satisfait.
-Nous y allons de ce pas. A toute à l'heure donc Marina. Vous venez ? demanda-t-il ensuite à Shaka et Cybèle qui avaient été très attentifs à la conversation même s'ils n'étaient pas intervenus.
-Oui, répondit Shaka. Les Jeux sont fascinants mais nous sommes aussi venus pour découvrir la ville.

Ils se détendirent un peu une fois dans la rue mais ils n'arrivaient pas à se défaire de l'impression qu'ils étaient épiés à tout instant. Pour Cybèle s'en était trop. Elle était sur le point de s'effondrer.

-La soirée est douce, dit Shaka. Et si nous nous promenions un peu avant de découvrir ce bar.

Sans attendre de réponse il engagea Cybèle et Shun dans une ruelle étroite et très fréquentée. Puis il accéléra à la vitesse de la lumière imité en cela par Shun qui transportait Cybèle.
En quelques instants ils furent à l'extérieur de la ville et ils eurent l'impression de respirer mieux.

-C'est horrible, s'écria Cybèle. Ces gens ne sont pas normaux.

Shun et Shaka n'était pas loin de partager son opinion. Ce qui de leur temps n'était que des visions pessimistes d'auteurs de science-fiction était devenu réalité.

-Il va falloir au moins tenir trois jours, dit Shaka
-Je ne crois pas que je pourrais faire semblant d'apprécier tout ça, dit Cybèle.
-Je ne pense pas que ce soit nécessaire. Nous allons être beaucoup observés par ce que nous sommes une anomalie mais du même coup ils s'attendront à ce que nos réactions ne soit pas conformes à la normale. Tout se passera bien si nous ne représentons aucune menace. Et quoi de plus inoffensif qu'une jeune fille un peu trop fragile et deux garçons qui veulent faire croire qu'ils sont prêts à tout vivre mais qui finalement ne sont pas si endurcis que ça ?
-En espérant qu'ils ne nous ont vraiment repérés qu'à partir du moment où nous sommes entré dans l'hôtel, dit Shun.
-C'est un risque à courir.

Ils restèrent encore une heure dans cet endroit paisible puis ils durent retourner à Paris. Ils se retrouvèrent devant le bar que leur avait indiqué Marina et ils entrèrent.
Ils trouvèrent une table où ils purent s'installer, leur regard rivé sur les murs qui étaient en fait des écrans géants. Encore heureux que c'était les jeux les plus bénins.
Lorsque Cybèle détacha enfin ses yeux de l'écran, elle porta son regard sur ses deux amis. Ils se tenaient épaules contre épaules. Comme souvent, leur corps se touchaient. Elle avait trouvé cette attitude un peu bizarre au Village. Ce n'est que pendant leur voyage qu'elle avait compris car elle avait fait la même chose avec Yorgos. Plus que son frère, il était devenu son compagnon d'exil. Combien de fois avait-elle eu besoin d'un contact physique pour s'assurer qu'il était bien là, lui, le seul lien qui lui restait avec les quinze premières années de sa vie ? Avait-elle fait le bon choix en le laissant ? N'aurait-il pas mieux valu qu'elle reste près de lui ?
Ses pensées furent interrompues par l'arrivée de deux hommes à la table voisine. Si le premier n'avait rien de remarquable à première vue (mis à part son nez peut-être un peu trop grand) le deuxième ne pouvait que retenir l'attention. Il avait la peau dorée (et non pas bronzée), des cheveux blancs et des pupilles en formes de sablier ! L'effet était saisissant.

-Pourquoi sommes-nous ici déjà ? demanda l'homme à la peau dorée
-Mauriane nous à dit qu'elle nous retrouvera dans cet univers, répondit l'autre homme
-La dernière fois que j'ai vérifié nous étions ses professeurs et non ses esclaves. Elle aurait quand même pu choisir un autre endroit.
-Allons, Raistlin, détends-toi. Nous ne sommes pas là pour très longtemps. Tu devrais goûter leur bière, elle est très bonne.
-Des mondes comme ça sont la preuve que les hommes ne pourront jamais rien faire de bon, répondit Raistlin, refusant d'abandonner sa mauvaise humeur.
-Non, c'est juste la preuve que l'humanité n'est pas prédestinée. Elle peut-être bonne ou mauvaise et c'est pour cela qu'elle peut exister.
-Sous tes dehors cyniques tu es en fait un idéaliste. Et moi qui pensais que tu avais accepté le rôle de premier maître pour des raisons de survie.
-Ma survie à toujours été ma principale motivation. Mais ca ne m'empêches pas de penser que l'homme peut réaliser de bonnes choses. Si nous revenions dans quelques millénaires qui sait si nous ne trouverions pas une société vraiment meilleure. Et peut-être que si nous revenions encore plus tard, elle serait pire que maintenant. Et puis tu juges cette ville selon tes critères mais qui te dis qu'ils sont justes ? Si nous posions la question à tous ces gens combien nous répondraient qu'ils sont heureux ? Par exemple, êtes-vous heureux ? demanda l'homme en se tournant ver Shaka, Shun et Cybèle.
-Je doute que notre réponse ait de la valeur, dit Shaka absolument pas gêné d'avoir été surpris à écouter cette conversation. Nous venons d'arriver et nous ne savons pas encore si nous pouvons être heureux ici.
-Un peu comme nous alors. Vous avez déjà eu le temps de visiter un peu la ville ?
-Pas beaucoup non. Nous avons seulement découvert les Jeux.
-Et qu'en pensez-vous ?
-Etonnant, dit prudemment Shaka. Pourrais-je vous demander votre nom, demanda-t-il pour changer de sujet.

L'homme allait répondre qu'il s'appelait Adam Pierson leur donnant ainsi un de ses alias préféré, lorsque ses yeux rencontrèrent pour la première fois ceux de Shun. Son regard qui jusque là n'avait était qu'aimable devint perçant. Il l'observa un long moment sentant qu'il aurait du reconnaître cet adolescent à la chevelure verte. Au bout du compte il ne trouva pas où il avait déjà pu le rencontrer mais il se sentait obligé de lui révéler son vrai nom.

-Je m'appelle Methos et mon compagnon grincheux c'est Raistlin.

Shun, Shaka et Cybèle se présentèrent à leur tour. Puis la conversation s'engagea sur les sites à voir à Paris et ne connu plus de temps mort. Ce fut une soirée agréable pour tout le monde jusqu'au moment où une femme aux cheveux noirs fit son apparition.

-J'aurais du me douter que je vous retrouverez dans un bar, dit-elle à Methos et Raistlin en souriant.
-Mauriane, assieds-toi avec nous que je te présente nos nouveaux amis, dit Methos

La jeune femme allait s'exécuter de bonne grâce mais arrêta son geste au moment où elle aperçut Shun. Elle aussi l'observa un long moment mais à la différence de Methos elle le reconnut.

-Non, dit-elle, nous devons partir tout de suite.
-Pourquoi ? Nous passons une soirée très agréable, dit Methos
-Je te croyais plus physionomiste. Regarde-le, dit-elle en désignant Shun, et imagine-le avec des cheveux, des yeux et des habits gris.
-Oh non…
-Gris ? répéta Raistlin
-Oui, dit Mauriane. Nous sommes tous les quatre réunis alors que ça n'aurait jamais du arriver.

Tout d'un coup l'ambiance devint tendu et inquiétante. Quelque chose allait se produire et ça n'allait pas être agréable.

-On y va, dit Mauriane forçant Methos et Raistlin à la suivre.

Ils partirent si vite que même Shun et Shaka eurent du mal à suivre leur retraite. Une fois qu'ils eurent franchit la porte du bar la sensation de danger se dissipa.

-Vous non plus vous n'avez rien compris ? demanda Cybèle

Shun et Shaka acquiescèrent.
Ils finirent leurs consommations en silence puis rentrèrent à l'hôtel. Epuisés par les événements de la journée, ils s'endormirent sans problème et passèrent une très bonne nuit.
Le lendemain il essayèrent de nouveau de regarder les Jeux. Ils demandèrent à Marina de leur montrer les programmes les plus visionnés. Ils ne purent tenir plus d'une heure. Ils décidèrent alors d'aller visiter la ville. Avant de sortir Marina leur conseilla d'employer un objet qui ressemblait à une montre. Ca lui permettrait de les prévenir si Yorgos apparaissait dans les programmes et de jouer les guides touristiques.

Pendant quatre jour ils découvrir Paris et son fonctionnement. Ils s'aperçurent que les dirigeants avait instauré une vraie politique sociale. Les plus démunis avait droit à des distributions de repas, des logements, une aide médicale et un enseignement gratuit. Tout le monde pouvait prétendre à une vie décente. Les VII étaient là pour éviter tout abus. Dès que l'on avait les ressources nécessaires on payait pour subvenir à ses besoins. Impossible de tricher. Et plus on était riche, plus la vie était confortable.
Si on rajoutait à cela un soleil radieux et des monuments qui avait survécu à l'Effondrement, Shun, Shaka et Cybèle auraient passé un séjour très plaisant. Mais on en revenait toujours aux Jeux. A chaque fois qu'ils rentraient à l'hôtel, ils se forçaient à les regarder. Ils étaient de plus en plus tendu, redoutant de devoir regarder Yorgos.
Ce n'est que le quatrième jour que Marina leur annonça que Yorgos allait être un des candidats du Labyrinthe, le jeu le plus populaire. Le premier candidat à atteindre le centre avait gagné. Bien sur ce n'était pas aussi simple puisque les participants devait non seulement s'affronter les uns les autres mais aussi tous les pièges mortels du labyrinthe tout en ne se perdant pas. Certains y étaient morts de faim car le jeu pouvait durer plusieurs jours et que les candidats entraient avec seulement une gourde d'eau et une arme. Honnêtement Yorgos avait peu de chance de s'en sortir car si le voyage lui avait appris à survivre (et encore pas tout seul) il n'avait jamais appris à se battre.

-Il faut qu'on aille le chercher, dit Cybèle oubliant la présence de Marina.
-Seulement s'il nous fait signe, dit Shaka. Si nous y allons maintenant il ne voudra pas nous suivre.
-Comme si c'était un problème pour vous. Vous pouvez très bien l'enlever de force.
-Il a choisi. Nous n'avons pas le droit de contrôler son destin.
-Mais votre tâche n'est-elle pas de protéger les innocents du mal ? Yorgos est un innocent !

Simplement il ne sait pas ce qui est bien pour lui, le mal l'a manipulé mais pas corrompu. C'est votre devoir de le sauver !
Voyant que Shaka et Shun ne bougeaient pas, elle ramassa ses affaires et se dirigea vers la porte. Shaka l'arrêta.

-Ou vas-tu ?
-Sauver mon frère.
-C'est trop dangereux. Tu risque de te faire tuer.
-Tout comme Yorgos.

Shaka ne faisait pas mine de vouloir la laisser partir.

-Ecoute, dit-il, ca ne me plaît pas plus qu'à toi mais ton frère n'est plus un enfant et il a pris sa décision.
-Tout comme moi. Je choisis en toute connaissance de cause d'aller chercher Yorgos. Vous respectez la décision de Yorgos alors respectez la mienne ! Je vous interdis de m'empêcher de faire ce que je crois juste !

Sur ces mots, elle bouscula Shaka et sortit.

-Marina, je suppose que tu as enregistré tout ça dans la base ? demanda Shaka.
-Je n'ai pas le choix. En ce moment les forces de l'ordre sont prévenues.
-Très bien. Je vais avec Cybèle, dit Shaka à Shun
-Je reste ici pour regarder Yorgos, répondit ce dernier.

Alors que Yorgos apparaissait sur l'écran, Shaka rattrapa Cybèle au pied de l'hôtel. Voyant le regard furieux de la jeune fille il s'empressa de l'apaiser.

-Je ne suis pas là pour te retenir. Seulement si nous laissons une porte de sortie à Yorgos il est normal que nous fassions de même avec toi. Il suffira d'un signe pour que je te ramène en sécurité à l'hôtel.

Tandis que Yorgos faisait ses premiers pas dans le labyrinthe avec pour seule défense un couteau, Cybèle se rapprochait des studios. Et Shun et Shaka les observaient, espérant qu'ils changent d'avis avant qu'il ne soit trop tard.
Lorsque Cybèle arriva devant les studios, des gardes, fusils à la main, lui barrèrent le chemin. Au même moment Yorgos tombait dans l'embuscade d'un autre candidat qui l'attendait avec une hache.
Les gardes sommèrent Cybèle de s'arrêter. Trois fois. Elle n'écouta pas.
Yorgos évita de justesse les coups de hache. Trois fois. Il ne put toucher son adversaire avec son couteau.
Les gardes firent feu.
La hache s'abattit une nouvelle fois.
Cybèle eut le corps criblé de balles.
Yorgos eut le crâne fracassé.
Shaka alla chercher le corps de Cybèle.
Shun éteignit la télévision.

Chapitre précédent - Retour au sommaire - Chapitre suivant

www.saintseiya.com
Cette fiction est copyright Elise Moreau.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.