Chapitre 24 : Prenez garde, Athéna ! L'amère rancune des dieux.


L'Olympe, demeure des dieux, crainte depuis l'antiquité par les mortels… Une gigantesque montagne dont le sommet est dissimulé par une épaisse couche de nuages, sommet qui abrite douze palais tous plus luxueux les uns que les autres. Au pied de ceux-ci est une grande place ornée d'une fontaine représentant Hébé, l'épouse divine d'Héraclès. Sur cette place un homme revêtu d'une armure toute fissurée est accroupi et semble vouloir réparer ce qu'il reste d'une lyre. Non loin de lui se tiennent cinq personnes portant de complexes armures semblant attendre patiemment l'issue d'un combat.

Le premier des douze palais est celui de la douce déesse Hestia. Il est entouré d'une ville dont les habitants vivent en parfaite harmonie. La déesse est agenouillée devant les deux tombes de ceux qui furent ses plus fidèles serviteurs. Elle regarde d'un air inquiet par-dessus son épaule en direction du palais de son frère Zeus, le terrible roi des dieux. Sur l'escalier menant au deuxième palais, celui de Déméter, courent quatre Saints d'Athéna revêtus de Clothes dorés, suivis d'un homme de grande taille portant à sa ceinture le légendaire marteau Mjollnir…

"Ca y est, nous y sommes, je peux voir le palais de Déméter, lança Seiya à ces compagnons.

-Cette déesse est aussi réputée pour sa douceur, nous ne devrions pas avoir à souffrir d'un combat trop violent, lança Shun.

-Tu semble oublier les mises en gardes d'Hestia à propos d'Arion, lui rétorqua Hyôga.

-Oui…, soupira l'Andromeda Saint, mais j'espérais que…

Sa phrase pleine de mélancolie resta en suspens.

Ils arrivèrent quelques secondes plus tard devant un portail grand ouvert qui donnait sur un jardin comme il n'en existait nulle part sur terre. La végétation y était luxuriante, des arbres à perte de vue donnaient leurs fruits à foison, des champs de céréales s'étendaient tout autour de l'immense palais qui dominait du haut d'une colline toutes ces cultures. Des hommes et des femmes s'affairaient autour des arbres et dans les champs.

Après s'être émerveillé quelques secondes devant ce spectacle, les quatre Saints aux God Glothes, suivis de Thor, se dirigèrent vers le palais de Déméter. Alors qu'ils s'apprêtaient à entrer à l'intérieur de la divine demeure dont les murs extérieurs étaient ornés d'arbustes grimpants couverts de fruits, ils furent arrêtés par une silhouette qui surgit de derrière un arbre et qui les interpella :

"Haltes Saints d'Athéna ! Vous ne pénètrerez pas dans le palais de ma mère."

Devant eux se tenait un jeune homme aux cheveux courts turquoise, aux yeux noisette et portant une armure dorée aux nuances jaunes et orangées comme l'étaient les Scales des Mariners.

"Je suppose que tu es Arion, le fils de Déméter et de Poséidon, lui répondit calmement Shiryû.

-Exactement, lui répondit d'un ton arrogant le jeune homme, et je vais vous faire payer ce que vous avez fait à mon père ! Sea Horse Tsunami Gallop !!!"

Le fils de l'empereur des océans lança une terrible attaque en direction des Bronze Saints, mais Seiya réagit très vite et se lança sur lui en criant :

"Pegasus Ryûseiken !!!"

Les deux garçons se croisèrent en l'air en provoquant une exceptionnelle décharge d'énergie. Il atterrirent tous deux à genoux et très vite se retournèrent l'un vers l'autre.

"Tu es très puissant Pegasus Saint, je comprends que tu aies mis mon père en difficulté, lui lança Arion, un sourire au coin des lèvres.

-Et toi, tu es bien le digne fils de ton père, répondit Seiya, une lueur d'excitation dans les yeux.

-Très bien, prépare-toi ! Cette fois-ci je vais utiliser une de mes attaques les plus puissantes…

Arion intensifia son Cosmo puis se jeta sur Seiya en criant :

"Land Horse Earthquake Hooves !!!"

Mais il fut interrompu dans son élan par une voix féminine, douce mais autoritaire qui retentit :

"Cela suffit, Arion !"

***

Dans les sous-sols du palais de Zeus, où se trouvent les cachots destinés aux pires traîtres envers les dieux, le dieu Arès attendait que ses hommes lui ramène sa proie en nourrissant son vautour, portant le doux nom de "Corpse Eater", des cadavres des prisonniers qui avaient succombé aux traitement que les dieux avaient jugé bon de leur infliger. C'était un homme d'une grande stature aux longs cheveux bleu nuit ramenés en arrière et aux yeux rouges. Il portait des boucles d'oreille représentant des cranes humains et ses épaules étaient protégées par ce que l'on aurait pu croire être des cranes de quelque dragon ou autre monstre. Le reste de son corps était caché par une longe et ample cape rouge sang.

"Seigneur Arès, nous vous apportons la prisonnière."

Le dieu de la guerre regarda d'un air satisfait sa rivale de toujours dans une position délicate, sous le joug de ses Berserkers.

"Vous pouvez disposer, fit-il à ses guerriers d'un geste distrait de la main."

Les sauvages Berserkers s'exécutèrent, puis Arès se mit à tourner autour de Saori, qui avait les mains enchaînées mais regardait fièrement devant elle. Après l'avoir contemplé quelques secondes il s'arrêta devant elle et commença :

"Et bien, Athéna, la dernière fois que je t'ai vue, tu étais en bien meilleure posture.

-Ce qui n'était pas ton cas, si je me souviens bien, répondit Athéna qui se décida enfin à lever la tête vers son interlocuteur.

-Hm, j'ai effectivement eu quelques difficultés à me libérer de cette maudite épée dans laquelle tu m'avais enfermé, mais finalement ton pitoyable sceau n'a eu d'effet que deux cent ans durant. Depuis, je suis devenu bien plus puissant et je vais enfin pouvoir goûter à cette vengeance que j'attends depuis si longtemps.

-Je te trouve bien présomptueux Arès, fit la déesse, une lueur de défi dans les yeux.

-Tu n'es pas en mesure de parler ainsi Athéna, lui répondit Arès d'un air agacé par cette fillette qui lui tenait tête, à lui, le terrible Arès.

-Il a raison, fit une voix de femme venant de derrière Athéna.

Saori se retourna et vit une silhouette approcher d'elle et qui se dessinait au fur et à mesure que de lents bruits de pas résonnaient dans les sombres sous-sols du palais. Arès s'agenouilla devant la femme qui apparut. C'était une grande femme vêtue d'une robe de velours couleur jade ornée de plumes de paon dans le dos. Son visage, sévère et pale, était maquillé avec des couleurs très sombres virant vers le noir. Ses cheveux noirs étaient coiffés en un chignon compliqué entremêlé de perles de la couleur de sa robe, le tout recouvert d'un voile transparent.

"Mère…, lui dit Arès en signe de respect."

Athéna eut alors la confirmation de ce qu'elle avait cru comprendre en voyant cette femme…

"Héra ?…dit-elle presque en murmurant

-C'est exact, je suis Héra, l'épouse de Zeus, la reine des dieux…"

Elle se dirigea ensuite d'une démarche hautaine vers Arès qui était demeuré à genoux et lui fit signe de se relever.

"Arès, mon petit, je suis fière de toi, tu as accompli ta mission à la perfection. Tu peux maintenant retourner dans ton palais. Je n'ai confiance ni en Déméter, ni en Aphrodite, mais je sais que toi, tu sauras venir à bout de ces vermines que sont les Saints.

-Je vous remercie, Mère", lui répondit le dieu de la guerre qui n'avait plus grand chose de terrible en face de sa chère maman.

Il repartit, laissant sa rivale aux bons soins de sa mère. Une fois sorti des sous-sol du palais de son père, il se retrouva dans un gigantesque hall de marbre soutenu par d'innombrables colonnes. Une voix perçante et aiguë se fit entendre de derrière l'une d'elle.

"Arès, vous n'avez pas oublié votre promesse j'espère.

-Non, rassurez-vous, c'est d'ailleurs un peu pour cela que je vous ai sorti de votre terrible prison. Je ne suis pas plus homme à revenir sur mes paroles que vous ne l'êtes", lui répondit Arès avec un sourire en coin.

Ayant dit cela, Arès se dirigea vers la titanesque porte qui laissait entrer la lumière du soleil à flots et quitta le palais de son père.

L'homme sortit de l'ombre et laissa découvrir un visage comme brûlé par de l'acide aux yeux d'un orange enflammé et coiffé d'une chevelure d'une couleur similaire.

"Thor, tu seras le premier des Ases à subir ma vengeance…", laissa-t-il échapper à mi-voix.

***

Spartan arrivait en vue de l'Olympe. Il regarda le Cloth d'Athéna et eut un sourire satisfait en pensant aux honneurs qu'il allait recevoir en devenant le nouveau héros des Saints. Mais, au moment où il allait entamer l'escalade de la montagne abritant la demeure des dieux, il fut arrêté par une voix grave.

"Arrête-toi Pyxis Saint ! Et remets-nous le God Cloth de sa majesté Athéna !"

Spartan s'arrêta net et leva les yeux en direction de cette voix arrogante qui s'était permise de lui donner un ordre. Il vit quatre silhouette qu'il ne pouvait distinguer car elles étaient en contre-jour, mais dont il devinait par des scintillements qu'elles portaient des armures.

"Qui êtes-vous pour me donner ainsi des ordres ?", s'offusqua Spartan

L'homme qui l'avait interpellé quelques secondes plus tôt, s'avança et laissa apparaître un guerrier revêtu d'une armure de métal blanc qui brillait de mille feux. Ses yeux et ses cheveux étaient d'un bleu très pâle.

"Nous sommes les quatre Saints les plus puissants au service d'Athéna, les Platinum Saints. On m'appelle Léger, je suis l'Apus Platinum Saint et je commande aux Gold Saints de signes d'air. Le Libra Gold Saint n'étant plus de ce monde, tu es sous mes ordres directs.", lui répondit calmement le jeune homme.

Les trois autres silhouettes s'avancèrent à leur tour. Tout comme Léger, elles portaient des Clothes de couleur blanche. Il y avait un homme roux et deux femmes, l'une aux longs cheveux marine et l'autre aux cheveux châtains qui lui arrivaient aux épaules.

"Je suis Pyros, le Fornax Platinum Saint, commandant aux Gold Saints de signes de feu, fit le jeune homme roux.

-Mon nom est Ondine et je suis l'Eridanus Platinum Saint, à la tête des Gold Saints de signe d'eau, dit ensuite la jeune fille aux cheveux marine.

-Et moi je suis Terra, l'Ursa Minor Platinum Saint et je dirige les Gold Saints de signe de terre, termina la jeune fille châtain.

-Les Platinum Saints ?! Je n'en ai jamais entendu parler, ni d'une quelconque hiérarchie entre les Saints, s'étonna Spartan. Seuls le Pope ou Athéna elle-même sont en mesure de donner des ordres aux Saints.

-La connaissance de cette hiérarchie s'est perdue en même temps que celle de notre existence, expliqua Léger, toujours aussi calme. Athéna, s'inspirant des Elemental Warriors et pour palier aux faits que l'Elemental Warrior de la terre la prive de deux Silver Saints et qu'elle ait offert trois Saints a son frère Abel demanda aux alchimiste de Mu de créer quatre Cloth, plus puissants que les Gold Clothes et tirant leurs pouvoirs des éléments. Nous n'apparaissons que lors de guerres très importantes entre les dieux. Chaque Platinum Saint a sous ses ordres trois Gold Saints, qui eux-mêmes commandent à deux Silver Saints qui ont autorité sur deux Bronze Saints. Toi, par exemple, tu as sous tes ordres les Bronze Saints de Sextans et d'Octans. A l'origine, en notre absence, chaque Gold Saint avait sa propre armée de six Saints, mais cette situation devint vite ingérable et Athéna décida alors de choisir l'un des douze Gold Saints pour assurer la fonction de Pope qui avait à lui seul autorité sur les quatre-vingt trois autres Saints. Mais lorsque nous sortons de notre sommeil millénaire, notre autorité reprends sa légitimité et la hiérarchie se remet en place.

Comme tu es sous mon autorité, je te demande de nous remettre le Cloth d'Athéna. Je veux bien être clément et oublier que tu as agi par intérêt personnel et que tu as supprimé un allié qui aurait pu nous être précieux. Tu peux te ranger à nos côtés et obéir à mes ordres ou même partir en nous laissant le Cloth d'Athéna ainsi que le tien. Alors que décides-tu ?"

Spartan, impressionné par cet homme, ne sut quoi répondre. Comment savait-il que seule la gloire l'intéressait, et comment était-il au courant pour Sorrento…

"Et bien !, s'énerva Pyros, dépêche-toi, la vie d'Athéna est en danger ! Pff… Tu as de la chance d'être sous les ordres de Léger, il y a longtemps que tu ne serais plus qu'un tas de cendres si cela n'avait tenu qu'a moi…"

Léger, indifférent aux propos de son condisciple, continuait à fixer Spartan de ses yeux couleur ciel…

***

"Mère ?!", s'étonna Arion.

Une très belle femme, aux cheveux blonds, coiffés d'une couronne de blé, aux beaux yeux noisettes et portant une toge de soie jaune pastel se tenait en haut des escaliers menant au majestueux temple.

"Veux-tu cesser d'importuner nos invités. Et il me semble déjà t'avoir dit que je ne voulais pas que l'on se batte dans l'enceinte de mon palais.", réprimanda-t-elle.

"Mais mère…, tenta de protester Arion.

-Il n'y a pas de "mais" qui tienne. Si tu veux te battre, soit. Mais fais le hors de mon domaine.

-Bien, mère…" dit Arion d'un air résigné.

Il se tourna vers Seiya et lui dit avec une lueur d'excitation dans les yeux :

"Pegasus Saint, comme tu l'as entendu, nous devons remettre notre duel à plus tard. Je t'attendrais dans le palais de mon père Poséidon. Tâche d'arriver là-bas en un seul morceau.

-Sois en sûr, lui répondit Seiya en arborant un grand sourire, je ne raterais ça pour rien au monde."

Arion se retourna vers sa mère, la salua puis disparu en un trait de lumière vers le temple de Poséidon. Déméter regarda disparaître son fils puis se retourna vers les Bronze Saints, les regarda un instant, puis son visage s'illumina d'un sourire radieux.

"Soyez les bienvenus dans mon palais Saints d'Athéna, ainsi que vous, grand Thor. Comme vous l'avez sûrement deviné, je suis Déméter, dit la déesse sur un ton des plus chaleureux. Veuillez excuser la conduite de mon fils, mais il a toujours eu un caractère bagarreur et la défaite de son père semble l'avoir quelque peu perturbé.

Saints d'Athéna, comment pourrais-je assez vous remercier ? Grâce à vous, je suis la plus heureuse des mère.

-Pardon ? s'étonna Seiya

-Oui, reprit Déméter, c'est grâce à vous que je pourrai désormais garder ma chère Coré auprès de moi.

-Coré ? questionna Shun.

-D'après la mythologie, lui répondit Shiryû, c'est le nom que portait la fille de Déméter avant d'être enlevée par Hadès et de prendre le nom de Perséphone. Après l'avoir gardée quelque temps aux Enfers, Hadès consentit à la rendre à sa mère six mois par ans qui correspondent au printemps et à l'été…

-C'est exact, releva Déméter, et maintenant qu'Hadès n'est plus, ma fille adorée va pouvoir rester avec moi pour toujours. Malheureusement, depuis quelques temps, elle reste cloîtrée dans sa chambre et ne veut plus voir quiconque."

Disant cela, la déesse des moissons perdit son sourire radieux et regarda tristement vers le sol. Un pesant silence s'installa dans la petite assemblée mais il fût vite rompu par une voix cristalline.

"Pourrai-je lui parler ? demanda Shun d'un ton décidé

-Shun ? fit Seiya

-Je pense que je peux essayer de la réconforter, répondit Shun avec une rare assurance. Vous, vous continuerez sans moi, si Déméter le permets bien sûr.

-Très bien, dit d'un ton approbateur Déméter, je vais vous conduire à sa chambre.

***

Dans les sombres sous-sols du palais de Zeus, l'inflexible Héra était face à face avec Saori, qui, même si ses poings étaient liées, n'en demeurait pas moins d'une dignité admirable. Héra la fixait d'un regard satisfait, un sourire aux lèvres.

"Athéna, commença-t-elle, le moment est enfin venu pour moi de me venger de toutes les infidélités de Zeus et pour cela, je me débarrasserais de tous les enfants qui en sont l'odieux témoignage. Tu auras l'honneur d'être la première à subir mon courroux…

-Tu es complètement folle Héra…"

A ces mots le regard de l'épouse de Zeus changea radicalement et prit une lueur de colère outragée.

"Mon père est juste et il ne te laissera pas agir à ta guise, continua Saori. Je ne crains en aucun cas ce procès, car, à part toi, Arès et peut-être Aphrodite, je ne vois pas en quoi les autres dieux de l'Olympe pourraient vouloir me nuire. Et puis…"

Elle s'arrêta un court instant, et arborant un sourire satisfait elle poursuivit :

"…Tu sembles oublier que je suis la fille favorite de Zeus…"

La colère d'Héra augmenta encore d'avantage et son poing se serra avant qu'elle n'administre une violente gifle à cette arrogante jeune fille. La tête de Saori se détourna vers la gauche, mais elle refit immédiatement face à sa marâtre, un filet de sang à la commissure des lèvres et le regard toujours aussi fier.

"Pff, lança Héra, tu me sembles bien sûre de toi, mais saches que tu risque d'avoir une petite surprise lors du procès. En effet, il semblerait que quelqu'un soit aller raconter de vilaines choses à ton sujet à Apollon et Artémis concernant leur chère mère. Et ne crois pas que Poséidon et Hadès ne seront pas représentés au procès. Quant à Dionysos il ne devrait pas être trop difficile à convaincre…"

La terrible déesse éclata d'un rire qui résonna dans les sombres couloirs des sous-sols.

"Mais tu es un véritable monstre ! s'exclama Saori

-On peut dire ça, répondit Héra, fière d'elle. Gardes ! Enfermez-la !"

Mais personne ne vint. Saori eut un air étonné

"Gardes !!!" répéta Héra

Toujours personne…

"Gardes !!!" hurla-t-elle d'une voix proche de l'hystérie.

"Que fais-tu là Héra ?", dit une voix d'homme grave et noble.

Alors que les yeux d'Héra s'emplirent de terreur, ceux d'Athéna, au contraire se réjouirent. Héra se retourna et vit son divin époux aux longs cheveux dorés, vêtu d'une toge de soie blanche aux multiples ornements dorés et son foudre à la main.

"Ah, Z…Zeus… bafouilla Héra, j…je j'étais venue…

-Assez, l'interrompit le roi des dieux, je ne veux pas entendre tes fausses justifications. Athéna ne sera pas enfermée dans ces sombres cachots, elle attendra son procès dans son palais que je scellerai de mon Cosmo. Quant à toi, si tu ne veux pas une nouvelle fois te balancer par les cheveux sous les nuages, tu ferais bien de regagner le tien.

-Mais j…", tenta-t-elle de protester.

Un seul regard de Zeus lui fit abandonner toute tentative de discussion. Elle repartit, tête basse, vers sa demeure.

***

"J'espère qu'il saura la faire sortir de son chagrin, dit Déméter en refermant la porte de la chambre de sa fille dans laquelle Shun venait d'entrer.

-Ne vous inquiétez pas, lui répondit Shiryû, Shun est encore plus doué pour les choses du cœur que pour l'art du combat.

-Si vous le dites, tenta de se rassurer la déesse. Bien, se reprit-elle avec un sourire, je vais vous conduire jusqu'à la sortie de mon palais."

Déméter guida le groupe au travers des longs couloirs de marbres ornés d'arbres aux fruits généreux.

"Puis-je vous poser une question, demanda Shiryû à Déméter.

-Je vous en prie, lui répondit Déméter

-N'avez-vous pas de guerriers chargés de votre protection ?

-Ne les avez-vous pas vus affairés dans le jardin, s'étonna-t-elle.

-Nous avons effectivement aperçu des personnes dans le jardin qui entoure votre palais, mais ils ressemblaient plus à des botanistes qu'à des guerriers."

Déméter eut un léger sourire et reprit :

"Mais ce sont des botanistes, on les appelle les Growers, leur but premier n'est pas de combattre mais de cultiver. Chacun d'eux est lié à une plante différente sur laquelle il a un pouvoir absolu.

-Ils ne portent pas d'armures ?, s'intrigua Seiya.

-Contrairement à celles que portent les guerriers des autres dieux, les armures des Growers ne sont pas faites de métal mais sont entièrement végétales, on les appelle Leaves. Lorsqu'ils ne les revêtent pas, ils les portent en pendentif autour du cou sous la forme d'une graine.

-Mais votre fils Arion…, commença Seiya.

-Etant à la fois mon fils et celui de Poséidon, anticipa Déméter, il possède deux armures, un Scale de Mariner, qu'il portait tout à l'heure, et un Leaf de Grower, qu'il gardait autour du cou.

-Je vois, fit le Pegasus Saint, puis, pour lui-même, ce combat risque d'être très intéressant…"

Le petit groupe arriva enfin à la sortie du palais où une vaste porte laissait pénétrer la lumière de l'astre du jour.

"Voilà vous êtes arrivés, dit Déméter, le prochain palais est celui d'Aphrodite. Méfiez-vous d'elle et de ses Lovers, elle a un caractère plus qu'imprévisible et pour peu que son amant Arès l'ait monté contre Athéna, vous aurez beaucoup de mal à franchir sa demeure. Quant à moi, sachez que si le procès à lieu, soyez sûrs que je prendrai sa défense, je sais que cela ne représente pas grand chose mais…

-C'est plus que vous ne pouvez l'imaginer", lui répondit Seiya arborant un sourire reconnaissant.

Les quatre hommes, après avoir remercié Déméter comme il se devait, disparurent en direction du troisième palais de l'Olympe.

***

Shun entra dans une grande chambre décorée de voiles transparents et d'innombrables fleurs de narcisse. Au milieu de cette chambre trônait un lit entouré d'une cascade de voiles qui ne laissait distinguer qu'une vague silhouette allongée. De profonds sanglots se faisaient entendre à intervalles réguliers.

"Coré ? dit le jeune homme d'une voix douce

-Allez-vous en ! Je ne veux voir personne ! marmonna une voix de jeune fille au travers du mur d'étoffe.

-Allez-vous donc rester ainsi à causer de la peine à votre mère encore longtemps ? Allons douce Coré…

-Je vous ai dit de partir !, cria violemment la jeune fille, Et ne m'appelez pas Coré, ce nom est ridicule! Je suis Perséphone, reine des Enfers !

-Non, vous vous trompez, nous sommes en été, et à cette saison vous redevenez la tendre fille de Déméter, Coré.

-Allez-vous enfin cesser ! Et qui êtes-vous pour vous permettre de me parler ainsi ?

-Oh, je manque à tous mes devoirs, je suis Shun, Andromeda Saint au service d'Athéna et j'ai également eu l'honneur d'être l'enveloppe charnelle d'Hadès durant quelques heures."

A ces mots, la jeune fille se redressa et se fraya un passage au travers des nombreux voile pour laisser apparaître un visage à la peau de porcelaine, aux yeux bleus rougis par le chagrin et à la longue chevelure blonde désordonnée.

"Vous…vous avez été Hadès…, bafouilla-t-elle, toute agressivité ayant disparu de sa bouche.

-Oui et pendant les quelques instant où il habitait mon corps, j'ai pu ressentir un sentiment qui était plus fort que son désir de conquête ou de vengeance envers Athéna. C'était un amour sans borne pour son épouse, s'il voulait conquérir le monde, c'était pour vous l'offrir et que vous en soyez la reine.

-Mais je n'avais pas besoin de cela, tout ce qui m'importait c'était de l'avoir à mes côtés, et maintenant, il est mort par votre faute…"

Disant cela, elle se remit à pleurer à chaudes larmes.

"Je sais, l'amour est parfois cruel, reprit Shun, mais sachez qu'il se réincarnera dès qu'il le pourra et ce sera pour vous qu'il le fera, car sans sa tendre épouse, il n'est rien…

-Vous croyez…

-Bien sûr, lui dit Shun avec un sourire radieux. Allons, si vous sortiez enfin de cette chambre et alliez retrouver votre mère qui se fait tant de soucis pour vous. Vous allez pouvoir profiter d'elle pendant les deux cent prochaines années.

-D'accord.", lui répondit Coré, en lui rendant son sourire.

***

Après avoir perdu de vue les Bronze Saints et Thor, Déméter fit demi-tour et aperçut, venant vers elle sa fille en compagnie de l'Andromeda Saint. Coré se mit à courir vers sa mère qui fit de même pour finir par enlacer tendrement sa fille.

"Oh, Coré ma petite fille…

-Maman, excuse-moi de t'avoir causé tant de soucis…

-Ce n'est rien ma chérie, nous allons pouvoir être ensemble à présent."

Shun eut un regard attendri devant cette scène, et finit par dire :

"Bien, mesdames, je ne vais pas m'éterniser ici plus longtemps, mes amis m'attendent.

-Andromeda Saint, je ne sais comment vous remercier, lui dit Déméter.

-Ce n'est rien, répondit-il, moi et mes amis avions causé du tort à votre fille, il était normal que je le répare."

Sur ce, Shun se dirigea vers la sortie du temple.

"Au revoir Shun, prends soin de toi.", lui dit Coré.

Après avoir répondu d'un sourire, il se retourna et entama sa course vers le palais d'Aphrodite.

"Désormais, je tâcherai de ne plus vous ennuyer comme je l'ai fait ces derniers jours. Et si mon amour pour Hadès me fait souffrir, je souffrirai en silence pour ne plus affecter ceux qui m'aiment. J'attendrai patiemment son retour car je sais qu'il fera tout pour me rejoindre.", dit d'un ton décidé la douce Coré en regardant s'éloigner celui qui avait, pendant quelques instants reçu l'âme de celui qu'elle aimait…

Chapitre précédent - Retour au sommaire - Chapitre suivant

www.saintseiya.com
Cette fiction est copyright David Caussèque.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.