Chapitre 34 : Lisse, dur et froid comme la glace…


10 minutes ont passé depuis le début de ce procés. Héra à donné son verdict : pour elle, c'était coupable ! A présent, le gracieux Apollon va parler. Il se lève, tout le monde regarde la projection de cette âme divine, sans doute la plus belle…

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Nous devons vaincre pour Athéna !

Cette phrase si forte et si belle est pensée très fort par le valeureux Hyoga, chevalier de bronze devenu divin du cygne. Il est accompagné par le taciturne Meyastes, la nerveuse Sylphia et une Shina qui ne sait plus où est ce qu'elle en est. Tout ce qu'elle vit depuis le début de ce combat est pour elle un véritable mystère dont elle ne s sent plus la force d'essayer de comprendre le pourquoi du comment. Mais comme son ami Hyoga, elle a un objectif : sauver Athéna.

Le combat qui vient d'opposer ces 4 jeunes à la redoutable Hécate s'est soldé par une cuisante défaite, pour ne pas dire divine branlée. Et maintenant, Hyoga commence à douter. Lors de leurs derniers combats, les chevaliers d'Athéna n'avaient qu'à se battre contre des guerriers aussi mortels qu'eux ne l'étaient. Leur chef était unique. Il n'y avait qu'un seul Dieu à vaincre. Avec le soutien d'Athéna, la tâche avait toujours été jouable. Quand bien même ce n'était jamais facile… mais Athéna était là, et avec elle, rien n'était impossible…

Un être autant fantastique que puissant avait demandé aux quatre personnes de continuer leur route pour ne pas gêner son combat face à Hécate. Celle ci, apparemment trop excitée à l'idée d'affronter un personnage aussi extraordinaire n'a fait aucune difficulté pour laisser passer la bande à Hyoga… Cette dernière, sans se poser de plus amples questions, repris sa route… Avec le seul objectif de sauver Athéna… Quand bien même cette rude défaite en face de cette déesse aura laissée des traces…

Cet homme qui a demandé la faveur d'un combat en singulier contre Hécate, comment le nommer ? Il s'agit ni plus ni moins de la fusion entre quatre êtres aussi liés entre eux que les quatre doigts d'une main qui n'en compterait pas cinq. Mais outre la puissance dégagée par la communion entre ces âmes, le mystère qui découle de ce personnage est énorme… Les 3 élémentaires ne semblent pourtant pas être troublés par cette apparition. Hyoga, contrairement à eux, a trouvé en cette fusion un nouvel objet de doute et de questions…

Mais le problème qui angoisse le plus le chevalier du cygne est celui ci, simple et clair : Athéna est en procès. Leurs adversaires sont tous des Dieux, et sans nul doute d'un niveau supérieur ou du moins égal à celui d'Hécate, qui les a brillamment corrigé il y a peu… Que pourra t'il faire, lui le simple mortel, chevalier divin certes, mais accompagné de jeunes guerriers dont il a noté sans peine la relative inexpérience du combat…

Meyastes et Sylphia ont certes bien joué le coup en absorbant les âmes des élémentaires Inachos et Thydiankyne, mais ils ne connaissent rien au combat. Et puis, quelque part, ils ne partagent pas le même combat… Quant à Shina, la vaillante et belle Shina qui n'avait pas hésité à donner son corps à Seiya pour le protéger des coups de Poséidon, elle est loin de posséder les qualités lui permettant de rester en vie longtemps face à ces terribles Divinités, d'autant plus que sa maîtrise de son essence élémentaire est totalement imparfaite…

Et lui ? Il s'est fait battre par Hécate, a failli mourir contre les bersekers d'Ares, mais sa détermination d'arriver au Palais de Zeus pour délivrer Athéna des chaînes de ses censeurs est pleine et intacte quoique dramatiquement entachée d'incertitudes. Résolu à mourir pour elle… Mais il se demande ce qu'il va bien pouvoir faire face à ces terribles divinités olympiennes.

Il n'est pas seul à se poser ces questions… Les autres jeunes chevaliers qui l'accompagnent sont également perdus dans leurs doutes et leurs pensés… La montée de ces marches deviennent pour eux aussi ennuyeuse que mentalement éprouvante…

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Meyastes

Mais qu'est ce que je fous ici franchement ???

J'étais tranquille à pécher le merlan sur les bleus lagons de mon île, à simplement penser à mon heure de gloire qui se dessinait, et voilà que je me retrouve dans la peau d'un guerrier élémentaire de l'eau à gravir une à une ces interminables marches vers le plus puissants des Dieux, et dans le but s'il vous plait de le mettre hors d'état de nuire pour protéger une déesse qui n'est pas la mienne…

Mourir pour une cause dont je me sens finalement que très éloigné, est ce bien la peine ??

En ce moment, sur terre doit se dérouler un évènement planétaire auquel j'aurais dû prendre part si je n'avais été ici… Français, britannique, néozélandais et bien sur mes compatriotes australiens vont se battre trois semaines durant pour tenter de remporter la première coupe du monde de l'histoire du rugby… Et me voilà en train d'essayer de remporter une victoire sur le plus puissant de tous les Dieux de l'Olympe…

Finalement, peut être que mourir pour une gloire intime était vraiment ma destinée… Je suis un homme solitaire qui aime la pêche en pleine mer justement pour cela : elle permet à la fois une profitable solitude et une union avec cette nature finalement très vide qu'est la mer… Cela me convenait bien et me changeait de mon autre quotidien de joueur semi-professionnel au City Roosters de Sydney…

Passé d'une agréable existence d'ermite misanthrope au sport sans doute le plus collectif qui soit peut paraître un paradoxe amusant pour beaucoup, mais en fait, il y a une certaine continuité dans mes pensées… Je jouais ¾ ailes, et j'étais plutôt bon… Même sans doute le meilleur de mon pays. Certes, je profitais du travail de mes avants et autres coéquipiers (en théorie…), mais cette satisfaction de marquer l'essai, d'être adulé par mon public, et finalement de faire gagner le match par mes seules performances, je ne la partageais pas… Et l'être singulier que j'étais redevenait égoïste et seul…

En Australie, le rugby est le sport roi. Mais pourtant, la presse ne s'intéressait que très peu à moi… Dégoûtée, je pense, par mon caractère marginal. Je parlais peu, ne restait que peu de temps avec mes coéquipiers (une belle brochette de crétins pour la plupart d'ailleurs), et finalement gardai ma vie bien secrète. Et c'était très bien comme ça.

Non, je n'étais pas la star mondaine que pouvait être David Campese, mon illustre pendant sur l'aile dans l'équipe nationale… Et franchement je m'en foutais… A vrai dire, je me demande pourquoi j'aimais ce sport… Je n'arrivais pas à me motiver pour faire gagner l'équipe. Par contre, la jouissance de pouvoir transpercer une défense amorphe et de voir sur moi se braquer toute la reconnaissance et l'émerveillement du monde était un bonheur immense. Suis-je mégalo ? On l'est toujours quand on est solitaire comme moi…

Ce qui est intéressant, c'est que finalement, mon essence de chevalier élémentaire m'aurait pu être découverte plus tôt. Je pense que j'ai toujours été le Léviathan. Je le dis, car finalement, je ne me souviens avoir rencontré aucune difficulté dans ces matchs que je jouais, sans me fatiguer il est vrai. Je me suis toujours trouvé des qualités physiques exceptionnelles… Tu m'étonnes ! Si j'étais en fait la réincarnation du Léviathan, c'est normal que je fus le meilleur !

Le meilleur, c'est comme ça que me considérait Mamiya, mon amie d'enfance, dans cet orphelinat où j'ai grandit et construit mon mur de dédain … Mes parents m'avaient abandonné pour me laisser vivre dans cet orphelinat où se côtoyaient dans un infernal chahut de nombreux gamins tous aussi pénibles qu'inintéressants. Finalement, cet acte de l'abandon qu'ont effectué mes géniteurs m'a été bénéfique : je n'ai pas eu a supporter l'épreuve d'un climat familial gnangnan où j'aurais eu à sacrifier à de pénibles et absurdes rituels familiaux, et j'aurais pu peaufiner mon inintérêt patent et mon dégoût pour la compagnie humaine, et évitant autant que possible mes semblables (mon Dieu, être semblable à tous ces cons…) et en leur montrant tous mon mépris quant à leur écœurante compagnie… Au final, si je détestais facilement tout cet insignifiant peuple grouillant dans cet orphelinat, j'aurais eu l'infinie satisfaction de ne rien recevoir de tous ces cons, sinon une indifférence dont je les remercie encore…

Enfin tous, non, pas tous en fait… Une fille est arrivée à l'orphelinat alors que j'avais 7 ans. Je commençais déjà à terroriser mes camarades de dortoirs au jeu de rugby et j'avais déjà réussi à n'attirer aucun sentiment de la part de tous ces crétins. Mais voilà, cette Mamiya a trouvé bon de s'intéresser à moi… Elle essayait de me comprendre, alors que je ne lui demandais rien à celle là ! Mais elle voulait être là… Et elle a finalement toujours réussi à être là.

Lorsque j'ai quitté cet orphelinat à l'age de 15 ans, elle m'a suivit. Ce n'est pas que cela m'enchantait, mais bon, elle me rendait bien deux, trois services matériels… Elle travaillait pour gagner deux, trois sous, et je faisais de même dans un port de pêche où bossaient des gars aussi attaché au contact humain que moi. Des gars presque sympas, quand bien même ils avaient l'intelligence d'un poulet.

Puis j'ai signé dans ce club de rugby dans la section junior, où j'ai facilement gravi les échelons grâce à ma force physique inégalable. Mamiya était là, elle voyait quand je doutais, quand j'avais envie d'être seul (c'est facile, c'était perpétuel…), quand j'allais pas fort. En fait, elle me cassait les burnes à être toujours à mes basques…

Un jour, alors que je venais de m'acheter un appartement aussi rude et grossier que pouvais l'être mon caractère au centre ville de Sydney (où elle vivait avec moi), elle a cru bon de me dire une phrase du genre : " je suis amoureuse de toi " ou une connerie de ce type… Franchement, elle me faisait comprendre qu'elle ressentait ce qu'elle appelait des sentiments à mon égard. Et elle était blessée que cela ne soit pas réciproque, car elle me rendait complètement indifférent.

Un soir, nous avons fait l'amour. Autant ce fut pour elle un moment de bonheur et de plaisir intense, autant ce fut pour moi qu'un acte purement gratuit et bestial, qui m'aura satisfait le moment de l'action. Mais ne me parlez pas de sentiments il n'y en avait pas. Je crois qu'elle était malheureuse après coup de voir que je ne ressentais vraiment rien pour elle.

Un jour, j'ai appris qu'un train l'avait emporté alors qu'elle tombait d'un pont enjambant la voie ferrée. Elle en est morte. Qu'importe… A présent, je suis seul, et c'est sans doute cela que je trouve le plus agréable, être seul…

Et voilà que j'eus un jour la brillante idée d'aller pécher au large de l'Ile de Pâques. J'adore ce coin, qui me ressource… Un lieu où convergent mystère et silence. Parfait pour moi ! Et finalement, la rencontre avec mon destin véritable, celui de rejoindre les rangs de Poséidon pour la grande bataille finale de l'Olympe…

Non, je ne serais jamais la grande star de la première coupe du Monde de l'histoire de Rugby… Je laisserais ce privilège à Campese, à Blanco, à Cambérabéro. Je serais la réincarnation du Léviathan, et en ce nom, je ferais payer Zeus pour ce qu'il a fait subir au Dieu de ce milieu que j'aime, l'océan !

Quand bien même cela ne m'amuse pas du tout d'être ici… Mais je veux comprendre pourquoi et comment tout ceci a pu m'arriver…

Athéna ? J'avoue que franchement, je n'en ai strictement et splendidement rien à foutre ! L'esprit d'équipe est loin d'être mon fort, je l'ai déjà dit. Mais alors me battre en équipe pour une cause qui est loin d'être la mienne, sincèrement… Donc non, si je veux vaincre Zeus et ses sbires, ce n'est nullement pour les beaux yeux d'Athéna ! Ni pour les yeux de personne d'autre d'ailleurs…

Par contre, ces personnes, ces Dieux, m'ont spolié et m'ont emmené à risquer ma vie pour je ne sais quoi ! Et je refuse de rester sans savoir le pourquoi de ces épreuves… Donc oui, je vais me battre pour savoir pourquoi je suis là et pas en Australie à jour au rugby, pour savoir pourquoi je suis embrigadé dans cette histoire mortelle depuis tout à l'heure, à savoir pourquoi cet immense guerre inter-sanctuaire, à savoir pourquoi tout ces morts…

Et pour pouvoir faire arrêter ce massacre…

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Sylphia

Que dirait mon frère s'il me voyait là, en train de courir pour aller combattre les Dieux ? Il rigolerait bien je crois… En fait non, je suis sur qu'il serait fier de moi. Et ce serait bien la première fois…

Mon frère a toujours une haine farouche envers l'autorité qu'exerçaient les Dieux. Je pense, en ayant appris à le connaître, que cette colère qui l'animait n'était pas une simple pulsion anarchique mais plutôt une révolte en face du sort que réservaient les Dieux aux hommes qui les servaient.

Attention, je ne dis pas que mon frère était un humaniste, car là aussi, les hommes le répulsait. Je crains qu'il n'ait vraiment apprécié que ses parents, justement estimés pour leur fougue, leur savoir et leur bravoure par les différents dirigeants et prêtresses d'Asgard. Seulement, peut être leurs caractères solitaires et très noir pouvait, à juste titre, inquiéter, pour ne pas dire franchement gêner les dirigeants d'Asgard… Enfin, ce sont des shamans… Et lorsque l'on est shaman, la jovialité n'est pas la qualité dominante. Pourtant, quels grands guerriers ils étaient…

Je pense qu'Albérich, en fin de compte, n'avait d'affection que pour la petite sœur chétive que j'étais pour lui… Quand bien même ses actes de tendresses et de bienveillance à mon égard se trouvaient être aussi rare que les chauds rayons de soleil sur la terre d'Asgard, je suis sure qu'il pensait à moi avec amour et tendresse…

Finalement, au lieu d'être un humaniste, c'était un idéaliste pour qui les Dieux représentaient un pouvoir illégitime. Des hommes qui n'ont pour seule supériorité sur les hommes que leur immortalité et qui sont idolâtrés par des imbéciles trop faibles pour se rebeller de cette situation injuste. Oui, mon frère avait en horreur cette soumission que c'étaient finalement appropriés les humains… Des êtres faibles incapables de se prendre en main et d'aller à l'encontre de leur confort procuré par cette asservissement volontaire pour se rebeller et prendre enfin leur destin entre leur main.

D'un coté, des dictateurs irrespectueux et opportunistes, de l'autre des humains lâches, faibles et pitoyables, soumis à des monstres de prétentions et d'égoïsme… Si seulement les hommes avaient pu se battre pour recouvrir leur liberté mais non…

Mon frère avait été heureux lorsque la guerre contre Athéna avait été déclarée. Enfin l'occasion de reprendre en main les évènements avait-il pensé. Oui, il savait que c'était Poséidon le maître manipulateur. Oui il savait que c'était Odin contre Athéna et non les Asgardiens contre les occidentaux méditerranéens… Mais qu'importe, il y avait moyen de profiter de cette guerre pour reprendre la main, alors il fallait jouer le coup à fond.

A l'époque, mon frère était le guerrier divin Albérich de Mégress, chevalier divin d'epsilon, craint même de ses soit-disant compagnons de combat… Même le brillant Siegfried craignait mon frère… Je crois que cette crainte soit plutôt de la méfiance. Méfiance bien à propos par ailleurs…

Mon Dieu que ces escaliers sont longs…

Albérich n'éprouvait aucune crainte vis à vis de ces compagnons de combat. Mais plutôt un mépris aussi grand que n'était leurs dévotions à Hilda de Polaris. Siegfried, pourtant guerrier mythologique invincible, s'était rallié tel un caniche au service des Dieux. Cela dégoûtait profondément Albérich…

Il n'y a guère que Fenrir que mon frère avait tendance à ne pas détester. Lui, il vivait pour ses loups… Et c'était très bien comme ça… Mais cette volonté de faire payer aux Dieux leur prise de pouvoir illégitime et aux humains leur indignité et leur soumission aura été la chimère quotidienne de mon frère…

Malheureusement, Shiryu a vaincu Albérich… Mon frère qui avait été à deux doigts de tuer celui qui est en train de guider nos pas en la personne du chevalier du cygne… Un être opposé à mon frère, mais qui n'a pas hésité à risquer sa peau pour me sauver, moi celle qui avait le même sang que celui qui avait attenté à sa vie et celle de ses compagnons.

J'avoue que le fait de m'être éveillé aux sens élémentaires et d'avoir accueilli l'âme de Thydiakine m'a attiré… Je me suis vue en passe de pouvoir réaliser le rêve de mon frère. Sa mort, la mort de celui qui était ma seule famille et la seule personne qui comptait réellement pour moi, m'a profondément troublé. Les marques de tendresses de Freyr, Hilda ou Flamme ne pouvaient atténuer la profondeur de l'entaille qui déchirait mon âme…

Albérich me considérait, je pense, comme plus qu'une sœur. J'ai déjà dit que j'étais le seul être vis à vis duquel il n'éprouvait pas de sentiments négatifs. Car, sans penser aussi excessivement que lui, j'arrivais à adhérer à l'essentiel de ses idées. Et il était sur de pouvoir faire de moi une digne postulante à une armure divine…

Son enseignement me fut rude, et j'ai appris les bases pour me permettre d'appréhender efficacement les techniques de maîtrise de la nature. Par ailleurs, son enseignement m'a permis de développer une sensibilité envers l'élément et les techniques du feu… La suite des évènements explique bien pourquoi.

Par conséquent, à la mort de celui ci, il est vrai que, inconsciemment, son idéal est presque devenu mien. Je dis presque, car je ne me voyais pas renier l'humanité toute entière, quand bien même elle soit en grande partie responsable de la mort de mon frère…

Et c'est la raison pour laquelle cette possibilité que j'ai d'affronter les Dieux m'excite. Pour mon frère, pour le peuple d'Asgard, je gravirai sans rechigner les marches de ce palais de Zeus, et je vaincrais les Dieux !

Grand frère, si tu me vois de là haut, ouvre grand tes yeux. Le feu d'artifice final va bientôt commencer… Que brûle mon cosmos…

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Shina

Je n'ai aucun contrôle sur les évènements depuis le début de cette bataille, si bien que je commence à me demander la raison d'être de ma présence… Si Gaia n'avait pas investi mon corps, j'aurais péri face à Ganymède, ce jeune guerrier mystérieux, et tout aurait été beaucoup plus simple…

Mais non, le destin a voulu que je sois toujours vivante. Comme s'il ne fallait pas que je meure… Quelles surprises vont encore me réserver les Parques du destin ? Je me le demande à chaque foulée que j'effectue, et en deviendrait presque dramatiquement fataliste…

Ce destin qui finalement a été d'une rare cruauté à mon égard. D'erreurs en actes impossibles, rien ne m'a été pardonné. De ma rivalité envers Marine à ma haine originelle envers celui que j'aurais finalement toujours aimé… De la défaite de Cassios à sa mort héroïque de celui qui, à chaque épreuve que les Dieux me soumettent, me protège du haut de son astre de lumière.

Et maintenant ? Jamais je n'ai été aussi seule, quand bien même mon corps abrite deux personnes… Toutes les questions que je me pose, du sens de ma vie de chevalier au sens de cette guerre, du sens de la mort de ceux que j'aimais (Marine, Cassios…) à l'amour impossible que je porte au plus vaillant et prestigieux chevalier de la confrérie d'Athéna… Finalement, le sens de ma vie avec un grand V. Quel est mon destin ?

De toutes les batailles à mener, je n'ai jamais eu le sentiment d'avoir été utile… Dans un état comateux durant la saga des 12 maisons, à cause justement de cette première erreur dont j'en porte toujours la conséquence, c'est à dire d'avoir haï Seiya… Cette haine qui a provoqué, par le biais d'un météore bien placé, un amour inébranlable et impossible pour ce même homme…

Puis pendant Poséidon et Hadès, quel fut mon rôle ? Celui d'une femme qui aura aimé sans doute plus un homme que la cause qu'elle aurait du défendre… Et maintenant, tout ceci pourquoi ? Pour apprendre ma véritable essence, c'est à dire celle de chevalier élémentaire de la terre… Et en fait ne rien savoir sur ma raison d'être…

Depuis le début de cette révélation, je ne suis plus la même. Gaia joue un jeu que je ne saisis pas. Essayant de me guider, mais finalement annihilant toute initiative de ma part. J'ai le sentiment de n'avoir de moi de présent dans cette guerre que mon corps. C'est une âme différente de la mienne qui se bat, avec une armure que je n'ai jamais et qui me pèse de plus en plus à chaque pas que je fais, à chaque marche que je gravis…

Je n'en peux plus de cette dualité qui m'habite ! Je n'en peux plus… Gaia, celle qui squatte mon corps, semble souffrir autant que moi… Déjà que je suis mentalement au bord de la ruine, habiter une personne encore plus déstabilisée que moi, c'est éprouvant. La mort de Boréen semble l'avoir abattu, et Gaia est comme moi, elle se demande l'objectif de cette guerre et l'utilité de sa présence…

Mais dans ce cas, qu'elle me laisse ! Les âmes élémentaires de Sylphia et Meyastes (quel joyeux luron celui là ! Dire que je trouvais Ikki ennuyeux…) se sont bien désolidarisées de leurs hôtes que je saches… Alors pourquoi suis je en train de subir cette intrusion dans mon âme ? Je t'en prie Gaia, je veux me retrouver seule avec mon esprit, en face de mes doutes et uniquement de mes doutes…

Je veux redevenir le chevalier d'argent de l'Ophicius, pour Athéna.

Pour Seiya… Où es tu ? Je t'en prie, aide moi… Je ne veux pas mourir avant de te revoir…

Seiya…

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Hyoga

L'escalier n'en finit pas de monter ! J'ai déjà rencontré à de nombreuses reprises ces longues foulées en direction d'un inconnu qui nous empêcherait de passer pour défendre sa cause, et qu'il me faudrait tuer pour ne pas me faire tuer. Cependant, depuis le début de ce combat qui m'a vu affronter un guerrier mystérieux du nom d'Ystar, venu de nulle part et dont le seul objectif avoué était de ne m'assassiner pour je ne savais quelle raison, j'ai toujours en moi ces inébranlables doutes…

Certes, mon armure est à présent d'une rare solidité, profitant à la fois d'une baignade sacrée dans le sang divin d'Athéna et des soins opportuns de Héphaïstos. Elle m'a permis de combattre de nouveaux adversaires, tel ce redoutable Hérakles… Mais si elle m'a permis de résister à Hécate, elle ne m'a pas permit d'augmenter mon cosmos…

Je ressens encore cette terrifiante énergie dégagée par mon ami Shun… Mon frère… Un cosmos quasi-divin… Cette énergie qu'il a développé était incroyable… Je ne me souviens pas avoir ressenti un tel cosmos, à part peut être contre Hades… Oui, c'est ça, un cosmos très proche de celui d'Hades…

Mais mon frère Shun, que je vengerai, n'est apparement pas le seul à avoir atteint un niveau de puissance… divin, oui, c'est le terme à utiliser je pense… J'ai ressenti, durant les combats entre Ikki et Arimaspe (Ikki a battu le premier lieutenant de Zeus, c'est incroyable…) et Seiya contre un chevalier d'Aphrodite un cosmos proche de celui de Shun… Certes éphémère, mais pendant un instant, mes amis ont atteint un niveau d'énergie proche… de celui des Dieux je suis obligé d'admettre…

Mais cela ne résout pas quand même pas ce doute qui commence à m'habiter depuis ce combat face à Hécate… Que pourrais je faire en face de Dieux comme Héra ou Zeus, sans nul doute bien plus fort que n'a pu l'être cette Hécate… Je ne sais pas…

Par contre ce que je sais, ce qui ne fait aucun doute dans mon esprit, c'est que je me battrais jusqu'au bout pour défendre celle à qui j'ai juré fidélité. Mon cher Camus aurait fait de même… N'est il pas allé jusqu'à damner son âme, la vendre à Hadés et utiliser cette attaque interdite de l'Athéna exclamation… Tout cela pour défendre Athéna. Même au delà du Styx, Camus, mon maître, et les autres chevaliers d'or ont défendu Athéna…

Pour eux, pour mes amis je me battrais jusqu'au bout de mes forces…

D'ailleurs, je sens que je ne vais pas tarder à me battre…

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Du haut de ces deux mètres, ce beau garçon en armure brillante et légère barrait la route menant au temple d'Héra aux protagonistes emmenés par Hyoga. Ceux ci s'arrêtèrent et laissèrent le chevalier du cygne entamer la conversation.

HYOGA (sûr de lui) - Nous ne savons pas qui tu es, mais laisse nous passer !
CHEVALIER (tout aussi sûr de lui) - Ecoutez, j'ai déjà vaincu plusieurs de vos amis, et vous abattre ne me posera aucuns problèmes… Après les traîtres Achille et Marine, je me ferais un plaisir de vous envoyé outre - tombe…
SHINA (surprise) - Marine, mais…
AETHER (on peut dire son nom à présent…) - Oui, moi, Aéther, Lieutenant de Zeus, ait envoyé Marine dans l'autre monde, et je vais me faire un plaisir faire de même avec vous !
MEYASTES (bougon) - Attends… Tu es seul, en face de trois chevaliers élémentaires et un chevalier divin…
AETHER (souriant…) - Je vois avec délice que vous n'avez pas conscience de votre situation…

Très calmement, une aura dorée et très fine vint recouvrir le corps du lieutenant de Zeus, illuminant ce beau jeune homme. Hyoga se raidit soudainement… Il arrivait à ressentir l'infinie de la puissance de ce chevalier, quand bien même celui ci arrivait à rendre quasi - invisible son cosmos… Mais le potentiel d'Aéther était impressionnant…

Soudainement, les yeux d'Aéther semblèrent se vider pour être d'une blancheur extrême avec une pupille pure et claire… Et ce regard dur, froid, lisse, ne dégageant aucun sentiment, aucune émotion, aucune humanité… Hyoga sentit son corps être parcouru comme par de multiples petits frissons (un comble pour un chevalier du froid), témoignant d'une inquiétude forte à propos… Autant les élémentaires semblaient ne pas faire de différence entre ce guerrier et les autres qu'ils ont pu rencontrer, autant Hyoga n'était franchement pas rassuré…

Ce type de cosmos… Ca y'est, Hyoga se souvenait le lieu, l'instant où il avait ressenti cette puissance… Les yeux bleus de Hyoga se révulsèrent, et tous ses membres semblèrent se raidir… C'est le même type de puissance dégagée par Shun, Seiya et Ikki… Un cosmos d'une pureté éblouissante, semblant caresser le vent et les âmes, mais d'une violence redoutable quand il explose… Que faire en face de ce tel guerrier, et qui est-il ?

Meyastes semblait être à bout de nerf… Son rôle de suiveur ne l'exaspérait pas, non, c'était pire que cela… Il voulait en finir au plus vite avec cette histoire. Il se mit au niveau de Hyoga, crispa ses muscles, intensifia d'un éclat son énergie et prit vigoureusement la parole.

MEYASTES (passablement énervé) - Ecoute, Ether ou quelque chose comme ça… J'ignore qui tu es… Mais tu sembles également ignorer qui nous sommes…
AETHER (droit, digne, mais ne pouvant se retenir d'esquisser un sourire) - …..
MEYASTES - Alors tu vas nous laisser passer…
AETHER (calme) - Et tu penses être en mesure de m'empêcher de défendre Zeus et la bonne tenue de ce procès ?
HYOGA (posant sa main sur l'épaule au chevalier élémentaire) - Attends…
MEYASTES (brusque) - Non j'attends pas Hyoga !
HYOGA (presque suppliant) - Arrête, c'est de la folie…
MEYASTES (explosant son cosmos) - Ecoute, nous n'avons pas le temps de discuter ! Tu veux arrêter le procès de ta déesse, et nous, nous voulons parvenir dans la chambre de Zeus, alors passons à l'attaque
SYLPHIA (intervenant vigoureusement) - Je suis d'accord avec toi Meyastes, nous devons passer coûte que coûte…
HYOGA (attéré) - Mais vous êtes fous…

Une onde bleue d'énergie entoura le corps de Meyastes, et une aura rouge flamme enveloppa Sylphia. Celle ci vit son bras droit s'entourer d'une flamme rougeoyante et ondulant fortement, alors que les deux poings de Meyastes semblaient accueillir toute l'eau des océans. Ils lancèrent leurs attaques simultanément, Sylphia jetant son bras enflammé et Meyastes ses poings chargés de cosmos et de haine en direction du lieutenant de Zeus, qui se contentait de regarder sereinement la scène…

MEYASTES (hurlant, les yeux remplis de sang et de haine) - LEVIATHAN DESTRUCTION SMASH !!!!!

Des deux poings de Meyastes jaillirent ce qui pourrait s'apparenter à deux gigantesques serpents de mers. Ces deux flots d'énergie convergèrent à mis distance pour donner naissances à une gigantesque vague qui avait pour unique objectif d'engloutir son adversaire, tel un anaconda viendrait gober son infortunée proie…

SYLPHIA (toute aussi énervée) - PANDEMONIUM EVIL FIRE

La guerrière nordique lança son bras droit enflammé en direction de son ennemi, projetant ce qui ressemblerait visuellement à un dragon de flamme rougeoyant, teintant tout le paysage environnant Sylphia d'un rouge sang et chaud…

Le bleu de l'océan d'un coté, le rouge de l'enfer de l'autre. Aéther était pris, on pourrait dire, entre deux feux. Mais il restait stoïque. Il se pris de plein fouet ces deux attaques…

MEYASTES (haletant, mais heureux) - Yeeesss, on l'a eu !
SYLPHIA (en sueur) - haaa… haaaa… On l'a… eu

Des flammes bleues et rouges dansaient autour du lieu où se tenait Aéther, quand tout à coup, une lumière blanche transperça de toute part ce brasier bicolore.

HYOGA (murmurant) - c'est impossible…

Aéther se tenait debout, droit, dans la même position qu'avant s'être reçu ces deux attaques. Son aura légère enveloppait toujours sa personne. Meyastes et Sylphia n'en revenaient pas… Ils avaient lancé tous deux leur plus violente attaque, mélange d'acquis personnel et de contrôle de l'âme des deux guerriers élémentaires… Et pourtant, Aéther semblait inébranlable…

AETHER (sur de lui) - Vous avez autant de chance de pouvoir me battre que le rat en a de vaincre l'éléphant.
HYOGA - Mais qui es-tu…
AETHER (solannel) - Je suis Aéther, lieutenant de Zeus, et chevalier Olympien le plus proche du neuvième sens…
HYOGA (comprenant d'où venait cette puissance) - celui des Dieux… Je vois donc d'où te vient ta puissance…

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Meyastes était aussi stupéfait que rouge de colère. Il avait mis toute sa rage dans son attaque, toute son énergie qui commençait à se faire rare en conséquence de ces nombreuses épreuves endurées aujourd'hui… Sylphia, quant à elle, était blême… Elle se souvenait de la première fois où elle avait porté ce coup… Ce n'était pas elle même, car Thydiakine possédait alors son esprit, mais elle a quand même en mémoire les dégâts qu'elle avait fait…

Le hasard fait bien les choses, c'était Hyoga la première victime de l'attaque de Sylphia. Lui plus qu'un autre se souvient bien de la violence et des conséquences de cette offensive… Et il peut donc justement apprécier la performance d'Aéther, qui n'a pas bronché, comme protégé par un mur énergétique…

AETHER (élevant son aura) - Chevalier de l'eau, tu as été le premier vouloir me vaincre. Tu seras le premier à périr…

Meyastes se mit machinalement en garde, les bras en opposition devant son torse…

AETHER (d'une voix soudainement sourde) - Subis l'attaque qui a vaincu Marine et Achille… (grésillement de cosmos) EXPIATION…

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Immobile.

Meyastes était immobile, impossible de bouger. Tout devenait flou dans son esprit, il voyait défiler dans son esprit toute sa vie… La pêche, Sydney, Pâques, les matchs de Rugby, Mamiya… Il voyait finalement que rien n'avait réellement compté pour lui, et que finalement il n'avait que toujours été seul, et que l'océan était peut être son seul ami…

Insuffisant pour être heureux… Cette solitude, ce besoin de ne voir personne… Une faiblesse, une maladie qui ronge les hommes incapables d'avoir une relation sociale, et qui au lieu de les rendre comme ils peuvent se l'imaginer heureux les enferme dans le pire des tourments… Car ils sont seuls, sans personne à pouvoir aimer, sans personne sur qui se reposer, sans personne à qui parler, sans personne…

Et qu'elle est l'utilité d'une vie seul ?

S'être menti… Meyastes voyait en fait toute son équipe de rugby défilé, ce public qui en fait était amoureux de lui, de ses performances, mais à qui il ne rendait aucun amour… Ces partenaires qui profitaient de ces phases de jeu divines, qui auraient tant voulu partager avec ce héros du stade, mais qui ne recevaient en échange qu'indifférence et mépris. Mamiya, qui ne demandait qu'à aimer, qui ne demandait seulement à Meyastes d'accepter son amour, sans aucun échange… Elle n'exigeait même pas qu'il l'aime… Mais non, Meyastes à préférer l'ignorer et la pousser à cet acte sans retour…

Non heureux d'avoir fait terriblement souffrir ceux qui finalement l'aimaient, Meyastes comprenait le mensonge qu'il s'était toujours tissé. Vivre seul pour vivre heureux, mais non. Car en fin de compte, Meyastes était triste. Il n'avait pas profité du bonheur qui aurait pu être le sien… Par timidité, par pudeur ? Non, par pure connerie…

Des regrets, des remords, voilà ce qui reste finalement à Meyastes…

Mortel quand on subit l' " Expiation ".

*
**

SYLPHIA (hurlant) - Meyasteeeessss…

Le corps inerte du jeune homme s'était écroulé sur le marbre des escaliers olympiens. Et la jeune nordique, qui s'était lié d'amitié avec ce garçon qui avait partagé finalement tant de difficulté avec elle, s'effondrait à genoux devant ce résultat.

Elle était comme Hyoga et Shina (en arrière plan depuis le début de l'assaut). Elle n'avait rien compris à l'offensive du lieutenant de Zeus, sinon qu'elle avait ressentit une soudaine, puissante mais extrêmement brève décharge d'énergie. Puis après, plus rien… Meyastes s'est écroulé. Sans vie… Et l'air extrêmement triste…

HYOGA (murmurant et gémissant) - C'est impossible…
SYLPHIA (en larme, se relevant brusquement, folle de colère) - Non, non, NOOONN. Tu vas payer, sale con… Reçois les flammes d'Asgard !

Comme quelques instants auparavant, des gerbes enflammées jaillirent en direction d'Aéther pour le frapper de toutes parts, mais celui ci n'esquissa aucun geste. Il se contenta juste de légèrement lever le bras et pointa son index en direction de la jeune fille qui continuait à avancer vers lui, hurlant toute sa colère et sa tristesse…

AETHER (presque compatissant) - Pauvre petite… CLARTE DIVINE…

Un flash bref mais illuminant tous l'espace entre les deux combattants parti de son index… Lorsque la lumière s'estompa, Sylphia était à terre, haletant mais ne bougeant plus…

SYLPHIA (amorphe) - Il est trop… fort…

Elle ne parla plus et ferma les yeux.

*
**

SHINA (se parlant) - Gaia, il faut faire quelque chose…
GAIA (répondant à Shina, dans un dialogue assez irrationnel…) - Que veux tu faire ? Boréen est mort. Ceux qui ont accueilli les âmes de l'eau et du feu sans doute aussi…
SHINA (angoissée) - Mais alors, qu'allons nous faire ? Le laisser nous tuer sans nous battre ??
GAIA - Il est trop fort pour nous… Il est à deux doigts d'atteindre le neuvième sens divin, alors que nous en sommes à des années lumières…

Le chevalier d'argent de l'ophicius observait anxieusement Hyoga, qui était aussi blanc que ne l'était sa poussière de diamant. Il avait compris la force de son adversaire, et n'osait même plus attaquer. La seule action dont il avait encore la force, c'était de compter le nouveau nombre de mort…

SHINA (décidée) - Très bien, j'y vais seule…
GAIA - Mais attend, on va se faire tuer…
SHINA (se lançant sur Aéther) - Par les griffes du tonnerre…
HYOGA (surpris et hurlant) - Non, arrête Shina, c'est de la folie…
AETHER (toujours serein comme le marbre, soupirant) - Ffff, quel gachis que vous ne vouliez comprendre… EXPIATION

Par surprise, Shina ne s'écroula pas après le flash cosmique ressentit par tout l'Olympe, provenant de l'incroyable cosmos dégagé éphémère ment par l'assaut du lieutenant de Zeus. Shina était sans doute aussi surprise que pouvait l'être Aéther…

GAIA (à Shina) - Heureusement que j'ai érigé un mur psychique, sinon tu serais morte…
SHINA (complice) - merci Gaia, je te revaudrai ça… Yaaaaa

Aéther vit un éclair foudroyant fondre sur lui… Mais l'offensive de Shina sembla comme s'écraser nette sur un mur distant de quelques millimètres d'Aéther… Une seconde peau d'énergie pure…

AETHER (satisfait) - Vous ne parviendrez jamais à passer ma protection divine… Et vous allez mourir… CLARTE DIVINE

Comme précédemment, un flash lumineux parti de l'index d'Aéther. Une seconde, c'était le temps qu'il a fallu à la lumière pour s'évanouir et laisser une Shina défaite à terre, sanguinolente et l'armure littéralement détruite…

AETHER - Se prendre ma clarté divine, véritable choc de lumière, à bout portant, voilà qui ne laisse aucune chance… (se tournant vers Hyoga) A nous deux à présent, guerrier d'Athéna…

*
**

ALGEBIA (montant les marches en direction d'Aether) - Mais qu'arrive t'il, je ne ressens plus aucun cosmos élémentaire… Il a du se passer quelque chose de réellement catastrophique… Courage mes compagnons, j'arrive…

*
**

HYOGA (intensifiant son cosmos, mais dans une position très défensive) - Il va donc falloir que je passe à l'attaque, je n'ai pas le choix…
AETHER (son aura fine, légère mais toujours aussi blanche, dorée et puissante, rayonnant) - Si tu refuses le combat, je veux bien t'éliminer sans aucune douleur…
HYOGA (décidé) - Non… Pour Athéna, pour Camus mon Maître, pour mes amis, je me battrais jusqu'à ma mort…

Le chevalier du cygne amplifia son cosmos, créant des particules de glaces en suspension dans l'air le séparant d'Aéther. Son aura, blanche et terriblement glacé, commençait à envahir ce pan d'escalier. Hyoga commença sa danse de glace, les cristaux de neige dansant autour de son corps, pour le protéger, pour leur signifier leur foi et leur totale soumission au chevalier des glaces.

HYOGA - Reçois l'enseignement de mon Maître Camus…

Aéther restait les bras croisés et observait Hyoga joindre ses deux mains au dessus de sa tête. Autour de lui luisait un cosmos d'une candeur divine. Les yeux cachés par de beaux cheveux blonds, Hyoga pensait à tous ses amis… Il ne voyait pas comment vaincre ce monstre, ce quai-Dieu… Mais il fallait se battre, quand bien même il fallait vivre là sa dernière seconde…

HYOGA - PAR L'EXECUTION DE L'AURORE…

Un déluge de neige et de glace déferlait sur Aéther. Celui ci ne bougeait pas. Hyoga hurlait toute sa foi en Athéna…

HYOGA (une larme s'écoulant de ses yeux) - Adieu mes amis…

SHIRYU (combattant les géants) - Mais quelle est cette neige… non, Hyoga… HYOGAAAAAA
SEIYA (grimpant deux à deux les escaliers, la larme aux yeux) - Non, Hyogaaaa… Pas lui maintenant…

AETHER - Expiation…

C'est fini…

*
**

Hyoga

Non… Maman… Camus mon Maitre. Mes amis. Saori… Athénaaaa…

J'ai été indigne de votre confiance, de votre amour… J'ai été battu par mes propres sentiments. Toutes ces souffrances que j'ai gardé au fond de moi et dont je n'ai su me défaire ont eu raison de moi… Camus, votre enseignement aura finalement été inutile, je n'ai pu me débarrasser de mes sentiments comme vous me l'avez appris… Je suis mort par ma propre faute… Et c'est de cela dont je me sens le plus fautif…

Oh, cette terrible chute dans le néant qui ne semble en finir… C'est donc ça la mort ? Une chute qui ne fini pas, dans un noir froid et obscur, où se mêle moiteur et frissons… Athéna… Je ne ressens plus rien. Peut être est ce mieux ainsi…

- Quel pitoyable crétin que tu fais là…

HYOGA - Mais qui est ce qui me parle… Quelle est cette voix… Non, Minos !
MINOS (voix lente et grave) - Où est ce fier chevalier qui n'a pas hésité à se sacrifier pour laisser passer ses amis et me combattre ? Tu es un connard pitoyable, Hyoga ! Durant tout ce combat contre Aéther, tu as laissé tes compagnons élémentaires se faire décharner parce que tu avais peur !
HYOGA (gémissant) - Nooon. Ce n'est pas vrai…
MINOS (plus vif) - Ah bon ! Ose me dire que tu n'avais pas peur dés le début de ce Aéther ! Il est loin mon adversaire de l'enfer qui n'hésita pas à se sacrifier pour sa déesse…
HYOGA - C'est faux…
MINOS - Non, tu n'as pas peur de la mort, c'est encore plus grâce et plus pitoyable que cela… Tu as eu peur de combattre… Et c'est pire…

Il a raison… J'ai eu peur de me battre… mais pourquoi… Je n'ai jamais répugné à combattre pourtant. Mais pourquoi ???

- Est ce le fait de voir un à un mourir les gens que t'aime qui t'a rendu comme ça, mon ami ??

HYOGA (larmes dans a voix) - Non, Shuuunn…
SHUN (décidé comme jamais mais avec tendresse et douceur) - Hyoga, tous tes amis n(ont pas péri! Pense à tes amis qui restent et qui ont besoin de toi… Seiya, Shiryu, Ikki, mon frère…
HYOGA - Je viens te rejoindre, Shun, mon ami…
SHUN - Pense à Athéna Hyoga, tu ne dois pas la laisser tomber…
HYOGA (dépité) - Je n'en peux plus Shun… j'arrive…
SHUN - Non Hyoga ! Je ne veux pas m'être sacrifié dans la septième maison pour rien… Je t'en prie mon ami, tu dois vivre…
*** - Ton ami a raison mon garçon…
HYOGA (en pleur) - Maman, maman ! C'est toi maman !

Maman… Ma maman… Elle est venue avec mon ami Shun… Les gens que j'aime et qui sont morts… Oh, il y en a tellement… Excusez moi Seiya, Shiryu, Athéna… Je vais rejoindre les personnes qui me sont chères… Je suis fatigué de tout ça, cela ne rime plus à rien… Je n'en peux plus de me battre…

MAMAN (douce, tendre, aimante) - Non mon chéri, tu dois rester pour ceux qui t'aiment… Fais ça pour eux. Fais ça pour toi… Fais ça pour moi…
HYOGA (soupirant) - Mais maman… Je n'en peux plus, je suis fatigué…
MAMAN - Tu dois te battre mon chéri, pour moi…
HYOGA - Cela ne servira à rien, ils sont trop forts…
**** - Attends Hyoga, tu ne vas quand même pas tout arrêter maintenant !

Il est venu aussi… Jabu, chevalier de bronze de la licorne, première victime de cette terrible guerre…

JABU (sur de lui et étonnamment amical) - Tous mes amis se sont battus contre les géants et les chevaliers noirs… Et tous sont morts ! Mais ils sont morts avec leurs idées, leur idéal de chevalier d'Athéna…
HYOGA - Et tu crois vraiment que nous pourrons les battre cette fois… Non, Jabu, mon cher ami Jabu, le combat est perdu cette fois, c'est fini…
JABU (un peu plus rude cette fois) - Mais arrête Hyoga ! Tu dois conserver cet esprit de battant qui a toujours fait la force des chevaliers d'Athéna ! Je t'en prie, tu dois reprendre le combat, pour que notre mort ne soit pas inutile, pour sauver Athéna…
HYOGA (désespéré) - Mais tu l'as vu, non ? On ne peut rien faire en face de ces DemiDieux !
*** - ET Poséidon ? Et Hades ? Et Abel ? Tu crois que c'était des chiens ?
HYOGA (surpris) - Isaack, mon ami, tu es là aussi ?
ISAACK (en colère) - J'en ai marre d'attendre ta plainte… C'est toi ça, toujours te poser en victime… Putain…
HYOGA (pleurant) - Mais j'en ai marre Issack… Je n'ai semé que le désastre autour de moi… Regarde, je t'ai tué, toi, mon ami ! J'ai tué mon Maître…
ISAACK - Je t'arrête ! Je suis mort et Camus est mort car nous avons voulu défendre nos convictions. Comme toi d'ailleurs à l'époque, faisant totalement abstraction de nos sentiments ! Et si j'avais dû te tuer, croit moi, je n'aurais pas eu tous ces remords…
HYOGA - Mais, Isaaaaack
ISAACK - Et une bonne fois pour toute arrête de te poser en victime. Tu te prends pour qui ? L'épicentre de tous les malheurs du monde ? Tu n'es pas plus mal loti que tes amis Shun, Seiya, Shiryu… Et Athéna, tu y penses ? Elle souffre pour le bonheur de tous les humains, pour votre bonheur ! Merde, penses y un peu à eux !
*** - Il a raison, tu es toujours en train de te plaindre sur ton sort, mais crois tu que notre vie a été toujours joyeuse ? Crois tu que nous n'avons jamais été contraints de se battre contre nos propres sentiments pour faire avancer nos convictions ?
HYOGA (continuant toujours sa chute dans les méandres de son âme) - Oh, Milo… Mon ami…
MILO (digne, parlant fort et clairement) - Lorsque, avec Ailoa et Mu, nous avons été obligés de recourir à l'Athéna Exclamation, lorsque j'ai du porter mes coups à Saga, Shura et à mon ami Camus, ton Maître, pour les empêcher d'atteindre la chambre sacrée d'Athéna, tu crois que cela a été facile pour moi ? Pour nous…
HYOGA - Mais Milo…
MILO - Et Camus, tu penses à Camus ? Il s'est sacrifié car il était persuadé que tu serais un des meilleurs serviteurs qu'Athéna n'ait jamais eu ! Il a aussi utilisé cette attaque interdite, damnant sa propre âme et la vendant à Hades, toujours pour son idéal. Tu crois que ça a été simple pour lui ? Nous sommes des chevaliers d'Athéna, obligé d'aller à l'encontre de nos sentiments, pour protéger notre déesse et parfois blasphémer les Dieux… Ces sacrifices que nous faisons, nous en sommes conscients ! Et nous les avons accepté… Sans nous plaindre… Camus ne s'est jamais plaint, toujours digne, droit… Comme l'est Athéna ! Tu n'es pas un martyre Hyoga, mais un valeureux et courageux chevalier…

Je continue à attendre la voix de celui qui m'a montré le chemin du septième sens… Milo, le digne et fier chevalier du scorpion. L'ami de mon Maître, un de mes guides… Ses paroles me porte, je sais qu'il a raison… Mais suis je capable de me battre encore contre ma propre âme ??

MILO - Tu as été un des plus grands chevaliers qui n'ait jamais défendu Athéna. Et ce que je te dis, je sais que tu le sais ! Car tu t'es battu pour ton idéal… Tu dois reprendre le combat mon ami… Nous nous reverrons, mais plus tard…
HYOGA - Milo… non, ne me laisse pas…

Mais… Cette aura… Non, ce n'est pas possible… Camus…

CAMUS (flamboyant dans son aura dorée) - Hyoga, n'ai je donc pas réussi à te rendre digne d'Athéna !
HYOGA - Mais que dites vous mon Maître ?
CAMUS - Tu retombes dans les travers que tu as toujours eu, et dont j'ai donné ma vie pour que tu passes outre… Ces sentiments, Hyoga, c'est eux qui t'empêchent d'atteindre le sens divin qui te fera vaincre les Dieux !
HYOGA - Mais Maître… Je vous suis redevable de ce que je suis… Mais je n'y arrive pas…
CAMUS - Maîtrises tes sentiments Hyoga ! Tu mènes le combat décisif pour la survie de l'humanité, et tes faiblesses sont autant d'handicaps pour Athéna. Ton âme se doit d'être lisse, dure et froide comme la glace Hyoga !
HYOGA - Dure, lisse et froid comme la glace…
ATHENA (cosmos multicolore enflammant et illuminant le gouffre ténébreux dans lequel Hyoga continue de tomber) - Camus a raison Hyoga… Tu es un de mes meilleurs chevaliers, un des plus fidèles. Et au-delà de tout, un ami…
HYOGA (gémissant) - Athénaaa…
CAMUS - Hyoga, devient lisse, dur et froid comme la glace… Oublie tous sentiments, devient un Dieu…

Dur, lisse et froid comme la glace… Mais comment faire… Je n'y arriverais jamais… maman, Isaack, Camus, Milo, et maintenant Shun… Tous les gens qui ont compté pour moi, souvent par ma faute… J'ai mal, je n'en peux plus…

ATHENA (entourant le chevalier du cygne chutant dans son cosmos aimant) - Hyoga, ne dis pas ça… J'ai encore besoin de toi, je ne te laisserai pas tomber… Devient Dieu, Hyoga…
CAMUS - Vas y, mon enfant, fais le pour moi, pour tes amis, pour Athéna…
HYOGA - Mais…
CAMUS - Laisse ton âme devenir lisse, dur et froid, comme la glace…
HYOGA (pensif) - Lisse, dur et froid comme la glace…
ISAACK - Et arrête de te rendre coupable d'actes malheureux… Le Destin prend la part essentielle de responsabilité, et tu n'es responsable en rien, sinon de t'être battu pour ton idéal…
MAMAN - Vas y Hyoga, chasse ces mauvaises idées de ta tête…
JABU (entouré des autres bronzes morts au combat) - Bats toi pour notre mémoire, bats toi pour défendre celle pour qui nous sommes morts…
ICHI - Elève ta conscience au delà des sens humains Hyoga
GEKI - Retourne te battre comme nous l'aurions fait…
NACHI - Pour Athéna…
SHUN (auréolé d'une forte aura rose et pure…) - Devient un Dieu Hyoga… Elève ton cosmos au delà du neuvième sens… j'ai réussi à me débarrasser de mes émotions qui m'empêchaient de me battre, tu y arriveras aussi Hyoga !
HYOGA (continuant sa chute, mais entouré d'un cosmos blanc pur qui commençait à grandir) - Shun, mon frère… Toi aussi, tu me parles de me vider de mes sentiments…
CAMUS - Détache ton âme de toutes ses faiblesses humaines qui t'empèchent de voir plus haut Hyoga… Deviens ce guerrier ultime dont tu as été si proche lors de notre combat…
MINOS - Souviens toi de l'Elyséon Hyoga…
HAGEN - Hyoga, moi aussi je te le demande… Pour mon peuple, pour Flamme, pour tous les êtres humains, tu dois vaincre… Hyoga mon ami…
HYOGA - Oh Hagen, tu es venu aussi… Jabu, Isaack, Camus mon Maître, Shun mon frère, maman…
ATHENA (illuminant divinement l'abîme et ralentissant perceptiblement la chute de Hyoga) - Vas y Chevalier, il est temps pour toi à présent de te détacher de tes émotions humaines et de devenir un chevalier divin, de t'élever à l'ultime cosmos, celui des Dieux… Je te guiderai Hyoga, tes amis te guideront vers ta destinée…

HYOGA (ne bougeant plus, se redressant et intensifiant un cosmos blanc dorée) - Athéna…

Un cosmos d'un blanc immaculé enveloppa tout l'espace ténébreux dans lequel tombait Hyoga pour devenir lumineux, éclatant, éblouissant… Divin…

*
**

Tribunal de Zeus

ZEUS (semblant grelotter) - Mais quel est ce froid ?
ATHENA (apaisée) - Hyoga… Tu as réussi…

Champs de bataille du Ragnarok

Tous les combattants semblèrent marquer un temps d'arrêt. Quelque chose les surpris…

HEPHAISTOS (en sueur) - Que se passe t'il, Shiryu, sens tu ce froid ?
SHIRYU (blessé de partout, une balafre sanguinolente au niveau de la tempe droite) - Oui, un refroidissement rapide et soudain… Mais, ce cosmos… Incroyable…
HEPHAISTOS - Oui, je me souviens… C'est ton jeune ami à qui j'ai réparé l'armure, c'est éblouissant cette énergie…

Sur des marches, quelque part dans l'Olympe

SEIYA (tout sourire, les bras autour du corps pour se réchauffer) - C'est incroyable, Hyoga… Je suis fier de toi…

*
**

Aéther tournait le dos aux dépouilles des quatre chevaliers battus. Aucune émotion ne trahissait son impassible visage, aucune marque de fatigue… Quand soudainement, il se raidit. Quelque chose le gêna profondément. Un frisson… Il faisait froid, il se sentit comme mal… Il se retourna, et ce qu'il vit dépasse l'entendement…

AETHER (une goutte de sueur dégoulinant de sa tempe droite) - Mais comment… Incroyable !

Hyoga commençait à se relever. Une irradiation lumineuse blanche immaculée l'enveloppait, une brûmes légères et transparentes semblaient le protéger, renforçant cette impression de froid vif… mais non, ce n'était plus une impression… Hyoga était devenu le froid.

Le chevalier du cygne était debout, la tête penchée avant, les cheveux blonds, raides et devenus extrèmement pâle recouvraient ses yeux. D'ailleurs, tout Hyoga était très pâle. Quasiment livide, aucune expression, aucune chaleur. Aucune énergie semblait émanait de ce corps n'exprimant pas la vie. Mais Aéther était troublé… D'ailleurs, nous pourrions ajouter que tout l'Olympe semblait troublé par ce renouveau…

AETHER (moralement atteint) - Tu es debout… Impressionnant, ton âme a pourtant reçu Expiation de plein fouet, et te voilà debout… Je te félicite, mais tu vas mourir maintenant…

Hyoga ne bougeait pas. Immobile. Un brouillard léger, quasi-solide, l'entourait, cachant sa peau d'une pâleur inquiétante… Les bras le long du corps, il écoutait. Aucune expression, aucune émotion. Froid.

AETHER (explosion de cosmos) - EXPIATION…

Aussitôt, trois rayons lumineux blancs partirent du bras toujours le long du corps de Hyoga. Trois faisceaux lumineux d'un blanc aveuglant, plans et rectangulaires, fusèrent en direction du bras droit d'Aéther. Celui ci se glaça instantanément et explosa… Des milliers de fragments de glace se retrouvaient par terre, à coté d'un Aéther livide, dont le bras avait complètement été arraché jusqu'à la base de l'épaule.

Il en ressentait aucune douleur physique, mais moralement, il était détruit. Cette action fut extrêmement rapide. Mais son bras droit avait littéralement explosé sous l'action du froid explosif de Hyoga… Qui était d'ailleurs dans la même position, debout, les bras le long du corps, tête baissée et yeux caché par de bien pâles et drus cheveux blonds…

AETHER (livide, mais pas de la même manière que Hyoga. Une lividité de peur extrême…) - C'est… extraordinaire… Il n'a même pas bronché à Expiation. Cet homme… n'aurait donc aucune émotion.

Pas de réponse, pas de réactions chez le chevalier du cygne…

Tout l'Olympe était frigorifié. Si il n'émanait aucune énergie perceptible et violente de la part de Hyoga, tout le royaume divin était plongé dans un froid radical…

AETHER - Mes attaques mentales n'ont donc plus aucun effet sur toi, mais je vais détruire ta protection glacière…PAR LA CLARTE DIVINE…

Une lumière vive émana du seul index valide du lieutenant de Zeus, mais rien ne se passa, sinon une sorte de flash, expliquant sans doute un contact, un choc violent, entre le cosmos de Hyoga et l'offensive d'Aéther. Ce dernier, voyant son attaque aussi efficace qu'une charge de fourmi sur un bison, perdit complètement l'espoir de vivre quelques minutes de plus.

HYOGA (voix inexpressive) - Tu vas mourir Aéther…

Hyoga leva la tête, et Aéther eu la frayeur de voir ses yeux vides d'émotions, presuqe de vie. Blancs, pupilles exceptionnellement claires, visage blancs comme la neige.

HYOGA - Tu ne pourras jamais me battre…

Lisse, dur et froid comme de la glace est devenu Hyoga… Un être fait de puissance, défait de toutes émotions.

Cinq rayons de glaces partirent du torse de Hyoga et transpercèrent le corps d'Aéther. Ces rayons se solidifièrent pour donner naissances à cinq stalagmites de glace, d'un diamètre fort imposant et irrégulier, qui empalèrent littéralement le chevalier de Zeus.

Lorsque ces cinq lances glacés explosèrent, elles laissèrent un cadavre sur le sol, râlant et gémissant… " j'ai été vaincu par… un Dieu ".

Car Hyoga avait cessé d'être un homme de chair et d'émotion. Hyoga était mort. Etait né un être nouveau, dont la seule raison de vivre était à présent de batailler contre ces Dieux qui ont mis le chaos dans ce monde… pour instaurer un ordre nouveau, juste et équilibré.

Un Dieu de glace.

*
**

- Qu'est ce qu'il s'est passé ?

Un homme en armure bleu se lève péniblement… La première forme qui voit est féminine et allongée par terre. Elle bouge, elle vie… Péniblement, il s'aide de ses bras endoloris pour se mettre debout. C'est là qu'il voit une brume lumineuse divinement pure et blanche… Et un homme au centre de cette brume…

*** (interrogatif et essouflé) - Hyoga, c'est toi…
HYOGA - Meyastes… Shina, Sylphia, levez-vous. Et courrez en direction du temple de Zeus ! Allez rejoindre Seiya, Ikki et les autres….
*** (une nouvelle voie qui parle de derrière) - c'est incroyable, je viens de voir ton combat, tu es devenu tout simplement…
SYLPHIA (avec une tendresse perceptible par presque tout l'entourage) - Divin… Algébia, Hyoga est devenu un Dieu.

Hyoga ne répondait pas… Sylphia avait appris à apprécier cet homme sensible. Mais de sensibilité justement, il n'était plus question…

Si un avait perdu tout sentiment humain, il en était pas de même d'un autre… Meyastes pose affectueusement sa main sur l'épaule endolorie de Sylphia.

MEYASTES (d'un ton se voulant rassembleur et profondément amical) - Mes… amis. Nous devons y aller ! Pour combattre les Dieux. Ensemble !
SHINA - Allons y Meyastes…
ALGEBIA (décidé) - Allons y… Mon ami ! Nous sommes les chevaliers élémentaires !
MEYASTES (hurlant) - Pour la mémoire et l'amitié de Boréen… Allons le venger ! On y va !
ALGEBIA & SHINA - Oui !
SYLPHIA (plus timide…) - Euh, et Hyoga ?

Un silence s'établit. Quand, à la suite d'un silence ayant semblait éternel, il répondit…

HYOGA - Partez sans moi en direction du Palais de Zeus…
SYLPHIA - Mais pourquoi ??
HYOGA - Je vais m'occuper d'Héra… mais attention, votre montée risque d'être perturbée par ses servantes… Allez y, foncez…

Aucune réponse. D'un signe de tête, Méyastes exhorta ses… allez, utilisons le terme d'amis, à prendre la direction en route du Palais de Zeus…

HYOGA (dur, lisse et froid) - dépêchez-vous, il reste moins de 90 minutes…

*
**

De sa maison, Héra observait ce chevalier devenu Dieu. Puis le regard de celui s'éleva en direction de ce temple. Leur regard sembla se croiser… Un nouveau combat entre deux Dieux allait avoir lieu…

Pour le triomphe des hommes.

Pour le triomphe d'Athéna.

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Cette fiction est copyright Fabien Chaffard.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.