Epilogue


(Extrait du journal d'Astrios, un mois après la bataille de l'Olympe)

Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour écrire dans ce journal ces dernières semaines. A ma décharge, j'ai été particulièrement occupé.
Il est difficile de résumer efficacement tout ce qui s'est passé au cours de ce mois qui a suivi la fin de la bataille de l'Olympe. Mais je ne désespère pas de rédiger un jour une chronique exacte de tous ces évènements pour les générations à venir. En m'attaquant d'abord à ce qui a suivi la bataille décisive contre Zeus, je commence en quelque sorte par la fin. Il me reste encore à interroger de façon extensive tous ceux qui ont participé à cette ultime guerre sainte afin de pouvoir recueillir leurs témoignages. Cette entreprise risque de me prendre du temps, d'autant que j'ai reçu d'autres responsabilités parallèlement, mais je pense que c'est une œuvre qui mérite d'être accomplie.
La destruction de Zeus, qui s'est apparemment désintégré en une explosion de cosmos brut, ne semble pas avoir causé de dommages quelconque dans le monde physique, fort heureusement. Il n'en est pas de même pour l'espace interdimensionnel, où a apparemment eu lieu l'explosion. Des conclusions à ce stade seraient prématurées, mais il semble que les manipulations dimensionnelles soient devenues à peu près impossibles. Ma sœur, pourtant une experte en la matière, m'a confié qu'elle avait été totalement incapable de se téléporter depuis. Le temps dira si cet effet n'est que passager ou non.
La perte de ces pouvoirs dimensionnels risque de n'être qu'une fraction des séquelles que garderont beaucoup des survivants de cette bataille. Apparemment, les efforts intenses qu'ont dû déployer beaucoup d'entre eux, conjugués peut-être à la seule exposition à la puissance gigantesque de Zeus, ont laissés des traces qui seront difficiles à effacer. Même moi qui n'ai en fin de compte que peu combattu, j'ai désormais des difficultés à employer mon cosmos à son niveau habituel. Je ne peux qu'espérer que cela passera.
Bien sûr, les blessures physiques ont été sans aucun doute aussi nombreuses. De fait, beaucoup de ceux qui ont participé au combat ultime ne sont véritablement entrés en convalescence que très récemment. La présence de nombreux guérisseurs, dont certains provenaient de l'Olympe, a été d'une grande aide.
Une autre conséquence importante a bien sûr été la destruction à peu près totale du Sanctuaire, incluant les douze Maisons et le temple d'Athéna. Fort heureusement, cette destruction ne s'est accompagnée que d'assez peu de morts, les gardes et les apprentis ayant presque tous quitté les lieux auparavant.
L'ordre de la chevalerie n'existe plus vraiment en tant que tel, puisqu'il se réduit désormais aux quatre chevaliers divins et à une poignée d'autres. Reconstruire prendra du temps et j'ignore encore si l'ordre redeviendra jamais ce qu'il était. Mais cette question demeure pour l'avenir.
La plupart des survivants de la bataille décisive se sont dispersés, sans doute pour se remettre des épreuves qu'ils ont subies. J'ignore même où sont partis la plupart d'entre eux.
Mademoiselle Kido, après s'être remise de ses blessures, a entrepris avec beaucoup de courage une nouvelle lutte, d'un type bien différent. La destruction qu'a entraîné cette bataille de l'Olympe sur la totalité du globe ne s'effacera en effet pas en quelques semaines, ni, très probablement, en plusieurs années. Les victimes sont nombreuses et ceux qui ont tout perdu le sont encore plus. Mademoiselle Kido a choisi d'employer toute sa fortune (et celle de la société Solo, que Julian Solo lui avait apparemment léguée au cas où il lui arriverait malheur) pour les soulager. Plusieurs chevaliers l'accompagnent (un en particulier, bien évidemment) et emploient leurs pouvoirs de toutes les façons qui peuvent se révéler utiles. Il est possible que Mademoiselle Kido ait finalement décidé de rendre publique l'existence de notre ordre.

* * *

Quelque part dans le Pacifique, une petite île sertie dans la mer d'un bleu translucide comme une perle dans un écrin.

A une dizaine de mètres de la plage de sable blanc flotte au gré des vagues une grosse bouée de couleur orangée, dont la forme évoque celle d'un canard ou possiblement d'un cheval. Ou peut-être est-ce censé évoquer le monstre du Loch Ness.

Allongée dessus, vêtue du maillot rouge vif qu'elle s'est acheté, Sylphia est en train de bronzer, laissant de temps à autre ses pieds tremper dans l'eau fraîche. Après toutes ces années passées dans le froid et la neige d'Asgard, elle a décidé qu'il était plus que temps de rattraper le retard qu'elle a accumulé dans ce domaine.

Les yeux fermés, presque somnolente, elle sent le contact des rayons du soleil comme une caresse agréablement brûlante contre sa peau. C'en est presque étrange. Bien qu'elle ait effectivement renoncé à ce pouvoir qu'elle avait reçu si peu de temps auparavant, elle a conservé une sorte… d'affinité pour le feu, voire peut-être même un certain contrôle. Plus question bien sûr de déclencher des tempêtes de flammes, mais ce n'est pas comme si elle en avait vraiment l'envie. Pour l'heure, tout ce qui la tente, c'est de rester ici jusqu'à la tombée du jour sans devoir bouger le moindre muscle.

Désir qui est brusquement contrarié quant une vague subite vient secouer la bouée et la fait tomber à l'eau.

_Tu ne trouves pas qu'elle est délicieuse ? entend-elle quand elle revient à la surface, toussant et crachant.

_Meyastes… je vais te noyer !

_Ca m'étonnerait un peu, rit l'intéressé en s'éloignant à la nage, mais tu peux toujours essayer !

Sylphia ne peut s'empêcher de sourire juste avant de se lancer à sa poursuite. Somme toute, elle s'est rarement sentie aussi bien de toute son existence.

Retour au sommaire

www.saintseiya.com
Cette fiction est copyright Romain Baudry.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.