Chapitre 1 : Sam Hardy


C'était il y a longtemps... 16 ans? 17 ans? Je ne sais plus. Les dates sont floues dans ma mémoire, mais les faits y sont gravés à jamais. J'y repense maintenant lorsque je regarde les décombres et les morts de la dernière guerre sainte. et je ne peux m'empécher de me sentir coupable malgré tout. Tout avait commencé, il y a un peu moins de 20 ans...



New York, 15 ans auparavant.
Je m'appelle Sam, Sam Hardy. Je suis américain, ancien combattant, ancien du Viet-Nam. J'ai fini la guerre comme lieutenant avec les médailles et les blessures qui vont avec. Encore que les blessures soient surtout morales, des deuils, des pleurs et pas mal d'images de carnages et d'horreur. Je n'ai jamais été blessé sérieusement. Ce qui m'a valu le surnom de "Magic" par le reste du commando. Il faut dire que j'ai toujours eu un sixième sens pour éviter les pièges et les tueurs. De plus je n'ai pas mon pareil pour savoir ce que la personne en face de moi cache au fond d'elle-même, mensonges ou loyauté, courage ou couardise. Cela m'a d'ailleurs valu pas mal d'ennuis. Mais d'un autre côté, c'est grâce à cela qu'après la guerre j'ai pu m'installer comme privé à NewYork, ma ville natale. Ah, ... New York en septembre, l'été indien.... Quand le soleil rouge sang illumine les grattes-ciels et que l'horizon ressemble à de l'or fondu. Bon, d'accord, je m'égare. Mais aujourd'hui, on est dimanche et je n'ai rien d'autre à faire que de regarder la ville depuis les fenêtres de mon bureaux. Alors, je flâne, nonchalamment, en fumant une cigarette. De plus, c'est le jour de congé de Jenny, ma secrétaire et je n'ai personne à qui parler. Je ne vous ai pas encore parlé de Jenny? Eh bien, comme tout privé qui se respecte, j'ai une secrétaire, blonde et aux longues jambes, qui soigne mes bosses quand je me fais rossé, et qui trie mon courrier (accessoirement).
Je ne reçois quasiment aucun appel le dimanche, car dans la grosse Pomme, comme ailleurs, même les privés se reposent le dimanche. Pourtant, c'est bien mon téléphone qui vient de sonner... Je ne rêve pas. Je fronce les sourcils et j'hésite à répondre. Après tout c'est mon jour de repos et je sors d'une affaire plutôt difficile. Mon oeil gauche en garde encore la trace. Mais la personne au bout du fil insiste et ne semble pas vouloir renoncer à me joindre. J'hésite encore. Quelque chose me dit que cet appel va changé ma vie. Le téléphone sonne toujours. Je soupire et finalement je décroche :

- Allo, Sam Hardy, détective privé. Que puis-je pour vous?

Rien ne me réponds, que des grésillements, puis, une voix masculine et étouffée. L'appel doit venir de loin...

- Mr Hardy ?

le type a un drôle d'accent.

- Je m'appelle Shion et je vous appelle de Grèce. J'ai entendu parler de vous et je compte vous engager pour...
- Un instant! De quoi s'agit-il? Vous appelez de Grèce!!? Eh mec, moi j'habite New York et il est hors de question que je bouge d'ici!
- Calmez-vous, Mr Hardy. Je vais vous expliquer. Mais il serait en effet plus judicieux que vous veniez me rencontrer en Grèce. Car ce que j'ai à vous demander ne peux s'expliquer par téléphone...
- Non, pas question. Je vous l'ai déjà dit, hors de question d'aller en Grèce, l'Europe très peu pour moi...
- Eh bien, en plus de l'affaire elle même, je vous paie le voyage et tout le séjour...
- Hem,... Eh bien,...Peut être. C'est dangereux votre truc? demande-je d'une voix hésitante, car mon oeil gauche ne semble pas avoir envie de faire le voyage. Lui qui commence seulement à virer au vert...
- Non, pas du tout. Il s'agira principalement pour vous d'une affaire de prospection.
- De prospection? Vous cherchez de l'or?
- Oui, en quelque sorte, me répond-il et il semble l'entendre rire. Puis, il reprend, plus sérieusement : Alors, c'est d'accord, je vous envoie votre billet d'avion.
- Un instant, où ça en Grèce, car...
- Ne vous inquiétez pas, on viendra vous cherchez à l'aéroport d'Athènes, Mr Hardy. A bientôt.

Là-dessus, le type raccroche. Et je reste un moment interloqué , le combiné encore à l'oreille. Il me faut d'ailleurs un moment pour réaliser qu'il n'y a plus personne au bout du fil et pour raccrocher.
En Grèce? Pourquoi pas. Après tout cela fait longtemps que je n'ai pas eu de vraies vacances. J'ai d'ailleurs séjourné récemment en Europe, en France entre autres. Sur la côte d'Azur, à Nice. Mais j'y étais pour affaires, à cause d'un caïd New Yorkais réfugié en France et recyclé dans les machines à sous. Je ne m'y suis pas fait que des amis, qui doivent m'attendre au tournant. Lors de cette affaire, j'ai d'ailleurs eu l'honneur des journaux, peut être que c'est là que ce type m'a remarqué, la Méditerranée n'est pas très grande.

Quelques jours, plus tard, je reçois effectivement mon billet d'avion par la poste. Mais le truc qui me met mal à l'aise, c'est qu'il n'y a pas de billet retour! Que faire? Ce type ne veux quand même pas me garder là-bas? Oh, et puis après tout, il faut vivre dangereusement, même si je suis sensé ne rien risquer. Le jour suivant, je m'embarquai pour la Grèce, pour un voyage qui allait changer ma vie, à tout jamais.

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Cette fiction est copyright Cieslik Chantal.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.