Chapitre 1


La poursuite durait déjà depuis un petit moment mais aucun des deux jeunes hommes ne montrait le moindre signe de fatigue. Ranma commençait à trouver le temps long.

Il faut que je trouve quelque chose qui l’arrête. Pensa Ranma. Mais quoi ?

Le jeune homme regarda autour de lui, en quête d’idée. Une antenne ? Non. Une cheminée ? Je veux l’arrêter, pas le tuer ! Son regard s’arrêta sur un objet bien particulier et une lueur s’alluma dans ses yeux.

Est-ce que ce n’est pas un peu déshonorant ? Je ne veux pas agir comme le vieux pervers. Enfin, ce n’est pas comme si j’avais l’intention de les garder.

Sa décision prise, Ranma se saisit des objets incriminés et les lança, façon Ryoga, vers le fuyard. Celui-ci fut mis à terre, laissant à Ranma tout le temps de le rejoindre.

" Qu’est ce que ça veut dire ? Ragea le gaijin avec un curieux accent.

Il fallait bien que je t’arrête. Pas la peine d’avoir peur de moi, je veux seulement te parler.
Je n’ai pas peur, un chevalier d’Athéna n’a peur de rien !
Oui, mais il fallait quand même que je te parle.
Et tu étais obligé de me lancer ça, pour m’arrêter ? Rugit le russe (si Ranma avait bien situé l’accent).
Il brandit un soutien gorge et une culotte en dentelle sous le nez de Ranma.

Heu ! …Désolé pour ça. C’est tout ce que j’ai trouver pour t’arrêter. S’excusa Le jeune expert en art martiaux. L’autre le surprit en éclatant de rire.
Niet ! C’est une très bonne blague ! C’est la première fois que je me fais attaquer avec des sous-vêtements. Il faudra que je la raconte à Seiya ! Sur ce il se remit à glousser.
Bientôt, Ranma vit également le comique et ils furent deux à se gondoler sur le sol. Quand ils furent un peu calmés, les deux jeunes hommes se présentèrent.

On la refait. Je suis Ranma Saotome, de l’école d’art martiaux Musabetsu Kakuto Ryuu.
Mon nom est Hyoga, je suis un chevalier d’Athéna.
Hein ? Athéna ? La perplexité se lisait sur le visage de Ranma.
La déesse grecque de la guerre, voyons !
Ah ?
Tu as du en entendre parler pourtant ! S’exclama le jeune russe. Voyant le jeune homme se gratter pensivement l’arrière du crâne avec une expression de vide sur le visage, il préféra laisser tomber. Bon ! Que voulais-tu me demander ?

C’est à propos de tout à l’heure. Quand tu as démoli ce type pour ce morceau d’armure, tu as utilisé une espèce d’attaque tout à fait nouvelle pour moi. Quelle est le nom de cette technique et pourrais-tu me l’apprendre ?

Zut ! L’armure d’or ! Il faut que je la ramène au Coliséum ! Désolé Ranma, je n’ai pas le temps de t’en dire plus. Je suis pressé !

Je viens avec toi, si tu veux. Nous pourrons discuter plus tranquillement.

Impossible ! Tu n’es pas concerné par les guerres intergalactiques !

Les guerres intergalactiques ? Alors tu es un de ceux qui se battaient dans ce tournois organisé par une grande fondation.

La fondation Graad, oui. ( Il soupira.) Bon, c’est d ‘accord viens avec moi. Je répondrais à tes questions sur le chemin, mais je te préviens que je vais aller très vite. Tu ne pourras peut-être pas me suivre.

Va aussi vite que tu veux ! Bravada le jeune expert en art martiaux. Je peux aller aussi vite qu’il le faut. "

Le Russe renifla pour montrer son scepticisme puis, sans perdre de temps, il commença à se diriger vers le lieu de rendez-vous. A son grand étonnement, le jeune japonais allait aussi vite que lui. Il le mit au courant des principaux événements ayant eu lieu depuis le début des guerres intergalactiques. Il avait juste terminé quand ils arrivèrent au coliséum.

" Waouh ! C’est gigantesque ! S’exclama Ranma.

Et encore, tu n’as pas vu l’intérieur ! Lui fit remarquer Hyoga.

Tu veux dire que je vais pouvoir rentrer ?

Tu t’attendais à ce que je te fasse attendre dehors ? Viens maintenant, il faut que je voie si Seiya et les autres ont réussi à récupérer d’autres parties de l’armure sacrée. "

Ils pénétrèrent à l’intérieur mais on leur fit vite savoir que les personnes que cherchait Hyoga n’étaient pas là. Suivant leurs indications, ils se rendirent à la Résidence Kido.

Ranma n’en cru pas ses yeux quand ils passèrent les grilles de la propriété.

" C’est un château ?

Presque ! Mais tu sais, ne sois pas aussi impressionné. Une fois que tu connais les lieux tu ne fais plus attention à la taille. De plus, j’ai passé une partie de mon enfance ici avec mes amis de l’orphelinat.

Cool !

Pas tant que cela ! Le contredit Hyoga. J’ai passé ici des moments très pénibles. C’est là que Mitsumasa Kido et ses sbires nous ont entraînés pour faire de nous des chevaliers. Bien sûr, ce qu’ils ont fait n’a été que la première étape, mais je me rappellerais toujours la dureté de leur soit disant "entraînement " ! J’appellerais plutôt ça de la torture ! Remercie le ciel de n’avoir pas subi cela.

Oh ! Tu sais, j’ai quelques mauvais souvenirs moi aussi. Rien que pour maîtriser le Nekoten…! " Il frissonna.

Le chevalier du Cygne le regarda d’un air curieux mais, voyant qu’il n’allait rien ajouter, poussa les portes de la résidence. Il guida son invité à travers le dédale des pièces et arriva finalement devant une double porte monumentale. Il recommanda à Ranma de se taire pendant qu’il expliquait la situation. Conseil que Ranma s’empressa d’enfreindre dès que les premiers volets d’une diatribe sortirent de la bouche de Tatsumi.

" Incapables ! ! Comment osez-vous revenir ici les mains vides ! !…

Qui est ce fou furieux, Hyoga ? Tu ne vas pas te laisser insulter sans rien faire, quand même ?

Ranma, chut ! ! La princesse est là ! "

A ce moment-là seulement prit conscience qu’il y avait d’autres personnes dans la pièce. Trois autres hommes en dehors de Tatsumi et une jeune femme qui se tenait de dos à leur arrivée, mais qui se retourna en entendant Ranma.

Les trois hommes devaient avoir une vingtaine d’année et étaient visiblement des combattants aguerris. La manière qu’ils avaient eue de réagir à leur entrée en était la preuve. Ils avaient tous adopté une posture calme mais qui leur aurait permis de réagir à la moindre menace en une fraction de seconde. Ils étaient très différents d’aspect. Le premier était un jeune homme aux longs cheveux noir à l’air sérieux et qui ressemblait un peu à Mousse(les lunettes et les problèmes de vue en moins). Le deuxième, curieusement, avait des cheveux verts et un air doux et féminin qui firent presque douter à Ranma que c’était un chevalier, mais l’aura de puissance qui l’entourait n’en faisait aucun doute. Le troisième avait lui des cheveux bruns et un regard malicieux. Il était présentement en train de tirer la langue dans le dos de Tatsumi et ses compagnons qui l’observaient du coin de l’œil se retenaient visiblement pour ne pas éclater de rire. Mais ce qui frappa Ranma se fut la jeune femme. A priori seule sa beauté était remarquable : ses longs cheveux violets encadraient un visage parfait et sa légère robe d’été moulait à la perfection son corps longiligne. Mais pour l’œil exercé de Ranma, ce fut son aura qui la trahi. Celle-ci était d’une intensité qu’il n’avait ressentie qu’une fois auparavant et encore, pas à ce niveau. Saffron ! Qui se prétendait un dieu ! A coté de cette femme, il n’était qu’un nourrisson au berceau !

" Hyoga ! C’est seulement maintenant que tu arrives ! Et avec un étranger qui plus est ! Aboya Tatsumi.

Cela suffit, Tatsumi ! Dit calmement la jeune beauté.

Oui…

Je suis sûre que Hyoga peut nous expliquer la raison de son retard et la présence de ce jeune homme. Peut-être est-il un chevalier ?

Moi ?

Ranma ! L’interrompit Hyoga. Excusez-le, princesse !

Ce n’est rien, Hyoga ! Dis moi seulement qui il est.

Princesse Saori, je vous présente Ranma Saotome, de l’école d’art martiaux Musabetsu Kakuto Ryuu. Voici également les chevaliers Shiryu du Dragon, Shun d’Andromède et Seiya de Pégase.

Je ne pense pas vous avoir seulement jamais rencontré ? Demanda la princesse.

Ca ! Moi non plus je ne vous ai jamais vu. Je ne pense pas non plus que vous soyez une de mes fiancées cachées ! Voyant les regards d’extrême confusion qui se lisaient sur les visages des chevaliers et l’outrage dans les yeux de la Princesse, il préféra assurer ses arrières. Vous ne l’êtes pas, hein ?

Hyoga ! La banquise aurait été plus chaude que la voix de la princesse.

Oui, altesse ?

Est-ce que tu… Elle fit visiblement un effort pour se calmer. Est-ce que tu as réussi à reprendre un morceau de l’armure d’or ?

Oui ! Aussitôt, la tension sembla quitter les épaules de la jeune femme. J’ai réussi à récupérer le bras gauche. Je vois que Seiya et les autres ont réussi également.

Partiellement. Sans l’armure d’or, le tournoi ne peut reprendre. C’est sur lui que repose tout le prestige de la fondation Graad. Il est de votre devoir de récupérer les parties manquantes, au péril de votre vie, oui, de votre vie… "

Le silence régna après les derniers mots de la princesse. Ranma, lui-même, qui ne réfléchissait jamais avant d’ouvrir la bouche, ne trouvait rien à dire.

C’est ce moment-là que choisi une jeune servante portant un plateau de boissons fraîches pour rentrer dans la pièce. Suivant le processus d’activation de la malédiction, elle se prit les pieds dans le tapis et les verres s’envolèrent pour atterrir, bien évidemment, sur Ranma.

" Froid ! " S’exclama Ranma-fille.

Seiya, les yeux lui sortant presque de la tête fit un pas en arrière.

" Que ? Qui ? Qu’est ce qui s’est passé ? Réussit-il enfin à bredouiller. Une minute c’est un garçon, l’autre c’est une fille !

Je suis un garçon ! Rugit Ranma.

Ah, oui ? Ironisa Seiya. Crois-moi, je m’y connais !

Seiya ! Laisse le s’expliquer. Le reprit la douce voix de Shun.

Oui, bon !

Ce que vous voyez est le résultat d’un entraînement d’art martiaux que mon père et moi avons effectué en Chine. Au pays des sources maléfiques.

A Jusenkyou ? Fit la voix incrédule de Shiryu.

Tu connais, Shiryu ? Lui demanda Hyoga.

Oui ! Mon vieux maître m’en avait parlé ! C’est un lieu qui possède une malédiction particulière. C’est au mont Quanjing, Bayankala Range, dans la province de Qinghai en Chine. On raconte, que dans cette région reculée du monde, on trouve un endroit, Jusenkyou. Des centaines de sources affleurent le sol et on dit que quiconque tombe dans l’une de ces sources se voit transformé dans ce qui s’y est noyé auparavant. Les légendes de ceux qui se sont noyés sont tragiques. On y trouve une grande variété de malédiction : la source du chat, du panda, de l’homme bienveillant, du canard et bien d’autres. Ranma doit être tombé dans celle de la source de la jeune fille. D’après une légende, tragique elle aussi, une jeune fille s’y serait noyé voilà 5000 ans. Mon maître ne voulait pas que j’aille m’entraîner là-bas et franchement, je comprends pourquoi à présent.

Parce que tu crois que j’aurais été si j’avais su ? Lui lança Ranma. J’étais prêt à donner ma vie pour devenir un maître des arts martiaux, mais pas perdre ma virilité ! "

Ranma tremblait de rage à la pensée que son père était la cause de tout cela. Au moins, quand il se changeait en panda, il se changeait en panda mâle !

" Je ne vois toujours pas pourquoi il est ici, lui ? Fit remarquer Tatsumi.

T’as un problème avec ça ? Lui demanda le jeune expert en art martiaux.

Parfaitement ! Aussi doué que tu sois en Karaté, ça n’a rien à voir avec ce que les chevaliers sont capables de faire : D’un revers de la main ils peuvent déchirer le ciel et d’un coup de pieds ils peuvent entrouvrir la terre.(Devant l’air totalement dénué d’expression de Ranma, il continua.) Allez petit, rentre à la maison, ici c’est la cour des grands.

Espèce de… ! Ranma suffoquait presque. Ca ne m’impressionne pas du tout, ton charabia ! Je les prends quand tu veux tes chevaliers ! Tout de suite, même. On verra si je suis toujours " petit" après !

Tu vas voir, toi ! Commença la grande brute.

Tatsumi, ça suffit ! Le coupa la voix de Saori. Je comprends que tu te sois senti offensé par ses propos, Ranma. Mais les chevaliers sont, il est vrai, très fort. Personne ne t’oblige à te battre. Si tu veux retirer ton défi, personne ne te le reprochera.

Me retirer ? Moi ? Ranma Saotome ne se retire jamais d’un combat ! Annonça t-il fièrement.

Je vois ! Soupira tristement la princesse. Dans ce cas, chevaliers, le reste vous regarde.

Hun ? C’est à dire que… C’est à nous de nous battre ? Demanda un Seiya visiblement dépassé par les événements.

Bien sûr, Seiya. Lui expliqua Shiryu. Il en va de notre honneur de chevalier. Bien entendu, ça sera un combat sans les armures, sinon ça serait trop injuste.

Ouais ! Je ne voudrais pas trop abîmer notre ami. Fit le chevalier Pégase avec arrogance.

Ca marche pour moi, l’étalon !

Pégase ! C’est le chevalier de Pégase, imbécile !

Ouais, ouais. Peu importe. Bon on y va, gueule d’amour ? A nous d’ouvrir le bal ! Oh!… (Il réfléchit.) Juste un moment.

Quoi ? Tu veux annuler ?

Je veux juste redevenir un garçon d’abord, idiot ! "

Après que Ranma eut retrouvé sa véritable apparence, ils se dirigèrent vers l’arrière de la maison, où le combat devait avoir lieu. L’arrière de la résidence était aussi belle que l’avant, mais moins monumentale. On voyait bien que c’était un lieu fait pour la détente. Une terrasse et un escalier à la française permettait de descendre dans les jardins qui sentaient délicieusement bon dans cette chaude journée de Juin.

Les deux guerriers se mirent en position pour le combat, face à face avec les mains en avant, en garde l’un et l’autre.

Shiryu se mit entre les deux pour faire l’arbitre.

" Ranma, Seiya, prêts ? Allez ! "

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Cette fiction est copyright Johanne Le Noan.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.