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Cette annexe se situe chronologiquement avant le chapitre 5 et le départ au combat de nos héros. Sur sa couche Fairlight se remémore les événements qui se sont déroulés jusqu' à présent en passant par l' apparition de Mu et de la chevalerie d' Athéna dans sa vie. Cette annexe est l' occasion pour moi de vous en apprendre un peu plus sur l' un des personnages que j ai introduit, d' autant plus que le chapitre 12 sera centré autour des personnages de Fairlight et Mu... Megumichan Je le sais. Je sais que demain certains d' entre nous ne reviendrons pas. Je sais que demain je ne reviendrais peut-être pas et lui non plus... Mais je ferai tout, tout ce qui est en mon pouvoir pour le retenir, pour qu' il soit à mes côtés lorsque nous franchirons de nouveau l' entrée du sanctuaire... Pour lui avouer enfin ce que je ressens , ce que mon coeur me crie de lui dire : que tout mon être est bouleversé à chacune de ses paroles à chacun des ses sourires... Pour lui dire qu' avant même que je ne le rencontre je savais que je l' aimais... Je me souviens encore très bien de ce que j' ai ressenti le jour où mon père est mort. Il avait mis fin à ses jours quelques temps après que ma mère ne perde la vie. Ce jour là j' avais ressenti un profond sentiment de solitude et d' abandon, comme si j' avais été rejetée par l' une des personnes qui constituait le centre de mon univers. J' ai tenté d' oublier; de tout enfouir dans un coins de ma mémoire.. En vain, car il est de ces souvenirs que l' on ne peut effacer : ce sont ceux qui bien souvent hantent vos nuits de cauchemars. - Grand mère ? Pourquoi papa est-il parti ? Pourquoi n' est-il pas resté avec nous, avec Christy et moi ? Papa ne nous aimait-il pas ?? Nana avait alors caressé mes cheveux, tentant de me communiquer un peu de chaleur humaine, à moi l' enfant abandonnée qui avait perdu l' envie de vivre. - Ton père t' aimais, avait-elle murmuré, ton père t' aimais énormément, mais seulement il en avait assez de vivre, car à ses yeux plus rien ne le retenait en notre monde... Mais toi Fairlight, toi tu dois espérer; car un jour toi aussi tu trouveras une personne qui te permettras d' avancer et de continuer à vivre. J' étais encore très jeune à l' époque et je n' avais pas saisi le sens des ces mots. Le sentiment de solitude que je ressentis dès lors se fit de plus en plus intense imprégnant toute ma personne. Aux yeux des autres je jouais la comédie, affichant un masque de gaieté et aussi loin que je me souvienne ce masque ne s' est brisé que deux fois : la première fois se fut à cause de mes petits compagnons...Les enfants peuvent être cruels et leurs paroles envers l' enfant pas très dans la norme et un peu bizarre que j' étais me blessaient bien plus que les regards et remarques des adultes... Il me semble l' avoir attendu une éternité.. Un jour le hasard ou plutôt le destin l' a mis sur sa route. Oui c' est cela ; je suis certaine que nous étions destinés à nous rencontrer, comme si depuis la nuit des temps nous nous étions cherchés ; et aujourd'hui encore plus qu' avant je le crois dur comme fer... Et je n' ai cessé de le croire depuis que pour la première fois j' ai rêvé de lui et qu' il est apparu dans notre jardin à Londres.. Mu... Cette rencontre me fit l' effet de joyeuses retrouvailles après de longues années de séparation, lorsqu' il s' évanouit dans mes bras et que je le serrait dans mes bras embrassant ses cheveux... Ce jour là j' eus l' impression que même le ciel était avec nous, pleurant les retrouvailles de deux amants; il déversa sur nous des trombes d' eau. Je me souviens aussi de la douleur ressentie les jours qui suivirent. La peur de le perdre alors qu' il dérivait entre la vie et la mort me tenaillait le ventre, et je ne sait pas encore où j' ai eu le courage de faire face à toutes les blessures qui parsemaient son corps. Blessures qui cicatrisèrent bien vite Je m' en étonnait auprès de grand-mère - N' oublies-pas que c' est un chevalier d' Athéna , m' avait-elle dit , et cette guérison miraculeuse est l' une des manifestations de leur grand pouvoir.. Pour Nana cette guérison avait tout d' un miracle... Pourtant je ne pouvais empêcher de sombres pensées de me traverser l' esprit ; Etait-ce cela que d' être chevalier d' Athéna, être blessé profondément aussi bien dans sa chair que dans son âme au cours d' affrontements stériles ??? Se battre pour des idées, pour un monde, pour des sentiments qu' on ne vivrait ou ne ressentirait même pas; fauché dans la fleur de l' âge par la mort ? Il n' avait qu' un peu plus de vingt et un ans. Et pourtant à chaque fois que et je croisais son regard et que mes yeux s' attardaient un peu dans les siens je pouvais y déceler non pas de l' insouciance comme j' en voyais souvent chez les jeunes hommes de mon âge; mais une pointe de mélancolie qu' il tentait aussitôt de voiler. Mu parlait beaucoup des autres et très peu de lui.. C' était les autres qui parlaient de Mu et à chaque fois que je tentais de lui poser quelques questions, il détournait toujours la conversation; gêné. - Vous restez tellement calme Mu... En toutes circonstances, je ne sais comment vous faites... Et votre aura est tellement douce, on se sent tout de suite en confiance. Il avait alors sourit à mes réflexions et avait cueillit une fleur , qu' il avait fixée dans mes cheveux avant de venir frôler ma joue du bout du doigt, juste au dessous de l' oeil, là où il y a un grain de beauté.. - Vous aussi Fairlight, votre aura est emplie de douceur... Quand je vogais entre la vie et la mort, bien souvent j' ai ressenti votre cosmos et j' ai entendu votre voix qui m' encourageait à m' accrocher. Il n' avait sans doute pas conscience de ce que ce geste et ces mots déclenchaient en moi.. Et moi non plus. J' étais incapable de mettre un nom, de donner un sens à ce que je ressentais, et pourtant c' étais si simple. - Vous l' aimez n' est-ce pas ? dit une voix rauque derrière moi. Je me retournais en sursautant. Plongée dans mes pensées depuis le départ de Mu, je n' avais pas senti la présence de Kanon. Kanon ne parlait pas beaucoup, comme s' il avait peur de commettre une erreur ou de blesser les gens par ses actes et ses parole... Pourtant chacuns de ses mots semblaient être mûrement réfléchis et particulièrement pertinents. - Co... Comment ? - Vous l' aimez... A chaque fois que votre regard se pose sur lui il se fait plus doux... Et lui quand il prononce vore nom sa voix prend des inflexion bien plus tendre. Kanon esquissa un léger sourire tandis que le rouge me montait aux joues... Etait-il possible que... - Vous devriez lui dire, ce que vous ressentez... - Je... Je ne sais pas je m' en sens incapable... - Nous allons bientôt repartir en Grèce Cette dernière phrase me fit l' effet d' un poignard dans le cœur. Pour la seconde fois, le masque de glace que je portais se fissura, je fus incapable de retenir les larmes qui depuis quelques instant me piquaient les yeux. La véritable solitude n' est pas celle que l' on ressent quand il n' y a personne autour de nous, mais c' est celle qui vous broie le cœur lorsqu' une personne vous manque. Il n' étais pas encore parti et pourtant c' était ce que je ressentais déjà. C' est alors que j' eus une idée folle... - Grand-mère ! Grand-mère ! Je déboulais dans son bureau et entrais sans frapper. Elle ne leva même pas la tête, habituée à ce que j' ai ce genre de réaction. - Grand-mère, je viens de prendre une décision ! Je pars avec Mu, Shaka , Kanon et Aioros en Grèce ! Nana se leva de son siège et s' approcha de la fenêtre, sa main se posa sur la vitre, elle en ôta la buée qui la recouvrait. - Si tu pars en Grèce tu souffriras énormément... Le monde dans lequel ils évoluent est différent du notre, il est fait de douleur et de sang... Tu ne pourras pas t' y faire. - Gand-mère... Je le sais, je sais déjà tous cela... Mais te souviens-tu quand j' étais enfant ? Et que tu me disais qu' un jour je trouverais quelqu'un qui me donnerait la force d' avancer... Et bien je crois que je l' ai trouvé cette personne... - C' est Mu n' est-ce pas ? - Comment le sais tu ?! - Et bien j' ai remarqué que tu te comportes comme une véritable midinette à chaque fois qu' il est dans les parages... - Grand-mère... - Oui , bon j' exagère un peu... Mais depuis qu' il est arrivée tu est beaucoup plus féminine qu' avant... Et puis ce n' est pas moi qui ai fait cette remarque la première mais Christy... - Grand-mère... Nous avions toutes deux ri de bons cœur à cet instant... Mais à présent en y réfléchissant bien , j' ai été extrêmement égoïste à cet instant, en ne pensant qu' à moi car aujourd'hui je me demande comment j' aurais réagit à sa place, savoir que l' un des êtres qui m'étais cher allait me quitter... Le sanctuaire était un lieu étrange, où le temps semblait s' être figé; il y régnait une incessante activité : le jour c' étaient les coups reçus par les apprentis et leurs cris de douleur qui retentissaient dans le lointain, tandis que la nuit les rires des gardes faisant leur ronde, et leurs conversations menées avec entrain venaient troubler le silence qui aurait du être maître à ces heures là... Pourtant même ici, même dans leurs univers , Mu et tous les autres chevaliers d' or paraissaient être des personnes hors du commun. Je m' en rendis compte en voyant l' admiration que leur présence suscitait chez toutes les personnes peuplant le sanctuaire, du simple garde, en passant par la servante, jusqu' aux apprentis qui pourtant endosseraient peut-être eux aussi l' une de ses armures d' or... Alors moi, qui n' étais pas d' ici , et qui me retrouvais plongée au cœur même de ce monde que pouvais-je lui apporter ??? Je ne le savais pas encore.. Toute à l'heure, avant que je ne rejoigne ma chambre, je me promenais au bord de l' une des plages que compte l' île du sanctuaire. Le soleil s' était à peine couché et je cherchais un endroits calme où réfléchir. J' avais découvert depuis peu une petite crique où personne ne semblait venir et pourtant ce soir là... - Mu ? Il sursauta. Etait-il perdu dans ses pensées au point de ne pas sentir ma présence ? - Oh ! Fairlight c' est toi... J' allais m' asseoir près de lui dans le sable - A quoi pensais-tu ? - Oh, beaucoup de choses... - A cause de la bataille de demain ? Depuis le début de la journée cette événement ne cessaient de me hanter je doutais d' être à la hauteur. J' avais maintenant la connaissance de ma réelle identité, et je ne m' en sentais pas changée pour autant... - Je...Je ne pense pas être à la hauteur... -Nous avons tous peur Fairlight, tous peur de tomber face à notre ennemi.. Pourtant nous nous battons tous pour Athéna il est vrai, mais pas uniquement pour cette raison... Nous nous battons aussi pour que ce monde que nous connaissons ne disparaisse pas. Il se leva et me tendit la main: - Je vais te montrer quelque chose... Ferme les yeux. Je me levais saisissant sa main et fermais les yeux. Aussitôt je sentis qu' il posait ses mains sur moi et me soulevais. - Mu ? Que... Que fais-tu ? - Tu peux ouvrir les yeux J' ouvris. - Mu ?... Qu' est-ce... Mu on flotte... Nous flottions dans les aires , à environ 6 mètres de la surface de l' eau... Je me rendis compte qu j' étais dans les bras de Mu... Cette proximité me troublait. - Mu ? Comment as-tu fais ? - C' est de la télékinésie... Regarde en bas... Je baissai la tête fixant la surface de l' eau... Magnifique. C' était magnifique et les mots me manquaient pour décrire ce que je voyais et ce que je ressentais à cet instant... C' était le ciel... Le ciel , les étoiles, les planètes, les constellations se reflétaient sur la surface de l' eau , tel un miroir qui renvoie une image. Mais ce reflet-ci était vivant , mouvant. La surface de la mer ondulait déformant la Lune pâle et ronde qui s' y reflétait. - Tu vois Fairlight... Si je me bats ce n' est non pas seulement pour Athéna , mais aussi pour ça, pour que d' autres personnes puissent admirer ce spectacle si magnifique... - Il est certain que personne ne pourra l' admirer flottant au dessus de l' eau, dis-je en souriant. -Oui. Les autres devront lever leur regard vers les cieux. J' avais compris; je savais maintenant pour quoi ils se battaient tous, eux les chevaliers du zodiaque et lui Mu, avec tant d' acharnement... Et j' avais compris aussi en cet instant que jamais je ne pourrais posséder entièrement le cœur de Mu;. il était chevalier d' Athéna et quoiqu' il arrive sa mission serait sa priorité. Mais je voudrais lui apporter quelque chose qu' il ne trouvera jamais ici, en cette univers guerrier; je voudrais lui apporter un peu de paix et de sérénité, je voudrais être son repos de guerrier. Il existe des personnes qui puisent leur force chez les autres ; je suis certaine d' être l' une d' entre elles et jamais je ne cesserais de tenter de m' accaparer son attention. Car je suis de ces personnes qui vivent pour le regard des autres. Et moi je vis pour son regard.. Pour le regard de Mu. |