Chapitre 1


Sanctuaire d'Athéna

Tandis que la nuit commençait à tomber, deux Chevaliers d'Or attendaient devant la grande porte menant chez le Pope, chef incontesté des Chevaliers d'Athéna et dirigeant du Sanctuaire.

L'un d'eux, tenant son casque dans la main, a de longs cheveux blonds et garde les yeux fermés. Malgré la grande sérénité qui se dégage de lui et le calme infini qui semble l'habiter, il commence à perdre patience. Il est nerveux et s'avère même proche de la dépression. L'homme qu'on dit le plus proche de Dieu est à bout, il ne parvient à garder son self-control que par une volonté de fer.

Son compagnon, qui fait les cent pas depuis plusieurs minutes a quant à lui de longs cheveux bleus. Habituellement, on le dit froid et impassible comme la glace. Impossible de deviner ses émotions, car comme tout bon combattant, jamais il ne les laisse apparaître. Pourtant lui aussi, à l'instar de son ami, est nerveux, il n'en peut plus, il va craquer, encore quelques minutes et le froid Chevalier des glaces deviendra plus chaud qu'en volcan en éruption.

Enfin, le moment tant attendu par ces Chevaliers si redoutables et si redoutés arrive, la porte s'ouvre et un garde leur fait signe que le Pope va les recevoir. D'un pas rapide, tous deux se dirigent vers la pièce où siège le maître du Sanctuaire.

Quand enfin ils arrivent devant celui à qui ils ont juré allégeance, posant un genou au sol, ils se figent, ne sachant pas par où commencer.

- Alors Chevaliers, quel est la raison si importante qu'elle requiert une audience si rapidement ?

Le froid Chevalier du Verseau, du nom de Camus, fit signe à son ami, le sage Chevalier de la Vierge, Shaka.

Camus : Vas-y, dis-lui.
Shaka : Moi ? Mais c'est ton idée, dis-lui, toi !
Camus : Allons, fais pas ton difficile, toi tu as l'habitude.
Shaka : L'habitude, mais qu'est-ce que tu racontes ?
Camus : Tu parles souvent à Dieu, alors un simple Grand Pope, c'est rien du tout.

Le Chevalier de la sixième maison allait reprendre son frère d'arme, mais fut directement interrompu.

Pope : Alors Chevaliers, l'un de vous va-t-il m'expliquer la raison de votre présence en ce lieu ?

Camus donna alors un coup de coude à Shaka pour le faire réagir, ce qui n'échappa pas au représentant d'Athéna.

Pope : Je t'écoute, Shaka.

Tandis que le Chevalier de la Vierge, malgré ses yeux toujours fermés, jetait un regard noir au Chevalier d'Or se trouvant juste à ses côtés, il répondit à la question.

Shaka : Le Chevalier du Verseau et moi-même avons un problème. N'ayant pas trouvé de solution, le Chevalier du Verseau eut la brillante idée de vous soumettre notre problème, mais je pense qu'il est plus à même que moi de vous l'expliquer.
Pope : Je t'écoute, Camus.

Le protecteur de la onzième maison ne s'étant pas préparé à cette contre-attaque, croyant avoir eu raison de Shaka, avait la bouche grande ouverte, mais rapidement il reprit ses esprits, passa sa main dans ses cheveux et poursuivit, cherchant un moyen de passer la main pour cette douloureuse demande.

Camus : Voilà Grand Pope, on se demandait comment on pouvait se débarrasser de nos disciples.
Grand Pope : Comment ? Débarrasser ???
Shaka : Ce que le Chevalier Camus veut dire, Grand Pope, c'est quelles sont les conditions qui font qu'un maître perd son disciple.
Camus : Exactement, c'est ce que je voulais dire. Qu'est-ce qui fait qu'un disciple n'est plus notre disciple ? Vous comprenez, c'est la première fois que nous en avons un, et nous ne savons pas bien comment ça se gère.
Shaka : N'ayant nous-même pas eu de maître de par notre éveil spontané au septième sens, nous ne nous sommes jamais retrouvé dans un cas comme celui-là.

Les deux Chevaliers d'Or regardaient attentivement le Grand Pope, prêts à ne pas perdre la moindre miette de la réponse qu'il allait leur donner, respirant à la même vitesse que lui, ressentant chaque déplacement d'air occasionné par ses mouvements, ils avaient atteint sans le savoir un niveau de concentration parfait sur le moment.

Pope : Je comprends, c'est vrai que ça ne fait que quelques mois que vous avez pris ce rôle. Je vais donc vous répondre. Il n'y a que deux possibilités pour que vos disciples vous quittent. La première, c'est qu'ils deviennent Chevaliers. A ce moment-là, ils seront reconnus comme des serviteurs d'Athéna et n'auront plus de maître.

Le regard des deux Golds Saints s'illumina sur le coup, même les yeux fermés de Shaka ne pouvaient cacher la joie qui venait d'y naître, on aurait cru qu'ils concentraient leur Cosmos dans leur regard, mais ce n'était que du bonheur pur, un sourire couvrant toute la largeur de leur visage.
Jamais le Pope n'aurait cru voir Camus le froid et Shaka le sage avec une telle expression, même le jour où Athéna étaient revenue sur terre, ils n'avaient pas été si heureux.

Ne pouvant plus se retenir, le Chevalier de la Vierge questionna directement le Pope.

Shaka : Et quelle armure allons-nous leur refiler ?
Pope : Leur refiler ?
Camus : Ce que veut dire Shaka, Grand Pope, c'est que nous avons besoin de savoir pour quelle armures ils sont destinés, pour leur apprendre des techniques appropriées.

Une goutte de sueur apparut sur le front des deux Chevaliers d'Or. Le Grand Pope avait-il compris leur but caché ?

Pope : Je comprends, tu as raison, Camus. Laisse-moi regarder dans mon livre.

Et pendant que le Pope prenait son registre du Sanctuaire pour y chercher l'inscription des disciples de Camus et de Shaka, les gardiens de deux des douze temples du Zodiaque soufflaient : ils y étaient presque, encore un instant et le calvaire toucherait à sa fin.

Le Pope ouvrit le gros livre à une page qui semblait être l'index, puis l'ouvrit beaucoup plus loin, il semblait avoir trouvé ce qu'il cherchait.

Pope : Ha voilà, je les ai trouvés ! Tiens, quelle coïncidence, vos deux disciples se sont inscrits en même temps, peut-être qu'ils se connaissaient avant de venir ici.
Shaka : " Voilà qui explique pas mal de chose. "
Camus : " Oui, comme tu dis, on aurait dû s'en douter. "
Pope : Qu'avez-vous dit ?
Shaka : Non non rien, on vous écoute Grand Pope.
Camus : Quelles armures auront la chance de faire de nos disciples des Chevaliers ?
Shaka : " Et par là-même de nous en débarrasser... "

Alors que Camus sursautait à la remarque de son ami, le Pope heureusement n'entendit rien et continua.

Pope : Alors, blablabla, non c'est pas ça, blablabla, voilà, disciple de Camus, suivra l'entraînement de Chevalier en Sibérie pour un jour devenir Chevalier du…

Le moment de libération allait sonner pour le Chevalier du Verseau, dans peu de temps il ferait passer l'épreuve à son disciple et se débrouillerait pour qu'il la réussisse, même s'il devait l'aider pour cela, telles étaient les résolutions qu'il venait à l'instant de prendre.

Pope : …Verseau, voilà, donc il s'entraîne pour un jour prendre ta place si tu devais nous quitter.

Un vent froid venait d'entourer Camus, pour la première fois de sa vie, il atteint le Zéro Absolu, il ne bougeait plus, son teint blanc comme la neige ; si quelqu'un s'était amusé à le toucher, il se serait sûrement cassé en milliers de morceaux.
Alors qu'à ses côtés, le Chevalier de la Vierge éclatait de rire, bien qu'il fût bien placé pour comprendre son ami qui allait devoir endurer son disciple pendant probablement des années, il ne put s'en empêcher, trop nerveux pour arriver à se retenir alors que pendant ce temps le Pope continuait de lire.

Pope : blablabla, disciple de Shaka, blablabla, entré comme apprenti pour devenir Chevalier d'Or de la Vierge.
Shaka : Hahahaha, hein ? Quoi ? C'est impossible ?

Ouvrant les yeux et venant arracher le livre des mains du Grand Pope pour vérifier de ses propres yeux, supprimant un sens par là-même occasion au serviteur d'Athéna.

Shaka : Sera le disciple de Shaka de la Vierge et, s'il se montre digne un jour de remplacer son maître, se verra alors remettre le titre de….Chevalier d'Or de la Vierge.

Laissant tomber le livre sur les pieds du Pope, ce qui eut pour effet de toucher un point vital qui lui permit de retrouver sa mobilité, Shaka se mit à pleurer.

Pope : Allons, ne soyez pas si émotifs, j'imagine la joie que vous devez ressentir à l'idée qu'un jour vos disciples dont vous devez être si fiers seront des Chevaliers d'Or, mais vous aussi vous en êtes, il faut savoir vous contrôler. Shaka, tu devrais prendre exemple sur Camus, toujours aussi froid et et dénué d'émotions.

Le Chevalier du Verseau reprit ses esprits.

Camus : " Le chien, il ne se rend pas compte de la chance qu'il a eue avec Mu, même pas eu besoin de s'en occuper. "
Shaka : " Oui, s'il était à notre place, il aurait probablement aboli les disciples pour les Chevaliers d'Or. "
Pope : Bien, passons à l'explication de la deuxième méthode.

Alors qu'ils étaient perdus dans leurs pensées, tel un déclic qui se produisit, les Chevaliers d'Or retrouvèrent soudain l'espoir, cette chose qu'ils pensaient avoir maintenant perdue pour toujours.

Shaka : Oui Grand Pope, quelle est la deuxième façon ?
Pope : Je pense qu'elle ne servira à rien car vous avez tous les deux de futurs Chevaliers d'Or comme disciples et…
Camus : Abrège le vieux, et explique !!

Le Pope sursauta, son cœur faillit lâcher sur le moment, et après avoir croisé le regard de Camus et Shaka, il eut un horrible pressentiment, il revit toute sa vie défiler sous ses yeux, comprenant qu'il devait faire attention à ce qu'il allait dire.

Pope : Il suffit que le disciple meure et vous serez libérés de vos obligations de maîtres.

Ca y est, la solution venait d'apparaître... elle était pourtant si simple, comment ne l'avaient-ils pas trouvée eux-mêmes ? Ils se relevèrent à la vitesse de la lumière et sortirent aussi vite que le vent, le Grand Pope se retrouva seul, assis sur son trône, rassuré, ne sentant plus ces sensations étranges de mort planer sur lui.

Devant le Palais, 2 Gold souriaient, brûlant leur Cosmos Energie de toute leur force, ils avaient enfin la solution, elle était à portée de main, ce n'était plus qu'une question de temps.

Camus : Tu vois Shaka, tant qu'il y a de la vie, y a de l'espoir.
Shaka : Oui sauf qu'ici je dirais : une fois qu'il n'y aura plus de vie, y aura l'espoir.
Shaka et Camus : Hahahahahahaha…

Les deux Chevaliers d'Or descendirent jusqu'à la douzième maison, quand Aphrodite les vit traverser sa maison, il découvrit la peur, la vraie. Leurs regards noirs comme la nuit, leurs sourires plus sadiques que ceux de démons, la mort elle-même ne semblait pas si dangereuse, le Chevalier des Poissons n'osa même pas les saluer.

Quand il arrivèrent dans la onzième maison, Camus poussa un cri de joie.

Camus : Albi mon petit, entraînement surprise, habille toi immédiatement ! Et il sourit, tandis que Shaka, qui se dirigeait vers sa maison, semblait délirer.
Shaka : Enfin, le moment est venu, je vais me débarrasser de toi, prépare-toi pour le pire entraînement qui soit, mon petit Peg !!

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Cette fiction est copyright Jean-Baptiste Landy et David Judenne.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.