Chapitre 2 : Le legs de Poseidon


- Un nouveau professeur pour Sion

Sion restait un enfant calme, réfléchi, mais, peu après son huitième anniversaire, Mû remarqua un changement…pas de doute, les pouvoirs marins jusque là latents qu'il possédait étaient en train d'émerger…
Personne n'était en mesure de l'aider pour ça, même pas Canon, qui avait pourtant été Dragon des Mers. Sion restait assis, sans rien faire, plongé en méditation profonde pour contrôler ses pouvoirs naissants, seule sa sœur jumelle, par la connexion qu'elle avait avec lui, comprenait ce qu'il ressentait. Mû souffrait elle aussi de voir son fils ainsi, mais, même avec la meilleure volonté du monde, elle ne pouvait pas l'aider... Ses pouvoirs énormes ne lui servaient à rien dans une situation pareille.
Athéna dit à sa mère:

"Maman, on ne peut pas le laisser comme ça... on doit l'aider...
-Je ne peux pas, cela relève du domaine maritime, je n'ai pas les pouvoirs correspondants... ah, je savais que ça allait arriver un jour...Toi, tu n'as pas ce problème, ton aura est terrestre dominante, comme la mienne...
-Mais, si ça continue..."

Mû vit dans le regard de sa fille une sombre détermination:

"Je vais me servir de notre lien télépathique pour l'empêcher de sombrer...
-Tu ne peux pas faire ça, tu ne le maîtrises pas assez...
-Que veux-tu faire d'autre ? Je suis la seule à pouvoir l'aider..."

Mû acquiesca. Entre les jumeaux existait un lien particulier, chacun était le complément naturel de l'autre, si quelqu'un pouvait quelque chose pour Sion c'était bien sa sœur jumelle...
Athéna s'approcha de son frère jumeau, s'assit en face de lui et entra dans son esprit... Mû resta là, prête à intervenir s'il se passait quoi que ce soit, mais ses jumeaux étaient en symbiose totale, comme ils l'avaient été dans leur période prénatale. Sion paraissait déjà mieux, et le visage d'Athéna était reposé...
Ils restèrent près de douze heures ainsi, puis Mû sentit une cosmoénergie qu'elle ne connaissait pas derrière le brouillard. En sortit un jeune homme mince, environ vingt-cinq ans, aux cheveux violet clair, plus clairs que les siens, et aux yeux fuchsia. Il tenait une flûte traversière à la main, et un sac de voyage sur lequel était posé un étui était suspendu à son épaule droite, ainsi qu'une boîte dans son dos...Une impression de grande douceur se dégageait de lui.

"Chevalier Mû de Jamir, je présume ?" demanda-t-il très poliment.

Sur la défensive, elle acquiesça. Il reprit:

"Je suis Sorrente de Sirène... le dernier survivant des généraux des Sept Mers. J'ai senti qu'on avait besoin de mon aide ici…"

Mû se détendit un peu...Qui était le plus indiqué pour aider son fils qu'un général marin ? Encore fallait-il qu'il le soit réellement... Mais elle sentait la formidable puissance de Sorrente, il ne mentait pas…
Sorrente reprit en regardant les jumeaux:

"Alors c'est vrai... Le rayon..."

Puis, vers Mû:

"Je sens votre méfiance... Mais rassurez-vous, je suis bien celui que je prétends être, la déesse Athéna vous le confirmera si vous le désirez...J'ai seulement senti un appel à l'aide, et je suis venu...C'était mon devoir…"

Mû hésita à interrompre la connexion des jumeaux, mais déjà ils ouvraient les yeux. Sion dit avec effort:

"Vous avez une force maritime... comme la mienne."

Sorrente observa l'enfant un moment sans rien dire, puis finit par dire:

"C'est cela... je suis l'un des sept généraux des Mers, je viens t'aider..."

Le petit garçon n'eut pas la force de se lever. Athéna se mit devant lui, les bras en travers:

"Ne le touchez pas..."

Sorrente ne se départit pas de son calme olympien, et dit:

"Ne peux-tu sentir que je ne veux aucun mal à ton frère ? Si, je le suppose, je sens le cosmos qui se dégage de toi... Je veux seulement l'aider…"

Mû lui fit un signe, et Athéna s'écarta, non sans rester sur la défensive. Sorrente s'agenouilla devant Sion, et demanda:

"Quel est ton nom ?
-Sion..."

Sorrente ferma les yeux, et les rouvrit presque aussitôt:

"Bien, je vais t'aider, ensuite tu iras t'alimenter et te reposer... tu auras besoin de toute ton énergie..."

Sorrente posa la main sur celle de Sion, et sa cosmoénergie le nimba, ainsi que celle de Sion. Cela dura cinq minutes, et Sorrente ouvrit à nouveau les yeux:

"Voilà, ça ira pour l'instant... il faut qu'il se repose maintenant..."

Sion parvint à se lever seul, mais chancela. Athéna le rattrapa et l'emmena immédiatement dans la pagode. Sorrente resta seul avec Mû, et lui demanda:

"Comment s'appelle la petite fille ?
-Athéna. C'est elle l'aînée des deux jumeaux... il ne faut pas lui en vouloir, elle est toujours prête à défendre son cadet...Je devrais plutôt vous remercier, vous avez sauvé mon fils..."

Sorrente hocha la tête, et Mû lui dit:

"Venez, entrons... Je vous offre l'hospitalité…"

Et elle lui indiqua la direction avant de se téléporter, supposant à juste titre que Sorrente savait le faire aussi. Athéna sortait de la chambre quand ils apparurent, et dit:

"Il dort..."

Puis elle sortit de la pièce... Mû dit:

"Elle s'y fera, elle n'aime pas les bouleversements... Je savais que le problème des pouvoirs marins se produirait, mais je ne savais pas quand...Athéna elle aussi en possède, mais de façon moindre...
-Pour elle cela ne change pas fondamentalement, mais elle devra tout de même apprendre à maîtriser le peu qu'elle possède...
-Je m'excuse d'avoir été si impolie avec vous, mais je ne savais pas qui vous étiez...
-C'est bien normal, si j'avais de si beaux enfants moi aussi je me montrerais féroce..."

Un cri vint alors de la chambre de Sion:

"Aaaah ! ça ne va pas !"

Mû se précipita, et vit son fils sur son lit, livide, tordu de douleur. Sorrente entra:

"Calme-toi, Sion, calme-toi...", dit-il juste en caressant le front en sueur de l'enfant.

Puis il s'assit, et commença à jouer de sa flûte. C'était la plus merveilleuse musique que Mû ait jamais entendu... En quelques minutes, Sion ne gémit plus, puis sombra dans un profond sommeil...
Mû couvrit doucement son fils, et tous deux sortirent de la chambre. Mû dit alors:

"C'est magnifique...
-Les sirènes pouvaient aussi être bénéfiques, Sion avait besoin de moi...

Athéna entra dans la pièce en courant, et en criant:

"Sion !!!
-Il va mieux, ne t'inquiète pas... ", la rassura sa mère.

Athéna se redressa, et reprit :

" J'ai aussi entendu une musique magnifique..."

Elle vit alors la flûte que tenait encore Sorrente:

"C'est vous qui jouiez, monsieur ?
-Oui, c'était moi..."

La petite fille drapa son second châle autour de ses épaules, et demanda timidement:

"Vous pourriez jouer encore ? J'aime bien..."

Elle s'assit aux pieds de sa mère, sur un coussin, et Sorrente commença à jouer. Il joua la brise légère sur la mer les jours de beau temps, les vagues s'échouant sur la plage, les poissons dorés fendant les vagues... Puis il joua la tempête, et le retour au calme... sa musique était la mer elle-même, à l'humeur changeante mais immuable depuis la nuit des temps...
Quand il eut fini, Athéna dormait, appuyée contre les jambes de sa mère. Celle-ci la prit dans ses bras et alla la coucher. Sorrente lui dit quand elle revint:

"C'est une jolie petite fille... ils forment bien la paire...
-Plus que vous ne le pensez...Ils sont réellement sur la même longueur d'onde, plus même que des vrais jumeaux... Leur cosmos s'est réveillé en même temps, ils ne se connaissaient pourtant pas avant... La déesse avait occulté Sion et me l'a caché jusqu'à ses six ans, quand je l'ai découvert fortuitement, à l'occasion du réveil du cosmos d'Athéna...
-C'est vous qui vous chargez de leur éducation ?
-Pas seulement moi, les autres chevaliers d'or également... Ils sont un peu leurs enfants à eux aussi, et ils les adorent... Venez, je vais vous montrer votre chambre..."

Elle lui montra une pièce très simple au second étage de la pagode. A la tibétaine, elle était ornée de peintures et le lit était un matelas posé par terre...mais elle donnait sur un des balcons. Les peintures étaient l'oeuvre de l'apprenti de Mû, Kiki, artiste à ses heures. Elle-même dormait en bas, tout près de la chambre des jumeaux. Il y avait assez de pièces dans la pagode pour plusieurs personnes, mais les jumeaux avaient insisté pour partager la même chambre. Mû avait donc transformé la chambre d'Athéna en chambre double. C'était une grande pièce claire, ornée elle aussi de peintures. L'ameublement était l'œuvre d'Aldébaran du Taureau, menuisier à ses heures, qui avait déjà fabriqué le berceau d'Athéna, et un mobile représentant les douze signes du Zodiaque était suspendu au centre de la pièce. Il avait été fabriqué par Milo et Canon et offert à Athéna pour ses trois ans. Chacun des jumeaux avait son coin, sa petite étagère...certaines peintures de Sion, artiste à ses heures, ornaient les murs...
Avant de se coucher, Mû entrouvrit la porte de la chambre des petits, comme elle le faisait tous les soirs, et les regarda dormir un moment. En tenue de nuit, installée dans son lit, elle ne parvint pas tout de suite à trouver le sommeil. La déesse lui avait dit qu'elle craignait à l'origine que Sion ne soit une réincarnation de Poséidon, mais ce n'était pas le cas. Mais il en avait une partie, car le général Sorrente avait senti ses problèmes à distance. De toute façon, il y avait quelque chose de... divin dans ses enfants. Malgré cela, ils étaient précoces, mais cependant tellement humains !
Le lendemain matin, Athéna se réveilla la première, et sortit de sa chambre sans réveiller son frère, toujours endormi. Il était six heures du matin, et elle admira du balcon intermédiaire le lever de soleil sur l'Himalaya. Elle entendit le pas familier de sa mère:

"Bonjour, ma grande... déjà levée ?"

Athéna regarda sa mère, et sourit. Mû savait que sa fille appréciait ces heures matinales, où elle était en totale symbiose avec la nature, et où elle avait sa mère à elle seule, comme autrefois. Sion était un plus grand dormeur que son aînée parce qu'il avait eu un peu plus de mal à s'adapter au climat, ce qui permettait à Athéna de profiter de sa mère tôt le matin. Ce n'était pas pour ça qu'elle détestait son cadet, au contraire...
Mû dit à sa fille en lui mettant la main sur l'épaule:

"Tu as bien dormi ?
-Oui…
-Allez, va vite faire ta toilette et prendre ton petit déjeuner..."

Athéna détala, et sortit quelques minutes plus tard de la salle de bains, impeccable, les cheveux nattés. Mû la regarda, et trouva qu'elle embellissait. Bientôt, elle serait une adolescente... Il n'y avait aucun doute, elle était destinée à devenir chevalier sacré, dès qu'elle serait assez grande elle serait envoyée au Sanctuaire pour son entraînement. Sion, lui, avait encore besoin d'entraînement supplémentaire, dû à sa particularité.
Elle s'assit sur le sol, et regarda le soleil monter progressivement derrière les montagnes. Sion sortit alors, accompagné de Sorrente. Le petit garçon bâillait encore, mais il allait mieux, indéniablement. Sorrente, lui, était égal à lui-même, souriant et aimable.

"Bonjour à tous", dit-il, "Je ne sais pas si c'est l'air mais j'ai merveilleusement bien dormi..."

Mû et Athéna sourirent, et tous rentrèrent dans la maison pour y prendre le petit déjeuner. Puis Sorrente et Sion commencèrent leur entraînement, alors que Mû s'occupait d'Athéna, comme à son habitude.
Alors qu'Athéna traduisait de vieux textes en tibétain, chose qui lui déplaisait souverainement mais à laquelle sa mère tenait particulièrement, Mû alla voir Sorrente, qui entraînait Sion derrière la pagode et lui dit:

"Peut-être auriez-vous besoin de connaître quelques données supplémentaires sur Sion ?
-Ca pourrait être utile, au cas où..."

Elle lui tendit le constat fait à sa naissance, ainsi que son carnet médical...Une page avait été utilisée pour les deux jumeaux, et une autre avait été faite à l'usage de Mû, avec seulement les constantes d'Athéna:

-Athéna:

-3,450 kgs, 51 cms
-groupe sanguin: A (identique à celui de sa mère)
-Date de naissance: 8 avril
-Heure de naissance : 10h30
-Lieu de naissance: Athènes, Grèce

-Sion:

-3,330 kgs, 51 cms
-Groupe sanguin: O
-Date de naissance: 8 avril
-Heure de naissance : 10h38
-Lieu de naissance: Athènes, Grèce

Suivait tout une liste de considérations médicales, les examens effectués par le médecin...Sorrente parcourut cela, et dit:

"C'est une preuve s'il en fallait encore que ce sont de faux jumeaux..."

Et Mû rit en ébouriffant la tignasse bleu clair de son cadet...Sion regarda sa mère, et dit:

" Je serai un chevalier sacré, hein maman ? "

Mû sourit, mais se dit qu'en fait elle ne savait pas si son fils le pourrait...il porterait sans doute plus une écaille de mer qu'une armure. Pour Athéna ce serait sans doute plus facile...
Sorrente envoya Sion rejoindre sa soeur, puis dit à Mû:

" Il a un potentiel énorme...je ne sais pas encore vraiment son étendue, mais sa nature est assez difficile à juger... "

Mû acquiesca, et alla rejoindre Athéna en renvoyant Sion à Sorrente. Celui-ci ne s'occupait pas de Sion en tous temps, l'après-midi était laissé à Mû, pendant que Sorrente s'occupait d'Athéna. Mû et Sorrente mirent au point un roulement pour s'occuper à tour de rôle des jumeaux...Au départ, Sorrente s'occupa exclusivement de Sion, mais il apparut très vite qu'il fallait aussi s'occuper d'Athéna...Il s'aperçut vite qu'il fallait les enseigner en même temps, les deux étant liés. Il fallait aussi qu'il apprenne à les connaître, voir comment ils interagissaient...Il ne fallut que quelques mois pour qu'Athéna contrôle plus ou moins le peu de pouvoir marin qu'elle possédait, mais pour Sion il vit immédiatement qu'il y avait autre chose de beaucoup plus puissant...

Ce soir-là, six mois plus tard, Mû referme la porte de la chambre des jumeaux. Sorrente est assis dans la salle principale, il sirote son thé. Mû le rejoint, et s'assied en face de lui:

" Ils se sont effondrés, comme d'habitude... "

Sorrente regarde sa tasse, et dit:

" J'ai encore du mal à appréhender la véritable puissance de Sion...mais je peux vous rassurer dés maintenant, il n'est pas une réincarnation de Poséidon...Mais il en est très proche, il lui faudra du temps pour contrôler tout ce qui s'y rattache... "

Mû pose le verre qu'elle tient, et dit:

" J'en avais l'intuition... de ce point de vue il est très différent de sa soeur, elle n'a hérité que de peu de pouvoirs marins...
-Encore une bizarrerie de plus...mais Sion dispose des deux pouvoirs, il a une cosmoénergie et possède des pouvoirs marins, les deux pouvant se grouper en cas de besoin...il va falloir que je lui apprenne comment les séparer, comme à les contrôler, c'est ça qui prendra le plus de temps...Par contre, j'ai remarqué qu'Athéna avait beaucoup d'oreille, elle a le sens inné de la musique...je voulais vous demander si je pouvais lui apprendre la musique et la flûte... "

Mû sourit, et répond:

" Mais bien sûr, cela ne pourra lui faire que du bien...j'avais remarqué depuis longtemps que mes enfants avaient un sens artistique très dévellopé, Sion peint, mais Athéna n'avait jamais semblé vouloir développer cela...c'est une bonne idée d'essayer, cela ne pourra lui faire que du bien... "

Sorrente se lève, et dit:

" Bon, je vais me coucher, à demain... "

Et il se dirige vers l'escalier pour gagner sa chambre. Avant de quitter la pièce, il voit Mû prendre la tasse et le verre et les emmener vers la cuisine. Il secoue la tête, et commence à monter l'escalier...il l'envie d'avoir une telle force d'âme, d'élever des enfants qui au départ lui avaient été imposés, sans craquer ni même leur en vouloir. Elle aime ses enfants, ça se voit vraiment...mais elle est chevalier d'or avant tout, il a vu l'armure conservée pieusement dans une des pièces de la maison. Il est vrai qu'il a un peu tendance à l'oublier parfois...
Il sourit en fermant la porte de sa chambre...

Quelques mois plus tard, Sion et Sorrente sont derrière la maison, et Sorrente dit à son élève:

" Très bien, Sion, tu vas réessayer de concentrer ton énergie entre tes mains...utilise uniquement tes pouvoirs marins... "

Sion se met devant un gros rocher, lève ses deux bras et réunit ses mains...son aura le nimbe, et Sorrente voit une vague apparaître derrière lui. Sorrente retient son souffle: son élève a réussi le premier degré...

Sion se concentre, il ferme les yeux....et réussit à produire un petit rayon bleu qui frappe le rocher et le désintègre en partie. Sion chancelle sur ses jambes, et Sorrente l'assied en disant:

" Tu as réussi...tu as eu accès à tes pouvoirs marins à volonté. "

Sion sourit, mais cette projection d'énergie l'a épuisé. Sorrente lui dit:

" Reste assis un moment, jusqu'à ce que tu sois capable de te téléporter, puis tu iras te reposer...Tu apprendras progressivement a mettre plus d'énergie dans tes coups sans être dans cet état... "

Athéna apparaît alors, et se précipite vers son frère, mais Sorrente la rassure:

" Il va bien, il est juste un peu fatigué...puisque tu es là, reste, c'est l'heure de ton cours de flûte... "

Il lui tend la sienne, dont il ne se sépare jamais...Athéna ouvre la partition qu'il lui a donné à travailler, et commence à jouer...Sorrente écoute, puis l'arrête:

" Il faut jouer ton si moins fort, ici, tu vois...et essaye de mettre un peu plus de sentiment... "

Athéna ne se débrouille pas trop mal, et Sorrente a découvert avec peu d'étonnement sa capacité à assimiler assez vite les bases de la musique. Elle a cependant plus de mal avec les accords, mais Sorrente fait preuve d'une patience énorme.
Mû regarde la scène, et ferme le vieux livre qu'elle tenait à la main. Sorrente est un excellent professeur, patient et aimable, et il semble vraiment apprécier les enfants. Les petits aussi l'apprécient, il représente un peu pour eux l'image de leur père absent, qu'ils n'ont jamais vu et qui, d'après ce qu'elle en sait, est enfermé dans une urne pour quelques 250 ans. Sorrente la voit alors, et l'appelle avant de dire:

" Sion est sur la bonne voie...il a réussi la vague jaillissante... "

Et il montre le rocher cassé. Mû hoche seulement la tête, et dit à sa fille:

" As-tu réussi enfin à jouer ce morceau ?
-Presque, maman... "

Sion est là, encore assis par terre, et Mû le prend dans ses bras pour le ramener à l'intérieur. Au moment où elle va sortir de la chambre après l'avoir couché et couvert, Sion lui retient la main, et dit:

" Maman...ne t'inquiète pas pour moi, je vais bien... "

Mû s'assied, et dit en caressant le front de son fils:

" Je ne m'inquiète pas...repose-toi maintenant. "

Puis elle sort...Elle entend alors Athéna jouer dehors le fameux morceau, cette fois sans erreur. Elle voit alors son apprenti apparaître devant elle...

" Kiki ! ", s'écrie-t-elle.

Il sourit, et dit:

" On m'a laissé quelques congés au Sanctuaire, alors j'en ai profité...le Vieux Maître a pensé que cela vous ferait plaisir... "

Mû regarde son apprenti, et constate qu'il a encore forci. A presque dix-sept ans, il ressemble cependant encore au petit garçon farceur qu'il était. Mais une gravité nouvelle empreint ses traits. Elle dit alors:

" Je ne t'ai pas revu depuis que tu as obtenu ton armure...je te félicite... "

Kiki hoche juste la tête, et montre l'urne qui contient l'armure d'argent de la Chevelure de Bérénice (Coma Berenices), qu'il a obtenue quelques mois plus tôt au terme d'un entraînement très difficile. Mais, vu qu'il est le futur chevalier du Bélier, Mû doit continuer à l'enseigner...Il demande alors:

" Et les jumeaux ? Comment vont-ils ?
-Bien, bien...ils sont avec leur professeur, Sorrente de la Sirène...tu le connais peut-être ?
-Sorrente de la Sirène ? Bien sûr que je le connais ! Je ne savais pas s'il avait survécu, je constate que oui...mais qu'est-ce qu'il fait là ?
-Sion a expérimenté l'éveil de ses pouvoirs marins il y a maintenant sept mois, et Sorrente l'a ressenti, il est venu l'aider...il lui enseigne comment les maîtriser, comme il l'a fait au début pour Athéna...Maintenant il lui enseigne la musique... "

Kiki hoche la tête...il se souvient bien de Sorrente, le seul général qui ait survécu à cette folie. Mû lui dit d'aller déposer ses affaires dans sa chambre et d'aller se reposer...
Les jumeaux lui firent fête, et il reprit pour quelques temps sa place dans le quotidien de la maison.


- L'enlèvement

Quelques semaines plus tard, une nuit, tout le monde dort paisiblement...La journée a été épuisante, et, comme d'habitude, les jumeaux se sont effondrés sur leurs lits. Mû vient elle aussi de se coucher, après avoir terminé son travail...
Quelque chose éveille alors Sorrente, et il voit alors son armure briller, briller...il sent aussi une présence hostile. Soudain, animée par sa volonté propre, son armure le recouvrit...il comprit immédiatement qu'il s'agissait ici d'une alerte pour protéger les jumeaux menacés. Il se précipita dans les escaliers, croisa Mû qui sortait de sa chambre...mais il ne restait plus qu'Athéna, qui manifestement avait essayé de défendre son frère...Elle se tenait la tête, et du sang coulait de son bras, elle sanglotait:

" Ils l'ont pris ! Ils ont pris Sion ! "

Et Mû jeta un regard à Sorrente, entièrement revêtu de son armure, il irradiait dans la nuit...il n'y manquait rien, même pas le diadème sur sa tête et la flûte enchantée, qu'il tenait... Elle prit sa fille dans ses bras, et alla soigner ses blessures, aidée de Kiki, arrivé lui aussi entretemps...
Sorrente, lui, sortit de la pagode, et se concentra pour trouver la trace du cosmos de Sion...Il avait une vague idée du responsable de l'enlèvement de Sion, il s'agissait sans doute de Nereus, un demi-dieu marin qui cherchait par tous les moyens à s'emparer des pouvoirs de Poséidon. Mais comment avait-il réussi à savoir l'existence de cet enfant si particulier ? Quoi qu'il en soit, il devait sauver Sion, en évitant de mettre Athéna dans l'affaire, quoi qu'il devinât qu'elle devait être très affectée à cause de la relation symbiotique qu'elle avait avec lui.
Utilisant ses pouvoirs au maximum, il suivit la cosmoénergie de Sion et se téléporta finalement près d'une forteresse entourée de brouillard. Il se dissimula derrière un buisson, et jaugea la situation...

Sion regarda autour de lui, et vit une grande pièce sombre, avec seulement un soupirail. Il était attaché sur une chaise avec des liens très épais, et il s'aperçut que ces liens l'empêchaient d'utiliser son pouvoir pour se libérer...
Un homme apparut soudain devant lui...enveloppé dans une grande toge, il avait le teint bleu clair, et des cheveux de la même couleur. Sion se redressa, et lui jeta:

" Qu'est-ce que vous me voulez ? "

L'autre ne dit rien, et se contenta de regarda l'enfant avant de dire:

" En effet, la ressemblance est là...Je te connais, Sion...mais tu ne me dépouilleras pas de mon héritage... "

Sion résolut de jouer le tout pour le tout, et dit:

"Quel héritage ?

-Allons, n'essaye pas de jouer au plus fin avec moi...je sais qui tu es, Sion de Jamir, tu es né le 8 avril, il y maintenant neuf ans, de Poséidon et du chevalier d'or Mû du Bélier, et tu as une soeur jumelle qui est ton aînée de huit minutes, Athéna... "

Sion resta bouche bée: cet homme savait tout sur lui...il lui demanda cependant:

" Mais qu'est-ce que vous me voulez ? "

Néréus agita la canne qu'il avait avec lui, et dit:

" Voyons, tu es assez intelligent pour t'en douter...tu es le fils de Poséidon, tu as une grande partie de ses pouvoirs marins, et, à terme, tu deviendras aussi puissant...ton père m'a spolié de ce qui me revenait de droit en te concevant...je vais donc prendre tes pouvoirs, ils auraient dû être miens... "

Sion suivit son intuition, et souffla:

" Néréus... "

L'autre le regarda calmement:

" J'aurais dû me douter que tu aurais cette intuition...oui, c'est bien moi...Mais j'ai le dessus sur toi, Sion... "

L'enfant sentit une sueur froide lui couler le long du dos...Il ne contrôlait pas encore bien ses pouvoirs, et il ne pourrait pas résister si l'autre tentait de lui arracher de force...

Mû déclencha le branle-bas de combat, et résolut, après avoir soigné sa fille, de la mettre en sécurité. Elle l'habilla, l'enveloppa dans le long châle beige frangé, cadeau de Shaka, qui ne la quittait jamais, et partit immédiatement pour le Sanctuaire en la tenant dans ses bras. Athéna n'avait rien dit depuis l'enlèvement de son frère, et sa pâleur inhabituelle inquiétait sa mère. Mû demanda à Kiki de rester sur ses gardes, et d'aider Sorrente quand il l'aurait retrouvé. Elle se téléporta directement à sa maison, et appela les autres chevaliers d'or. Elle leur dit immédiatement:

" Sion a été enlevé...Sorrente est parti à sa recherche...Aldébaran, veux-tu amener Athéna au temple ? elle y sera en sécurité pour l'instant....je vais monter avec toi expliquer ce qui s'est passé à la déesse... "

Aldébaran prit Athéna dans ses bras, et tous les autres insistèrent pour venir au temple afin de protéger la petite fille si quelqu'un aurait voulu l'enlever. La petite forme blanche semblait minuscule dans les bras du géant, et les chevaliers d'or l'escortant semblaient une drôle de procession en pleine nuit. La déesse, tirée elle aussi de son sommeil, entendit l'histoire, et demanda doucement à la petite fille encore enveloppée de son châle:

" Qu'est-ce que tu as vu, Athéna ?

L'enfant resserra autour d'elle son châle, et dit:

" Je ne les ai pas senti venir...ils étaient quatre, peut-être cinq, je ne les ai même pas senti rentrer, mais j'ai essayé de défendre Sion, je vous le jure... "

Elle allait se remettre à pleurer, la déesse la calma et dit:

" Je ne peux dégarnir tout le Sanctuaire, ce n'est pas une menace à ne pas considérer...Aldébaran, tu suivras Mû pour aller chercher Sion, et vous prêterez main-forte à Sorrente en cas de besoin...Milo, Aiolia, Canon, vous resterez ici... "

Elle demanda à Aldébaran d'aller déposer Athéna dans sa chambre, et retint Mû:

" Qu'est-ce que tu as senti exactement ?
-En fait, rien qui ne m'ait réveillée, c'est ce qui m'inquiète...Quand je suis sortie de ma chambre, j'ai vu Athéna toute sanglante par terre, et Sorrente armuré qui arrivait par l'escalier... En tout cas, lui semblait savoir de qui il s'agissait, je le retrouverai facilement...
-Vas-y vite, je veillerai sur Athéna, il ne peut rien lui arriver ici...prends ton armure, je te l'autorise, après tout... "

Aldébaran revint, et Mû redescendit chez elle...elle revêtit son armure, qui était venue de Jamir à son simple signal, et dit à Aldébaran:

" Je vais essayer de retrouver Sorrente, je connais l'écho de sa cosmoénergie... "

Son aura jaune la nimba alors qu'elle se concentrait, et retrouva assez facilement Sorrente. Elle demanda rapidement à Aldébaran de la suivre, et se téléporta immédiatement...

Sorrente entendit un bruit derrière lui, et vit un chevalier arriver par téléportation, vêtu d'une armure d'argent. Il se mit sur la défensive, mais reconnut Kiki:

" Ah, c'est toi...
-Oui...Maître Mû est au Sanctuaire, il va revenir avec du renfort...Athéna est en sécurité auprès de la déesse... "

Kiki jugea la situation:

" Sion est là, n'est-ce pas ? Mais je sens d'autres présences avec lui, que je ne parviens pas à identifier...
-Celui qui l'a enlevé est un demi-dieu marin nommé Nereus...il a l'impression d'avoir été lésé car Sion a hérité d'une grande partie du pouvoir de Poséidon...Je crains qu'il ne tue Sion si celui-ci n'obtempère pas, il en est capable, il est d'ailleurs capable de tout afin de s'approprier ce qui selon lui revient de droit... "

Kiki réfléchit:

" Nereus...Nereus...cela me dit quelque chose. Je crois qu'il était dieu des mers avant Poséidon, et quand Zeus a donné les mers en partage à celui-ci il n'a pas apprécié d'en être dépossédé...
-C'est ça...et là il tient sa vengeance. Sion ne contrôle pas encore vraiment ses pouvoirs, ce sera dévastateur s'il s'en sert, et ce le sera encore plus si Nereus les lui prend, il risque d'en mourir dans les deux cas... "

Kiki serra les poings:

" Il faut aller vite le libérer alors...Je ne permettrais pas que quelqu'un lui fasse du mal ! "

Sorrente remonta son diadème, et dit:

" Très bien...je vais faire diversion pendant que toi tu rentreras...je te rejoindrai ensuite... "

Il sentit ensuite une cosmoénergie familière se matérialiser derrière lui, et vit apparaître Mû et Aldébaran...il se souvenait bien d'Aldébaran, qu'il avait désintégré une fois, et il espérait que celui-ci ne lui en tenait pas rigueur. Mais Aldébaran ne dit rien...Par contre, la vue de Mû casquée et armurée l'impressionna, elle passait parfaitement pour un homme dans cette tenue. Elle fit un signe à son apprenti, et demanda:

" Qui a enlevé mon fils ? "

Sorrente lui fit face:

" C'est un demi-dieu marin, Nereus...il estime avoir été dépossédé par la naissance de Sion...
-Mais il n'y a pas que Sion, Athena dispose elle aussi de pouvoirs marins, et les jumeaux sont si liés que Sion seul ne lui apportera rien...
-Si, justement...Sion concentre à lui seul une grande partie des pouvoirs marins de son père...Ceux d'Athéna sont très faibles, et ne lui serviraient à rien. Moi-même j'ignore encore la mesure exacte des pouvoirs de Sion... "

Mû hocha la tête:

" Allons-y, ne traînons pas ! "

Sion ne bougeait pas, les sens aux aguets...son intuition surdéveloppée lui disait que quelque chose se passait au dehors. Il sentit les cosmoénergies de sa mère, de Kiki et de Sorrente, accompagnées de celle d'Aldébaran. Mais il ne pouvait rien faire, quelque chose niait ses pouvoirs, et il ne savait pas quoi. Il savait sa soeur jumelle en sécurité, cela au moins le rassurait.
Néréus entra à nouveau dans la pièce:

" T'es-tu décidé, Sion ? "

L'enfant serra les poings:

" Jamais tu n'auras mes pouvoirs ! Je suis né avec eux, il m'appartiennent. Jamais je ne te céderai, je suis le fils de Poséidon, j'ai été mis au monde pour cesser la guerre entre Athéna et Poséidon. Je dois la vie à Athéna, jamais je ne te laisserai prendre mes pouvoirs pour dominer le monde ! "

Néréus ricana:

" Epargne-moi tes sermons, ça ne te vaut rien d'avoir été élevé au milieu des chevaliers sacrés. De toute façon tu n'es pas en position de négocier... "

Sion eut une sueur froide qui lui coula dans le dos...

Une mélodie s'éleva dans la nuit...le garde, interloqué, se demanda quel était cette jolie mélodie. Il s'approcha, et vit Sorrente, assis là, en train de jouer de la flûte. Pendant ce temps, Mû, Aldébaran et Kiki se faufilèrent dans la forteresse. Puis Sorrente se débarrassa du garde en quelques notes.
Nereus les sentit entrer. Il dit à Sion:

" Je crois qu'on a de la visite, des gens que tu connais je crois...je vais pouvoir me débarrasser de tout le monde en même temps ! "

Sion sentit alors le cosmos de sa mère et de Sorrente, parmi d'autres familiers également. La rescousse arrivait...

Au Sanctuaire, Athéna restait assise sans rien dire...elle serrait dans ses mains les franges de son châle, et elle n'avait pas bougé depuis que sa mère et Aldébaran étaient partis. La déesse fit sortir tout le monde, et s'assit près de la fillette:

" Ca va ? Veux-tu quelque chose ? "

Elle secoua la tête tristement. Elle dit soudain à la déesse:

" J'ai une impression persistante...un nom revient sans cesse: Nereus... "

Alors la lumière se fit dans la tête de la déesse...Nereus, le demi-dieu...elle savait parfaitement qui il était. Elle se doutait aussi de la raison de l'enlèvement de Sion. Elle rassura Athéna:

" Rassure-toi, tout va bien se passer... "

Mais les jumeaux étaient tellement liés que l'enfant partageait les sentiments de son frère...elle dit:

" Il a froid, dans une pièce sombre fermée, dans un château...mais je n'arrive pas à voir plus...je sais seulement que quelque chose le prive de ses pouvoirs... "

La déesse posa une couverture sur les jambes d'Athéna, et dit:

" Repose-toi un peu... "

Et elle sortit...Elle tira le rideau, et vit l'enfant qui restait assise là, presque absente...Si Nereus parvenait à s'approprier les pouvoirs de Sion, non seulement l'enfant mourrait, mais encore la Terre risquait d'être détruite dans la folie dévastatrice de ce demi-dieu vengeur. Elle savait aussi le danger causé par Sion ne contrôlant pas encore bien ses pouvoirs...Athéna la petite y survivrait-elle aussi si son frère mourait ?

Sorrente courut dans les couloirs du château, et s'arrêta dans une pièce sombre. Au fond, quelques bocaux...il entendit alors une voix connue prononcer son prénom:

" Sorrente ! Sorrente ! "

Il resta là, et dit:

" Kraken ? Isaak de Kraken? C'est toi ? Mais comment ...? "

La voix répondit:

" Nereus emprisonne nos âmes depuis notre mort, nous ne pouvons pas reposer en paix...libère-nous, s'il te plaît ! "

Une autre voix, que Sorrente reconnut être celle de Krishna de Chrysaor, reprit:

" Sauve l'enfant, Nereus veut ses pouvoirs, nous le savons, il ne doit pas se les approprier, sinon le monde est perdu...Souviens-toi de nous ! Veille sur ces enfants, parle-leur de nous... "

De grosses larmes se mirent à couler sur les joues de Sorrente sans qu'il puisse les retenir...Ces hommes, ses compagnons d'armes, voulaient reposer en paix, il pouvait au moins faire cela pour eux...Il murmura:

" Reposez en paix, mes amis...je veillerai sur les enfants pour nous tous, je vous le jure... "

Et il fracassa les cinq vases sur le sol...Après un dernier salut, les âmes disparurent vers l'Hadès pour y reposer éternellement...
Reprenant ses esprits et sa contenance, Sorrente continua, et rejoignit les autres dans un couloir...Mû dit:

" Il est là, pas loin, je le sens... "

Elle sentait le désarroi de Sorrente, ayant ressenti ce qui s'était passé...Elle lui dit:

" Vous avez fait ce qu'il fallait faire...grâce à vous ils vont reposer en paix maintenant, ils le méritent... "


Sion vit Nereus s'approcher de lui, et son aura le nimbait. Sion décida de jouer le tout pour le tout, se concentra afin de libérer tout ce qu'il pouvait malgré ses liens spéciaux...il mourrait peut-être, mais Nereus mourrait avec lui.
Sorrente le sentit, et se mit à courir. Certains gardes ne firent pas le poids contre deux chevaliers d'or déchaînés, un chevalier d'argent qui l'était tout autant et un général des mers...Mû, aiguillonnée par le sentiment du danger de son fils, courait encore plus vite que l'habitude. Sorrente, devant elle, fit irruption devant la porte de la prison. Les trois gardes furent vite réduits au silence, et Aldébaran sortit la porte de ses gonds...Sorrente entra le premier, et interpella Nereus directement:

" Laisse cet enfant, Nereus...tu n'as aucun droit sur lui ! "

L'autre regarda Sorrente, et dit d'un air méprisant:

" Sorrente de la Sirène ! tu me dois le respect, à moi ton maître...
-Je ne dois aucun respect à un homme qui s'attaque à des enfants ! Et tu n'es pas mon maître, je n'obéis qu'à Poséidon ! "

Mû l'écarta d'un geste de la main:

" Laissez le moi, je veux régler mes comptes seul(e)... "

Aldébaran grogna:

" Demi-dieu ou pas, je vais le réduire en bouillie ! "

Mais Sorrente les retint en disant:

" Méfiez-vous, c'est un demi-dieu, même vous vous ne pouvez pas rivaliser avec lui ! "

En fait, le seul qui le pouvait était Sion, en temps normal...Aldébaran arracha les liens de Sion, mais celui-ci, drainé à cause d'eux, tomba à genoux. Alors Mû, poussée par sa vengeance, déclencha la Starlight Extinction, appuyée par la Corne du Taureau d'Aldébaran et par l'attaque la plus puissante de son apprenti...Nereus fut projeté contre le mur, qui vola en éclats. Puis Sorrente s'avança en disant:

" Le dernier coup me revient...Sache que les pouvoirs de Poséidon ne sont pas le fait que de Sion, tu n'as pas compté sa soeur jumelle...sans elle, tu ne pouvais disposer de tout le pouvoir puisqu'elle en possède une partie...ce fut ton erreur... "

Même Nereus ne résista pas aux notes de la 'Symphonie de la Mort' artistement dispensée par Sorrente. Aldébaran prit Sion évanoui dans ses bras, et tous sortirent de la forteresse qui s'écroulait....du moins ce qu'il en restait après tout cela. Ils regardèrent le château s'écrouler, puis Mû prit son fils dans ses bras:

" Sion...Sion...C'est maman ! "

Sion reprit conscience au son de la voix de sa mère, et dit:

" Maman...Athéna ?
-Elle va bien, ne t'inquiète pas, elle est en sécurité...j'ai eu si peur ! "

Elle le serra contre elle, puis le souleva en disant:

" On rentre... "

Mais Sion était tout de même très affaibli. Kiki le prit dans ses bras, l'enveloppa dans la cape d'Aldébaran, et rit à la remarque faible de Sion comme quoi l'armure ne lui allait pas mal. Il était vrai aussi qu'il ne l'avait jamais vu avec...
Tous les chevaliers d'or se précipitèrent quand ils les virent réapparaître. Mû les rassura:

" Il est vivant...il a juste besoin de repos. "

Sion dormait profondément, enveloppé dans la cape d'Aldébaran, et Mû le reprit pour le porter en haut, dans la salle d'Athéna. La déesse se pencha sur lui, et dit:

" Comment va-t-il ?
-Il survivra...où est sa soeur ?
-Elle s'est effondrée il y a quelques minutes, elle dort, enveloppée dans son châle...elle a l'air d'y tenir beaucoup...
-Cela ne m'étonne pas...merci... "

La déesse indiqua du geste la porte de sa chambre:

" Déposez-le avec sa soeur, il sera en sécurité... "

Mû entra dans la pièce, et vit Athéna, endormie sur le lit...elle sourit et déposa précautionneusement Sion à côté de sa soeur. Puis elle se retourna, et observa les deux enfants endormis, si semblables de traits mais si différents de caractère... Qu'avaient-ils donc en eux pour que quelqu'un puisse leur en vouloir à ce point ? Puis elle sortit de la chambre, et vit Sorrente en pleine conversation avec la déesse Athéna. Il expliquait manifestement ce qu'il savait de Nereus.
Kiki vint la rejoindre:

" Ca va, maître ?
-Beaucoup mieux, vraiment...ne t'inquiète pas. Les petits survivront...mais dis-moi, comment as-tu réussi à arriver avant nous ?
-J'ai suivi Sorrente directement, en fait...je me suis souvenu de vos leçons... "

Mû hocha juste la tête...
Sorrente avait fini, et la déesse se dirigea vers Mû:

" Va te reposer, je veillerai sur eux... "

Hésitante au départ, Mû savait pourtant que le temple d'Athéna était l'endroit le plus sûr...elle descendit dans la Maison du Bélier, et s'appuya contre une colonne. Elle quitta cependant son armure, et resta là, les yeux fermés, pendant un bon moment. Quand elle rouvrit les yeux, son apprenti, débarrassé lui aussi de son armure, se trouvait devant elle...il sourit, et dit:

" Sion vient de reprendre conscience, maître, mais il est encore très faible...Sorrente est avec lui pour l'instant...Athéna est restée avec son frère là-haut, la déesse a insisté ... "

Elle hocha juste la tête, et demanda:

" Que vas-tu faire maintenant ?
-Normalement, ma place est ici, je suis un chevalier sacré...mais je vous raccompagnerai à Jamir quand les petits seront remis... "

Mû sourit, et dit:

" Reste ici, je monte voir les enfants...
-Mais, maître...
-Habitue-toi tout de suite à garder cette maison, je mourrai bien un jour... "

En montant, elle croisa les autres chevaliers d'or qui descendaient. Canon dit:

" Je me doutais que nous te verrions ici dès que tu apprendrais le réveil de tes enfants...tu vas bien, au moins ?
-Oui, je n'ai pas été blessé... "

Milo continua:

" J'ai fait quelques recherches sur ce Nereus, je te donnerai ce que j'ai trouvé tout à l'heure...autant prévenir que guérir, tu ne crois pas ? les petits ont assez souffert comme ça...
-Merci, Milo... "

Aiolia reprit:

" Et qu'est-ce que tu comptes faire maintenant ? Ta retraite est trahie...
-Les enfants doivent continuer leur entraînement, sinon ils nous mettrons tous en danger...Je resterai à Jamir, c'est l'endroit idéal... "

Aldébaran intervint:

" Tu devrais venir ici, nous pourrions assurer leur protection...tout en restant discrets, bien sûr...
-Mais ces enfants sont trop particuliers, je ne sais pas moi-même pour l'instant la mesure du pouvoir de Sion, même Sorrente a du mal à le cerner...Pour Athéna, je sais déjà qu'elle a une formidable puissance, qu'elle ne maîtrise pas encore...voudriez-vous mettre la vie de la déesse que nous devons tous protéger en danger ? "

Shaka, qui n'avait rien dit jusque là, intervint:

" Elle a raison...mais rien ne nous empêche de continuer à participer à l'éducation de ces enfants... "

Ce dernier verdict de Shaka mit tout le monde d'accord. Mû monta ensuite dans la salle d'Athéna, et souleva la tenture pour entrer dans la chambre. La déesse était assise dans un fauteuil, au pied du lit. Sorrente se tenait debout de l'autre côté. Les jumeaux étaient encore couchés dans le lit, et la pâleur de Sion inquiéta Mû. Mais il lui tendit les bras:

" Maman ! "

Mû embrassa son fils, et lui demanda:

" Tu te sens mieux ?
-Oui...grâce à Sorrente, il a donné un peu de son énergie pour moi... "

Mû leva la tête, et fit un sourire à Sorrente en guise de remerciement. Puis elle interrogea sa fille:

" Tu vas mieux, toi aussi ?
-Oui, maman... "

Le pire avait été évité...mais pour combien de temps ? Plus les enfants deviendraient puissants, plus ils interesseraient des créatures sans scrupules comme Nereus. Que celui-ci ait été au courant de leur existence tenait déjà du miracle...Il lui faudrait maintenant être beaucoup plus vigilante.
En tout cas, le fait qu'il y ait là-bas un général des mers avec elle s'était révélé primordial, Sorrente s'était montré à la hauteur de sa réputation. L'éducation des jumeaux semblait lui tenir à coeur, il est vrai qu'il était seul à pouvoir juger les capacités marines de Sion...
Dès que Sion put marcher, Mû ramena tout le monde à Jamir, et elle reprit l'entraînement d'Athéna. Sorrente, lui, en profita pour enseigner à Sion comment empêcher quelqu'un de lui voler ses pouvoirs, cela pourrait être utile en cas de problème...

- Le calme avant la tempête...

Quelques mois après tous ces événements, les deux jumeaux étaient assis devant Sorrente, qui leur racontait une histoire...en fait, il leur racontait une partie de la bataille du Sanctuaire sous-marin, car il estimait qu'ils devaient être au courant de cet événement particulier dont découlait indirectement leur naissance.
Sion l'interrompit:

" Et comment le chevalier du Dragon put-il vaincre Chrysaor ? Tu as dit qu'il avait dressé une barrière devant lui...
-J'y viens, Sion, j'y viens...Eh bien, il toucha ses points vitaux, c'est aussi simple que cela...Toi aussi, quand tu combats, essaie de trouver les points vitaux de ton adversaire, je suppose que tu sais ce que c'est...
-Oui...pour un chevalier sacré ils sont représentés par les étoiles de sa constellation...
-C'est ça...pour toi, cela sera différent, tu possèdes à la fois un cosmos et de la puissance marine, c'est toi qui devras doser toi-même ces deux éléments... "

Athéna intervint:

" Et moi ? Est-ce que ce sera pareil ?
-Non, pas vraiment...tu es terrestre dominante, seule une constellation régira ton destin... "

Il interpella Sion, et lui dit:

" Viens, il faut t'entraîner maintenant...Athéna, ce sera ton tour tout à l'heure... "

Athéna se téléporta dans la pagode, et chercha sa mère...sans doute dans son atelier. Normalement elle n'avait pas le droit d'y rentrer, mais elle entrouvrit la porte. Elle vit sa mère penchée sur une armure, en train de saupoudrer de la poudre d'orichalque dessus. Elle n'osa pas la déranger, elle savait que la réparation d'une armure nécessitait beaucoup de concentration et d'énergie.
Puis elle remonta, prit un verre d'eau et s'installa pour faire ses gammes de flûte...En fait, tout était calme, presque trop calme autour du microcosme formé par la pagode.
Mû remonta de son atelier, et resta un moment à écouter sa fille jouer. Décidément, Athéna se débrouillait de mieux en mieux...Celle-ci l'entendit venir, et se retourna avec un sourire:

" Tu as fini ?
-Oui...pour aujourd'hui en tout cas...Sorrente et Sion sont encore dehors ?
-Oui... "

Mû laissa sa fille là, et s'approcha du balcon pour jeter un coup d'oeil dehors. Athéna reprit ses gammes, laissant l'esprit de sa mère vagabonder...

Ce soir-là, Sion regarda sa mère après le repas et lui demanda:

" Maman, il y a quelque chose qui me gêne depuis un moment...
-Et quoi ?
-Je ne comprends pas comment tu es devenue chevalier d'or...normalement les femmes n'y ont pas droit, c'est Canon qui me l'a dit... "

Mû, qui s'attendait depuis un moment à cette question, fit asseoir ses enfants devant elle, et Sorrente s'installa derrière eux. Puis elle commença:

" C'est une longue histoire, en fait...tout a commencé il y a longtemps, ici, à Jamir... "

Et son esprit remonta jusqu'à cette époque...Elle continua:

" A cette époque, j'avais trois ans, je vivais dans une vallée, dans un coin du Tibet, dont je ne me souviens plus du nom...Un jour, un homme est arrivé au village, il m'a regardée longuement, puis il a parlé à ma mère. En fait, j'avais toujours vécu sans père depuis ma naissance, mais j'avais déjà expérimenté quelques petits accès de psychokinésie...

Cet homme, c'était Sion du Bélier, mon maître, un très vieil homme, si vieux que je ne pouvais supputer son âge. Il est venu vers moi, et il m'a dit: " Mayna (c'était mon nom à l'époque), viens avec moi...il faut que tu réalises ton destin, tu as été élue... "
Bien sûr, je ne comprenais pas tout ce qu'il me disait, et je me suis mise à pleurer...ma mère est venue vers moi , elle m'a embrassée et elle m'a dit que je devais suivre cet homme, tel était mon destin.
Nous sommes partis pour Jamir aussitôt. Je n'étais pas malheureuse là-haut, au contraire, mais l'entraînement était dur et maître Sion ne me passait rien...Parfois, il m'arrivait de pleurer toute seule dans mon lit la nuit, ma mère me manquait, mais j'ai vite fini par reporter mon affection sur mon maître, il devint ainsi le père que je n'avais jamais eu.
Quand j'ai été un peu plus grande, maître Sion m'a dit qu'en fait je serais unique en mon genre, en ce que je serais le seul chevalier d'or féminin. Il en avait douté au départ, mais j'étais bien prédestinée à le devenir, il l'avait vu dans le degré inhabituellement grand de ma psychokinésie. Il m'a dit que, pour ma propre sécurité, je devrais oublier jusqu'à ma nature profonde de fille, et c'est lui qui me rebaptisa Mû, d'une des étoiles de ma constellation. Dès lors, je suis devenue un garçon. Il m'a expliqué aussi qu'il y allait avoir à nouveau une guerre sacrée, et qu'il devait pour cela y avoir une nouvelle génération de chevaliers d'or, dont je ferais partie.
De temps en temps, il me laissait toute seule et allait au Sanctuaire...je me promenais alors dans la pagode, regardant les objets anciens accumulés par les autres chevaliers d'or du Bélier et m'imprégnant de leur antiquité...
Au fur et à mesure de ces années, j'appris beaucoup de choses, même si j'y mis très souvent de la mauvaise volonté...Eh oui, les jumeaux, je sais d'où vient votre caractère...Mais j'avais beaucoup de mal à assimiler ses leçons de morale. Il avait avec moi une grande patience, il le fallait parfois...
Quand j'eus presque sept ans, il me dit:

" Tu es prêt (désormais il ne me parlait plus qu'au masculin, de sorte que c'était devenu une seconde nature...) à prendre ton fardeau, mais il te faut passer une dernière épreuve... "

Il m'amena à côté d'un ravin, et il me dit:

" Si tu réussis l'épreuve, tu arriveras en bas vivant...dans le cas contraire... "

Il m'avait appris à me servir de mon cosmos, à soigner les hommes, les animaux et les armures, il m'avait transmis tout ce qu'il savait, sa tâche était terminée. Mais la sentimentalité n'était pas de mise, je sautai dans le vide. La descente ne dura que quelques secondes, mais cela me parut une éternité. Je sentis mon cosmos s'allumer, puis quelque chose se passa en moi, je ne sais pas exactement quoi, et je vis l'armure du Bélier à côté de moi briller de tous ses feux. J'entendis alors une voix me dire:

" Es-tu prêt, Mû ? "

Je dis seulement:

" Maître ? "

La voix reprit:

" Es-tu prêt à accepter ta mission ? Aider tes semblables et protéger Athéna ? Je vais le lire dans ton coeur... "

Je ressentis alors une violente douleur dans la poitrine, comme si on m'arrachait le coeur. Puis je vis les étoiles de la constellation du Bélier s'allumer sur moi, montrant mes points vitaux...Le reste est très flou, mais, quand je repris conscience du monde extérieur, je me trouvais debout, en bas du ravin, revêtu de l'armure, en bonne santé. L'armure brillait doucement dans la semi-obscurité...
Je me retournai, et vis mon maître derrière moi. Il me dit alors:

" Tu as réussi, Mû...Tu seras un bon protecteur d'Athéna, je dois maintenant partir pour ne plus revenir, tu es le chevalier du Bélier maintenant...Adieu, Mû "

Malgré moi, je sentis les larmes inonder mon visage, car je sentais au fond de moi que je ne le reverrais pas vivant. Il disparut ensuite, et il est mort quelques semaines plus tard au Sanctuaire... "
Puis elle s'interrompit, sa voix s'altérant sous l'effet de l'émotion. Ses yeux tremblèrent, et des larmes y apparurent. Les jumeaux, eux, pleuraient franchement. Sorrente, lui, se contrôlait encore assez bien, mais il était vraiment au bord des larmes. Athéna retrouva assez de contrôle pour dire:

" Maman...tu avais sept ans quand tu as passé ce test ?
-Oui...mais rassure-toi, malgré le test il fallait encore que je m'entraîne... "

Mais Sion n'avait encore rien dit, elle respecta son silence. Au bout de quelques minutes, il dit:

" Je vais essayer de me montrer digne de ton maître, maman, je le lui dois...
-Tu en es déjà digne, mon fils...continue sur cette voie... "

Puis elle envoya ses enfants se coucher, et Sorrente les suivit. Restant seule, elle repensa à ces années d'entraînement si dures mais aussi si gratifiantes, qui avaient fait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui. Elle regarda le ciel étoilé, et vit scintiller sa constellation un court instant. Elle sourit, sentant que c'était son maître qui par ce biais lui faisait signe...
Elle entra dans sa chambre, et se dirigea vers une étagère...Il s'y trouvait un tableau peint il y avait très longtemps au Sanctuaire. A haute voix, elle énuméra les noms des personnes présentes:

" Aldébaran, Saga, Masque de Mort, Aiolia, Shaka, Milo, Aioros, Shura, Camus, Aphrodite...et moi...nous étions les nouveaux chevaliers de la guerre sacrée...Vous qui êtes morts, vous vivrez dans nos mémoires, à jamais...Aldébaran, Aiolia, Milo, Shaka et moi ne vous oublierons pas. "

Le tableau avait été peint quelques mois avant la mort tragique d'Aioros et la trahison de Saga. A part Shura et Aphrodite qui avaient dix ans, Masque de Mort onze, Saga quinze et Aioros quatorze, tous avaient le même âge à l'époque, sept ou huit ans...
Mais tout cela faisait partie du passé, le futur était maintenant représenté par l'éducation de ses enfants...Athéna et Sion représentaient le maillon entre l'humain et le divin, entre deux divinités qui se battaient depuis la nuit des temps.
Le lendemain, en gagnant son atelier, elle trouva sa fille en arrêt devant l'urne de l'armure d'or du Bélier, l'air triste. Elle lui demanda:

" Qu'est-ce qui te chagrine autant ? "

La fillette regarda sa mère, et répondit:

" Je ne serai jamais chevalier d'or, n'est-ce pas ? "

Mû posa la main sur l'épaule de sa fille:

" Non, en effet...d'ailleurs, ton statut est tellement particulier que je me demande bien comment ça se passera pour toi...pour l'instant n'y pense pas, tu ne dois penser qu'à maîtriser tes pouvoirs et continuer ton entraînement. Allons, viens avec moi... "

Avec un dernier regard à l'urne d'or, elle suivit sa mère...
Peu avant le dixième anniversaire des jumeaux arriva une lettre du Sanctuaire. La déesse Athéna demandait à Mû de venir avec ses jumeaux, il se passait quelque chose mais elle ne disait pas quoi. Sorrente, quand il l'apprit, dit que lui aussi avait des choses à faire à Athènes, il les accompagnerait donc mais n'irait pas au Sanctuaire, il n'en avait d'ailleurs pas le droit. Il logerait chez un ami en ville, dit-il seulement...
Cet après-midi là, Mû s'attarda sur le balcon intermédiaire, regardant ses jumeaux s'entraîner avec Sorrente. Celui-ci était un excellent professeur, aimable et patient, mais surtout capable de s'opposer aux sautes d'humeur des jumeaux et surtout de Sion. Il est vrai qu'ils n'avaient pas un caractère très facile...Physiquement ils avaient beaucoup changé ces temps derniers, Sion, à dix ans, mesurait 1,65 m pour 53 kgs, sa vitesse de développement n'avait pas ralenti. Celle d'Athéna non plus, elle était un peu plus petite que son frère, elle ne mesurait qu'1,60 m mais elle était plus légère que son frère, 49 kgs seulement. La différenciation des deux jumeaux était en train de se faire, jusque-là ils avaient tous deux eu le même gabarit...
Elle ne savait pas ce que l'avenir leur réservait, mais elle était certaine d'une chose: En ces deux enfants encore en plein développement se trouvait une puissance incalculable, et leur liaison si étroite les rendait encore plus puissants...Mais elle ne pouvait que s'en remettre au temps...

Chapitre précédent - Retour au sommaire - Chapitre suivant

www.saintseiya.com
Cette fiction est copyright Anne-Laure Perrin.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.