Chapitre 9 : La reine du désert


Laissant un instant son épouse aux soins de Sarah, Joseph alla s'enquérir du sort des trois jeunes chevaliers que Gabriel avait transporté jusqu'à l'abri de la grotte.

" _Comment vont-ils ? demanda Joseph, parlant bas pour ne pas troubler leur repos.
_Iah et Simon seront bientôt remis, ceux de mon espèce ont une sorte de don pour soigner les maux des humains… En revanche je suis inquiète pour Mérios : même Michäel ne semble rien pouvoir pour lui, répondit la belle Systhielle.
_Ces chevaliers sont si jeunes… et prêts à donner leur vie… comment pourrais-je jamais les remercier pour ce qu'ils font pour nous ? Pourquoi ces guerriers infernaux souhaitent-ils tellement s'en prendre à ma famille ?
_A la seconde question je répondrais que le destin du monde est lié à celui de votre fils. Quand à la meilleure façon de les remercier, il ne tient qu'à vous de donner du sens à leur combat : en veillant à l'accomplissement du destin de l'enfant qui naîtra cette nuit.
_Seront-ils bientôt prêts à reprendre le combat ? demanda Michael qui venait de les rejoindre.
_Ce sera long: leurs blessures étaient trop profondes pour une guérison rapide, même avec nos pouvoirs. Cette pause dans l'offensive ennemie n'est pas de trop pour eux.
_Sois sûre que cela ne durera pas, si l'ennemi se fait attendre, c'est qu'il prépare quelque chose. Et puis, les anges noirs ne se sont pas encore réellement manifestés : la bataille ne fait que commencer.
_Nous pourrions peut-être faire appel à l'archange des eaux…
_Non Systhielle, l'interrompit Michäel, même si ses pouvoirs guérisseurs sont les plus puissants du ciel, tu sais bien qu'elle est prisonnière de nos ennemis.
_Si elle peut sauver Mérios, j'irai délivré cette personne moi-même, où qu'elle soit, intervînt brusquement Simon qui à la grande surprise des deux anges se tenait déjà debout, fier, prêt à retourner se battre. Je connais Mérios depuis peu de temps certes, comme moi il a dut lutter toute sa vie pour devenir un chevalier au service de la paix. Et puis j'ai ressenti son cosmos s'embraser alors qu'il était prêt à se sacrifier pour abattre nos ennemis : plus que pour la victoire, c'est pour nous tous qu'il l'a fait. Nous avons une dette envers lui et… nous ne pouvons nous permettre de perdre un tel combattant maintenant puisque, d'après vos dires, la bataille ne fait que commencer.
_Tes propos t'honorent, jeune Simon, fit Michäel, un soupçon d'admiration dans la voix. Mais celle dont nous parlons est prisonnière d'un dieu… et puis l'ennemi peut revenir nous attaquer à tout instant.
_Vous voulez laisser mourir Mérios sans intervenir, protesta Simon ?
_Nous n'y pouvons rien…
_Ce n'est pas ce que tu m'as enseigné Gabriel ! Tu m'as appris que lorsqu'il existe un espoir de sauver un seul individu, il faut s'y accrocher et ne jamais baissé les bras… "

Gabriel regarda son disciple sans un mot pendant un instant interminable puis finalement :

" _Simon, je sais par expérience que je ne pourrai pas t'empêcher de le faire mais en tentant de sauver Mérios, tu perdras peut-être la vie.
_Peu importe : je préfère mourir en essayant que de rester à le regarder trépasser.
_Alors va ! Nous veillerons sur l'enfant mais ne tarde pas : nous avons besoin de toi et de Mérios. Va délivrer Raphäelle, l'archange guérisseur enfermée dans le MAIN BLADE WINNER ! "

Dans la salle d'audience du palais d'Athéna, le grand pope méditait : la bataille en Palestine semblait être plus importante qu'il ne l'avait d'abord cru, l'ordre dont il était le guide, n'avait jamais dans son histoire participé à une guerre entre les anges blancs et les forces de Pandémonium. Si quelques escarmouches avaient bel et bien eut lieu au cours des siècles, la dernières grande batailles entre ces êtres ni hommes ni dieux était antérieure à la fondation même de l'ordre des chevaliers sacrés. Il s'interrogeait sur la possibilité d'engager des forces supplémentaires dans cette bataille mais rares étaient les armures qui trouvaient porteur en ces périodes de paix entre les dieux de l'Olympe et il ne pouvait non plus laisser le sanctuaire sans protection d'autant plus que le général en chef des armées divines, Michaël, lors de sa dernière visite, lui avait seulement demandé l'assistance d'une poignée de chevaliers sur le choix desquels il s'était d'ailleurs montré particulièrement précis. Le grand pope n'avait pu éclaircir le mystère de ce choix, d'autant plus mystérieux qu'aucun des puissants chevaliers d'or n'y avait figuré. Au lieu de cela, l'ange avait demandé l'envoi de chevaliers de bronze et d'argent qui s'avéraient tous jeunes et peu expérimentés. Mais il se doutait que l'ange avait pu lire en eux un potentiel particulier, cette étincelle qui différentie les vainqueurs des vaincus et comme pour lui donner raison ces jeunes guerriers accomplissait des miracles. L'armure des gémeaux avait même réagi à la cosmo énergie du jeune chevalier de Cassiopée, traversant la Méditerrannée et volant au secours du guerrier de bronze dans cette bataille pour la vie d'un enfant au potentiel incroyable. Le grand pope méditait sur ces thèmes lorsqu'un appel télépathique interrompit sa réflexion : c'était le chevalier Atik de la constellation de Persée à qui l'on avait confié la garde du premier des douze temples zodiacaux. " Grand Pope ! L'ennemi est sur le parvis de la maison du bélier ! "

Les deux Caïn se regardèrent hébétés. Ils étaient identiques, à cela près qu'un seul portait l'armure. Ce dernier, reprenant ses esprit, chercha du regard leur adversaire qui déjà courait vers eux en armant dans chacun de ses bras deux lumineuses sphères d'énergie : " SOLEIL DOUBLE ! " Le Caïn en armure leva la paume de la main et absorba la sphère lancée sur lui mais, une violente douleur le prit soudain au ventre. Se retournant, il découvrit son double, gisant à terre, une profonde brûlure à l'abdomen.

" _Et oui chevalier : en te soumettant à la Fission de l'âme, toi le demi-ange, fils adultérin d'Eve et de l'ange Samael, tu as séparé l'ange et l'homme qui étaient en toi. Il va sans dire que l'une de ces parties est beaucoup plus vulnérable que l'autre à mes attaques et, comme tu l'as sans doute déjà compris, toute blessure infligée à l'une sera partagée par l'autre et par blessure j'entends aussi la mort…
_Alors je n'ai pas d'autre choix que de te tuer sans plus attendre, répondit le Caïn angélique.
_Tu es déjà mort Caïn, regarde ta partie humaine : mon attaque l'a mortellement blessée. Tu vas mourir avec où sans mon aide."

En effet, le Caïn " humain " ne bougeait plus, inconscient et baignant dans une marre de sang. L'ange savait que ses pouvoir ne suffiraient pas à le sauver. Néanmoins il s'approcha de son double et lui apposa les mains.

" _Qu'espères-tu en le soignant, fit Iabel, tu sais aussi bien que moi que ton pouvoir n'y pourra rien.
_Certes, mais je pourrait au moins prolonger notre vie suffisamment longtemps pour t'éliminer.
_Tu crois cela ? J'ai une autre surprise pour toi : SOLEIL DOUBLE ! "

Caïn se mis en position défensive. L'agonie de son autre moitié le faisait souffrir, mais sa nouvelle nature purement angélique lui permettait de se maintenir en état de combattre en ignorant la douleur. Le choc fut plus brutal que lors de la précédente attaque et à son grand étonnement, il fut submergé par la puissance de Iabel et alla s'écraser contre le mur.

_Caïn ! En séparant tes deux composantes, j'ai rompus l'équilibre de ton être, et donc diminuer considérablement ta maîtrise du cosmos. Finissons-en immédiatement: SOLEIL DOUBLE.

A nouveau, Caïn lutta puis mordit la poussière. Pendant ce temps, son double humain avait reprit conscience :

"_Je veux vivre… Je dois vivre… IABEL ! Maintenant affronte moi !
_Comment ? Iabel se tourna vers lui surpris. L'humanité de Caïn veut se mesurer à moi ?! "

Les regards des deux Caïns se croisèrent et le Caïn angélique comprit les intentions de son double, et s'adressa à lui en ces termes :

"Je te connais trop bien pour perdre mon temps à t'en dissuader… "

L'homme souffrait atrocement, mais il lança son poing vers Iabel qui n'eut aucun mal à l'éviter : " Ah Ah Ah ! Tu n'es qu'un insecte : tu ne devais ta maîtrise du cosmos qu'à ta moitié angélique. " Et d'une pichenette, il envoya Caïn l'humain s'écraser sur le dallage. Mais celui-ci, malgré la douleur, se releva, titubant : " Je dois te vaincre ! Je VEUX te vaincre ! " A ces mots, Iabel ressentit un sursaut de Cosmos : " Tu t'essayes à la cosmo-énergie on dirait ? ". Encore une fois l'homme se jeta sur l'ange démoniaque qui à nouveau le renvoya au tapis. Mais Caïn se releva une deuxième fois et la scène se reproduisit à l'identique une fois, deux fois, trois fois… L'homme était épuisé, mais sa volonté ne cessait de croître : " JE DOIS VAINCRE ! " cria-t-il à l'agonie. Iabel marcha vers lui, le regard étincelant tel celui d'un prédateur jouissant du plaisir de tuer. L'ange démoniaque saisit Caïn l'humain par le poignet : " Avant de te tuer, je vais profiter de ta forme humaine pour t'apprendre la douleur. Bâtard! Tu es une abérration, le mélange qui coule dans tes veines est une insulte à la race angélique." Il serra son poing sur le poignet de Caïn: un craquement se fit entendre puis les deux Caïn hurlèrent de cette douleur partagée. Puis, méthodiquement, Iabel brisa l'autre poignet puis les chevilles de l'humain déchiré de douleur. Le saisissant par les cheveux, il le tenait a bouts de bras lorsque il écrasa son poing sur son visage, broyant les cartilages de son nez mais bridant volontairement sa force pour ne pas mettre fin trop rapidement à son jeu sadique.

Caïn était comme sonné, tous ses sens abassourdis ou étouffés par le sang qui emplissait ses yeux, son nez, ses oreilles et sa bouche. Malgré ses efforts, en tant qu'humain, il se trouvait incapable d'enflammer son cosmos.

"Brunehilde... Adieu..."
"Brunehilde? C'est un joli prénom... Ainsi tu t'es attaché à une humaine... C'est un nom nordique n'est-ce pas? Sûrement l'as-tu rencontré en Asgard?" fit Iabel, un sourire malicieux au coin des lèvres.

A l'évocation d'Asgard, Caïn fit prit de spasmes nerveux.

"Tes réactions d'humain te trahissent. Ainsi c'est bien en Asgard... Peut-être irai-je y faire un tour, histoire d'honorer comme il se doit cette chienne..."

Caïn serra les dents et ses sourcils se froncèrent en ce qui, sans le sang qui les recouvrait, aurait donné à son regard son aspect le plus noir. Et soudain, il sentit les étoiles exploser en lui. Un halo de lumière bleutée l'entoura. Iabel entendit alors la voix de son maître, Azrael, résonner dans son esprit : " Cesse de jouer avec lui, Iabel ! Tue le sans plus attendre ! Vite ! " Mais déjà le corps de Caïn brulait et l'ange diabolique dut le lâcher et reculer. Iabel, affolé, décida d'attaquer sans plus attendre et se rua de retour vers Caïn : SOLEIL DOUBLE ! Le Caïn humain fit exploser son cosmos. Son double angélique qui venait de se relever, entouré d'un halo de lumière blanche, fit de même. Ils attaquèrent simultanément alors que leurs cosmos se mêlaient : une explosion secoua la ville toute entière.

Après leur combat, Céphise et Kériès étaient finalement tombés d'épuisement dans les bras l'un de l'autre. Kériès fut le premier à retrouver ses esprits. Il examina son armure : l'amure noire de Pégase était toute fissurée mais elle pouvait encore se régénérer. Il se leva, avec l'intention d'emmener Céphise dans un lieu plus sûr où il pourrait la soigner mais un bruit attira son attention. Juste à temps, il évita une boule de lumière rougeoyante.

" _Traître ! Nos maîtres t'avaient confié une mission et tu as lamentablement échoué.
_Qui es là ?
_En tant que supérieur je dois t'infliger la punition due aux traîtres. Moi Vlad, Cardinal Infernal d'Orient."

" _Cet idiot de Iabel a perdu sa seule occasion de tuer Caïn. Il en est mort et cela vaut mieux pour lui : je lui aurais fait amèrement regretter cet échec… Caïn a ainsi réveillé une facette de son cosmos que nous ignorions : cela ne fait que rendre le challenge plus attrayant.
_Ne commet pas la même erreur que tes subordonnés, Azrael. Dois-je te rappeler la prophétie qui plane sur le destin de mon fils ?
_Rien ne prouve qu'il soit l'élu… Oh envoûtante Lillith… "

Sur le parvis de la maison du bélier, Atik faisait face aux trois nouveaux venus : les trois hommes portaient des armures similaires rouges sombres dont les formes évoquaient un insecte, probablement un scorpion. Leur teint était mat et leurs traits indiquaient une origine nord africaine. Les trois hommes s'étaient arrêtés aux bas des marches. Atik s'avança et leurs tînt ces propos :

" Vous êtes sur un lieu sacré voué au culte de la déesse Athéna. Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? " Au lieu de répondre, les trois hommes se ruèrent sur lui. Mais le chevalier d'argent évita tous leurs coups et les renvoya au bas de l'escalier. Les trois hommes se relevèrent et le plus grand pris la parole :
" _ Nous t'avions sous-estimé chevalier, mais nous ne commettrons pas deux fois la même erreur. Nous sommes les gardes macédoniens aux services de la reine du désert. Celle-ci nous a confié un message pour le grand Pope.
_Et quel est ce message ?
_Nous ne pouvons le remettre qu'au Pope en personne.
_Alors il vous faudra prouver votre valeur et vaincre les gardiens des douze maisons qui mènent au temple d'Athéna où siège le grand Pope. Et pour commencer vous devrez me vaince, moi, Atik, chevalier d'argent de la constellation de Persée.
_Soit. En garde chevalier ! "

Dans son temple, le grand Pope méditait sur l'origine des nouveaux venus :

" La reine du désert… les gardes macédoniens… L'accent de ces hommes est manifestement égyptien… ce pourrait-il qu'elle ait survécu ? Non… je l'ai vu mourir de mes propres yeux, et puis… c'était il y a plus de trente ans… alors qui peut bien être cette reine du désert?"

Aux pieds d'Atik, le dernier des assaillant prononça ses derniers mots, un sourire fanatique au visage : "Tu nous rejoindras bientôt chevalier... Gloire à la Reine du Désert... arrgh".
Atik regardait les trois dépouille, s'interrogeant sur cette mystérieuse reine du désert. plongé dans sa réflexion, il ne vit le nouvel assaillant arriver qu'au dernier instant et la lame passa à quelques centimètres de son visage.

"Excellents réflexes, chevalier, fit une voix masculine."

Un individu hideux, portant une armure bleue sombre aux formes très grossières voire ridicules évoquant quelque horrible insecte des sables s'avança.

"_Je me présente je suis...
_Je me fiche de ton nom, l'interrompis sèchement le chevalier de Persée. Tu ne m'intéresses pas. Retourne voir ta maîtresse et dis lui que si elle veut voir le grand Pope, elle devra venir en personne et non envoyer ses larbins incapables de francjir le parvis d'un temple grec."

Sur ces mots Atik tourna le dos à l'assaillant et se redirigea vers l'intérieur du temple. Profondémemment blessé dans son orgueil, le scarabé, puisque c'est cet insecte que semblait évoquer son armure, leva la pince-sabre qui ornait son bras et rageur se précipita vers Atik : " Je vais te faire ravaler ta suffisance, chevalier!". Atik ne se retourna même pas, et le scarabé découvrit trop tard quel terrible pouvoir possèdait le bouclier de la méduse fixé dans le dos de l'armure de Persée...
Atik sentit alors la présence d'un deuxième assaillant. Inutile de se retourner: le nouvel arrivant allait connaître le même sort que le scarabé... lorsque soudain, Atik senti quelque chose transpercer son bouclier et briser sa colonne vertébrale.

"Tu avais raison chevalier, fit la femme en retirant son poing du dos fracassé du maître de Céphise, il vaut mieux se charger soi-même de ce genre de mission."

Céphise se réveilla brusquement : "Le maître est mort!" s'écria-t-elle.
Recouvrant ses esprits, elle réalisa qu'elle se trouvait étendu contre un rocher, couverte de blessures. De l'autre côté de ce rocher, elle entendit des voix. Se levant péniblement, elle se traina jusqu'à l'autre versant. Kériès, encore meurtri par leur combat faisait face à un nouvel adversaire. L'homme était grand, fin, la mine sévère, le teint pâle et son armure, rouge et noire, discrète et légère était surmontée d'une large cape noire comme la nuit. Apercevant Céphise, Kériès lui fit signe de ne pas s'approcher et lui parla sans abaisser ni sa garde ni son regard de son adversaire.:

"_Céphise! Court te mettre à l'abris auprès des anges!
_Mais je suis chevalier : il est de mon devoir de...
_NE DISCUTE PAS! Cet homme est dangereux. Contrairement aux autres membres de l'église infernale, ce n'est pas un simple mercenaire : c'est un véritable chevalier satanique!" Mais avant que céphise ait pu répondre quoi que ce soit, des mains l'aggripèrent. Kériès allait se précipiter pour la sauver lorsque son protagoniste s'interposa entre eux.

Le mystérieux adversaire de Kériès laissa échapper un sourire :

"_Mes serviteurs vont prendre soin de ton amie: j'ai vu votre combat, cette petite me fera une belle esclave.
_Sale monstre, je ne peux te laisser faire.
_Désolé Kériès, mais je dois achever le travail que tu n'as su acomplir et te punir par la même occasion. C'est mon devoir de Cardinal d'Orient."

Derrière les rochers, Céphise se débattait contre ses agresseurs. Malgré leur nombre, une dizaine, des humains normaux n'auraient pu contenir sa force de chevalier mais ses aggresseurs semblaient animés par une force mystérieuse semblable à celle qui animait les "possédés" qu'elle et Iah avaient rencontré en arrivant dans cette région. Enflammant son cosmos, elle réussit à se dégager, mais ses forces étaient au plus bas et elle soupçonnait ses ennemis d'être du genre tenace.
Pendant ce temps, Kériès lançait assaults sur assaults contre le terrible Vlad. Mais celui-ci semblait totalement insensible à ses météores. Kériès était épuisé.
"Fini de rire, chevalier Kériès: dis adieu à ce monde! EMPALEMENT ORIENTAL!" Kériès se sentit comme transpercé de base en haut, comme si après une chutte vertigineuse il était allé s'écraser contre un pic acèré. "Maintenant je vais m'occuper de ma nouvelle esclave...".
Tenant fermement la jeune chevalier, trois des zombis s'avancèrent vers leur maître.

"Bientôt tu seras comme eux, jeune fille : tu me seras dévoué... corps sans âme AHAHAH!"

Sous le regard pénétrant et envoûtant de Vlad, Céphise était comme pétrifiée de terreur. Cet instant raviva en elle le souvenir douloureux de cette épouvantable nuit au sanctuaire. A travers Vlad, elle revoyait le terrible Midas s'approcher d'elle. Et de nouveau, son chevalier servant vînt à son secours : recouvert de sang, Kériès se tenait derrière Vlad, et, avant que ce dernier n'ait pu réagir, l'agrippa fermement en enserrant ses épaules. "Nous allons faire un long voyage Vlad." Céphise comprenant les intensions de Kériès lâcha un cri "NON! Kériès! NON!". "Adieu Céphise, pardonne moi mon amour..." puis levant les yeux au ciel "Maître, je viens vers vous en chevalier, puisse cet acte laver ma trahison".
Son cosmos s'enflamma. Auprès de lui, Kériès senti un cosmos se joindre au sien, celui de son défunt maître Atik. "Aurais tu perdu la raison chevalier, hurla Vlad, si tu fais ce à quoi je pense tu perdras toi aussi la vie!!!!".
Mais Kériès ne l'écoutait pas, pas plus qu'il ne relâchait prise. Vlad se débattait en hurlant. Kériès ferma les yeux et fit littérallement exploser son cosmos. Puis plus rien. Là où s'étaient tenus les deux combattants, il n'y avait plus nulle trace de leur présence.
Hurlant de tristesse, le cosmos de Céphise explosa, vaporisant littéralement ses agresseurs pour s'éteindre aussitôt. Elle s'effondra, meutrie physiquement mais surtout sentimentalement : en l'espace de quelques heures elle avait perdu Atik, son maître, et Kériès qui avait été successivement son codisciple, son ami, son amant.

Caïn jeta un dernier regard à Damas. Cette ville, où son armure était restée cachée durant des siècles, serait désormais le tombeau du malfaisant Iabel. L'union des cosmos, de ses composantes humaines et angéliques avait eu raison de l'ange rebel, et, surtout avait permis à ses deux lui de se refondre en un seul individu. D'une certaine façon, il était reconnaissant à Iabel : celui-ci lui avait ouvert la voie de l'aspect humain du cosmos, nul doute qu'il en était sorti grandi dans sa maîtrise. Mais cela lui suffirait-il pour racheter ses crimes et en finir à tout jamais avec Lillith?

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Cette fiction est copyright Eric Lhommeau.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.