Chapitre 8 : Les visions de Ménélas


Trois spectres venaient de pénétrer dans l'antre du huitième Temple du zodiaque, celui du signe du Scorpion. Rhadamanthe, en tête et qui dirigeait les opérations, recommença les recommandations d'usage, comme à l'entrée de chaque maison, et avança à petits pas dans l'édifice, prêt à agir à la moindre alerte. Il savait désormais que ce n'était pas un chevalier d'or qu'il rencontrerait. Chacune des douze maisons était gardée par un chevalier d'argent, voire parfois de bronze, et il en avait maintenant la preuve, même s'il ne comprenait toujours pas pourquoi Athéna n'avait pas posté ses meilleurs hommes pour défendre son Sanctuaire.

Rhadamanthe : Voilà un temple bien calme…mais plus pour longtemps, j'imagine.
- En effet, on peut dire les choses ainsi…

Un chevalier, petit, trapu et à l'armure argentée, apparut devant lui et ses deux compagnons de route.

Rhadamanthe : Qui es-tu ?
Le chevalier : Je suis Cécrops, chevalier d'argent de la Mouche, et je défends ce temple que vous essayez de franchir…et vous ?
Rhadamanthe : Je suis Rhadamanthe du Wyvern, l'un des trois Juges des Enfers, et voici Desmond de la Chauve-Souris et Samaka de la Harpie…sois gentil, chevalier, écarte-toi et laisse-nous passer.
Cécrops : Tu dis cela sur le ton de la plaisanterie ? Je ne trouve pas cela très drôle…en tout cas, je peux te dire que je ferai tout pour vous retenir !
Samaka : Ah oui ? Voyons ça ! Par l'Envol de la Harpie !
Cécrops : Par l'Essaim Diabolique !!

Une nuée formidable de mouches surgit de nulle part et vola en direction des trois spectres. A priori inoffensifs, les insectes perturbèrent pourtant Samaka, au point de l'empêcher d'attaquer. Il dut faire des gestes désespérés pour chasser les mouches qui, à chaque fois qu'il en tuait quelques unes, étaient de plus en plus nombreuses. Jusqu'à former un véritable nuage dense et compact qui cachait le spectre. Des milliers de mouches qui encerclaient Samaka et l'empêchaient de faire tout mouvement. A côté de lui, Rhadamanthe et Desmond avaient plus de réussite ; Desmond utilisa le pouvoir de la Chauve-souris pour s'élever dans les airs, tandis que Rhadamanthe ne fit que concentrer un peu de sa force dans son poignet pour dégager une boule d'énergie répulsive à l'égard des brachycères.

Rhadamanthe : Ca suffit ! Tout cela est grotesque et ridicule ! Venez, vous autres !

Et, sans même porter un regard au chevalier d'argent, comme s'il l'ignorait, Rhadamanthe prit le chemin de la sortie du temple. Mais le chevalier de la Mouche ne l'entendit pas ainsi et vola dans les airs d'un saut prodigieux, avant de retomber face à Rhadamanthe et aux deux autres, et de leur bloquer le passage.

Cécrops : Pas si vite ! Je ne vous laisserai pas partir comme ça !
Rhadamanthe : Voyons comment tu te débrouilles avec ça ! Par la Prudence du Wyvern !!

D'un coup de poing vigoureux, Rhadamanthe frappa Cécrops dans l'estomac, si violemment que son poing fermé transperça l'armure du chevalier et pénétra à l'intérieur, sous le regard amusé des deux autres spectres devenus spectateurs.

Cécrops : Ahhg…aagghh…
Rhadamanthe : Alors, est-ce que tu réalises à qui tu as affaire ? Adieu, chevalier !!

Rhadamanthe retira son poing encore rouge et taché de sang, et continua sa route en courant, et en disparaissant tout seul dans la sortie du temple. Cécrops, qui s'écroula aussitôt à terre, n'avait rien pu faire pour l'arrêter. Les deux autres spectres qui l'accompagnaient tentèrent de l'imiter et de le suivre au pas de course, mais le chevalier de la Mouche réussit à se remettre debout à temps.

Cécrops : Par l'Essaim Diabolique !!
Samaka et Desmond : Aaahh !!

Cette fois, les deux spectres ne purent rien faire face à l'attaque sublimée du chevalier, malgré ses blessures, et tombèrent au sol, envahis par des nuages de mouches bourdonnantes.

Très loin de là

En Chine, dans la nuit noire, quatorze personnes arrêtées sur le sommet du mont Kunlun, une femme et treize hommes, se trouvaient maintenant réunies dans une grande maison en bois, assis sur des bancs, les mains et les pieds liés par des cordes solidement serrées. Athéna, ses douze chevaliers d'or et Adam de l'Horloge, tous dépossédés de leurs armures, attendaient là depuis plus d'une heure, qu'on leur parle et leur explique ce qu'on allait faire d'eux. Bien sûr, il aurait été aisé aux chevaliers de se défaire de leurs liens et d'échapper à leurs ravisseurs mais, conformément aux souhaits d'Athéna, ils n'avaient pas manifesté la moindre hostilité, et s'étaient laissé faire jusque là, malgré la confiscation des armures.
Alors que le temps commençait à devenir long pour le groupe, dans la salle où ils avaient été enfermés, gardé par deux soldats impériaux revêtus de casques intégraux et de lances rudimentaires, un homme en robe de soie rouge, et à la tresse longue dans la nuque pénétra dans la pièce.

L'homme : Veuillez me suivre.
Sion : Où nous emmenez-vous ?
L'homme : Vous allez comparaître devant le Grand Mandarin pour répondre de vos actes !

Quelques instants plus tard, un autre homme, semblable au premier, les fit tous asseoir sur des bancs posés devant un bureau où il était lui-même assis. De nombreux soldats et d'autres hommes, fonctionnaires de l'Empire, remplissaient la pièce et assistaient à l'audience. L'homme face à eux prit une feuille où quelques phrases étaient griffonnées en caractères chinois, et la lut devant l'audience.

L'homme : Bien…en tant que Grand Mandarin, représentant de la Justice Impériale en ces lieux sacrés, je vais vous présenter votre acte d'accusation…. " Il a été rapporté au Grand Mandarin, seigneur de ces hautes terres, que, cette présente nuit, douze hommes, une femme et un nègre, originaires d'Occident, ont souillé de leur présence, sans permission, les temples de notre maître vénéré le Bouddha, et se sont rendus coupables de crimes de pillages et de profanations des dits temples par la spoliation de biens précieux y reposant. " Reconnaissez-vous les faits ?
Gassama (la colère dans le regard) : Il n'y avait pas douze hommes, mais treize ! Le nègr…
Athéna : Oui, nous reconnaissons les faits.
Siddartha : Comment ?? Mais, enfin, Athé…
Athéna : Siddartha, laisse-moi expliquer ce que nous faisions là. En effet, nous sommes de lointains voyageurs d'Occident, et la curiosité nous a poussé à enfreindre les lois de ces terres, sans le savoir. Nous regrettons d'avoir offensé les lieux sacrés où vous nous avez arrêtés…nous voulions seulement visiter et voir de nos yeux le temple de l'Empereur Céleste, l'Auguste de Jade…
Grand Mandarin : En pleine nuit ? Vous plaisantez ? Cela dit, il y a une chose qui est étrange…les biens d'or et d'argent que vous portiez avec vous, après vérification, n'appartiennent à aucun des temples du mont Kunlun. De quel endroit viennent-ils donc ?
Athéna : C'est que…il s'agit là de biens volés dans une lointaine contrée plus à l'ouest…nous comptions les revendre au plus offrant dans la ville de Lhassa…c'est pour éviter de nous faire arrêter que nous avons franchi les montagnes de Kunlun Shan…
Grand Mandarin : Comment ?? Vous avouez donc bien les avoir volés ? Je ne comprends rien à votre histoire de voyage ni la manière dont vous avez pu faire une si longue route sans posséder le moindre argent sur vous, mais votre sort est déjà scellé, soyez-en sûr !!
Janus : Mais…qu'allez-vous faire de nous ?
Grand Mandarin (à ses hommes) : Qu'on les renvoie dans leur cellule ! Et qu'on sépare la femme des treize autres ! Ils pourront dormir jusque demain, où ils seront emmenés pour être jugés et condamnés par les lois de notre Empire ! Et c'est la mort qui les attend !

Les treize chevaliers ne purent que se laisser faire, sans comprendre pourquoi Athéna les laissait dans une situation si difficile. Elle ne répondit rien et se contenta d'avoir un regard souriant envers eux, tandis que deux hommes s'approchaient pour lui faire signe de les suivre vers une nouvelle cellule où elle devait être isolée. Un regard plein de sens…comme si elle leur demandait de ne pas s'en faire, et de seulement patienter pour le moment…
Attendre que les douze heures soient écoulées…non, il n'y avait rien d'autre à faire pour l'instant. Quant aux armures, confisquées, les treize urnes métalliques reposaient paisiblement contre un mur de la pièce principale, dans l'attente d'être réexaminées.

Maison du Scorpion

Les spectres de la Harpie et de la Chauve-souris se relevèrent, le corps encore endolori par l'attaque surprenante de l'essaim diabolique. Le chevalier d'argent, Cécrops, se tenait devant eux, les bras croisés, le regard déterminé, son cosmos brûlant autour de lui dans la pénombre incandescente du temple du Scorpion.

Samaka : Je n'arrive pas à le croire…nous n'avions pourtant rencontré aucune difficulté jusqu'ici…comment un si petit chevalier peut-il nous barrer la route ?
Desmond : Relativisons les choses…maître Rhadamanthe n'a eu aucune difficulté à passer…nous nous sommes juste laissés surprendre…il n'y a pas de raison que nous ne puissions faire comme lui !
Cécrops : De qui parlez-vous ? Un petit chevalier, dites-vous ? Je vous rappelle que je suis un chevalier d'argent…même si je n'ai pas la puissance du chevalier d'or qui protège cette maison, je suis en mesure de vous tenir tête, et de vous vaincre !
Desmond : Tu n'es pour moi qu'un insecte…chevalier d'argent, de bronze, ou d'or, cela ne veut rien dire…je vais t'écraser, comme cette mouche ridicule que tu représentes !
Cécrops : Essaie un peu pour voir !

Et, joignant le geste à la parole, furieux de la réponse de son adversaire, le spectre de la Chauve-souris concentra son cosmos et déploya son aura autour de lui, décidé à l'impressionner et lui montrer de quoi il était capable. Certain, sans doute, du résultat de son offensive. Non, une vulgaire mouche n'écraserait pas une chauve-souris. Il n'en était pas question, pour son honneur de spectre. Peu lui importaient ses compagnons, désormais une bonne quinzaine, à être déjà tombés sous les coups de l'ennemi depuis le début des offensives. Ils avaient été trop sûrs d'eux et arrogants. Mais, avec lui, les choses devaient en être autrement. Le regard qu'il portait au moment de se concentrer en disait long sur ses prétentions belliqueuses. Il n'eut d'ailleurs aucune réaction lorsqu'il croisa furtivement celui de Samaka de la Harpie, qui regardait la scène en semblant vouloir lui dire quelque chose, en vain.

Samaka : Desmond ! Non !
Desmond : Que le Cri des Ténèbres te déchire !!

Un cri strident et perçant, douloureux aux oreilles de Cécrops, retentit à travers le temple, forçant le chevalier à se boucher les oreilles, tandis que, en un éclair, le spectre de la Chauve-souris ramenait les bras sur la poitrine en refermant des ailes qu'il avait dans le dos de son armure, puis redéployait celles-ci d'un coup en bondissant et s'envolant dans les airs. Mais Cécrops ne se laissa pas impressionner outre mesure, et, fixant attentivement la trajectoire du spectre, il riposta.

Cécrops : Par l'Essaim Diabolique !!

Les mouches par milliers attaquèrent le spectre, qui s'apprêtait à plonger, tête piquée, vers sa proie. Dans une nuée confuse et bruyante, Desmond perdit l'équilibre et retomba aussitôt sans avoir l'occasion de redéployer ses ailes. Samaka, les yeux hagards, ne put que constater l'étendue des dégâts. Cécrops s'avança jusqu'à lui, et lui parla sans même adresser un regard au deuxième spectre qui se trouvait un peu plus loin et pouvait pourtant l'attaquer à son tour.

Desmond : Ahh…aahh…
Cécrops : Je vais te parler de quelque chose...au siècle dernier, un poète du royaume de Louis le Grand, nommé la Fontaine, a écrit des Fables dont une appelée Le Lion et la Mouche…il y est dit qu'un lion, un jour, a été dérangé par une mouche qui est venue lui chatouiller la crinière…le lion, certain de venir à bout de l'insecte, a donné quantité de coups de queue pour tenter d'écraser celui-ci…mais la mouche était trop petite, et se déplaçait si aisément que le lion a fini par s'épuiser et se blesser lui-même…jusqu'à y succomber, victime de sa trop grande fierté et arrogance !
Desmond (se relevant) : Je n'ai jamais appris à lire et tes histoires ne m'intéressent pas ! Seule la réalité m'importe, et il s'agit de notre combat…tu m'as surpris mais je ne me laisserai plus faire…
Samaka : Desmond, attends !
Desmond : Tu es encore là, toi ? Et tu ne réagis pas pour m'aider, au lieu de me regarder ?
Samaka : Justement, c'est ce que j'allais te proposer ! Ne gaspillons pas nos forces face à ce chevalier, peu importe s'il est plus fort qu'il ne devrait, unissons nos forces pour en venir à bout !
Desmond : … Oui, tu as raison…

Le spectre se rendit compte qu'il s'était emporté et que sa précipitation ne le mènerait à rien. Il devait effectivement unir ses forces à son compagnon d'armes. Mais Cécrops n'avait pas l'intention de les laisser agir.

Desmond : Allons-y ! Attaquons tous les deux en même temps, et vainquons notre ennemi !
Samaka : Oui ! Par l'Envol de la Harpie !
Desmond : Que le Cri des Ténèbres te déchire !!

Deux espèces d'oiseaux s'envolèrent, toutes deux décidées à porter un grand coup au chevalier de la Mouche. Mais Cécrops ne se laissa nullement déstabiliser, et se contenta de joindre les mains en croix pour tenter d'esquiver les deux attaques. Sans présager de l'issue de la tentative. Mais décidé à tenter sa chance, en toute lucidité…Il pensa à Athéna, sa déesse, qui se battait loin de là, pour se donner un courage supplémentaire…il n'oubliait pas les paroles du discours qu'elle avait donné avant de partir…elle lui faisait confiance, à lui et tous les autres chevaliers restés au Sanctuaire…
Dans un fracas formidable, les cris perçants des deux bêtes retentirent dans le temple et semblèrent presque en faire trembler les murs. Les deux spectres s'abattirent sur Cécrops, qui grimaça en reculant dans un nuage de poussière…mais il tenait bon, et, outre quelques rayures sur son armure d'argent, il se sortit indemne de l'attaque. Il avait réussi. Lui, le chevalier d'argent, avait résisté à deux spectres !

Desmond : Mais ce n'est pas vrai !! Il n'a rien !!
Samaka : Maître Rhadamanthe est passé si facilement, tout à l'heure !! Il l'a même blessé dès le premier coup ! Pourquoi n'y arriverions-nous pas, nous aussi ?
Cécrops : Ha ha ha ha…
Desmond : Qu'y a-t-il, pourquoi ris-tu ??
Cécrops : Vous vous imaginez tout de suite au même niveau que celui que vous appelez votre maître…
Samaka : Et alors, qu'y a-t-il ? Nous sommes des spectres, l'élite des guerriers appelés à servir Hadès dans ce monde, et nous ne craignons personne, pas même les chevaliers d'or !
Cécrops (ironique) : Etrange…les autres spectres qui se sont aventurés ici depuis la maison du Bélier disaient pourtant tous la même chose…or, depuis le début de la bataille, j'ai senti nombre de leurs cosmos s'éteindre à jamais… Il est vrai que ce Rhadamanthe est très puissant…s'il était resté se battre contre moi et vous prêter main forte, j'aurais sûrement déjà perdu la vie…mais vous ne lui arrivez même pas à la cheville…
Desmond : Comment oses-tu !!
Samaka : Mine de rien, tu fais là l'éloge de quelqu'un qui est ton ennemi…tu reconnais donc sa supériorité…
Cécrops : Peu m'importe, vous n'êtes plus très nombreux à pouvoir menacer le Sanctuaire…quand bien même ce Rhadamanthe atteindrait la dernière maison, votre mission est vouée à l'échec…

Et, comme une heure auparavant, au moment où il prononçait ces paroles, la flamme du Scorpion disparut de l'Horloge de feu, leur rappelant cruellement que, en plus de vaincre, leur mission était d'arriver au bout à temps.

Cécrops : Et voilà ! Plus que quatre heures ! Je n'ai qu'à vous retenir ici tout le temps qu'il me plaira !

Mais les deux spectres n'avaient pas une seconde à perdre. S'ils restaient encore là longtemps, ils risquaient la colère de Rhadamanthe, voire, pire, celle du Seigneur des Ténèbres Hadès.

Cécrops : Je me demande ce que dirait Rhadamanthe en vous voyant perdre votre temps ici, comme en ce moment ? Comment réagirait-il ? Quelle punition vous réserverait-il ?
Samaka : Tais-toi, insolent, et ne parle pas de lui de cette manière ! Nous allons te faire ravaler ta salive !
Desmond : Cette fois, déployons le maximum de notre force !
Samaka : Allez, pour la gloire du Seigneur des Ténèbres ! Par l'Envol de la Harpie !!
Desmond : Que le Cri des Ténèbres te déchire !!

Les deux spectres lancèrent leur attaque comme l'on dégaine une épée. Cette fois, toute leur énergie, toute leur rage de vaincre se mêlait aux cosmos poussés à leur paroxysme. Cécrops croisa une nouvelle fois les bras mais, voyant la puissance nouvelle des attaques, se décida à attaquer à son tour, certain de ne pouvoir échapper à une telle puissance à mains nues.

Cécrops : A mon tour ! Par l'Essaim Diabolique !!

Mais le déferlement des milliers de mouches ne fut cette fois qu'une caresse qui ne pouvait empêcher les deux puissants volatiles de faire leur œuvre. Cécrops fut cette fois projeté à terre…en même temps que les deux spectres, qui ne purent retrouver leur équilibre, une nouvelle fois. Mais à leur léger avantage en ce qu'ils se relevèrent les premiers. Ils s'en sortaient sans trop de mal, tandis que Cécrops voyait une large fissure menacer le plastron de son armure d'argent de se briser tôt ou tard.

Cécrops : Vous avez réussi à me porter un coup…mais le temps presse pour vous…et vous ne franchirez ce temple qu'après m'avoir tué…
Desmond : C'est ce que nous allons faire ! Que le Cri des Ténèbres te déchire !!

Mais, à sa grande surprise, le chevalier de la Mouche bloqua cette fois l'attaque presque immédiatement, sans grand effort.

Desmond : Quoi !!!?? Mais par quel miracle !!
Cécrops : Je vais te donner ton premier conseil…tu agis beaucoup précipitamment, sans réfléchir…tu m'as déjà montré cette attaque plusieurs fois…et, contre un chevalier d'Athéna, même d'argent, une même attaque répétée ne marche plus…j'ai eu le temps de t'observer en m'attaquant et je sais maintenant quelle riposte adopter…
Samaka : Grrr…alors ce que tu dis est valable dans l'autre sens ! Moi aussi, je connais maintenant toutes les arcanes de ton Essaim Diabolique ! Goûte maintenant à ça ! Par le Dévoreur de Vie !!!
Cécrops : Que tes yeux se ferment ! Par la Somnolence Délicieuse !

Les deux nouvelles attaques, inédites, s'entrechoquèrent sans fracas cette fois, en paraissant n'avoir aucun effet et s'annuler purement et simplement.

Cécrops : Eh bien ? C'est cela ton attaque fulgurante ?
Samaka : Je ne peux pas croire que tu n'aies rien ! Je t'ai attaqué avec toute ma force !!

Mais la fissure qui parcourait l'armure d'argent finit par craquer et une partie du plastron tomba alors en poussière.

Cécrops : Bravo, tu m'as touché ! Mais, de mon côté, je te réserve une surprise !
Samaka : Ah oui ?

Un sentiment de fatigue envahit peu à peu le spectre de la Harpie en lui alourdissant les paupières. Il se laissa tomber au sol, ne pouvant résister. Il n'avait qu'une envie : dormir, dormir profondément…

Samaka : Qu'est-ce que cela veut diiiiiiiiiiiiiiiiiiiiirrrrrrrrrrrrr….

Et le spectre tomba raide endormi sur le sol. Desmond, incrédule, tenta de le réveiller, en le secouant, lui tapotant le visage.

Desmond : Samaka ! Réveille-toi !! Ce n'est pas le moment !!
Cécrops : Je suis encore là, je te signale !! Et je n'en ai pas fini avec toi !
Desmond : Je vois, on dit que certaines mouches, en de lointaines contrées, sont porteuses d'un poison qui endolorit toute personne qui entre en contact avec elles…Samaka s'est laissé surprendre !
Cécrops : Oui, et je vais mainten…

Mais, à ce moment, des bruits de pas retentirent dans le temple. Deux personnes qui couraient et se faisaient de plus en plus proches. Dans la lueur des torches, deux spectres apparurent : Alaman de Deep et Diadalus de la Gargouille, rescapés des combats précédents.

Desmond : Diadalus ! Alaman ! Vous êtes vivants ! Vous venez en renforts !
Diadalus : Que fais-tu encore là, Samaka ? Tu devrais déjà avoir atteint le temple du Sagittaire avec maître Rhadamanthe ! Mais…Samaka !!

Il s'approcha du spectre allongé au sol, sans même se soucier du chevalier d'argent, pourtant là lui aussi.

Cécrops : Hum, hum !
Alaman : Je vois, nous avons encore un obstacle pour franchir cette maison…
Desmond : Oui, et méfiez-vous, il est de taille !
Diadalus : Dire une telle chose n'est pas digne d'un spectre, Desmond ! Puisque tu en as été incapable, toi et Samaka, nous allons finir votre travail !
Cécrops : En garde !

Les trois spectres rescapés se mirent en position face au chevalier d'argent de la Mouche, tandis que Samaka de la Harpie dormait toujours d'un profond sommeil. Au dehors, le soleil commençait à se coucher, et le crépuscule naissant irradiait l'Horloge de Feu, sur laquelle la flamme du Sagittaire commençait à brûler.

En contrebas de la montagne

Non loin des premières marches de l'escalier menant à la Maison du Bélier, deux chevaliers de bronze montaient la garde, depuis le début de l'invasion du Sanctuaire par Rhadamanthe et les spectres. Ils n'avaient pas bougé depuis plusieurs heures et attendaient, patiemment, l'issue du conflit, en se gardant prêts à intervenir, conformément aux instructions qui leur avaient été données. Mais une effervescence nouvelle les gagnait depuis quelques instants. L'un d'eux, Tubal, chevalier de la Girafe, commençait à s'impatienter.

Tubal : Regarde, Romus, le soleil est en train de se coucher…nous entrons dans la dernière phase du conflit…et nous ne savons toujours pas ce que nous attendons…
Romus : Patience, Tubal…le chevalier de la Chevelure de Bérénice doit bientôt revenir, avec plusieurs d'entre nous…nous allons partir pour la Chine, rejoindre Athéna et les chevaliers d'or.
Tubal : Mais tu ne trouves pas ça étrange, toi, que Pallas ait cédé à la demande de cet étranger sur sa simple argumentation ? Le Grand Pope nous avait demandé d'attendre ici, jusqu'à ce que les douze heures soient écoulées…tout ça ne me dit rien qui vaille…en plus, je sens de moins en moins les cosmos des chevaliers d'argent qui gardent les Douze Maisons…
Romus : Oh ! Qui va là ?

Un nouveau chevalier descendait les marches à vive allure, et arrivait depuis la maison du Bélier. De loin, dans la pénombre du crépuscule naissant, on ne distinguait pas son armure. Mais, en approchant, les deux chevaliers le reconnurent et constatèrent que ce n'était pas un chevalier de bronze.

Tubal : Pélops, chevalier de l'Autel !! Tu devais garder la maison de la Balance !! Que fais-tu là ?
Pélops : Chevaliers de bronze, n'ayez crainte. Je viens de remplir ma mission en vainquant l'un des spectres qui menaçaient le Sanctuaire et le Grand Pope m'a demandé expressément de partir pour la Chine rejoindre Athéna. Laissez-moi passer.
Tubal : Dans ce cas, nous partons avec toi !
Pélops : Comment ?

Et les chevaliers de bronze racontèrent à Pélops la rencontre de Pallas de la Chevelure de Bérénice avec le mystérieux visiteur, et leur exhortation à l'accompagner sur le véritable lieu des hostilités.

Pélops : Je n'ose comprendre…mais il a raison, de toutes façons. Nous ne sommes plus d'une grande utilité à rester ici. Parmi les quelques spectres qui se dirigent encore vers la Chambre du Grand Pope, seul l'un d'entre eux est véritablement dangereux pour lui. Mais je suis sûr que Archinoald parviendra malgré tout à lui barrer la route. Et d'ailleurs…si l'on regarde l'Horloge Pyrique, l'avantage est déjà pour nous…

Et, un instant immobiles et muets, tous trois contemplèrent l'Horloge de feu, sur laquelle quatre flammes se consumaient encore, et dont on entendait les secondes s'égrener paisiblement. Une pareille tranquillité en un jour pareil…

Tubal : Dire que nous ne savons même pas ce que nous attendons…
Romus : Sais-tu, toi, Pélops, pourquoi ces flammes brûlent ? Que va t-il se passer lorsqu'elles se seront toutes consumées ?
Pélops : Je l'ignore…les deux seules personnes qui connaissent le sens de cette course contre le temps sont Athéna et le Grand Pope…tout ce que je sais, c'est que cette bataille n'est qu'une première manche dans la guerre sainte que se livrent Athéna et Hadès…le véritable combat n'a pas encore commencé…lorsque les douze heures se seront écoulées, nous comprendrons alors toute la signification de ce rituel…mais, trêve de bavardages. Mettons-nous en route !
- Attendez !

Une voix se fit entendre au loin, puis plusieurs personnes qui couraient apparurent de plus en plus distinctement, depuis les faubourgs du Sanctuaire, Leurs pas bruyants et hâtifs soulevèrent un nuage de poussière en battant la terre sèche. Le chevalier Pallas de la Chevelure de Bérénice arrivait, emmenant dans son sillage plusieurs chevaliers de bronze.

Pallas : Vous êtes toujours là, très bien…je vois que l'un des chevaliers d'argent nous a également rejoint…nous devons partir sans tarder !
Pélops : Oui…(comptant les chevaliers) Nous sommes donc neuf, huit chevaliers de bronze et moi-même…espérons que, d'ici quelques heures, d'autres chevaliers rescapés nous auront rejoints…il nous reste de nombreux combattants…
Tubal : Pélops de l'Autel, je propose que tu sois le chef de ce convoi. Nous te suivons !

En Chine

Treize hommes se trouvaient dans une petite pièce en bois, assis à même le sol, tous confinés les uns sur les autres, dans une chaleur étouffante malgré la nuit noire. Tous somnolaient depuis un moment. Les douze chevaliers d'or et Adam, chevalier d'argent de l'Horloge, tous dépossédés de leurs armures et séparés d'Athéna, avaient consenti à se laisser emprisonner par les hommes du Grand Mandarin de la région, sans discuter les ordres étranges d'Athéna. La déesse les avait invités à profiter des heures disponibles pour dormir un peu et se reposer en attendant la suite des évènements. Mais en attendant quoi au juste ? Tous, même le sage Siddartha de la Vierge, avaient cessé de se poser des questions et accepté de se reposer, ce qui n'était pas pour leur nuire. En retirant leur armure, ils avaient retrouvé leur condition d'homme et s'étaient rappelé combien il est important de manger et de dormir convenablement. Leur vie de chevalier les poussait à tous les sacrifices, même les plus éprouvants, et il était bon de s'octroyer quelques moments de repos, même en pareille situation.
Pourtant, malgré leur sommeil apparent, l'un d'entre eux ne put dormir longtemps. L'un des treize chevaliers émergea de sa léthargie momentanée, posant les mains à sa tête brûlante, le front en sueur, et la bouche grimaçante.

Ménélas : Ahhh…ma tête…ça recommence…nooon…pas maintenant…ce n'est pas le moment…

Le chevalier d'or du Cancer se secoua machinalement la tête dans tous les sens, comme s'il espérait que les maux de tête qui le prenaient depuis des mois allaient cesser ainsi. Mais la douleur n'en fut que plus vive et il n'eut plus que son courage pour la supporter sans se plaindre. Il regarda ses douze compagnons, tous endormis à ses côtés, et se résolut à ne pas les réveiller.

Ménélas : Qu'est-ce que ça signifie…pourquoi…cela fait si longtemps maintenant…
- Seigneur Eaque ! Me voici !
Ménélas : Hein ? Qui a parlé ??

Une voix venait de résonner distinctement dans la pièce où il se trouvait. Pourtant, tout le monde dormait et personne n'avait ouvert la bouche à part lui seul.

- Oui…j'ai besoin de toi…va me chercher les autres spectres et mettez-vous en place…voici mes instructions…

Une autre voix, très différente de la première, se fit entendre. Ménélas dut se rendre à l'évidence : il entendait des voix qui n'étaient pas présentes. Mais pourtant bien réelles. Il assista alors, auditivement, à une scène à laquelle il n'était pas présent…et il y prêta la plus grande attention.

- Toi, spectre du Cochon, rends-toi au mont Taishan ! Toi, spectre de la Chèvre, au mont Huangshan ! Et toi, spectre du Singe…

Il ne comprenait rien de ce qu'il entendait ni de l'endroit où tout ceci avait lieu, mais il en était sûr : la scène à laquelle il assistait avait réellement lieu, quelque part, au même moment. Dans son attention toujours plus grande, il ne s'était pas rendu compte que sa douleur s'était dissipée presque totalement et qu'il ne souffrait plus. D'ailleurs, les douze chevaliers assis à ses côtés dans la petite pièce avaient commencé à disparaître, eux aussi…

Il était présent sur les lieux de la scène. Il ne la voyait plus, il y était. Une grande salle en pierres, d'une froideur repoussante malgré des torches murales qui se consumaient. Deux bêtes hideuses sculptées qui ornaient l'entrée. Et quelqu'un agenouillé devant lui. Quelqu'un qui lui parlait…qui s'adressait à Lui, en personne !

- C'est bien…la véritable bataille va pouvoir commencer, bientôt…
- Avez-vous encore besoin de moi, Seigneur des Ténèbres ?
- Non…tu peux disposer…vas rejoindre les autres spectres dans le Cocyte…je t'appellerai lorsque le moment sera venu…
- Sa majesté Hadès va bientôt pouvoir régner comme elle le souhaitait…
- Ne m'appelle pas ainsi…je ne suis pas Hadès…je ne le suis pas…ENCORE !!
Appelle-moi…Moros !!!
- Très bien, seigneur Moros…


- Whhaaaaa !!!

Ménélas ouvrit brusquement les yeux en criant. Son front était ruisselant de sueur et la douleur dans sa tête plus vive que jamais. Il regarda les autres chevaliers, qui dormaient toujours aussi paisiblement.

Ménélas : Je…j'ai rêvé…je me suis finalement endormi, moi aussi… J'aurais pourtant juré que…

Et le chevalier du Cancer décida finalement de s'abandonner lui aussi, tant bien que mal, aux bras de Morphée.

Maison du Scorpion

Diadalus : Par le Choc de la Pierre !
Cécrops : Aaaahhhhghh !!

Le chevalier d'argent de la Mouche venait de s'envoler dans les airs et de s'écraser violemment contre les parois en pierre des murs du temple. Il n'y eut pas de trace du choc sur les murs, toutefois l'armure d'argent du chevalier était brisée sur la partie supérieure. Cécrops eut de la peine à se relever, puis il essuya d'un main le sang sur son visage, en se débarrassant des restes de son casque et de ses épaules, qui ne lui servaient plus à rien. Devant lui se tenait Diadalus, spectre de la Gargouille, avec un sourire narquois et satisfait.

Cécrops : Incroyable…tu as réussi à briser l'armure d'argent…même tes deux condisciples n'y étaient pas parvenus…
Diadalus : Que crois-tu donc ? Nous, les spectres, ne sommes pas hommes à nous laisser surprendre par une vulgaire mouche ! Et je vais t'écraser de toute la force dont je suis capable ! A la prochaine attaque, tu voleras en éclats…
Desmond de la Chauve-Souris : Vas-y, Diadalus, tu vas l'abattre !
Diadalus : Toi, au lieu de m'encourager, tu ferais mieux de te remettre en question ! Tu as failli te laisser avoir par ce moins que rien, et il s'en est fallu de peu ! Et le spectre de la Harpie aussi !
Samaka : Ne parle pas de moi comme ça…je te rappelle que…
- Par l'Essaim Diabolique !!
Les spectres : Ahhh !!!

Profitant d'une seconde d'inattention des spectres, occupés à bavarder entre eux alors que leur adversaire était encore au sol, Cécrops de la Mouche en avait profité pour leur envoyer son attaque, espérant ainsi les surprendre et reprendre l'avantage dans le combat…mais Diadalus avait vu juste et bloqua l'attaque en croisant les mains, si bien que des milliers de mouches vinrent choir sur un mur de pierre créé par la puissance de la Gargouille.

Alaman : Il est encore plein de ressources…méfions-nous…
Samaka : Oui, et nous sommes encore quatre spectres face à lui ! Profitons-en et unissons nos forces ! A quatre, nous pourrons en venir à bout aisément !
Diadalus : Non, à deux !!
Desmond : Comment ?
Diadalus : Si Alaman et moi n'étions pas arrivés, vous seriez dans de beaux draps. Ne gaspillez pas votre énergie et partez au devant rejoindre maître Rhadamanthe ! Il est seul et aura sûrement besoin de vous. Cela vaut mieux que de rester ici à ne rien faire ! A deux, nous sommes largement assez puissants pour abattre ce moucheron !

Samaka et Desmond se regardèrent et se trouvèrent stupides. Ils acquiescèrent et, sans même adresser un regard au chevalier d'argent qui se tenait toujours debout devant eux, ils décidèrent de quitter le temple vers la maison suivante.

Cécrops : Une minute ! Vous n'espérez tout de même pas que je vais vous laisser passer comme ça !?
Desmond : Que le cri des Ténèbres te déchire !!
Samaka : Par le Dévoreur de Vie !!

Les deux attaques simultanées échurent sur le chevalier d'argent. Ce dernier n'eut pas de difficulté à les parer en croisant les bras, comme il leur avait montré précédemment. Mais il ne put à la fois se défendre et empêcher les deux spectres de passer. Lorsqu'il en eut fini, Desmond de la Chauve-Souris et Samaka de la Harpie avaient quitté le temple du Scorpion. Restaient face à lui Diadalus de la Gargouille et Alaman de Deep.

Diadalus : Et voilà ! Bientôt, nous atteindrons enfin la Chambre du Grand Pope ! Et Athéna ! Et notre mission sera couronnée de succès !
Cécrops (un léger sourire aux lèvres) : De toutes façons, ces deux-là sont presque déjà morts…il n'en ont plus pour longtemps…
Diadalus : Comment ??
Cécrops : Tout à l'heure, le spectre de la Harpie a reçu ma plus puissante attaque…il s'est engourdi et sa puissance a été considérablement affaiblie…et je vous réserve le même sort !! Par la Somnolence Délicieuse !!

Cécrops lança son attaque en espérant reproduire le même résultat qu'avec les deux premiers spectres. Tous deux se protégèrent, sans riposter, et en espérant bloquer l'attaque à mains nues. Mais Diadalus comprit que l'attaque des mouches allait s'en prendre à ses sens et il se protégea la peau du cou pour ne pas succomber à la piqûre indolore. Alaman n'eut pas ce réflexe et bloqua l'attaque d'un seul geste des mains.

Alaman : Alors ? C'est ça, ta technique si redoutable contre laquelle les deux autres ont failli se faire prendre ?
Cécrops : Ne sois pas si sûr de toi…
Alaman : Mais…que se passe t-il… ?
Le spectre se sentit s'alourdir nettement d'un seul coup, et tomba au sol, ses paupières lourdes à ne plus s'ouvrir. Irrésistiblement attiré vers un sommeil fatal.

Diadalus : Alaman !! Ca va ?
Alaman : Non…je ne vais pas me laisser vaincre…(fait brûler sa cosmo-énergie, une aura pourpre autour de lui) Moi aussi, j'ai quelques tours en réserve…nous allons comparer ton venin au mien !! Par la Fragrance des Ténèbres !!
Cécrops : Tu n'aurais pas dû car tu vas connaître la défaite ! (croise les bras) Sois touché par ta propre attaque !!

Et, d'un revers des bras, le flux de la Fragrance des Ténèbres s'inversa et fut rejeté vers son envoyeur. Diadalus avait, une fois de plus, eu le réflexe de se boucher les narines, connaissant les techniques de son compagnon d'armes.

Alaman : Imbécile…je suis à l'origine de cette technique de combat et je ne peux y succomber moi-même…
Cécrops : Ah oui ?

D'un seul coup, le reste du surplis du spectre se fendit et éclata comme le verre le plus fragile. Le spectre tomba à la renverse et s'étala sur le dos, de tout son long, les yeux ouverts. Raide mort.

Diadalus : Alaman !!!

Un cosmos de plus s'éteignit dans le Sanctuaire.

Diadalus : Mais…comment ?? Il était pourtant l'un des plus puissants spectres de maître Rhadamanthe…
Cécrops : Il l'était, en effet…mais tu as oublié que nous sommes dans la huitième maison du Sanctuaire…ce qui veut dire que, dans les sept précédentes, ton compagnon a déjà affronté plusieurs chevaliers et qu'il était considérablement affaibli en entrant ici…je l'ai senti tout de suite, en voyant son surplis brisé et sa faible cosmo-énergie…il m'a suffi d'une attaque pour l'envoyer dans le royaume des ombres…rejoindre celui qui vous a envoyés, à jamais !!
Diadalus : Grrr…je vengerai sa mort et je viendrai à bout des derniers chevaliers qui nous barrent encore la route !! (concentre son cosmos de toute sa force)
Cécrops : Et tu crois encore que vous allez réussir votre mission ?
Diadalus : Que dis-tu !! Bien évidemment !! Il nous reste quatre maisons à franchir, et nous sommes encore trois à aider Rhadamanthe ! De toutes façons, tant que celui-ci est encore là, nous n'avons aucune chance de perdre ! Il est assez puissant pour abattre tous les chevaliers d'or à lui seul…alors, face à des chevaliers d'argent, l'affaire est plus que réglée !
Cécrops : Alors il faudra vous dépêcher !! Prend ça ! Par l'Essaim Diabolique !
Diadalus (concentré au maximum) : Par le Choc de la Pierre !!

Un déferlement d'énergie s'échappa du temple pour aller retentir plus loin à l'extérieur. Quelques centaines de marches plus haut, Rhadamanthe, qui approchait d'un nouveau temple au bout de l'escalier, s'arrêta un instant dans sa course, et eut un sourire de satisfaction.

Rhadamanthe : Bravo, Diadalus…encore un…

Et il entra, en quelques enjambées, dans le neuvième temple du zodiaque, celui du Sagittaire.

Dans le temple du scorpion, un nuage de fumée se dissipa. Et Diadalus de la Gargouille posa un pied dominateur sur le corps allongé et sans vie du chevalier d'argent de la Mouche.

Diadalus : Et voilà…tu auras été coriace, pour l'animal que tu représentes…mais je n'ai pas le temps de te faire mes adieux. Je dois me dépêcher !!

Le spectre, victorieux, passa son chemin et sortit du temple, éclairé par un ciel rose estival et baigné dans les dernières lueurs du soleil. Il se dépêcha pour rejoindre les autres, qui se pressaient.
Des quatre flammes qui brûlaient encore sur l'horloge de feu, l'une d'elles commençait déjà à diminuer…

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Cette fiction est copyright Christophe Becquet et Fabrice Willot.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.