Chapitre 2 : Le dernier adieu


Mont Olympe

Une voix qui semblait sortie du fond des âges s'éleva et à sa seule perception 11 êtres animés du Big Will se prosternèrent profondément.
Alors le Roy des dieux répéta sa dernière phrase comme pour souligner son indignation.

- Non c'est inacceptable, depuis les temps mythologiques aucun être animé du Big Will n'est venu à mourir.

Il s'arrêta comme pour méditer ce qu'il venait de dire.
Pourtant autour de lui les chuchotements se transformèrent bientôt en mots audibles et les mots en paroles, ce fut alors un véritable tumulte de phrases qui vint troubler l'atmosphère du Mont Olympe.

- Pourquoi avons-nous ressuscité, je comptais dormir pendant encore 1000 ans dit Dionysos.
- Oui, pour cuver ton vin, ivrogne que tu es ! lui répondit Arès de sa voix métallique.
- Taisez-vous sots que vous êtes, pour ma part je suis assez contente d'avoir ressuscité, je vais pouvoir retrouver la ferveur de mes admirateurs souffla Aphrodite.
- Oui, encore une chance que nous ayons pu changer la forme de ces corps qui nous servent maintenant d'Hôtes, je me serais mal vu porter les messages des dieux dans la peu de ce gros lourdaud renchérit Hermès.
- Taisez-vous, ne voyez-vous pas que l'heure est grave, tous les oracles annoncent de grands bouleversements les interrompit Apollon.
- Si c'est tout ce que tu peux nous dire après la mort d'un dieu je me demande bien pourquoi j'ai boité du volcan de Théra jusqu'ici dit Héphaïstos d'un air mauvais.
- Je me disais aussi qu'il y avait un retardataire se moqua Héra.
- Je vous signale que c'est par votre faute que je suis aujourd'hui affublé de cette infirmité répliqua le premier vertement.
- Personne ne peut lui reprocher d'avoir voulu se débarrasser d'un nourrisson aussi laid que toi répliqua Artémis.
- Le seul problème c'est qu'il ait survécu à sa chute ricana Hermès.
- Pourtant çà a fait des dégâts renchérit Arès, en s'écrasant il a séparé la Sicile du continent.

Et voilà tant d'épreuves et de souffrances pour en arriver là, les dieux n'étaient pas réveillés depuis une heure et déjà discorde s'insinuait entre eux alors que la déesse Eris n'avait même pas encore ressuscité.

Elysion

A l'aube de la destruction…
Hadès n'avait pas menti en mourrant, tout son empire était en train de s'écrouler avec son maître dans un spectacle de fin du monde à la fois effrayant et irréel. Les temples majestueux d'Hypnos, de Thanatos et d'Hadès s'enfonçaient lentement dans le sol emportant avec eux des trésors d'architecture grecque qui avaient dû être réalisés par le sculpteur Phidias lors d'une des permissions qu'Hadès lui accordait à Elysion.
Tout autour régnait une panique indescriptible : tout un peuple qui s'ébattait joyeusement voilà quelques heures voyait maintenant tout son monde s'écrouler. Les elfes aux formes gracieuses poussaient des cris d'effroi, cherchant désespérément à ouvrir le vortex par lequel les chevaliers avaient pénétré à Elysion mais peine perdue, un tel exploit seuls les dieux en étaient capables, leur destin était donc de périr dans l'écroulement de leur monde qu'une poignée de chevaliers téméraires avait eu la témérité de déclencher. Mais les elfes n'étaient pas les seuls à être en proie à la panique : les rares héros comme Achille ou Ulysse qui avaient reçu pour récompense de leurs exploits le droit de séjourner à Elysion voyaient la récompense de toute une vie anéantie et il était bien compréhensible de les voir céder au désespoir. Dédale et Icare réunis depuis si longtemps dans l'autre monde s'agitaient en pure perte pour tenter de trouver une sortie, le rusé Ulysse persuadé que sa fin était proche serrait convulsivement sa femme Pénélope et son fils Télémaque dans ses bras, ne pouvant se résoudre à les perdre de nouveau. De toutes ces figures illustres seul le vaillant Pollux, rendu immortel par la grâce de Zeus, aurait pu s'en sortir puisque ayant été élevé à la divinité il aurait pu ouvrir le vortex mais il ne le voulait car en agissant ainsi il aurait abandonné son frère Castor qui lui n'était pas immortel. Plus Elysion agonisait plus la panique s'amplifiait, certains se prirent à prier Hadès avec ferveur, refusant d'admettre que dans son état actuel celui-ci ne pouvait leur être d'aucun secours.
Tout ce qui vivait à Elysion était décidément voué à l'anéantissement, et dire que Seiya avait dit avec une parfaite bonne foi à une des elfes qui habitait ce lieu qu'il ne lui voulait aucun mal, lui qui était le plus grand responsable de ce cataclysme, quelle ironie.
Au milieu de ce spectacle de désolation Athéna et ses Saints offraient un exemple inattendu de stoïcisme comme si après avoir frôlé la mort tant de fois ils ne pouvaient croire que celle-ci fût la dernière. Pourtant leur tristesse était vive :

- Chevaliers j'aurais voulu vous épargner cette dernière bataille articula Athéna qui tenait toujours le corps ensanglanté de Seiya dans ses bras.
- C'est égal, si je meurs je suis au moins content d'avoir pu purger la Terre du mal qui l'infectait dit Ikki.
- Oui c'est vrai nous pouvons au moins nous féliciter d'avoir sauvé l'humanité renchérit Hyoga.
- Mon seul regret est de ne pas voir pu dire au revoir à ceux que j'aimais dit sobrement Shiryû.
- Oui c'est vrai fit Shun une fois de plus au bord des larmes mais nous pouvons encore faire quelque chose.
- Ah! oui et qu'est-ce que c'est ? demanda Ikki.
- Aider Athéna à revenir sur Terre, je pense que ç'aurait été le vœu de Seiya.
- Oui c'est vrai, ainsi vous pourrez continuer à protéger la Terre princesse renchérit Ikki.
- Non je ne partirai pas d'ici en vous laissant périr et comme je n'ai plus assez d'énergie pour tous nous téléporter sur Terre je resterai ici avec vous dit Athéna dans un élan de noblesse.

Une voix s'éleva alors dans le néant qui était en train d'aspirer Elysion.

- Inconscients que vous êtes, pensez-vous vraiment que l'humanité soit hors de danger parce que vous avez vaincu Hadès ?
- Qui es-tu ? montre-toi ? hurlèrent les chevaliers.
- Qui je suis vous n'aurez pas le temps de l'apprendre et je ne compte pas vous faire cette grâce mais si vous voulez savoir quel destin sera celui de l'humanité je ne peux que vous conseiller de songer aux dernières paroles d'Hypnos. Pour ma part je vais m'éclipser mais j'emmène Athéna avec moi sur le Mont Olympe où elle devra répondre de ces crimes.

Un cosmos d'une puissance incroyable se déchaîna alors contre cette dernière qui fut presque immédiatement emprisonnée dans une bulle qui lévita quelques secondes avant de s'engouffrer dans le vortex qui séparait Elysion des Enfers.
De la part des chevaliers ce ne fut qu'un cri : " on nous l'enlève ! "
La voix s'éleva une dernière fois :

- Adieu chevaliers le dernier acte de l'histoire de l'humanité va probablement se jouer mais c'est une scène à laquelle vous n'êtes pas invités.

Puis elle s'éteignit comme absorbée par le néant.
" Pourquoi ? " fut sans doute le seul mot qui traversa les lèvres des chevaliers avant que le néant qui absorbait progressivement Elysion ne les aspire irrémédiablement.
Ainsi finit la tumultueuse existence des chevaliers les plus dévoués d'Athéna.

Chapitre précédent - Retour au sommaire - Chapitre suivant

www.saintseiya.com
Cette fiction est copyright Diego Jimenez.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.