Chapitre 4 : Les Kiai


Sibérie orientale

Hyôga marchait d'un pas tranquille vers le chalet, le nez au vent. Il était seul : pour une raison inconnue, Ayan avait tenu à faire seule un détour par le village. Hyôga l'avait donc laissée faire et rentrait chez lui en repensant aux derniers jours et notamment aux rencontres qu'il avait faite sur la terre des rêves. Alkaïd et Mirhyu, leurs rires, leur bonne humeur. Non vraiment, ils n'étaient pas des ennemis et Hyôga rentrait le cœur léger de l'avoir constaté par lui-même.

Lorsqu'il arriva en vue de son chalet, il détecta à ses abords la présence d'une cosmo-énergie. Une cosmo-énergie qu'il connaissait bien.

- Ça alors, on dirait Shun…

Il pressa le pas et distingua bientôt une silhouette assise sur les marches d'entrée du chalet.

- C'est bien Shun, murmura-t-il pour lui même.

Il enjamba les derniers mètres et se retrouva devant son ami qui s'était levé en le voyant. Ils s'embrassèrent puis Shun s'écria :

- Enfin te voilà ! Je commençais à m'inquiéter !

- Mais que fais-tu ici ? Et quand es-tu arrivé ?

- Il y a quatre jours, répondit Shun.

Hyôga qui était en train d'ouvrir la porte se retourna avec surprise.

- Quatre jours ! Mais qu'as-tu fait pendant tout ce temps ? Tiens entre.

Hyôga s'effaça devant Shun pour le laisser entrer et le suivit à l'intérieur. Il referma la porte et entreprit d'allumer un feu dans la cheminée.

- Assieds-toi Shun, j'en ai pour un instant.

Shun lui obéit et se laissa lourdement tomber sur le canapé pendant que son ami s'affairait devant la cheminée. Quand il eut fini, Hyôga se releva et se dirigea vers la cuisine.

- Désires-tu quelque chose de chaud ?

- N'importe quoi fera l'affaire, répondit Shun.

Quelques instants plus tard, Hyôga revint avec deux tasses de café. Il en tendit une à Shun et s'installa à ses côtés.

- Alors qu'as tu fait pendant quatre jours ?

- J'ai eu de la chance. J'ai rencontré un enfant du nom de Jacob qui m'a hébergé jusqu'à ce que tu reviennes…

Hyôga se mit à rire.

- Pauvre Shun ! Tout seul dans la glaciale Sibérie, attendant mon hypothétique retour !

- Ça n'a rien de drôle, protesta Shun. Enfin, le principal est que tu sois là maintenant.

- Qu'est-ce qui t'amènes par ici alors ?

- Je suis venu te demander ton aide.

- Mon aide ? Mais pourquoi ?

Shun but une gorgée de son café avant de continuer.

- Comme tu le sais, nous cherchons à en savoir plus sur l'ordre des chevaliers Kiaï. Saori pense qu'ils sont quelque part un peu plus au sud d'ici. Mais toutes les patrouilles qu'elle a envoyé n'ont rien trouvé. Alors elle a pensé que comme tu connaissais les lieux, tu pourrais peut-être m'aider à les localiser…

Hyôga resta interdit quelques instants.

- Mais pourquoi ? Pourquoi cette obsession pour les chevaliers Kiaï ?

- Nous voulons simplement savoir qui ils sont. La terre a déjà payé cher à la folie de certains, aucun doute sur leur but n'est permis ! Tu dois m'aider, Hyôga !

Hyôga sembla hésiter un instant. Il pensa à Ayan qui allait probablement rentrer d'un instant à l'autre. Puis c'est à Saori, Seiya, Shiryu et Ikki qu'il pensa. A tous les combats qu'ils avaient mené jusque là. Il savait le but du sanctuaire noble. Et il savait aussi que les Kiaï que Saori semblait redouter n'étaient pas des ennemis du sanctuaire. Alors pourquoi ne pas faire profiter ses amis de ce qu'il savait lui ? Il se demanda un instant ce qu'aurait fait Isaac à sa place. La réponse à cette question acheva de le convaincre : il allait tout expliquer à Shun, lui présenter Ayan, l'emmener sur la Terre des rêves s'il le fallait. Ainsi, il verrait de lui même qu'il n'y avait rien à craindre, et pourrait en faire part à Saori et à Mu.

- Ecoute Shun, commença-t-il.

Mais il fut interrompu par le bruit de la porte s'ouvrant et la voix claire d'Ayan :

- Eh Hyôga, viens voir, j'ai une surprise pour toi !

Ayan s'arrêta au milieu de la pièce en voyant Shun.

- Oh, je suis désolée, j'ignorais que tu avais un invité… fit-elle.

Puis en tendant la main vers Shun :

- Bonjour, je suis Ayan, une amie de Hyôga.

Hyôga remercia le ciel qu'elle ne se soit pas présentée en citant sa qualité de guerrier Kiaï.

- Je suis Shun d'Andromède, répondit Shun en se levant. Très heureux. Eh bien, allons voir cette surprise ! Nous reprendrons cette conversation plus tard.

Hyôga hocha la tête et suivit Ayan à l'extérieur du chalet. Shun l'imita après avoir emprunté une veste à son ami. Ayan arrêta les deux garçons sur le pas de la porte et fit quelques pas dans la neige où elle se baissa un instant. Puis elle se redressa et s'approcha des deux amis. Elle tenait dans ses bras un jeune chiot husky dont le pelage était si blanc, que dans la neige, les garçons ne l'avaient pas vus.

- Ça alors ! s'exclama Hyôga. Il est adorable ! D'où vient-il ?

- L'autre jour quand je suis allée au village, Jacob m'a montrée la portée qu'une chienne de son grand père venait de mettre au monde. J'ai pensé que tu adorerais en avoir un. Surtout celui-ci. C'était le seul à être tout blanc. Et puis tu as vu ? Il a les yeux aussi bleus que toi !

Hyôga sourit à cette remarque et prit délicatement le chiot des bras d'Ayan.

- Quelle âge a-t-il ? demanda le russe en le caressant.

- Je ne sais pas exactement, répondit Ayan. Il est assez jeune mais Jacob m'a dit qu'on pouvait déjà commencer à lui donner de la viande à manger.

- Il faut lui trouver un nom, s'écria Shun qui s'était approché pour caresser l'animal.

- Exact, répondit Hyôga. Vous avez une idée ?

- Cygnus ! fit Shun en riant.

- Oh là là, protesta Ayan, tu veux que tous les autres chiens se paient sa tête ou quoi ?

Hyôga prit un air faussement bougon en disant :

- Qu'est ce que tu as contre ma constellation ?

- Rien, mais ça n'empêche que ce n'est pas un nom de chien !

Hyôga hocha la tête.

- C'est vrai, tu as raison.

Il y eut un silence durant lequel chacun des trois jeunes gens sembla réfléchir au problème du moment. Enfin, ce fut la voix claire de Hyôga qui rompit le silence :

- Que diriez-vous de Kraken ?

Ayan ouvrit la bouche comme pour parler mais aucun son ne sortit et elle se tut quelques secondes avant de prononcer dans un souffle :

- Ça me paraît une très bonne idée…

Shun regarda alternativement son ami et Ayan dont les visages s'étaient assombris au même instant. Il lui revint alors en mémoire que Kraken avait un rapport avec Isaac, l'ami d'enfance de Hyôga, qu'il venait de retrouver, puis de perdre dans la bataille de Poséïdon. Ayan, peut-être, le connaissait aussi, supposa-t-il. Enfin Hyôga brisa le silence pesant qui s'était en installé en s'écriant d'une voix qui se voulait joyeuse :

- Alors va pour Kraken !

Puis il se pencha sur le chiot qu'il caressa sous le menton en lui murmurant son nouveau nom. Shun s'approcha et imita son ami. L'animal, d'abord méfiant, finit par accepter ce nouvel ami et se mit à lécher les mains de Hyôga, ravi.

- Tu as eu une riche idée, Ayan, fit Hyôga en souriant à la jeune femme.

Celle-ci lui rendit son sourire, comblée de voir une joie si visible sur le visage de Hyôga.

- Eh, bien rentrons maintenant. Le vent se lève…

Les deux garçons hochèrent la tête et emboîtèrent le pas à Ayan, suivis du chiot. Hyôga raviva le feu qui s'éteignait tandis qu'Ayan furetait dans la cuisine à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent. Shun, lui se laissa à nouveau retomber dans le canapé. Quand le feu fut reparti, Hyôga disparut un instant dans sa chambre d'où il revint avec une vieille couverture qu'il installa par terre, près de la cheminée. Puis il appela le jeune chien.

- Kraken, viens.

Après plusieurs efforts infructueux, l'animal finit par rejoindre Hyôga prés de sa couche et par s'y installer avec maints félicitations sous le regard attendri de Shun. C'est à cet instant qu'Ayan revint dans la pièce en tenant dans chaque main un bol fumant.

- A table les gars ! fit-elle en posant les bols sur la table.

Puis elle repartit dans la cuisine alors que les garçons s'installaient. Elle avait préparé de la soupe et Shun grimaça à l'odeur qui se dégageait de la préparation. Un regard furtif à son ami lui apprit que lui aussi n'était guère emballé. Ayan revint alors avec le troisième bol et les couverts. Elle prit place à côté de Shun et attaqua la soupe avant de dire :

- Je tiens à vous prévenir que je ne suis pas une grande cuisinière. J'ai fait la soupe car c'est le truc le plus simple et le plus rapide que j'ai trouvé dans les réserves de Hyôga.

Les deux amis hochèrent la tête à ces propos et se résolurent à goûter la mixture proposée. Shun trempa le bout des lèvres dans sa cuillère. Ce n'était pas si mauvais que ça en avait l'air. Après avoir rajouté du sel, Shun finit même son bol avec plaisir tant il avait faim.

- C'était très bon, fit-il une fois avalée la dernière gorgée. Merci beaucoup Ayan.

Ayan lui sourit et lança à l'adresse de Hyôga :

- Tes amis sont plus polis que toi.…

- … ou plus hypocrite… jeta Hyôga avec un sourire narquois.

Ayan ne releva pas et se dirigea à la cuisine avec les bols vides où elle demanda :

- Vous voulez autre chose ?

- Non ! répondirent en chœur Hyôga et Shun, en pouffant.

Ce dernier s'empressa d'ajouter :

- C'est très gentil à toi Ayan mais nous n'avons plus faim…

Ayan sourit à nouveau et se rassit prés des deux garçons. Puis elle s'adressa à Shun :

- Je suppose que tu es un chevalier d'Athéna, toi aussi…

Shun approuva d'un signe de tête.

- C'est exact. Je suis le chevalier d'Andromède.

- Tu étais aussi à l'orphelinat de la fondation Graude ?

Décontenancé par cette question, Shun hésita une seconde avant de répondre :

- Oui. Nous y avons été placés mon frère et moi à la mort de notre mère.

- Tu as donc toi aussi connu les brimades de la famille Kido…

Eberlué, Shun regarda tour à tour Ayan qui buvait pensivement un café et Hyôga qui la regardait en souriant. Ce dernier expliqua alors à son ami :

- Ayan vivait en Sibérie à l'époque de mon entraînement. A mon retour du Japon, quand je suis arrivé ici, j'ai eu l'occasion de lui parler de mon séjour à la fondation Graude…

Shun hocha la tête. Ayan, suivant le cheminement de sa pensée, continua alors à l'adresse de Hyôga :

- Puisqu'on parle de ça, tu ne m'as pas dit si à ton retour au Japon, tu avais revu cette petite conasse, le petite fille de Kido…

A ces mots, Shun faillit s'étrangler. Il allait s'insurger mais Hyôga prit la parole avant lui :

- Oui, nous l'avons revue. Elle organisait un tournoi de chevalerie selon les désirs de son grand-père, mort quelques années auparavant…

- Quel culot ! maugréa Ayan. Après tout ce qu'elle vous a fait subir… J'imagine que les retrouvailles n'ont pas été chaleureuses…

- Disons que tout ne s'est pas déroulé exactement comme on pourrait le penser…

- C'est à dire ?

Hyôga sourit d'un air entendu à Shun et répondit calmement :

- Elle s'est révélée être Athéna.

A ces mots, Ayan s'étrangla avec son café, en recracha la moitié dans sa tasse et se mit à tousser avec frénésie. Hyôga se mit à rire.

- Allons, remets-toi ! On s'y fait au bout d'un moment tu sais…

Au bout de quelques instants, Ayan parvint à reprendre son souffle. Elle sembla réfléchir et demanda :

- Alors si je comprends bien, cette Saori Kido dirige le sanctuaire et c'est pour elle que vous vous battez ?

Hyôga hocha la tête.

- Exactement.

- Heureusement que je suis assise, murmura Ayan. Je n'arrive pas à y croire. Comment pouvez-vous risquer vos vies au nom d'une fille qui vous a tant fait souffrir ?

- Ce n'est plus la même aujourd'hui, tu sais…

- J'ose l'espérer ! interrompit Ayan.

Hyôga reprit, avec un sourire amusé devant l'air outré de sa camarade.

- L'enfant capricieuse a laissé place à une déesse juste et pure. Elle aussi, tu sais, a souvent risqué sa vie. Je pense que tu serais éblouie par la douceur et la puissance de son aura.

Ayan fit la moue.

- Si tu le dis… Quand je vois des choses pareilles, je ne m'étonne plus que mon peuple ait fui le sanctuaire…

Shun la regarda étonné. Puis il se tourna vers Hyôga avec un regard interrogateur. Ce dernier, sentant que c'était là le moment d'agir, prit une profonde inspiration et commença :

- Bien, je crois qu'il est temps d'expliquer à chacun de vous certaines choses.

Les deux autres le regardèrent à la fois avec surprise et curiosité. Hyôga se leva, mit une bûche dans la cheminée et revint vers ses amis, les sourcils froncés.

- Tout d'abord, Shun, tu dois savoir qu'Ayan est chevalier et qu'elle appartient à l'ordre des Kiaï…

A ces mots, Shun réprima un cri de surprise et détailla Ayan avec plus d'attention.

- J'ai connu Ayan lors de mon entraînement, ici en Sibérie. Il y a quelques jours, j'ignorais encore qu'elle appartenait aux Kiaï.

Puis se tournant vers Ayan cette fois, il continua :

- Il y a peu, des satellites de la fondation Graude ont repéré des chevaliers inconnus du sanctuaire dans les plaines de Russie. Inquiète de leur identité, Saori, je veux dire, Athéna, a lancé des recherches. Selon toute vraisemblance, il s'agirait de chevaliers Kiaï. Désireuse de connaître leurs intentions et leurs convictions, elle a envoyé des patrouilles dans les environs dans le but de rentrer en contact avec tes amis. Shun était venu me chercher pour que je l'aide dans cette tâche.

Hyôga se tut et attendit les réactions des deux autres. Mais rien ne vint. Shun et Ayan le regardaient sans réagir, perdus dans leurs réflexions. Enfin Ayan s'anima et murmura, semblant toujours absorbée par elle-même :

- Tu veux dire qu'en ce moment même, le sanctuaire est à la recherche de la terre des Rêves ? Hyôga hocha gravement la tête avant de répondre :

- C'est exactement ça. Athéna souhaite rencontrer votre chef afin de savoir de quel camp vous êtes…

Il y eut un nouveau silence. Cette fois, ce fut Shun qui le rompit en disant timidement :

- Mais puisqu'Ayan est ton amie, je suppose que tu sais de quoi il retourne plus ou moins, Hyôga…

- A mon avis, il n'y a rien à craindre, répondit Hyôga d'une voix qui se voulait ferme.

- Ayan, connais-tu la position de ton sanctuaire vis-à-vis de celui d'Athéna ? demanda Shun en se tournant vers la jeune femme.

- La neutralité absolue. Nous ne voulons pas intervenir dans vos affaires.

Nouveau silence. Cette fois, ce fut Ayan qui reprit :

- Et que veut Athéna exactement ?

- Hyôga l'a dit, répondit Shun. Elle veut simplement s'assurer que vous ne soyez des ennemis de notre cause d'aucune façon.

- Sirius ne permettra jamais qu'Athéna pénètre sur la Terre des Rêves.

- Pourquoi cela ?

- Nous nous cachons depuis toujours du sanctuaire. Nous ne nous jetterons pas si facilement dans ses bras.

Le ton d'Ayan était devenu grave, presque hostile. Après quelques secondes de réflexions, Hyôga intervint alors :

- Ecoute Ayan, arrange-toi pour que Shun et moi puissions rencontrer ton chef. Nous nous assurerons de ses intentions et nous rentrerons au sanctuaire faire part de cette rencontre. Tout rentrera alors dans l'ordre.

- Mais que ce soit vous ou…

- J'ai confiance en toi et en ta parole. Aies confiance en nous. Si tu nous permets de mener à bien cette mission, nous ne révélerons jamais l'emplacement de la terre des Rêves. Cela restera entre nous.

Ayan hésita. Puis se tournant vers le chevalier Andromède :

- Shun ?

Shun lui tendit alors la main en souriant :

- Tu as ma parole. Si ton peuple n'est pas une menace pour le sanctuaire, je ne révélerai à quiconque l'emplacement de votre cache.

Ayan saisit la main tendue et hocha la tête.

- Très bien. Je vous conduirai.

Les trois jeunes gens se regardèrent en silence, conscients de l'importance de ce qui suivrait. Puis Hyôga tourna la tête vers la cheminée. Prés du feu, Kraken s'était endormi.



Le lendemain.

Ayan et Hyôga reprirent le même chemin que quelques jours auparavant, cette fois accompagnés de Shun, et Kraken trottant joyeusement sur leurs talons. Ayan n'était guère enthousiaste. Car si elle savait pouvoir faire confiance à Hyôga et par extension à ses amis, elle savait aussi que certains de ses compatriotes ne seraient pas aussi cléments qu'elle et risquaient forts d'être furieux qu'elle ait pris cette décision sans en référer au conseil ou tout du moins à Sirius. Mais elle comptait aussi sur la sagesse de ce dernier pour apaiser les esprits et voir la pureté des intentions des deux garçons. Elle savait au moins pouvoir compter sur le soutien d'Alkaïd et de Mirhyu, et ma foi se disait-elle, c'était toujours bon à prendre.

Comme la fois précédente, le petit groupe mit deux jours de marche à atteindre la terre des Rêves. Comme la fois précédente, ils furent pris dans les tourbillons glacés qui entouraient l'entrée de la grotte. Une fois à l'intérieur, ils s'assirent un instant sur des rochers pour souffler. Shun, qui avait bien moins l'habitude que ses deux compagnons des températures extrêmes, grelottait de froid et soufflait particulièrement comme un taureau.

- Eh, bien, Shun, voilà une tempête que tu ne renierais pas dans ta panoplie ! fit Hyôga en riant.

Toujours reprenant son souffle, Shun rendit son sourire à son ami en approuvant d'un signe de tête.

- Comment va Kraken ? interrogea Ayan en se tournant vers Hyôga.

Le chiot s'était allongé aux pieds de son maître et reprenait lui aussi son souffle.

- Ça va, fit Hyôga en passant sa main sur le corps de l'animal. Je crois qu'il est moins fatigué que Shun ! ajouta-t-il en riant.

- Ne t'inquiètes pas Shun, nous ne sommes plus très loin, intervint Ayan.

- Et puis tu verras, le jeu en vaut la chandelle.

Shun hocha la tête et se releva.

- Allons-y alors.

Ayan repartit en tête, suivie de prés par Hyôga, Shun et Kraken. Enfin ils débouchèrent au grand jour et Hyôga guetta la réaction de son ami devant la splendeur de la vallée qui s'étendait à ses pieds. Sa réaction fut assez semblable à celle qu'il avait eu lui-même plusieurs jours auparavant. Shun ouvrait de grands yeux émerveillés et dévorait la vallée du regard. Une fois de plus, Ayan ressentit un sentiment de fierté devant l'expression de surprise de Shun. L'effet était décidément garanti. Ils amorcèrent la descente vers la vallée. Tout comme Hyôga, Shun s'extasiait devant la beauté du paysage.

- Cette vallée est magnifique Ayan ! Comment peut-elle exister au milieu de ces terres gelées et désertiques ? C'est incroyable !

Ayan sourit.

- Personne ne peut répondre à cette question. Elle est ainsi, point.

Le petit groupe se mit à déambuler au milieu des huttes de bois, se dirigeant vers le fond de la vallée, là où se trouvait le haut bâtiment de pierre qu'avait déjà vu Hyôga. En chemin, ils croisèrent Mirhyu.

- Ayan, Hyôga !

Il serra la main à l'assistance et se présenta à l'attention de Shun :

- Mirhyu d'Altaïr. Je suis un ami d'Ayan.

- Shun d'Andromède, un ami de Hyôga.

Le parallèle fit sourire Mirhyu. Il n'avait pas changé depuis la dernière fois que Hyôga l'avait vu. Ses cheveux blonds étaient toujours en bataille, sa combinaison toujours poussiéreuse et pleine de plis. Et il portait toujours cette ceinture de soie noire, elle tout à fait impeccable.

- Mirhyu, va chercher Alkaid et rejoignez nous au palais. J'ai une affaire d'importance à présenter à Sirius.

Devant l'air grave qu'avait pris Ayan, Mirhyu ne posa aucune question et disparut sur-le-champ à la recherche d'Alkaid. Bientôt le petit groupe parvint devant le bâtiment principal de la cité des Rêves. Ayan monta les marches et pénétra dans une immense salle qui ressemblait à s'y méprendre à l'antichambre du pope au sanctuaire.

- Ça alors, fit Shun. On se croirait en Grèce.

Hyôga approuva.

- On dirait même que Saga va passer la porte et nous expédier dans une autre dimension !

Les deux amis eurent le même rire bref et un peu triste à cette évocation. Dans le fond de la salle, deux soldats montaient la garde devant une lourde porte prés de laquelle était placé un petit bureau où était assis un homme sans âge qui détailla Ayan un long moment entre ses piles de parchemins. La jeune femme se dirigea vers lui et échangea quelques mots avant de revenir vers les deux chevaliers d'Athéna qui virent l'homme au bureau se lever et disparaître dans les profondeurs latérales du bâtiment.

- C'est fou, fit Shun. On se croirait vraiment dans l'antichambre du palais du pope.

- Pas étonnant, répondit Ayan. Nos ancêtres sont originaires du sanctuaire…

Shun hocha et la tête puis demanda.

- Alors ? Ton chef va nous recevoir ?

- Il faut attendre, j'ai envoyé le greffier demander une audience.

Les deux garçons hochèrent la tête. Hyôga installa son chien dans un coin pour qu'il puisse se reposer. Kraken d'ailleurs ne tarda pas à s'endormir.

Au bout d'une petite demi-heure, le greffier réapparut et fit signe à Ayan de s'approcher. Ils échangèrent quelques mots puis Ayan fit signe aux garçons de la suivre. Hyôga jeta un œil à Kraken qui n'avait pas bougé et décida de le laisser dormir.

- Suivez-moi, fit Ayan. Sirius va nous recevoir.

Ils suivirent Ayan et le greffier à travers le bâtiment et se retrouvèrent bientôt devant une petite porte devant laquelle ils s'arrêtèrent.

- Attendez-moi un instant, fit Ayan. Je dois d'abord rendre compte à Sirius.

A ces mots, le greffier poussa la porte et introduisit Ayan. Puis il ressortit, ferma la porte et disparut de la vue des deux amis sans avoir dit un mot.

- Sais-tu à quoi ressemble ce Sirius ? interrogea Shun.

Hyôga secoua la tête.

- Je ne l'ai jamais vu. C'est sûrement un vieux barbon bedonnant que des années de sagesse ont conduit là…

Shun approuva et s'appuya contre le mur en attendant le retour d'Ayan. Celle-ci ne mit qu'une dizaine de minutes à venir ouvrir la porte aux deux chevaliers. Ceux-ci, Hyôga en tête, lui emboîtèrent le pas un peu timidement. De l'autre côté de la porte, ils découvrirent une salle immense, très haute, très lumineuse grâce à de larges ouvertures tout en haut des murs. La petite porte par laquelle ils étaient entrés donnait dans un coin de la pièce. En face d'eux, à plusieurs dizaines de mètres, se trouvait plusieurs personnes dont ils s'approchèrent en suivant Ayan. Un grand jeune homme, aux longs cheveux blonds cendrés et bouclés se tenait debout au centre des autres. Il avait le teint pâle, des yeux verts très clairs, presque ternes, une stature haute et droite. Il portait une immense robe de couleur crème, décorée de liserés dorés au cou, aux chevilles, à la ceinture et aux bords des très larges manches. Un fin collier d'or, pendant à son cou complétait son allure princière. Autour de lui se tenaient trois garçons, agenouillés, la tête baissée, tous vêtus des mêmes tuniques dont seule différait la couleur. Parmi eux, Hyôga reconnut Alkaid. A ses côtés se trouvait un garçon aux cheveux de jais, courts et raides, aux grands yeux marrons dont la tunique était rouge sombre et à la carrure athlétique. Hyôga croisa son regard et fut décontenancé par l'hostilité qu'il y vit. De l'autre côté, le troisième garçon agenouillé devant celui que Hyôga et Shun supposaient être Sirius, portait une tunique gris anthracite, avait les cheveux mi longs, ébouriffés, de couleur brune et des yeux bleus tirant sur le violet dans lesquels passait une étrange lueur. Enfin un peu en retrait, appuyé nonchalamment contre une colonne, se tenait Miliaïd qui ne semblait aucunement prêter attention à ce qui se passait dans la pièce.

Une fois arrivée devant le grand blond, Ayan ploya le genou, immédiatement imitée par Shun et Hyôga, et s'adressa à lui:

- Sirius, voici Shun d'Andromède et Hyôga du Cygne, envoyés par Athéna pour te rencontrer.

Sirius détailla les deux garçons d'un regard perçant et tous deux ne sachant comment se comporter, se sentirent mal à l'aise. Enfin Sirius prit la parole :

- Soyez les bienvenus sur la Terre des Rêves, chevaliers d'Athéna. Ayan me dit que votre souveraine s'inquiète de nous. De quoi s'agit-il exactement ?

Les deux amis se jetèrent un coup d'œil, chacun espérant que l'autre se lancerait avant lui. Ce fut donc Hyôga qui commença :

- Le sanctuaire a repéré il y a peu des chevaliers inconnus à ce jour, non loin d'ici. D'après le peu de renseignements dont nous disposons, il s'agirait de guerriers Kiaï. Sachant que nous sortons d'une longue période de guerres, où beaucoup de vies ont été sacrifiées, la déesse Athéna a tenu à se renseigner sur l'identité de ces inconnus, ainsi que sur leurs buts et leur position vis à vis du sanctuaire. C'est la raison de notre venue ici.

Un sourire un brin ironique se peignit sur le visage de Sirius.

- Si je comprends bien, après tout ce temps, Athéna se préoccupe de savoir ce que nous sommes devenus ?

Hyôga se sentit gêné et ne sut d'abord quoi répondre. Enfin :

- Le sanctuaire ignorait votre existence jusqu'à il y a peu. Mais maintenant que la preuve est faite que vous êtes bien vivants, il nous a paru opportun de rétablir des liens entre nos deux forces, qui à l'origine n'en était qu'une…

Il y eut un murmure parmi les chevaliers de Sirius mais un seul regard de celui-ci ramena le silence dans l'instant.

- Athéna veut donc rétablir des contacts amicaux entre nous ?

- Athéna souhaiterait même que les Kiaï reprennent leur place au sanctuaire, intervint Shun.

Cette fois, le murmure parmi les Kiaï devint un véritable brouhaha et l'un d'eux se fendit même d'un "jamais" vindicatif.

- Silence ! ordonna alors Sirius en jetant un regard noir au coupable.

Puis Sirius se retourna vers les deux amis et reprit :

- Vous n'êtes pas sans ignorer que nous avons quitté le sanctuaire dans des conditions extrêmement dures. Il me paraît difficile de faire machine arrière aujourd'hui…

- Mais le sanctuaire a changé ! s'écria Hyôga. Il a été purifié du mal qui le rongeait et il repart en croisade pour la justice et la paix. Le rôle que les dieux vous ont confié est de l'épauler dans cette tâche. Plus rien aujourd'hui ne justifie votre méfiance !

Sirius resta un instant silencieux et se tourna vers Miliaïd. Hyôga tenta de lire dans son regard sa position, mais celui-ci fut imperceptible, indéchiffrable. Après quelques secondes de silence, Sirius fit un geste de négation de son bras et poursuivit :

- Nous avons rebâti notre vie ici. Nous ne retournerons pas en Grèce, fussions nous contre la volonté d'Athéna.

Hyôga vit alors dans cette réponse un espoir de compromis qui satisferait tout le monde :

- Dans ce cas, assurez Athéna de votre allégeance et restez ici. Le sanctuaire disposera ainsi de deux places fortes différentes.

Sirius parut de nouveau réfléchir et un nouveau murmure se fit entendre parmi ses soldats. Enfin Sirius se tourna vers Ayan :

- Ayan, qu'en dis-tu ?

- Je suis contre cette idée, répondit sans hésitation la jeune femme. Nous avons payé cher notre émancipation du sanctuaire. Et je suis tout à fait opposée à me mettre sous les ordres d'une femme qui, enfant, usait de son pouvoir pour maltraiter des orphelins sans défense.

Hyôga et Shun restèrent ébahis devant cette déclaration. Mais Shun réagit promptement :

- Athéna est une déesse qui œuvre pour la paix dans le monde et c'est le seul fait qui doit être pris en considération.

- J'ai conscience de cela, répondit Sirius. Mais je partage l'avis d'Ayan : nous ne prêterons pas allégeance au sanctuaire. Par contre, soyez certains que nous n'avons aucune raison de menacer le sanctuaire et que je tiens à ce que nous entretenions de bonnes relations avec lui. Aussi, voilà ce que je vous propose : vous savez que nous sommes attachés à ce que notre territoire reste secret, Ayan vous faisant confiance à ce sujet, je vous fais également confiance. Vous serez donc les interlocuteurs principaux entre la terre des Rêves et le sanctuaire d'Athéna. Vous allez rendre compte à votre déesse de cet entretien et dans les jours à venir j'enverrai un messager en Grèce réaffirmer nos bonnes intentions à Athéna. Qu'en dites-vous, chevaliers ?

Les deux garçons se regardèrent, un peu hésitants sur la conduite à adopter. Mais pour une raison inconnue, ils sentaient au plus profond d'eux-mêmes qu'ils pouvaient faire confiance à Sirius, que son cœur était pur et ses paroles sincères. Aussi décidèrent-ils de faire selon ce que le jeune seigneur Kiaï avait proposé.

- Très bien, Sirius. Nous te faisons confiance et irons rapporter ces bonnes nouvelles à la déesse Athéna.

Sirius hocha la tête gravement et serra les mains de ses visiteurs avant de prendre congé d'eux.

- Ayan, je suppose que tu vas les raccompagner ?

Elle hocha la tête, salua le maître des lieux et sortit de la pièce, accompagnée de Hyôga et Shun.

A peine eurent-ils franchis le seuil que les trois jeunes chevaliers se dressèrent comme un seul homme devant leur chef. Alkaid, le premier, s'avança en disant :

- Sirius, si je puis me permettre, pourquoi refuser de faire alliance avec le sanctuaire d'Athéna ?

- Pourquoi ferions-nous alliance avec eux d'abord ? hurla alors celui qui portait une tunique grise.

- Nous savons très bien que le sanctuaire est lavé aujourd'hui, nous n'avons aucune raison de rester à l'écart… reprit Alkaid.

- Et la mémoire de nos ancêtres qui sont morts pour échapper à l'emprise du sanctuaire, qu'en fais-tu ?

- Nous n'allons pas nous cacher éternellement derrière ce futile prétexte pour…

- Futile prétexte ? intervint le troisième garçon. Voilà qui ne m'étonne pas de toi Alkaïd. Tu n'es qu'un lâche, stupide et…

Mais Alkaïd ne prit pas la peine de l'écouter et se retournant vers Sirius :

- Enfin Sirius, si Athéna ne se contente pas d'une simple promesse…

- Cela voudra dire qu'ils se fichent totalement de nous et que la seule chose qui les intéresse, ce sont les puits du pouvoir, l'interrompit à nouveau le précédent.

- Justement, renchérit Alkaïd, vous savez comme moi qu'Athéna est parfaitement en droit de réclamer les puits du pouvoir. Si c'est ça qu'ils veulent, ils ne se contenteront pas de notre parole. Enfin, Sirius, les Kiaï sont considérés comme des traîtres au sanctuaire, jamais ils n'accepteront cette position. Nous n'avons aucun droit de garder les puits du pouvoir hors de leur portée !

- Assez Alkaid ! Les puits du pouvoir sont à nous ! Notre mission est de les conserver hors d'atteinte de quiconque…

- Mais cette mission nous a été confiée au nom d'Athéna !

- Cela suffit !

La voix profonde et sèche de Sirius fit taire les deux protagonistes.

- Nous n'avons pas d'intentions belliqueuses envers le sanctuaire et à partir de là, il n'y a aucune raison qu'il y ait un problème. Les puits du pouvoir nous appartiennent. Si Athéna les veut, elle devra justifier d'une bonne raison pour que nous les mettions à sa disposition. Est-ce clair ?

Les deux chevaliers sourirent d'un air entendu en regardant Alkaid qui ne voulut pas s'avouer vaincu si vite :

- Sirius, tu sais très bien que si le sanctuaire veut récupérer les puits par la force, nous n'aurons pas les moyens de soutenir une guerre contre lui.

- Qu'insinues-tu donc là ? s'écria furieux celui aux cheveux mi longs.

- Tu sais très bien ce que je veux dire par là Aubéric. Les chevaliers du sanctuaire sont non seulement bien plus nombreux, mais ils sont plus forts, plus entraînés que nous. Dans une bataille contre eux, nous ne ferions pas le poids.

Aubéric et son compagnon se mirent à rire et ce dernier dit d'un ton railleur :

- Je présume que tu parles pour toi Alkaid ! Nous ne sommes pas tous aussi minables que toi ! Et nous avons au contraire quelques atouts…

- J'imagine que dans ta grande modestie, tu pensais à toi Oyan ? ironisa Alkaid. Mais tu ne devrais pas oublier que ton poste de lieutenant ne reflète en rien ta véritable valeur…

- Que dis-tu ? fit l'autre, furieux.

- Tu sais très bien que cette place revenait de droit à Ayan, poursuivit Alkaid, et que tu ne l'as obtenu que parce qu'elle s'est effacée pour satisfaire ton ambition maladive…

Oyan serrait à présent les poings et semblait prêt à bondir de fureur sur Alkaid.

- Tu n'es qu'un rat à son service ! Ma sœur ne méritait pas cette place et tu me paieras cette insulte espèce de…

- N'est-ce pas bientôt fini ?

Miliaïd, qui n'avait pas encore prononcé une parole, s'était avancé au milieu du cercle et regardait sévèrement les trois jeunes gens.

- Vous vous conduisez comme des enfants. L'heure n'est pas aux chamailleries. Si guerre il doit y avoir, nous aurons besoin de toutes les forces vives. Je vous conseille donc de passer très vite au dessus de ces dissensions. Une solidarité sans faille devra nous unir si nous devons nous battre. Est-ce que c'est clair ?

Miliaïd regarda fixement tour à tour chacun des trois guerriers. Tous hochèrent la tête honteusement, comme des enfants pris en faute.

- Très bien, fit Miliaïd. Je ne pense pas que le sanctuaire cherche la guerre mais si tel était le cas, nous avons tout de même quelques chances de survie. Ayan est un bel atout par exemple.

- Mais peut-on faire confiance à Ayan ? interrogea Aubéric, sur un ton calme cette fois-ci. N'oublie pas qu'elle a amené des ennemis potentiels sur nos terres. Qui sait si elle n'est pas capable de les suivre au sanctuaire…

- Ayan est fidèle à Sirius, intervint Alkaid. Vous le savez bien.

Oyan voulut lui faire une réponse cinglante mais Miliaïd lui coupa la parole :

- Alkaid a raison, n'oubliez pas qu'Ayan a même voté pour l'exclusion de son propre maître quand il s'est élevé contre Sirius. Sa fidélité à notre ordre ne fait aucun doute.

Les autres hochèrent pensivement la tête et Aubéric enchaîna :

- Et sa réussite de l'épreuve des puits du pouvoir fait d'elle notre atout maître dans l'éventualité d'une guerre… Qu'elle soit contre le sanctuaire ou non…

- Ayan ne devra pas se battre, intervint Alkaid. Nous prendrions un trop grand risque…

- Ne t'en fais donc pas, lâcha Oyan, nous n'aurons même pas besoin d'elle…

- De toutes façons, il n'y a aucune raison que nous ayons à combattre le sanctuaire, intervint Sirius d'un ton qui ne laissait aucune place à la réponse. Alors maintenant, oubliez cela, l'affaire est close.

Alkaid, Aubéric et Oyan hochèrent la tête, saluèrent leur chef et se retirèrent, laissant Miliaïd et Sirius les suivre du regard.

- Alors Miliaïd, qu'en penses-tu ?

Le jeune homme eut un petit sourire en répondant :

- Je suis bien plus inquiété par nos chevaliers qui se disputent comme des chiffonniers que par une quelconque menace en provenance de Grèce…

En repassant dans l'antichambre du palais, Hyôga réveilla Kraken puis lui, Ayan et Shun sortirent du palais et se retrouvèrent sous le doux soleil de la terre des Rêves.

- Et bien, voilà une bonne chose de faite, fit Hyôga en s'étirant.

- Sirius est un homme de parole, ajouta Ayan. Le sanctuaire n'a rien à craindre de nous.

- Nous n'avons plus qu'à rentrer en Grèce annoncer la nouvelle à Saori, continua Shun.

- Vous repartez pour la Grèce dès maintenant ?

Les deux garçons hochèrent la tête d'un même mouvement. Ayan, alors leur sourit magnifiquement en demandant d'un air malicieux :

- Que diriez-vous de faire un crochet par la France ?

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Cette fiction est copyright Stephanie Fabrer.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada et Toei Animation.