Chapitre 3 : Légende et Prophétie


A la fin du conflit opposant les Titans et les Dieux, les trois grands Olympiens ne surent que faire de l'armure de leurs adversaires. Mais un Dieu de l'Ombre, une entité de l'ancien temps, réapparut et conseilla aux Dieux de séparer les pouvoirs enfouit dans ces armures car une fois unies, les armures des Titans avaient la possibilité de régner sur l'équilibre de la planète. Les Titans usèrent de ce redoutable avantage qui fut contré de justesse par l'union des treize olympiens. Ceux-ci suivirent le conseil de cette divinité ancestral et demandèrent à Héphaïstos de séparer les pouvoirs de l'armure unifiée des Titans. Le Dieu forgeron fit du mieux qu'il put en transformant l'armure des Titans en treize armures. Ces armures étaient à l'effigie du Dragon en hommage à cette divinité si ingénieuse. Héphaïstos prit alors d'infinies précautions pour que le pouvoir de l'équilibre ne soit jamais libéré : pour chacune des armures il forgea une épée et un anneau. Les épées étaient d'une puissance incomparable et leur tranchant n'avait pas d'égal. Le manche était prolongé par une pierre précieuse dont le secret de fabrication n'était connu que des Dieux : ils utilisaient des âmes humaines pour donner la puissance et la valeur aux pierres. Les anneaux quant à eux étaient d'une conception simple, ils étaient forgés en Orichalque, au contact du porteur de l'armure, l'anneau arborait un Dragon, le porteur disposait à ce moment de pouvoirs sans égal ; mais il fallait réunirent l'armure, l'épée, l'anneau. Héphaïstos prit soin de diviser le pouvoir de l'équilibre dans les treize parures. Chaque pouvoir était divisé en trois : une partie dans l'armure, une autre dans l'épée et la dernière dans l'anneau, les chances de voir le pouvoir de l'équilibre resurgir étaient donc bien minces. Chacun de ces pouvoirs fut appelé Elémentaire. Il fallut choisir treize guerriers, les plus valeureux, les plus justes et les plus puissants. Les olympiens en choisirent douze mais ne surent choisir le treizième guerrier. Le Dieu de l'ancien temps intervint alors et présenta un jeune guerrier répondant au nom de Givre. La paix était revenue.

Mais un jour, les 13 Dragons prirent conscience qu'ils étaient exploités par les Dieux et qu'ils ne répondaient plus à leur principe de justice. Ils prirent donc la décision de ne plus servirent les Dieux et d'observer l'univers de loin. Les olympiens prirent cette décision comme un affront direct et envoyèrent leurs meilleurs guerriers qui furent tous terrassés par les Dragons en combats singuliers, mais ils étaient affaiblis par ces assauts divins. Les Dieux savaient que cette mutinerie aurait lieu, aussi bridèrent-ils le pouvoir des Dragons en leur offrant le nectar d'ambroisie. Les Dragons sacrifièrent leur immortalité pour récupérer leur véritable pouvoir : une lutte acharnée commença. A la fin de celle-ci, il ne restait plus que ce jeune guerrier nommé Givre, tous ces autres compagnons furent terrassés par les Dieux eux-mêmes. En mourant, les autres savaient qu'ils se réincarneraient un jour, ils offrirent donc leur pouvoir à Givre. Celui-ci possédait ainsi une grande partie du pouvoir de l'équilibre. Les douze olympiens n'étaient pas de taille à lutter contre Givre qui était devenu plus qu'un Dieu tout en restant mortel. Aussi décidèrent-ils d'unir leurs forces pour séparer les pouvoirs de Givre. La manœuvre réussit et ils décidèrent de châtier Givre pour son crime, il fut emprisonné dans une dimension où seules les âmes survivent. Cette dimension était scellée, et seule une intervention de 12 olympiens, de 12 Dragons et du Dieu de l'ombre pourrait briser le sceau sacré de l'union des Dieux. Givre resta dans ce lieu pendant des millénaires, observant la terre. Mais ce châtiment ne fut pas inutile pour Givre qui développa son énergie ainsi que les techniques des autres Dragons. Il apprit aussi à maîtriser son esprit augmentant ainsi son pouvoir. Il était nourri par des sentiments de vengeance et ses appels à la vengeance parvinrent aux Dieux qui essayèrent de l'oublier. Mais Givre était aussi plein d'espoir car il avait engendré un fils avec une divinité secondaire de l'Olympe, Zeus ayant eu vent des rumeurs de leur rapprochement envoya Givre en mission pour l'éternité, c'est ce qui fut aussi à l'origine de leur conflit. Givre savait qu'il payait le prix de son amour. Son fils grandit et le Dieu de l'ancien temps le mit sous son influence pour que ses pouvoirs et ses prédispositions sommeillent à jamais. Il le plaça parmi les humains et fit en sorte qu'il ne s'approche jamais de l'art du combat.

Shiryu ne put que se lamenter en pensant au sort qu'avait subit le Dragon des Glaces quand soudain :

- Je vois que tu t'informes sur tes alliés, est-ce pour savoir si nous sommes fiables ? demanda une voix venant de derrière.
- Givre, je ne voulais pas t'offenser en me renseignant à votre sujet, répondit-il pour se défendre.
- Je sais, cela ne fait rien, cependant j'ai remarqué que ce récit était certes instructif, mais qu'il manquait quand même de rigueur et que le Pope avait omis certains détails assez importants.
- Lesquels ? demanda le chevalier, intrigué par une telle réponse.
- Par exemple, les raisons véritables de mon châtiment.
- Tu veux dire que le grand Pope n'était pas bien renseigné, dit Shiryu.
- Non, il tient ce récit d'Athéna, répondit Givre, mais il a du mal interpréter les paroles d'Athéna.
- Mais alors quelles sont véritablement les raisons de ta punition ? demanda le chevalier du Dragon.
- Laisse-moi tout te raconter, dit-il, assieds-toi, cela risque d'être long. Après la création de notre ordre, nous coulions des jours heureux, sans souci car nous étions respectés, admirés mais aussi nous inspirions la peur chez la population de l'Olympe. J'avais reçu le surnom de Terreur Froide, ce qui n'était pas pour me déplaire. J'avais rencontré une déesse par hasard dont je suis tombé amoureux, elle était associée à Asclépios car elle était la déesse de la guérison et se nommait Akco. A l'origine, elle était au service de la déesse Artémis. Elle était la plus puissante et dévouée des Amazones, si bien qu'un jour après une épreuve insensée, elle obtint le droit de se ranger aux côtés du Dieu de son choix et d'accéder au 9e sens. Comme elle détestait se battre, elle choisit de combattre les maux des combats en devenant le symbole de la guérison. Je l'aimais mais elle n'était attirée que par Folken qui ne faisait que l'ignorer. A ce moment là, les Dieux estimaient que j'avais effectué suffisamment de missions hors de l'Olympe, aussi m'assignèrent-ils la formation des protecteurs de l'Olympe. De ce fait, je pouvais souvent voir ma dulcinée bien que son amour ne me soit pas destiné mais je n'osais jamais lui avouer mon amour, je restais néanmoins son meilleur ami. La vie suivait donc son cours de façon monotone, quand, un jour, nous fûmes convoqués car un terrible péril menaçait la vie sur l'Olympe. Ce mal avait le pouvoir de contrôler les esprits et d'attiser ainsi les désirs de combats les plus profonds ; nous fûmes mis au courant car il semblait que nous étions les seuls guerriers à être immunisés contre ses pouvoirs. Ainsi, toutes les troupes divines furent prises d'une envie de se combattre et commencèrent à s'entre-tuer. Les survivants nous attaquèrent mais ils ne pouvaient rien nous faire vu leur état, aussi nous avons pris la décision de les mettre hors d'état de nuire et je les ai enfermés dans des cercueils de glace. Après ces combats, nos véritables ennemis décidèrent de se montrer et nous tombâmes nez à nez avec treize guerriers, ils semblaient totalement obnubilés par la violence et nous lancèrent un défi : nous devions tous les abattre pour sauver ce que nous chérissions. Un terrible combat s'engagea au terme duquel il ne restait qu'un seul ennemi et moi-même, nos amis respectifs nous avaient confiés leur pouvoir pour la victoire, mais nous étions à présent quasiment à forces égales. Bien que je ne connaisse rien de lui, je me devais de le combattre pour le tuer, quitte à y perdre la vie. Vers la fin de notre combat, nous étions couverts de blessures, certaines profondes, d'autres superficielles, et à ce moment là, la stratégie que j'avais échafaudée commença son œuvre destructrice. Je le mis en difficulté, et au moment de le tuer, il m'envoya un rayon d'énergie que je n'eut pas la force d'esquiver, mais que je ne sentis que très légèrement. Il me dit avant de mourir, que j'allais basculer de son côté. Inquiet, j'allai voir les Dieux qui remarquèrent que mon aura commençait à changer, pendant qu'ils délibéraient sur mon sort futur, je devenais de plus en plus incontrôlable, frappant tous ceux que je voyais. Il décidèrent de séparer mon corps et mon esprit afin de détruire ce corps infecté et sauvegarder mes pouvoirs. Mon corps allait rester sur l'Olympe tandis que mon esprit allait être envoyé dans une dimension où seules les âmes peuvent survivre. Pour couper tout lien avec mon corps, ils décidèrent qu'ils allaient sceller cette dimension à l'aide de leur cosmos ; aussi leur fis-je promettre de m'en sortir après avoir détruit mon corps, pour me donner un nouveau corps afin de commencer une nouvelle existence. Mais les Dieux sont bien cruels, ils me guérirent en séparant mon corps et mon âme, au lieu de me sortir de cette dimension où ils m'avaient enfermé, ils scellèrent celle-ci pour des millénaires. Je suis resté cloîtrer quelques milliers d'années, mais au lieu de m'apitoyer sur mon sort je décidai de m'entraîner, mais de temps en temps, je laissais échapper ma colère envers les Dieux et je savais qu'ils pouvaient le ressentir et qu'ils essayaient de m'oublier. C'est pour cela que je les hais, mais je suis obligé de me battre à leurs côtés pour préserver la vie. Cependant, je te garantis que dès que les combats seront terminés, je les tuerai tous un par un.
- Je comprends ta colère mais ce n'est pas une raison pour crier vengeance comme çà, dit Shiryu pour le calmer.
- Tu ne peux pas comprendre, tu n'as pas été enfermé pendant 5 mille ans sans la possibilité de t'adresser à quelqu'un, Tu ne sais pas alors ne me juge pas ! cria Givre apparemment énervé.
- Excuse-moi, mais ceci est tellement étrange pour moi. Au fait la déesse Hestia a dit tout à l'heure que tu ne devais pas avoir de descendant, pourquoi ?
- Eh bien quelques temps avant nos combats, j'ai avoué mon amour à Akco qui ne s'en était jamais doutée et n'avait jamais pu concevoir une pareille relation entre nous. Elle répondit à mes sentiments d'une telle façon que je crus bien mourir, elle m'avait en effet expliqué sa relation avec Folken, me disant qu'elle avait eu une confiance aveugle envers mon frère d'armes et que depuis leur récente rupture elle ne pouvait avoir une relation immédiate avec moi de peur de céder à ses pulsions vengeresses et de me faire souffrir. Je savais malgré tout qu'elle aimait encore Folken et que cet amour n'était pas près de s'éteindre bien qu'il niait avoir tout sentiment autre que le dégoût et la pitié pour Akco. Son excuse fut comme un coup de poignard dans le dos mais je gardais tout de même espoir qu'un jour mes rêves se réaliseraient. Au moment de mon exil, j'ai eu une pensée pour cette déesse au cœur si froid et envoya mon cosmos sur elle pour avoir un descendant. Peu de temps après nos combats, elle enfanta un jeune garçon et se rendit tout de suite compte qu'il était de moi du fait de son pouvoir à dominante glacière. Zeus apprit que cet enfant était de moi et voulut le tuer, et ainsi arrêter ma lignée ; le Dieu que je sers à présent l'a sauvé en promettant qu'il le tuerait lui-même et l'emmena avec lui. Il fit en sorte que les pouvoirs qui sommeillaient en lui ne se réveillent qu'à son appel et fit part de son geste à Akco qui sans hésiter sacrifia son immortalité pour être auprès de son fils. Elle est morte il y a des années mais je sais qu'elle s'est réincarnée, de plus ce Dieu si méconnu conserva sa mémoire et sa personnalité dans une urne qu'elle lui avait offerte. Les Olympiens ne l'ont jamais su mais en fait mon fils perpétua ma lignée jusqu'à aujourd'hui. De plus, le fait que les Dieux m'offrent un autre corps leur accorderait un contrôle sur moi et mes pouvoirs, c'est pour cela que leurs plans ne se dérouleront pas comme prévus.
- Leurs plans ? demanda le chevalier divin
- Oublie ce que je viens de dire sinon je serais dans l'obligation de te tuer, répondit Givre sur un ton glacial, Va te reposer, tu en auras besoin car l'entraînement qui vous est réservé ne ressemble en rien à vos entraînements de chevaliers.

Les deux guerriers se séparèrent, Shiryu prit la direction du temple de la Balance où son maître l'accueillait, Givre, lui, se téléporta hors de l'enceinte du Sanctuaire. Il s'assit alors face à la mer pour la contempler et remarqua qu'il était dans un lieu mythique : le Cap Sunion. L'endroit où la dernière bataille entre Athéna et Poséidon a commencé. Il se souvint alors des paroles d'un vieil homme sur Olympe, il s'appelait Phinée.

Flash-back :

- N'oublie jamais Givre, il y a une malédiction qui pèse sur toi, ou plutôt, une prophétie dont tu es l'objet, dit le vieil homme.
- Oui, je sais : Le jour de la treizième lune rouge, une guerre sans merci éclatera. Ce conflit sera l'opposition ultime entre le Bien et le Mal. Des dirigeants, aucun ne survivra ; des guerriers, seule l'élite survivra. Cette guerre verra le réveil des forces maléfiques ancestrales et millénaires endormis dans le Tartare par la puissance de l'Olympe. Ces forces seront alors à l'apogée de leur puissance. Leur emprise sur le Bien et la tentation de leurs idéaux seront tels, que la plupart succomberont à ces maléfices. Seul un petit nombre de guerriers armés d'un courage et d'une foi sans bornes pourront s'opposer à cette menace. L'épreuve ultime, sera de vaincre le Mal à la racine, quitte à y perdre la vie, cette victoire ne sera possible que si les forces du Bien s'unissent et s'harmonisent pour éliminer définitivement ce danger. Alors, le pouvoir absolu se révélera.
- Es-tu sûr de ne pas oublier quelque chose ? demanda Phinée.
- Oui, absolument, répondit le jeune garçon.
- Eh bien tu oublie la partie te concernant : Un enfant né des Glaces sera alors le plus puissant être dans l'univers tout entier et son pouvoir grandira jusqu'à ce que les Glaces recouvrent le territoire de l'Olympe.
- Ah oui !
- Les Dieux ne me croient pas mais ils te craignent car tu n'as pas de parents, tu n'es né ni d'un dieu, ni d'un mortel à ce que je sache. Tout ce qu'ils savent sur toi, c'est que tu as été trouvé par le seigneur Draco au fin fond du pays des Hyperboréens, n'oublie pas que c'est grâce à lui que tu es en vie. Tu es promis à un grand avenir et je veux être celui qui te l'a prédit.

Il se souvint alors des paroles de ce vieillard, il disait qu'un des deux jumeaux allait passer de l'autre coté déclenchant ainsi une guerre sainte. Cet homme-là défiera les dieux avant de rejoindre son frère pour sa rédemption. Givre en déduit alors que cet homme dont parlait Phinée n'était autre que Canon. Il se sentit alors proche du chevalier d'Or des Gémeaux car ils avaient tous deux un destin qui était scellé et qu'il semblait s'acharner sur eux. Givre se redressa, et se tenait la tête, comme s'il avait une migraine mais il n'en avait point, cependant, une violente douleur le parcourait. Il crut à une attaque mentale mais se ravisa car il ne sentait aucune présence malveillante. Les premiers rayons du soleil commençaient alors à apparaître, il vit une silhouette se dessiner au loin sur la mer, cette silhouette s'affina au fur et à mesure que la personne s'approchait. Bientôt, Givre pouvait distinguer le visage de Ondine qui revenait du Sanctuaire sous-marin où elle avait pris des nouvelles des guerriers de Poséidon. Elle inclina la tête en reconnaissant le Dragon des Glaces. Ils devaient garder les treize maisons du zodiaque. Les deux Dragons regardèrent alors dans la même direction et fermèrent leurs yeux fatigués lorsque la lumière du soleil vint caresser leur visage. Givre se sentait bien mais savait que ce bonheur serait de courte durée, de plus, il y avait un vide en lui que Givre ne savait expliquer. Il se savait hanter par les prédictions du devin, par ailleurs des signes présageant de mauvais augures commençaient à apparaître, les oiseaux ne chantaient plus, on ne pouvait plus sentir le vent. Tout semblait calme, et c'est ce qui inquiétait le Dragon des Glaces….

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Cette fiction est copyright Jean Sébastien Leung.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.