Chapitre 3 : Renaissance


L'impétuosité de la jeunesse

Elle reviendrait, je l'espérais…

Je ne savais ce qui s'était passé dans la tête du Vieux Maître, mais quand même, vouloir envoyer des Chevaliers de bronze pour accomplir une mission d'une telle importance !
Enfin, si tels étaient ses ordres je me devais de les respecter : ainsi j'allais faire de mon mieux pour entraîner mon nouvel élève, Jabu, en priant pour que cette pitoyable faiblesse qui le caractérisait, laisse bientôt place à un certain pouvoir.
Il était là, devant moi, à moitié plié par la douleur consécutive à mon attaque, se demandant pourquoi son arcane n'avait aucun effet sur moi.

" Unicorn Gallop " " Pathétique " fut le seul mot qui me vint à l'esprit. Même Seiya et Shiryu avaient su faire preuve de plus de volonté lors de notre première rencontre quelques mois plus tôt.
" Si tu veux voir une vraie attaque, ouvre bien tes yeux Jabu, lui dis-je fermement. Le galop de la licorne a comme fonction principale la paralysie de l'adversaire, or non seulement ta technique est imparfaite, mais elle est aussi faible de puissance et de portée. Vois à présent ce qu'est la paralysie : Scorpio Restriction. "

Je ne lui en voulais pas de succomber ainsi, après tout il n'était que de bronze, mais tout de même… J'avais du mal à croire que le même sang que celui de Hyoga coulait en ses veines. J'espérais sincèrement que les autres Chevaliers de bronze se débrouillaient mieux, sinon je ne donnais pas beaucoup de chances à l'avenir de la Terre.

" Jabu, quand comprendras-tu que la victoire ne vient pas que de la force de ton attaque ? Sublime ton cosmos, étudie ton ennemi, adapte toi à lui. "

Celui-ci courut alors dans ma direction, sauta en l'air, et fit une piquée en vrille, cherchant à atteindre ma tête. Trop prévisible, pff… Je me déportai légèrement sur ma droite, l'attrapant au poignet lors de sa réception. Je le tirai vers moi, le plaquant ainsi de dos, les bras bloqués.
Quand réagirait-il autrement ? Quel être buté que ce Jabu ! Je lui décochai un coup de poing dans le ventre. Projeté contre un pilier il se mit à cracher du sang. Je n'étais pas sa mère ! Je lui devais seulement l'enseignement. S'il n'était pas assez patient pour m'écouter, il allait au moins tirer partie de ses erreurs… La souffrance aussi s'apprend…

Toujours stoïque, je le toisai de haut en bas, si jeune, si vif, si impétueux, et tellement impulsif. Je n'en croyais pas mes yeux, il remettait ça.

" Unicorn Gallop " Levant l'index j'arrêtai son attaque.
" Scarlet Needle "

Il se tenait debout et, ses yeux intensément pénétraient les miens. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Soudain ses pupilles se dilatèrent, virèrent au noir profond : il s'écroula, comme une masse, un sourire aux lèvres. Décidément, jamais l'existence ne cesserait de m'étonner : sans que je m'en rende compte, il avait réussi à me blesser, rien de grave naturellement, mais un mince filet de sang coulait le long de mon bras gauche.

C'était étrange, malgré la répulsion que j'éprouvais à l'égard de cette faiblesse dont il faisait preuve, je ne pouvais m'empêcher d'éprouver un étrange sentiment envers ce Jabu. Il me fascinait lui aussi dans un certain sens, son regard était comme celui de Seiya la première fois qu'il m'avait attaqué : plein de résignation, de volonté et de confiance en soi.

Parfois, lors de nos entraînements quotidiens, je me surprenais à repenser à mes propres années d'entraînement. Je me revoyais alors sept ans auparavant, avec cette innocence du combat que j'avais alors ; non pas de l'inexpérience, mais bien de l'innocence. Tant d'évènements tragiques s'étaient produits depuis… Toutefois, malgré ma force de caractère, cette part si fragile qui toujours subsistait, ce bris de glas qui depuis toujours en moi demeurait dissimulé, refaisait surface, et Jabu alors me semblait être le miroir de cet être que j'étais sept ans auparavant.
Mis à part son inexpérience, il était en bien des points comparable à moi : je lisais en lui cette fureur, cette passion de la victoire, ce goût de justice, de sang aussi parfois, mais également ce dégoût caché au fond de lui d'avoir à blesser et à faire souffrir autrui.
Mais un Chevalier digne de ce nom se doit de rester froid comme la pierre, en toute occasion, Camus n'est pas mon meilleur ami pour rien…

Moi-même, il n'y avait pas si longtemps, je me laissais souvent encore emporter par l'impatience de mon âge. Mais désormais j'avais appris à rester de marbre en toutes circonstances : il faut bien cela pour pouvoir rivaliser avec un adversaire de taille et pouvoir dominer non seulement son rival, mais aussi sa propre personne.
Mon ami Camus un jour m'a dit cette phrase qui à jamais en mon âme restera gravée :

" Il est indispensable que tu arrives à dominer tes sentiments, sinon ce sont eux qui te domineront. Placé sous le signe glacial de par le Verseau, ma constellation protectrice, tu es de par ton signe le Scorpion, semblable à un volcan non éteint qui peut exploser à tout moment en un accès de rage incontrôlable. "

Jabu, aujourd'hui je suis fier de toi. Même si jamais je ne te le dirai je le ressens profondément. Je suis sûr que tu arriveras à te surpasser.
Peut être ne suis-je pas le Chevalier le plus patient de toute la garde d'Athéna, mais je peux me glorifier d'être un des plus persévérants, et de par cette qualité, j'arriverai à tirer le meilleur de toi, mon disciple.

Le prenant dans mes bras, je le guéris de ses blessures et l'allongeai sur mon lit. J'allais encore une fois dormir à la belle étoile… Mais après tout, il avait bien mérité son repos : sans s'en rendre compte il avait, ne serait-ce qu'un milliardième de seconde, atteint le septième sens.
Repose-toi bien Jabu, bientôt des combats bien plus rudes que ce que je t'inflige t'attendront… mais j'ai confiance en moi, et je sais que mon enseignement portera ses fruits. Tu découvriras toi aussi le pouvoir de ceux qui naissent sous le signe du scorpion, même si la licorne est ta constellation protectrice. Repose-toi Jabu, ton destin t'attend, je suis fier d'être ton maître, fier de pouvoir enfin enseigner à un Chevalier les acquis de tous mes violents combats passés. Si je suis si dur avec toi, c'est que tu dois apprendre qu'il ne faut pas laisser parler ses sentiments, qu'il faut apprendre à rester stoïque, pour ne pas souffrir à outrance…

Sortant de mon temple, je jetai un regard songeur vers ce ciel crépusculaire. Sept ans auparavant je n'aurais pu apprécier à sa juste valeur la beauté de cette nature qui me paraissait être en suspens entre les batailles sanglantes que nous imposait le destin. Malgré tout je suis honoré d'être porteur de ce destin, de cette armure, unique preuve de ce que je suis, un Chevalier d'Athéna, un Chevalier de la justice…
Toi aussi Jabu un jour tu apprécieras ces bonheurs simples, je l'espère.


L'instinct de survie

Deux mois, cela faisait deux mois que, jour et nuit, Shina m'entraînait telle une lionne apprenant à ses lionceaux à chasser. Elle était terriblement hargneuse. J'étais debout bien avant le lever du soleil, avant même que le coq ne chante. Shina et moi faisions alors un sprint à travers les falaises du Sanctuaire, elle, féline, adroite, et moi la suivant tant bien que mal.

" Allez June, tu es trop lente, je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi lent que toi ! Même un hippopotame est plus rapide que toi "

Malheureusement c'était vrai, je mettais toutes mes forces pour parvenir à sa hauteur mais je n'y arrivais jamais. Elle avait toujours dix mètres d'avance. Mon esprit de compétition ne pouvait m'empêcher de toujours être à la traîne, et même au bout de deux mois d'efforts acharnés, je n'arrivais toujours pas à la rattraper.

Ce jour là, comme tous les jours depuis le début de mon entraînement, Shina déboula comme une furie dans cette pièce étroite et inconfortable qui me servait de chambre.

" Allez réveille toi fainéante " cria-t-elle.

Elle me fit enfiler une étrange tunique sur le dos et me dit :

" Aujourd'hui je vais être clémente, nous allons changer nos habitudes. Tu vas traverser les douze maisons du Sanctuaire en courant et jamais tu ne devras t'arrêter. Tu vois ce que tu portes est un habit consacré par la foudre divine de Zeus qui, lorsque ton corps arrête de se mouvoir, t'envoie une décharge électrique qui pourrait abattre une troupe d'éléphants entière.
Donc ma chère June, tu n'auras pas le droit de t'arrêter ni même de ralentir : tu devras maintenir une vitesse minimale de trente-cinq kilomètres par heure. Ce n'est que lorsque tu auras atteint la salle du Grand Pope que ce dispositif se désamorcera. "

Mon cœur se mit à battre la chamade. Jamais je n'avais rencontré une personne aussi sévère, froide, hargneuse, têtue, et agressive qu'elle. Un fort sentiment de haine me prit alors à la gorge, je ne pouvais le contenir, je me mis à courir.

Shina courait également, mais elle me devançait comme toujours. Dans ses yeux je pouvais lire la fierté. Elle devait être fière de ce plan machiavélique. Elle m'avait presque poussée à bout mais je n'arrivais toujours pas à l'atteindre. Pourquoi ? Je mettais toujours plus de force lors de nos combats. Je me relevais et l'affrontais, encore et toujours. Je me faisais ridiculiser et je n'arrivais pas à la battre, je n'arrivais jamais à la toucher, il existait comme un mur invisible qui la défendait.
Lorsque j'atteignis la maison du Bélier, j'étais déjà épuisée : j'avais l'impression que cette machine de torture qu'elle m'avait fait vêtir pesait une tonne. Gardant ma vitesse, j'arrivais au second Temple et ainsi de suite.
La demeure du Capricorne était en face de moi, je n'en pouvais plus. À cet instant je voulais renoncer.

" Shina, Shina, tu es aussi cruelle que cela ? " criai-je
" Shina tu n'as pas le droit de faire souffrir quelqu'un ainsi, je ne suis pas un animal, personne ne mérite ce que tu me fais endurer, Shinaaaaaaaaaaaaaaaaa "

" Idiote, tu n'as toujours rien compris ? C'est pour toi que je fais cela. Tu ne sais pas ce que c'est que de te battre, c'est bien pire que ce que tu peux imaginer !! Il est déjà difficile d'être un Chevalier mais sais-tu ce qui est encore plus dur ? C'est d'être une femme Chevalier. Nous ne serons jamais reconnues comme l'égale des autres Saints. June tu comprends ? Il faut que nous fassions toujours nos preuves pour nous imposer en tant que telles. Tu ne peux pas abandonner, tu as été choisie par les Dieux, il faut que tu assumes ton rôle de Chevalier mais aussi celui de femme. Regarde, nous sommes même obligées de porter un masque. Alors je te pousse à bout. Je veux que tu te surpasses June, que tu sois en condition pour te battre. "

À cet instant j'eus un électrochoc, pourtant ce n'était pas ma tenue qui provoquait cette secousse mais bien les mots poignants de Shina. Elle m'avait ouvert les yeux. Toute douleur en moi avait disparu. Je me surpris à surpasser mes forces et mes limites. Je puisais à présent en moi toute l'énergie nécessaire. Ces mots avaient illuminé mon esprit. J'avais tout compris à présent, le secret d'un bon Chevalier était sa résistance face aux dangers et à ses adversaires, sa volonté et sa foi inébranlable dans les valeurs qu'il soutient. Je continuai ma course effrénée. Une nouvelle vie m'était offerte, je n'hésitai pas à la saisir.

Mon âme me portait jusqu'à la salle du Grand Pope. Je ne pus alors m'empêcher de penser à mon maître, Albior de Céphée, mort pour les valeurs justes qu'il défendait et pour sa Déesse, mais surtout de songer à Shun. Lors de son entraînement il avait subi milles morts, pourtant il avait réussi à obtenir l'armure d'Andromède. Tel Andromède à maintes reprises il n'avait pas hésité à se sacrifier, pour ses amis, ses frères, et avant tout pour Athéna. Il y a tant de Chevaliers qui jamais n'ont hésité à donner leur vie pour la justice et pour la survie de l'Humanité. Tant de combats, de vies gâchées et de morts inutiles ont forgé leurs âmes. Au fil des combats, ils sont devenus de plus en plus puissants. Ce qu'ils ont vécu n'était en rien comparable à mon entraînement. J'eus honte de m'être plainte.

Enfin je pénétrai dans la salle où résidait Dohko. Shina m'y attendait. Un sourire vif m'accueillit.

" Je vois que tu as réussi June, mais tu en as mis du temps dis donc ! "

J'allais m'écrouler comme une feuille morte à terre, mais avant que je ne comprenne ce qui se passait Shina m'envoya sa terrible attaque : les griffes du Cobra.
Titubante, je pris son attaque de front et allai m'écraser contre le mur.

" Mais… "

À peine avais-je ouvert la bouche que Shina m'attaqua à nouveau. Cette fois je ne me laissai pas faire. Je me levai alors et réunis toute la force et l'énergie qui me restait.

" Yaaaaaaaaaaaaa…….. "

Une aura m'entoura, c'est alors que je me souvins d'une leçon de mon maître.

" Quel que soit votre état, que vous soyez épuisés ou blessés, votre cosmos est éternel. Votre cosmoénergie n'a pas de limites, vous pouvez l'augmenter indéfiniment "

Ces paroles résonnèrent au plus profond de mon être.
Je vis dans les yeux de Shina une grande stupéfaction. Sans même comprendre comment, je vis Shina s'envoler, et tomber sous mes coups.
Avais-je enfin atteint l'ultime cosmos ?


La force, cette faiblesse…

J'avais enfin l'espoir, l'espoir d'être utile à celle à qui mon existence était vouée. Je n'avais pu que mesurer mon inutilité par le passé, et chaque jour un peu plus, les remords m'avaient rongé. Tant de questions me hantaient encore : pourquoi n'avais-je jamais rien pu faire ? Pourquoi n'avais-je jamais connu la victoire ? Pourquoi n'avais-je su l'aider quand elle avait le plus besoin de ses Chevaliers ? Pourquoi étais-je si faible ?
À présent je ne pouvais que repartir confiant, espérant rattraper toutes mes erreurs passées, espérant enfin me révéler tel que j'étais : un fidèle défenseur d'Athéna.
Je fus bien heureux quand j'eus l'annonce qu'Aldébaran serait mon tuteur lors de mon entraînement. Quel chevalier d'or aurait pu mieux me correspondre que celui qui, plein d'humilité, avait préféré ne point réparer la corne brisée de son armure afin de garder toujours vif le souvenir d'un des premiers combats dont il ne fut pas victorieux

Il était là, en face de moi, de toute son imposante carrure :

" Geki, depuis que je t'ai comme disciple tu as su faire preuve de beaucoup de volonté et tu as fait d'énormes progrès. Malgré tout, tu dois savoir que ce qui fait la force d'un Chevalier n'est pas sa force physique, mais bien son cosmos. Regarde-moi, véritable chêne que je suis, AHAHAH, sans mon cosmos je ne serais rien. Toi comme moi avons un physique imposant, mais jamais tu ne dois te fier aux apparences. Vois Shun, frêle comme le roseau, en dont le corps pourtant regorge d'immenses ressources. Sais-tu ce qui fait que depuis le départ tu t'es trompé ? C'est que tu mises tout sur la force brute. Viens avec moi… "


Un lieu proche de Star Hill, une énorme falaise surplombe une étendue rocheuse, déserte


" Pourquoi m'avoir emmené en ce lieu désert ? "
" Geki, brise moi cette falaise. "
" Rien de plus facile. "

D'un poing, je fis s'effondrer un pan entier de la montagne. Un sourire aux lèvres, je le regardais satisfait. Perplexe, il me dit :

" Geki, je pensais que tu avais écouté et appris lors de mes leçons. Je vois que pour toi rien n'a changé. Quand te libèreras-tu de cette prison qu'est ton corps ? Je t'ai déjà dit plusieurs fois que seul compte le cosmos. Regarde, ton poing est en sang. Certes la falaise s'est effondrée, mais la moindre goutte de sang versée dans un combat pourrait t'être fatale. Il y a d'autres solutions que la force. "

C'est alors qu'il se dirigea plus loin, là où la falaise demeurait encore intacte, et m'invita à apprendre. Il apposa sa main sur la roche et intensément se concentra. Un halo doré bientôt l'entoura. Tout à coup, non pas un pan de la falaise, mais bien toute la montagne s'effondra. J'en restai ébahi, bouche bée.
Comment sans même avoir bougé un doigt avait-il réussi un tel miracle ? Comme lisant dans mes pensées, il me répondit :

" Voilà la véritable force. Je ne saigne pas, je ne transpire même pas, et pourtant j'aurais aussi pu utiliser mes poings ! AHAHAH. Tu te limites par ton physique, j'ai beau faire deux mètres dix pour cent-trente kilos, sans mon cosmos je serais presque aussi vulnérable que ce bon vieux Tatsumi. AHAHAHAHAH. Geki tu apprendras à maîtriser le pouvoir de ton cosmos, je suis sûr que bientôt tu t'éveilleras même à l'ultime cosmos, le septième sens. "

Il avait raison, encore une fois je m'étais fait duper par mon corps : les vieilles habitudes sont décidément tenaces…

" Aldébaran, j'aimerais mettre ces leçons en pratique si cela ne te dérange pas. "
" Bien au contraire jeune Chevalier de l'Ours. Mais je te préviens, je ne ménagerai pas mes forces sous prétexte que tu es un Chevalier de bronze. Je ne l'ai pas fait pour tes frères lors de la bataille des douze maisons, je ne le ferai pas pour toi. "
" Cela sera alors un honneur pour moi que d'affronter le Chevalier d'Or du Taureau. Et puis tu m'as enseigné déjà tant de choses, je veux passer à la pratique. "
" Soit, si tel est ton souhait ! En garde Geki ! "

Je courus alors vers lui le plus rapidement possible pour lui décocher un terrible coup de poing. Il ne bougea pas mais… mais non c'était impossible, je n'avais frappé que de l'air !!!

" Tes coups sont d'une lenteur affligeante, il me suffit de me déplacer légèrement pour tous les éviter. "

J'essayai alors de me surpasser, accélérant toujours la vitesse de mes frappes, mais il ne prenait même pas la peine de les intercepter, il feintait.

" Crois-tu seulement être digne d'Athéna avec de tels coups ! ", me cria-t-il.

C'était injuste ! Comment osait-il invoquer son nom ! Des larmes vinrent emplir mes yeux. Pourquoi n'étais-je pas plus puissant !!!

" Hanging Bear ! " Ca y est, je le tenais à ma merci. Enfin du moins le croyais-je… Il apposa ses mains sur mes poignets et me les brisa d'un seul coup, sec et net, en concentrant son cosmos doré dans la paume de ses mains.
" Aaaaaaahhhhhhh… "
" Je t'ai volontairement laissé m'atteindre pour te montrer que tu dois oublier parfois la force de tes muscles. Vois, ton corps peut être brisé mais ton cosmos lui, toujours survivra. Brûle ton cosmos Geki, brûle-le ! "

Souffrant le martyre je fis exploser mon cosmos en tentant de lui asséner un coup de pied latéral. Peine perdue, d'un revers de la main il arrêta mon coup et m'attrapant par la jambe m'envoya directement sur les débris de roche effondrée. Mon corps ne voulait plus se plier à mes ordres et, quand enfin je parvins à me relever, je le vis arriver sur moi à une vitesse dépassant tout ce que j'avais pu concevoir pour le commun des mortels.

" Great Horn "

J'eus l'impression qu'un troupeau en furie venait de me piétiner. Mon corps n'était plus que fontaine sanglante, ma protection bris de verre, mais ma volonté, elle, était intacte : je me devais de me montrer digne de mon armure.

Mon cosmos me maintenait éveillé. Les yeux clos par la souffrance je percevais sa position, quand s'approchant de moi, il me dit :

" Cela suffit pour aujourd'hui, je suis fier de toi Geki. En ce jour tu as découvert la véritable essence de la force, tu t'es montré digne de porter l'armure de l'Ours. "

À ses paroles je laissai couler mes larmes, un sourire involontairement transparut sur mon visage en sang. Je m'effondrai alors sous le poids de la souffrance et de l'émotion.

" AHAHAH, les Chevaliers de bronze ont bien du mérite. J'espère au moins Dohko, que tu es sûr de tes choix, je les aime bien moi ces bronzes. " entendis-je encore.

Doucement je me laissais emporter par un sommeil forcé, cruel, à travers lequel je sentais malgré tout la douce chaleur du cosmos d'Aldébaran soigner mes plaies et mes os brisés. Ma dernière pensée fut pour Athéna, celle pour qui je me devais de me racheter de mes faiblesses passées… Car c'était là ma mission la plus sacrée, celle d'être Chevalier…

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Cette fiction est copyright Elissa Eid et Frédéric Biedermann.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.