Chapitre 3 : Le réveil d'un mort


- J'espère quand même que vous me rapportez ce que je vous ai demandé !
- Evidemment. . .

Les trois chevaliers avaient réussit à s'échapper du tombeau d'Arés mais ce n'avait pas été sans mal, car ils en étaient sortis avec plus que de simples égratignures. Les gémissements d'Habere retentissaient dans la chambre de Myas. L'épée avait été arrachée de sa paume, mais les saignements étaient d'une abondance extraordinaire. Il ne restait pas de peau sur la main d'Habere, ce qui lui était insupportable. Myas lui jeta un regard plein de mépris, regarda sa main avec dégoût et s'adressa à Aquila.

- Que lui est-il arrivé ?

Sierra et Aquila restèrent silencieux quelques minutes avant de reprendre la parole: C'est à cause. . . de lui, souffla Sierra.
Myas écarquilla les yeux: Excuse. . . moi ?

- C'est Arés ! Je le savais que nous n'aurions pas dû profaner sa tombe ! Nous allons le payer cher !
- Attends quelques minutes. . . l'interrompit Myas, es-tu en train de me dire. . . qu'Arés s'est réveillé après trois siècles passés dans son tombeau ?

Aquila hocha la tête. Myas esquissa un sourire moqueur puis éclata de rire: Et vous croyez que je vais croire à vos sottises ?! Arés est mort, Zeus l'a condamné ! Pour toujours ! Maintenant, assez plaisanté. . . donnez moi l'épée. . .

- Mais. . . maître ! Ecoutez ! Nous l'avons vu ! Et c'est même lui qui a arraché l'épée des mains d'Habere ! Ca ne vous suffit peut-être pas comme preuve ?!

Habere lâcha un gémissement aigu. Myas lui fit signe de se taire.

- Ca suffit ! Donnez moi l'épée !

Sierra fronça les sourcils et lui remit la précieuse arme, enveloppée dans un linge. Myas la lui arracha et entrouvrit le linge. Il contempla l'arme comme si c'était son propre enfant, et caressa la lame, abasourdi par sa souplesse et sa précision.

- Enfin. . . elle m'appartient. . . à moi le Sanctuaire. . .

Son monologue fut interrompu par Aquila. Il lui tendait la main.

- Eh bien ? marmonna Myas, vous pouvez partir. . . je n'ai plus besoin de vous !
- Et notre récompense ? demanda Sierra, à la place d'Aquila.
- Votre réc. . . ha, ha, ha, ha !! Bien sûr. . . j'avais oublié. . .

Myas sortit l'épée du linge. Il l'attrapa par la poignée, et aussitôt, la même chose qui était arrivée à Habere se produit. La poignée s'enfonça dans la main de Myas, et le cosmos vert s'intensifia.

- Vous allez l'avoir. . . votre récompense. . . fit Myas d'une voix rauque.

Et d'un seul coup, il envoya son épée tuer ses serviteurs. Sierra se fit couper la tête, qui retomba dans un bruit sourd sur le carrelage, répandant des gerbes de sang sur les carreaux brillants. Aquila se fit transpercer au niveau du coeur. Son hurlement retentit dans tout le royaume. Myas semblait prendre un certain plaisir à s'occuper de cette tâche. Mais lorsqu'il vit Habere, son sourire s'effaça.

- Tu n'es pas encore mort ? Dans ce cas je vais abréger tes souffrance !

Myas s'approcha de lui et leva son épée pour l'achever. Mais Habere ne se laissa pas faire. Il sauta par le vitrail étincelant, brisant le verre. Il tomba. . . une chute peut-être trop longue à son goût. . . il craignait un malheur. Mais il retomba seulement sur ses jambes et ses genoux fléchirent sous son poids. Il se mit à courir le long du sentier qui menait au Sanctuaire. Celui-ci devait se trouver à plusieurs kilomètres. Myas passa sa tête par la fenêtre et lança un regard noir à Habere.

- HONTE A TOI ! hurla-t-il, JE SAIS QUE TU VAS TE REFUGIER AUPRES D'ATHENA ! TU N'ES QU'UN TRAITRE ! ET TU LE PAIERAS, JE TE LE GARANTIS !

Mais Habere courait, l'oreille sourde. Il souffrait trop pour dire quoi que ce soit. Les goutelettes sanglantes qui trompaient sa trace se teintaient d'une couleur rouge foncé, presque noir. Habere avait l'impression qu'à chaque fois qu'il en perdait une, il diminuait ses chances de vie, à présent trés minimes. Mais il ne se découragea pas et continua à courir, sur ses jambes tremblantes. Athéna pourrait peut-être faire quelque chose pour lui ! Si les sbires de Myas ne l'avaient pas déjà atteint pour s'en occuper. . .

- Alors ? Qu'a-t-elle dit ?
- Mais. . . je ne sais pas ! Je n'ai rien compris !
- Rien. . . tu veux dire. . . rien. . . de rien ?
- Oui !

Xérès et les chevaliers sacrés descendaient les escaliers de pierre pour revenir à leur bateau.

- Mais. . . raconte nous au moins ce qu'elle-t'a prédit !
- Elle m'a dit: " Par la mort déchainée sur les hommes infidèles, la Grèce sera purgée d'une défaite certaine. "

Atlas, Jaoh et Bélanger se regardèrent, l'air aussi déconcerté que Xérès.

- Ca ne veut pas dire grand chose. . . réfléchit Atlas en pinçant les lèvres.
- Non ! Justement ! Et si le Roi Skalos n'est pas capable d'interpréter ce message, je suis bon pour me faire tuer sur le champ. . . !
- Arrête d'être aussi anxieux ! le rassura Jaoh, ça ne veut peut-être pas spécialement dire qu'il va perdre la bataille !
- Nous verrons bien. . . soupira Bélanger.

Il traversa la passerelle d'un pas impatient et se réfugia sur le pont supérieur. Jaoh hésita.

- Je n'ai pas vraiment envie de revenir sur ce bateau. . .
- Tu n'auras qu'à vomir sur le côté de l'eau, plaisanta Atlas, avec quand même un ton de sérieux dans sa voix grave.

Jaoh lui lança un regard furieux et ne lui adressa plus la parole pendant tout le voyage.

- Pff. . . quelle chaleur. . . le soleil tape ! Je devrais me déshabiller !
- Idiot. . . !

Saga s'étira et posa son regard sur les restes de la statue d'Athéna détruite. Milo la regardait aussi. Il soupira:

- Tu sais Saga, je. . . je crois que j'ai peur. . .
- De quoi ?
- De mourir. . .

Saga resta silencieux devant Milo qui tremblait de tous ses membres.

- Pourquoi. . . ? reprit Saga, je croyais que tu n'avais peur de rien !
- Peut-être. . . mais d'un côté, ce n'est pas parce que je suis chevalier que je n'ai pas le droit d'avoir peur. . .
- Je n'ai pas dis ça ! s'écria Saga, c'est toi qui. . .
- Non, non. . . ne t'énerve pas ! Ce n'est pas grave, l'interrompit Milo.

Il fit demi-tour et commença à descendre les escaliers, mais Saga le rattrapa en trottinant. Il se mit au niveau de Milo, et soupira avant de prendre la parole:A vrai dire, moi aussi je suis un peu effrayé. . .
Milo sourit, et ils descendirent les marches, sans se dire mots. Arrivés à la maison du Scorpion, Milo s'y arrêta, et laissa Saga continuer seul jusqu'au temple des Gémeaux. Saga croisa en descendant Masque de Mort, qui se rendait au Temple du Verseau, avec le caisson de l'armure de Camus: Je vais rapporter son armure à Camus. . . il l'avait. . . euh. . . laissé chez moi. . . , informa Masque de Mort, . . . par hasard. . .

- "Laissé chez toi". . . voyez vous ça, marmonna Saga avec un sourire narquois, eh. . . dis moi. . .
- Oui !
- Quelles sont tes réactions. . . pour demain. . .
- Pour demain ? s'étonna Masque de Mort, qu'est ce qui se passe demain ?

Il lui fallut croiser le regard furieux de Saga pour se rappeler.

- Ah oui. . . eh bien. . . je n'ai pas vraiment de. . . réactions particulières. . . moi, je l'attends ce Myas ! Qu'il vienne et je lui arracherai sa petite tête ! Et puis d'ailleurs, qui dit qu'il viendra demain ? Xérès nous a peut-être menti aprés tout !

Saga le regardait sans rien dire. Il haussa les épaules. C'était un cas possible.

- Si tu le dis. . . mais prépare-toi quand même !
- Compte sur moi ! répondit Masque de Mort.

Et il remonta les escaliers en faisant des gestes de combat. Saga le regarda et attendit qu'il ai disparut dans le temple de la Vierge pour regarder le ciel et murmurer:

- Zeus. . . aide-nous. . . !


- Voilà ! Trés bien ! Maintenant, envoie moi une attaque !
- Tu es sûr que je ne te ferais pas mal. . . ?
- Pas de problème. . . essaye juste de contrôler ta force !
- D'accord. . .

Ikki et les chevaliers de bronze étaient sur une place abandonnée où plus personne ne venait depuis longtemps, pour aider Seika à s'entraîner. Elle progressait vite, mais pas assez pour être prête au combat le lendemain.

- PEGASUS RYU SEI KEN !!
- Argh. . .

Ikki venait de bloquer l'attaque de Seika. Mais comme celle-ci croyait qu'il avait évité son premier coup, elle lui en envoya un second.

- PEGASUS RYU SEI KEN !!
- Non ! NON ! SEIKA !

Ikki se jeta à terre. . . de justesse. Le coup passa au dessus de lui et se désintegra dans un filet de fumée. Seika rougit, confuse.

- Je suis. . . désolée. . .
- Ce n'est pas grave, bredouilla Ikki encore sous le choc et ruisselant de sueur, mais à l'avenir, essaye de faire attention !
- Je m'en souviendrais ! répondit Seika, tremblante.
- C'était un joli coup. la félicita une voix derrière elle mêlée à des petits applaudissements.

Seika se retourna brsuquement et se mit en position de combat. Mais ce n'était pas un ennemi. C'était Athéna. Elle se tenait derrière Seika, un sourire aux lèvres.

- Oh, c'est vous, s'écria Seika, soulagée.
- Tu me rappelles Seiya dans cette tenue, remarqua Athéna, toujours souriante.
- Oh je. . . je lui ai pris. . . il ne peut plus rien me dire maintenant qu'il est. . . euh. . .

Athéna effaça son sourire. Son visage se fit plus dur.

- Excusez-moi, s'empressa de dire Seika.
- Oh, ce n'est pas grave. . . marmonna Athéna.

Le pendentif brilla au soleil. La main d'Athéna se mit à trembler.

- Je suis désolée. . . s'excusa une seconde fois Seika, qu'est ce vous avez là ?

Elle fixait à présent un fourreau dans la main de la déesse. Celle-ci se dépêcha de mettre le dit objet derrière son dos.

- Euh. . . ce n'est rien. . .
- Allez ! Pas de mensonges entre nous ! dit Ikki en cherchant l'objet dans le dos d'Athéna, montre moi ça. . .
- Non ! Ikki, arrête ! Lâche moi, je. . . Ikki ! Oh. . . non. . .
- Mais qu'est ce que. . .

Il tenait dans ses mains une lame longue et lisse.

- Mais. . . c'est un sabre ! s'écria Ikki, qu'avait tu l'intention de faire avec cette arme, Athéna ?!

Athéna devint soudain rose. Elle cherchait son autre main pour la tordre.

- Eh bien. . . en fait. . . je. . .

Shiryu s'approcha d'elle.

- Dis moi. . . murmura-t-il, tu n'aurais pas l'intention de vouloir te tuer pour retrouver Seiya, j'espère. . . ?

Athéna fondit en larmes.


- Myas ! Myas !!
- Oui. . . ?
- Je te cherche depuis une heure !
- Vraiment ?
- Que faisais-tu ? J'ai entendu des cris venant de ta chambre. . . !

Myas avait caché l'épée derrière son dos. Il la sentit le brûler.

- Des. . . des cris ? demanda Myas, mais. . . tu te fais des illusions mon pauvre Skalos ! Je n'étais pas dans ma chambre, à ce moment là. . .
- Comment peut-tu savoir à quel moment je te cherchais ? s'étonna Skalos en lui jetant un regard bizarre.

Myas se donna une claque.

- Pauvre idiot ! s'écria-t-il.
- Pardon ?
- Euh. . . non, non. . . je. . . mais. . bon. . . trêves de bavardages ! Qu'est ce qu'il y a?

Skalos regarda Myas avec un regard accusateur. Celui-ci se plaqua de plus en plus contre sa porte. Skalos soupira et fit demi-tour.

- Xérès est revenu. . .
- Ah, euh. . . bien, bien. . . balbutia Myas.

Il referma précautionneusement sa porte avant de suivre Skalos dans le couloir. Pas question que celui-ci sache qu'il avait tué deux de ses serviteurs. Mais comment faire pour qu'il ne découvre pas l'épée. . . ? Cette question tournoya dans la tête de Myas tandis qu'il descendait des escaliers pour se retrouver dans la salle du trône. Oh. . . tant pis. . . il inventerait des mensonges stupides. . . cela marchera bien ! Skalos était capable de gober la moindre petite idiotie venant de Myas. Pourquoi ne croirait-il pas à son mensonge cette fois ? Myas ouvrit la porte dans un grincement. Xérès et les trois chevaliers sacrés étaient agenouillés devant le trône de Skalos. Le fauteuil de Myas l'attendait. Il alla s'y asseoir dans le plus grand silence et posa ses yeux sur Skalos. Celui-ci prit la plus grande précaution de ne pas le regarder et soupira un long coup. Myas tourna alors son regard vers les quatres chevaliers. Xérès se releva.

- Messire. . . notre voyage s'est bien passé. . .

Jaoh toussota un peu, mais Xérès n'y fit pas attention.

- Mais l'entretien avec la Pythie n'a pas été. . .
- Enfin ! s'énerva Myas, fais nous silence de tes commentaires ! Qu'est ce que la Pythie t'a dit ?!

Skalos jeta un regard furieux à Myas. Xérès respira un grand coup.

- Eh bien, Sire, c'est que. . .
- Que, que quoi ?! le coupa à nouveau Myas, dépêche-toi ! Nous n'allons pas y passer la journée, non plus !
- Ca suffit, Myas, hurla Skalos en se levant de son trône, autant que je me souvienne, le maître du château, ici, c'est moi ! Et j'ajoute, continua-t-il en voyant l'expression furieuse de Myas, que ton âme m'appartient ! Et je peux m'en débarasser quand je le veux ! Tu as compris j'espère ?

Myas croisa les jambes.

- Tu verras, tu verras. . . tu peux me hurler dessus, ton heure viendra aussi, je te le promets, fulmina-t-il.

Skalos se rassit. Il fit signe à Xérès de continuer. Xérès hésita, mais il récita les paroles de la Pythie, avec exactement le même ton, grave et froid. Skalos écarquilla ses grands yeux azur. Il échanga un regard avec Myas.

- Et qu'est ce que cela veut senser dire, je te prie ? demanda Skalos en essayant d'adopter un ton plus ou moins poli.
- Je n'en sais pas plus que vous, Maître.

Skalos prit une minute de réflexion. Il plongea ses yeux dans ceux de Xérès.

- Je crois me souvenir que si les nouvelles que tu m'apportais n'étaient pas bonnes, tu aurais des ennuis. . . je me trompe ?

Xérès déglutit avec difficulté. C'en était fini, à présent de lui. Il allait mourir encore une fois, et plus jamais il ne reverrai le monde des vivants. Le. . . vrai. . . monde. Skalos sourit, d'un sourire sadique, et désigna un boîtier blanc et noir, posé sur une table derrière Xérès. Celui-ci se retourna et fixa la boîte, avec une expression de profond dégoût.

- Tu sais ce qu'elle renferme, n'est ce pas ? questionna Skalos.

Mais Xérès ne savait pas. Il secoua la tête, silencieux.

- Non, je ne sais pas. . . murmura-t-il.
- Va l'ouvrir, si tu veux, l'encouragea Myas.

Lui, il savait trés bien ce que cette boîte avait dans son coeur. C'était la boîte de Pandore. Elle emprisonnait les maux divers qui assaillaient les hommes chaque jour. Certains d'entre eux avaient été capturés et remit dans cette prison, mais pas beaucoup. Et au fond, restait toujours et encore l'Espoir, qui n'avait jamais été relaché depuis des années. Mais, Xérès ne savait rien de tout cela. Il n'en avait jamais rien su d'ailleurs, et il n'en sut jamais rien. Car sa curiosité aussi stupide qu'il ne l'est lui, le poussa à lever le couvercle en ivoire de cette petite boîte mystérieuse, comme l'avait fait Pandore bien avant lui. Aussitôt, une fumée âcre se dissipa dans l'air et s'enroula autour du cou de Xérès. Xérès sentait des doigts froid se refermer sur son cou et il essaya maintes fois de s'en débarasser, mais ces doigts se serraient de plus en plus fort il n'arrivait pas à les faire lâcher prise. Car cette fumée était le plus grand et le plus effrayant de tous les maux jamais mis dans cette boîte. . . c'était la Mort. Le souffle de Xérès se coupa. En un geste brusque, il referma le couvercle de la boîte avant que les autres maux ne s'échappent, eux aussi. Il entendit dans ses oreilles un rire sonore, sarcastique, insupportable. C'était la mort qui se moquait de lui.

- N'essaye pas de te débarasser de moi, pauvre idiot ! Tu n'y arriveras jamais, jamais. . . je vais t'enlever les parcelles d'âme qui te reste encore, et tu mourras. . .

- Non. . . non. . . je ne peux pas mourir. . .
- Tu es aussi faible qu'un enfant entre mes mains. . . laisse-toi faire ! Et je te promets une mort douce !
- Non. . . arrgghh. . . non ! Je n'ai. . p. . . pas. . . le dr. . droit !

Il se débattait inutilement. Skalos, Myas et les trois chevaliers regardaient la scène. Atlas avait fermé ses yeux. Cette vision. . . c'était effroyable. . . Jaoh et Bélanger restaient sans bouger. Ils ne faisaient rien, car ils avaient peur de se faire tuer eux aussi, par la Mort. Xérès essayait d'enlever les mains de son cou. Déjà, il n'avait plus de souffle. Sa respiration se fit haletante, et ses yeux fixèrent les trois chevaliers puis Myas. Mais son regard s'arrêta sur Skalos et il murmura tant bien que mal: Seuls les sages comprennent les paroles des dieux. . . il n'y a que les sots qui sont incapables. . . d'interpréter les messages limpides. . .
Xérès avait répété les paroles du moine. Ses dernières paroles d'ailleurs. Car ses yeux fixèrent Skalos pendant longtemps, longtemps, et sa pupille se dilata lentement. Un soubre-saut montra que la Mort l'avait abandonné aprés avoir achevé son travail. Xérès, mort, la bouche à demi-ouverte, allongé sur le sol, des marques de strangulation sur son cou, restait à fixer Skalos. Myas, lui, s'était approché de la boîte et caressait le couvercle. Sa main gauche cachée derrière sa longue toge blanche, il dessinait chaque contour de la boîte avec sa main droite. Il pensait silencieusement. Est-ce que les maux de cette boîte étaient pire que le châtiment de l'épée d'Arés ? Peut-être devrait-il la voler pour se débarasser d'Athéna alors. . . non. . . non, ce serait trop risqué, et Skalos se douterait sûrement de quelque chose si il apprenait que Myas la détenait. Mais, le pouvoir de cette boîte était si grand. . . et si. . . et si il l'ouvrait une nouvelle fois. . . rien que pour voir. . . pour voir ? Oh, non, pas pour voir. Pour s'en servir, s'en servir pour se débarasser des ces quatres hommes inutiles qui attendaient. . . le pouvoir fut trop tentant. Myas approcha sa main de la serrure pour soulever le couvercle. Il sentit la boîte vibrer. Les maux réclamaient liberté. Eh bien, soit, il allait la leur donner, cette liberté tant attendue. Le couvercle s'entrouvrit, et se souleva, encore, encore, encore. . . Clic! Est-ce le bruit que fit la boîte en s'ouvrant. Pourquoi ne se passait-il rien ? Myas ne tarda pas à comprendre. Skalos, la main crispée, avait refermée la boîte avant même que le couvercle ne s'entrouvre complétement.

- Es-tu fou ? Qu'as tu l'intention de faire ?
- . . .
- Réponds-moi, Myas ! Qu'est ce que tu voulais faire. . . exactement. . .

Il s'interrompit.

- Partez ! dit-il à l'adresse des trois chevaliers, j'aimerais m'entretenir avec Myas.

Les chevaliers sacrés s'inclinèrent une dernière fois et passèrent la porte en bois. Une fois dehors, Jaoh et Bélanger reprirent leur souffle. Atlas était pâle. Il s'appuya contre une colonne et vomit. La mort de Xérès le dégoutait. Jaoh et Bélanger vinrent l'aider à marcher, car il titubait un peu, et ils s'éloignèrent dans le couloir.

- Maintenant, Myas, tu vas me dire ce que tu avais en tête.
- Pourquoi ?!
- . . . Je te le demande. . .
- Ce n'est pas une raison suffisante, continua Myas, insolemment.
- Tais-toi ! Et réponds-moi. . .
- Non. . .
- Es-tu sourd ?
- Je ne suis pas sourd. Je n'ai simplement pas envie de te répondre. . .

Skalos jura et cogna Myas de son poing puissant. Myas alla s'étaler sur le sol. La pointe de l'épée lui piqua fortement le dos. Il grogna et serra les dents. Son nez coula d'un sang rouge foncé, presque noir. Car comme tous les chevaliers ressuscités, il ne possédait pas la même consistance de sang dans les veines que lorsqu'il était vivant. La goutte s'écrasa sur son menton, puis se mit à glisser lentement sur la toge de Myas, répandant une longue traînée de sang sur les plis de l'habit. Myas restait allongé sur le sol. Skalos était immobile, le poing levé. Myas respirait difficilement:

- . . . pourquoi. . . ? Pourquoi ce coup ? demanda-t-il.
- Je ne sais pas. . . répondit Skalos en abaissant sa main, pour te. . . . persuader.
- C'était trés persuasif, en effet. . . répliqua Myas en remettant sa mâchoire en place.

Il fit volte-face et ouvrit la porte en bois. Elle grinça.

- Myas. . . ?
- Oui.
- La boîte de Pandore. . . s'il te plaît. . .
- Ah. . . euh. . . oui, bien sûr.

Raté ! Myas remit la boîte entre les mains de Skalos.

- Au fait. . .
- Oui. . . !
- Tu t'es fait mal au bras ? questionna Skalos en regardant le bras de Myas caché derrière sa toge.
- Non.


- Mais. . . je. . . je ne voulais pas, je. . .

Le temps s'assombrissait en même temps que la déesse pleurait. La pluie ne tarderait pas à tomber. Les chevaliers de bronze avaient arrêté l'entraînement de Seika et raccompagnaient Athéna au Sanctuaire. Shiryu tenait le sabre fermement dans ses mains.

- Je sais que tu l'aimais, mais il n'est peut-être plus dans les Enfers en ce moment.
- Je. . . oui, mais. . .

Ses larmes redoublèrent. Seika essaya de la consoler, mais Athéna la repoussa.

- Et d'a. . . d'ailleurs. . . je suis. . . une déesse ! Je. . . f, fais. . . ce. . qu'il me. . plaît !
- Certainement pas, rectifia Ikki.

Ils étaient arrivés devant la première maison du Zodiaque. Les chevaliers de bronze laissèrent Athéna devant.

- Le. . . le sabre, Shiryu.
- Non. . . je préfère te laisser réflechir. . . sans.
- En attendant, essaye de te réconcilier avec Mû, ça devient invivable, lui conseilla Hyoga.

Il inspecta le ciel et repartit avec Seika et les autres chevaliers, laissant Athéna seule. Elle sécha ses larmes et rentra dans le premier Temple. Elle y aperçut Mû:

- Mû. . .
- Quoi ?! demanda Mû.

Sa voix était glaciale, tout comme la pluie qui tombait à présent sur le Sanctuaire.

- J'aimerais. . . juste. . . te parler quelques minutes !
- Je suis occupé, Athéna, répliqua Mû en montrant les neuf armures de ses congénères et la sienne.

Athéna remarqua que sa main était en sang.

- Mû, ta main. . .
- Et alors ? Il faut bien du sang pour réparer ces armures ! marmonna Mû en se remettant au travail.

Il attrapa le couteau à ses pieds et s'ouvrit une entaille encore plus profonde dans sa main droite. Il fit une grimace, mais ne broncha pas. Il laissa couler les gouttes sur les armures. Athéna le regarda faire en silence. Mû s'arrêta une seconde et lui adressa la parole sans se retourner vers elle:

- Je peux savoir ce que vous attendez. . . ?
- . . . Rien, rien. . .

La déesse passa devant le chevalier sans le regarder. Sa tentative de réconciliation n'avait pas marché comme elle le désirait. Mû l'interrompit soudain.

- Athéna. . . !?
- Oui. . . ah !

Elle venait de rattraper de justesse son sceptre. Il brillait de mille feux.

- Je l'ai réparé. . . uniquement parce que Shaka me l'a demandé, ajouta Mû en voyant l'air réjoui d'Athéna, vous avez de la chance qu'un chevalier vous soit encore fidèle comme cela. . .

Il pouffa silencieusement. Athéna fronça les sourcils.

- Tous les chevaliers me sont encore fidèles ! déclara-t-elle.
- Hm, hm. . . vous êtes sûre ? demanda Mû, aprés s'être éclairci la gorge.
- De toute façon, fit Athéna d'un air dédaigneux, en se dirigeant vers la sortie, le soi-disant service que normalement tu devrais m'apporter, je peux m'en passer. . .
- Oh, mais ne vous inquiétez pas, répondit Mû, moi aussi. . . je peux m'en passer. . .

Le ton d'ironie qu'il adoptait exaspérait Athéna. Elle s'arrêta devant la sortie. Elle contempla la pluie qui tombait dru dehors.

- Mû. . . dis-moi. . . tu ne voudrais pas. . . ?

Mais, Mû ne lui répondit rien. Elle l'entendit simplement marmonner quelque chose d'incompréhensible. Athéna n'insista pas:

- Bon, tant pis. . . je serais trempée. . .

La déesse soupira et s'apprêta à sortir, mais une main puissante attrapa son poignée. Elle vit une lumière éblouissante et quelques minutes plus tard, se retrouva dans la Salle du Pope. Mû lui tenait fermement le poignée. Tous deux étaient un peu mouillés, et les longs cheveux de Mû lui retombaient sur les yeux. Il lâcha le poignet de la déesse, à présent maculé de sang. Elle remarqua que quelques chevaliers d'or s'étaient réfugiés dans la Salle du Pope. Bien que celle-ci fut à moitié détruite, il restait encore le toit, et ce n'était pas le cas de toutes les maisons du Zodiaque.

- Ne comptez pas sur moi pour recommencer. . . marmonna Mû en ramenant ses cheveux en arrière.
- Mais oui, répondit aimablement Athéna.

Mû n'ajouta rien et se retéléporta dans sa propre maison. A ce moment même, Kanon avait surgit dans la Salle du Pope. Il était trempé et dégoulinait de partout. Ses légers habits lui collaient au corps. Il essora ses cheveux et écarta la frange qui lui gênait la vue avant d'arborer un sourire rayonnant vers les chevaliers d'or et Athéna.

- Quel temps ! s'exclama-t-il, c'est le déluge. . .
- N'exagérons rien, lui répondit Shaka, nous. . .

Il s'interrompit. Saga venait de faire son apparition. Il était aussi trempé que son frère, et les bandes qu'il s'était enroulé autour des bras pour panser ses blessures s'entremêlaient avec ses cheveux. Comme il les avait largement plus longs que son frère, on ne voyait ni ses yeux, ni son nez. Seulement sa bouche.

- Tu es dans un bel état ! s'énerva Shaka.
- Au moins, commença Saga, avec ce temps. . .

Il s'arrêta pour essorer à son tour ses cheveux.

- On peut être sûrs que. . .

Il s'arrêta de nouveau.

- L'attaque de Skalos et de Myas sera repoussée !

Il finit sa phrase en relevant de ses yeux sa longue frange.

- Je ne pense pas qu'une simple pluie puisse les arrêter, lui déclara Ayor pendant que Saga remettait les bandes de ses bras en place.
- J'en suis sûr ! répondit celui-ci.
- Et bien, pas moi. . . rectifia Athéna.

Saga lui lança un regard interrogateur.

- Ayor a raison. Ils vont attaquer. . . le temps leur importe bien peu !
- Tant pis. . . fit Saga en haussant les épaules, j'espérais seulement. . .
- Espère, espère. . . tant que tu le peux, soupira Shura.

Il contempla les gouttes qui tombaient et retombaient sur le sol dallé.

- J'en ai assez. . . reprit-il en s'étirant.

Les chevaliers le regardèrent.

- Assez d'attendre comme ça. . . je m'ennuie. . . autant mourir tout de suite !

Athéna lui lança un regard furieux. Shura le croisa. Il soupira et se leva. Aprés s'être incliné il dit:

- Si vous le permettez, je me retire. . .
- Soit, conclut Athéna.

Le chevalier du Capricorne sortit du Temple et repartit dans sa maison. Un seul endroit était abrité par ne serait-ce qu'une moitié du toit. Le chevalier courut se mettre en dessous. Il ne vit pas cette ombre débouler sur lui à toute vitesse. Il se fit sonner et tomba sur le sol. Il secoua sa tête. Il n'y avait que des étoiles qui défilaient devant ses yeux.

- Argh. . . qui. . . qui est là ?
- Oh. . . excusez-moi, je ne vous avais pas vu. . . avec cette pluie !

Le visage de son " agresseur " lui apparut enfin. Il avait les yeux verts et une chevelure violette teintée de reflets gris qui lui retombaient sur les épaules.

- Mais. . . qui êtes-vous ?!

L'homme lui tendait la main pour l'aider à se relever et ne prit pas la peine de lui répondre. Shura remarqua que son autre main saignait horriblement. Il se leva sans l'aide de l'homme et se mit en position de combat. L'autre le dévisagea, sans rien faire. Il ne voulait pas se défendre.

- Mais. . . pour l'amour de Dieu, allez vous enfin me dire ce que vous êtes venu faire ici ?! Et d'abord. . . d'abord, qui êtes vous ?! hurla Shura.

Remarquant que c'était impoli de dévisager les inconnus, l'homme détourna son regard, mais ne répondit rien. Il se contenta de serrer sa main droite sur son autre main douloureuse.

- Savez-vous où je peux trouver Athéna ? demanda-t-il simplement.

Shura abaissa sa main où dormait Excalibur.

- Oui ! euh. . . enfin. . . non. . . enfin. . . peut-être. . .
- Vous êtes de sa garde n'est ce pas ?

Shura détourna la tête.

- Auriez vous. . . l'obligeance, de me conduire jusqu'à elle ?
- Je ne sais pas. . . répondit Shura, faisant durer son plaisir.

L'homme crispa sa main de douleur, sur son autre paume, en étouffant un cri.

- Ecoutez, fit-il impatiemment, je suis trés pressé. . . j'ai besoin de la voir. . . !
- Bon. . . se résigna Shura, suivez-moi alors. . .

Il pensait qu'il allait le regretter. Très amèrement. . . Mais il conduisit son hôte à la Salle du Pope. Arrivés là-bas, Shura poussa l'homme devant Athéna, et il tomba à ses pieds.

- Que m'amène-tu là Shura ?
- A. . . athéna. . .
- Qui êtes-vous ? questionna la déesse.
- Je. . je. . .
- Réponds à la question de la déesse, s'énerva Kanon, sinon je. . .
- Ca suffit, Kanon ! Laisse le parler, cria Athéna.

L'homme se releva à grand-peine et s'inclina brièvement.

- Je me nomme Habere. Je suis de l'ordre du Roi Myas. . .

Cette phrase passa comme un courant électrique dans la tête de Shura. Il souleva l'homme par le col et le serra si fort, qu'il se fit mal à la main.

- Je le savais, beugla-t-il, je le savais ! C'est un espion de Myas ! J'aurais dû le tuer ! J'en avais la possibilité !

Habere suffoqua et essaya de placer quelques mots:

- Arghh. . mais. . . mais non, je. . .
- Silence, larve ! Je vais te débarasser de ta langue, et de ta tête par la même occasion ! EXCAL. . .
- SHURA, ARRETE ! hurla Athéna.

Shura tenait toujours fermement Habere par le col. Il s'arrêta.

- Comment " Arrête " ?! Ne voulez vous pas que je tue cet usurpateur ?
- Ecoutons ce qu'il a à nous dire. . . et si c'était vraiment un espion de Myas, il m'aurait attaquée ! Réflechis, Shura.
- De plus, réussit à dire Habere, je ne suis plus avec lui. . . il a voulut me tuer il y a quelques heures. . .

Shura le lâcha et il alla s'écrouler par terre.

- Habere, commença Athéna, que viens-tu faire ici ?
- Je. . . je. . .

Il attrapa les pans de la robe d'Athéna. Du sang commença à se répandre sur le tissu blanc.

- Aidez-moi, je vous en supplie ! cria Habere, Je. . . je l'ai réveillé, mais ce n'est pas. . . ce n'était pas voulu je vous le jure ! S'il vous plaît ! Venez à mon aide !
- Qui as-tu réveillé ?
- . . . Lui. . . c'était horrible, il m'a. . . il m'a. . . il me l'a arrachée. . . il est. . . est abominable ! balbutia Habere, pâle comme un linge.
- Que t'as t-il arraché. . . réponds ?
- Son épée. . .
- Mais. . . l'épée de qui ?! s'impatienta Athéna.
- Je ne. . . je ne sais plus son visage. . .
- Que m'importe son visage ! Qui est-il ?
- Je. . . je ne sais plus. . . mes souvenirs s'entrechoquent. . . ils dansent dans ma tête, je. . . tout est trop flou. . . ai. . . aidez-moi. . . !

Il s'évanouit. Sa main lâcha la robe de la déesse.

- Il est. . mort ? demanda Ayor, perturbé.
- Tant mieux, je n'aurais pas à me salir les mains ! déclara Shura.
- Silence, Shura ! Dispense nous de tes commentaires minables et inutiles ! le rabroua Athéna, il n'est pas mort. . .


- Encore raté. . . mais. . . quand vais-je pouvoir m'emparer de cette boîte ! Je vais. . . aïe. . . saleté d'épée. . . en avoir besoin pour ma conquête du Sanctuaire. . . !

Toc, toc ! Myas sortit sa tête des coussins et la tourna vers la porte.

- Oui. . . fit-il mollement.

Rien ne se passa.

- Entrez ! s'énerva Myas.

La porte s'entrouvrit dans un grincement. Bélanger entra, suivi de prés par Jaoh.

- Où est Atlas ? demanda Myas en scrutant la porte.
- Dans sa chambre, répondit Jaoh.
- Comment. . . dans sa chambre ?! répéta Myas, outré, il ose ne pas se présenter devant moi ?
- Il doit être malade. . . je ne sais pas. Il était pâle lorsque nous l'avons amené dans sa chambre. . . il nous a demandé de l'y laisser. . .
- Et vous n'avez pas essayé de le faire surveiller ?!
- Non. . . pourquoi ?
- Ignorants ! Crétins ! Stupides phénomènes ! Il va nous trahir ! Il va s'enfuir et. . .

Il s'arrêta, comme interloqué. Il semblait avoir perdu la voix et ouvrait sa bouche stupidement, comme pour essayer de sortir un mot. Il parla enfin, mais ce ne fut pas sa voix qui sortit de sa bouche. C'était celle d'un autre homme. Elle était grave et glaçante.

- Silence, Myas. . . c'est à mon tour de parler à ces chevaliers sacrés.
- Que diable se passe-t-il ? chuchota Jaoh à Bélanger, est-ce que Myas se moque de nous ?!
- Qu'est ce que c'est que ces messes basses ? cria la voix à travers Myas.
- Qui êtes-vous ? demanda Bélanger.
- Ai-je besoin de me présenter à ces messieurs ?. . . je suis Arés, Dieu de la Guerre et des Armes.
- Vous vous voilez la face. . .
- Comment ?!
- Pourquoi parlez-vous par l'intermédiaire de Myas ? Auriez-vous peur de votre visage ? ironisa Bélanger.
- Vous vous moquez, certes, trés bien de moi, mais voyez vous. . . dans mon propre corps, ma présence est ressentie par Athéna. N'est-il pas plus simple de me servir de Myas pour me mettre à découvert sans problèmes ? questionna Arés.
- Et. . . je peux savoir comment vous avez réussi à vous introduire dans son corps ?
- Ces imbéciles de serviteurs ont obéi aveuglement à ses ordres. . . il m'ont arraché mon épée. Or, elle a la capacité de se rentrer dans la peau de celui qui la prend dans ses mains. Myas en a fait l'expérience.

En disant ces mots, Myas sortit de derrière sa tunique son bras où restait collée l'épée. Elle brillait du même cosmos verdâtre qu'à l'accoutumée.

- C'est grâce à cela que j'ai pu m'introduire dans Myas. Mais bien sûr. . . il ne le sait pas. En ce moment, il croit vous parler, alors que c'est moi qui ai la parole. Mais. . . trêves de bavardages. Je voulais vous demander d'infiltrer le Sanctuaire d'Athéna. Et savoir ce qui s'y passe.
- Pourquoi n'y allez vous pas vous même ?!
- Par les Dieux des Enfers ! Tu te moque de moi ?! Si tu ne veux pas mourir de ma main, je te conseille de faire ce que je dis ! s'énerva Arés.

Jaoh, effrayé, tomba à terre. Bélanger hésita un instant, et se mit à genoux à son tour. Que pouvait-il faire d'autre après tout si ce n'est se soumettre ? Il fixa longtemps le carrelage. Le rire glacial d'Arés le fit frissoner.

- C'est bien, c'est bien. Tu as compris. Allez. . . je reviendrais. . . et si vous n'avez pas fait ce que je vous ai dit. . . gare à vous. . . hm ?

La voix d'Arés avait complétement disparue. Myas eut un soubre-saut. Il secoua la tête et regarda Jaoh et Bélanger, agenouillés.

- Pourquoi vous êtes vous agenouillés ? Vous l'ai-je demandé ?
- Je ne crois pas. . . répondit Bélanger en se relevant, maintenant, je vais vous quitter. . . je. . . je crois que j'ai oublié ce que j'avais l'intention de vous faire parvenir. . .

Il ouvrit la porte et sortit. Jaoh s'était relevé aussi.

- Je vais me retirer aussi. Bonne journée, Monseigneur.

Il ne prit pas la peine de s'incliner et, devant le regard outré de Myas, il quitta à son tour la chambre de son maître.

- Bélanger ! attends-moi !
- . . .

Jaoh mit son pas dans celui de Bélanger. Il plongea son regard sur ses pieds. Bélanger, lui, regardait droit devant. Quelques minutes plus tard, Jaoh se décida à tourner la tête vers lui et demanda: Tu as l'intention de faire ce qu'Arés nous a ordonné ?
Bélanger ne répondit rien. Il s'arrêta et regarda Jaoh dans les yeux. Son regard était vide.

- Bé. . . Bélanger. . . ?
- Je vais faire ce qu'Arés m'a dit. . . je me rend au Sanctuaire. . . tout de suite. . .

Sitôt ces mots prononcés, son armure disparut et un manteau à capuche noir la remplaça. Il couvrait tout le visage de Bélanger. Jaoh frissona:

- Tu es sûr de ce que tu f. . .

Il s'interrompit. Deux gardes passaient dans le couloir et leur jetèrent un regard méfiant. Lorsqu'ils eurent disparu, Jaoh reposa ses yeux sur Bélanger.

- Si tu ne veux pas venir, tu peux t'en aller, lui conseilla Bélanger.
- Bon. . . je suppose que je n'ai pas le choix. . . ?

Aussitôt, son armure se transforma à son tour en un manteau. Il mit sa capuche sur sa tête et Bélanger et lui traversèrent le couloir avant de sortir du palais de Skalos. Malgré la pluie, ils se rendirent au Sanctuaire sans broncher. Après tout, il en valait de leurs vies. . .

Chapitre précédent - Retour au sommaire

www.saintseiya.com
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.