Chapitre 6 : Fondcombe, le royaume des Elfes


Aphrodite :

Alors que nous arrivions à la fin de la forêt, nous nous rendîmes compte que nos poursuivants avaient repris leur chemin vers nous. Cependant, ils n'étaient plus que deux. Hagen avait donc réussi à en emmener un dans la mort avec lui! Nous avions senti l'explosion de son cosmos, qui pendant quelques instants avait égalé celui des chevaliers d'or. Nous avions aussi remarqué la diminution de celui de Syd, Bud, Mime et Ikki. Ikki... j'étais sûr que l'inquiétude que tu avais pour ton frère avait joué en ta défaveur. Il faut dire que nous non plus nous ne savions pas ce qui lui arrivait... Il ressemblait plus à un cadavre qu'à un être vivant et pourtant il respirait toujours, il s'accrochait... Son courage ne cessera jamais de m'étonner.
Enfin, nous arrivâmes devant une rivière. De l'autre côté, semblait nous attendre un jeune homme blond. Il nous fit signe de la rejoindre et sans hésitation, nous nous dirigeâmes vers lui. Peu après notre arrivée de l'autre côté, les deux cavaliers noirs débouchèrent de la forêt et hésitèrent à s'engager dans l'eau.
Une voix comme sortie d'outre-tombe se fit entendre :

- Laissez les nous, ils sont pour nous...
- Si vous les voulez, venez les chercher... répondit le jeune homme à nos côtés.

Ils hésitèrent un instant puis s'engagèrent dans l'eau. Au moment où ils arrivaient au milieu de la rivière, l'inconnu qui était avec nous murmura quelque chose dans une langue que je ne connaissais pas, et à cet instant, l'eau de la rivière s'emballa et se transforma en chevaux, qui s'abattirent sur les cavaliers noirs et les engloutirent.
C'était impossible... j'avais sûrement été victime d'une illusion. En regardant mes amis, je sus qu'ils ressentaient la même chose que moi.

- Nous n'avons pas un instant à perdre si vous voulez sauver votre ami... il a été blessé par une lame de Morgul et si on ne fait rien à temps, il deviendra comme ces cavaliers noirs, un mort vivant... nous expliqua le jeune homme.
- Je vous remercie pour votre aide, intervint Camus. Mais qui êtes vous ? Et comment savez vous tout ça ?
- Je m'appelle Legolas, je suis un Elfe. Et mon seigneur, Elrond, m'a envoyé vers vous car lui seul peut le sauver... répondit-il en montrant Shun.
- Hélas pour vous, intervint une voix, vous n'irez nulle part...

Et devant nous, surgirent deux Berserkers, un homme et une femme.

- Vous devez absolument arriver à Fondcombe à temps pour sauver Shun... dit Sorrento, je vais rester ici. Shun... il n'avait pas hésité à me donner son amitié sans aucune arrière pensée, je devais absolument rembourser la dette que j'avais envers lui.
- Je reste avec toi. Partez sans vous retourner et saluez les Elfes de ma part. J'aurais aimé voir les plus beaux êtres du monde, mais Shun vaut bien ce sacrifice...! rajoutai-je.
- Je vous remercie tous les deux... nous dit Hyoga.

Sorrento joua sa symphonie mortelle, ce qui permit à nos compagnons de partir pendant que nos adversaires étaient paralysés.
Les Berserkers étant plus puissants que nous le pensions, ils reprirent malgré tout leurs esprits plus vite que nous ne l'espérions.

- Je te laisse la fille Aphrodite... J'aurais des scrupules à frapper une femme... me dit Sorrento.

Je le regardais d'un air faussement outré :

- Et tu crois que moi je n'en aurais pas ?

Il me répondit en souriant :

- J'en suis sûr...

Il avait raison, le sexe de mon adversaire ne m'avait jamais arrêté. Homme ou femme, s'il fallait tuer et bien je le faisais...

- Je m'appelle Cloud des Hurlements, qui vais-je avoir l'honneur d'expédier en enfer ? nous demanda celui-ci.
- C'est moi que tu vas affronter. Je suis Sorrento de la Sirène, général de Poséïdon. Mais pour ce qui est de l'enfer, mon ami ici présent, en a fait le tour et ne m'a pas recommandé les lieux. Il est donc hors de question de m'y envoyer...
- Et qui es-tu, toi qui as vu les enfers ? me demanda la femme.
- Je suis Aphrodite, chevalier d'or des Poissons. A qui ai-je l'honneur ? lui répliquai-je tranquillement.
- Je suis Kairi des Perturbations. Maintenant que les présentations sont faites, tu vas mourir chevalier ! me répondit-elle.

Et sans plus attendre, elle lança :

- Pluie Acide !

Qu'est ce que c'était que cette attaque ? Rien ne m'avait touché si ce n'etaient les quelques gouttes de pluie qui commençaient à tomber... Mais quelle était cette douleur ? La peau me brûlait là où je n'étais pas protégé par mon armure...

- Ahahaha... je vois que tu es surpris... les gouttes qui tombent sur toi ne sont pas de l'eau mais de l'acide, et bientôt même ton armure fondra... ahaha !

Elle avait raison, partout où j'étais touché, des cloques se formaient et une intense douleur se répandait dans tout mon corps. Avec horreur je vis mon armure se désagréger petit à petit. Il fallait absolument que ce combat soit le plus court possible.
J'intensifiai mon cosmos et lançai mon attaque :

- Roses Piranhas, abreuvez-vous du sang de mon ennemie !


Sorrento :

Je n'avais jamais vu une attaque comme celle qu'était en train de subir Aphrodite. Il fallait que j'aille lui porter secours. J'allais m'élancer vers lui mais Cloud me barra le chemin.

- Si tu veux aider ton ami, il faudra d'abord me tuer... et je doute que tu en ais la force, me dit-il ironique.
- Et bien soit... tu vas subir à nouveau ma symphonie mortelle... lui dis-je

Et alors que je m'attendais à le voir souffrir, il se mit à rire !

- Ahahaha... tu crois me vaincre avec quelques notes de musique... je vais te montrer ce qu'est une véritable attaque:
- Que les Griffes de la Nuit te déchirent !

Il me sembla que des griffes étaient sorties de son armure et mon impression se confirma quand je les sentis s'enfoncer dans mon ventre. Jamais je n'avais connu de douleur plus atroce... et pourtant il fallait réagir. Il retira sa main et se mit à me cribler de coups. A chaque impact je sentais mon armure se briser comme un vulgaire bout de verre.

- Tu vas mourir général Sorrento... Par l'Extermination Finale!

Il me sembla que mon corps explosait sous la violence du coup... Je percutai le sol et m'enfonçai dedans. Soudain, je sentis une présence à mes côtés... Quelqu'un voulait entrer en contact avec mon cosmos...

- Sorrento... mon ami, tu n'as pas le droit de mourir maintenant, tu dois vaincre, j'ai confiance en toi !

Julian ! malgré les souffrances qu'il endurait, il venait m'aider. Je ne devais pas le décevoir. C'était mon Dieu, mais surtout c'était mon meilleur ami ! Et, tant bien que mal je me relevai...

- Tu m'étonnes... je ne pensais pas que tu aurais la force de te remettre debout, me lança Cloud. Malheureusement, tu ne fais que prolonger tes souffrances.
- Extermination Finale !

Je m'apprêtais à subir encore son attaque mais sans armure, je savais que je ne survivrais pas. Alors que j'attendais l'impact, je sentis quelque chose dans mes mains... le trident! je tenais le trident de Poséïdon ! Aussitôt je sublimai mon cosmos et parai le coup avec cette arme divine, puis j'allongeai le bras et atteignit ma cible... Cloud n'ayant pas vu cette aide providentielle, s'approcha de moi et je lui fichai le trident en plein coeur. Il mourut sans savoir comment.
Je voulus porter secours à Aphrodite mais mes forces m'abandonnèrent... Je tombai à mon tour en tenant toujours le trident de Julian.


Aphrodite :

Mes roses piranhas fondirent sur Kairi sans qu'elle ne puisse rien faire. Je passai ma main sur mon front pendant ces quelques secondes de répit et quand je la retirai, elle était pleine de sang... La douleur que ce simple geste avait provoqué était telle que je tombai à genoux par terre. Je ne pus m'empêcher de penser à l'ironie du sort qui voulait que moi, le chevalier pour lequel la beauté avait tant d'importance, rencontre un adversaire qui avait le pouvoir de me défigurer. Vraiment, je n'avais pas eu de chance... Je regardais alors Sorrento et vit qu'il n'était pas dans un meilleur état que moi. Soudain, une brûlure atroce atteignit mes yeux... Non !! Pas maintenant... je ne devais pas perdre la vue alors que je n'avais pas encore battu mon ennemie.
Kairi se releva et me dit :

- Je dois avouer que ton attaque est très puissante chevalier, mais tu ne m'élimineras pas comme ça, d'autant plus que tu es plus mort que vif. Tu vas subir ma plus puissante attaque : que les Foudres Eternelles s'abattent sur toi !

J'étais comme paralysé... puis soudain un éclair me transperça de part en part et fit voler mon armure en éclats. Je tombai par terre et l'étincelle de vie qui était en moi commença à vaciller... Tout à coup, je sentis le cosmos de Sorrento se sublimer puis s'éteindre. Il était mort et il avait tué Cloud. Il fallait absolument que je fasse pareil. Je trouvais finalement le courage de me remettre debout.

- Comment ! s'exclama Kairi, tu te relèves encore !
- Oui... je me relèverai encore et encore tant que je n'aurai pas accompli mon devoir envers Athéna. Tu vas mourir... lui dis-je en intensifiant mon cosmos.
- Que crois tu faire ? Tu as déjà un pied dans la tombe... mais, si c'est ça que tu veux... Que la Foudre Eternelle s'abatte sur toi !
- Rose Sanguinaire !

Bien sûr, ma rose ne ratant jamais le coeur de mes victimes, alla se planter dans celui de Kairi. Elle serait morte bientôt, et moi avec... Son attaque m'ayant à nouveau percuté de plein fouet alors que je n'avais plus aucune protection, je savais que je n'avais plus que quelques instants à vivre...


Hyoga :

Ca y est, nous étions arrivés, mais à quel prix ! Aphrodite et Sorrento venaient de disparaître, la vie de Shun était entre les mains d'Elrond, Ayor et son frère ne nous avaient toujours pas rejoint et Hagen était mort aussi... Il était mort en voulant nous sauver Shun et moi. Pourquoi avait-il fait ça ? Pour moi...
Soudain une main se posa sur mon épaule... Camus.

- Shun est hors de danger, me dit-il
- C'était plus que juste... rajouta Milo est était à ses côtés.

Je m'en voulus de la joie qui submergea mon coeur, alors que tant de nos compagnons étaient tombés pour nous permettre d'arriver ici.

- Où est-il ? leur demandai-je
- Venez, je vais vous conduire... intervint Legolas qui était venu avec eux.

Milo et Camus nous suivirent en admirant le lieu où nous nous trouvions. Il est vrai que l'endroit était magnifique et que les Elfes qui y habitaient faisaient preuve d'une grande gentillesse à notre égard.

- Voilà un paysage et des gens qui auraient bien plu à Aphrodite... constata Camus

Un silence accueillit cette réflexion.
Nous étions arrivés devant la pièce où reposait mon ami. Je vis que Shina était à ses côtés... je ne pus m'empêcher de sourire.
Au moment où elle vit que j'étais là, elle se releva et vint rejoindre Camus et Milo qui attendaient dehors.
Je me dirigeai doucement vers Shun. Il avait l'air si tranquille maintenant... j'avais vraiment cru que j'allais le perdre tout à l'heure. Qu'aurais-je fait si ça avait été le cas ? Je ne sais pas si j'aurais eu le courage de continuer sans lui... Enfin, il était vivant et c'était l'essentiel. Mais comment réagirait-il lorsqu'il saurait pour Ikki ?
Mon maître pénétra dans la pièce et interrompit mes pensées :

- Nous devons continuer notre route Hyoga... les autres nous rejoindront quand ils pourront...

Pensait-il vraiment ce qu'il disait ? Pensait-il réellement qu'ils nous rejoindraient ? Je n'aurais pu le dire...
Il continua à m'expliquer la situation :

- Legolas et Elrond nous ont dit de passer par le Col de Karadras, le passage en est difficile mais Barad Dur notre destination finale, est juste derrière les portes noires du Mordor.
- D'accord j'arrive... lui répondis-je.

Je me tournai vers Shun toujours inconscient et lui pris la main.

- Je t'avais promis qu'on resterait ensemble cette fois, mais je vais devoir te laisser ici... Tu n'as aucune inquiétude à avoir, tu es en sécurité. Et d'un geste qui me surpris moi-même, je me baissai vers lui et embrassai ses lèvres...

Je sortis de la pièce et rejoignit mes trois amis dans la cour.
Ensemble, nous prîmes la direction du Col de Karadras.


Saori :

- Julian... est-ce que ça va ? lui demandai-je en posant sa tête sur mes genoux.
- Oui... ne t'en fais pas, j'ai juste eu un coup de fatigue, me dit-il pour détendre l'atmosphère.

Mais je savais ce qu'il avait fait... il était intervenu dans le combat de Sorrento, il avait appelé son trident à travers les dimensions et l'avait confié à son général pour lui permettre de vaincre son adversaire. Cet homme était merveilleux... alors qu'il aurait dû économiser ses forces, il les avait utilisées pour sauver son ami.
Soudain Arès éclata de rire :

- Ahahaha... te voilà bien avancé Poséïdon, tu as gaspillé une partie de ton énergie puisque ton général est quand même passé de vie à trépas. Vraiment tu m'étonnes, je ne te savais pas si sentimental...
- C'est justement la compassion qu'il a pour ses amis et les hommes qui fait de lui un Dieu digne de ce nom ! lui dis-je.
- Qui aurait cru entendre ça de ta part Athéna ? Oublierais-tu qu'il voulait ta mort il n'y a pas si longtemps ? me demanda t-il.
- Et bien oui, j'ai oublié. Il a changé et je sais que maintenant ses intentions sont bonnes. C'est pourquoi les sentiments que j'avais pour lui ont changé.
- Vous êtes vraiment pitoyables tous les deux ! Heureusement que vous aurez bientôt disparu de la surface du monde ! nous dit-il en désignant quelque chose.

Je regardai ce qu'il m'indiquait et vit avec stupéfaction une silhouette commençant à apparaître.
Dépéchez vous chevaliers... le temps presse !

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Cette fiction est copyright Gwenaëlle Lancon.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.