Dix-sept heures venaient de sonner et tous les élèves du collège sortirent de leur salle de cours en même temps, ce qui provoquait un flux d’étudiants vers les rues de Yokohama. Tous les élèves se souhaitèrent de bonnes vacances: nous étions fin juillet et ils avaient enfin un mois de grandes vacances bien mérité. - Seiya-chan! fit une jeune fille. Attends-moi, s’il te plaît! - Miho-chan... - Quand as-tu l’intention de partir? s’inquiéta Miho. Tu avais dit que tu allais profiter de ces vacances pour aller chercher ta grande soeur... - Je pars dès maintenant, Miho-chan, répondit Seiya. Je reviendrai pour la rentrée et, j’espère, avec ma grande soeur! - Seiya-chan... j’espère aussi que tu la retrouveras mais je veux tant y aller avec toi. Je ne veux pas rester loin de toi. - Mais voyons, Miho-chan, tu sais bien que tu ne peux pas! répondit Seiya gentiment, qui va garder les enfants de l’orphelinat si tu n’es pas là? Et puis ne t’en fais pas, je reviendrai! Oui, Miho savait que Seiya tiendrait parole et qu’il reviendrait. Mais son intuition féminine lui disait qu’il reviendrait certes, un jour, mais pas pour la rentrée... Miho sentait que Seiya irait très loin et qu’il l’oublierai même peut-être à un moment donné... Ils ne se reverraient certainement que des années plus tard. - Oui, répondit cependant la jeune fille. Je t’attendrais. Ils rentrèrent ensemble à l’orphelinat où ils résidaient depuis toujours. Dans sa mémoire, Seiya se souvenait que sa grande soeur avait été adoptée par de riches personnes plutôt âgées qui ne pouvaient pas ou plus avoir d’enfant. Avant de partir, Seika lui avait promis que, quand elle sera plus grande, elle reviendrait pour le chercher. Et pourtant, il n’avait reçu aucune lettre, aucune visite de la part de sa soeur depuis ce jour où elle était partie. Un jour, il s’était dit que Seika était trop heureuse pour penser à son frère et qu’elle l’avait effacé de sa mémoire. Mais cette pensée s’en alla aussi rapidement qu’elle était venue: Seiya ne pouvait pas croire que sa soeur pouvait l’oublier aussi facilement. Alors, il commençait à se faire du soucis, il craignait qu’il lui soit arrivé quelque chose ou qu’elle soit mal traitée par ses parents adoptives. C’est pourquoi, Seiya décida d’aller la chercher de lui-même lorsqu’il en aura le temps. Une fois dans sa chambre, Seiya rassembla ses affaires et les mit dans un sac à dos. Il prit tout son argent de poche pour pouvoir acheter les billets de train ou payer le taxis si besoin et s’apprêta à sortir. Miho était toujours près de lui, l’air inquiet pour son meilleur ami. - Bonnes vacances, Miho-chan, fit Seiya en sortant pour la rassurer un peu. - Bonne chance, Seiya-chan... Miho regardait s’éloigner Seiya en ravalant ses larmes. C’était la première fois que Seiya partait seul en vacances mais elle avait l’impression qu’elle avait toujours vu cette silhouette s’éloigner vers un contré inconnu et dont le retour n’était pas assuré. - Seiya-chan! Reviens vite!! Mais lorsque Miho avait crié ces mots, la silhouette de Seiya avait déjà disparu de l’horizon. Seiya avait décidé de commencer par chercher les grandes villes et il était arrivé à Tokyo, dans le quartier de Ikebukuro. La ville était très animée malgré la nuit qui était tombée. Des gens de plusieurs nationalités se parlaient et riaient ensemble. Seiya se faufila à travers les passants avec adresse afin de se trouver un endroit pour dormir. Dans une petite rue calme et tranquille, à l’écart de l’avenue centrale très bruyante, Seiya avait trouvé un petit appartement qui lui semblait assez bien et pas très cher pour une nuit. Il voulu rentrer quand il avait aperçu dans l’ombre, trois hommes habillé en noir qui menaçaient une jeune femme. Seiya décida d’intervenir. - Laissez-la tranquille! fit-il. - En quoi ça te regarde, sale gamin! fit l’un des hommes. On fait juste notre boulot! - À trois contre une femme, qui plus est, morte de peur!? Que vous êtes loyaux! répliqua Seiya d’un ton plus qu’ironique. - On va t’apprendre les règles! s’énerva le deuxième qui portait des lunettes de soleil. Seiya vit venir le coup de poing de l’homme et réussi à l’éviter sans problème. Les deux autres se mirent aussi à l’attaquer mais étrangement, Seiya réussissait à éviter tous les coups. Il ne s’était pourtant jamais battu de la sorte. Une petite bagarre entre amis, certes, mais jamais il n’avait fait d’arts martiaux ou quoi que ce soit d’autre. Mais son corps bougeait de lui-même comme s’il était habitué à se battre. - Arrête de bouger! fit le troisième homme en sortant un couteau de sa poche. - Ouais, embroche-le! encouragèrent les deux autres qui étaient à bout de nerfs à force de frapper dans le vide. - Ahhh, cria a jeune femme en fermant ses yeux de peur de voir ce qui allait certainement se passer: le couteau allait transpercer le corps de son sauveur... Se fit entendre alors un gros bruit, comme si un mur venait de s’écrouler, puis, ce fut le silence complet. La jeune femme ouvrit lentement ses yeux et vit un mur détruit et les trois hommes tremblants de peur. Seiya était lui aussi surpris. Lorsqu’il allait frapper l’homme armé, son poing s’était enflammé soudainement, alors, de peur de tuer quelqu’un, il avait dévié son coup et le mur près de lui s’était cassé en mille morceaux. - Il... il est pas humain! firent les trois hommes en courant. - C’est inhumain... murmura Seiya pour lui-même en fixant son poing. Il se demandait pourquoi il pouvait faire ça. Cette puissance le terrifiait presque mais il avait l’impression qu’il possédait cette force depuis toujours. Cependant, comment un homme pouvait briser un mur sans qu’il ne le touche? Comment était-ce possible? Et quelle était cette chose qu’il avait senti brûler en lui? - Ça va? fit cependant Seiya en se tournant vers la jeune femme en se souvenant de sa présence. La jeune femme acquiesça. Elle avait des cheveux long très clair et ses yeux étaient d’un bleu très clair: cela se voyait qu’elle n’était d’origine japonaise. Seiya l’aida à se relever. - Merci beaucoup... fit la jeune femme dans sa langue natale après quelques seconde de réflexion. - De rien, répondit Seiya de façon systématique dans la même langue. - Tu comprends le russe? fit la jeune femme, surprise de nouveau. - Oui... c’est étrange. Seiya aussi était surpris. Comment pouvait-il parler cette langue qu’il n’avait jamais appris? Depuis qu’il avait quitté Yokohama, il avait découvert deux choses sur lui qu’il n’avait jamais su... Il avait une puissance surhumaine et il était polyglotte... Mais pourquoi ne s’en était-il pas rendu compte avant? Que se passait-il en lui pour qu’il se mette à parler comme ça des langues inconnues? - Tu as l’air troublé, remarqua la jeune femme. - Ce... ce n’est rien. - Je m’appelle Nadia. Pourrais-je te demander de m’accompagner et de rester avec moi cette nuit? J’ai vraiment peur que ces hommes de la yakuza viennent me trouver. - Que s’est-il passé pour qu’ils vous veulent quelque chose? demanda Seiya. - Je leur ai emprunté de l’argent mais je ne peux tout pas leur rendre... Au début, ils m’ont dit que ce n’était pas grave mais quand je leur ai fait part de mon projet pour rentrer en Russie, où j’aurais de l’argent à leur rendre, ils ont commencé à me harceler. Ils croient que je n’ai pas l’intention de rendre leur argent et que je vais fuir! Reste avec moi, je t’en supplie! Seiya accepta: ainsi, il n’aura pas à gaspiller son argent de poche en payant une chambre d’hotêl. Il entra donc avec elle dans sa petite maison qui se situait dans une petite ruelle, non loin de l’avenue centrale d’Ikebukuro. Nadia lui prépara un lit sur le sofa du salon et alla chercher quelque chose à grignoter. - Comment t’appelles-tu? demanda-t-elle à Seiya en lui tendant une part de pizza refroidit. - Seiya... répondit Seiya. - Alors, Seiya, est-ce que demain, tu pourrais m’accompagner jusqu’à l’aéroport de Narita s’il te plaît! Il faut que je rentre en Russie mais je suis certaine que les hommes vont m’attendre devant chez moi et même à l’aéroport! Pourras-tu rester avec moi jusqu’à que je sois de l’autre coté des douanes, s’il te plaît? - D’accord, ne vous en faîtes pas, je vous protégerai, fit Seiya de bon coeur. Puis autour de cette pizza refroidit, ils discutèrent longuement. Ils venaient de se rencontrer mais ils s’entendait bien. Seiya fit part à Nadia qu’il recherchait sa soeur disparut et qu’elle devait être quelque part au Japon. Nadia lui souhaita bonne chance et ils se séparèrent pour dormir. La jeune femme rentra dans sa chambre tandis que Seiya s’allongea sur le canapé. ** Le lendemain, Seiya se leva de bonne heure et regarda à travers les rideaux du salon que la ruelle était gardée par les yakuzas de la veille. - Bonjour... tu les vois? demanda la jeune femme qui s’était elle aussi levée tôt. - Oui. Restez là, je vais aller vous en débarrasser. Je serai plus rapide tout seul. Je vous appellerai quand tout sera fini et vous pourrez descendre. - Merci... Seiya sortit donc seul de la maison et alla affronter les hommes seul. Cette fois, les trois hommes de la veille étaient tous armés d’arme à feu. Mais Seiya ne s’en préoccupa pas. Avec ou sans arme, il s’était décidé d’accompagner Nadia jusqu’à l’aéroport alors, il le ferait. Le combat ne dura même pas une minute. Seiya ne savait toujours pas comment il pouvait faire de telles choses mais de ses poings se formaient une sorte de boule d’énergie qui atteignait l’adversaire avec une rapidité sans pareil. Ses météores avaient pu terrasser les hommes sans que Seiya ne se soit blessé. - Nadia-san! Vous pouvez descendre! fit-il dès que les hommes se soient enfuis comme la veille. Ils ne sont plus là! Mais aucune réponse ne se fit. Seiya cria de nouvau à la fenêtre, un peu plus fort, pour qu’il soit entendu: - Nadia-san?! - Tais-toi! Il est encore que cinq heures du matin!! fit une vieille dame très mal réveillée du voisinage à travers sa fenêtre entrouverte. Inquiet de ne pas avoir de réponse de la part de Nadia, Seiya remonta dans la maison et découvrit que la jeune femme avait disparu. La maison n’avait pas été mis en désordre et il n’y avais aucune trace de lutte mais seulement une lettre qui avait été déposée sur la table basse du salon comme quoi, Seiya devait aller au temple de Gokokuji s’il voulait sauver Nadia. Gokokuji était à cinq minute en métro de Ikebukuro. Seiya savait à peu près où se trouvait le temple et savait aussi qu’à cette heure-ci, il n’y aurait personne... à part bien sûr les hommes qui ont capturé Nadia et qui maintenant lui voulaient quelque chose. Mais arrivé sur les lieux, Seiya ne vit qu’un seul homme. Un étranger. Il était brun et avait des yeux bleu foncés. Il retenait Nadia prisonnière en la tenant par sa main. La jeune femme semblait avoir très mal car l’homme serrait trop fort le bras. - Relâche-là! Fit Seiya, elle vous rendra votre argent! Mais si vous ne la relâchez pas, vous aurez affaire à moi! - L’argent? fit l’homme en souriant. Je ne veux rien à cette femme, je l’avais juste prise en otage pour être certain que tu viennes, c’est tout, fit l’homme dans un japonais parfait. - Quoi mais...? - Je te rends la femme, continua-t-il. Elle peut partir, cependant... toi, je dois te tuer. - Quoi? fit Seiya. Mais qui es-tu? Et pourquoi dois-je être tué par toi!? Je ne te connais même pas! - Inutile de discuter! Nadia fut projetée à terre comme un vulgaire sac de patates trop encombrant puis l’homme donna un coup de poing phénoménal dans le ventre de Seiya qui se retrouva projeté deux mètres plus loin avec une force et une vitesse inhumaine. - Laissez-le! fit Nadia en se relevant et attrapant l’homme par derrière. C’est moi que vous voulez, n’est ce pas? Ce sont les yakuzas qui vous ont engagés pour nous faire peur n’est ce pas? Eh bien c’est réussi! Je ne partirai plus en Russie alors, s’il vous plaît, laissez-le! Il n’y est pour rien dans l’histoire! - Tais-toi, femme! fit l’homme en projetant une boule d’énergie sur Nadia qui cria de douleur: c’était comme si elle avait reçu un choc électrique de plusieurs volts. - Mais que lui voulez-vous...? fit Nadia en regardant l’homme d’un air terrifié à cause de ses pouvoirs. - Tu aurais dû fuir, répondit simplement l’homme. - Comment as-tu fais ça!? Fit Seiya, horrifié. Tu l’as brûlée de tes mains! Tu es un monstre! - Je n’ai fait que brûler mon cosmos, comme toi lorque tu lances tes météores! répondit l’homme avec un sourire. - Mais... Seiya se prit cette fois un coup de pied qui le projeta à plusieurs mètres au dessus du sol. Il se demandait ce que l’homme voulait dire par cosmos. C’était un mot étrange: il l’entendait pour la première fois et pourtant, ce mot lui était familier... Il entendit une voix féminine qu’il ne connaissait pas mais qui lui était aussi familier. Le cosmos c’est ce que je fais brûler en moi-même, se répéta Seiya comme si ces mots lui rappelaient quelque chose. Puis Seiya retomba, la tête la première, sur le sol. Du sang coula de son front. - Que suis-je? fit-il en se relevant difficilement. Pourquoi ai-je l’impression qu’une partie de ma vie a été changé dans mes souvenirs? - Peut-être que tes souvenirs sont faux? répondit l’étranger. - Je ne sais plus qui je suis... - Alors, cela ne te gênera pas si je te tue! L’homme frappa vers Seiya de son coup de poing. Cependant, celui-ci attrapa le poignet de son adversaire et le maîtrisa complètement. Son cosmos brûlait de nouveau. - Je ne sais pas qui je suis mais je sais ce que je veux faire et ce que je dois faire! répondit Seiya en regardant droit dans les yeux bleus de l’homme. Et je ne laisserai personne me barrer le chemin! |