Chapitre 5


Masque de Mort

Est-ce que c'est moi, ou bien la douche froide lui a fait perdre la tête? C'est une histoire complètement délirante. Elle aurait quand même pu trouver mieux. Pourtant, elle à l'air sincère. Et je m'y connais en ce qui concerne les sentiments que peuvent éprouver les autres. Dans ces yeux, on y voit nostalgie, et tristesse. Secoue-toi DM! Qu'est ce qui te prends de croire une histoire pareille?! Et puis, il y a quelque chose qui me chiffonne dans cette histoire.

- Et que vient faire dans cette histoire ton amie pour qui Aiolia est tombé?
- Elle n'a rien à voir là-dedans. Normalement, je devais aller chercher l'objet tombé sur une île, et c'est tout. Elle ne faisait que m'accompagner. Elle ne sait rien de cette histoire.
-Ouaaaaf. Excuse moi, mais j'ai eu une journée épuisante à te courir après, et ton histoire manque un peu d'entrain, d'originalité, et je n'ai pas la tête à ça pour le moment. Maintenant, je vais te donner une dernière chance, ce qui est beaucoup plus que ce que mes victimes ont eu de moi après avoir croisé mon chemin, alors je te conseille de la mettre à profit.

Elle me regarde, me défiant du regard. Complètement suicidaire cette fille! Et au fond cela me plait. Elle ne parle pas, essayant sûrement de mettre au point une nouvelle tactique.

- T'es sourde ou quoi! M'impatiente-je.

Elle relève le regard vers moi.

- Ben qu'attendez-vous?

Hein?

- Comment?
- Vous m'avez parfaitement bien entendu. Je vous ai dit la vérité, si cela ne vous convient pas, je ne peux rien faire de plus. Alors qu'attendez-vous pour me tuer?

Je souris malgré moi. Oui, complètement suicidaire, et folle par-dessus le marché. Bon Dieu. Dans ses yeux il n'y a aucune malice, plutôt du mépris, et de la résignation. Je ne comprends plus rien. Je cligne des yeux:

- Je vous suis plus très bien là. Vous voulez mourir?
- Assurément pas, mais vu que je n'ai pas le choix, j'aimerai que vous fassiez vite.

Y'à un câble qui a sauté là, c'est sûr. Cela sera alors plus un service de la tuer que de la laisser vivante. Mais quand même, c'est pas tous les jours que je tombe sur des gens voulant mourir à tout pris.
Bon, admettons que c'est la vérité son histoire, alors que je suis sûr du contraire. Récapitulons: c'est une extra-terrestre, venant de la constellation du Cancer (comme s'il n'y en avait pas d'autres), venue sur Terre depuis quatre ans pour trouver un remède contre la malaria ou quelque chose qui lui ressemble. Voyant un objet venant de l'espace, elle se dit "chouette! c'est peut-être la poste", et va chercher le truc ici. J'ai mal au cran.

- Une question: comment avez-vous su que l'objet avait atterri ici?
- Je ne comprends pas pourquoi cela pourrait vous intéresser.
- Grrr, juste répondez!
- J'observai juste le ciel.
- Vous n'arrangez pas votre cas. Des millions de personnes ont observé le ciel ce jour là, et c'est une greluche telle que vous qui découvrait cette île inconnue depuis saint Marc!
- Il faut croire que j'ai un sens de l'observation plus aiguë que d'autres.

Elle se moque de moi! Complètement! Et moi au lieu de lui arracher le cœur, et d'accrocher sa tête sur la porte, j'essaye de lui donner des excuses pour ne pas la tuer. Mais, qu'est-ce qu'il m'arrive! Je saute de ma chaise, et renverse la table, fou de rage. C'est bien la première fois qu'une simple humaine, ou extra-terrestre, peu importe, me met dans un tel état. Elle reste sans bouger sur sa chaise, non, MA chaise, blanc comme un linge, ayant trop peur même pour trembler, et je lui saute dessus, la main enroulée autour de sa fine gorge où le sang bat à tout rompre. J'aime bien sentir cette chaleur de la peau, les pigments hérissés. Très bien, elle l'aura voulu, j'aillais l'étouffer quand je sens une très forte cosmo énergie entrer dans mon temple…
GRRRRRRRRR! C'est quoi ça! Tout le monde s'est donné rendez-vous chez moi ou quoi?

- Voyons Masque de Mort, n'as-tu pas promis à Aiolia que tu ne les tuerais pas?

Je me retourne, furieux. Comment ose-il pénétrer dans mes quartiers comme ça? L'intrus fait un pas en arrière, surpris de me voir dans une telle colère. En effet, je ne dois pas être beau à voir.

- Dégage de là Shaka!
- Ne la touche pas Masque de Mort. Peut-être est-ce vraiment une extra-terrestre après tout.

Comment, il a tout entendu? Pourtant il vient juste de venir chez moi. Je le regarde d'un œil critique.

- Explique-moi comment tu sais qu'elle a dit ça. T'écoutes aux portes maintenant?
- Masque de Mort, je suis l'homme de plus proche de Dieu. Je suis nettement au-dessus de ta force. Tu touches à un cheveu de cette fille, tu auras affaire à moi.

Mais pour qui se prend ce type. Ma colère ne fait qu'augmenter. Je jette un coup d'œil à ma prisonnière. Elle est incrédule, les yeux complètement exorbités par l'apparition de la Vierge. C'est quoi cette histoire? Je resserre mon étreinte tel un étau autour de son cou comme s'il s'agissait d'un poulet.

- Bien, on voit qu'en fin de compte cette petite te plait. Tu vas donc me dire tout de suite ce que c'est cette nouvelle phobie pour cette fille! Demande-je, d'une voix dure.

Shaka reste tout aussi stoïque.

- Le Grand Pope la veut vivante. Elle est précieuse si elle peut identifier l'objet.
- Tu ne réponds pas à ma question! Je lui hurle. Comment sais-tu que c'est une extra-terrestre ?

Mon étreinte étrangle encore plus la fille.

- Tu sais Masque de Mort que tu peux avoir beaucoup de problèmes avec une telle attitude.
- Comme si mon sort t'importait!

J'ai un sourire ironique.

- En effet, mais pas le sien, dit-il en pointant notre extra-terrestre terrifiée, le teint bleu à cause du manque d'oxygène, mais je fais toujours en sorte pour qu'elle puisse avoir un apport suffisant.
- Masque de Mort, je te préviens, si tu ne la relâches pas, et que tu ne me la donnes pas indemne, je vais devoir utiliser les grands moyens.

Et, sans prévenir, il ouvre les yeux.

Je le déteste, je le déteste! Pour qui se prend-t-il tout à coup? Dans quel camp est-il en fin de compte? Après avoir vu Aiolia retourner sa veste pour une harpie, cela serait le tour de Shaka? Pour…elle? Mon regard se tourne lentement vers cette personne. Elle est en mon pouvoir, d'une pression je peux lui ôter sa vie.

- Je vois, toi aussi tu es tombé pour elle?
- Moi aussi?

MINCE! Je n'ai pas dit ça!

- Qu'importe! Je rugis. Cette fille s'est introduite chez moi, et elle m'a assez posée de problèmes comme ça. Cela fait un bout de temps que je n'ai pas exécuté quelqu'un, alors je vais pas me gêner.

C'est une très mauvaise raison qui ne tient pas debout, qui ne veut rien dire, mais pour moi, tous les moyens sont bons pour pas qu'il ne l'ait. Même si pour ça je dois la tuer.

- Vas-y Masque de Mort, mais cela m'étonnerai que tu puisses y arriver.

Je le regarde, surpris par son rire.

- Et dire que tu es un chevalier d'or! Cela fait près d'une minute que je t'ai porté une attaque et tu t'es rendu compte de rien.

Comment? Quand est-ce qu'il m'a touché?

- T'as pas encore deviné? T'es pitoyable. Je t'ai ôté ton sens du touché. Je me demande encore comment tu fais pour rester debout.



Tricha Borgez

Son regard se décompose. La rage, la frustration, l'humiliation. Tout y passe. Il est vrai que depuis un certain moment sa main n'exerçait plus aucune pression sur moi. Puis peu à peu il arrête de bouger complètement, comme paralysé. Le dénommé Shaka s'avance, de nouveau les yeux clos. Il me fascine.

- Et bien, je dois reconnaître que tu es résistant pour avoir réussi à repousser mon attaque inconsciemment aussi longtemps. Tu peux te dégager Tricha.

Il connaît mon nom?
En effet, je réussis à me défaire de l'étreinte facilement. Je rejoins le blond.

- Ton arrivée ne m'a pas facilité la tâche, et quelle bêtise d'emmener avec toi cette humaine écervelée.

Je suis complètement déboussolée par ses paroles.

- Tu ne comprends pas? Bon, nous avons à parler, mais autre part.

Autre part, c'est-à-dire s'en aller d'ici. C'est-à-dire sortir de cette pièce et devoir affronter ces monstres qui m'attendent de l'autre côté de cette pièce. Shaka-les-yeux-fermés sourit, amusé:

- Je vois que tu as fais connaissance avec la collection de Masque de Mort.

Masque de Mort. C'est son nom. Il s'est effondré par terre. Je ne sais pas ce que l'aveugle à bien pu lui faire, mais c'est puissant.

- Il est mort?
- Mort? Oh non, mais c'est pas l'envie qui me manque; je l'ai juste privé de son sens du touché. Il le récupérera, ne t'en fais pas.

Je le regarde surprise. C'est quoi cette remarque?

- Bon, peut-être auriez vous l'obligeance de me dire qui vous êtes, car d'un côté vous voulez nous griller, d'un autre vous partez à la chasse avec ce type complètement fêlé, et hop, voilà que vous venez de me sauver la mise. Et je ne vous dis même pas merci pour ça!
- Je vous ai demandé qu'on s'en aille d'ici.

Je me braque. Non, il est hors de question de sortir d'ici. Je préfère encore la présence de ce Masque de Mort. Comme s'il a lu dans mes pensées, le drôle dans son armure dorée me prend par la main.

- Plus poltron que vous, y a pas, dit il. Je vais nous téléporter chez moi. (ndla : je sais, c'est impossible dans l'enceinte du Sanctuaire de se téléporter, mais c'est Shaka!)

Et puis autour de moi tout s'illumine et m'aveugle, et je me sens quitter le sol. C'est quoi encore cette mascarade? Quand le monde autour de moi reprend consistance, je me retrouve dans une grande pièce éclairée par des bougies au plafond non mesurable.

- WAAAAAAAAA!

Boum. Je me retrouve les quatre fers en l'air.

- Vous pouvez prévenir quand on atterrit!
- Les praespiens sont-ils tous devenus aussi mal élevés que vous?

Je reste sidéré sur le sol. Alors, je ne me suis pas trompée.

- Vous êtes praespien? Demandai-je, n'en croyant pas mes oreilles.
- A la bonne heure! Cela fait maintenant dix-sept années terriennes que je suis coincé ici. Et c'est vous qu'on m'envoie pour me remplacer!
- Vous remplacez? Ca va pas non! C'est moi qu'on doit remplacer. Je suis venue ici en tant qu'agent de la communication. Et vous?
- Ah, c'est donc vous l'agent de la comm. Je suis Shaka pour la recherche médicale.
- Et depuis dix-sept ans vous rechercher?
- Exactement. Maintenant relever vous. Je vous conduis hors du Sanctuaire. Votre intervention n'a fait que poser des problèmes.

Je me relève, pas du tout contente.

- Oui, c'est quoi tout ce cirque d'abord. Comment pouvez-vous supprimer un sens chez un être, comment pouvez vous vous téléporter? Où suis-je?
- Vous êtes dans la maison de la Vierge, le deuxième voisin au dessus de celle de vos rêves: celle de Masque de Mort du Cancer.

Mes rêves, tu peux parler fanfaron-à-deux-balles. Mes cauchemars oui!

- Je suppose que vous n'allez pas m'expliquer comment cela se fait-il que vous faites parti de cette bande de clowns.
- En effet.
- Et mon amie?
- A l'heure qu'il est, elle est sûrement en train de se faire torturer par le Grand Pope.
- Quoi!? Et vous laissez faire ça?
- Ceci est entièrement votre faute. Quelle idée lumineuse vous a prise d'amener avec vous une hystérique?
- Le sarcasme vous siée guère, je maugrée.

Mais au fond il a raison. Cela a été complètement stupide de prendre Mathilde avec moi.

- Et l'objet, vous savez ce que c'est? Je demande.
- Je n'en ai pas la moindre idée. Au moment où j'allais l'étudier ce matin, il avait disparu, et ceci grâce à votre brillante intervention.
- Quoi qu'il en soit, cet objet à la noix ne m'intéresse plus. Tout ce que je veux c'est retrouver Mathilde et me tirer de cette île de malheur.
- Brillante idée, mais comment comptez vous vous y prendre? Votre amie est prisonnière, et vous n'avez aucun moyen de transport disponible à part votre avion qui est aussi chez le Grand Pope.
- Je n'en ai aucune idée pour le moment, mais tant pis!

Et c'est vrai, je n'en ai aucune. Je ne sais pas comment je vais m'y prendre mais il faut à tout pris que je sorte Mathilde d'ici, et pour cela il faut que je sois sur place. Ce n'est pas en restant là avec cet hurluberlu de praespien qui arrive à faire des choses qui ne suive pas la logique, terrienne ou praespienne, que j'y arriverai.
Dix-sept ans! Pfiuf, cela fait quand même longtemps à rester loin de chez soi. Qu'est ce qui à bien pu se passer pour que nos chefs d'états oublient un de nos hommes? Qu'est ce que lui à bien pu faire pour qu'on l'oublie sur cette planète? Bon, ce n'est pas grave, il y a d'autres choses plus importantes auxquels il faut penser, comme un moyen d'arriver jusqu'à ce Grand Pope.

- Je ne vous demanderai qu'une seule chose, comment fait-on pour accéder à l'endroit où se trouve Mathilde?

- Quoi?! C'est pas vrai, vous n'allez quand même pas y aller?
- Bon ben merci pour tout, mais il faut que j'y aille, avec ou sans votre aide.

Et sur ce, je me dirige vers la sortie. Avec, en perspective, quelques centaine de marches en plus.



Masque de Mort

Non mais, il va me le payer ce satané chevalier de la Vierge. Et puis, quel idiot de m'être fait prendre comme un débutant! Il va le regretter! J'espère qu'il n'aura rien fait à cette satanée fille, je veux avoir sa tête en bon état sur mon étagère. Elle fera un objet de choix. Le problème, c'est qu'il faut que je récupère mon sens, et le plus vite possible.
Ah, mon cosmos augmente, et je commence à ressentir le sol sous moi. Quelle galère, et tout ça à cause d'elle. D'une fille qui vient de je ne sais où et qui a un regard qu'on ne peut oublier. Bon, dès que j'aurai sa tête, je pourrai la contempler autant de fois que je le voudrai. Le mieux, c'est d'aller chez la Vierge, et lui faire payer cet affront, et cette fois-ci, il ne m'aura pas si facilement.
STOP! Je ne vais arriver à rien avec ce genre de pensées. Shaka a plus d'un tour dans son sac, et il doit s'attendre à ce que je vienne; fonçant dans sa maison pour réclamer sa tête et celle de sa petite protégée. Le mieux, c'est de savoir à quoi sert l'objet du ciel et de récupérer la fille de Aiolia pour avoir un avantage sur Shaka. L'"extraterrestre" viendra me "donner" elle-même sa tête pour sauver son amie, et Shaka viendra pour récupérer des infos sur l'objet qu'il convoite que j'aurai eu d'une manière ou d'une autre.
Donc, direction la maison d'Aiolia.

- Il y a quelqu'un? Demande-je, arrivé sur le parvis de la cinquième maison.

Aucun cosmos ne se fait sentir. Le minou n'est pas là. C'est plutôt étrange. Je pensais qu'il allait en profiter. Bon, juste un petit tour pour confirmer que l'autre folle n'est pas là. Vide. Ben tant pis. On va essayer d'en apprendre un peu pl…. C'est quoi ce cosmos coléreux que je sens arriver?

- Qu'est ce que tu fous chez moi?!

J'ai en face de moi non plus un gentil petit minou bien tranquille, mais un homme en armure qui est plutôt très en colère, et je ne pense pas que je sois le seul responsable. C'est vrai qu'on ne s'entend pas très bien tous les deux, mais c'est la première fois, non, la deuxième fois depuis la mort de son frère, que je le vois dans cet état là.

- Tu me réponds espèce de crabe cancéreux ou je t'envois hors de ma maison en petits morceaux!
- Je cherche la fille, et fais gaffe à ton langage, sinon, c'est toi qu'on va ramasser à la petite cuillère.

J'en ai marre de me faire insulter par un chat hirsute, et les chats, on leur donne un coup de pied bien placé pour en être débarrassé.

- A ton avis, où penses-tu qu'elle sois?
- Pas chez toi en tout cas!

Je crois que je n'aurais pas dû répondre comme ça. Le cosmos de mon adversaire a encore augmenté pour ne devenir qu'une masse dorée virant au rouge colérique autour de son corps, mais je peux encore le battre facilement surtout s'il est dans cet état de furie.

- Comme si tu ne le savais pas espèce d'idiot. Elle est chez le Grand Pope! Il est venu la chercher personnellement. Je parie que c'est toi qui l'as vendue.
- Pour une fois, je n'y suis pour rien, au contraire, j'étais chez moi avec de la compagnie. J'avais d'autres chats à fouetter.

OUPS, je crois que j'ai encore fait une gaffe, mais tant pis, il n'a pas besoin d'en savoir plus. C'était mes affaires. J'essaye de ne pas le mettre plus en colère, car je veux avoir le plus d'info possible, mais je crois que c'est râpé, et ceci sans le faire exprès. Il y a vraiment des gens qu'on ne peut éviter de mettre en colère, même quand on ne le veut pas. C'est vraiment dure la vie.
Tout à coup, son cosmos diminue jusqu'à ne plus être qu'une petite étincelle, et il me sourit d'un air vraiment mauvais. J'ai l'impression de me voir dans un miroir tant son sourire ressemble au mien. Il aurait pu faire un excellent assassin pour le Grand Pope.

- Ecoute moi bien, face de crabe. Tu vas m'aider à la délivrer chez le Grand Pope.

Je rectifie. Il n'aurait pas fait un bon assassin. Il a trop de beaux sentiments alors qu'un assassin ne doit en avoir aucun.

- Je te demande pardon? Et puis quoi encore. Tu me prends pour le bon samaritain du quartier?
- T'inquiète, je te prends pour le plus salauds des chevaliers qui existent, mais tu vas m'aider car tu es le responsable de toute cette histoire.
- C'est pas vraiment ça qui va me convaincre de t'aider. Je préfèrerai me battre contre une dizaine comme toi que de t'aider.

En fait, j'espère qu'il n'existe pas plusieurs Aiolia car un seul suffit amplement dans une vie.

- Je le sais, mais il vaut mieux que tu m'aides car sinon je peux te faire descendre en grade face au Grand Pope avec l'histoire du paquet qui n'est pas arrivé là où il aurait dû. Tu te rappelles ?

Il ne me sourit plus, et son regard est sans pitié. C'est un regard que je ne lui connais pas, mais dont je connais la portée vu que c'est un des pires regards que je peux lancer à mes ennemis et je sais qu'il ne faut pas le sous estimer.
Je ne sais pas pourquoi j'ai accepté de l'aider. En tout cas ce n'est pas à cause du chantage même si je risque ma vie pour cette histoire, mais ma vie n'a jamais été source de pression, au contraire, c'est très amusant de jouer avec et palpitant. Non, j'ai accepté car je sens qu'il y a en face de moi un adversaire à ma hauteur même si ce n'est que provisoire, il mérite toute mon attention. Et puis, si je voulais continuer dans la voie de mon plan, il faut que je trouve la petite copine de ce lion sentimental.
Le Lion a besoin de moi car je suis à la botte du Grand Pope et que je connais les moindres recoins de sa maison, privé ou non. D'ailleurs aucune maison du Sanctuaire n'y font exceptions. Et c'est dans cette optique là que nous nous dirigeons vers le lieu où réside notre objectif. En passant la maison de la Vierge, je ne sens aucun cosmos, et je me demande où ils ont bien pu passer. J'espère qu'elle n'est pas partie de l'île, sinon, je devrai la poursuivre dans le monde entier. C'est une idée assez plaisante en fin de compte: jouer au chat et à la souris! NON! Le plutôt je l'aurai, plutôt je me sentirai mieux. Pourquoi? Je n'en sais rien, mais il faut que je l'ai, et pour ça, tous les moyens sont bons.
A travers la maison du Scorpion, Milo n'est pas présent chez lui. Ni en train de dormir, ni faisant la garde. Il doit se la couler douce en ville. Bououou, pas juste.
Nous sommes passés en quatrième vitesse à travers la maison du Sagittaire, là pas de risque de se faire pincer. Par contre pour le capri ça n'allait pas être une mince affaire. Ce type est tellement à cheval avec le règlement, que cela à même causé la perte d'Athéna. Ah, qu'elle douce ironie pour notre chèvre. Oui, mais ce n'est pas comme ça qu'on va réussir à le convaincre de nous laisser passer, car après le couvre-feu, personne n'a le droit de se déplacer sauf les gardes patrouillant.

- Hé, DM, tu crois que c'est une bonne idée de traverser cette maison, Shura a l'oreille fine, fait le Lion, lisant dans mes pensées. Y'a de quoi vous faire frissonner.
- Ah, bon ? Le Capri n'est pas sourd comme un pot, je ricane, ne perdant jamais une occasion de chambrer la chèvre.

Mauvaise idée : la colère d'Aiolia refait surface. Et passé mon temps à me moquer des autres ne lui plait guère quand sa dulcinée est en danger. Je soupire.

- N'en rajoute pas, DM. Je sais que toi tu as l'habitude d'avoir des cafouillages avec le Grand Pope, mais moi je n'ai pas envie d'avoir à essuyer une colère qui coûterait ma place.

C'est vrai que après l'incident avec son frère, Aiolia est sur une pente raide qui risque à tout moment de se retourner. Bel héritage. Mais c'est pas une raison pour me rappeler mon dernier entrevu avec ce Gros Poireau qui me reste en travers de la gorge.

- Je te ferais remarquer que ta place a déjà sauté après ta traîtrise de ce soir, je ne peux m'empêcher de lui sortir.

Encore une fois mauvaise réponse. Décidément ce soir je ne fais rien de bien… me concernant. Aiolia semble prêt à tout démolir. Mince alors, si c'est ça l'amour, je remercie Athéna de m'avoir privé de ce sentiment. Ainsi que l'inquiétude pour d'autre sauf pour moi-même, et important : pas de remord.

- C'est bon, calme toi, mais t'as pas à m'énerver, j'essaye de me rattraper, ce qui n'est pas facile pour moi.

Nous restons donc tous les deux plantés devant l'imposante structure qui pue la justice que Shura idéalise, et l'ego de ce dernier.

- On a qu'à contourner le temple, je propose.
- C'est ça Masque de Mort, ironise Aiolia. A ton avis, si les chevaliers d'Or sont les derniers remparts jusqu'à Athéna, c'est pas pour laisser le choix aux ennemis de passer à côté des temples.
- Ben, si, je réplique, en pleine mauvaise fois. Ils ont le choix entre passer par nous, ou se rompre les os en passant par la falaise. Je ne te cache pas que c'est beaucoup plus excitant s'ils passent par nous.

Le Lion me lance un regard menaçant :

- Nous allons entrer chez le Capricorne, et à pas de loup nous allons traverser la maison.
- Et pourquoi ne pas se téléporter carrément dans la salle du Grand Pope ?
- Parce qu'en nous téléportant, espèce d'arthropode d'eau douce, nos cosmos exploseront, et cela équivaudrait à porter une pancarte clignotante disant " C'est nous, DM et Aiolia qui allons chez le Grand Pope pour le détrousser !!" Très drôle, mais pas faux. Très bien, faisons comme il lui plait. Tant qu'on arrive chez le Grand Pope sans problème. C'est pas gagné.

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Cette fiction est copyright Marianne Dumarché et Delphine Dumarché.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.