Chapitre 12 : Yoko, le retour !


Dans la nuit noire du Sanctuaire de Delphes, où plus un son ne se faisait entendre depuis plusieurs heures, un chevalier gisait à terre. Il portait une marque au front qui témoignait d'un coup reçu peu avant. Etait-il mort ? Non, des fourmis parcourant les doigts de ses mains, puis remontant peu à peu le long de ses bras, le firent sortir de sa torpeur. Il ouvrait peu à peu les yeux et revoyait le décor dans lequel il avait été une première fois vaincu.

Khalid : Suis-je mort ? Non, je me souviens maintenant…ce Phébus que j'ai rencontré, et qui m'a vaincu…et son visage, que j'ai vu avant d'être touché ! Non, ce ne pouvait être qu'une illusion…

Le chevalier de la Licorne reprenait totalement ses esprits et le souvenir vivace de son adversaire ne disparaissait pas de son esprit. Non, il n'avait pas pu rêver.

Khalid : Je ne peux pas croire que ce soit cette personne…comment est-ce possible ?…Mais je n'ai pas de temps à perdre. Je dois savoir ce qui est arrivé à Athéna. Et me rendre immédiatement auprès d'Apollon ! Je ne sens presque plus le cosmos de mes compagnons. Je suis peut-être le seul à pouvoir encore l'affronter…Vite, dépêchons-nous !

Et il se remit à courir dans la direction qu'il supposait être celle du Temple d'Apollon. Alors qu'il s'engouffrait dans une forêt luxuriante, un chevalier, caché dans les arbres, le regardait partir avec attention…

*****

Non loin de là

Ailleurs, dans le Sanctuaire de Delphes, un combat sanglant opposait toujours le Phébus de Neptune, Actéon du Cerf, à Arcanan, le chevalier du Corbeau, au net désavantage de celui-ci. Il n'avait plus d'armure et souffrait de nombreuses plaies dont le sang continuait toujours de couler. Il ne devait sa survie qu'à sa propre volonté et au niveau auquel il parvenait à maintenir son cosmos. Sa douleur semblait le transcender, mais son adversaire n'avait pas la moindre égratignure, et il se savait perdu inévitablement.

- Je n'en peux plus…Ce Phébus arrogant se tient toujours face à moi, et je ne peux rien faire contre lui…Polydecte de Céphée y a laissé la vie, et je dois à tout prix venger sa mort. Je ne peux pas mourir bêtement, sans rien faire ! Je dois au moins parvenir à le blesser une fois !

Il avait de plus en plus de mal à se maintenir debout mais manifestait encore une volonté farouche de combattre jusqu'au bout. Il avait déjà réussi à vaincre Erymanthe du Sanglier, et parviendrait bien à faire de même avec son nouvel adversaire. Aussi, il concentra une nouvelle fois son cosmos et joignit deux doigts, qu'il porta à sa bouche afin de produire un sifflement. Ses fidèles compagnons à plumes noires volaient une nouvelle fois à sa rescousse. Et il pouvait compter sur eux pour le défendre, jusque dans la mort.

- Par la Danse des Corbeaux !
- Pauvre fou ! Tu m'attaques encore ! Tu n'as toujours pas compris ! !

Arcanan jetait ses dernières forces dans la bataille avec cette attaque quasi désespérée. Les corbeaux prenaient une pose quelque peu différente de l'attaque habituelle cette fois, et tournaient à vive allure autour de leur adversaire jusqu'à l'encercler parfaitement.

- Qu'espères-tu encore, misérable ? Je vais me débarrasser une nouvelle fois de tes bestioles, et j'éliminerai cette fois jusqu'à la dernière d'entre elles !

Actéon commença à frapper les corbeaux de plusieurs petits rayons d'énergie qu'il lançait d'un seul geste du doigt, sans y prendre beaucoup de peine. Toutefois, à chaque fois qu'il touchait un corbeau, des plumes volaient dans toutes les directions et certaines se collaient à son armure. Il pensait pouvoir s'en débarrasser aisément, mais, malgré des gestes des bras, il constata que les plumes étaient bel et bien collées et qu'il ne parvenait plus à les ôter. Il en y avait de plus en plus, et elles semblaient s'alourdir considérablement, comme si du plomb les constituait.

- Mais qu'as-tu encore manigancé, chevalier du Corbeau ? Est-ce encore l'un de tes tours ? Pourquoi ces plumes sont-elles si lourdes d'un seul coup ?
- Tu étais concentré sur ma Danse du Corbeau et tu viens d'être pris au piège par le pouvoir des plumes des corbeaux. Elles vont progressivement recouvrir la totalité de ton corps et t'asphyxier lentement. Tu auras beau te débattre, tu ne pourras pas en réchapper !

Le Phébus de Neptune essayait en effet de se débattre, mais en vain ; chaque geste qu'il faisait l'épuisant un peu plus et le faisant se courber. Bientôt, le poids des plumes fut tel qu'il tomba à genoux et s'affaissa totalement. Les plumes le recouvraient entièrement et seul son visage était encore découvert, mais plus pour longtemps.

- Non ! ! Moi, le plus puissant des Phébus d'Apollon, je vais être vaincu par ce misérable chevalier d'Athéna ! ! Aaargh ! !
- Je te l'avais dit ; même si tu étais plus fort que moi, tu as été pris au piège que je t'ai tendu, et tu ne pourras plus jamais t'en défaire. Tu vas périr d'une mort atroce, et rejoindre les trois autres Phébus déjà vaincus. Adieu, Phébus de Neptune !

Arcanan, épuisé mais avec un sourire de satisfaction, regarda Actéon disparaître sous une masse informe de plumes noires. Un tas dans lequel on ne distinguait plus rien si ce n'étaient les mouvements de respiration du Phébus, qui diminuèrent peu à peu puis disparurent totalement.

- J'ai réussi…j'ai…vaincu le Phébus de Neptune…mais je ne survivrai pas à ce dernier combat…
- Ha ha ha ha ha !
- Quels sont ces rires ? ?

Arcanan regarda la masse de plumes et put y entendre rire Actéon du Cerf. Il eut un regard d'effroi, désespéré.

- Mais…pourquoi ris-tu alors que tu es à l'article de la mort ?
- Ainsi c'est donc ça le cercueil du Corbeau…impressionnant…mais beaucoup de plumes pour rien !

Arcanan crut rêver lorsqu'il vit le tas de plumes se mettre à grésiller et à briller d'une lumière intense provenant de l'intérieur. Cette lumière jaillit en rayons lumineux à travers le ciel étoilé du Sanctuaire de Delphes, et fit trembler toutes les plumes. D'un seul coup, celles-ci explosèrent et volèrent en minuscules particules. Le Phébus se releva et essuya son visage des quelques traces qu'elles y avaient encore laissées, d'un sourire qui narguait son adversaire.

- Tu as été malin, Corbeau…mais tu n'aurais jamais dû m'énerver à ce point car tu viens de signer ton arrêt de mort… PAR LES RENES FOUDROYANTS ! ! !

Arcanan du Corbeau, qui n'avait maintenant plus aucune protection et était au bout de l'épuisement, subit sans pouvoir réagir les éclairs d'Actéon qui le transpercèrent aux côtes. Les rayons d'énergie lui passèrent à travers et rejaillirent par son dos. Il alla s'écrouler non loin du Phébus, violemment, la tête la première. Il ne bougeait plus. Seuls les battements de son cœur permettaient d'indiquer qu'il était encore en vie.

*****

Khalid de la Licorne courait à nouveau depuis un moment et il ne voyait toujours pas le bout du chemin qu'il avait parcouru depuis le début de la bataille. Tournait-il en rond ? La lune éclairait sa route et la nuit était calme et paisible. Pourtant il se doutait que des ennemis l'attendaient encore de pied ferme. Il ne tarda pas à s'en rendre compte. A peine sorti d'un nouveau petit bois, il marcha sur un talus de feuilles posées à terre qui ne le préoccupa pas le moins du monde. Seulement, le talus s'effondra sous son poids, le sol se déroba sous ses pieds, et il tomba dans un trou de près d'une dizaine de mètres de profondeur. Le trou était très peu large et semblait, à l'origine, être employé pour la chasse. Un peu sonné mais pas blessé le moins du monde, il se releva et regarda au-dessus de lui. Comment allait-il remonter du trou ? Il ne pouvait guère s'agripper aux parois. Il se désespéra d'y rester, avant d'entendre des ricanements provenir de la surface. Une voix féminine.

- Eh bien, chevalier, tu es tombé dans un trou d'Artémis ? Tu m'as l'air en mauvaise posture…veux-tu un coup de main pour remonter à la surface ?
- Comment ? Tu as dit Artémis ?
- Oui, tu es ici sur le territoire qui appartient à la sœur de notre maître, la déesse de la Chasse Artémis, et où elle vient régulièrement chasser avec ses nymphes…voilà un gibier qui va la ravir ! Ha ha ha ha ha !
- Je suis donc tout proche du Temple d'Artémis, se dit Khalid en pensée. Je ne suis plus très loin du Temple d'Apollon ! Je dois y aller !

Puis, levant à nouveau la tête vers cette femme qu'il ne connaissait pas et dont il n'avait pas encore vu le visage :

- Allez, montre-toi, cesse de te cacher ! Qui es-tu ?
- Mon identité t'intrigue tant que cela, on dirait…

Elle se pencha et Khalid put distinguer, dans la lumière relative de la lune, le visage d'une femme recouvert d'un casque.

- Mais…tu n'es pas une de ces nymphes ! ! Tu es un chevalier ! !
- Oui, je suis l'un des fidèles guerriers d'Apollon…mon nom est Callisto de l'Ourse, Phébus de Vénus !
- Un des sept Phébus d'Apollon…trois de tes semblables ont été vaincus depuis le début de cette bataille, et il en sera bientôt de même pour toi !
- Pour cela, il faudrait d'abord que tu parviennes à me rattraper…Et, comme tu le sais peut-être, j'ai une mission à accomplir sur Terre…éliminer les humains récalcitrants avant la destruction totale de la planète…Ha ha ha !

Le Phébus de Vénus s'éloigna en ricanant, de plus belle, laissant Khalid au fond de son trou.

- Je ne peux pas rester là à ne rien faire, et laisser cette folle s'attaquer à la vie de milliers d'innocents ! Ce ne sont pas ces quelques mètres de trous qui vont m'arrêter…Par le Galop de la Licorne !

La corne fixée sur le casque pourpre de Khalid se mit à briller et à émettre de petits rayons de lumière qui s'amplifièrent et jaillirent vers le haut. C'est alors que le chevalier de la Licorne entra comme en lévitation, poussé, aspiré vers le haut du trou comme par enchantement. Il sauta hors du trou et se posa face à Callisto de l'Ourse, l'empêchant de continuer sa route.

- Bravo, tu possèdes apparemment des pouvoirs de télékinésie intéressants…Et tu comptes m'empêcher de passer, si je comprends bien ?
- Oui, et je ne laisserai jamais accomplir les desseins sataniques de ton maître Apollon ! Je vais t'abattre, moi, Khalid, chevalier de bronze de la Licorne ! Je le jure devant Athéna !

*****

Adam : Athéna ! ! !

Le chevalier d'argent de l'Horloge venait de sortir de la léthargie dans laquelle l'avait plongé l'attaque d'un chevalier quelques heures auparavant. Le premier nom qu'il avait prononcé était un des derniers auquel il avait pensé avant de perdre connaissance.

Adam : Je me souviens…le cosmos d'Athéna a disparu, puis ce chevalier m'a attaqué…je ne peux oublier son visage, c'était…non, cela ne peut pas être cette personne, c'est impossible. Je n'avais pourtant vu son visage qu'une seule fois, et pourtant, il ne m'est pas possible de l'oublier…

Il regarda la lune qui éclairait un ciel de nuit criblé d'étoiles, et pensa au temps écoulé pendant sa léthargie.

Adam : Combien d'heures ai-je dormi, sur ce sol, pendant tout ce temps ? C'est étrange, je me sens étonnamment bien, comme si ce moment où j'étais évanoui avait régénéré mes forces plus qu'autre chose…je dois malgré tout me dépêcher, il n'y pas une seconde à perdre. Je ne sens plus que le cosmos de Khalid de la Licorne et il n'a pas l'air loin d'ici. Cela voudrait-il dire que tous les autres ont été vaincus ? Et Athéna…je dois rallier au plus vite le Temple d'Apollon et aller voir celui-ci, l'affronter même, s'il le faut. Il existe certainement un moyen de sauver Athéna !

Et Adam partit à toute vitesse vers la direction où il sentait le cosmos de son compagnon Khalid de la Licorne.

*****

Arcanan gisait à terre, dans une mare de sang, près du Phébus de Neptune. Ses Rênes Foudroyants lui avaient transpercé le corps en divers endroits, et lui faisaient vivre ses derniers instants. Ainsi, ce Phébus était bien le plus fort de tous. Etait-il invincible ? Il avait tué Polydecte, le chevalier d'argent de Céphée, et, maintenant, ç'allait être son tour. Ne pouvait-il vraiment rien faire, avant de mourir ?

Dans son agonie, comme si le temps s'arrêtait, Arcanan semblait errer dans les limbes de l'autre monde et ressentir des sensations qui dépassaient le champ de sa perception immédiate. Dans un état second, il ne voyait plus, n'entendait plus le monde qui l'entourait, le Sanctuaire de Delphes, et, au lieu de cela, voyait apparaître une silhouette imposante. Un chevalier à l'armure dorée scintillante et arborant un casque pourvu de cornes semblait s'adresser à lui.

- Arcanan…chevalier du Corbeau…
- Maître ?… Mon Maître, c'est vous ? ! ?
- Souviens-toi, Arcanan…souviens-toi de l'Envol Funèbre…

Réminiscence : Le Sanctuaire d'Athéna, été de l'an de grâce 1739

Deux hommes se trouvaient dans des arènes en ruines, sous la lourde chaleur de l'été. L'un d'eux, à la carrure gigantesque et à la peau noire comme les hommes du fin fond de l'Afrique, portait une armure dorée garnie de pointes aux articulations. L'autre, sans armure, beaucoup plus jeune et frêle, ne portait que des protections rudimentaires qui laissaient malgré tout transparaître de nombreuses blessures reçues récemment.

- Allez, fit le premier, attaque-moi encore, ne te décourage pas.
- Prenez cela, maître Gassama ! Par la Danse des Corbeaux !

L'apprenti du dénommé Gassama, un jeune homme plein de fougue, appelait à lui toute une nuée d'oiseaux noirs qui se mettaient à tournoyer instantanément autour de son adversaire, à son simple signal des mains. Les oiseaux lui obéissaient au doigt et à l'œil, et fondirent d'un coup sur Gassama, lui béquetant violemment le visage. Mais Gassama, nullement décontenancé, se contenta de lever les bras, et, en les écartant, de déployer une parcelle de son cosmos qui repoussa les volatiles sans les blesser, créant ainsi une sorte de mur d'énergie infranchissable.

-Comment êtes-vous capable d'un tel prodige, maître ! Je ne parviendrai jamais à vous porter un coup dans ces conditions…ce n'est pas juste, vous êtes un chevalier d'or, l'un des plus puissants chevaliers d'Athéna, et vous utilisez la totalité de votre puissance face à moi. Dans ces conditions, j'aurai beau essayer encore et encore de vous attaquer, je ne parviendrai jamais ne serait-ce qu'à vous effleurer…
- Tu te trompes, Arcanan, fit Gassama, je suis loin d'avoir utilisé la totalité de mon pouvoir face à toi, et ce n'est pas ce qui t'empêcherais de me porter un coup. Tu es parvenu maintenant à apprivoiser parfaitement tes corbeaux, depuis quelques mois que tu es ici, au Sanctuaire. Ta Danse des Corbeaux est quasi parfaite. Toutefois, tu ne mobilises pas la totalité du pouvoir dont sont capables tes oiseaux.
- Que dites-vous ?
- Oui, les corbeaux sont des oiseaux sociables entre eux, capables de s'unir en de puissantes attaques telles que la Danse que tu commences maintenant à maîtriser. Mais ils peuvent plus que cela. Depuis toujours, ce sont des oiseaux associés à la nuit et à la mort ; à tout ce qui évoque les ténèbres. C'est à la nuit tombée que leur pouvoir est le plus grand, et que tu peux mobiliser celui-ci quand la situation l'exige. Lorsque tu es blessé et que tu te rapproches de la mort, les corbeaux peuvent te permettre d'emmener ton ennemi dans la tombe. En effectuant une nouvelle danse particulière, une danse sans retour. C'est l'Envol Funèbre…même moi serait incapable de résister à une telle attaque.
- Comment ? Même vous, chevalier d'or ?
- Oui, Arcanan. Seulement, cette Danse est également fatale pour toi, tout comme pour tes corbeaux, et il n'est pas d'autre issue possible que la mort. Tu penses donc bien que cette attaque n'est à utiliser qu'en dernier recours, si tu te trouves un jour en difficulté et sur le point de succomber à tes blessures. Tu offriras alors ta vie pour Athéna…mais tu ne mourras pas seul. Tu emmèneras avec toi ton ennemi dans l'autre monde…

" Tu ne mourras pas seul… "
" Tu ne mourras pas seul… "


Le Phébus de Neptune, Actéon du Cerf, regardait, avec un plaisir non dissimulé, agoniser son adversaire, Arcanan, au sol près de lui, le laissant à ses souffrances plutôt que de l'achever d'un coup.

- Eh bien, chevalier du Corbeau ? Tu délires dans ton agonie ? Cesse de bouger, et ta mort sera sans souffrances…n'aie crainte, je ne vais pas t'achever, je vais me contenter d'attendre que tu sois définitivement passé de vie à trépas…tu n'en as plus pour longtemps !
- Je mourrai peut-être, Phébus…mais…je ne mourrai pas seul ! !
- Quoi ? ?

Le corps disloqué par ses plaies désormais incurables, et ensanglanté de partout, Arcanan tenta de se relever une dernière fois. Il savait sa fin imminente, et n'avait plus d'autre solution que d'utiliser son attaque ultime. Et de profiter de la nuit et du pouvoir qu'elle conférait à ses fidèles compagnons à plumes. Aussi, après s'être remis en équilibre avec peine, il appela à lui tous ses corbeaux.

- Corbeaux, venez à moi ! Et prenez votre envol !

Dans une ultime détente, il se posta au dos du Phébus de Neptune et lui empoigna les épaules en passant ses bras en - dessous. Actéon du Cerf ne voulut pas se laisser faire et donna de violents coups de pied à Arcanan, qui pourtant ne lâchait pas prise.

-Mais que tentes-tu encore, pauvre fou ? ? Vas-tu enfin me lâcher, à la fin ? ?
- Par l'Envol Funèbre ! ! !

Les corbeaux se mirent à tournoyer aux pieds des deux chevaliers, et furent cette fois plus nombreux que jamais, provenant de partout. Une fois joints dans leur danse, ils se mirent à battre des ailes de plus en plus rapidement, si bien que le Phébus de Neptune et Arcanan furent soulevés du sol et projetés dans les airs. Ils prirent de l'altitude petit à petit, en accélérant de plus en plus. Actéon continuait de se débattre, mais en vain ; il ne pouvait plus bouger, comme paralysé par une force indescriptible. Les corbeaux décrivaient des cercles concentriques autour des deux chevaliers, comme s'ils les tiraient vers le ciel par des fils invisibles. Cet envol vers le ciel semblait ne plus devoir prendre fin.

- Qu'as-tu fait, Arcanan ? Par quel miracle es-tu parvenu à m'attirer vers le ciel ?
- Tu pouvais t'en douter, Actéon. Sache que le Corbeau, oiseau de nuit, a le pouvoir d'emmener son adversaire dans la mort, lorsque leur maître est blessé, comme c'est le cas en ce moment. Ainsi, je ne mourrai pas seul. Tu succomberas avec moi !
- Ainsi tu as réussi à trouver une faille…je n'étais pas invincible, comme je le pensais…tu auras réussi à semer le doute en moi, chevalier ; bravo. Je ne peux que te féliciter.
- Comment ? Tu me félicites ?
- Jusqu'ici, je ne me suis battu que par vanité, par orgueil, plus que par conviction envers les desseins que poursuivaient Apollon. Le nouveau monde qu'il promettait m'importait peu ; je voyais surtout, dans l'offre qu'il me faisait en me ralliant à lui et en devenant l'un de ses sept Phébus, l'occasion de pouvoir exercer ma puissance sur vous autres chevaliers d'Athéna, ainsi que sur l'humanité toute entière…et à me prouver à moi-même que j'étais bien le plus puissant de tous les chevaliers d'Apollon. Mais tu viens de me prouver le contraire…J'ai été aveuglé par mon orgueil démesuré, et n'ai jamais réussi à voir quelles étaient les vraies valeurs de ce monde. Il est trop tard, chevalier, mais sache que je souhaite de tout cœur que la cause que tu défends finisse par triompher. Seul un cœur comme le vôtre mérite la victoire. Malheureusement, Apollon va sans doute remporter cette bataille, et la Terre être détruite…Pardonne-moi, chevalier de Céphée, de t'avoir ôté la vie ; pardonne-moi, chevalier du Corbeau, de m'être dressé en travers de ta route. Et adieu…
Actéon ferma les yeux dans un sourire apaisé, attendant venir la mort. Arcanan, sans mot dire, le regarda une dernière fois, content de lui avoir ouvert les yeux. Et il les ferma à son tour. Pour ne plus jamais les rouvrir.

Deux étoiles filantes jaillirent dans le ciel et s'éteignirent en s'évanouissant dans la lumière de la Lune, emportant les vies d'Arcanan du Corbeau et d'Actéon du Cerf, à jamais.

Sanctuaire d'Athéna, la Chambre du Grand Pope

Un homme vêtu d'une armure scintillante, aux cheveux châtain courts enserrés dans un casque harmonieux, et au visage sans âge, venait d'entrer dans la Chambre du Grand Pope, où se tenait toujours Siddartha de la Vierge, sur le trône sacré. Baruch l'accompagnait.

- Hippolyte, chevalier d'or du signe du Verseau et gardien de la onzième Maison, pour te servir, Siddartha. J'ai vu le Grand Pope traverser ma maison tout à l'heure et il n'a pas voulu m'expliquer la raison de son départ…Je suis prêt à répondre à tes questions, chevalier de la Vierge, mais je voudrais que, en retour, tu m'éclaires sur ce départ surprenant.
- Hippolyte, tu sais certainement que nous sommes en guerre depuis plusieurs jours. Apollon a provoqué depuis près d'une journée un réchauffement du soleil, que tu as dû sentir en montant jusqu'ici, malgré la nuit, et qui menace de détruire toute forme de vie sur Terre d'ici peu. Athéna s'est rendue hier au Sanctuaire d'Apollon à Delphes, accompagnée de sept chevaliers de bronze et d'argents. Mais la bataille semble prendre une tournure critique. Comme moi, tu as dû sentir le cosmos de l'un de ces sept chevaliers s'éteindre à l'instant. C'est le quatrième depuis le début de cette bataille. Autrement dit, il ne reste plus que trois chevaliers d'Athéna encore en vie pour combattre Apollon et ses guerriers. Et le cosmos d'Athéna a disparu, sans explication…Une nymphe d'Artémis, que tu as sans doute croisée tout à l'heure dans ta maison, est venue nous porter un message au nom d'Apollon. Nous promettant la vie d'Athéna, saine et sauve, si le Grand Pope en personne, venait auprès d'Apollon. C'est pour cette raison que le Grand Pope a quitté le Sanctuaire…mais il a refusé de m'expliquer ce qu'Apollon lui voulait. Et je ne peux cesser de m'inquiéter…tu es l'un des survivants de la dernière Guerre Sainte, et je t'ai appelé en pensant que tu pourrais me renseigner.
- Je comprends…j'ai, en effet, combattu Apollon auprès d'Athéna, lors du dernier combat sacré, il y a 187 ans. Je m'en souviens très bien…Athéna avait eu bien du mal à le vaincre…j'étais, à l'époque, chevalier de bronze du Cygne, et j'avais manqué d'y laisser la vie…Mais je croyais qu'Apollon avait été vaincu à jamais, à l'époque. Sa résurrection m'étonne. Explique-moi, exactement, ce que la nymphe Médée t'a dit. Qu'est-il arrivé à Athéna ? Pourquoi son cosmos a t-il disparu ?
- Athéna a été plongée dans un sommeil éternel, par la Flèche d'Artémis. Et Apollon nous promet qu'Artémis la libèrera…en échange de la venue du Grand Pope…
- Comment ? ? La Flèche Divine ? ?
- Qu'y a t-il, Hippolyte ? Que sais-tu à ce sujet ?

Hippolyte se sentit brusquement mal en entendant cette nouvelle. Comme s'il savait la situation désespérée.

- La Flèche d'Artémis est une flèche divine, Siddartha…son pouvoir est irréversible. Et la venue du Grand Pope n'y changera rien ! C'est un piège, destiné à éliminer le Grand Pope ! Je comprend tout, maintenant…
- Parle, je t'écoute ; explique-moi tout. Que s'est-il passé il y a 187 ans ?
- C'est le Grand Pope, Ivan, alors chevalier d'or des Gémeaux, qui a permis à Athéna de vaincre Apollon en l'an de grâce 1556. Il est la seule personne capable, encore aujourd'hui, de reproduire cet exploit. Si Apollon l'a appelé à lui, c'est uniquement pour se venger de lui, et pour s'assurer que plus personne ne pourra le vaincre. Il va tenter de lui ôter la vie ! Si jamais il y parvient, tout sera perdu. Plus personne ne pourra rien contre lui.
- Mais pourquoi le Grand Pope ? Quel pouvoir si particulier possède t-il ? ?
- Apollon, depuis les temps les plus reculés, se réincarne dans une enveloppe charnelle qui lui est propre, et qui sommeille dans son Sanctuaire, de guerre sainte en guerre sainte. Elle se réveille d'elle-même à chaque nouveau Combat Sacré, et il n'est pas possible de détruire cette enveloppe. Pour cette raison, il y a deux guerres saintes de cela, à la fin du XIIIème siècle, Athéna, qui avait jugé la méthode du sceau peu efficace, avait décidé, avec l'un des chevaliers d'or, de mettre au point une technique imparable, qui permettrait d'enfermer Apollon une bonne fois pour toutes, et de faire en sorte qu'il ne puisse plus jamais se réveiller. C'est ce qui aurait dû se produire, pourtant…et je ne peux m'expliquer comment Apollon a pu revenir parmi nous à notre époque ; c'était pourtant impossible, en principe…
- Dis-moi donc quelle est cette technique, Hippolyte ! Quel est ce moyen d'enfermer Apollon, que seul le Grand Pope possède ?
- C'est une technique qui est propre au Chevalier des Gémeaux…la technique de l'Autre Dimension ! !

Le Sanctuaire de Delphes

Khalid, le chevalier de bronze de la Licorne, faisait face avec peine au Phébus de Vénus, Callisto de l'Ourse.

- Par le Galop de la Licorne !
- N'en as-tu pas assez de m'envoyer toujours la même attaque depuis tout à l'heure, chevalier ? Tu vois bien qu'elle ne te sers à rien…
- Peu m'importe ! Même si ton pouvoir est cent fois supérieur au mien, je jure que je parviendrai à te toucher et à te vaincre, à force de t'attaquer. Par le Galop de la Licorne !
- C'est pathétique…allez, à mon tour, maintenant ! Par la Prise de l'Ourse !

Khalid eut l'impression d'être broyé dans un étau d'une force impensable. Il alla s'écraser au sol, la tête la première, et son, casque explosa sous l'impact. Il se releva, le visage ensanglanté.

- Quelle force incroyable possède cette femme, sous ses airs angéliques…Si je subis encore une telle attaque, je ne suis pas certain de pouvoir me relever encore une fois.
- Absolument, et c'est ce qui va se produire ! Par la Prise de l'Ourse ! Meurs !
- Par la Compression du Temps !

L'attaque de Callisto avait été stoppée nette sous le coup, au moment où l'Ourse allait s'abattre sur Khalid. Un chevalier vêtu d'une armure bleue et argentée, aux larges épaules, venait de faire son apparition.

- Qui a osé m'interrompre ? Fit Callisto.
- Adam, chevalier d'argent de l'Horloge !
- Encore un de ces chevaliers d'Athéna…ainsi, toi aussi, tu es encore en vie…mais tous vos autres compagnons sont morts, et vous n'allez pas tarder à aller les rejoindre…
- Peu m'importe que les autres y laissent la vie, fit Adam, d'une voix posée et résolue ; tant qu'un seul d'entre nous se tiendra debout, nous ne laisserons pas Apollon prendre le contrôle de la Terre. Et je suis bien décidé à me battre, jusqu'au bout ! Par l'Evasi…
- Attends, Adam !

Une main s'était posée sur le pied du chevalier de l'Horloge. Le chevalier de la Licorne, qui se relevait, retenait Adam d'attaquer.

- Mais que fais-tu, Khalid ?
- C'est moi qui combattrai le Phébus de Vénus. Ne t'en fais pas pour moi, j'arriverai à le vaincre. Ne perds pas de temps, rends-toi immédiatement au Temple d'Apollon, tu n'en es plus très loin. Il existe certainement un moyen de sauver Athéna. Tu dois trouver Apollon !
- Oui, tu as raison, fit Adam, après quelques secondes d'hésitation. Bonne chance, Khalid, je me rends de ce pas au temple d'Apollon. Au revoir, ou adieu, chevalier de la Licorne !
- Une minute ! Fit Callisto, les bras ouverts devant Adam. Tu n'iras nulle part !
- Par l'Evasion du Temps !

Adam disparut et réapparut démultiplié en plusieurs entités, qui tournoyaient autour de Callisto.

- Un tour de passe-passe, hein ? J'arriverai à te retrouver !

Callisto concentra son cosmos et attaqua toutes les apparences d'Adam de plusieurs rayons d'énergie, qui visaient chacun l'une d'entre elles. Lorsque les rayons atteignirent leurs cibles, toutes les apparences disparurent en même temps. Il n'y avait plus personne. Le vrai Adam avait réussi à berner Callisto et à s'enfuir.

- Tu me le paieras, chevalier de l'Horloge !
- Allez, à nous, maintenant, Callisto de l'Ourse !

Khalid avait essuyé son visage du sang qui y avait coulé et se tenait à nouveau face à Callisto, prêt à l'attaquer et à reprendre le combat.

Pendant ce temps, Adam courait à vive allure à travers la forêt qui jouxtait l'endroit où Khalid combattait Callisto. Lorsqu'il en sortit, au bout d'une route, il put voir un gigantesque temple se dresser dans une clairière, en haut d'un imposant escalier.

- Est-ce déjà là le Temple d'Apollon ? Ne perdons pas de temps, franchissons-le.

A peine eut-il pénétré à l'intérieur qu'il fut repoussé par une barrière d'énergie, comparable à celle qu'utilisait le chevalier d'or du Bélier.

- Ainsi un chevalier d'Athéna a réussi à parvenir jusqu'ici…
- Qui es-tu ?

Une jeune femme blonde, à la robe blanche et aux cheveux désordonnés, se tenait face à lui, dégageant un puissant cosmos.

- Tu es…tu es Artémis, la sœur d'Apollon !
- Flattée que tu me connaisses déjà, chevalier…où comptes-tu ainsi te rendre, d'un pas si pressé ?
- Déesse Artémis, où es le Temple d'Apollon ?
- Il n'est plus très loin d'ici ; à vrai dire, il se trouve derrière le mien, mais tu ne peux t'y rendre qu'en traversant celui-ci ; et, entre nous, même si je te laisse y aller, Apollon n'appréciera guère que tu le déranges sans avoir été autorisé à le rencontrer…je pense que mon frère sera plutôt content que je lui amène ta tête en trophée…

Artémis porta alors une main à son dos et saisit une flèche et un arc qu'elle pointa aussitôt en direction d'Adam.

- Tu vas subir le même sort que ta pitoyable déesse…meurs, chevalier !
- Par la Compression du Temps !

Adam lança son attaque qui stoppa net la flèche dans les airs. Artémis ne pouvait y croire.

- Mais, comment peux-tu un tel prodige ? ? ? Cette flèche est pourtant divine ! !
- Désolé pour toi, Artémis, mais je suis capable d'arrêter n'importe quelle projection de mon adversaire, fût-elle divine. Grâce à ma maîtrise du Temps ! Et pour ce qui est du temps qui s'écoule en ce moment, je n'en ai pas à perdre. Par le Rappel du Temps !

La deuxième partie de l'attaque d'Adam fit retourner la flèche en direction d'Artémis, qui, nullement inquiétée, se contenta de la saisir au vol, d'un simple geste de la main. Toutefois, pendant ce temps, Adam en avait profité pour filer derrière elle. Elle se retourna et le vit courir à vive allure vers la sortie de son Temple.

- Il est parvenu à passer, malgré tout…Quel inconscient, il ne sait pas ce qui l'attend, dans le Temple d'Apollon…J'imagine d'ici son visage décomposé par l'incompréhension…ha ha ha ha ha !

L'entrée du Sanctuaire de Delphes

Un homme s'apprêtait à pénétrer dans l'enceinte du Sanctuaire d'Apollon, après une longue marche. Il portait une longue robe noire et bleu foncé qui le recouvrait totalement, ainsi qu'un masque et un casque rouge ornés de curieux motifs. La lune éclairait son chemin et pas un bruit ne se laissait entendre dans les environs.

Le Grand Pope : Me voici de retour dans le Sanctuaire de Delphes, 187 ans après le dernier Combat Sacré…Nous nous retrouvons enfin, Apollon !

Et, d'un pas décidé, se dirigeant par des routes et des sentiers qu'il semblait bien connaître, le Grand Pope prit le chemin du Temple d'Artémis.

Le Sanctuaire d'Athéna

Le chevalier d'or de la Vierge, Siddartha, Grand Pope par intérim, et celui du Verseau, Hippolyte, étaient toujours en grande discussion au sujet d'Apollon.

Siddartha : D'après toi, Hippolyte, le Grand Pope est donc la seule personne capable de vaincre Apollon ?
Hippolyte : J'en ai bien peur, hélas…mais je crains que son invitation auprès d'Apollon ne soit qu'un vulgaire piège…Apollon nous promet la résurrection d'Athéna en échange, mais j'ai du mal à croire qu'il tiendra sa promesse. Quel intérêt aurait-il à nous rendre Athéna, alors qu'il a l'occasion de la laisser dans le sommeil de la flèche d'Artémis ? Il se sert sans doute d'elle comme d'un moyen pour nous attirer à lui…Si le Grand Pope y laisse la vie, et qu'Athéna reste endormie à jamais, alors tout sera perdu…les trois chevaliers de bronze et d'argent encore en vie ne pourront rien contre Apollon…et nous n'aurons plus qu'à regarder, impuissants, la destruction de la Terre dans les heures qui viennent…nous mourrons, nous aussi, suffoqués par la chaleur du soleil…

Hippolyte semblait désespéré. Agenouillé à terre, devant Siddartha, comme il seyait de le faire devant n'importe quel Grand Pope, il ne put réprimer des larmes qui lui montaient aux yeux. Siddartha, les yeux fermés comme à son habitude, gardait, lui, une mine impassible, malgré la tournure critique de la situation.

Siddartha : La technique de l'Autre Dimension a été mise au point par Ivan et Athéna uniquement dans le but d'enfermer Apollon, il y a 187 ans…mais le Grand Pope n'est pas la seule personne à la maîtriser…
Hippolyte : comment ? ?
Siddartha : Cette technique étant la propriété du chevalier des Gémeaux, il va de soi que le Grand Pope l'a transmise à son successeur…à l'actuel chevalier d'or, Janus des Gémeaux ! !
Hippolyte : c'est sans doute exact…mais qu'as-tu l'intention de faire ?
Siddartha : il n'y a pas de temps à perdre. Il faut avertir Janus immédiatement de la situation, et l'envoyer à Delphes pour aider le Grand Pope !
Hippolyte : Envoyer un chevalier d'or à Delphes ? Tu sais pourtant bien que nous n'avons pas le droit de quitter le Sanctuaire en temps de guerre ! Athéna nous l'interdit ! Nous devons protéger les Douze Maisons en cas d'attaque d'un autre ennemi !
Siddartha : C'est exact, mais la situation est critique et nous devons aller contre la volonté d'Athéna. Moi, Siddartha, Grand Pope par intérim, endosse l'entière responsabilité de cette désobéissance en cas de sanction. Hippolyte, nous n'avons pas une seconde à perdre. Rend-toi immédiatement à la Maison des Gémeaux, et ordonne à Janus, de ma part, de se rendre au Sanctuaire d'Apollon sur le champ !
Hippolyte : Bien, puisque telle est ta volonté, j'y cours sans attendre…

Hippolyte sortit de la Chambre Sacrée et se retrouva sous une fournaise de plus de quarante degrés alors que l'on était au beau milieu de la nuit. Avant de commencer à descendre les escaliers vers la maison des Gémeaux, plusieurs pensées lui traversèrent l'esprit.

Hippolyte (pensant) : Il y a quelque chose que je n'arrive pas à comprendre, depuis le début…Apollon avait en principe était vaincu pour de bon, il y a 187 ans…comment a t-il fait pour ressusciter ? Quelqu'un le lui aurait-il permis ? Mais qui ? ?

Le Temple d'Apollon

Adam de l'Horloge avait traversé le Temple d'Artémis et, sitôt sorti, il avait en vue, au loin dans la montagne de Delphes, le Temple d'Apollon, qu'éclairaient d'imposantes torches à son entrée. Le Temple d'Artémis en barrait la route, et il n'était pas possible de s'y rendre autrement qu'en le traversant.

Adam : Ca y est ! ! Après des heures interminables de marche à travers ce Sanctuaire, j'y suis enfin ! Le Temple d'Apollon !

Sans attendre, il pénétra à l'intérieur du Temple, et s'engouffra dans un long couloir, éclairé par de nombreuses torches. Cette voie semblait se poursuivre sur des kilomètres. Au bout d'une minute de marche à l'intérieur, un chevalier fit son apparition devant lui.

Adam : qui es-tu ?

Le chevalier portait un casque intégral qui voilait une partie de son visage. Il se souvenait toutefois de son armure, pour l'avoir vue une fois. Avant de perdre connaissance. Pas de doute, c'était bien l'un des sept Phébus d'Apollon.

Le chevalier : Eh bien, Adam, nous nous retrouvons, une nouvelle fois…
Adam : Cette voix ! Et tu connais mon nom ! Je n'ai donc pas rêvé, tout à l'heure !

Il repensa à ce qu'il avait vu la première fois, et toutes ses pensées se troublèrent dans sa tête.

Le chevalier : Qu'as-tu donc, Adam ? Tu trembles ?
Adam : C'est donc toi qui m'a frappé par surprise, tout à l'heure, dans la forêt ! Montre ton visage, à la fin ! Qui es-tu ? ?

Le mystérieux chevalier retira alors son casque et dévoila son visage au chevalier de l'Horloge. Ce dernier poussa alors un cri d'effroi. Non, il n'avait pas rêvé.

Adam : C'est impossible ! ! ! Comment as-tu pu renier Athéna ? ? ?

Devant lui se tenait Yoko, le chevalier de bronze du Tigre, revêtue d'une armure de Phébus !

Yoko : Je suis Yoko de la Panthère, Phébus de Mars, au service d'Apollon ! ! !

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Cette fiction est copyright Christophe Becquet et Fabrice Willot.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.