Chapitre 20


Seiya laissa son adversaire l'attaquer. Il voulait étudier son attaque avant de riposter. Kliryx écarta les jambes et tendit les bras devant lui, paumes ouvertes.

- Fast death, cria Kliryx.

Seiya encaissa l'attaque de plein fouet et s'écrasa contre un arbre. Le lieutenant semblait ne pas se soucier des guerriers aux alentours. Il en avait blessé plusieurs en attaquant Seiya. Le chevalier de Pégase voulut se relever mais Kliryx envoya une nouvelle fois son attaque.

- Une même attaque ne marche pas deux fois sur un chevalier, l'informa Seiya en stoppant l'attaque du lieutenant. Par les Météores de Pégase.

Le corps de Kliryx retomba quelques mètres plus loin et percuta un arbre. Seiya entendit des cris venant de la plage. Il se retourna prestement, prêt à toute éventualité puis se détendit lorsqu'il vit des nains sauter sur les guerriers de Cronos. Il se mit à la recherche d'un autre lieutenant. Il vit brièvement le chevalier de Bronze de la Carène abattre un guerrier. Il se tenait le bras droit mais il lui adressa un grand sourire.

- Ça va? demanda Seiya en voyant le sang lui couler entre les doigts.
- Oui, merci Seiya! Je tenais à te remercier pour tout à l'heure…
- Mais non! C'est tout à fait normal entre chevaliers!
- J'aurais aimé être à la hauteur pour venger Naos…

Seiya posa une main compatissante sur l'épaule du jeune homme. Ils se retournèrent tous les deux pour voir un autre lieutenant s'avancer lentement vers eux, le visage impassible. Il enjamba sans lui accorder un regard le corps de Kliryx. Camus se plaça devant les deux chevaliers.

- Je m'en occupe, leur dit-il avant de s'adresser au lieutenant, je suis Camus, chevalier d'or du Verseau.
- Apharas, lieutenant de Cronos sous les ordres de Tinidor… Mais depuis sa mort je suis au service du puissant général Médéric!



Aldébaran arrêta le poing d'Ilaros. Il devait trouver un moyen de déclencher son attaque sans blesser ses compagnons d'armes. Le lieutenant s'éloigna un peu et regarda le chevalier en souriant.

- Tu es lent, Aldé!
- Ne sois pas si familier, je te prie.

Le lieutenant se mit à rire puis s'arrêta et fronça les sourcils

- Que fais-tu ici Runa? - Un homme svelte et d'apparence fragile sortis de derrière un arbre, son pectoral rouge brillant au soleil.
- Un ordre des généraux, répondit-il d'une voix douce. Besoin d'aide?
- Je n'ai rien à craindre de cet escargot…
- Je crois que tu le sous-estimes. Ah! Voilà mon adversaire…

Runa avança à la rencontre de Shura.



Aioros était aveuglé par la colère. Il ne voyait plus rien autour de lui que le lieutenant qui avait tué Ethan. Il n'entendit même pas les cris des Nibelungens quand ceux-ci arrivèrent. Il se précipita vers le lieutenant sans réfléchir, le frappant autant qu'il pouvait. Le lieutenant réussit à récupérer son épée mais le chevalier d'or ne parvenait plus à analyser la situation. Il allait se jeter une nouvelle fois sur Orac quand il fut arrêter par une épée qui se planta juste devant lui. Foghar avança lentement et récupéra son épée.

- Désolé. Elle m'a échappé des mains, dit calmement l'elfe en s'éloignant d'un pas lent.

Il fut aussitôt assaillit par des guerriers de Cronos. Aioros avait retrouvé son sang froid. Il regarda Orac et plus particulièrement son épée. "Lame empoisonnée" avait-il dit.

- Atomic Thunder Bolt, cria-t-il.

Orac réussit avec difficulté à éviter l'attaque mais il fut blessé quand même. Il se releva en chancelant. Une seule entaille de son épée et tout chevalier d'or qu'il était, celui-là mourrait aussi. Il se retourna vers Aioros pour l'attaquer à son tour. Il vit alors l'arc dans les mains du chevalier du Sagittaire. Il ne put éviter la flèche de la Justice qui lui transperça le cœur en brisant son épée.



Astérion couvrait Ikki. Il abattait les guerriers qui voulaient s'en prendre au chevalier du Phénix, mais leur nombre était de plus en plus important et le chevalier d'Argent avait de plus en plus de mal à les contenir. L'un des guerriers parvint à passer sans qu'Astérion ne puisse le rattraper. Après s'être débarrasser du guerrier contre lequel il se battait, le chevalier d'argent se retourna. Le guerrier qui avait réussi à passer n'était pas allé bien loin. Dana se baissa et retira son épée du corps du guerrier. Elle salua Astérion comme un escrimeur puis elle repartit dans la mêlée.

Ikki regarda brièvement autour de lui. Il vit un guerrier se lancer sur lui puis s'écrouler, une épée dans le ventre. Zino l'avait également vu. Des cris se firent alors entendre dans toute la forêt. Les Nibelungens étaient enfin arrivés. De moins en moins sûr de lui, le lieutenant cherchait un moyen de s'enfuir.

- Lâche comme ton général? demanda Ikki avec ironie.

Zino parut alors furieux. Il s'élança sur Ikki sans réfléchir. Le chevalier fit un bon de côté et lança son attaque.

- Par l'Illusion du Phénix.

Astérion sourit. Ikki avait tué facilement le lieutenant. Deux guerriers se jetèrent sur lui. Il parvint à éviter l'attaque du premier mais le second le toucha à l'épaule. Astérion remercia silencieusement Mû d'avoir réparé son armure avant le début de la guerre. Elle encaissa presque la totalité du choc. Le chevalier se redressa en haletant. Il sentit une présence près de lui. Il sourit en reconnaissant le cosmos de Saga. Un peu d'aide n'était pas de refus.

Les deux guerriers tombèrent presque en même temps. Astérion et Saga échangèrent un signe de tête puis partirent se battre de nouveau. Un nouvel adversaire se plaça devant le chevalier d'Argent. En voyant son pectoral rouge, Astérion sourit.

- Je suis Astérion, chevalier d'Argent des chiens de chasse.
- Tu vas mourir, répondit l'homme d'un ton égal.
- Tu me sous-estimes. Qui es-tu?
- Quelle importance? Dans peu de temps tu seras mort… Si ça peut t'aider à accepter ton trépas plus facilement… Je suis Ectus, lieutenant du général Médéric.



Athéna regarda l'épée de Ganymède avec horreur. Elle se souvenait maintenant de ce qu'était le bracelet qui l'avait tant intriguée. Mais c'était impossible! Toutes les épées des Ténèbres avaient été détruites. Canon se rapprochait de sa déesse. Il avait tué le lieutenant Citel rapidement en utilisant sa plus puissante attaque. Le chevalier fut bousculé. Il perdit sa déesse des yeux. Il la chercha désespérément en tuant tous les guerriers qui tentaient de l'arrêter. Il la vit faisant face à un homme dont l'armure était d'un blanc nacré.

- Bien le bonjour, déesse Athéna. Cronos a hâte que je vous tue! Aussi, ne perdons pas de temps.
- Tu ne ressembles pas à un lieutenant.
- Non?
- Qui es-tu? Ton visage ne m'est pas inconnu…
- Je me nomme Japet, répondit l'homme en souriant.
- Mais… tu es mort!
- Il paraît oui… Mais vous avez apparemment mal compter le nombre de Titans morts… Bien, trêve de bavardages inutiles! Adieu Athéna!

Athéna fut paralysée. Elle lâcha son bouclier et son sceptre, incapable de contrôler ses mains. Japet se précipita sur elle. Aphrodite se dressa alors devant lui. Sans ralentir ni cesser de sourire, Japet courut à sa rencontre. Le chevalier d'or eut juste le temps de lancer son attaque.

- Piranhan Rose

Japet passa à travers les roses sans s'en inquiéter. Elles ne le blessèrent absolument pas. Il plongea son épée dans la gorge d'Aphrodite puis l'écarta comme s'il ne s'agissait que d'un insecte. Il se retrouva seul en face d'Athéna. Elle restait pétrifiée, les yeux fixés sur le corps d'Aphrodite.

- Je suis déçu, dit alors Japet. Il me semblait que tes chevaliers d'or étaient plus puissants que ça… Le disciple de Persée était redoutable! Quel dommage que je ne puisse m'amuser avec toi! Mais les ordres sont les ordres.

Canon essaya désespérément de l'atteindre à temps mais il arriverait trop tard et personne ne semblait pouvoir l'aider. Japet concentra son énergie dans une lourde épée qu'il brandit au-dessus de la déesse puis son geste resta en suspend. Il lâcha son épée et regarda, incrédule, l'épée qui lui transperçait le cœur. Il s'écroula. L'épée qu'il avait reçut dans le dos devint lumineuse et se retransforma en bracelet.

Canon arriva enfin près de sa déesse et regarda le bracelet qui reposait sur le dos du Titan. Il se pencha pour le ramasser mais Ganymède arrêta son geste. L'épée à la main, le chevalier de l'Olympe se pencha et ramassa le bracelet qu'il mit dans sa poche.

- Il reste des guerriers… dit Gany en retournant se battre.

Athéna reprenait son souffle. Daichi et Shô vinrent porter mains fortes à Canon pour protéger la déesse. Canon regarda Ganymède un moment. Quelque chose lui échappait dans cette affaire.

Lanio, un Blue Warrior, glaça l'arme de son adversaire et la brisa d'un coup de pied. Le guerrier parut complètement déboussolé et incapable de prendre une décision. Une voix rauque se fit alors entendre. Elle parlait dans une langue que Lanio ne comprenait pas. Le guerrier eut un sourire cruel. Il déploya son énergie et son épée se reconstitua dans sa main. Il l'enfonça dans le ventre du Blue Warrior, les yeux fous en hurlant :

- Médéric!

Les autres guerriers de Cronos reprirent le cri du premier. Leur force semblait s'être décuplée. La garde d'honneur renforça la protection d'Athéna. Canon ne comprenait pas ce qui donnait autant de confiance aux guerriers.

Un homme marcha vers le groupe formé devant Athéna. Il était très droit et avait le visage complètement impassible. Il s'arrêta à quelques pas d'eux et jeta un coup d'œil à Japet. Son visage prit une expression dure. Il dit quelques mots de sa voix rauque dans une langue que Canon ne comprenait pas plus que les autres. Les guerriers redoublèrent d'efforts en hurlant le même mot.

- Tu sembles très sûr de toi…

Canon regarda brièvement dans la direction de Ganymède.

- Notre victoire ne fait aucun doute.
- N'en sois pas si sûr…

Ganymède et Médéric se lancèrent l'un contre l'autre. Ils sortirent bientôt du champ de vision de Canon. Athéna posa la main sur son épaule.

- Tu devrais peut-être aller l'aider…

Canon hésita un instant. Shun se rapprocha du chevalier du Bouvier. Leurs regards se rencontrèrent et Canon hocha la tête. Athéna s'assit près du corps d'Aphrodite et prit son corps dans les bras, les yeux remplis de larmes.

Canon partit dans la direction où avait disparus Ganymède et le général Médéric. Il n'avait fait que quelques pas lorsqu'il vit le corps de Ganymède s'écraser sur le sol. Son épée s'était retransformée en bracelet et gisait près de lui. Médéric s'approcha du corps inerte et s'apprêtait à l'achever quand Canon intervint.

- Je ne pense pas que tu sois à la hauteur, dit calmement Médéric en dévisageant Canon.
- Ne me sous-estime pas.



Camus dévisagea son adversaire. Apharas le regardait, toujours impassible. Il se mit en position de combat et attendit. Le chevalier d'or concentra son cosmos et lança son attaque :

- Par la poussière de diamant.

Apharas encaissa le coup. Il se remit sur pied difficilement et regarda, incrédule, le devant de son armure complètement gelé. Il regarda de nouveau Camus. Cette fois-ci, il était loin d'être impassible. Ses yeux avaient une lueur meurtrière. Il s'élança sur Camus.

Il venait de recevoir l'ordre de tuer le chevalier d'Or avec lequel son lieutenant se battait. Il savait que d'autres guerriers avaient reçu le même ordre mais ce n'était pas ses affaires. Les autres chevaliers d'Athéna ne pouvaient pas les intercepter car ils se battaient déjà avec d'autres guerriers. Il regarda le dos du chevalier d'or en souriant.

Camus sentit les guerriers s'élancer sur lui. Aux prises avec Apharas, il n'avait aucun moyen de se défendre. Ce combat n'était pas loyal mais d'après ce qu'avait dit Ganymède, Cronos n'avait jamais encourager les combats loyaux. Tout ce qui comptait, c'était de tuer ses ennemis. Camus espéra que son armure résisterait aux assauts des guerriers. Mais il n'y eut aucun impact.

Niven avait compris ce que cherchait à faire les guerriers de Cronos. Il s'était débarrassé de son adversaire et s'était engouffré entre les arbres. Discrètement, il arriva au niveau des quatre guerriers qui s'apprêtaient à attaquer Camus. Il voulut s'élancer sur eux mais sa jambe se prit dans une racine et Niven s'étala de tout son long. Les guerriers avaient stoppé leur élan et regardait Niven qui essayait de se relever. L'un des guerriers s'approcha du jeune garçon tandis que les autres se retournaient pour attaquer Camus. Mais devant eux se dressait Masque de Mort. Sans attendre, il lança son attaque sur eux et ils s'effondrèrent.

Niven n'arrivait pas à se relever. Le guerrier leva son épée au-dessus de lui. Au moins, il avait fait gagner les quelques secondes qu'il avait fallu à Masque de Mort pour intervenir et aider Camus.

- Par le galop de la Licorne!

Le guerrier s'écroula sur Niven. Jabu sourit en voyant son ami se tortiller pour se dégager. Il se pencha pour enlever le corps du guerrier puis arrêta son geste. D'où venait tout ce sang? Jabu fut prit d'un mauvais pressentiment. Il souleva le corps du guerrier et le balança sur le côté sans ménagement. L'épée de ce dernier était figé dans le dos de Niven. Doucement, en prenant soin de ne pas toucher l'épée, Jabu retourna le jeune garçon. Du sang coulait à la commissure de ses lèvres.

- Je me suis toujours demandé si j'étais maladroit ou malchanceux, murmura-t-il avec un rictus de douleur, maintenant, je suis fixé…

Jabu déposa délicatement Niven sur le côté. Il se sentait fautif. Il regarda autour de lui et vit Géki aux prises avec deux guerriers. Il se précipita vers lui. Il avait besoin d'extérioriser sa colère.

Camus avait utilisé l'Aurora Execution pour tuer le lieutenant. Il regarda le corps de Niven. Il lui avait sauvé la vie… Il s'avança vers lui et retira l'épée puis l'allongea sur le dos. Il dégrafa sa cape et l'en recouvrit.



Aldébaran en avait assez d'entendre parler Ilaros. Il n'avait jamais vu une personne aussi imbu de lui-même. Même Aphrodite ne lui arrivait pas à la cheville.

- Je ne sais pas si tu te rends compte de la chance que t'as de m'avoir comme adversaire, Aldé! Les autres auraient utilisé ton handicap mais moi, j'ai pas besoin de ça pour…

Le chevalier du Taureau sourit de toutes ses dents. Petit à petit, ralentissant ses mouvements délibérément, Adébaran était parvenu à éloigner le lieutenant des alliés d'Athéna. A présent, il pouvait lancer son attaque sans blesser ses amis.

- Par la corne du Taureau !

Ilaros s'effondra, une expression de surprise sur le visage. Aldébaran vérifia qu'il était bien mort et soupira de contentement. Il tourna alors la tête vers le lieu où se battait Shura et l'autre lieutenant.

Shura se tenait le bras droit. Runa le lui avait cassé. Il ne pouvait plus utiliser Excalibur avec ce bras mais il n'avait pas dit son dernier mot.

- Tu sembles en difficulté, chevalier du Capricorne.
- Pas du tout.
- Pourtant, tu ne peux plus utiliser ton arme contre moi. Mais je dois te féliciter. Ton attaque a beaucoup abîmé mon armure… Pour cela, je vais te tuer rapidement !
- Tu parles trop…
- Dans ta position, tu devrais m'être reconnaissant de te laisser quelques secondes de vie. De plus, estime-toi heureux de te battre contre moi! Je ne suis pas un adepte de la torture…
- Tu me sous-estimes…
- A moins que tu aies une autre attaque, je ne crois pas !

Shura sourit. Cet homme était fort mais il supposait qu'avoir casser son bras droit le mettait à l'abri de son attaque. Il allait lui montrer son erreur. Réfléchissant à toute vitesse, Shura chercha un moyen d'utiliser son arme sans que Runa ne devine ce qu'il préparait. Il s'élança sur lui.

Runa sourit pensant qu'il s'agissait du dernier sursaut d'un valeureux combattant. Il se prépara à l'envoyer dans l'autre monde quand il vit Shura brandir son bras gauche. Les quelques centièmes de secondes qui marquèrent la surprise du lieutenant suffirent à Shura pour lancer son attaque.

- Excalibur !

Runa ne parvint pas à contrer l'attaque à temps et Excalibur lui transperça le ventre. Mais le lieutenant s'accrocha au bras de Shura.

- Je ne suis pas encore mort…

Shura ne parvenait pas à se dégager. Il vit des guerriers se précipiter sur lui. Peu avant de recevoir l'épée d'un des guerriers dans la gorge, Shura put lire de la tristesse et du respect dans les yeux de Runa. Ils s'écroulèrent en même temps.

Aldé abattit le troisième guerrier qui l'avait attaqué après sa victoire sur le lieutenant puis s'approcha du corps de Shura. Il soupira puis ferma les yeux du chevalier d'or du Capricorne.



Shina était épuisée. Elle affrontait deux guerriers en même temps et était obligée de rester en défense devant les attaques combinées des deux hommes. Ils semblaient prendre un plaisir pervers à la forcer à reculer. Elle ressentit alors une présence ennemie derrière elle. Le millième de seconde d'inattention permit aux deux guerriers de la frapper. Elle s'écroula à quelques pas du troisième guerrier. Ce dernier s'approcha rapidement, sa lourde hache levée au dessus de sa tête. Il s'arrêta, regardant un homme qui s'était placé à côté de Shina.

Le chevalier de l'Ophiucus regarda avec reconnaissance Ban. Sans quitter les trois guerriers des yeux, Ban attendit que Shina se remette debout puis prit une position d'attaque. Shina l'imita. A deux, ça sera plus facile d'éliminer ces trois là. Le regard qu'échangèrent les trois hommes la fit douter. Arrivés de nulle part, deux autres guerriers les attaquèrent par derrière.

"Cronos se fout complètement d'un combat loyal. Il mise tout sur le nombre et la seule chose qu'il veut, c'est gagner."

Tandis que Shina se remémorait les paroles de Ganymède, elle reçut un coup d'épée dans le ventre. Elle s'écroula au sol. Elle vit le corps de Ban baignant dans son sang puis ce furent les Ténèbres…



Astérion tenta de se relever mais il retomba lourdement sur le sol. Il entendit les pas d'Ectus s'approcher de lui.

- Ta mort est inévitable. Pourquoi persistes-tu à vouloir te relever?
- Je suis un chevalier d'Athéna…
- Ceci est hors de propos, coupa le lieutenant en donnant un coup de pied dans le ventre du chevalier.

Astérion était étendu sur le dos. Il n'arrivait pas à retrouver son souffle. Il pouvait lire les pensées mais pas dans celles d'Ectus. La seule chose qu'il y voyait c'était sa propre mort. Le lieutenant se pencha sur lui.

- Tu ne peux lire mes pensées car mon esprit ne voit que le futur. Tu vas mourir - Ectus leva la main et transperça le cœur d'Astérion - Tu es mort.

Ectus se releva. Une nouvelle vision s'imposa à lui. Un chevalier à l'armure dorée allait le défier. Il était dangereux mais éviter ses attaques ne devraient pas être difficile pour lui. Saga se plaça devant lui. Il regarda brièvement le corps d'Astérion puis reporta un regard remplis de colère sur le lieutenant.

- Tu ne pourras pas me tuer, dit simplement Ectus.
- C'est ce que nous allons voir…
- Tu te trompes comme ton ami le faisait avant toi.

Saga employa ses attaques les unes après les autres sans succès. Ectus anticipait chacun de ses mouvements. Le lieutenant frappa violemment Saga. Le chevalier d'or n'était pas blessé. Juste un peu sonné. Il se releva. Ectus secoua la tête avec lassitude puis s'arrêta soudain. Il ne comprenait plus. Il voyait sa mort mais elle ne viendrait pas de cet homme. De qui alors? Il vit une épée et des flamme. Il réussit à éviter l'épée. C'était cette femme qui allait le tuer avec son épée? Non… Mais qui alors?

- En même temps! cria Dana en s'élançant sur Ectus avec son épée tandis que Saga faisait de même.
- Par les ailes du Phénix !

Ectus s'écroula. C'était donc les flammes qui devaient le tuer… Dana fit un signe de remerciement à Ikki qui se contenta de hocher la tête. Saga regarda le corps du lieutenant.

- Il lisait dans les pensées ?
- Non, répondit Dana, il lisait dans le futur! Mais en mettant plusieurs facteurs, il lui était impossible de tous les contrer !
- On dirait que tu le connaissais.
- J'ai déjà eu affaire à lui, oui, répondit Dana, le regard dur fixé sur le corps du lieutenant. Et je ne comprends pas pourquoi il était encore vivant.



- Galaxian Explosion !

Canon resta sur ses gardes même après avoir lancé son attaque. Ce général était très fort et Médéric l'avait gravement blessé. Il était sûr que son attaque l'avait atteint, peut être blessé mais pas tué.

- Pas mal, dit une voix rauque devant lui.

Médéric était toujours au même endroit. Il essuya le sang qui lui coulait sur les yeux et regarda Canon avec un visage inexpressif. Il devait reconnaître avoir mal jugé le chevalier mais il savait à quoi s'en tenir à présent. Il se prépara à attaquer quand un cor se fit entendre. Le général se redressa et fronça les sourcils.

- On dirait bien que nous devions remettre ce combat à plus tard, dit-il à Canon.

Médéric se retourna et partit vers l'intérieur de l'île. Canon ne chercha ni à l'attaquer ni à le poursuivre. Il fit un pas puis chancela. Il serait tombé si Ganymède ne l'avait pas rattrapé.

- Ça va aller ? demanda le chevalier de l'Olympe avec sollicitude.
- Oui…
- Je vais te soigner ça, poursuivit-il en désignant la blessure au côté droit de Canon qui saignait abondamment.



Shaka se tourna brusquement vers sa droite. Il était sûr qu'il y avait quelqu'un qui l'observait, et ce n'était pas un allié. Sortant de derrière un arbre, un homme aux longs cheveux blonds s'avança vers lui, un sourire aux lèves.

- Tu sembles être un adversaire redoutable, chevalier.
- Qui es-tu ? demanda Shaka d'une voix calme.
- Je me nomme Samhradh. Comme tu peux le constater au pectoral qui orne mon torse, je suis un lieutenant. Et le général auquel j'obéis se nomme Anaon - Le lieutenant s'inclina devant Shaka - Oserais-je te demander ton nom…
- Je me nomme Shaka. Je suis le chevalier…
- Ne me dis rien! J'essaierai de le deviner !

Samhradh se précipita sur Shaka qui parvint à contenir son attaque sans peine. Les coups se succédèrent rapidement sans que ni l'un ni l'autre ne prenne l'avantage. Le lieutenant s'éloigna et sembla réfléchir.

- Tu es un chevalier d'or, c'est indéniable de par ton armure mais aussi ta vitesse… Si ma mémoire est bonne, la constellation qui te représente fait donc partie des douze zodiacales…

Samhradh enchaîna quelques attaques que Shaka parvint à bloquer. Le chevalier d'or attaqua à son tour mais son adversaire l'arrêta sans difficulté avant de se reculer de nouveau.

- Mes souvenirs en astronomie ne sont pas très bons, hélas, reprit Samhradh en faisant la moue. Peut-être as-tu une idée ?

Shaka ouvrit la bouche pour répondre quand il remarqua un second lieutenant qui ressemblait trait pour trait à Samhradh mais dont les cheveux étaient noirs.

- Pour ma part, je dirais qu'il s'agit du chevalier d'or de la Vierge.
- Est-ce cela ? demanda Samhradh à Shaka.

Le chevalier d'or hocha la tête un peu déconcerté.

- Magnifique, s'exclama Samhradh en souriant au second lieutenant puis regardant de nouveau Shaka, il fronça les sourcils. Oh! nous sommes impardonnable, mon cher frère, reprit-il. Chevalier de la Vierge, je te présente mon frère Geamhradh qui est certainement le plus intelligent de notre famille.
- Je suis touché par tes paroles, mon frère !
- Elles sont sincères, mon frère.

Geamhradh lança une attaque vers Shaka si soudainement que le chevalier d'or ne put que se contenter d'encaisser. Mais l'attaque ne l'atteignit pas. Shaka vit sur sa droite le corps d'un guerrier s'écrouler.

- Ces guerriers n'ont aucune finesse, dit Samhradh d'un ton triste. Attaquer mon adversaire aussi lâchement… je suis peiné !

Les deux lieutenants levèrent la tête en entendant un cor résonné au loin.

- Il me semble qu'il s'agit de l'appel au retour des généraux auprès de Cronos, dit Geamhradh d'un ton pensif.
- Je le crois également, mon frère. Nous devons retourner au temple rapidement pour recevoir nos instructions.
- Nous sommes désolés, chevalier, de t'abandonner ainsi mais notre devoir nous appelle.
- Soit assuré que nous nous reverrons.

Les deux lieutenants s'inclinèrent puis disparurent. Shaka resta un moment interloqué.

- Ils sont étranges ces deux lieutenants, dit alors une voix derrière lui.
- Oui, je trouve aussi, Mû…



Poséidon avait cru que le cor sonnait la retraite mais il se trompait. Les guerriers de Cronos continuaient à se battre. Ils n'étaient plus qu'une cinquantaine. Il n'y avait plus un seul lieutenant parmi eux, c'était déjà ça! Les Nibelungens s'occupaient d'eux avec leur férocité légendaire. Il leur fallut peu de temps pour tous les abattre.

Elestre partit ensuite en reconnaissance. La nouvelle qu'elle apporta les soulagea. Il n'y avait aucun guerrier dans les parages : ils pouvaient se reposer un peu.



Allan regarda discrètement dans le couloir. Ne voyant personne, il prit le bras d'Ermaion et l'entraîna vers la sortie. Devant la porte de la prison, deux hommes aux visages identiques semblaient attendre. Allan poussa le garçon dans les bras de l'homme aux cheveux blonds.

- Faites attention que personne ne vous voit… et attendez que la bataille dans les bois soit bien finie pour le ramener à ses parents.
- Nous ferons tel que tu nous l'as demandé.

Les deux hommes hochèrent la tête. Samhradh se baissa et pris Ermaion dans ses bras en souriant. Le garçon se détendit et posa la tête sur l'épaule de l'homme aux cheveux blonds. Ils saluèrent Allan puis partirent de leur pas mesuré.

Dans l'ombre de la prison, Médéric suivait cette scène des yeux, un sourire aux lèvres.



Cronos regardait ses Généraux. Il était très mécontent. L'arrivée des Nibelungens n'était pas prévue et cela avait trop équilibré les forces. De plus, la mort de son frère avait été un coup dur. Mais il ne resterait pas longtemps sans être venger. Son assassin allait mourir…

- J'espère que vous avez de meilleures idées pour la suite !
- Seigneur, commença Allan, j'aurais peut-être une idée…
- Dis toujours !
- Pourquoi ne pas utiliser le garçon ? - Cronos regarda son Général et sourit.
- C'est une bonne idée! Mais nous ne t'avons pas attendu pour nous en occuper! N'est-ce pas Médéric ?
- Oui, Maître.
- A ce sujet… mon cher Allan… tu vas payer très cher ta trahison.
- Ma…

Un violent coup lui fut porté derrière la tête. Anaon vérifia qu'Allan était encore vivant puis hocha la tête à l'adresse de Cronos. Le dieu fit un geste à des guerriers qui emmenèrent le corps d'Allan. Cronos attendit que la porte se referme puis regarda ses trois généraux.

- Le garçon est-il conditionné, Médéric ?
- Oui, Seigneur.
- Bien. Anaon, fait en sorte qu'il arrive jusqu'à ses parents… et que tes deux lieutenants soient tués.



En voyant arriver Ganymède et Canon, Athéna sentit son cœur se glacer. Elle s'avança précipitamment vers les deux hommes et aida le chevalier de l'Olympe à allonger Canon. Délicatement, Gany enleva l'armure du chevalier du Bouvier puis il examina la plaie.

- Elle est profonde… Foghar ne pourra pas la refermer… Il va falloir cautériser la plaie…
- Avec quoi ? demanda Dohko.

Ganymède tendit la main droite et son bracelet devint une épée. Foghar s'agenouilla près d'eux.

- Je vais enlever une partie de la douleur - Il plaça ses mains sur ses tempes et attendit le signal de Ganymède.
- Tu veux que j'appelle Elestre? - Canon secoua la tête - Comme tu voudras. J'y vais.

Ganymède regarda intensément la lame de son épée. Celle-ci se mit à chauffer. Il regarda Canon puis Athéna. La déesse détourna le regard mais pas Canon. Gany fit un signe à Foghar pour qu'il commence son anesthésie puis appliqua la lame chauffée à blanc sur la plaie. Malgré les soins de Foghar, Canon ressentit la douleur et serra les dents pour ne pas crier. Dohko et Dylan le maintenaient. Le chevalier de l'Olympe lâcha son épée qui revint à son poignet sous forme de bracelet. Ganymède examina la plaie d'un air satisfait. Foghar lâcha les tempes de Canon et posa sa main sur la plaie. Une lueur dorée s'en échappa. Lorsqu'il la retira, la plaie était cicatrisée. Canon se redressa, le visage en sueur. Il regarda sa blessure avec surprise. Il ne ressentait plus aucune douleur. Foghar hocha la tête puis se leva pour aller soigner d'autres blessés.

- Tu devrais remettre ton armure, dit alors Ganymède. La blessure n'est pas tout à fait guérie mais ça devrait aller.

Athéna sourit à Canon, visiblement soulagée. Puis ses yeux se posèrent sur le bracelet de Ganymède.

- Dis-moi… commença-t-elle.
- Quoi? demanda Gany bien qu'il ait compris de quoi il s'agissait.
- Où as-tu eu cette épée ?

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